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[Terminé]Terre, terre !!
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Capitaine Theoden
Messages : 337
Date d'inscription : 21/08/2014
Age : 26
Localisation : Les Terres d'Albion.
Favori d'Ariel
Capitaine Theoden
La petite illustration du plaisir :

"Le vent est bon. Je me souviens. Un doigt en l'air et je sais... Sud-sud-est. Quel jours était-ce ? Hm... Comment savoir ? Je suis vieux. C'était il y a bien plusieurs mois. Que dis-je ? Un an peut-être !
J'entends les espars grincer. Je crois que c'est la première fois que je peux profiter d'un calme pareil à bord. Le timonier à me droite somnole, et par moment ses ronflements même ne m'atteignent plus tant et si bien que j'en oublies sa présence. Je vois des vigies endormies, nichés dans leurs nids de pie. M'oarf... Je leur pardonnes. C'est vrai qu'ils ont été pas mal surchargés de travail ces temps-ci. Et puis la mer est calme, et nous n'avons pas encore repassée la barrière de sécurité de l'île. Sans-doute sommes-nous pour l'heure à l'abris.
En levant la tête, je vois le pavillon claquer mollement au vent, imitant de ses courbes la dense lancinante de ces danseuses omniprésentes dans les bars de Kelvin. Le vent ne tourne pas. Mais je m'en fiches. Les voiles ont été ramenées contre leurs vergues à la tombée de la nuit. Autant éviter de devoirs appeler tout un quart sur le pont pour les réaligner.
Le vent, de toute façon, ne saurait traîner la grosse carcasse du Seigneur Emeraude. C'est à peine si il est capable de soulever mon tricorne, que je vois tournoyer lentement sur la pomme d'un espar à ma gauche. Je me souviens de ce vent. C'était comme ça, ce jours là... La mer était calme, presque plate. Depuis le pont de mon cher Wicked Wench je pouvais voir en ligne oblique voguer mes anciens compagnons.Je me souviens du ciel, très bleu, et de l'eau.... oui l'eau était d'un turquoise si profond qu'on en distinguait presque le fond ! A ma droite, les côtes. A ma gauche, l'océan. Hmm... j'entends encore parfois le cris plaintif des mouettes valsant au dessus de nos têtes, cherchant à se nourrir du poisson dans le sillage de nos navires. Je vois encore l'équipage affairé sur les drisses, ou en train d'astiquer les canons.
Les canons... Comment cela avait-il commencé ? Je me souviens du ciel, se voilant soudainement. Je me souviens des nuages.
Etait-ce vraiment des nuages ? Non... l'odeur... la couleur... c'était de la poudre ! Et ce parfum si âcre, qui colle et tapisse les narines, je me souviens... le vent me l'apportait ! Pas le temps de réfléchir, pas même le temps d'esquisser un mouvement et déjà je sens le pont tressaillir sous mes semelles. Qu'est ce que c'était là ? Une attaque ? Un récif ? Non, non... déjà je me souviens, des navires qui me tenaillaient. Deux sur bâbord, deux sur tribord... et les derniers en chasse. La mer s'était démontée, je crois. Ou ces vagues étaient-elles l'effet de milliers de corps et de débris brisés volant haut dans le ciel pour s'écraser toujours plus fort dans l'océan ?
Difficiles à dire.
Je dois arrêter le Rhum.
La fureur, les hurlements... je ne sais plus. Je sais que très vite le goût de l'eau de mer sur mon visage avait vite tourné au goût du sang. Combien sont mort, ce jours là ? Qui de mes Capitaine a survécu ?
Voyons...
-O'leary
-Hernandez
-"Bloody" Harry
-Siegerman
-Orfred
-Frédéric de Ghäl

Aah, Frédéric. De ceux que j'ai retrouvé mourant sur la plage, tous m'ont dit que c'était ton idée. Que c'était à toi que je devais la perte de mon vaisseau. J'espères que tu trouveras une mort bien horrible.
Je crois que nous y repasserons sur le retours. Cette crique. Est-ce que comme alors je pourrais voir le grand mât brisé du Wicked Wench émerger des flots ? Ou est ce que la vase et l'usure auront eu raison de sa dernière prise avec l'air ?"

Théoden releva la tête de son journal, entendant non loin du bruit. Appuyé à côté de la barre contre le bastingage du gaillard d'arrière, il s'était mit là, au grand air, pour poursuivre ses écrits. Son bureau était en effet occupé depuis près d'un mois maintenant par la Princesse Nynaeve. Princesse qui, d'ailleurs, se tenait aux règles de vie à bord à la lettre tout comme Korien.
Ce bruit étrange, le Capitaine le sentit s'amplifier. Un grincement. Une porte ? Oui. C'était là la jeune Elfe qui sortait profiter, comme tous les soirs, d'une bonne promenade sur le pont au clair -très clair d'ailleurs- de la lune. Pour économiser l'éclairage, Théoden avait exigé de ne pas allumer de lampes à huile, hormis évidemment les braséros à la poupe et quelques lampions dans les nids de pie. La lune seule de toute façon éclairait tout de sa lueur douce.
Vue ainsi la Princesse offrait un spectacle des plus rare, même dans une tenue dépourvue de grand luxe. Les Elfes Blanc étaient parmi les races de ce monde une de celle les plus élégante et mystérieuse ! Il fallait être fous pour nier le charme de cette jeune femme déambulant mollement le long du passavant de tribord une main égarée sur le bois tacheté du bastingage. Quel contraste ! Ce si vieux navire, grinçant sous chaque coup de vent noirci par l'usure et une silhouette si lumineuse...
Si Théoden avait été poète, il aurait sans aucun doute prit grand plaisir à composer sur cette image ! Mais avant qu'il n'ait pu réellement profiter de cet instant de grâce, la Princesse était déjà arrivée à l'extrême opposé du navire, et se penchait par delà les sécurités pour observer un instant les vagues qui frappaient mollement la proue du vaisseau. Quel contraste...
Mais des silhouettes, dans l'ombre du mât, Théoden en trouva deux.
Deux !
Après un sursaut d'angoisse, songeant à un membre d'équipage égaré, et imaginant déjà le pire, le Capitaine découvrit que cette personne n'était autre que Phadransie qui, comme l'exigeait son grade faisait une ronde, armes à la ceinture, et une lampe dans la main. Cette lumière fausse, aussi rude était-elle, brisait l'unité des reflets de la lune sur ce pont ciré et offrait une bien étrange vue. Car la Noire rencontrait la Blanche, sur ce petit coin du navire.
Toutes deux semblèrent échanger un simple "Bonsoir", et la Princesse reprit sa route, à la même allure. Alors qu'elle disparaissait derrière le mât, Théoden s'empressa de retourner à ses écrits, de sorte qu'elle ne le vit pas l'observer. La balade dura encore quelques dizaines de minutes, puis Nynaeve retourna dans ses quartiers.

Ainsi passèrent les presque trois mois de trajet. La tempête, comme l'avait prédit la Reine Malene ne s'était pas dressée sur leur passage, et nul pirate ne vint interrompre leur périple.
Les douze Elfes à bord s'habituaient lentement à leur nouvel environnement, et prenaient par à la manoeuvre, tout comme Korien qui renouait avec son passé d'homme de mer. Phadransie, elle, accomplissait son devoir avec un professionnalisme surprenant ce qui encouragea vite Théoden à lui prêter d'avantage l'oreille, lorsqu'elle avait quelque chose à dire. La Noire, d'ailleurs, avait occasionnellement le droit de profiter d'une bonne bouteille de Rhum, normalement interdit au transport.
Nynaeve, Lucidia, Korien, Gingens et parfois le Capitaine mangeait à la grande table dans la Cabine sous la dunette.
Il n'y eut pas d'autre avarie que la perte du cacatois de Misaine, perdu lors d'une bourrasque à cause d'une mauvaise manoeuvre et de la rupture de deux espars. Mais l'équipage pourrait travailler à remplacer tout cela dès qu'ils auraient atteint les Marches.

Mais tout ce calme ne dura pas. Car dès que les Îles de Jade furent en vue, le Capitaine fit sonner l'alerte générale. Les canons furent chargés, sur les trois ponts du vaisseau. Mais nulle écoutille ne fut ouverte, ni à bâbord ni à tribord. Ce n'était là qu'une précaution, et Théoden préférait éviter d'offenser les population de l'Île Verte.
La Princesse fut prévenue, en même temps que Korien, Lucidia et Gingens. Les sentinelles furent armées, dans la mâture et on barricada les ponts inférieurs, en cas d'abordage impromptu. Finalement, après une demie journée de manoeuvre, le Seigneur Emeraude entra dans la Baie de Jade, où bien des tours auparavant déjà Théoden avait défait avec les restes de la flotte du Continent l'armée de l'Île Verte.
Le Capitaine céda la barre à Gibbs, et ôta son tricorne, tandis que l'on ramenait une à une les voiles, de sorte que le Seigneur puisse s'apponter sans mal. Il apposa son couvre chef sur son poitrail, l'autre main sur le bastingage, l'air grave.

La manoeuvre se passa sans mal, et la passerelle fut descendue rapidement. Là, à la tête de son état major et du groupe d'Elfe incorporé à l'équipage Théoden s'en alla saluer les deux princesses jusqu'alors présentes à son bords, ainsi que Korien. Ce furent des adieux sans grandes effusions de sentiments. En fait il n'y en eu aucune. Elfes et marin avaient chacun leur devoir ! Pas même trois heures plus tard, le Seigneur Emeraude était déjà séparé du ponton et faisait voile vers le large, avec grand empressement. Les Îles n'étaient pas vraiment un endroit agréable où mouiller...

"Journal du Capitaine :

Jour n°94 Jour n°1 :

Ça y est, me voilà seul..."
Lun 6 Avr 2015 - 21:44
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