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[Abandonné][Flashback]Sauver quelqu'un [pv Daymian, Phadransie]
Daymiän Ibn al Xu'ffasch
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Date d'inscription : 19/11/2014
Pourquoi tant de haine ?
Daymiän Ibn al Xu'ffasch
Daymiän ne détestait pas grand chose. Après tout, ce genre de sentiments n'était pas vraiment compatible avec l'adoration de le déesse de l'Amour. À vrai dire, il lui était même rare d'employer ce verbe.

Pourtant, alors qu'il passait pour la quatrième fois devant, semblait-il, la même auberge -si la ruine qui empestait la bière et l'urine dans tout le pâté de maison méritait ce nom- il devait bien admettre haïr cet endroit avec la plus grande ferveur.

Quel aventurier il faisait, parti de Ram depuis moins d'un mois, et déjà perdu dans un quartier répugnant d'une ville portuaire étrangère, en plein milieu de la nuit ! Il frémit en pensant à ce que Iadhe dirait s'il venait à la rejoindre dans le palais d'Atÿe suite à cette mésaventure, poignardé par un soûlard ou rendu malade par un rat.

Ses pensées furent interrompues par un bruit peu rassurant dans une ruelle adjacente, ainsi que l'éclat du reflet du soleil levant -déjà?- sur du verre brisé.

Intrigué, il s'avança vers la source du bruit et grimaça à la vue d'un rat sur le point de faire du cadavre sanglant et encore chaud d'une jeune femme son repas. Dégoûté par l'idée de laisser cette pauvre fille pourrir ici, il accouru vers elle, criant pour effrayer la vermine.

Ceci fait, il se pencha sur la cadavre, pour découvrir que ce n'en était pas un. En effet, de ses lèvres entrouvertes, la femme pris une faible inspiration, avant de laisser sortir un souffle pitoyable.

Tout cela n'était pas un hasard, décida-t-il en prenant sans plus attendre l'inconnue dans ses bras - Atÿe, qu'elle était lourde ! - il ne s'était pas perdu sans raison, c'était sa déesse qui l'avait envoyé sauver cette femme.

Renforcé par cette pensée, il commença péniblement à marcher vers le temple d'Atÿe dans lequel il avait été accueilli la veille, le chemin à présent clair dans son esprit comme s'il avait grandi là -peut-être était-ce aussi plus simple grâce à la lumière de jour, mais il préférait croire que sa déesse y était pour quelque chose.

Arrivé à destination, il appela ses Frères et Sœurs clercs, et ensemble, ils entreprirent de lui retirer les lambeaux qui l'avaient habillée, de la laver, de bander ses blessures, et de lui enfiler une robe de religieuse tandis que les responsables couturières du temple tachaient de réparer ses vêtement.

Sa besogne terminée, Daymiän s'assit au chevet de sa patiente, impatient de la voir se réveiller et de pouvoir la questionner sur les événements qui l'avaient menée là.

Après tout, depuis les histoires que lui racontait son mentor, il avait appris à aimer un bon récit d'aventure.
Lun 6 Avr 2015 - 18:07
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Noire
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Localisation : ???
Heaven can wait
Noire
Tout comme de petites loupiotes au cœur d'une nuit d’obscurité, tous les sens de Phadransie s'étaient tus l'un après l'autre. Tout d'abord, sa vue. La dernière chose qu'elle avait pu détailler avec son oeil était une vague violette, vive comme la foudre, qui l'avait noyée à l'air libre dans un océan de douleur. Puis, luttant pour se mettre debout une énième fois, un coup magistral lui avait été expédié au visage, et le gout du sang envahit derechef sa bouche. A force de s'étendre, Phadransie avait fini par ne plus faire attention à ce liquide poisseux qui lui emplissait la bouche. Tout était sang autour et en elle.
Alors que son adversaire s'acharnait sur elle, Phadransie sentait ses côtes céder et se briser net. Elle aurait pu, si son esprit n'était pas exacerbé par la douleur, les compter suite aux craquements sinistres et froids qui résonnaient en elle, et au dehors d'elle. Ses phalanges aussi s'écrasèrent et semblèrent s'émietter, un des coups de pieds percuta sa pommette qui lui parut éclater.  

Au bout de quelques temps, la douleur sembla s'amenuiser, puis s'effacer totalement. Il sembla a Phadransie que son corps était vidé de tout, empli de rien, et que les coups et plus rien ne l'atteignait. Comme si son esprit se détachait de son coté charnel, avec une lenteur salvatrice. La dernière sensation qui l'habitait fut une impression de chaleur, presque brûlante, peu désagréable pourtant, qui semblait l'englober en l'incendiant.

Un grondement, puis un sifflement suraiguë prirent d'assaut ses oreilles, qui finirent par se boucher définitivement, la plongeant dans une sorte de stase idéalisée, où la douleur et le sang n'étaient plus.

Elle aurait voulu hurler sa hargne au monde entier, mais tout ce qui parvenir à sortir de sa gorge et sa bouche était une sorte de glougloutement pitoyable et inaudible.

La pirate parvint à ressentir de façon humiliante l'excitation physique de sa meurtrière.

Enfin, telle une noyée, elle s’étouffa et plus aucun litre d'air n'emplit ses narines. Phadransie La Noire mourrait ici, dans la Labyrinthe de Kelvin, âgée de 23 Tours.

*

Avant que ces sens ne l'abandonnent, la pirate avait vécu un interminable tourment. Elle était compagne de toujours de la douleur la plus acerbe, et pourtant elle n'avait rien connu de pire dans sa vie que ces derniers instants. Un seul épisode de son existence faisait écho à celui ci, mais il était refoulé au fond d'elle même depuis plusieurs années maintenant, et depuis lors elle s'était juré de ne plus jamais laisser ses ennemis la toucher, et la faire souffrir. Jamais plus elle ne leur offrirait le doux son de ses cris de détresse et la vision de ses larmes de douleur.

Aujourd'hui, ce serment avait été brisé pour la première fois en sept ans.

Et même si elle n'avait pas hurlé pitié à son adversaire, le seul fait d'avoir dû desserrer les lèvres pour en laisser jaillir un cri vibrant d'horreur donnait à Phadransie envie de vomir.

Mais ça c'était passé, à présent.

Plongée de force dans un lieu étrange qui ne possédait ni endroit ni envers, La Noire semblait flottait, légère, au sein d'un vide titanesque. Elle semblait vierge de tout, plus rien ne l'habitait. Elle ne présentait rien, ne pensait pas, ne ressentait rien. Cet étrange rêve qui n'en était pas un l'avait saisi fermement.

Elle était sure de deux choses seulement :

Son esprit et son corps étaient dissociés. Elle ne saurait dire comment, mais il y avait eu une faille, une rupture sèche entre ces deux éléments. Elle savait que l'humaine tapait encore et encore sur son corps, elle savait qu'elle était brisée, humiliée, voire morte au beau milieu d'un caniveau merdique de Kelvin la Minable de l'ouest. Elle le savait grâce à une sorte de sens, un sixième sens venu d'elle ne sut-où, mais paradoxalement, elle ne ressentait rien.

La seconde chose dont elle était sure, c'est qu'elle brûlait. Non pas de brûlures "extérieures", consumant sa chair, mais un feu viscéral, comme si elle était déjà sur la voie la menant aux abysses de Canërgen, une allée sombre et tortueuse, bordée de centaines de milliards de démons, tourmenteurs éternels. Un feu violent et douloureux succéda au calme plat, et la fièvre et les flammes prirent d'assaut son corps et son âme.

Peut être était-ce le soleil qui se levait et éclairait enfin son corps décédé ? Ou alors un effet secondaire de la douleur ? Ou bien son cerveau qui s'emballait, et avait permis à ces flammes agressives de s'allumer en elle ?

Ou alors...






Canergën ?






Cela aurait dû être plus douloureux, un enfer damné, non ?




Phadransie sentit alors se succéder à cette sensation de légèreté et chaleur, tout d'abord une impression d'épaisseur, de gravité. Elle qui flottait nul part, sembla s'écraser nulle part. Elle avait l'impression de peser vingt tonnes.

Puis petit à petit, cette sensation de chaleur et de feu en elle chuta, puis finit par tomber.

Tomber étant un bien grand mot, car la fièvre la fit sombrer définitivement dans l'inconscience la plus totale.


*


Phadransie aurait été bien incapable de dire combien de temps elle avait dormi, mais visiblement le jour -ou bien plus d'un jour ?- s'était levé depuis qu'elle avait perdue connaissance, et perdu tout court, son combat contre l'humaine.

Elle était dans un lit, des draps plus rouges de sang, que blancs autour d'elle. Une lumière bénéfique -mais un brin trop violente pour son pauvre oeil- émanait de la salle. Sur le moment, Phadransie cru qu'elle était nue mais aperçut plusieurs minutes après qu'une robe blanche lui avait été passée.

En tout, son réveil lui prit bien une demi heure. Elle était totalement sonnée et bien incapable de reconnaître le bâtiment qui l'abritait de ses murs. Elle en oublia même son nom et eu du mal à le prononcer à voix haute sans balbutier lorsqu'elle se le remémora.

Puis tout lui revint très vite, hélas. Sa main tremblait un peu. Elle la fixa intensément et parvint à ordonner à ce tremblement de cesser. Sa respiration semblait normale.

Tout était beaucoup trop normale ! Son corps aurait dû être brisé en mille morceaux.

A sa gauche, un jeune homme brun l'observait, les mains posées paisiblement sur ses genoux, il était assis et la regardait. Phadransie lui rendit son regard, interloquée.

Il finit par briser le silence d'une voix douce, en se présentant et lui expliquant qu'elle se trouvait dans l'un des temple d'Atÿe.

Phadransie ne répondit pas. Elle jeta les couvertures loin d'elle et tenta de se mettre debout, ce qu'elle parvint à faire sans mal. Ainsi ce jeune prêtre l'avait vraiment guérie ? Pour un miracle, c'en était un.

-Combien de temps il s'est passé depuis que tu as ramené mon corps ici ? Lui demanda la pirate d'une voix froide.

Elle remarqua qu'elle ne l'avait pas remercié de son aide. Mais d'un autre côté un "merci" serait tout aussi insuffisant vu les circonstances et l'ampleur de son geste, que ridicule sortant de la bouche de Phadransie La Noire.

Elle se contenta d'ajouter en cherchant ses vêtements et ses armes du regard :

-Et que faisait un prêtre d'Atÿe dans les bas quartiers de la Minable de l'ouest ?
Ven 10 Avr 2015 - 2:13
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