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[Ile Noire][Terminé]Père et fille
Kyu
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Kyu
Faren soupira. Il était là au moment où on avait annoncé à la reine Driruita que Cinder avait été capturée par les vampire. Elle n'aurais pas du y aller seule, mais elle était entêtée et avait dit de ses ennemis qu'ils «restaient de stupides humains sans interêt qu'elle ne tarderait pas à ramener comme esclaves». Après tout, la pyromancienne se pensait, comme tout autre elfe noir, supérieur à toutes les autres espèces, et c'est cet orgueil qui l'avait perdue.
Cela restait un coup dur pour les elfes noir ; Cinder était une conseillère intelligente, maline, ingénieuse, et le fait qu'elle n'ait plus le contrôle sur sa maison ni aucune autre commençait à se faire sentir. L'autorité qu'elle avait assise sur quelques autres maisons, en y prenant des années, en manipulant, tuant, torturant et menacant, elle la perdrait si elle ne revenait pas bientôt. Et sa maison, diriger par son imbécile de frère, commençait à perdre dans la hauteur dans la hiérarchie elfe noire... Quel gâchis.
Le guerrier était perdu dans ses pensées en attendant sa fille, Lyzma. Bien que Cinder fut décue par celle-ci car elle ne présentait aucune compétence pour la magie, Faren souriait en songeant qu'elle tenait de lui - elle se battait presque aussi bien que lui, même si elle n'avait pas autant d'expérience. Et puis, après tout, c'était lui qui l'avait le plus souvent entraîné au combat.
Sachant que sa fille était au port, il l'avait fait convoqué pour lui annoncer lui-même la capture de sa mère. Il savait que Lyzma ne portait guère la pyromancienne dans son cœur, mais il se doutait qu'elle préfererait l'apprendre de lui plutôt que de devoir s'entretenir avec le frère de Cinder, qu'elle éxcecrait : celui-ci la prenait pour sa fille et ne pouvait pas se retenir de faire preuve d'un sentimentalisme ecoeurant et d'une stupidité sans borne lorsqu'il la voyait. D'ailleurs, la corsaire s'arrangeait toujours pour qu'il ne sache pas quand elle était à terre, et ainsi le voir le moins possible.
Lyzma arriva enfin dans la pièce. C'était un petit salon, meublé sobrement mais avec goût. Faren attendis qu'elle se fut installée en façe de lui pour lui annoncer :
«-Cinder à été capturé par l'ennemi. À présent, sa vie repose entre les mains de l'espion de la Reine, qui est sur place.»
En silence, il attendit la réaction de Lyzma, guettant n'importe quelle émotions qui aurait pu filtrer à travers sa voix, son expression ou ses gestes. Il avait d'ailleurs remarqué qu'à la mention de Driruita, Lyzma s'était crispée pendant une infime millième de seconde, quelque chose qui aurait du passer inaperçu pour n'importe qui : mais Faren n'était pas n'importe qui, et il avait un très grand sens de l'observation.
Dim 12 Oct 2014 - 13:57
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Lyzma Felicia
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Lyzma Felicia
Avant d’arriver devant son père, dans le salon privé, Lyzma n’avait aucune idée de ce qui pouvait bien motiver une convocation aussi inattendue. Elle réfléchissait à toute vitesse, envisageant toutes les possibilités, y compris la pire. Si sa relation avec Auxile et l’existence de Dhaulnyre avaient été découvertes, alors on ne l’appelait certainement pas pour la féliciter de son ambition et de ses projets. Elle en avait parlé à sa fille avant de quitter le port pour la capitale, lui recommandant la plus grande prudence dans les jours à venir. S’il advenait en effet que Faren l’ai convoquée pour lui parler de ça, alors elle était en danger. Et Auxile aussi. Les deux étant prévenus, ils prendraient leurs précautions. Même si Lyzma ne doutait pas que si Faren souhaitait mettre fin à leurs jours, il pourrait s’en donner les moyens. Un garde du corps de Driruita n’était pas qu’un simple combattant. Il aurait aussi accès à un réseau d’espions, peut-être même celui de la reine en personne.
Arrivée à la porte du salon, elle s’appliqua à se composer un visage neutre, qui ne laissait pas transparaitre ses craintes. Car après tout, son père pourrait tout aussi bien l’avoir convoquée pour une toute autre raison, et s’il voyait qu’elle avait une quelconque angoisse sans même savoir que leur entretien ne démarre, il se douterait qu’elle cachait quelque chose. Enfin non, elle était bête. Il se douterait de toute façon qu’elle cachait quelque chose, car tous les elfes noirs cachent un maximum de choses à leur entourage. Sauf son crétin d’oncle, cela allait de soi. Lyzma admirait parfois sa mère d’arriver à le supporter sans mettre brusquement fin à ses jours. Parfois. Mais la question était de savoir s’il se douterait de l’importance de ce qu’elle cachait.

Puis elle s’assit tranquillement devant lui, attendant d’entendre ce qu’il avait à lui dire. Sa mère, capturée par l’ennemi ? Elle entendait bien, mais quel ennemi ? Depuis quelques temps, il était vrai que tous les elfes noirs se préparaient à l’invasion du continent, mais même si elle ne portait pas vraiment sa mère dans son cœur, elle la savait loin d’être stupide au point d’aller se faire capturer par les moins que rien qui y vivaient. Dès lors, il ne pouvait pas s’agir d’un ennemi du continent. Y avait-il une famille noble qui ait, alors que Lyzma était en mer, décidé de s’attaquer à leur famille ? Si tel était le cas, Faren serait sans nul doute un allié de poids. Elle commençait déjà à calculer les conséquences de ce conflit avec une autre famille quand son père reprit la parole.
La vie de sa mère reposait désormais entre les mains de l’espion de Driruita. Elle ne put s’empêcher de se crisper à la mention de la reine. Après tout, Driruita était la meilleure ennemie de Lyzma, qui comptait bien la remplacer par sa fille dès que possible. Mais elle se maudit pour cet instant d’égarement, qui n’aurait certainement pas échappé à Faren. Silir en soit témoin, elle devait mieux se maitriser !
Toutefois, quelque chose la perturbait plus encore. L’espion de la reine ? Si la reine avait un espion dans la famille qui retenait sa mère captive, qu’est-ce qui l’empêchait de la faire libérer sur l’heure ? Même en le faisant en cachette, elle avait ce pouvoir. Et sa mère restant sa plus précieuse conseillère, elle ne pouvait pas se permettre de la perdre sur un malentendu pareil. A moins que … A moins que sa mère n’ait réellement été capturée par des continentaux. Mais là quelque chose échappait vraiment à Lyzma.
Elle détestait sa mère. Mais elle la respectait en même temps pour ses talents en politique et surtout pour la puissance dévastatrice de ses pouvoirs. Comment des humains avaient-ils pu la capturer vivante ? Car s’il s’était agi d’elfes sylvains, elle ne doutait pas que sa mère serait purement et simplement morte. Donc soit sa mère était aux mains de peuples inférieurs, soit aux mains d’une famille ennemie. Et dans les deux cas, il se passait quelque chose que Lyzma ne comprenait pas. Restait à présent à répondre à Faren.
Elle se composa un visage attristé, sachant bien qu’il ne s’y laisserait pas prendre, mais à tout le moins fallait-il sauvegarder les apparences.

« Ma mère ? Disparue ? J’ai du mal à y croire … Aux mains de quel ennemi exactement ? »
Dim 12 Oct 2014 - 18:28
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Kyu
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Kyu
Faren retint un sourire en voyant le visage attristé de Lyzma. C'était, bien sûr, de l'hypocrisie. Elle avait mis trop longtemps à réagir, et de toute façon, peu d'elfe noir était vraiment triste de la perte d'un proche - à part le frère de Cinder, qui avait été dévasté par la nouvelle. Lyzma ne put de toute façon retenir sa curiosité et demanda tout de suite au main de quel ennemi Cinder était tombée.

-Des vampires. Ta mère est tombé aux mains des vampires.

Il lui expliqua ensuite que c'était sa propre initiative d'avoir voulu y aller. Apparemment, ces vampires étaient une menace qui pourrait conpromettre, ou du moins retarder, leur invasion du continent. Cinder avait donc décidé de les éliminer.

Et s'était fait prendre.
Mer 15 Oct 2014 - 17:15
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Lyzma Felicia
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Lyzma Felicia
Ainsi donc, sa mère avait voulu faire cavalier seul ? Voilà qui intriguait grandement Lyzma. Les vampires étaient certes une sous-race, comme toutes celles qui seraient soumises durant l’invasion du continent, mais ils n’étaient pas pour autant à sous-estimer. Et sa mère était tout sauf imprudente. Elle sentait qu’elle avait des traits surpris, et elle décida de les garder. Son père ne devait pas savoir ce qu’elle pensait réellement.

« Voilà qui est inattendu, dit-elle. Mais pourquoi m’en informes-tu ? »

Elle n’avait tout de même pas l’intention d’aller affronter des vampires pour délivrer sa mère. D’une part parce qu’elle n’avait pas envie de les affronter, d’autre part parce qu’elle réfléchissait déjà à la façon dont elle pourrait profiter de cette disparition, en espérant qu’elle soit définitive. Cinder avait été l’une des plus grandes conseillères de Driruita. La position de la reine était donc fragilisée par cette disparition. Sans la pyromancienne, beaucoup allaient se demander si le moment de frapper n’était pas venu.
Pour sa part, Lyzma ne pourrait pas frapper en son nom. Elle n’aurait aucun soutien autre que celui d’Auxile et celui de Dhaulnyre, autant dire que les deux le lui retireraient bien vite, ne faisant pas confiance en sa précipitation. Ou bien alors Dhaulnyre se débarrasserait d’elle. Mais en revanche, elle pourrait s’allier à quelqu’un qui chercherait à frapper. En tant que fille de Cinder, elle était bien mieux placée que beaucoup d’autres pour une telle alliance. A condition de convaincre lesdits alliés potentiels qu’elle ne cherchait pas à espionner pour le compte de Driruita.
Et pour cela, une seule solution. Elle allait devoir dévoiler l’existence de Dhaulnyre. Et pour officialiser cette existence, elle devrait épouser Auxile. Le mariage, chez les elfes noirs, n’étaient qu’un outil politique ayant pour but d’allier des familles ou d’en unir d’autres, il n’avait aucune dimension amoureuse, sinon son crétin d’oncle aurait sans doute depuis longtemps demandé sa mère en mariage. Toujours était-il que dans ce contexte, il lui était nécessaire d’épouser son capitaine.
Ce mariage aurait deux conséquences. La première, dévoiler son existence et celle de Dhaulnyre aux yeux de tous. La deuxième, de prouver qu’elle n’était pas une fidèle de Driruita, car ayant épousé l’un de ses ennemis. Et là, il allait inévitablement venir un moment où ceux qui tenteraient de renverser la reine viendraient la voir d’eux-mêmes. Le tout serait alors de s’assurer qu’elle ne soit pas qu’une marionnette entre leurs mains, et qu’elle aussi profite de l’alliance.
Elle réfléchit à la façon la plus judicieuse de frapper. Si Cinder était prisonnière, alors le moment le plus judicieux pouvait être à tout moment. Mais d’un autre côté, Driruita étant en train de préparer une guerre d’ampleur, guerre qui plaisait aux elfes noirs, personne ne la frapperait avant le début de cette guerre. Tous voulaient l’avoir, et elle serait annulée si la reine venait à mourir. Et donc, ce ne serait pas non plus durant la guerre. Plutôt à la fin. Cela pouvait être dans des tours comme dans quelques mois.
A moins que quelqu’un ne souhaite pas faire cette guerre. Auquel cas la reine serait attaquée d’ici quelques jours. Dans tous les cas, il lui fallait faire annoncer son mariage avec Auxile dès qu’elle serait de retour au port.
Tout cela, c’était dans l’hypothèse où sa mère restait prisonnière. Le pire des scénarios la verrait revenir, mais elle en doutait franchement. Une prisonnière de cette valeur, ça se surveillait étroitement ou ça se tuait. Mais on ne la laissait pas s’évader.
Mer 15 Oct 2014 - 19:00
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Kyu
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Kyu
Faren sourit en voyant le visage surprit de Lyzma. Elle jouait bien la comédie, mais le sens de l'observation proigieusement aiguisé du guerrier lui fit savoir qu'elle était aussi en pleine réflexion. Elle préparait un mauvais coup, cela, Faren pouvais le voir. Et un mauvais coup qui n'étais pas d'un degré moindre, non plus. Sinon Lyzma ne serait pas plongé dans une aussi profonde perplexité.

-Si je t'annonce ça, c'est surtout pour que tu ne l'apprenne pas de la bouche de ton oncle. Je doute que tu aurais supporter le voir pleurer comme il le fait à chaque fois qu'on lui parle de Cinder.

Et c'est aussi pour voir ta réaction, pensa-t-il. Depuis quelques temps, il sentait que sa fille avait des projets. Et il se doutais que ses projets n'allait pas lui plaire. Les réactions de Lyzma le lui confirmait ; apparemment, il allait être très vite au courant...

Il se leva afin de mettre fin à l'entretien, et la raccompagnant jusqu'à la porte, il la mis néanmoins en garde :

-Tu ne devrais pas trop jouer avec le feu, ma fille... Cinder n'est pas la seule à être puissante.

Sur ces mots, il lui fit un sourire qui exprimait bien qu'elle avait beau être sa fille, il restait dangeureux pour elle si Lyzma n'étais pas de son coté. Il savait que cela n'allait pas intimidé la jeune elfe. Malgré ses trois cents ans, elle était encore plutôt fougueuse... Et Faren percevait l'ambition qui la rongeait, une ambition encore plus grande que celle de Cinder. Mais ainsi, il exprimait clairement que si elle n'étais pas dans camps, il deviendrait son ennemi. Puis, amusé, il observa sa réaction avant de la laisser s'en aller. Sa fille était décidément... Intéressante.
Mar 28 Oct 2014 - 13:33
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Lyzma Felicia
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Lyzma Felicia
Lyzma écouta attentivement l’avertissement de son père. D’autres personnes pouvaient être dangereuses pour elle. Elle le regarda dans les yeux, et lui offrit son plus beau sourire. Bien sûr qu’elle savait qu’il n’était pas à sous-estimer. Bien sûr qu’elle savait qu’elle allait se mettre en grave danger en mettant en application ses plans. Et bien sûr qu’il voudrait sa mort si elle était adoptée par un ennemi de Driruita. Et enfin, elle savait pertinemment qu’en cas de duel, il la tuerait sans même suer. Mais la vie des elfes noirs n’était faite que de cela. Des prises de risques, des paris, des suppositions, et rien de plus. Une longue échelle, que l’on montait péniblement, et au final, la plupart lâchaient prise et laissaient les plus tenaces arriver au sommet, où souvent, ils glissaient et retombaient dans des ténèbres d’où ils ne revenaient jamais. Ceux qui en tentaient l’ascension étaient nombreux et éphémères. L’échelle était unique et éternelle. Et elle comptait bien l’escalader jusqu’à son dernier barreau. Sa mère était dangereuse ? Elle allait montrer qu’elle pouvait l’être encore plus si elle le souhaitait.
En sortant de chez elle, elle aperçut son oncle, qui l’observait depuis un balcon. Elle ne lui accorda pas plus d’un regard en coin. Cet imbécile ne méritait pas qu’elle s’attarde ici pour lui, et encore moins quand elle avait quelque chose de plus important à penser. Avant même d’aller voir Auxile, elle se rendit à l’église dédiée à Silir la plus proche. Le clergé n’était guère important parmi les elfes noirs, à part celui d’Azma, les prêtresses et prêtres de cette dernière étant enfermés la plupart du temps puis relâchés lorsqu’on avait besoin d’eux au combat. Mais le clergé de Silir, extrêmement rare, jouait un autre rôle. Ils étaient de toutes les réceptions, de toutes les fêtes, et consignaient toutes les alliances, trahisons, et assassinats dans des registres qu’ils étaient les seuls à pouvoir consulter. Et en cas de litige entre deux familles sur des broutilles comme savoir dans laquelle irait vivre un enfant nouveau-né, c’était à eux de décider. Du moins c’était la théorie. Dans la pratique, il s’agissait souvent de nobles dont la famille était anéantie qui rejoignaient le clergé pour ne pas mourir. Et ils étaient aussi, plus important aux yeux de Lyzma pour l’instant, les marieurs des elfes noirs.
Lorsqu’elle lui annonça son projet, le prêtre fit oui de la tête et lui demanda  dans combien de temps souhaitait-elle avoir la réception. Elle y réfléchit, puis la fixa à dans trois semaines. Cela laisserait à Auxile le temps de se faire adopter, et ainsi, elle était sûre d’avoir la bénédiction de quelqu’un. Cette affaire-là étant réglée, elle partit non pas trouver Auxile, mais plutôt Emeria, une ancienne corsaire devenue sorcière depuis. Cette dernière était non seulement celle qui enseignait à Dhaulnyre la magie, mais plus encore, elle était la fille unique d’Uthorin, le plus puissant seigneur après Driruita. Autant dire le roi des elfes noirs si la reine actuelle venait à mourir. Lyzma était alliée à Emeria depuis la naissance de sa fille, et c’était la première fois qu’elle allait solliciter une telle faveur. Emeria, à l’annonce de son mariage, prit un temps de réflexion, puis finit par accepter.
 
« Je te préviens, dit-elle. Il risque d’arriver dans quelques mois quelque chose de fâcheux à ton fiancé. Tu sais comment c’est. Avec l’adoption, mon père aura trois enfants, dont une par alliance. Je peux tolérer que l’appelles père, et que Dhaulnyre l’appelle grand-père, mais je ne veux pas d’un frère. Car mon père se fait vieux. Rappelle-toi son âge ? Neuf cent quatre-vingt-dix tours. Il mourra bientôt de vieillesse. Alors, ce sera la lutte pour prendre sa place … et son trône, car cette catin qui nous sert de reine sera morte d’ici là. Je ne veux pas du trône, c’est beaucoup trop dangereux. Mais je te veux toi à la tête de la famille sans personne pour prétendre y régner à tes côtés, et Dhaulnyre comme reine. Et je serais votre principale conseillère à toutes les deux. Avons-nous un accord ?
-Nous avons un accord, répondit Lyzma. »
 
Etre à la tête d’une famille aussi puissante lui plaisait grandement. Et s’il fallait pour cela composer avec une sorcière qui voudrait faire d’elle sa marionnette et sacrifier Auxile, elle était prête à le faire sans aucun scrupule. Après tout, elle restait une elfe noire. Aussitôt après que sa future belle-sœur soit partie annoncer la nouvelle du mariage, et donc d’une adoption potentielle, à son futur beau-père, elle se rendit dans la maison que Dhaulnyre occupait depuis cinquante tours.
 
« Je vais enfin arrêter de me cacher ! dit-elle avec une joie non dissimulée. Et Uthorin, si j’ai bien suivi, est notre futur roi. Cela me va d’être sa petite fille. Mais es-tu sûre, mère, qu’il adoptera tout de suite Auxile ?
-S’il ne le fait pas tout de suite, il le fera après, répondit-elle sur un ton catégorique. Et si d’autres candidats à l’adoption se présentent avant lui, Auxile pourra toujours dire qu’il réfléchit. Tout le monde saura alors qu’il attend une proposition de plus haut rang, mais personne n’en dira rien, cela se fait couramment. Et Uthorin sera la proposition la plus haute, à moins que Driruita en personne ne se porte volontaire. Mais elle n’adopterait jamais un tel ennemi. Je crois que elle et Faren en riront, en fait. Mais peu importe. »
 
Elle choisit de dissimuler, par la suite, à Auxile et Dhaulnyre le pacte qu’elle avait conclu avec Emeria. Surtout à Auxile en fait. Parce que ce pacte impliquait sa mort, il ne serait pas heureux d’être mis au courant. Puis elle attendit. Uthorin ne traina pas. Trois jours après que l’annonce du mariage soit rendue publique, la cérémonie d’adoption eut lieu, avant même que qui que ce soit d’autre n’ait le temps de se prononcer. Puis les préparatifs du mariage commencèrent. Et Lyzma souriait. Elle n’avait pas vu son père depuis cette annonce. Il devait certainement être furieux…
Jeu 30 Oct 2014 - 10:46
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Kyu
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Kyu

Faren regarda sa fille s'éloigner. Lyzma. C'était une bonne elfe noire, digne de ses parents ; malheureusement pour elle, elle avait choisit le mauvais parti. Et il ne semblait pas au bout de ses surprises, apparemment...
Il ne savait pas ce qu'il se tramait, certes, mais il sentais qu'il n'allait pas tarder à le découvrir et que cela n'allait vraiment pas lui plaire. Vraiment pas. Cependant, sa fille était prévenue. Elle était encore jeune pour une elfe noire, certes, mais Faren la trouvait quand même particulièrement fougueuse. Un peu trop. Et cela causerait sa perte.
Il rentra à l'intérieur et se prépara à sortir ; il devait voir la Reine, et lui faire part des ses suppositions concernant Lyzma.
Après tout, si sa fille était aussi ambitieuse qu'il ne le pensais, Driruita était fortement concernée par ce qu'il se tramait...


Lorsque Faren apprit le futur mariage de Lyzma, il fut furieux. Avec cette annonce, sa fille indiquait clairement qu'elle n'étais du coté de Driruita, ni, par extension, de celui de ses parents.
Néanmoins il se calma. Si Lyzma affirmait sa position, elle n'en étais pas pour autant devenue puissante.
Pas encore... Si quelqu'un d'influent adoptais Auxile, elle deviendrait tout de suite un adversaire plus... intéressant.
Il sourit.
Au moins ce serait peut être divertissant.
Lun 2 Fév 2015 - 11:17
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Lyzma Felicia
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Lyzma Felicia
Faren, la tenant par la main, l’accompagnait jusqu’à l’autel. Selon toute logique, c’était son oncle qui aurait dû remplir ce rôle, mais il s’était mystérieusement trouvé malade, il avait donc fallu le remplacer avec un elfe noir digne de ce nom.
Lyzma portait une robe blanche, afin de symboliser sa supposée pureté au mariage. La cérémonie du mariage elfe noire ressemblait à s’y méprendre à celle des elfe blancs, y compris dans le discours prononcé par le prêtre de Silir. L’affaire était que les elfes noirs ayant depuis bien longtemps oublié tout du sentiment amoureux, ils considéraient avec dédain tout ce cérémoniel. Deux signatures dans un livre, c’était quelque chose qui leur allait tout aussi bien. Mais d’un autre côté, singer leurs cousins en s’amusant à imiter leur ridicule rituel qui célébrait l’accomplissement d’un amour leur procurait un plaisir trop grand pour être nié. Et c’était aussi l’affaire pour eux de lier des connaissances. Car le mariage était surtout une cérémonie d’alliance entre deux familles, la plupart du temps arrangés par les parents, avec deux mariages. Ainsi, dans le premier, l’un des conjoints irait vivre dans la famille de son choix, et pour le second mariage, le couple n’aurait pas de choix que de vivre dans la famille lésée. On s’assurait ainsi une double loyauté des mariés, et tout le monde y trouvait son dû.
Dans le cas du mariage de Lyzma, c’était un peu plus compliqué que ça. Elle avait annoncé d’elle-même et non pas par ses parents son mariage avec Auxile, aussi s’agissait-il d’un mariage de fugue. En allant vivre seule avec lui, elle créait une nouvelle famille, permettant aux différents clans de se renouveler sans cesse. Encore une fois, l’affaire n’était pas rare, sans pour autant être banale, mais ici, un élément avait créé l’évènement. L’adoption d’Auxile par Uthorin. Ainsi, il y avait mariage classique, bien que non désiré par les parents de l’une des parties au mariage, en l’occurrence l’épouse.
Toujours était-il que pour l’heure, Faren s’en retrouvait condamné, et il fallait bien insister sur ce terme, car son déplaisir était évident, à accompagner sa fille jusqu’à l’autel. Lyzma observait. A leur droite, la famille de sa mère, et les alliés de cette dernière. En d’autres termes, le clan qui soutenait la reine Driruita. A leur gauche, la famille d’Auxile, c’est-à-dire la famille d’Uthorin et les alliés de cette dernière. Le clan qui souhaitait faire tomber Driruita, en d’autres termes. Lyzma en fut amusée. L’atmosphère pour son mariage allait être délicieusement froide, ce qui était selon les critères elfes noirs le meilleur mariage possible. Pour preuve de cette tension, le silence de mort qui régnait dans l’église. Habituellement, il devrait toujours y avoir eu un bruit de fond permanent, car les elfes noirs ne se gênent pas pour parler lors d’une cérémonie de mariage. Ici, personne ne parlait. Tous regardaient le camp d’en face, et non les mariés, avec une haine non dissimulée. Seul le bruit d’un orgue dont on avait fourré tant bien que mal les tuyaux avec des chiffons pour ne pas avoir à subir ce morceau de musique niais et sans intérêt rompait le silence, avec une marche nuptiale.
Lorsque Faren passa devant Uthorin, Lyzma surprit d’ailleurs entre les deux elfes un échange de regards qui ne laissait aucun doute sur l’opinion qu’ils avaient l’un de l’autre.

« Regarde tes bêtises, lui murmura Faren… Avec ces deux clans réunis, c’est un miracle s’il n’y a pas une dizaine de morts à la fin de la cérémonie…
-J’y penserais la prochaine fois, répondit-elle sur le même ton. Mais je vois mon beau-père ici. Puisque la reine est sa seule supérieure, pourquoi ne vient-elle pas soutenir son clan ?
-Elle pourrait. Mais avec tous les suppôts d’Uthorin qu’il y a ici ? Elle n’est pas folle, réfléchis un peu. Perdre notre reine à quelques jours à peine de notre invasion du continent serait un coup dur. En attendant, j’espère au moins que tu auras de la prudence dans ta folle témérité. »

Lyzma comprit à quoi il faisait allusion. Si les mariages et le banquet qui les suivait étaient le seul endroit où un elfe noir pouvait respirer, sachant que l’assassinat interdit et puni, il n’en demeurait pas moins chose courante, quand on réunissait tant de rivaux. Aussi, bien que les gardes de l’église aient rapidement et en y montrant un désintérêt tout à fait mesuré fouillé les convives, tout le monde avait un poignard sur soi. Celui de Lyzma était astucieusement dissimulé dans sa coiffe. Seul son pommeau était visible, et figurait une attache qui servait à la maintenir en place. Invisible et rapide à dégainer en même temps. Tout ce que les elfes noirs aimaient.
Un examen rapide de son père lui apprit qu’il avait pour sa part glissé son poignard dans une poche interne de sa chemise. La botte était trop classique pour lui. Et la ceinture trop visible. Dans un cas comme dans l’autre, son geste serait trop prévisible par son adversaire. Puis elle arriva à l’hôtel.

« Soyez bénis par la lumière d’Atÿe, enfants de Naraën ! »

La cérémonie était rapide. Le prêtre allait les bénir, et ils allaient surtout mettre leurs noms sur un livre, c’était et exclusivement ça que les autres elfes étaient venus voir ici. Pour le discours lui-même, tous retinrent des pouffements de rire. Bien sûr que la lumière d’Atÿe, et le sentiment amoureux, étaient totalement absents de cette cérémonie. Mais cela faisait partie du côté moqueur et ironique des choses.
Mais pour l’heure, le discours. Tous les elfes noirs se détendirent en voyant le prêtre se préparer à en prononcer les premiers mots. Ledit prêtre était particulièrement doué, il allait devoir prononcer ce discours d’un ton motivé et comme s’il croyait ce qu’il disait. Alors que les membres de l’assemblée devraient se contenter pour leur part de contenir tant bien que mal leur hilarité.

« Naraën, notre père très saint, créateur des elfes. Toi qui nous fit tels que nous sommes, hommes comme femmes. Atÿe, toi qui a voulu l’union de ces deux êtres et qui l’a bénie. Tous deux, nous vous prions humblement pour Auxile et Lyzma, qui sont unis aujourd’hui par les liens du mariage. Que votre bénédiction descende en abondance sur eux. Que votre force les enflamme de votre amour, qu’ils trouvent le bonheur en se donnant l’un à l’autre. »

Le prêtre dut attendre sur cette phrase que ceux qui avaient le plus de mal à se retenir de rire se calment, puis il reprit.

« Que des enfants viennent embellir leur foyer et que notre race en soit enrichie ».

C’est Dhaulnyre qu’il fallut attendre à cet instant.

« Dans la joie, qu’ils sachent vous remercier ; dans la tristesse, qu’ils se tournent vers vous ; que votre présence les aide dans leur travail ; qu’ils vous trouvent à leur côté dans l’épreuve pour alléger leur fardeau. »

Nouveau temps t’attente. Quand Lyzma se retourna pour jeter un œil rapide à l’assemblée, elle vit qu’Uthorin et Faren faisaient partie des plus difficiles à calmer. Comme quoi, ces deux-là avaient plus de points communs qu’ils ne l’accepteraient jamais.

« Qu’ils participent à la grandeur de notre race et témoignent de vous dans le monde. Enfin, après avoir vécu longtemps heureux, qu’ils parviennent, entourés de leurs amis, dans votre paradis. »

Il marqua une pause, non pas pour attendre des elfes hilares, même s’il y en avait, mais parce qu’à cet instant, il fallait prendre une pause rituelle. Il amena un livre ouvert à une page sur laquelle le texte qu’il venait de lire était inscrit, et tendit une plume à Auxile, qui signa rapidement. Lyzma fit de même quand la plume lui fut tendue.

« Que Naraën et Atÿe bénissent votre union, vous qui êtes désormais mari et femme, conclut le prêtre, qui lui aussi commençait à pouffer de rire. »

La cérémonie religieuse finie, les choses sérieuses allaient pouvoir commencer. Des esclaves se précipitèrent pour débarrasser tant bien que mal l’église de ses bancs, pour les remplacer par des tables, puis remettre les bancs afin que chacun puissent s’asseoir. Et la nourriture arriva, alors que dehors, la nuit était tombée.
A droite de Lyzma, Auxile. A sa gauche, Dhaulnyre. En face d’eux, Faren, Uthorin, et la femme de ce dernier, Briza. Et on sentait bien que Faren devait résister à l’envie d’aller chercher son poignard pour en faire usage ici et maintenant. Bien que tout le monde discute avec ses voisins, personne ne tentait rien. Il fallait dire que même à table, les deux clans avaient eu la présence d’esprit de se séparer. Sauf les points de jonction, comme Uthorin et Faren, tous étaient entourés par des membres de leur camp.
Et l’on discuta politique toute la soirée, comme à une réception organisée simplement pour bavarder entre supposés amis. Le mariage était déjà oublié par tous, à tel point que la règle interdisant l’assassinat fut violée rapidement. Un esclave vint en effet se pencher à l’oreille de Lyzma, qui était supposée présider la cérémonie avec Auxile, pour lui annoncer qu’on avait retrouvé une sorcière égorgée dehors.

« Une garde du corps de Driruita, commenta Faren, l’air sombre, quand on la lui décrivit.
-La soirée s’annonce des plus intéressantes, répondit Uthorin, qui l’avait entendu. »

A partir de cet instant, tout le monde surveillait les allées et venues de ceux qui venaient à se lever, et on comptait bien ceux qui revenaient à leur place et surtout ceux qui ne revenaient pas. La soirée fut cependant peu meurtrière au regard de ce qu’elle aurait pu être. Il y eut deux morts dans le clan d’Uthorin pour une seule dans celui de Driruita. Mais il y avait un disparu dans le clan de Driruita, aussi considéra-t-on qu’il y avait deux morts dans chaque clan.

A la fin de cette dernière, alors que les derniers invités quittaient l’église, et que Lyzma était prête à monter dans son coche, pour aller profiter de sa nuit de noces, même s’il était vrai qu’elle l’avait déjà célébrée depuis longtemps, elle sentit Faren la prendre par le bras et l’emmener sans ménagement vers un autre attelage.

« Père… murmura-t-elle sur un ton menaçant.
-Non, répondit ce dernier. Tu auras ta nuit de noces, tu auras ta nouvelle famille, mais pour l’heure, j’ai reçu un ordre de la reine. »

Lyzma s’inquiéta franchement. Un ordre de la reine, ça voulait dire que Driruita s’était intéressée à cette affaire. Et il ne faisait aucun doute qu’elle connaissait l’identité d’Auxile, et donc par extension, les relations entre les deux étaient claires. Lyzma eut peur, pour la première fois de sa vie. Elle souhaitait voir Driruita agoniser longuement à ses pieds, mais il était évident que Driruita souhaitait la voir elle agoniser longuement à ses pieds. Cependant, même la reine n’agirait pas aussi ouvertement… L’affaire allait être à suivre maintenant, comprit-elle en montant dans le nouveau carrosse, où l’attendait une elfe qu’elle identifia immédiatement.

« Ainsi, c’est toi la fille de Cinder, dit l’elfe sans préambule.
-Et tu es sa fille adoptive, répondit Lyzma sur un ton ironique, qui lui valut une gifle de Faren, monté derrière elle.
-Du respect quand tu t’adresses à ta reine, dit-il sur un ton menaçant, en fouillant sans ménagement ses vêtements à la recherche de son poignard, qu’il finit par trouver et par lui retirer.
-Je dois avouer, dit Driruita, que quand Cinder a disparu parmi les vampires, je m’étais attendue à trouver une fille à la hauteur de la mère…
-Navré de ne pas être une chienne fidèle à sa maitresse comme l’était ma mère, répondit Lyzma. »

Elle reçut une deuxième gifle.

« Tu ne survivras pas longtemps dans la maison Uthorin si tu témoignes le même respect à ton nouveau père que celui que tu me témoignes, dit Druirita, et ça, c’est même en privé. Tu as choisie d’être mon ennemie, mais vu que Cinder ne t’a rien appris en ce qui concerne la politique, laisse-moi te l’expliquer : ennemis ou non, tes supérieurs sont tes supérieurs. Est-ce clair ?
-On ne peut plus … ma reine, répondit Lyzma, qui avait remarqué que des éclairs s’étaient mis à crépiter dans les mains de Driruita.
-Je préfère cela. Je ne chercherais pas à savoir pourquoi tu as préféré le camp d’Uthorin au miens, ça n’est pas mon problème. Mais toutefois, je veux te signaler une chose. Quand nous attaquerons le continent, si ta mère ne revient pas d’elle-même parmi nous, c’est toi qui ira la libérer, est-ce clair ? Et tu ne me décevras pas, fille de Cinder. Parce que si tu me déçois, j’enfoncerais moi-même des aiguilles dans les beaux yeux qu’elle t’a légué. Est-ce clair ?
-On ne peut plus, répondit Lyzma, qui imaginait déjà des plans pour échapper à sa mission, n’ayant aucune envie d’affronter des êtres qui avaient vaincu sa mère. »

Sans que Driruita ne dise quoi que ce soit de plus, Faren la prit et la jeta sans ménagement par la porte du carosse qu’il ouvrit auparavant d’un coup de pied, la faisant atterrir au sol. Elle ne dut qu’à ses réflexes de ne pas avoir la cheviller broyée par la roue du carrosse qui s’était aussitôt mis à s’avancer. Elle se releva, et observa l’attelage disparaitre dans la nuit. Maintenant qu’elle avait fait sa connaissance, elle détestait encore plus cette reine.
Mais pour l’heure, Auxile et sa nuit de noces l’attendaient.
Lun 2 Fév 2015 - 18:07
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