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[Terminé][Event]Les ravages de l'ost noir
Dargor
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Le Maitre de l'Intrigue
Dargor
Le soleil brûlant frappait de ses chauds rayons la peau de l’élue. Le mage, qui que ce soit, ne lui avait accordé aucune protection contre la dureté du désert. Elle était souvent tombée malade durant sa traversée. L’insolation, le manque d’eau… Elle avait cru qu’elle y laisserait la vie, mais à chaque fois, le mage avait accéléré l’allure de sa charrette et avait atteint une ville au dernier moment, trouvant un temple où un prêtre pourrait la soigner, avant de reprendre la route, toujours plus vers le sud. Elle avait depuis longtemps perdu toute notion de l’endroit où pouvait se trouver l’attelage. Il continuait à avancer, vers une destination dont elle ignorait tout. Puis finalement, un jour qu’elle s’abimait à contempler, au nord, une chaine de montagnes, le mage lui adressa la parole.

« Nous sommes au sultanat de Sa, dit-il. Je m’imaginais trouver des troupes de réfugiés, mais il semblerait que nos futurs amis communs connaissent bien leur travail… De l’autre côté de cette dune, nous verrons leur campement. Sans doute. »

Aussitôt, Szaya se redressa. Il n’avait jamais mentionné qui allaient-ils rencontrer jusqu’à maintenant. En revanche, ses propos l’inquiétaient. Sa, sans être un grand royaume, était peuplé. S’il parlait de flots de réfugiés, cela impliquait une guerre. Et une guerre sans réfugiés… Quelque chose allait mal. Très mal. Lorsqu’ils grimpèrent sur une colline qui gravissait la route, elle put apercevoir une cité en bas. Une cité portuaire. Mais les navires qui mouillaient dans le port et alentours, se comptant par dizaines, elle n’en avait jamais vu de tels. Et les étendards qui flottaient sur les murs de la ville, ou plutôt ce qu’il en restait, de même. Totalement inconnus. En outre, un vaste campement s’étendait aux pieds des murailles.

« Qui… dit-elle. Qui a pris cette ville d’assaut ?
-Beaucoup de gens, répondit le mage. Si le plan qu’ils m’avaient dit était le bon, la première vague a été les nains des profondeurs. Tu vois les immenses brèches dans les murailles ? Elles ont été causées par les machines des nains des profondeurs. Ensuite, les elfes noirs sont arrivés depuis la mer, avec la flotte que tu vois là, et pour finir, les démons ont achevé la ville. Pas de réfugiés, donc pas de rescapés. Comme je l’ai dit, ces gens-là connaissent bien leur travail. »

Lorsqu’ils entrèrent dans le campement, Szaya eut envie de se cacher, mais c’était impossible, tous pouvaient voir qu’elle était là. Aussi jeta-t-elle des regards terrifiés tout autour. Des elfes et des nains à perte de vue, sans compter ceux qui sans nul doute se trouvaient dans les tentes, et une cruauté sans nom pouvait se lire dans leurs yeux. Parfois, on pouvait voir des cadavres humains effroyablement mutilés. Et lorsqu’ils entrèrent dans la ville…
Des cadavres humains de partout. Hommes, femmes, enfants, personne n’avait été épargné. A voir l’état de beaucoup d’entre eux, elle comprit que les chanceux étaient ceux qui avaient eu une mort rapide. Car les moins chanceux, en revanche… Comment se faisait-il, d’ailleurs, qu’il n’y ait pas de vermines par milliers en train de dévorer ces cadavres à même les rues ? Elle n’eut pas le temps de trouver la réponse que déjà, le mage arrêta son attelage. On les avait laissés passer jusqu’au palais du sultan de la ville, aussi devina-t-elle que son ravisseur devait avoir des liens importants avec les elfes noirs et les nains des profondeurs responsables de ce massacre.
Lorsqu’elle arriva devant la salle du trône, elle fut accueillie par des elfes noirs lourdement armés, à l’air encore plus dangereux que ceux qu’elle avait déjà vus. La garde personnelle du général peut-être ? De même pour les nains des profondeurs. On la vit longuement attendre devant la porte, tandis que le magicien allait s’entretenir les personnes qui se trouvaient à l’intérieur. Cela fut rapide, et lorsque les portes de la salle s’ouvrirent, une elfe noire à la beauté sans pareille, un nain des profondeurs à l’air plus dangereux encore que les siens, le magicien, et pire que tout, un démon d’une taille gigantesque, en sortirent.

« Ca, demanda l’elfe en la désignant, c’est une élue divine ?
-Aussi vrai, reine Driruita, que je suis une liche, répondit le mage. Je sais qu’elle n’en a pas l’air, mais cela fait plus de six siècles que Nimen lui a accordé l’éternelle jeunesse. »

Szaya frémit de terreur en entendant le mage. Les liches étaient une légende. Il était impossible qu’il en soit une. Et pourtant… Cela expliquerait bien des choses, mais elle ne voulait pas y croire.

« Nous ferons avec ce que nous avons, dit la fameuse Driruita. Ouertaou, tu sais pour quelle raison je t’ai invoqué ici.
-Tes frères sylvains ne seront bientôt plus une source d’inquiétude pour toi, ô reine des elfes noirs, répondit le démon en riant. »

Il avança sa main gigantesque vers Szaya, qu’il pouvait tenir dans son poing. Cette dernière était trop terrifiée pour hurler, ou pour bouger. Une liche l’avait emmenée en présence de la reine des elfes noirs, et d’un démon si grand… Il l’emmena hors du palais, puis déploya une paire d’ailes dans son dos, et vola hors de la ville, pour atterrir dans un espace prévu à cet effet, au beau milieu du campement qu’il y avait dehors.

« Où êtes-vous, bande de lâches ! clama-t-il. »

Aussitôt, des dizaines de démons sortirent des tentes. Szaya réalisa alors qu’une armée démoniaque entière avait été invoquée par les elfes noirs avant de venir ici. Et ils étaient tous abrités dans les tentes et dans les bâtiments. Entourant le dénommé Ouertaou, ils se mirent à chanter dans une langue étrange, tandis que Szaya était déposée au sol, au milieu du cercle qu’ils avaient ainsi formé. Elle sentit alors une force inconnue l’obliger à se relever, les bras tranquillement placés le long du corps, et elle ne put plus bouger.
Tandis que cela arrivait, Ouertaou traçait des symboles dans le sable autour d’elle, murmurant des paroles qui semblaient appartenir à la même langue qu’au chant des démons. Alors, petit à petit, apparut juste devant elle un cercle lumineux, comme une sorte de portail laissé dans l’air même.

« Sais-tu ce que c’est ? demanda le démon, lorsqu’il en eut fini avec son cercle de symboles, alors que le chant de ses compagnons allait crescendo.
-Non…
-C’est ce qui a permis aux elfes blancs et aux elfes sylvains, il y a des millénaires, de gagner la guerre.
-Les elfes blancs sont une légende…
-Peu importe ce que tu crois, je connais la réalité. Ils ont gagné en créant des portails, qui leur permettaient de passer d’un endroit du continent à un autre, instantanément.
-Vous allez les utiliser pour envahir le continent… dit-elle d’une petite voix, une voix terrifiée.
-Nous ? dit le démon en éclatant d’un grand rire. Ni les démons, ni les elfes noirs, ni les nains des profondeurs ne sont aptes à ouvrir ces portails. Il faut la formule requise, et nous ne la connaissons pas. Pour la connaitre, il faudrait trouver un elfe sylvain, et le capturer vivant. D’ici là, toute la nation sylvestre serait sur le pied de guerre. Le chant de mes amis le fait juste apparaitre…
-Alors qu’est-ce que…
-Tu vas m’aider, siffla le démon en faisant glisser quelque chose de froid qu’elle ne pouvait voir sur son cou, tu vas m’aider à les détruire. »

Szaya n’eut pas le temps de comprendre. L’instant d’avant, elle était paralysée et terrifiée, l’instant d’après, elle tombait au sol, comme une poupée dont on aurait coupé les fils, tandis que son sang s’échappait à gros bouillons de sa gorge. Et pourtant, elle était encore vivante. Elle sentait les gouttes s’échapper une à une, et chacune d’entre elles lui était telle des jours d’agonie. Elle n’avait pas la force d’hurler. Elle vit un voile rouge devant ses yeux. Elle crut d’abord qu’elle s’évanouissait, mais il s’agissait de gouttes de sang, de son sang, qui s’élevaient dans l’air, tandis qu’Ouertaou s’était joint au chant de ses camarades. Les gouttes, peu à peu, entourèrent en tourbillonnant le portail elfique. Alors seulement Szaya Meïn fut délivrée de son supplice par la faux d’Elis.

Du haut des murs, Driruita contemplait le démon à l’œuvre. Le portail qu’il avait révélé était écarlate, et une armée de démons qui bougeaient, riant, chantant et  dansant à la fois, attirait des énergies magiques telles que le ciel se couvrit rapidement de nuages noirs, et que le vent se mit à hurler dans les oreilles des elfes.
Pourquoi le sang d’une élue divine était-il nécessaire à ce rituel ? Elle n’en savait rien. Toujours était-il qu’Uthoroth, la liche avec laquelle elle avait pactisé pour lui amener vivant un ou une élue, lui désigna du doigt le portail, criant quelque chose qu’elle n’entendit pas, à cause du vacarme créé par le vent et par le chant des démons. Dans la chaleur du désert, la grêle se mit à tomber.
Le portail elfique révélé, constata-t-elle, était désormais écarlate du sang de Szaya Meïn. Et des éclairs et des flammes le parcouraient. Ces éclairs et ces flammes étaient de plus en plus nombreux, et leurs mouvements de plus en plus rapide, si bien que le portail devint une source lumineuse, comme un deuxième soleil, et que le bruit de la foudre et des flammes se joignit au vacarme ambiant.

Dans la Grande Forêt, sur Valaam, dans la Jungle, partout où il y avait des portails elfiques, on put constater un semblable phénomène, les nuages, la grêle et le vent en moins. Les humains, superstitieux, crurent qu’il s’agissait là d’un portail démoniaque qui s’ouvrait, car les portails elfiques avaient désormais toute l’apparence d’une porte qui menait droit vers les enfers. Les elfes, en revanche, s’éloignèrent prudemment des portails, ignorant ce qu’il se passait. Les mages qui se trouvaient parmi eux tissèrent des sorts de protection, mais rien n’y fit.
Astalil versa une larme en voyant le portail dont il venait de sortir commençait à se joindre à cet infernal rituel. Avec Malene, avec Nynavae, la fille de Malene, avec des mages elfiques par dizaines, ils avaient travaillé pendant des journées entières à la création de ce sortilège. Il versa une larme en songeant qu’il ne pouvait rien faire à ce qu’il se passait, car s’il était intervenu, il aurait donné sa vie sans pouvoir stopper le rituel. Les portais elfiques étaient son idée, son œuvre majeure. Et elle allait être détruite sous ses yeux. Mais il garda le regard mouillé par d’autres larmes qui venaient s’ajouter à la première rivé sur le portail. Jusqu’à la fin. Jusqu’à ce que celui-ci s’éteigne purement et simplement.

Lorsque la source lumineuse qu’était devenu le portail s’éteignit, le chant des démons cessa, le vent se calma, la grêle arrêta de tomber, et les nuages se dispersèrent. Ouertaou alla alors trouver Driruita, souriant.

« Il n’y a plus aucun portail qui fonctionne sur tout le continent, dit-il en souriant, et en dévorant tranquillement le cadavre de Szaya Meïn.
-Seront-ils rétablis un jour ?
-Il faudrait, répondit la liche, que leurs créateurs reviennent. Ce ne sera pas avant des millénaires.
-Nous avons donc le temps pour mener notre invasion en paix, dit Karzad, le roi des nains des profondeurs, qui se trouvait à côté d’eux sur la muraille.
-Vous connaissez tous le plan, répondit-elle en souriant. »

Trois royaumes humains étaient déjà tombés. Ceux que les humains appelaient Sa, Khu et Tiy. La suite du plan ? Les démons allaient se mettre en route pour dévaster le royaume de Ret, les nains des profondeurs et leurs machines infernales broieraient les peuples des Montagnes Noires,  et les elfes noirs iraient se charger de l’arrogant royaume des pirates. Et la première partie du plan s’achèverait. La seule inconnue qui perturbait Driruita était le prix que demanderait la liche pour son service, mais pour l’instant, l’intéressé n’en avait pas parlé.

Spoiler:
Dim 23 Nov 2014 - 11:26
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Dargor
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Sever Vael était éclata d’un grand rire. Il avait vécu des situations déplacées, des situations drôles, et avait durant sa vie deux fois plus longue que celle d’un homme normal croisé bien des gens étranges, mais ce chevalier d’Hasdruba qui se tenait devant lui établissait un nouveau record. Il prétendait être l’un des sept chevaliers fondateurs du royaume d’Hasdruba, rien que ça.

« Ecoute mon bon Friedriech, répondit-il, les larmes aux yeux tant il riait, je crois que…
-Il a raison, dit soudain la voix d’Inil dans son dos.
-Qu’est-ce que tu dis ? demanda Sever, intrigué.
-Rappelle-toi, il m’arrive de composer des chansons et de ne jamais les faire connaitre, ni de les jouer parce que j’en suis déçu. Il y en avait une que j’avais composée après avoir rencontré Dortan Giger. Ce dernier m’avait raconté, figure-toi, qu’il y a un deuxième chevalier fondateur d’Hasdruba qui marche encore parmi nous. Il avait été endormi par les elfes après avoir fait la fête avec eux par erreur, et Dortan m’invitait à composer une chanson humoristique sur son retour et sa découverte de notre monde… Mais j’en avais été déçu. Vous comprendrez aisément, Friedriech von Tanemberg, que je n’aime pas me moquer des gens.
-Et je vous remercie de votre délicate attention, bien qu’il soit vrai que mon retour parmi vous aurait pu être sujet à moqueries.
-Mais alors… dit Sever, gêné… Vous êtes vraiment l’unique Friedriech von Tanemberg ? Le premier de votre nom ? Le fondateur de votre lignée ? Le premier duc Tanemberg ? Celui qui prêta serment d’être fidèle à Hasdruba pour toujours ? »

On pouvait lire sur le visage de l’élu de Prarag qu’il accordait toute foi aux déclarations d’Inil.

« Ma foi, jusqu’à maintenant, je ne savais pas trop quoi penser de cette histoire, répondit Inil. Mais que deux personnes qui ne se sont apparemment jamais parlées me racontent la même… Dortan n’avait pas fait mention de deux enfants conçus avec des elfes cependant. Ni d’une mage rouge de l’Empire d’Ambre. Vous serez un grand renfort dame Comnenus, soyez sûre que je suis heureux de vous savoir ici.
-Je vous remercie, répondit Dalya.
-Bien, répondit Sever. Bien que je n’aime pas l’idée de voir une femme combattre, et que je n’aime pas les magiciens, j’accepte tous les renforts. En revanche, Friedriech von Tanemberg, je vous attends ce soir pour un concours de boisson, pendant que nous nous raconterons nos exploits mutuels en riant ! Ce n’est pas tous les jours qu’on croise un chevalier fondateur d’Hasdruba ! »

Friedriech et sa famille furent congédiés sur ses mots, et gagnèrent la tente qui leur avait été dévolue, et qui abritait trois couchettes. Deux pour Hastefae et Télhias, et une pour lui-même et Dalya.

« Je suppose, dit-il en s’asseyant sur la sienne, que tu ne voudras pas que j’aille à ce concours de beuverie n’est-ce pas ?
-J’y irais avec toi pour m’assurer que tu perdes, répondit Dalya en souriant. Mais je n’ai pas le droit de t’empêcher d’y aller. Ce n’est pas tous les jours qu’on croise un duc fondateur d’Hasdruba, et pas tous les jours non plus qu’on croise l’élu de Prarag. Vous avez certainement beaucoup de choses à vous dire, si je ne m’abuse.
-Oui… Cet Inil a toutefois parlé de quelque chose qui me perturbe… Il a parlé d’un deuxième duc qui serait encore parmi nous…
-Tu lui poseras la question ce soir, mon amour, répondit Dalya. »

Lorsque vint le moment d’aller trouver Sever Vael, ils laissèrent Télhias et Hastefae dans la tente, pour rejoindre une tente de taille très importante dans laquelle se trouvait la taverne du camp qui s’était dressé ici.
Ni Friedriech ni Dalya n’avaient connu le camp semblable rassemblé par Dortan Giger pour attaquer les Montagnes Noires. Mais s’ils l’avaient connu, ils n’auraient alors pu qu’apprécier la différence de compétence en matière de commandement et d’organisation entre Dortan Giger et Sever Vael. Ici, il n’y avait pas une cité de tentes, mais bien des alignements, comme un gigantesque camp militaire, hiérarchisé de façon très précise, et où le règlement primait sur tout. A certaines exceptions près, et le concours auxquels Friedriech et Sever se livrèrent en faisaient partie.
Friedriech était impressionné des exploits de l’élu de Prarag, qui tenait à les raconter lui-même plutôt qu’à les faire raconter par Inil Boson, qui restait, tout comme Dalya, spectateur de la discussion entre les deux chevaliers, qui bien vite oublièrent tout ce qui les entourait. Friedriech en oublia même ce deuxième duc fondateur, tant il était occupé à raconter les exploits qu’il avait pour sa part réalisé. Il insistait également surtout sur la fraternité qui l’unissait à ses six compagnons d’armes.

Lorsqu’il sortit de sous la tente, il était ivre mort, et Dalya dût batailler pour le faire taire. De l’autre côté, Sever Vael, encadré par Inil Boson et Adelas Rosaria, l’élue d’Atÿe, était à peu près dans le même état. Finalement, Dalya renonça à l’emmener dans la tente où ils logeaient, et l’installa dans la tente taverne, l’allongeant sur un banc, et le surveillant jusqu’à commencer à entendre ses ronflements. Alors seulement elle s’autorisa à aller dormir.
Lorsqu’il se réveilla, il avait évidemment un mal de crâne fou. Et les instructions données tout autour de lui pour démonter la tente n’arrangeaient rien. En se tenant la tête d’une main, il marcha lentement vers la tente familiale, qu’il trouva en train d’être emballée par la main experte de Dalya, sous le regard amusé de Télhias et inquiet d’Hastefae.

« Que se passe-t-il ? demanda-t-il en se mettant à aider sa fiancée.
-On change de cible, répondit Dalya. Sever Vael a reçu un messager ce matin. Le sultanat de Ret a été ravagé par une armée démoniaque. Une armée invoquée, parait-il, par un mage enveloppé dans une cape rouge. La coalition qui devait rejoindre Sever pour lutter contre les orques et les minotaures a décidé de changer de cible.
-Les démons sont en effet une menace prioritaire, acquiesça Friedriech. Quels sont les sultanats qui viennent nous aider au fait ?
-Tous sauf Ram, répondit Dalya. Ils avaient rassemblé une immense armée, et se sont contenté de la faire changer de destination. La bataille aura lieu sur les terres de Dice. »
Mer 26 Nov 2014 - 22:36
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Télhias
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Télhias
Le désert c’est chiant. Il fait chaud il n’y a pas d’arbre, pas d’eau et sous une tente il n’y a pas beaucoup de choses à faire à part attendre que la nuit tombe pour se geler autant que l’on à chaud la journée. Puis sortir pour aller faire quoi ? Se perdre parce que toutes les tentes c’est les mêmes ?
Non vraiment. Le désert c’est chiant. Et ça pue ! Parce que l’on y transpire sans rien faire. On étouffe parce qu’il n’y a pas de vent et lorsqu’il y en a un petit peu il vous brûle la peau et vous vous prenez du sable plein la tronche. Télhias ne connait pas le copain de papa. Tout ce qu’il savait c’est que ça devait être un sacré imbécile pour donner rendez-vous aux gens dans un endroit pareil !
Le pire c’est les chevaux quand ils font leurs besoins. Il y a des mouches partout. Et si t’as le malheur de marcher dedans alors que le crottin n’a pas séché au soleil. T’as des dizaines de copines toute la journée. Qui te tournent autour. Plus tu les chasse, plus tu transpire. Plus tu transpire, plus elle viennent après toi. Et comme si ça ne suffisait pas et bien comme il n’y a pas d’arbre on brûle les merdes séchées le soir pour avoir chaud. Non franchement le désert c’est la merde.
Heureusement un soir ils ont fait une grande fête et ont décidé d’aller camper ailleurs comme ça. Simplement pour voir si ailleurs c’était les mêmes dunes.
Ils auraient pu demander à Télhias ça. Il leur aurait dit que du sable ça reste du sable. Mais bon au moins ça occupait maman de démonter et remonter la tente.
Lun 1 Déc 2014 - 7:49
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Dargor
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Dargor
Le champ de bataille est silencieux. Que les dieux nous protègent. Ils arrivent.
Telles étaient les pensées de Sever Vael, en ce jour, alors que l’aube se levait timidement. Les éclaireurs, du moins ceux qui étaient revenus vivants et en pleine possession de leurs moyens, étaient unanimes. Les démons seraient là dans une heure tout au plus. Et ils étaient innombrables. Sever Vaer avait déjà affronté des démons, il savait donc que bien que les sultanats aient pour l’occasion prêté leurs armées, le nombre ne serait pas le meilleur des avantages dans ce combat. Tout dépendrait de la capacité de ses troupes à tenir le choc, et à résister aux attaques psychiques des démons. Il savait qu’il en serait lui-même capable, mais ses soldats ? Que leurs dieux les protègent. La plupart d’entre eux se berçaient de douces illusions sur un combat avec les démons, mais l’élu de Prarag savait qu’en vérité, personne ne pouvait être préparé à ce qui allait suivre. Et le bon grain serait très rapidement séparé de l’ivraie.
Déjà, derrière lui, les esprits s’échauffaient. Ram n’avait envoyé aucune troupe. Le plus puissant des sultanats n’avait pas daigné lever le moindre petit doigt, là où tous les autres avaient joint leurs forces. Il était d’ailleurs heureux que cette armée, normalement rassemblée pour affronter les peaux-vertes, se soit trouvée là, car Sever doutait sincèrement que les volontaires, mercenaires ou non, qui avaient répondu à son appel, soient prêts à affronter un ost démoniaque. Mais toujours était-il que malgré leur nombre, les soldats parlaient de Ram qui ne s’était pas mêlé de cette affaire.
 
« Ce sont des gens sans honneur, avait-il entendu dire dans le camp, la veille. »
 
On les avait aussi traités de lâches, et de tous les noms d’oiseaux dont les soldats soient capables. Sever avait alors négligé cette excitation palpable des soldats. Mais maintenant qu’il était là, quelques dizaines de minutes avant l’engagement, et que ses soldats étaient toujours obsédés par l’absence de Ram, il réalisait son erreur. L’aura des démons faisait déjà son effet. Il en fit part à Friedriech von Tanemberg, qui avait l’honneur de chevaucher à côté de lui pour cette bataille.
 
« C’est possible, répondit ce dernier. J’avoue n’avoir jamais combattu de démons. »
 
Sever s’apprêtait à répondre quelque chose quand une douce brise chaude se leva, venant du sud, là où se trouvaient les démons, même si on ne pouvait pas encore les voir. La brise fut ressentie par tous les soldats, mais peu s’en soucièrent. Quoi de plus normal qu’un vent chaud dans une région chaude ? Mais lorsque la brise se fit bourrasque, alors beaucoup la remarquèrent.
 
« Pissemerde, maugréa Friedriech, à côté de lui. Voilà nos précieux archers réduis à l’inefficacité la plus totale. J’espère que ce maudit vent se calmera.
-Il ne se calmera pas, répondit Sever. Ce sont les démons qui sont à son origine. Voyez le ciel au sud, qui prend une étrange teinte rouge. Entendez les murmures mauvais de ces créatures, qui déjà chantent à vos oreilles…
-C’est beau, répondit un cavalier, au loin, sous le charme dudit chant. »
 
Et Sever Vael devait bien admettre que le chant était magnifique en effet. Il invitait au repos et à la fête, et au plus profond de son âme, il sentit qu’il lui promettait des plaisirs incomparables. Mais il ne fallait pas s’y laisser piéger. Les démons sapaient déjà le moral de ses troupes. Il allait s’agir de les empêcher de céder.
 
« Suivez-moi, von Tanemberg, dit-il en faisant démarrer Guerrier au galop. »
 
Sentant que le chevalier le suivait, il se mit à circuler de long en large devant son armée, hurlant pour couvrir le chant des démons et les hurlements du vent.
 
« Ne cédez pas au charme enchanteur de ces créatures soldats ! Les dieux vous préservent de tomber entre leurs mains ! Ce n’est qu’une arme de notre fourbe ennemi, qui nous attaquera physiquement aussi bien que mentalement ! »
 
Une odeur de soufre, portée par le vent, put être sentie par tous.
 
« J’ignore de quel enfer sont vomies les créatures qui composent l’ost que nous allons affronter, mais soyez sûrs que votre travail, aujourd’hui, consiste à les y renvoyer ! »
 
Le chant se fit concert de hurlements terrifiants, et d’un seul coup, les cieux prirent la couleur du sang. Il put voir les soldats pâlir, alors que la lumière changeait, et beaucoup d’entre eux jetèrent des regards affolés autour d’eux, puis devant eux. Se retournant, Sever vit la cause de leur frayeur. L’ost démoniaque était en train d’apparaitre.
 
« Rappelez-vous soldats ! Rappelez-vous avant l’engagement du combat, que ce que vos lames peuvent trancher, elles peuvent le tuer ! »
 
Les démons approchant à toute vitesse, Sever et Friedriech regagnèrent la formation de cavalerie dans laquelle ils combattraient côte à côté aujourd’hui. L’ost qui s’avançait vers eux était un spectacle terrifiant. Des créatures pas plus hautes que l’avant-bras y côtoyaient des géants. Certains ressemblaient à des mélanges d’hommes et d’animaux, d’autres à des humains. D’autres ne ressemblaient à rien de connu. L’un d’eux, qui maniait une hache, un géant aux ailes de chauve-souris et au visage de taureau, hurla des invectives dans une langue inconnue des hommes. Sever comprit qu’il devait s’agir du général de l’armée.
 
Alors, dans un seul cri, les démons se ruèrent à l’assaut. Il n’y aurait pas de stratégie aujourd’hui, juste une pure boucherie. Les magiciens humains, dès qu’ils le purent, lancèrent leurs sorts sur les démons. Friedriech savait que parmi ceux qui avaient invoqué des flammes se trouvait Dalya. Que les dieux la préservent. Il avait essayé de la convaincre de rester au camp, à une heure de marche d’ici, avec Télhias et Hastefae. Il avait essayé. Mais elle s’était obstinée à venir, et comme tous les mages, s’était jointe à une troupe un peu en retrait pour harceler l’ennemi à distance. Ça ne plaisait pas au chevalier. Les soldats humains, nains et halfelins poussèrent un rugissement de triomphe en voyant les sorts de leurs mages se ruer vers les démons, rugissement qui se termina bien plus tôt qu’il ne l’aurait dû, se transformant en bruit de déglutition  d’inquiétude. Et Friedriech comprenait pourquoi. Les sorts des magiciens n’avaient même pas réussi à approcher les bêtes à moins d’une vingtaine de mètres.
 
« Bien, rugit une voix dans le troupeau qui avançait, implacable. A nous, maintenant ! »
 
Alors, des éclairs et des flammes multicolores jaillirent de l’ost des démons, et allèrent frapper les humains, les fauchant par dizaines.
 
« Sever, dit Friedriech, les soldats vont paniquer avant même l’impact de la charge si on ne fait rien ! »
 
A vrai dire, il s’inquiétait surtout pour Dalya.
 
« Je sais, répondit Sever. Il est temps pour nous de disperser ces maudites créatures. Cavalerie lourde ! En avant ! »
 
Sever, Friedriech, ainsi qu’une dizaine de chevaliers errants hasdrubiens s’étaient joints à la cavalerie lourde des sultanats. Celle-ci était plus légère que la chevalerie d’Hasdruba, aussi l’impact de la charge serait-il moindre, mais en même temps plus rapide. Elle interviendrait bien plus vite. Puis, à mesure qu’ils s’approchaient, au galop, Friedriech entendit des gémissements et des cris autour de lui. En regardant bien, il vit plusieurs cavaliers tourner bride, quand d’autres semblaient sur le point d’attaquer leurs camarades. Puis il entendit une clameur. L’infanterie chargeait. Sans en avoir reçu l’ordre.
 
« Qu’est-ce qui prend… commença-t-il.
-Les démons, répondit Sever. Et leur maudite aura. J’ignore pourquoi, nous autres, hasdrubiens, nous y sommes résistants. Mais apparemment, ça n’est pas le cas de tout le monde. Il nous faudra faire avec. »
 
Loin de cette scène, au sud, Uthoroth le damné pressait Driruita d’avancer.
 
« Ouertaou s’est montré trop impatient, disait-il. Il souhaite affronter l’armée des sultanats seuls. Il est puissant, et son ost immense, mais il va se faire écraser. Séparément, nous ne pouvons rien faire, les humains sont beaucoup trop nombreux.
-Mes soldats avancent déjà à marche forcée, répondit la reine, et je ne doute pas que les nains des profondeurs le fassent également. Nous ne pouvons pas aller plus vite.
-La bataille sera donc bien engagée, quand nous arriverons, dit Uthoroth.
-Oui. Penses-tu que Ouertaou aura déjà perdu ? Cela pourrait chambouler nos plans.
-Non, mais il aura subi des pertes bien plus importantes que s’il avait attendu. A moins d’un renfort inconnu ou que l’aura des démons fasse un effet plus puissant encore que prévu…
-Ne la sous-estimez pas, répondit Driruita.
-Et vous ne sous-estimez pas Sever Vael. Avoir un élu divin, l’élu de Prarag, qui plus est, dans leurs rangs, va donner aux humains une force spirituelle qu’ils ne devraient pas avoir. L’aura démoniaque sera moins efficace que prévue…
-Soit, finit par abdiquer Driruita. Teken’lil ! Bertille ! appela-t-elle, amplifiant magiquement sa voix par magie. »
 
Alors, des cieux, descendit un dragon. Ce dernier était d’une toute nouvelle espèce, car entièrement mécanique. Sur son dos, une elfe noire et une humaine, tranquillement assises. Elles se posèrent devant Driruita, qui avait arrêté son cheval à côté de la colonne, et Uthoroth, qui flottait sur un disque lumineux.
 
« Ma reine ? demanda Teken’lil.
-Changement de plan, répondit Driruita. Va aider Ouertaou. Nous vous rejoindrons dès que possible. »
 
Friedriech avait vu son cheval être abattu sous lui par une créature trop petite pour qu’il la remarque. Heureusement pour lui, suite à la confusion causée par sa charge improvisée, l’infanterie s’était proche, aussi avait-il bondit et saisi la hache qu’il portait dans le dos, la maniant à deux mains, pour rejoindre ses troupes. Il avait laissé sa flamberge au camp, y renonçant pour l’occasion. Il combattait ainsi depuis un moment qui lui semblait une éternité quand il entendit un cri strident en altitude. Sans doute un démon volant, comme il y en avait des dizaines. Il se concentra sur celui qui lui faisait face. Il avait l’apparence d’un loup deux fois plus gros que la normale, et qui serait fait de métal, avec un visage humain. Il bondit sur le chevalier, mais était trop lent. Friedriech restait un vétéran, qui parvint à esquiver l’attaque et à plonger sa hache dans le visage du monstre, qui s’effondra. La bête remuait encore, mais elle ne ferait de mal à personne.
Friedriech avait d’abord été effrayé quand il s’était trouvé face aux démons, et seul un effort de volonté lui avait permis de rester et ne pas reculer. Mais maintenant, il se sentait plus confiant. Sever avait raison, ce que sa hache pouvait trancher, elle pouvait le tuer. Par contre, il devait aussi avoir raison en disant que les hasdrubiens étaient résistants… Les dieux le maudissent, tous autour de lui semblaient de plus en plus agir en dépit du bon sens. A tout le moins arrivaient-ils encore à savoir qu’il fallait se battre et contre quoi. C’était déjà ça. Il leur cria de se regrouper autour de lui et de foncer ensembles sur un groupe de bêtes maniant des sortes d’épées. Il avait aussi remarqué que des instructions et un chef improvisé assez résistant permettaient de mieux résister. Puis le cri recommença.
 
« Un dragon ! cria quelqu’un. »
 
Instinctivement, Friedriech leva les yeux. Et alors, le désespoir s’empara de lui.
Loin de loi, Sever Vael pesta. C'était précisément ce dont il n'avait pas besoin.
Dim 7 Déc 2014 - 17:10
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Dargor
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Dargor
Frapper, frapper à nouveau, et frapper encore.
Sever Vael avait depuis longtemps perdu le compte du nombre de démon qu’il avait renvoyé dans les abysses infernales d’où ils venaient. La bataille tournait lentement et péniblement à l’avantage des humains, du moins c’est ce qui se murmurait dans parmi les soldats. Sever en était heureux. Le facteur du moral, lorsqu’on affronte les démons, est de très loin le plus important. Et l’influence des démons se faisait moins importante. Le bon grain ayant été séparé de l’ivraie dès le début de la bataille, ceux qui ne pouvaient pas résister à l’attaque psychique que ces bêtes menaient étaient déjà tous morts ou en fuite, et les soldats avaient fini par ne plus penser à cette folie et cette peur qui étaient bel et bien présentes dans leur esprit, mais au bout de plusieurs heures passées à faire autre chose, laissait place à la seule volonté de combattre.
Mais l’élu de Prarag savait qu’il ne s’agissait là que d’une autre manifestation de l’aura des démons. Pour avoir déjà vécu  des combats contre ces derniers, il savait que si le combat s’éternisait, il y avait un énorme risque que l’aura du ou des démons qu’ils combattaient revienne à la charge de la pire façon possible. Et c’était ce qui allait arriver ici s’ils ne gagnaient pas vite le combat. Alors que les humains pensaient avoir triomphé de cette aura, les démons qui étaient dans une position à peu près abritée se concentreraient sur leurs pouvoirs pour l’amplifier. Et donc pour la faire brusquement revenir à la charge. Comme si dans un combat entre deux épéistes de talent égal, l’un d’eux avait brusquement une hausse de son talent qui le rendait meilleur que son adversaire, qui n’avait alors plus qu’à s’adapter. Ou à mourir.
Il crut que c’est cela arrivait lorsqu’on lui informa que les soldats voyaient une autre armée apparaitre et se diriger vite vers le champ de bataille. Ce devait certainement être la manifestation de la magie démoniaque. Puis, lorsque, au hasard des combats, il la vit lui-même, il comprit que non, il ne s’agissait pas d’une manifestation démoniaque. Mais il y avait quelque chose de bizarre avec cette armée… Il prit un instant pour la considérer. Les soldats qui la composaient étaient des nains. Il n’avait pas entendu parler de nains qui viendraient jusque dans le désert pour y combattre les démons, habituellement, ils n’aimaient pas cette région trop chaude, ni les habitants des sultanats. Et d’un autre côté, il n’imaginait pas des nains combattre pour les démons.
Il envoya un messager faire savoir aux officiers de protéger ce flanc de l’armée, car il préférait se consacrer au problème des  démons. Et au problème de ce foutu dragon aussi. Même s’il ne faisait pas totalement pencher la balance en faveur des démons, les ravages qu’il faisait dans l’armée humaine étaient la raison pour laquelle les humains n’étaient pas d’ores et déjà certains de leur victoire.
 
Driruita avait dit une chose à Karzad sur les habitants de la surface. Une chose très intéressante. Ils ignoraient jusqu’à la simple existence des nains des profondeurs, car même leurs cousins nains de la surface s’obstinaient à dire qu’ils n’existaient pas, comme une sorte de déni, auquel les humains avaient fini par croire. Voilà pourquoi quand son armée approcha de celle des humains, il comprit que les humains pensaient sans doute à un renfort venant combattre à leurs côtés ou à une hallucination. Il sourit à pleine dents. Il savait bien qu’il n’en était rien. Il envoya tout d’abord un tiers de son armée couper toute retraite possible aux humains en allant dévaster le camp qu’ils avaient dressé non loin du champ de bataille, puis prit avec lui ce qu’il restait de son armée. Ce ne serait pas assez, clairement, mais il comptait bien ramener une vieille légende à la vie.
Les nains des profondeurs formèrent un mur de bouclier, puis commencèrent à avancer en rangs serrés. Lorsqu’ils furent proche des humains, ces derniers semblèrent enfin réaliser que cette armée était là pour aider les démons. Alors, ils s’organisèrent à la hâte, mais cela était trop tard. Karzad fit envoyer les prêtres et prêtresses d’Azma empêcher les humains de s’organiser. Ces derniers étaient auparavant fermement tenus par leurs camarades. Ils furent lâchés. Comme on aurait lâché des chiens. Et se jetèrent sur l’armée ennemie, avides de plaire à leur déesse.
Un prêtre d’Azma elfe noir est un elfe armé de deux courtes dagues qui les utiliser pour trancher. Un prêtre d’Azma nain des profondeurs manie un lourd marteau de guerre qu’il utilise pour broyer. Et les humains des premières lignes constatèrent cela à leurs dépens. Puis les nains des profondeurs chargèrent. Alors, tout un flanc de l’armée humaine commença à s’effondrer.
 
De là où elle était, ayant fait prendre la hauteur à sa machine, Teken’lil, élue de Relonor, appréciait le spectacle avec un plaisir non dissimulé.
 
« Ça ne te fait rien, dit-elle à Bertille, que ce soit ta race qui se fasse massacrer en dessous ?
-Oh, répondit l’intéressée. Si j’avais de la compassion pour ces humains-là, je crois que je pleurerais à chaque nouvel arrivage d’esclaves.
-Haha ! Je te reconnais bien là, mon esclave. Viens. Il temps de faire un nouveau passage.
-Nous n’avons plus de vapeur, fit remarquer Bertille. Plus rien pour les ébouillanter avec le souffle de notre bête.
-Alors nous utiliserons ses crocs et ses griffes, ainsi que la puissance de ses ailes ! Allons esclave ! Il n’est pas aussi puissant qu’un vrai dragon, mais notre monstre peut parfaitement ouvrir une armure humaine comme s’il s’agissait d’une vulgaire feuille de papier ! »
 
Et le dragon descendit. Teken’lil entendit le bruit que faisaient les flèches inutiles des hommes en se heurtant à sa carapace blindée, et vit plusieurs sorts tenter de l’atteindre. Mais cela était inutile. Sa peau de métal était trop épaisse pour que les rouages soient atteints par des projectiles si peu puissants, et les enchantements dont il était bardé empêchaient les sorts offensifs de réellement l’abîmer.
Aussi, lorsque le dragon arriva au niveau du sol, les humains tentèrent de le fuir. Teken’lil ne le fit pas se poser, elle savait que cela le rendrait bien trop lent et trop maladroit. A la place, il vola au ras du sol. Ses battements d’ailes frappaient les humains trop proches, et ses griffes les fauchaient, tout comme ses crocs. Elle repéra une magicienne blonde sur le côté, qui sembla essayer d’invoquer des flammes. Un coup de griffe nonchalamment donné et elle était au sol, la tête en sang. Elle survivrait, mais elle était hors de combat pour l’instant.
Teken’lil ne s’en soucia pas. Elle appréciait trop son œuvre. Le plus dur n’avait pas tant été de construire un dragon mécanique, mais plutôt de lui donner une certaine autonomie. Elle et Bertille n’avaient pas à bouger des leviers pour qu’il lève une pate, il le faisait seul. Bien sûr, elles devaient le diriger, mais il combattait seul. Comme s’il était animé d’une sorte d’esprit de la machine.
Puis Teken’lil fit reprendre de la hauteur à sa bête quand elle entendit des milliers de voix pousser un cri de guerre qu’elle connaissait bien. Sur l’autre flanc, à l’opposé de celui qui était en train de céder sous la pression des nains, l’armée des elfes noirs chargeait.
 
Driruita apprécia le spectacle de son armée qui entrait en mouvement. Il n’y aurait pas de stratégie, l’essentiel était de décoincer cette bataille au plus vite. Aussi, tandis que les cavaliers faisaient le tour pour encercler les humains et leur couper toute fuite, l’infanterie chargeait. Les prêtres et prêtresses d’Azma, plus rapides, dépassèrent rapidement tous les autres soldats. Puis vint l’infanterie elle-même. Les premières lignes étaient les corsaires, armées selon leur bon vouloir. Derrière eux venait l’armée régulière, composée de lanciers ou d’épéistes. Les archers noirs avaient rangé leurs arcs et sortis leurs dagues, et combattaient auprès de leurs camarades. Et tous appréciaient le carnage, tandis que, derrière, les sorcières fauchaient les rangs ennemis, apprenant aux humains ce qu’était une véritable maitrise de la magie. Driruita elle-même restait en arrière, entourée de membres de sa garde personnelle, souriante.
 
Lorsque l’impact de la charge des elfes noirs eut lieu, Sever Vael comprit qu’il avait perdu la bataille. Et d’ailleurs, cela ne prit que quelques minutes avant que l’ensemble de ses soldats ne cherche rien de plus qu’un moyen de fuir ce charnier. Il eut beau les traiter de brebis galeuses, leur ordonner de revenir se battre, rien n’y fit. Et c’est l’instant que choisirent les démons pour lancer leur offensive magique. Alors, tout courage abandonna le cœur des hommes, et les quelques poches de résistance finirent par fuir.
 
« Sever ! dit Inil Boson, qui se trouvait sur le champ de bataille, vêtu d’un pourpoint de cuir et maniant une courte épée. Nous avons perdu. Nous devons fuir et tu le sais !
-Il ne sera pas dit, répondit Sever, que l’élu de Prarag a fui. Jamais je n’ai fui un combat, jamais !
-Jamais tu n’as perdu un combat, répondit Inil.
-Veux-tu qu’on m’appelle le couard jusqu’à la fin de mes jours ?
-Je veux que tu sois en vie pour organiser la résistance ! Ne vois-tu pas Sever ? Ces trois osts vont dévaster le continent entier si nous nous obstinons à mourir ici !
-Ils n’en feront rien, répondit Sever. Vois ces elfes noirs qui restent derrière ! Ils doivent être les officiers, car je ne vois pas de projectiles, magiques ou non, qui vienne d’eux ! Tuons-les ! Et décapitons l’une des têtes du serpent auquel nous faisons face !
-Je vois, répondit Inil. Adelas te pleurera, sois en sûr.
-Et toi ?
-Moi, j’en ferais une belle chanson mon ami. Les gens seront émus lorsqu’ils entendront parler de ton sacrifice. Mais tu ne décapiteras pas ce serpent sans aide.
-J’ai de l’aide, répondit Sever. Vois ces quatre chevaliers errants d’Hasdruba, qui malgré la fuite combattent encore. Va leur demander leurs noms mon ami. Que lorsque ces trois osts atteindront Hasdruba, les chevaliers sachent qui venger. Telle est ma dernière volonté. »
 
Inil s’exécuta, puis rejoignit le troupeau des fuyards. Les quatre chevaliers d’Hasdruba se joignirent à Sever, et, alors qu’ils se tournaient vers le groupe d’elfes noirs qu’ils allaient attaquer, Sever leur demanda leurs noms. Louis de Montrouge, Dietriech von Bourg, Charles de Boisvert et Heimrich de Llent lui répondirent.
 
« De Llent ? demanda Sever. Serait-ce que tu es de sang royal, l’ami ?
-Le roi Palménas est mon père, répondit Heimrich.
-Hasdruba se retrouvera-t-elle sans prince héritier ?
-Non, répondit Heimrich. Je ne suis que l’ainé, j’ai deux frères et une sœur, tous biens portant. »
 
Sever secoua la tête, approuvant la conduite digne de quatre chevaliers qui savaient que seule la mort les attendait. Il y avait en ce moment une ouverture qui leur permettrait, s’ils étaient assez rapides, d’atteindre directement les officiers elfes noirs. Alors, tous lancèrent leurs montures épuisées par la bataille au galop.
Sever ne regardait pas autour de lui. Seuls ses ennemis comptaient dorénavant. Aussi ne vit-il pas Charles de Boisvert être intercepté par un prêtre d’Azma, qui, trop rapide, lui planta son arme dans le flanc. Mais le jeune chevalier, dans un ultime moment de haine ou de bravoure, parvint à entrainer son meurtrier dans la tombe. Il n’avait fait que la moitié du chemin menant à leurs proies. Louis de Montrouge mourut également avant, éjecté de son cheval par un sortilège qui lui perça la poitrine de part en part. Enfin, juste avant l’impact, Dietriech von Bourg fut abattu par un javelot lancé ddans son dos. Heimrich de Llent mourut après avoir tué une sorcière elfe noir, jeté à bas de sa celle par deux guerriers qui l’égorgèrent aussitôt.
Sever, lui, avait remarqué une elfe aux cheveux blancs et à la peau grisé devant lui, légèrement vêtue. Elle se cachait derrière les autres. Instinctivement, sans comprendre pourquoi, l’élu de Prarag décida qu’il emmènerait cette maudite catin dans la tombe. Il frappa à sa droite, abattant une autre sorcière, puis à sa droite encore, pour tuer un guerrier. A sa gauche tombèrent quatre autres de ces maudits guerriers, et deux autres sorcières. Puis il sentit un brusque choc, et fut jeté au sol. Il parvint à se dégager de ses étriers avant de tomber, et se releva pour courir vers sa proie, ce qui fut pour lui une chance, car Guerrier tomba peu après, à l’endroit où se tenait peu avant.
 
Driruita reculait, inquiète. Qui pouvait être ce chevalier, qui venait à lui seul de tuer cinq des soldats de sa garde personnelle et trois sorcières parmi les plus puissantes ? Par Silir, quand Faren avait enfoncé sa hallebarde dans la gorge de son cheval, il avait réussi à sauter de selle pour continuer sa course vers elle. Elle prépara en précipitation un sortilège qu’elle jeta sur le chevalier humain alors qu’il s’approchait. Ce dernier, une flamme de ténèbres, consuma son armure, la faisant fondre sur lui, et détruisit son épée. Il s’effondra. Souriante, elle s’approcha de son corps. Des spasmes de douleur l’agitaient, mais il ne gémissait même pas. Il était malgré tout encore conscience. Souriante, elle sortit une dague.
Elle se fixait pour défi de le faire couiner avant sa mort, mais à l’instant où elle levait son arme, le bras du chevalier jaillit et lui tordit le poignet d’une telle manière qu’elle lâcha sa dague. Alors, il s’en saisit, et tandis que Faren et tous les autres elfes noirs présents lui enfonçaient tout ce qu’ils avaient comme armes dans le dos, il l’abattit de toutes ses forces.
 
Sever Vael mourut ainsi. Mais il était fier. La dernière chose qu’il emporterait de ce monde serait la vision d’une main tranchée qui tombait devant lui, et le hurlement de douleur de cette sorcière.
 
Friedriech courait parmi les fuyards, évitant sans cesse les traqueurs nains, elfes ou démons qui s’amusaient, par groupe à rattraper les humains pour les massacrer. Friedriech ne s’était jamais trouvé du côté des fuyards. Jamais. Mais pour s’être souvent trouvé parmi les chasseurs, il connaissait les moyens de les éviter. Marcher seul, et se déplacer rapidement. Seul, il attirerait moins les chasseurs en groupe. Quant aux solitaires, il pourrait, peut-être, triompher d’eux. Et surtout, ne jamais venir en aide à personne.
 
« Par les dieux, jura-t-il. N’y aurait-il pas les enfants que je serais resté trouver une belle mort là-bas. »
 
Il était à pied, et se pressait, tentant de rejoindre le camp. Heureusement, le gros du flot de réfugié partait plutôt vers l’ouest que vers le nord. Aussi les chasseurs étaient-ils moins nombreux. Il faudrait aussi retrouver Dalya. Il espérait qu’elle soit vivante, vraiment.
Et elle l’était. Il la trouva à moitié inconsciente, blessée à la tête, déambulant doucement vers le camp, avec la démarche de quelqu’un qui ne savait pas vraiment quoi faire. Lorsqu’il la rattrapa, elle ne dit rien, et se contenta de lui tendre le bras. Friedriech le prit sur ses épaules, et la laissa s’appuyer sur lui autant qu’elle le souhaitait, continuant avec elle. Il regarda sa blessure. Elle avait échappé de peu à la perte d’une œil, mais la blessure était anormalement profonde pour une blessure à la tête. Elle ne serait pas sans conséquences…
Cela l’inquiétait, mais lorsqu’il vit les flammes qui dévoraient les tentes et ces maudits nains qui dansaient devant, il perdit tout espoir. Et, de sa démarche lente, les mains soutenant une Dalya qui avait les larmes aux yeux au lieu d’être proches de ses armes comme elles auraient dû, il repartit. Vers l’est. Les enfants étaient morts, cela était désormais certain… Télhias et Hastefae…
 
En vérité, ils n’étaient pas morts. Lorsque les nains des profondeurs étaient arrivés au camp, ils avaient couru vers les quelques chevaux qui avaient été laissés derrière eux. Courage, songea Hastefae. Père et Mère vaincront les démons, nous nous retrouverons après.
Elle aida Télhias à se hisser en selle, puis grimpa derrière lui, lui murmurant que tout allait bien se passer.
Et de fait, elle vit que les nains les plus proches étaient trop loin pour les rattraper. Alors, elle laissa échapper un soupir de soulagement. Qui se mua en cri de terreur quand elle vit trois d’entre eux bander de lourdes arbalètes.
 
« Baisse-toi Télhias ! cria-t-elle instinctivement, avant de réaliser que cela ne changerait rien. »
 
De là où ils étaient, les arbalétriers ne pouvaient toucher qu’elle. Mais Télhias, pensant sans doute la menace ailleurs, se baissa du mieux qu’il put. C’est sans doute ce qui le sauva. Deux carreaux sifflèrent dans l’air, proche d’eux, mais le troisième arracha un hurlement de douleur à Hastefae lorsqu’il se planta dans son dos, assez puissamment pour que la pointe du carreau ressorte de l’autre côté. Voyant qu’il était à quelques millimètres de Télhias, qui aurait sans nul doute été blessé s’il ne s’était pas mis à plat ventre sur le cheval, Hastefae parvint à casser l’avant du carreau et à le jeter, tout en gémissant de douleur.
Lorsque Télhias se tourna vers elle, elle lui fit un sourire qu’elle voulait rassurant. Puis elle le sentit qui la saisissait comme pour l’empêcher de tomber d’une main, prenant les rênes dans l’autre. Elle voulut lui dire que cela était inutile, mais les ténèbres l’enveloppèrent à cet instant.
Sam 13 Déc 2014 - 15:53
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Télhias
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Télhias
Télhias avait chevauché comme il avait pu. Voyant peu à peu les autres fuyards s’éloigner inexorablement. Ceux qui avaient blessé Hastefae étaient trop lent pour le rattraper, mais les autres qui fuyaient trop rapide pour que lui reste à leur hauteur. Si bien qu’à un moment il se retrouva seul à errer dans le désert. Espérant à chaque fois qu’il se retournait voir arriver Friedriech et Dalya qui ne vinrent jamais. Hastefae toujours inconsciente pesait lourd contre le dos de Télhias qui c’était servi de leurs ceintures nouée ensemble pour qu’il puisse mieux la sentir glisser d’un côté ou de l’autre de la monture. Monture qui elle-même commençait à fatiguée.

Plusieurs fois il avait cru apercevoir des groupe de personnes qui disparaissaient à mesure qu’il s’en approchait. La chaleur écrasante lui faisait tourner la tête et peu à peu lui aussi tomba dans un état proche du sommeil.
Lorsqu’il se réveilla il faisait moins chaud et était coucher sous une tente. Un homme du désert à ses côté. Il sursauta celui-ci le calma en lui expliquant qu’il ne risquait plus rien. Qu’il était en sécurité. Aussitôt Télhias demanda des nouvelles d’ Hastefae. L’inconnu ne répondit pas et l’aida à se lever et l’accompagna à l’extérieur et lui montra une autre tente. Télhias voulu s’y précipiter, mais l’inconnu lui retenu le bras.

« -Elle est très fatiguée. Il faut qu’elle se repose. »

Télhias chercha ailleurs du regard pour voir s’il voyait Friedriech et Dalya, Il aurait bien demandé à l’inconnu, mais il ne le connaissait pas Il ne savait même pas son nom. Si il était gentil ou pas.
Télhias eut une vision d’horreur en voyant sortir de la tente où se trouvait Hastefae une autre personne transportant des linges ensanglantés. Peu importe ce que lui avait dit l’inconnu il lui échappa et se dirigea vers la personne en lui demandant si elle allait bien. Le seconde que la personne mit à se pencher à sa hauteur lui parurent une éternité.

« - C’est à elle d’en décider maintenant. »

Qu’est-ce que cela veut dire ça ? Se demanda Télhias qui ne comprenait pas vraiment le sens de ces paroles. Bien sûr qu’elle va s’en sortir si c’est elle qui décide non ? Télhias lança un regard interrogateur à l’autre qui venait de le rejoindre. Puis il entendit le faible son de la voie d’Hastefae l’appeler derrière les tissus.
Si ces gens les avaient aidés. La moindre des choses c’était de les écouter. C’est très certainement ce que lui aurait dit Dalya. Alors il resta près de l’inconnu à attendre.
L’homme passa la tête par l’ouverture de la tente avant de lui dire qu’il pouvait y aller. Ce qui fit le garçon sans attendre.
A l’intérieur il y trouva Hastefae les traits fatigués et les yeux fermés, Simplement couchée sur un lit sans couverture.  Ses affaires lui avaient été enlevées  et seulement un drap la recouvrait. Des bandages masquaient sa blessure, mais l’on pouvait encore deviner à la teinte légèrement rosé du tissu où se situait la blessure.
Télhias approcha lentement sans bruit. Il chuchota même son nom de peur de la réveiller.

« Hastefae. Le messieu il dit que tu peux te guérir toute seule maintenant. Si tu le fais t’aura le droit de m’enlever la cicatrice que tu veux. »

Télhias cru percevoir un léger sourire sur le visage de sa sœur qui lui souffla un « D’accord » si faible qu’il dû se pencher sur son visage pour l’entendre.
Lun 15 Déc 2014 - 19:44
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Dargor
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Qassim Amar, sultan de Ram, était assis sur son trône, l’air sombre. L’immense salle d’audience, d’ordinaire pleine de monde, était aujourd’hui déserte, à l’exception d’un homme. Inil Boson. L’élu d’Antescior. Et un oiseau de bien mauvais augure en ce jour. Car il lui avait amené les pires nouvelles possibles. Non seulement l’armée d’orques que Sever Vael et les autres sultanats avaient projeté d’anéantir courrait toujours dans le désert, mais plus grave encore, une alliance de démons, d’elfes noirs et d’étranges nains tué l’élu de Prarag et mis son armée en déroute. En d’autres termes, Ram était désormais le seul sultanat apte à se défendre, contre une coalition qui avait vaincu une armée bien plus puissante que ce que Qassim pourrait jamais espérer réunir. Il avait congédié tous ses conseillers et pour l’heure, écoutait Inil lui raconter la bataille dans ses moindres détails.
Lorsque l’élu d’Antescior en eut terminé, Qassim lui demanda de sortir à son tour, et de bien dire au reste du conseil de revenir à l’intérieur. Il y aurait des choses d’importance à discuter ce matin. Tout d’abord, la question des réfugiés fut abordée. Car si Inil était arrivé parmi les premiers, des centaines de personnes cherchant à se réfugier à Ram étaient venues avec lui. Et il avait clair sur un point. Ce n’était que le début. Il fallait prévoir d’accueillir des milliers de personnes. Vindex, la capitale, n’était pas la seule ville de Ram, mais même en admettant que toutes les villes du sultanat joignent leurs efforts, il n’était pas envisageable d’accueillir autant de monde. Les loger serait en soit pénible, mais maintenir l’ordre serait impossible.
La seule solution, convint le conseil, serait de convaincre les réfugiés de rentrer chez eux. Mais se posait là une autre question beaucoup plus pénible. Comment convaincre ces milliers de personnes de rentrer dans leurs foyers d’origine alors qu’ils les avaient fui par la faute d’une immense coalition ? La réponse était simple. Vaincre ladite coalition, et faire savoir qu’elle avait été repoussée.
 
L’armée de Ram fut rapidement levée, car elle avait toujours été prête, mais le sultan n’avait que peu d’espoirs. Ses troupes, bien que nombreuses, ne pourraient jamais vaincre l’immense armée des elfes noirs en combat loyal. Il faudrait réfléchir à une stratégie des plus pointues pour la bataille qui s’annonçait.
Vindex, de même que les autres villes, furent laissées aux mains des hauts-fonctionnaires. Pour les aider à maintenir l’ordre en place, ces derniers disposeraient de la milice civile. Cette dernière était un corps de soldats armés d’une petite hachette et d’un bouclier rond. Ils n’étaient que sommairement entrainés, et soldat n’était pas leur véritable métier. Tous étaient des volontaires qui avaient accepté de s’engager jusqu’au retour de la véritable armée pour maintenir l’ordre et défendre le royaume en cas d’attaque. Cette fois-ci, ils devraient en outre aider à l’accueil des réfugiés. Enfin, ultime ombre sur le tableau, en temps normal, ils étaient accompagnés de soldats de métier, au moins au nombre d’un soldat pour quatre ou cinq miliciens. Mais cette fois-ci, il n’y en aurait aucun, car l’armée dans son entier partait.
L’armée en elle-même était loin d’être faible. Le sultanat de Ram était après tout le plus puissant des sultanats. La base de l’armée était constituée de ceux qu’on appelait les milices de javeliniers. Au nombre de quinze-mille, il ne fallait pas s’y tromper, ces hommes n’étaient en aucun cas des miliciens. Ils étaient des soldats de métiers, vêtus d’une armure de cuir, et tous armés d’un grand boulier triangulaire, d’une paire de javelots, et d’une longue vouge pour combattre au corps à corps.
Ensuite, venaient dix milliers de soldats des milices urbaines. Egalement des soldats de métiers, ces derniers étaient des épéistes. Leur équipement était globalement le même que celui des milices de javeliniers, à ceci près qu’ils n’avaient ni javelot ni vouge, tous deux remplacés par un glaive. Ils combattaient en formation serrée, de manière à pouvoir s’entraider. Par la suite, les tireurs. Dix milliers eux aussi. Des milices d’arbalétriers, qui comme leur nom l’indiquait, étaient armés, en plus de la traditionnelle armure de cuir, d’une arbalète.
Enfin, un petit millier de soldats, mais ô combien dévastateurs. Les naffatuns, des alchimistes formés pour la guerre. Ces derniers portaient de petits pots en céramique, contenant un liquide fabriqué par les alchimistes de Ram, le naphta. Avant de lancer ce dernier, ils plongeaient dans le pot une ficelle à laquelle ils mettaient le feu. Le naphta, enflammé, faisait exploser le pot de céramique lorsque ce dernier impactait violemment un objet. En l’occurrence, la cible du naffatun, qui avait jeté avec force son pot sur son adversaire. L’explosion projetait alors des débris à une vitesse assez grande pour percer toutes les armures, fauchant parfois jusqu’à une dizaine de soldats d’un seul coup. Lorsque les soldats ennemis étaient en formation serrée, alors une dizaine de naffatuns suffisaient à faire un carnage. Restait à espérer que les armures des elfes et des nains ne résistent pas plus à cette arme.
Venait ensuite la cavalerie. Il y avait alors les archers montés, vêtus d’une armure de cuir légère et armés d’un arc, les lanciers, vêtus d’une armure de cuir plus épaisse que la moyenne, et armés d’une lance. Ils étaient comparables à des chevaliers des royaumes du nord, à ceci près que lancier était un métier, et non pas un titre, et qu’ils devaient l’acquérir après avoir prouvé leur valeur. Les archers étaient environ deux milliers, et les lanciers quatre milliers.
Finalement, élite de la cavalerie, la garde du sultan. Ces derniers n’étaient pas formés à atteindre ce stade. En vérité, il s’agissait d’une récompense donnée pour un exploit guerrier. Le dernier garde du sultan en date était issu des milices urbaines. Son nom était Moussa, et il avait tué un minotaure. La garde du sultan était le seul corps de l’armée à être vêtu d’une véritable armure de fer. Cette dernière venait des Marches d’Acier, qui les confectionnaient sur mesure. Car les armures forgées par les nains étaient bien trop épaisses pour des cavaliers du désert. Ils étaient environ deux cent, et accompagneraient le sultan jusque dans la mort s’il le fallait.
L’armée était bien sûr accompagnée de tout un cortège de prêtres. Les soldats, sachant qu’ils allaient affronter des démons, demandaient tous à ce que leurs armes soient bénies par ces derniers. Les prêtres mis à part, il y avait également les cuisiniers, les infirmiers, et tous les membres de l’armée qui ne combattraient pas. Et il y avait les inévitables charognards, tels que les pauvres qui espéraient détrousser les cadavres, et les prostituées qui savaient qu’une armée en marche pouvait faire leur fortune.
 
C’était là l’armée de Ram. Et le sultan Qassim Amar espérait réellement qu’elle serait apte à affronter l’horreur qui venait. C’est du moins sur ces pensées qu’il s’endormit, une semaine après s’être mis en route. Il fut réveillé au milieu de la nuit par une main qui le secouait. En se relevant, et en observant son interlocuteur, il porta la main à un poignard situé sous son oreiller, s’apprêtant à appeler à l’aide.
L’être qui lui parlait était un homme de haute taille, et fin comme seul pouvait en vérité l’être un elfe. Autres indices, l’ample vêtement dont il était vêtu, et le turban qui lui entourait la tête, malgré la nuit, pour ne laisser voir que ses yeux.
 
« Paix, dit-il alors, révélant par sa voix qu’il s’agissait d’une femme. Je suis Turaën de la Mer de Sable, reine de tous les elfes du désert, et je suis venue en amie.
-En amie ? demanda le sultan, mettant sagement son poignard entre lui et l’elfette, sans pour autant l’attaquer. Je crois que nos peuples ne sont pas vraiment amis… »
 
Il faisait référence à quelque chose que le roi et la reine présents sous cette tente savaient. Les elfes du désert voulaient chasser les humains de ce qu’ils considéraient comme leurs terres, et ils le faisaient en les tuant dès qu’ils le pouvaient. Chose que les humains leur rendaient bien.
 
« L’ennemi de mon ennemi est mon ami, répondit-elle. Le désert recèle bien des secrets. L’armée que vous allez affronter est une armée que mon peuple craint et hait en même temps. Peut-être pourrions-nous trouver un terrain d’entente…
-Une alliance temporaire ?
-Nous n’aimons pas voir le désert aux mains des humains, répondit-elle. Mais à tout le moins, vous avez pour lui un certain respect. Quoi qu’en dise Filillë, reine de tous les elfes sylvains, je ne crois personnellement pas qu’il faille exterminer les humains. Et je préfère voir le désert entre vos mains qu’entre celles de nos noirs cousins. Vous voulez une alliance ? Je vous l’offre. Et je vous offre ce que je sais. Driruita, la reine des elfes noirs, s’est remise de la blessure que lui a fait subir Sever Vael. Elle a divisé son armée, et c’est là son erreur. Une partie des elfes noirs est partie pour le royaume humain d’Hasdruba, ce qui est un bon débarras, cela sera une partie de moins à affronter. Les nains des profondeurs attaquent les cités du désert, celles qui ne sont pas des sultanats. Ils sont aidés par l’armée d’orques, menés par des minotaures, qui feront les mêmes ravages. Les démons sont également partis vers le nord, pour une destination inconnue. Quant à Driruita et à une partie des elfes noirs, ils marchent sur Ram. Mais ne vous y trompez pas. Leur armée est encore assez puissante pour affronter la vôtre.
-D’où l’alliance que vous me proposez ?
-Même à deux, nous ne pourrons les vaincre si nous combattons en terrain découvert. Il vous faut changer votre stratégie, sultan.
-Et que proposez-vous donc ? »
 
Le lendemain, quand les soldats de Ram se réveillèrent, une armée se trouvait à leurs côtés. Beaucoup étaient des archers, mais certains étaient armés de lances et de boucliers, comme une milice de javelinier. Enfin, parmi ceux qui étaient à cheval, certains portaient à leurs selles des paquets de javelots, et d’autres maniaient des lances de cavalerie. Aucun ne portait d'armures, tous étant vêtus de vêtements de tissus, la tête enroulée dans un turban.
 
Quelques jours plus tard, Driruita apprit que sa colonne en partance pour Ram avait plusieurs fois été attaquée. A chaque fois, les attaquants avaient fait plusieurs morts et s’étaient aussitôt repliés avant que l’effet de surprise ne passe. Lorsqu’on lui avait amené plusieurs cadavres, la reine des elfes noirs avait constaté que ceux vêtus d’armures de cuir étaient des humains, mais ceux vêtus de vêtements de tissus, la tête enroulée dans un turban, étaient des elfes. Elle ordonna de continuer la marche, mais les attaques ne cessèrent pas. Et force était de constater que ces embuscades, à terme, mettraient à mal son armée.
 
« Ils veulent jouer à ce jeu-là ? demanda-t-elle, souriante, en observant ses conseillers. Soit. Divisez l’armée en petits groupes. Ce sera une guerre d’escarmouches que nous allons livrer à présent, mais je crois que nous n’aurons pas le choix… »
 
Et il en fut ainsi. Alors, les elfes noirs commencèrent à tuer plus de soldats de Ram qu’ils ne subissaient de morts. Mais Qassim était satisfait. La colonne noire était bloquée. Pour l’instant…
 
Pendant ce temps-là, à Ram, la princesse Dalya, fille unique du sultan, aidée par Inil Boson et par tous les conseillers, accueillait chaque jour des milliers de réfugiés, et priait pour que son père remporte vite la victoire.
Lun 22 Déc 2014 - 15:18
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Télhias
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Télhias
Télhias patienta plusieurs jours. Aidant comme il le pouvait les inconnus en attendant qu’Hastefae se répare toute seule comme il le disait. Puis un jour elle se leva d’elle-même. Elle raconta mieux que lui aux gens ce qui c’était passé et d’où ils venaient. Cela rendait triste Télhias de ne pas revoir le chevalier ni la magicienne. Il restait souvent seul à scruter l’horizon en espérant les voir arriver. Un jour il signala des cavaliers qui approchaient d’eux. Certainement des amis aux inconnus car ils portaient les même vêtements. Ils leurs parlèrent d’alliance avec des hommes de la région. Télhias lui aussi voulait se battre contre ceux qui avaient fait du mal à leurs parents. Cela fit rire les hommes jusqu’à ce qu’il sorte sa dague et qu’il dise qu’il savait se battre.
Alors on lui reposa les mêmes questions. Où il avait eu cette dague. D’où venaient toutes ses cicatrices. Et lui aussi posait à son tour des questions. Pourquoi les lames de leurs épées étaient tordues ?  Pour seule réponse, il eut le droit à un entrainement comme avec le chevalier. Sauf que cette fois-ci il réussit à toucher un des cavaliers. Lui ne devait pas avoir d’oreilles car elles ne dépassaient pas de son turban contrairement aux autres qui avaient soignés Hastefae.
Malgré cela il fut décidé qu’il était encore trop jeune pour se battre. Le cavalier qu’il avait touché trop inexpérimenté leur servirait d’escorte vers une grande ville au Nord. Si il y avait une chance que ses parents s’en soi sortit c’était dans cette grande ville qu’affluait les réfugiés. Cependant il ne fallait pas pour autant nourrir trop d’espoir.
Durant leur voyage le cavalier leur expliqua les coutumes du royaume. Télhias trouvait cela très compliqué. C’était les femmes d’un côté et les hommes de l’autre, mais pas tout le temps. Les hommes avaient le droit d’avoir plusieurs femmes, mais le contraire était interdit.
« -Comment on va faire nous alors ? Hastefae est une fille et nous sommes deux garçons ?
-Vous vous êtes des Gajins. C’est légèrement différent.
- C’est moche de dire des gros mots. Gajin toi-même. » Lui répondit Télhias.
Heureusement que parmi les  qualités du cavalier qui se nommait Azim y figurait la patience car Télhias le harcelait de questions. Ne s’arrêtant que pour manger ou dormir. Azim avait seulement quelques moments de répit lorsque Télhias tentait sans grand succès de prononcer correctement le nom de famille d’Azim en entier.
« -C’est  pas facile à dire. » Constata Télhias
« -C’est un nom de prince ? » L’interrogea Hastefae quelque peu intriguée par la longueur du nom d’Azim.
« -Non c’est un nom de marchand.
-Et ça veut dire quoi tout ça ?
-Pour faire simple ça veut dire grand.
-Oui bah ça sera Azim le grand parce que tout ce qu’il y a derrière Azim c’est beaucoup trop compliqué à dire. » Décida Télhias.
Azim leur apprirent que son père un riche marchand était en charge de l’approvisionnement du palais du sultan de Ram. Tout ce qui passait sur le grand marché de la ville, les meilleures denrées, les plus beaux produits il devait les mettre de côté avant l’ouverture du marché pour en réserver l’exclusivité au sultan.
Lui avait pris les armes tout comme vingt-cinq de ses frères pour défendre Ram  s’allié aux elfes du désert et combattre l’envahisseur. Quant à ses dix sœurs elles étaient restées derrière les murs à aider à soigner les blessés et les réfugiés.
Télhias et Hastefae se regardèrent en se lançant des regards interrogateurs.
« -Ta mère à trente-cinq enfants !? » Lui dit Télhias qui avait dû emprunter les doigts de sa sœur et ceux d’Azim pour arriver à compter.
« -Mon père a douze femmes. » Répondit Azim.
Pendant trois jours ils voyagèrent vers la capitale Hastefae s’excusant des remarques enfantines de Télhias. Azim ne lui en tenait pas rigueur prétextant qu’il n’était qu’un enfant et qu’il valait mieux qu’il fasse preuve d’insolence ici qu’à l’intérieur de la ville. Alors que la ville était en vue Azim sortit de ses sacs une tenue pour Hastefae.
« - Si j’ai bien compris votre histoire, vos parents adoptifs… » Il marqua un temps d’arrêt avant de décidé de ne pas parler d’eux au passé.
« Sont des nobles. Aussi vous êtes leurs enfants et devez être traités comme tel. »
Télhias en voyant le monde se rapprocha naturellement d’Hastefae. Azim eut bien des difficultés à lui faire lâcher la main de sa sœur en lui expliquant qu’elle devait monter dans une chaise et eux continuer à cheval à côté. Azim lui donna les dernier conseils pour que tout se passe bien pour lui en lui assurant qu’il ne serait jamais très loin de lui. En retour il fallait qu’il obéisse à Azim.
Télhias répondit par l’affirmative et aussitôt Azim fit amener une chaise pour Hastefae qui c’était changée pour apparaitre voilée.
Jeu 25 Déc 2014 - 18:57
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Dargor
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Le Maitre de l'Intrigue
Dargor
« Alors prends donc mieux soin de ta machine, répondit Driruita. »
 
Teken’lil, qui lui faisait face, achevait de remplacer sa main manquante par une main en métal, armée de longues griffes rétractables à volonté. Ladite main ne pouvait pas bouger les doigts, pas plus qu’elle ne pouvait quitter cette position de poing serré, car la mécanicienne elfe noire n’avait pas eu le temps d’en faire un ouvrage réellement complexe, mais elle remplacerait au moins la main qui lui avait été tranchée le temps qu’elle fasse mieux.
 
« Ma machine, comme vous le dites, est votre arme la plus puissante. Et j’ai besoin que vous m’aidiez à mieux la faire fonctionner. C’est un dragon mécanique, pensez-vous qu’il vole seul ?
-Tu as pu prendre tout ce dont tu avais besoin pour l’entretenir dans les villes que nous avons détruites, tu me l’as dit toi-même.
-Excusez-moi d’en avoir assez de devoir régulièrement m’assure qu’il ne prend pas trop le sable, répondit-elle, manifestement sur les nerfs. C’est un travail long et harassant. Alors soit vous me fournissez quelqu’un pour m’aider à l’entretenir en plus de mon esclave, qui même si elle se tuait à la tâche ne pourrait pas faire le quart du travail qu’il faut, soit vous acceptez d’en être privé.
-Les nains des profondeurs ont bien trouvé des solutions. As-tu vu les géants d’acier qu’ils ont fini d’assembler avant de marcher sur leurs proies ?
-Ils n’ont pas trouvé de solution, répondit Teken’lil. Devant Tahar, il y a eu une tempête de sable. Et leurs beaux géants d’acier sont tous paralysés pour un bout de temps. Leurs lourdes arbalètes et leurs haches parlent pour eux à présent.
-Et ils gagnent, répondit Driruita. Lentement, mais ils gagnent. Les royaumes qu’ils attaquent sont puissants et ont unis leurs forces, mais à termes, ils perdront, et cette Jarerianne Ersel qui a réussi à les rassembler tous dans une seule alliance payera le prix qu’il faut payer pour défier les nains des profondeurs. Les orques du désert et leurs chefs minotaures gagnent également. Faren sera bientôt en Hasdruba, et j’ai appris que le royaume était vulnérable, car tous les chevaliers l’ont déserté. Son objectif est de le détruire avant le retour de la croisade.
-Et nous ? demanda Teken’lil.
-Tu auras des sorcières qui placeront des enchantements sur ta machine, répondit Driruita. Cela te va ?
-Je n’en attendaia pas plus. »
 
Teken’lil se retira sur ces paroles. Driruita sourit. L’invasion du continent se déroulait exactement comme prévu. Il était simplement regrettable qu’elle et ses soldats soient si lents. Ils tuaient les guerriers de Ram et des elfes à la peau brune qui s’opposaient à eux en grand nombre. Lors de la dernière réunion des généraux, l’un d’eux avait estimé que chaque elfe noir qui mourrait entrainait dans la tombe une quinzaine d’humains et deux ou trois elfes du désert. Cela ne surprenait pas la reine des elfes noirs. La guerre de harcèlement et le terrain avait commencé par jouer en la faveur des humains et de leurs alliés elfiques, mais les elfes noirs étaient sans doute les plus redoutables combattants du monde, et ils s’étaient vite adaptés à ce petit jeu.
Lun 29 Déc 2014 - 14:43
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