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[Terminé][PV Théoden]Lui remonter le moral.
Bolch Ragymwa
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Bolch Ragymwa
Bolch Ragymwa se trouvait à La Gardienne, en compagnie de Zarha, quand le messager était arrivé. Théoden, au Port Ouest ! Cela était en soi un évènement assez exceptionnel pour que Bolch quitte la compagnie de la femme de ses pensées pour se précipiter et demander au seigneur Verstholen le droit d’aller trouver son ami. Il n’eut pas à aller bien loin, car en chemin, il rencontra la prophétesse Tesla Eilun, qui  lui révéla que le seigneur lui donnerait son accord. Qu’il parte donc maintenant, elle se chargerait de prévenir le maitre de la Gardienne. Elle l’avertit également d’inviter Zarha avec lui, car cette dernière pourrait être tentée par une sortie en mer à bord du Seigneur… Ou d’un autre navire, précisa-t-elle sans rien ajouter de plus.
Peu importait à Bolch, qui invita Zarha. Celle-ci accepta en grommelant, mais le hallebardier put la voir amorcer un sourire. Il paraissait évident que, comme l’avait prédit Tesla, elle serait tentée par la rencontre de l’un des plus grands héros de la Gardienne. C’est du moins ce qu’elle disait. De sorte que bientôt, le duo se mit en marche vers Port Ouest. Bolch était au départ heureux de faire le voyage en compagnie de Zarha, mais lui qui espérait en profiter pour tenter d’attirer ses bonnes grâces en fut ses frais. Elle ne parla pas du voyage, ou bien alors uniquement pour poser des questions sur Théoden, arrivant même à susciter un peu de jalousie dans le cœur du hallebardier.
Jalousie qu’il n’eut aucun mal à calmer, sachant que son ami ne viendrait jamais avoir l’idée de tenter de séduire la femme qu’il courtisait depuis plusieurs tours.

De même, s’il espérait croiser un Théoden jovial et détendu comme à son habitude, il en fut pour ses frais. Ce dernier était devenu bien plus sombre, et quelque chose semblait définitivement l’affecter. A tel point qu’après les salutations d’usage s’installa un long silence gêné qui fit partir Zarha, qui argua que les deux hommes devaient avoir des choses à se raconter, n’est-ce pas, et qu’il fallait que la femme parte, n’est-ce pas ? Bolch soupira.

« Tu viens de me ruiner des lunes entières d’efforts pour attirer ses bonnes grâces, dit-il, en tentant de détendre l’atmosphère par une plaisanterie. »

Le silence par lequel répondit Théoden était très clair.

« Bon, et si tu m’emmenais voir le Seigneur, ton nouveau navire ? demanda Bolch. »

Sans lui laisser le choix, il le tira par le bras pour l’arracher à ses pensées, espérant parvenir à ramener son ancien ami à la vie. Voir cette épave dépressive l’énervait et le désespérait au plus haut point. Théoden n’avait jamais été l’homme le plus optimiste qui soit, mais il ne s’était jamais pour autant laisser aller à ruminer de si sombres pensées, quelles qu’elles soient. Théoden l’amena ainsi à un navire. A peine Bolch avait-il eu le temps de voir ce dernier que l’eau sembla se mettre à bouillonner autour de lui.

« Théoden, demanda-t-il, qu’est-ce que tu as encore fabriqué ? »

L’eau bouillonnait désormais franchement, et soudain, le navire se mit à s’enfoncer. Le port des Marches n’aurait pas dû être assez profond pour l’engloutir en entier, et c’est pourtant ce qui arriva. Puis des bulles qui éclataient jaillir un autre navire, plus grand. Moins resplendissant cela dit. Son bois était également étrange, il était d’un noir que Bolch ne connaissait à aucun arbre. De même pour ses voiles, qui étaient faites de teintes incroyablement sombres, comme si le navire était endeuillé. Une voix de femme se fit entendre sous le ponton, tandis que les flots calmaient leur fureur.

« Capitaine Théoden, disait-elle. Ma maitresse m’envoie vous dire qu’elle en a profité pour changer un peu le navire… Le renflouer dans l’état où il était aurait sans nul doute été une insulte à sa réputation et à votre honnêteté qu’elle tient à récompenser. Elle vous laisse deviner où a-t-elle été cherché les matériaux. Et vu qu’elle sait que vous avez déjà été en Teikoku, elle a enchanté le navire. La tempête se calmera à votre approche, s’il vous prenait l’envie d’y retourner. Veillez bien sur le navire, car elle ne le renflouera pas une deuxième fois.  Et elle ajoute qu’à défaut de faire de vous son élu … Elle vous apprécie. »

Loin au sud, sur l’Ile des elfes noirs, Lokhir le capitaine corsaire regardait l’endroit où quelques instants plus tôt se tenait son navire. D’un seul coup, les flots avaient bouillonné pour l’engloutir, comme si de rien n’était. Il fulminait en se demandant qui pouvait être le sorcier ou la sorcière responsable de ce prodige, quand surgit des flots une réplique exacte de son navire, en plus grand et plus chatoyant. Une figure de proue figurant une sirène se trouvait dessus. Lorsqu’il s’approcha, la tête de la sirène bougea, et tandis qu’elle se détachait des liens qui la liaient au navire, la demoiselle de compagnie d’Ariel prit la parole.

« Selon les termes du contrat passé entre ma maitresse et l’humain Théoden, dit-elle, le Seigneur Emeraude vous revient capitaine Lokhir. Ma maitresse vous apprécie tous les deux, et n’aimerait pas que l’un de vous cherche à couler l’autre… Votre duel devra se livrer autrement. »


Plus au nord, Bolch tenait la manche de son ami.

« J’ignore ce que tu as trafiqué pendant ces tours où nous ne sommes pas vu Théoden, mais une chose est sûre, tu as des histoires passionnantes à me raconter. »

Sans attendre de réponse, il enchaina.

« Théoden, je t’ai connu malheureux, mais au fond du trou à ce point-là, c’est alarmant. Tu as un équipage qui est à quai, tu as ton grand ami Gibbs… J’ai aucune foutue idée de ce qui s’est passé avec la maitresse dont parlait cette voix, mais pour le coup ça devait être sacrément important pour qu’elle échange ton navire avec un autre, qui que ce soit cette femme.
-Je confirme, dit une voix calme. Vous nous devez des explications, capitaine. »

L’être qui venait de parler, ainsi qu’une douzaine d’autres, était grand et portait de longs cheveux blonds. Ils remontaient péniblement sur le quai, essorant leurs vêtements trempés.

« Ne me dites pas que vous étiez à bord du navire ? demanda Zarha, se glissant entre Bolch et Théoden, au bord de l’éclat de rire.
-Si fait, madame. Nous avons un peu été pris de cours par la tournure des évènements. »
Lun 20 Avr 2015 - 22:34
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Capitaine Theoden
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Spoiler:

Théoden eut bien du mal à reprendre ses esprits, après avoir vu son cher Seigneur Emeraude couler. C'était là la fin non seulement d'un an de loyaux services et d'aventure, mais aussi d'espoirs et de rêves. Il n'avait pas détaché son regard de la carcasse de son ancien vaisseau, tout au long de sa lente descente jusque dans les bras d'Ariel. Il se rappela brièvement de chaque instant à bord, avec émotion et baissa la tête, une fois que le flot bouillonnant eu finit d'emporter son aimé.
Alors qu'il s'apprêtait à tourner les talons, cependant, pour repartir, la marée reprit de plus belle et un autre vaisseau en ressortit. Et quel vaisseau !
Théoden s'en rappelait parfaitement. Cette carcasse noirâtre qui sortait de l'eau, c'était son Wicked Wench qui refaisait surface. Oh il manquait des morceaux, cela se voyait ! Le cordage était très largement incomplet, parfois couvert d'algues et le bastingage montrait encore les traces du terrible combat qui avait propulsé le fleuron de la flotte de Kelvin contre des récifs et finalement les profondeurs. Le beau-pré, de même, souffrait de graves avaries et toute une partie du pont, le long des passavant bâbord et tribord était percée de trous voir complètement démontés par d'anciens boulets. Du reste, le navire semblait en assez correct état.

Lorsque la voix s'éleva des profondeurs, juste sous la coque du vaisseau, Théoden sursauta presque, les yeux détaillant avec affolement le vaisseau. Si noir ! Qu'était-il arrivée à la coque ? Et ces voiles... comment pourrait-il se faire appeler "la Sentinelle Blanche" après ça ?

Mais le problème n'était pas là. La voix annonçait exactement l'inverse de ce qu'Ariel avait montré lors de leur rencontre. Elle... l'aimait bien ? Les questions se bousculaient dans l'esprit de Théoden.
Elle l'aimait bien, donc. Etait-ce avant ou après avoir décidé de lui faire arracher l'épaule ? A moins qu'elle ne l'apprécie en tant que souffre douleur !
Ce devait là être un jeux bien amusant auquel se livrait la déesse. Et à mesure qu'il y pensait, le Capitaine oubliait la présence même de son très cher ami Bolch qu'il avait été pourtant si heureux de retrouver, même sans le montrer. Ses réflexions le rendirent si absent qu'il ignora parfaitement les questionnements de ses subalternes, en se tournant vers le Wench.
Emmitouflé dans une cape en lambeaux, il monta lentement à bord, sans un mot, ses deux yeux absents allant et venant entre la poupe et la proue.

Spoiler:

"-Quelle...étrange vision.." murmura-t-il en s'aventurant sur le pont.

Il lui semblait que rien n'avait bougé depuis sa dernière visite en rêve, face à Ariel.
En levant les yeux vers le ciel, il distinguait presque les silhouettes des Sirènes de la déesse, en lieu et place des mouettes qui voletait au dessus du navire.
Mais quelque chose attira son attention, plus loin. Contre le bastingage défoncé à quelques pas de lui brillait quelque chose. De ses yeux malades, Théoden cru voir là un souvenir de la déesse même. Son pendentif de verre !
Le Capitaine recula, effrayé et se retrouva adossé au grand mât. Tétanisé, il mit un bon moment avant de réaliser que son "pendentif" n'était autre qu'un éclat de verre luisant avec force...

Spoiler:

Ce devait être un spectacle désolant de le voir ainsi. Gibbs vit d'un seul coup d'oeil les yeux vifs de leurs compagnons Elfes Blanc le toiser avec dureté. Le Capitaine perdait toute crédibilité, avec un comportement pareil. De même, Gibbs voyait Bolch examiner son ami avec autant de circonspection que de lassitude. Gibbs prit donc sur lui de répondre pour son Capitaine à leurs questionnements.
Mais bourrus comme il l'était, et ne connaissant pas pour un sous Zarha, il préféra lui demander avec autant de politesse que possible d'aller "surveiller les affaires des chevaux".
Malgré la rudesse de la formulation, que Gibbs reprit avec un "Je vous pries." maladroit, Zarha sembla saisir le message et se retira sans distribuer la moindre gifle à qui que ce soit. Une victoire sommes toute saluable par Bolch qui ne parvenait pas toujours à atteindre le même exploit avec ses propres demandes !

"-Théoden..." commença le Second, "Théoden a rencontré Ariel, une nuit en mer. Je n'ai pas su ce qu'il s'est dit entre eux deux mais je l'ai retrouvé baignant dans son sang frais et aussi vide qu'une coquille de moule."

Alors qu'il parlait, ses deux yeux allaient et venaient entre les treize personnes devant lui. Il cherchait à capter toute l'attention sur lui pour laisser au Capitaine le loisir de retrouver avec toute son émotion son amour perdu qu'il parcourait lentement en tâtant presque littéralement chaque planche et en palpant chaque cordage. D'ailleurs il pleurait, chose rare. Chose bénéfique aussi puisqu'il ne l'avait jamais fait depuis cette fameuse nuit.

"-Du peu qu'il m'en parla," continua le Second, une fois sûr que toute l'attention fut sur lui "j'appris qu'Ariel lui refusa de façon catégorique l'accession au titre d'Elu. A priori il y eut aussi un accord concernant la cession du Seigneur Emeraude. Mais je n'en sais pas plus."

D'ailleurs à ce moment là, Théoden s'était lentement hissé sur le gaillard d'arrière et effleurait sa barre encore presque intacte. Sa cape était tombée de ses épaules et il montrait une stature courbée, bien plus frêle que d'habitude.

Spoiler:

"-Depuis il est comme vous le voyez." finit Gibbs, affligé. "Il a depuis refusé tout contact avec l'extérieur et laissé à mes soins le commandement du vaisseau. Je crois qu'il a abandonné le port de ses armes aussi au profit de celui de la bouteille."

Gibbs se retourna un instant vers le vaisseau, où Théoden se tenait. Il se redressait au mieux derrière la roue, en grimaçant et portait ses deux mains sur elle comme pour barrer. Mais à peine eût il amorcé un mouvement qu'un rictus de douleur lui échappa et il abandonna.

"-Ecoutez, je connais mon Capitaine. Ce n'est pas un faible. Je penses qu'il a juste encaissé un peu trop d'un coup, quoi que ça ait put être." Gibbs haussa les épaules "Du temps fera l'affaire. Du temps et peut être une nouvelle occasion de se battre pour quelque chose qu'il aime."
Jeu 23 Avr 2015 - 23:34
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Bolch Ragymwa
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Bolch Ragymwa
« Du temps et l’occasion de se battre pour un truc qu’il aime, c’est ça… grommela Bolch, qui préféra s’éloigner. »

Que Théoden ait rencontré une déesse ne lui paraissait pas en soi incroyable. Son ami avait toujours su ce qu’il voulait, et toujours tout mis en œuvre pour l’accomplir. Mais que cette rencontre suffise à le briser à ce point-là, ça c’était nouveau. Ariel ne devait pas être une déesse des plus aimables avec ses serviteurs pour arriver à un tel résultat.
Puis il eut une idée. Le navire de Théoden dont il n’arrivait pas à retenir le nom, ayant toujours eu des problèmes avec ces pyramides de bois et de toile flottantes, était certes beau, mais il lui manquait sans doute quelques améliorations. A l’avant, on distinguait la silhouette d’une figure de proue qui avait été arrachée. La remplacer devrait être nécessaire par exemple. En attendant, s’il laissait des instructions adaptées, Théoden pourrait bien venir passer quelques jours à se reposer à la Gardienne, auprès de vieux amis qui ne demandaient qu’à le revoir.
Théoden ne fut pas difficile à convaincre. En temps normal, il aurait aimé rester bien plus longtemps sur son navire, mais il n’était pas dans son état normal. Bolch parvint donc facilement à le ranger à son opinion, ce qui était en soi indicatif de l’état de santé mentale véritablement alarmant du capitaine, qui en temps normal aurait dû être une tête brûlée. C’est donc finalement Bolch, Zarha, Théoden Gibbs et l’un des étrangers blonds qui avait simplement dit s’appeler Belanor qui partirent ensembles pour la Gardienne. L’étranger parlait peu et restait en retrait, la tête toujours enfouie sous une capuche qui dissimulait les traits de son visage, mais cela ne dérangeait pas Bolch, qui d’une part faisait confiance à son vieil ami quant à la fiabilité des membres de son équipage, d’autre part appréciait que l’étranger ne cherche pas à s’incruster trop brusquement dans le cercle qu’il avait constitué.

Puis les murs de la Gardienne furent en vue.
Sam 25 Avr 2015 - 22:38
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Capitaine Theoden
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La Gardienne. Théoden avait beau maintenant connaître la haute enceinte de cette cité par coeur, il ressentait toujours une certaine surprise en les revoyant. Ils n'avaient pas été rehaussés, et pourtant il avait ce sentiment que la ville grandissait toujours un peu plus entre ses passages.
Il n'avait pourtant été absent que le temps d'un Tour...
Fort heureusement, il faisait relativement beau en cette journée. Le soleil accompagnait au moins le voyage des compagnons alors qu'ils passaient la grande porte Ouest de la Gardienne après avoir traversés les douves ceignant la cité. Le voyage avait été calme. De fait, le Capitaine n'avait parlé que peu à la compagnie, renfermé sur lui-même dans sa cape rapiécée. Gibbs, lui, s'était efforcé de donner des nouvelles à Bolch, autant pour combler le silence parfois pesant que pour permettre à Théoden de ne pas avoir à se mettre en avant.
Finalement, ils découvrirent les quartiers périphériques de la Gardienne, toujours coquets. Les maisons étaient entretenues avec soin, les rues bien pavées et les places regorgeaient de vie. Une vie bienvenue pour les marins du groupe qui avaient passé le plus clair de leur temps sur l'océan, entre eux. Bien évidemment, ils ne s'attardèrent pas vraiment. Bolch guida la compagnie droit vers le palais de Verstholen sans prendre la peine de passer par les beaux-quartiers. Il semblait songer que ce bon Seigneur saurait quoi faire pour requinquer le Capitaine !
Le palais fut aisé à trouver. Un peu en surplomb, plus massif que les autres continents, on pouvait le reconnaître grâce à son parvis et à de hautes tours. Pour autant ce n'était pas là un monstre de luxe et de raffinement. Il y avait des statues, des étendards, des colonnes et des fresques, mais ni marbre ni or sur les façades !
Bolch passa la grande porte d'un bon pas et guida avec lui Théoden qu'il forçait à accélérer. Il semblait lassé par la lenteur pensive et mélancolique de son ami. Belaner lui prit le parti de s'arrêter dans un petit salon, désireux de ne pas entraver ce qu'il entrevoyait comme d'émouvantes retrouvailles ! Gibbs suivit son Capitaine, sans un mot. Il tenait son tricorne sous son bras.
Tous les quatre arrivèrent finalement dans la salle du trône, où il purent trouver Verstholen accompagné de sa Dame, Uly et de toute la cour...
Lun 11 Mai 2015 - 23:49
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Capitaine Theoden
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Le silence se fit de lui-même lorsque, par la grande porte, passèrent les quatre compagnons. Tous semblaient curieux de voir qui avait bien pu demander audience au Seigneur Verstholen en ce jour et bien sûr, personne ne fut surprit de voir en tête de groupe le Capitaine Bolch, fièrement dressé dans une allure des plus noble et respectueuse. De même, Zahra semblait bien plus calme et silencieuse que précédemment sur le port. Talonnant le hallebardier, elle ne quittait pourtant pas son assurance habituelle. En revanche, ni Gibbs dans son manteau de toile ni Théoden encapuchonné ne furent salués, sans doute considérés comme de quelconques marins ou des étrangers de pays voisins.
Verstholen lui salua l'arrivée des quatre invité avec un air calme, quoi que bienveillant, et retourna s'asseoir à son trône quitté le temps d'aller chercher une nouvelle pinte de cette bière forte dont les Marches d'Acier seules ont le secret. Le temps de quelques pas, Théoden entendit la grande porte se refermer derrière ses pas et quelques-uns des membres de la cours échangeant des messes-basses ce qui ne manqua pas de lui faire serrer les dents.
Malgré cela, il se découvrit une fois à quelques pas du trônes, là où les gardes l'arrêtèrent. Bolch et Zarha pour leur part s'étaient mis sur le côté, échangeant quelques regards interrogateurs.
Evidemment, lorsque le Capitaine eut ôté sa capuche quelques personnes présentes ici reconnurent l'homme qui avait rasé la moitié de la cité avec son navire il y a de cela bien des tours. D'autres virent en cette silhouette courbée l'ombre de celui qui avait permit à la Gardienne de demeurer sauve de toute invasion Orque. Mais quoi qu'il en soit, à cause de sa barbe drue de ses cheveux longs décoiffés et de ses joues creuses, il ne fut que peu salué. En fait il était probable que l'éclat de son exploit se soit affadit de tours en tours en ces terres. Mais peu importait, Verstholen l'avait lui reconnu.
Maintenant incliné en signe de respect, sa main gauche fermement plaquée sur son ventre dans une crispation douloureuse, le Capitaine salua son Seigneur du mieux qu'il pu avec sa voix éraillée. Mais en guise de réponse, il ne reçut pas ce qu'il aurait pu attendre. Au lieu d'un retour calme, posé et emplit de ce ton détaché que se doivent d'avoir tous bons Seigneur, Théoden entendit la voix épaisse de Verstholen lui lancer :

"-Redresses-toi nigaud ! Pas de ça avec l'homme qui a sauvé tout le monde ici !"

Blafard, Théoden dû s'avouer surprit et se redressa illico, bredouillant de pitoyables excuses.
La verve de Vertsholen était sans doute quelque chose qu'il avait oublié. En tout cas, une chose qu'il n'avait pas oublié était sans aucun doute la descente remarquable du Seigneur qui avait développé au fil des tours un goût prononcé autant pour la bière que pour les combats ! En témoigne ses mots suivants, lancés depuis son trône avec une levée de choppe bienveillante :

"-On m'a dit que c'était pas trop la forme en ce moment. J'espère que ça t'empêchera pas de boire de la bière avec nous l'ami !

-J'espères ne pas trop mettre la misère à vos gens, Seigneur Verstholen."

Se permit de répondre Théoden, du tac au tac comme si un ancien réflexe lui était revenu. Evidemment il s'en mordit les lois. La dernière fois qu'il s'était permit un semblant de vulgarité devant un puissant de ce monde il avait finit l'épaule en miette ! Malgré ses appréhensions, Verstholen répondit sans pourtant émettre de colère. En revanche il eût le sérieux d'un homme à l'honneur en jeux !

"-Jamais un sudiste ne nous battra à ce jeu là. En attendant que la table soit dressée, raconte nous un peu tes derniers exploits !"

Théoden soupira. Ses "exploits" il s'en rappelait ne vaudrait rien pour qui ne croirait pas à l'existence de la société recluse des Elfes Blancs. Et de cela il était sûr, jamais il ne serait cru ! Malgré tout, le Capitaine tenta sa chance.

"-J'ai moi-même découvert, avec l'aide de l'élu de Mystin et... (il soupire) du vaisseau d'Ariel... une terre bien loin au nord Ouest, par delà les cartes de notre monde.

-Oui le Nouveau Monde. Même si rien ne vaut les Marches, on en a entendu parler."

Théoden ne put s'empêcher de froncer les sourcils. Ce Nouveau Monde éclipsait la gloire de sa propre découverte ! En fait elle la falsifiait puisque ce nouveau continent fut le temps de quelques mois considéré comme la Teikoku dans le port de laquelle le Seigneur Emeraude mouilla un jours. Il prit donc bien à coeur de rectifier la chose, sans vraiment s'attendre à ce que ça intéresse plus que ça l'assistance.

"-Une île encerclée par une épaisse ceinture de tempêtes Teikoku est son nom et le secret de son existence... je vous le confies car vous êtes sur cette Terre le seul homme après Bolch et mon second en qui je peux avoir confiance.

-Une Ile secrète ? Racontez-moi ça."

Théoden fit la moue. Ce n'était sans aucun doute pas une bonne idée de tout raconter devant tous ces gens. En fait il avait juré de garder le plus possible le secret à la Reine Malene.

"-Je ne le puis... Du moins pas devant tous ces gens. Comme je l'ai dit, vous êtes un des trois seuls hommes en qui je peux avoir confiance sur le Continent.

-Soit. Laissez-nous tous."

Obéit à la perfection, Verstholen n'eut guère besoin de plus pour faire sortir toute l'assitance en silence. En revanche Zarha aussi sortit, au grand damne de Bolch. Sans doute se sentait elle étrangère dans cette conversation. Théoden songea plutôt que la conversation l'ennuyait et qu'elle tenait là le prétexte de partir sans risquer de remontrance ou de froisser qui que ce soit.
Bien vite, la salle de contint plus que le Capitaine, son Second, Bolch, Verstholen et sa dame, Uly.

"-Il est une île cerclée par un anneau de tempêtes
magiques. Là bas se trouvent deux peuples vivant en parfaite cohabitation. Le premier est humain, du moins il l'a été longtemps avant de migrer avec les dernières peuplades d'Elfes Blancs du Continent." conta Théoden.

Uly, Bolch et Verstholen se consultèrent d'un regard perplexe. Ils n'y croyaient visiblement pas.

"-Les elfes blancs ? Allons, ce peuple est un conte pour enfants.

-J'en ai pour preuve cette bague, à mon doigt, ainsi que ce sort excessivement rare sur la lame de mon sabre et... douze d'entre eux, incorporés à mon équipage.

-Puis-je les rencontrer ?"

Il semblait évident que ce serait capital pour que Théoden soit cru. Il hocha lentement la tête en jetant un regard par dessus son épaule vers la grande porte. Belaner s'était pressé de l'autre côté en voyant toute la cours sortir. Il avait dû sentir que quelque chose d'important se passait !

"-J'ai d'ores et déjà envoyés quatre d'entre eux en aide à un de mes amis dans les terres du sud d'Hasdruba. Dehors attends le plus âgé parmi eux, un puissant mage du nom de Belaner.

-Et on ne l'a pas fait rentrer ? Uly, Bolch, nos gardes sont malaimables avec les invités bon sang ! Faites le venir !"

La porte s'ouvrit alors sur Belaner qui fut invité d'un signe de la main par Verstholen à s'approcher. Le Mage Elfe le fit donc et une fois que la porte fut close, il reçut un signe de la tête de Théoden lui assurant qu'il pouvait se découvrir. Chose qu'il fit sans attendre.
A la vue de ses traits, Bolch, son Seigneur et Dame Uly se figèrent, bel et bien surprit. C'étaient bien là les traits d'un Elfe ! Mais cette blancheur de peau... ces cheveux d'argents... c'était là du jamais vu pour eux !

"-Voici l'ami dont je vous parlais, Seigneur Vertsholen." annonça Théoden en s'écartant pour laisser Belaner prendre sa place.

Verstholen se leva doucement de son trône, laissant au large accoudoir la charge de sa pinte à demi vide. Il descendit les quelques basses marches surélevant l'assise du Seigneur du reste de la salle et vint adresser à l'Elfe une accolade musclée, lâchant avec jovialité :

"-Alors comme ça t'es un elfe blanc mon gars ? Bon retour sur le continent."

Surprit, Belaner encaissa le coup, ses poumons se vidant subitement de leur air. Il regarda le Seigneur avec étonnement :

"-Ourf ! Alors vous-êtes ce Seigneur Verstholen dont le Capitaine ne cesse de faire l'éloge depuis son arrivée en mon foyer ?

-L'écoute pas. Cette andouille gonfle mes capacités."

Faussement indigné, Théoden se fendit d'un "Hey "!, alors que Belaner continuait avec un léger sourire :

"-Il nous a pourtant assuré trouver en vos terres un Royaume de droiture et d'honneur. N'est-ce-pas le cas ?"

Surprit, Verstholen regarda Théoden qui se vit gêné, joignant ses mains dans son dos, la tête un poil baissée. Il ne s'attendait pas à ce qu'on renvoie ainsi directement au Seigneur tout l'amour qu'il portait aux Marches ! Pour un homme secret sur ses sentiments et timide, c'était fort gênant !

"-Théoden, t'as vraiment dit ça ?"

Théoden déglutit alors, s'apprêtant à répondre mais Uly, la première, intervint de sa voix calme et douce.

"-Je suis l'épouse de cet énergumène, et je suis heureuse d'apprendre que le capitaine Théoden vous a présenté les Marches sous leur meilleur visage."

Le Capitaine laisse un léger blanc avant de répondre en se grattant la tête, timidement :

"-Ben... C'est à dire que... Vous avez toujours été bon avec moi. Je trouves un second foyer en votre ville !"

S'avance ensuite Belaner, en souriant :

"-Il n'a pas eu à trop gonfler la réputation de vos terres. Je vis des gens heureux et fiers dans les rues de votre citée."

Verstholen, entre temps rassit à son siège répondit avec assurance qu'il n'y avait rien d'étonnant là dedans en expliquant que puisque les citoyens des Marches étaient majoritairement des soldats, il allait de paire qu'ils soient emplis de fierté faute de quoi ils ne seraient guère plus que de simples piétons !
Belaner lui répondit, avec sa neutralité habituelle :

"-Je penses que vous vous entendriez bien avec nombre de mes compagnons Elfe, Seigneur Verstholen.

-J'en doute. Vous les oreilles pointues vous êtes bizarres.

-Oh ces Elfes-ci, Seigneur," intervint Théoden " ils ont tout pour surprendre notre vieux Continent. Même vous, vous les apprécierez avant de vous en rendre compte !

-Si tu le dis. Bon, elle en est où la bière ?"

Verstholen semblant s'impatienter, Théoden et Belaner se consultèrent tous deux d'un regard quelque peu déçu. Belaner choisit ce moment pour s'éclipser. Il s'inclina, reculant sur un :

"-Je ne vais pas vous déranger plus longtemps et vais vous laisser à vos affaires, Seigneur Verstholen. Dame Uly, mes hommages. Capitaine, nous nous retrouverons à quais."

Théoden regarde son compagnon partir en soupirant ce qui n'échappa pas à Bolch, tiquant en voyant son changement de comportement.

"-Dire que je leur avait promit un Seigneur sage et plein de bonté..." souffla le Capitaine vite répondu par Verstholen :

"-C'est pas sage et bon pour toi de demander à ce que la bière arrive plus vite ? On discute toujours mieux avec une chope en main.

-Seigneur, je vous apportait là sur un plateau une perspective d'alliance sommes toute rarissime. Des alliés bons, droits, honnêtes. Des alliés fort et doués d'un don que je ne vois nulle part d'autre qu'en votre Dame sur ce foutu Continent : l'Empathie. Imaginez ma déception quand, au lieu de vous voir apprécier ce que je tentes de vous offrir je vous vois commander de la bière !"

Théoden semblait assez anxieux, alors qu'il s'exprimait. Sommes toute sa tentative maladroite de prise de contact cachait autre chose. Néanmoins, le Seigneur de la Gardienne se montra sommes toute surprit par le Capitaine et ne manqua pas de s'exprimer sans détours :

"-Théoden, tu es devenu un peu trop sérieux l'ami, et tu ne connais pas la politique. Je m'allie pas avec une personne que je ne connais pas d'une part, et d'autre part je peux pas m'allier un point c'est tout."

Bolch allait intervenir en voyant son ami s'apprêter à s'énerver et "traverser la ligne" quand Uly prit la parole et figea tout le monde avec sa voix douce. Elle sourit à Théoden, réexpliquant avec soin les termes de son maris :

"-Ce que mon époux essaye de t'expliquer avec ses mots, c'est que quand même il l'aurait souhaité, il n'aurait pas pu signer d'alliance, car cela aurait engagé toutes les Marches. Il nous aurait fallu l'accord des dirigeants des quatre autres cités avant de signer une telle alliance, et tous auraient voulu rencontrer Belaner. De plus, nous sommes des gens des Marches. Nous ne signons des alliances qu'avec des amis. Pas les amis de nos amis. Nous voulons nous-même connaître nos alliés. Et comme le dit mon mari, on se connaît beaucoup plus facilement autour d'une bière.

-Je ne vous offrais que l'apéritif, pas l'entrée, mes Seigneurs. Je vous offrais le premier contact pas les négociations.
Suis-je donc un idiot de vouloir le meilleur pour vos gens ? Parce que là je m'efforces de vous aider ! Alors oui, je ne connais certes rien à la politique et je m'en excuse mais je ne suis pas persuadé que le meilleur premier contact qui soit, soit celui que vous venez d'offrir à mon compagnon !"

Théoden serrait les poings, même celui sur sa chemise au dessus de son ventre. Malgré tout, Verstholen garda sa ligne de conduite et répondit à nouveau avec assurance que rien n'était meilleur qu'une bonne beuverie, surtout pour mieux connaître d'éventuels alliés ! Soit disant, affirmait-il, cela détendait l'atmosphère.
Hélas, le sérieux du Capitaine essuya mal cette obstinance et il ne pu retenir son exaspération qui s'évacua en un grognement et une réponse sommes toute bien plus énervée que l'aurait permise sa retenue habituelle.

"-Cesserez-vous un jour de me parler de vos beuveries, Seigneur ?!"

Alors intervint Dame Uly avec un calme piqué de froideur. Pour la plus grande incompréhension de Théoden, ni le Seigneur ni sa Dame ne semblaient saisir l'importance capitale de cette rencontre, surtout après les attaques d'Ost Noirs dont il eut entendu parler ! En fait il avait peur. Peur qu'à nouveau il arrive quelque chose de terrible. Et sa rencontre traumatisante avec Ariel n'avait fait que rendre cette peur maladive.

"-Théoden, malgré toute l'affection que j'ai pour toi" déclara Dame Uly "tu es exaspérant. Nous t'offrons sympathiquement un bon moment en privé, et tu te vexes sous prétexte que nous souhaitons t'offrir, à toi et à cet elfe blanc qui si nous n'avions pas confiance en toi pourrait très bien être un elfe sylvain qui joue la comédie, des raffraichissements pour se détendre tout en ayant nos discussions ? As-tu perdu l'esprit en mer ?"

Ce à quoi Verstholen ajouta, sans douceur aucune ni considération pour l'état mental et physique du Marin en face de lui :

"-Elle a raison. Que tu te vexes pour un détail aussi insignifiant est purement révoltant. La dernière fois tu ne faisais pas autant de chichi. Je sais pas ce qu'il t'es arrivé, si naviguer sur le navire d'Ariel t'a fait prendre la grosse tête, mais il va vraiment falloir que tu baisses d'un ton."

Théoden s'emporta tout à fait, révolté.

"-La dernière fois, Seigneur Verstholen, des Elfes noirs n'avaient pas ravagé le Continent. La dernière fois je n'avais pas été poignardé dans le dos par mes alliés au Conseil de la Confrérie des Pirates. Et la dernière fois je ne me suis pas fait repousser par Ariel en personne. Alors pardonnez ma maladresse mais je fais ce que je peux pour sauvegarder ce qu'il me reste de bon ici bas !"

Avant que le Capitaine n'ai pu finir ce qu'il comptait dire, Gibbs avait fait un pas en avant et lui soufflait quelques mots à l'oreille. Théoden retint sa langue et recula d'un pas en s'inclinant.

"-Mais Dame Uly a raison, comme toujours. Je ne devrais pas m'emporter ainsi, pardonnez moi."

Evidemment, Verstholen ne s'arrêta pas et ajouta au malheur du Capitaine avec une froideur certaine et un mépris que Théoden fut sans doute le seul à deviner ou à sentir.

"-Ecoute Théoden, quoi que tu aies vécu, on a pas à en subir les conséquences, je suis désolé. Tu veux que je te dise la vie des Marches d'Acier ? Notre vie consiste à exploiter le sol de notre pays à l'automne, subir l'hiver, et à repousser les attaques incessantes des orcs au printemps. Alors excuse-nous d'avoir des plaisirs simples, mais on vit comme ça. Alors tu vas arrêter ta folie. Tout le malheur du monde ne repose pas sur tes épaules, il ne repose sur les épaules de personne. Je me fiche bien de savoir si Ariel t'a maudit ou quelque chose comme ça, mais je vais te demander d'arrêter de gémir et de te plaindre tout de suite ou de partir d'ici."

Vexé, Théoden serre les dents en l'entendant. Il se redresse et répond avec fermeté :

"-Je resterais encore un mois à quais le temps que le navire soit assez rafistolé pour naviguer. Puis je disparaîtrais et vous n'aurez plus aucune trace de mes geigneries sous votre toit, promit."

Après quoi, il fit volte face, suivit par Gibbs et fila droit vers la porte qu'il ouvrit sans attendre les gardes. Il était visiblement remonté comme une horloge tant et si bien qu'il fallut à Bolch un peu de course pour le rattraper, la stupeur passée. Il l'arrêta d'une main sur l'épaule juste sur le parvis du palais et se planta devant lui

"-Eh Théoden, le prends pas mal. C'est comme ça qu'on vit dans les Marches. On fait la fête quand elle est proposée, parce que ça pourrait bien être la dernière fois de ta vie. Que tu refuses de le faire est une insulte à leurs yeux.

-Je fais vraiment de mon mieux pour être bon avec les Marches. Au moins autant qu'elles le furent avec moi par le passé. Et au moment où je me ramènes avec un cadeau je me fais insulter pour trop vouloir aider les tiens ! Je t'avoues Bolch que je ne sais plus quoi faire. Que devrais-je dire, d'après t..."

Sans lui laisser le temps de continuer, Bolch offre à Théoden un superbe direct du droit en plein nez coupant sa phrase et ses protestations nettes. Le marin recula d'un pas, courbé en avant et porta sa main à son nez saignant abondamment. Gibbs tenta d'intervenir, mais il fut retenu d'une main par son Capitaine qui se redressait au mieux, un peu sonné par cette autre perte de sang et la douleur qui martelait son visage entier. Déjà, Bolch répondait :

"-Faut vraiment que tu redeviennes intelligent, et que t'arrêtes de déprimer. C'est pourtant pas dur. Tu acceptes leur invitation, tu rigoles à leurs blagues, et tu en fais d'autres qui les feront rire... Ce qui s'appelle être amical."

-Tu ne serais pas en train de me reprocher de trop me faire de soucis pour les Marches ?"

Théoden était encore moins calme qu'avant, retenu de se battre par son seul amour pour Bolch et son incapacité à dégager son bras droit, le seul valide, de son ventre.

"-Ecoute Théoden. Que tu te soucies pour les Marches c'est bien, mais là tu es aussi chaleureux et amical que Medron de Kelvin en personne, et je peux t'assurer que c'est pas un compliment."

Théoden se mordit la lèvre un instant, en faisant le tour de son ami pour pouvoir quitter le parvis. Il lâcha au passage d'une voix sinistre, se promettant de ne pas oublier l'affront :

"-Je sais ce que signifie cette comparaison, merci, mais soit, je repousserais mon départ d'une journée pour assister au banquet de ce soir par politesse."

Bolch hoche la tête, en guise de réponse. Il semblait quelque peu soulagé de l'apprendre.
Théoden lui demanda si Tesla vivait toujours dans le coin, souhaitant se rendre chez elle et il s'arrêta en attendant sa réponse.

"-Normalement oui, à moins qu'elle ne soit encore partie en voyage sans prévenir personne. Si elle est là, tu trouveras sa maison adossée au mur, juste à droite de la grande porte.

-J'ai deux mots à lui dire, merci."

Puis le Capitaine partit, faisant signe à son Second de le laisser. Il remit sa capuche sur sa tête et fila vers l'endroit que lui désignait Bolch avec une idée en tête. La nuit n'allait déjà pas tarder à s'annoncer et la cité était déjà bien plus calme qu'auparavant. Théoden n'eut donc aucun mal à y déambuler, avec son pas lent...
Mar 12 Mai 2015 - 22:34
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Capitaine Theoden
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Capitaine Theoden
Théoden marcha longuement dans les grandes rues de la Gardienne, vers la grande porte. La soirée s'engageait doucement et déjà les gens se pressaient dans les auberges et les salles de fête pour célébrer un évènement dont le Capitaine ignorait la nature. Il faisait bon aujourd'hui ce qui était là un autre évènement qu'il fut bien agréable de souligner pour tout le monde. Les enfants jouaient donc encore dans les rues et dans les parcs, quelques citoyens trainassaient mollement sur le pavé chauffé par le soleil et l'on vit-même quelques jeunes s'amuser à se jeter l'eau d'une fontaine par grande gerbes au visage.
Théoden se prit à sourire légèrement en les voyant. Il se demandait encore parfois comment Bolch et lui auraient grandis, si ils n'avaient pas un jour malheureux été séparés lors d'une rixe de taverne. Peut-être auraient-ils finis tous deux marins. Ou bien peut-être tous deux hallebardiers. Non, il était plus probable qu'ils seraient restés des voleurs dans les bas quartiers de Kelvin !
Sur ces songes, le Capitaine haussa mollement les épaules, serré dans sa cape trouée et le visage dissimulé à demi sous sa capuche. Il trouva peu après la maison de Tesla et vit l'élue de Finil en train de tranquillement prendre soin d'un modeste jardinet devant sa porte. C'était un tableau fort étrange, surtout au vue du caractère de la personne dont il était question et de sa froideur !
Toujours était-il qu'il ne fallut que quelques instants pour que le marin enjambe le peu de distance qui le séparait de l'élue et n'engage une conversation cordiale. Ce ne furent évidemment pas des retrouvailles chaleureuses malgré la volonté de Théoden de se trouver amical. Il n'y eut ni poignée de main ni embrassade et encore moins de grand enlacement ! Et pour tout dire, le Capitaine commencer à regretter tout cela...
La discussion manqua de s'échauffer lorsqu'il aborda l'histoire de la grande quête sur laquelle Tesla avait envoyé Théoden mais fort heureusement l'élue conservait un calme de glace en toute circonstance et le marin était bien trop fatigué pour s'échauffer encore. Finalement il s'avéra que la "jeune" femme se rendait au banquet du soir et le Capitaine se saisit de ce prétexte pour écourter leur conversation sur une courtoise pirouette verbale. Il préférait se reposer...

"-Connaissez vous une bonne Maison Close, dans le coin ?" demanda finalement Théoden, un peu gêné. "J'aimerais y passer avant ce soir.

-Troisième rue à gauche, la taverne du pot vert." lui répondit Tesla sans pour autant sembler surprise d'une quelconque manière.

Théoden la remercia et s'éclipsa suivant les indications pour trouver l'établissement en question.
Fort heureusement, il s'agissait d'une maison fort bien tenue, loin des bordels des bas quartiers de Kelvin ou des maisons de passe de Port-Argenterie. Ce qui voulait dire pour quiconque poussait la porte un salon aux couleurs pourpres, de l'encens, des fenêtres teintes, des canapés rembourrés, des lampes à huile ouvragées, du bon vin et de la musique. Théoden s'y découvrit et ne tarda pas à payer son dû pour une petite heure de service.
Une fois monté dans une chambre avec une courtisane, le Capitaine se désarma mais retint la jeune femme qui se déshabillait.

"-Pas de ça. Pas aujourd'hui..." souffla-t-il "Allonges toi, plutôt..."

La jeune femme obéit, surprise et fut vite rejointe par Théoden une fois qu'il fut débarrassé de ses armes. Il se contenta de s'allonger, mollement et se cala contre la jeune femme, en silence. Celle-ci ne tarda pas à comprendre, sommes toute d'origine de la côte. C'était là une demande peu surprenante considérant que beaucoup de marins étaient bien souvent seuls une fois de retour à terre. Elle passa donc une heure à bercer le Capitaine qui semblait trouver un certain réconfort malgré tout.

Ce fut la passe la plus silencieuse que l'établissement connu en des années d'existence !

Le banquet commença peu après cela et Théoden s'y présenta mieux vêtu. Il avait sans doute fait une halte dans une échoppe pour l'occasion et avait achetée une longue redingote blanche, un gilet assortit et un nouveau pantalon.
Une fois arrivée dans la grande salle bondée, le Capitaine reçue une véritable vague de chaleur en plein visage. C'était là une fête mémorable ! Le Capitaine s'y avança, la main sur son pommeau de sabre, l'autre plaquée sur le ventre comme avant.
La musique emplissait l'endroit de vives mélopées chaudes et dansantes et au moment où le marin arrivait il semblait que la fête avait déjà commencée depuis plusieurs heures, au vue des dizaines de chopes vides partout sur les grandes tables. Théoden sourit légèrement, partiellement détendu. Il vit au hasard quelques silhouettes familières dans la foule. Bolch et Zarha dans un coin en train de discuter, Gibbs et Belaner en train de s'approcher de la sortie pour partir après avoir fait acte de présence par politesse. Mais aucun signe du Seigneur Verstholen. Dame Uly était elle assise à sa place en train de discuter gaiement avec quelques autres dames de la cours.
Théoden chercha le Seigneur de la Gardienne pendant un moment mais il sembla que ce fut en vain car alors qu'il s'apprêtait à abandonner, une épaisse main lui tomba sur l'épaule et lui fit tourner la tête vers le côté. Le large homme était là, Mikhail Verstholen. Il semblait toujours plus assoiffé qu'avant et riait à tout va aux blagues que lui lançaient les invités. Mais une fois à hauteur de Théoden il se calma sensiblement et lui offrit une chope pleine.

"-Alors, prêt à te détendre cette fois l'ami ?

-Donnez moi encore le temps de me faire à toute cette foule et je pourrais vous défier au concours du Grand Siphon !

-Petit insolent, tu n'as pas trop peur de te faire battre devant tant de gens ?

-La plupart d'entre eux auront eux même trop bu pour s'en souvenir, alors je n'engages que peu de ma réputation !

-Merci d'être honnête intellectuellement.

-Tous ces gens... vous faites fête ainsi tous les soirs ?

-Dieux non ! Deux à trois fois par an.

-A croire que j'arrives pile poil alors !"

Théoden rit doucement, heureux du bon hasard qui l'avait mené sur les plages des Marches juste à temps pour ce banquet. Il ne se doutait pas de la réponse du Seigneur Verstholen.

"-A vrai dire on a un peu improvisé celle-là pour t'accueillir.

-Eh bien, ça me fait chaud au cœur ! Laissez moi deviner... Bolch a eu l'idée ? Je ne peux pas croire que le Seigneur lui même en ai eue l'idée !

-Si ! On doit bien ça à des amis."

Théoden lève doucement sa chope, imitant le geste expert de Mikhail et boit un peu de sa bière avant de changer de sujet, un peu gêné d'apprendre tout ça.

"-J'ai entendu dire que vous avez formée une alliance avec les pays voisins. Est ce donc vrai ?

-Oui ! Nova et Euplemio, plus les elfes sylvains qui vivent dans le coin. On se fait appeler la ligue du nord, car il parait que c'est un beau titre. Et on a aussi ces maudits peaux-vertes, qui viendront se battre avec nous et cesser de nous attaquer à condition que la ligue soit menacée. Sinon nous continuons à nous entre-tuer."

Théoden hausse un sourcil, surprit par l'affirmation de Verstholen. Des Peaux-vertes ? Alliées des Marches ? Voilà bien une idée aussi dangereuse que saugrenue !

"-Ne craignez vous pas de trahison ?

-De la part des orcs oui, mais Euplemio et Nova... Non. Euplemio est pas un royaume agressif, et les noviens sont nos alliés depuis longtemps. Plus le fait que ce soit nous qui ayons permis l'unification du pays.

-Autrement, en cas de besoin... je puis aisément semer le chaos sur une côte ou deux si cela peut arranger les Marches.

-On est pas très bons en guerre navale, donc peut-être... Mais nous ne sommes pas un royaume qui attaque Théoden. Nous ne faisons que nous défendre."

Théoden hocha la tête à cette affirmation. Elle tombait sous le sens, il fallait se l'avouer. Le temps d'un regard au fond de sa chope et d'en vider un peu pour se rafraîchir le gosier que déjà Mikhail changeait de sujet, les deux yeux portés sur l'entrée qui voyait passer Tesla Eilun dans une tenue des plus... inhabituelle.
Exit les armes et les pièces d'armure. Exit également l'excès de fourrure et les talisman imposants. Ici la jeune femme portait une robe des plus sobre, quoi-que du plus bel effet et Théoden, tout comme Mikhail ne manquèrent pas de s'arrêter un instant dessus avant de se sourire. Verstholen ria un peu :

"-Ah bah tiens, notre glaçon préféré vient d'entrer en salle. Brrr, Tesla est bien utile, mais je sais pas pour toi, elle me fera toujours froid dans le dos. Je plains l'homme qui sera son mari.

-Je ne la vois pas prendre qui que ce soit pour époux. J'ai peur que l'amour pour une personne lui soit chose désormais étrangère... quel triste état de fait...

-L'amour, mon gars, ça part jamais. Quand elle le trouvera, ça lui fera bizarre c'est sûr.

-J'aimes votre façon de voir la chose, Seigneur Verstholen ! Nous devrions peut être tenter... de la distraire un peu ne pensez vous pas ?

-Ca te tente d'essayer de l'enivrer ? C'est un peu le pari dans les fête où elle est là. Si quelqu'un arrive à la faire boire plus que de raison. Jusqu'à maintenant, personne a réussi.

-Je ne penses pas parvenir à quoi que ce soit avec elle, mais pourquoi pas !

-Allons, à deux on devrait y arriver. On y va quand tu veux, si t'as autre chose à faire avant, dis-le, parce qu'on en aura pour la soirée.

-Elle devait à priori me confier une quête ce soir. J'aimerais régler cela avant que nous ne tentions notre chance !

-Une quête de Tesla ? Tu as du courage toi dis donc... Bon, vas lui demander de quoi il en retourne, puis reviens me chercher, je vais chercher de quoi la faire boire en attendant..."

Sur ces sages paroles, les deux hommes échangèrent un hochement de tête et se séparèrent. Théoden fila vers Phadransie en souriant, prenant au passage une seconde chopine pour l'offrir à la jeune femme. Une fois hissé à sa hauteur, tant bien que mal, le Capitaine s'inclina brièvement et lui offrit un sourire courtois.

"-Bonsoir, Mademoiselle Eilun.

-Capitaine. Je vous avais dit que nous nous reverrions.

-Il semble qu'on ne peut rien faire contre vos prédictions ! Il est rare de vous voir entourée d'autant de monde. Puis-je vous offrir quelque chose à boire avant que nous ne parlions de cette quête ?

-Juste de l'eau, mais volontiers."

Théoden soupire, lui tendant malgré tout sa seconde pinte fraîche. Il espérait encore la voir s'amuser un peu ou du moins se détendre sensiblement !

"-Allons, nous ne nous reverrons pas avant longtemps voir peut être jamais. Faites moi au moins le plaisir de vider cette coupe !

-Vraiment, capitaine, ne vous dérangez pas pour moi.

-L'alcool coulera à flot ce soir, Mademoiselle Eilun. Et la galanterie exige que la première chopine soit pour la lady de l'assemblée !

-Cela tombe bien, je ne suis pas une lady."

Théoden rit doucement en l'entendant.

"-Excusez-moi, j'ai cru apercevoir une poitrine sous votre robe. Me suis-je trompé ?

-Ah, vous donnez ce sens là à ce mot... Alors je suis bien une lady en ce cas, mais je ne suis pas la lady de l'assemblée. Il y en a d'autres.

-Toutes les femmes méritent bien l'attention des Hommes, d'après moi. Et il serait grossier de boire devant vous sans rien vous offrir. Surtout après ce qui se passa cet après midi. Alors buvez, je vous en pries !

-Soit, mais pas plus d'une chope alors.

-C'est un très bon début, je vous remercies !"

Théoden tendit de nouveau à Tesla sa pinte, fendu d'un large sourire. Il était déjà bien content de ce qu'il avait accomplit !

"-Maintenant, si nous parlions de cette quête ?" proposa alors le Capitaine en buvant un peu avec l'élue.

"-Ah oui la quête. Capitaine Théoden, la princesse elfique que vous avez amenée. Vous devez la prévenir, d'une façon ou d'une autre, de ne surtout pas aller en Oro. Elle n'en reviendrait jamais.

-Pourquoi cela ?

-Vous devez savoir que l'actuel roi d'Oro est un elfe noir, n'est-ce pas ?

-Mon dieu oui, quel idiot je fais. J'aurais dû la prévenir ! Rhaa.... si je n'avais pas été aussi distrait
par... la pression... hmpf ! Savez vous où elle se trouve en ce moment ?

-C'est bien là mon problème. Elle est protégée par un puissant enchantement, de sorte que je ne puisses pas savoir où elle est. Avait-elle quelqu'un pour l'accompagner qui ne soit pas un elfe blanc ?

-La Reine des Elfes la mit sous la garde d'un autre Elfe, j'en ai peur. Par tous les dieux, j'espères qu'elle a suivit l'itinéraire que je lui ai tracé sur la carte !

-Il ne nous reste plus qu'à prier que son garde du corps soit prudent en ce cas...

-Korien est un homme de valeur. J'estimes qu'il devrait savoir la protéger. Mais dans le doute je devrais sans doute me rendre en Oro et tâcher d'intégrer la cour, pour les prévenir de tous dangers.

-Ce serait une bonne idée. Vous sentez-vous capable de faire cela ?"

Théoden passe une main sur sa moustache, et flatte un instant son bouc en réfléchissant. En dépit de tout ce qu'il avait obtenu d'Ariel lors de leur rencontre, il apparaissait que le Capitaine manquait cruellement d'informations sur Oro !

"-Je ne me sens pas capable de beaucoup de choses sans conseils. Comment pourrais je rejoindre la cour du Roy d'Oro ?

-Ma déesse ne répond plus aussi facilement à mes appels. Je pourrais vous donner votre réponse demain. Cela vous convient-il ?

-A l'aurore je risques d'être sur le départ pour rejoindre mon navire. Il faut que je puisses diriger les réparations. Peut-être pourriez vous m'attendre à la porte Ouest au levé du soleil ?

-Ce sera fait.

-Je vous remercie, Mademoiselle Eilun.

-Tout le plaisir fut pour moi."

Sur ces mots, Théoden eut une pensée surprenante et se fend d'un nouveau léger rire. D'une levée de coude, il vida sa chope pour de bon puis la posa sur une table adjacente avant de lancer :

"-Peut-être parviendrez vous à me rendre ma foi !"

Plus perplexe, Tesla haussa les épaules et leva ses yeux toujours terriblement neutres sur lui.

"-Cela, je ne peux pas le garantir.

-En attendant j'aimerais restaurer votre foi en l'amour de l'autre. M'accompagneriez vous pour une danse ?

-Moi ? Danser ? Si vous le souhaitez, mais ne vous imaginez rien capitaine.

-Allons, je ne suis pas comme cela, Mademoiselle Eilun ! Autrement j'aurais déjà tentée ma chance il y a un tour, sur ce rempart désert en pleine nuit. Je proposes juste à une jeune femme une valse pour profiter de la soirée autrement que depuis un siège ou un coin sombre !

-C'est pourtant là la place de la prophétesse.

-Allons, je sais que vous prenez très à cœur votre rôle. Mais je ne penses pas que Finil vous en veuille de vouloir profiter au moins une soirée de votre vie ! Et puis... n'ayant jamais touchée une femme de ma vie, je ne vais pas commencer en plein milieu d'une salle bondée sur une Elue Divine, voyons !

-Capitaine, avec tout le respect que je vous dois, je n'aime pas danser. N'imaginez donc pas que ce sera agréable, ni long.

-Oh... en ce cas oubliez mon offre. Je ne voudrais pas vous incommoder !

-Allons, j'ai déjà accepté, je ne vais pas me défiler pour autant."

A ces mots, Tesla posa donc sa chope et Théoden prend sa main pour l'emmener parmi les convives alors qu'une valse commençait. Le Capitaine pose doucement une main sur la hanche de l'élue et celle ci se retient à l'épaule de son partenaire. Les musiciens se mirent lentement à jouer un air calme et doux, aux notes déroulées avec soin comme un tapis de soi sur un sol de marbre.
Lentement, tous les duos se mettent en branle et Théoden, d'après la coutume, guida ainsi Tesla tout au long de la langoureuse valse qui finit par s'éteindre comme elle avait commencé.
Finalement, en retournant vers leur coin de la salle, Théoden soupire :

"-Quel dommage que vous n'appréciez guère, Mademoiselle. Vous dansez mieux que toutes les jeunes femmes que j'ai eu le loisir de croiser !

-Je n'ai pas dit que je dansais mal, j'ai dit que je n'aimais pas ça. La différence est subtile, j'en conviens. Et vous prenez des risques en m'emmenant danser. Les rumeurs vont aller bon train."

Théoden rit doucement devant l'air surprit de l'élue.

"-Au diable les rumeurs. D'autant que vous n'avez pas en ces terres la réputation d'une jeune femme particulièrement éprise de "compagnie", si je puis dire.

-Je confirme. Qu'ils disent ce qu'ils veulent."

Soudain Théoden eut une pensée et fut piqué par sa curiosité :

"-Nous nous reverrons en Oro en ce cas ! Mais comment vous y rendrez vous ?

-A cheval.

-Bien, soit. Ce sera plus rapide que par la mer, j'en conviens.

-D'un autre côté mon devoir n'a aucun critère d'urgence, je pourrai donc accepter votre offre. Mais entre nous..."

Sur ces mots, Tesla se penche vers Théoden, sur la pointe des pieds et murmure à son oreille :

"-Je n'ai absolument pas le pied marin. Et je refuse de passer des jours la tête par-dessus le bastingage.

-Qu'à cela ne tienne, mon navire dispose d'une chambre d'appoint juste à hauteur de la ligne de flottaison. Le tangage y est moindre et vous aurez tout de même le confort d'un bon lit, d'un bureau, de quoi lire...

-Capitaine Théoden, j'ai déjà dit non.

-Je me dois d'insister ! Et puis voyager seul... c'est si triste ! Vous pourrez me parler d'Oro en chemin et m'éviter des bourdes terribles !

-Capitaine Théoden, ma dignité m'oblige à refuser de risquer de monter à bord d'un navire.

-Soit, soit... mais vous savez... vous ratez quelque chose de grandiose !

-Je n'en doute pas.

-L'on ne voit guère plus de navire comme le mien...

-Je songerai à passer le voir au port à Oro.

-Vous m'y trouverez sans doute. En tout cas, je vais vous souhaiter bon courage, alors Mademoiselle Eilun !"

Théoden lui leva son tricorne, comme pour un au revoir mais l'élue l'interrompit en lui montrant du doigt la silhouette épaisse de Mikhail, de retour avec près de huit chopes de bières. Le Capitaine se fendit d'un rictus amusé et regarda Tesla qui soupirait :

"-Allons bon voilà le seigneur Verstholen et des chopes pleines. J'imagine qu'il vous a parlé du petit jeu auquel les gens se livrent.

"-Pourquoi refuser de boire plus que de raison, juste une soirée ?

-Je pourrais dire des bêtises.

-C'est bien là que se trouve l'intérêt ! Se détendre, se laisser aller même une seule soirée... depuis quand n'avez vous pas été ivre, Mademoiselle ?

-Je ne l'ai jamais été."

Alors intervint Verstholen, prenant tout juste la conversation à ce moment en s'exclamant :

"-Vous êtes bien la seule personne des Marches !"

Théoden regarda Tesla et lui bouta l'épaule en tentant de lui faire retrouver, ou plutôt trouver le sourire.

"-Aller... au pire tout le monde finira bientôt bourré ici ! Personne ne se souviendra de rien demain !

-On se souvient toujours des prophéties. Je ne peux pas me permettre de perdre le contrôle de mes pensées.

-Vous voyez des choses.. quand vous êtes alcoolisée ?

-Je n'en sais rien, je n'ai jamais fait l'expérience. Mais vu les propos tenus par les gens ivres, je préfère ne pas essayer.

-Vous savez... on ne peut pas vraiment dire si on aime ou pas sans avoir essayé..

-N'insistez pas capitaine, ces arguments, je les ai déjà entendus à de nombreuses reprises. Là-dessus, je crois que je vais rentrer chez moi. Essayer de trouver un moyen pour vous de contacter la princesse. Bonne soirée, Capitaine.

-J'aurais tentée ma chance ! Bonne soirée, Mademoiselle Eilun."

Théoden s'inclina devant Tesla qui lui répondit avec un hochement de tête simple avant de tourner les talons et de disparaître dans la foule, vers la sortie. Le Capitaine se redressa ensuite et reçu de Verstholen une nouvelle chope bien pleine avant de l'entraîner de nouveau vers le buffet au fond de la salle. En chemin le Seigneur lui confia...

"-Tu auras perdu au jeu de l'alcool, mais tu es le premier homme que je vois à réussir à l'emmener danser Théoden."
Jeu 14 Mai 2015 - 1:03
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Bolch Ragymwa
Messages : 16
Date d'inscription : 18/04/2015
Bolch Ragymwa
La petite fête donnée par le seigneur Vertsholen s’était plutôt bien terminée selon les critères de Bolch. Il avait résolu, durant cette dernière, d’accompagne son vieil ami où qu’il décide d’aller. Les temps allaient mal pour lui, et même s’il communiquait parfois son humeur morose, Bolch se sentait contraint de l’aider à traverser cette épreuve. Il le lui avait annoncé hier soir, et Théoden avait accepté sa présence à bord sans faire d’histoires, en esquissant même un sourire. Il lui avait cependant fait savoir qu’il devrait dès le lendemain matin se préparer à partir aux aurores, et effectivement, le soleil n’était pas levé que déjà, le capitaine Théoden et tous ceux qui l’accompagneraient à bord quittaient le palais.

« Nous ferons un premier arrêt à la maison de Tesla Eilun, dit Théoden. J’ai besoin de lui parler, elle a des instructions à me donner.
-Arh, ça tu le feras sans moi mon ami, dit Bolch, parce que je dois avouer que j’ai peur de cette méchante femme. Elle peut parfois se montrer des plus brusques. »

C’est pour cela que lorsque Théoden frappa à la porte de la prophétesse, il était seul. Les autres membres de son équipage attendaient dans la rue, Bolch s’étant même caché au coin d’une maison, par peur d’être remarqué par elle.

---

Tesla Eilun, qui avait passé la nuit à consulter les augures, s’apprêtait à aller trouver le sommeil quand elle entendit frapper à la porte. Elle s’aperçut alors que sa maison était envahie par la lumière de l’aube.

« Entrez, dit-elle d’une voix fatiguée. »

Elle savait déjà qui était là.

« Vous êtes bien matinal capitaine. Venez. »

Elle l’emmena dans une petite salle que l’on pouvait deviner comme étant son salon, et lui offrit la seule chaise, appuyant son dos sur le mur. Il devait avoir compris que les excès de galanterie ne serviraient à rien avec elle, car il ne chercha pas à protester.

« Je suis navré, dit-il, mais le Wench doit partir au plus tôt et je ne veux pas être pris dans les glaces au début de l’hiver.
-Je comprends votre sentiment, répondit-elle. Nous étions ici pour discuter de la meilleure façon pour vous d’infiltrer la cour royale d’Oro. Je sais que les réponses laconiques vous déplaisent, mais si vous faites assez vite, le destin vous donnera une grande aide en chemin. Préparez votre équipage au combat lorsque vous pénétrerez dans la mer intérieure, c’est tout ce que je peux vous dire. L’avenir est incertain. »

En vérité, elle ne voulait simplement pas l’effrayer. Et elle dût échouer, car il prit un air perplexe.

« Rien de … divin ? »

Elle décida de changer de stratégie d’attaque, et d’être plus franche.

« Considérez cela comme divin si vous le souhaitez, mais il y a un monstre marin qui se réveillera dans peu de temps dans la mer intérieure. Si les vents vous sont assez favorables pour que vous arriviez à temps, et si vous arrivez à le vaincre, nul doute que les portes du palais vous seront ouvertes.
-Donc je dois aller au plus vite dans la mer intérieure, tuer cette chose et offrir la carcasse au seigneur d’Oro. »

Tesla hocha la tête. Si le roi Asarith ne se soucierait que peu d’un cadavre de cette taille, il était évident qu’il voudrait absolument le marin à son service. Le capitaine semblait approuver ce plan, car il souriait.

« Si par hasard il venait à arriver que vous ne croisiez pas la route de la bête, dit Tesla, j’essayerai de vous faire entrer moi-même au palais. Mais cela sera bien plus compliqué, je le crains.
-Très bien, je vous remercie, mademoiselle Eilun.
-De rien capitaine, de rien. »

En vérité, elle avait déjà dû réfléchir à la suite, car il était peu probable que le capitaine croise la route de la bête. Tant de choses pouvaient l’en empêcher…

« Une fois sur place, nous nous recroiserons à la cour ? »

La question la prit un peu de cours.

« Oui, il me faut être là-bas quoi qu’il arrive, dit-elle. Si la princesse venait, malgré nos efforts, à être capturée, il nous faudra la libérer. Et pour cela, vous aurez besoin d’une diversion. »

Intérieurement, elle trembla en sachant ce qui l’attendait.

« Ce serait bien dangereux pour vous voyons ! »

Il soulevait un point extrêmement douloureux pour elle.

« La vie d’une princesse elfe blanche est en jeu capitaine. Et j’ai déjà été au supplice par le passé, c’est un rôle que je peux rejouer. »

Qu’elle pouvait rejouer, mais tout son corps lui rappelait en ce moment ce qu’elle avait subi à cette époque. Et c’était aux mains d’humains, non d’elfes noirs !

« Alors il sera à ma charge de vous faire sortir une fois la princesse libérée, dit le capitaine en se relevant.
-Ne vous faites pas de soucis pour moi, capitaine. Ce n’est pas en Oro que je trouverai la mort. »

De cela, au moins, elle était certaine. Par contre, elle avait préféré éviter de visionner ce qu’elle subirait dans les geôles.

« Ce n’est pas pour autant qu’il faut vous y laisser enterrée. »

Tesla Eilun eut une brusque envie de le remercier et de lui dire de faire au plus vite, mais elle sût la contenir.

« Capitaine, une fois la princesse sauvée, le roi Asarith mettra tout en œuvre pour avoir votre tête. Ne venez pas la lui donner pour moi.
-J’enverrai donc quelqu’un. J’ai des amis aux portes d’Asarith. Des amis débrouillards et aussi dingues que moi. »

Elle baissa les yeux au sol. Tout son être lui criait d’accepter cette aide, et pourtant, la voix de la raison continuait à s’imposer.

« Capitaine, je vous l’interdis. Ne défie pas les elfes noirs n’importe qui. Mon rôle n’a rien d’enviable, mais je suis prête à subir ça.
-Vous peut-être, mais ma conscience me l’interdit. Dès que possible, j’enverrai une missive en Hasdruba informer mon ami Comte de ce qu’il se passe. »

Il venait de lui donner une raison de plus de se retenir d’accepter l’aide. Il ne fallait pas que plus de personnes souffrent ou meurent à cause de cette affaire.

« -Capitaine, vos amis sont déjà pratiquement en guerre avec Asarith. Ils n’arriveront même pas aux portes du palais royal.
-Pas avec leurs étendards hauts dressés, non en effet, dit le capitaine en se grattant la tête.
-Les hasdrubiens ne savent pas faire grand-chose d’autre que de foncer droit dans le mur en beuglant leurs cris de guerre et en dressant bien haut leurs étendards.
-Je vous laisse la diversion, dit le capitaine en lui mettant une main sur l’épaule, laissez-moi me charger de vos sauvetage.
-Capitaine, je refuse que vous mettiez d’autres vies en jeu pour moi.
-Je ne fais pas cela juste pour vos beaux yeux, dit le capitaine. Votre vie peut sauver beaucoup des nôtres avant son terme. »

Tesla éclata d’un rire nerveux. Elle se contenait depuis le début de la conversation, il fallait qu’elle relâche cette pression d’une façon ou d’une autre.

« Vous savez, dit-elle en se reprenant, même si je suis vieille, je n’ai que deux siècles de vie. le monde a pendant très longtemps vécu sans moi.
-Mais personne ici n’a jamais vécu sans vous.
-Ne nous lançons pas là-dedans, répondit-elle.
-Très bien, prophétesse.
-Avez-vous une autre question ?
-J’imagine que non, je vous remercie. »

---

Après que Théoden ait passé un bon bout de temps dans la maison de la prophétesse, la troupe se mit en route. Bolch, après une heure de voyage, n’y tint plus.

« Dis-moi l’ami, on te voit beaucoup en compagnie de Tesla. Elle t’a quand même pas tapé dans l’œil j’espère ?
-Bien sûr que non voyons, répondit Théoden. J’ai simplement beaucoup de peine pour elle.
-De la peine pour elle ? répondit Bolch en riant. Tu es étonnant dis donc. Je savais pas qu’on pouvait avoir de l’empathie pour elle. Elle est sage est intelligente, ça c’est sûr, mais elle a un vrai caractère de cochon.
-Elle a passé beaucoup trop de temps seule avec ses don et le seul amour de sa déesse, répondit Théoden. Je suis bien placé pour savoir que les dieux sont plus toxiques que le plus puissant des poisons et je crois que le cœur de cette pauvre Tesla est déjà mort de l’intérieur. C’est triste, je trouve, d’autant se battre pour un monde dont on n’accepte aucun amour. »

Bolch cracha au sol.

« Foutaises que tout cela. La vérité, c’est que c’est juste une noble et qu’elle est orgueilleuse.
-Je ne savais même pas qu’elle était noble, répondit Théoden.
-Je crois qu’à l’époque, c’était la sœur du Seigneur de la Gardienne. Donc une tante très éloignée de Verstholen.
-Je vois… Je l’ignorais, avoua le capitaine.
-Tu dois être le seul à qui elle ne l’ait jamais fait remarquer. Alors comme ça, tu vas en Oro ? Tu sais que je t’accompagne mon gars ?
-Bien sûr. Et maintenant, si tu me parlais de cette Zarha ? Ca jase beaucoup au palais à votre propos.
-Oh y’a rien à dire, dit Bolch, qui avait soudain pris un ton un peu embêté.
-Quand nous étions petits, je me rappelle que tu refusais de jouer avec les fillettes de notre quartier. En fait, pour peu que je m’en souvienne, je t’ai rarement vu apprécier autant la présence d’une femme. Moi je dis qu’il y a au contraire beaucoup de choses à dire !
-Théoden, s’il te plait. Comment pas.
-D’accord, je me rends… dit le capitaine. »
Ven 15 Mai 2015 - 11:54
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Capitaine Theoden
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Le voyage fut des plus tranquille. Théoden, malgré son état avait appréciée la traversée de ces terres. Entouré par Bolch, Zahra, Belaner et Gibbs, le Capitaine oublia un moment les soucis qui pesaient sur son existence. Et quelque part, il trouva là dedans l'assurance qu'il ne devait plus rien de sa vie à Ariel malgré sa dévotion. Oh évidemment, il continuerait à l'honorer et à la prier comme tout bon marin se le devait ! Surtout avec un cadeau comme celui de la taille du Wicked Wench qui offrait à son Commandant les meilleures performances possibles que l'on pouvait souhaiter d'un navire.
C'était après tout un véritable Vaisseau de ligne comme l'on n'en faisait plus nul part. Vulgairement appelé "74 canons" en référence à son armement régulier, c'était un bâtiment de grande envergure et pourtant assez léger pour tenir des vitesses pour ainsi dire rapide par grand vent. D'une courte tête plus haut que le Seigneur Emeraude sous le commandement de Théoden, il disposait d'une plus grande envergure de voile et avait une coque plus épaisse. Du reste, si la partie centrale du pont était sommes toute légèrement plus étroite, elle avait l'avantage d'avoir été, sur commande, protégée par le ré-haussement de la "muraille" ou la partie qui protégeait des tirs les pas de tirs. L'effet donné était que la coque montait donc sans interruption le long des passavant bâbord et tribord jusqu'à faire la jointure entre les deux gaillards, avant et arrière.

Spoiler:

Le grand avantage était de protéger l'équipage contre les tirs de mitraille conventionnels ou les projections de flammes. De même, les abordages étaient rendus complexes de par la hauteur du bastingage qui en résultait.
De même, un autre instrument d'importance avait été ajouté, dans une cabine aménagée à la poupe, juste au dessus des quartiers du Capitaine. C'était là que Théoden avait demandé l'installation d'un instrument ancien dont les plans avaient été retrouvés peu auparavant dans les carnets de l'Amiral qui lui avait servit autrefois de mentor. Cet instrument était appelé alors Axiomètre et était équipé dans le temps sur les fleurons de la flotte de Kelvin. Hélas nuls plans officiels ne furent établis et tous les autres 74 Canons de la cité de Medron avait finit coulé lors de la Bataille de la Baie de Jade.
Cet instrument avait la capacité d'indiquer en temps réel la position exacte de la barre, sous le navire. Chose pratique en cas de courant contraire ou lorsque la roue tourne à vide !
Ca avait à vrai dire été l'installation de cet appareil le plus difficile. Mais les menuisiers et les ingénieurs des Marches avaient accompli à la perfection leur ouvrage et l'appareil était parfaitement opérationnel !

Spoiler:

Le reste avait été de la remise en état, majoritairement. Les ponts avaient été lustrés, la coque réparée intégralement, les mâts remis en état et tout l'accastillage changé ! Finalement, de nouvelles voiles avaient été installées et les artisans avaient même pu se permettre de monter à la place des classiques poutrelles de renfort des galeries de la dunette des statues de bois à l'effigie d'Ariel.
Un nouveau tableau avait également été installé, et tout l'intérieur avait été remit à neuf.

Spoiler:

Mais la fierté de tout le navire avait été une commande spéciale des Elfes Blancs, déguisés en marins qui usèrent de leur statuts d'officier pour faire monter à la place de l'ancienne figure de proue une représentation "à la continentale" de leur Reine Malene. Evidemment, il s'agissait là d'un portrait d'après description donc cela aurait aussi bien pu être n'importe quel Elfe, à la proue de ce vaisseau !

Spoiler:

C'était ainsi que virent les compagnons à leur re-descente dans le port. Malgré la nuit tombante, tous prirent un moment pour admirer le remarquable ouvrage des charpentiers, menuisiers, voiliers, cordeliers, armateurs et marins des Marches d'Acier. Evidemment, un grand sentiment de fierté émanait des regards de Théoden et Bolch.
Théoden parce qu'il retrouvait son vaisseau plus beau que jamais et Bolch parce qu'il découvrait un nouveau talent de son peuple. Tous deux se consultèrent du regard et sourirent. Ainsi allait être lancé le fleuron de la nouvelle flotte des Marches d'Acier, sous la bénédiction expressément donnée du Seigneur Verstholen et avec un contrat rédigé faisant autorité sur tout l'équipage pour la rémunération et asseoir le pouvoir du Capitaine encore d'avantage.
Tout ce beau monde se mit lentement à descendre vers les quais, ou l'embarquement des provisions se terminait. Les palans du navire soulevaient en effet les derniers chargements, pour pouvoir être stockés dans les cales.
Lun 25 Mai 2015 - 15:56
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Capitaine Theoden
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Bien vite, tout ce beau monde fut installé à bord du Wicked Wench, et préparé au long voyage à venir vers la terre lointaine d'Oro. En cette belle soirée, Belaner profitait de ses retrouvailles avec les cinq de ses frères restés à bord, les autres ayant été envoyés dès l'arrivée en Hasdruba sur la demande du Capitaine Théoden. Bolch s'était retrouvé dans une cabine sous celle du Capitaine. Le confort était spartiate, et l'isolation quasi-nulle mais au moins y avait-il des cloisons, une fenêtre, un coffre un lit et un bureau ! A la faveur de la lune, le hallebardier s'offrit un dernier tour sous le couvert attentif des étoiles.
C'était à proprement parlé une belle soirée.
Le Commandant du Wench, Théoden en avait profité pour s'offrir une promenade en solitaire le long des quais clairsemés du Port. Il n'y avait que peu de navires cette nuit là et l'horizon était pour ainsi dire presque dégagé. Alors, de retour dans son uniforme de Capitaine, le marin avait vissé son tricorne sur sa terre, jointes ses mains dans son dos et abandonné à Gibbs l'exécution des derniers préparatifs du bord.
L'équipage avait été reformé, et complété. Avec plus de 730 âmes à bord, le vaisseau affichait complet. Les hamacs avaient été installés, les cuisines remplies de provisions et les canons récurés avec grand soin. Il ne faisait aucun doute qu'ils serviraient bientôt !
En chemin, Théoden croisa Phadransie qui avait déserté son navire à l'accostage. Tous deux semblaient s'entendre plutôt bien, au premier abord. Il était vrai que le Capitaine appréciait son ancienne camarade. Elle était prometteuse, d'après lui ! En fait, il avait un jour songé à s'allier à elle, une fois un navire convenable obtenu. Aussi, lorsque la jeune femme s'était trouvée à sa hauteur, Théoden lui avait sourit et s'était empressé de lui proposer de le rejoindre. Ils ne se reverraient après tout pas avant bien longtemps après cela...
C'est donc accompagné de la Noire que le Capitaine poursuivit sa balade, l'air nonchalant. C'était une rare soirée de détente pure. Mais à mesure qu'ils avançaient, le Wench se rapprochait et avec lui l'échos d'une plainte déchirée. Il se passait quelque chose à bord...
Evidemment Phadransie s'était empressée de demander ce qu'il se passait, son instinct de Noire guidant ses pas vers la source des cris. Théoden soupira. "Alors ça arrive encore..." avait-il soufflé avec une certaine tristesse. Sur le pont du navire avait en effet lieu une "exécution" assez rare sous les ordres du Capitaine Théoden.
Enchaîné à genoux, un marin avait été exposé torse nu à tout l'équipage, rassemblé pour l'occasion. Là, entouré de fusilier, l'homme attendait que Gibbs ait achevé de prononcer la sentence.

"-Ici, sous le regard d'Ariel et le bon commandement du Capitaine Théoden moi, Ernest Gibbs, Second du Wicked Wench et officier dûment nommé par Mickail Verstholen, Seigneur Gardien et Régent de la cité de la Gardienne, te reconnaît coupable de Détention et Revente d'Esclave ce qui constitue d'après le Code en vigueur sur ce vaisseau une infraction passible de la peine de mort. Faute de circonstance atténuante je te condamnes donc à la mort par Aigle de Sang. Puisse les dieux te pardonner tes offenses et tes erreurs."

Gibbs fit alors signe à deux hommes qui amenèrent une petite hachette, un couteau à la lame effilé et des cordes. L'on lia les bras de l'hommes écarté, le forçant à rester à genoux. Certains hommes préférèrent détourner le regard, sachant ce qui arrivait. Phadransie elle observait avec grande attention, montée à bord pour l'occasion.
Le détenu semblait lui pétrifié, suppliant et priant pour qu'on le détache. Mais Gibbs était un Second des plus exemplaire et personne ne prendrait le risque de l'aider, sous peine de subir la même chose...
La cérémonie commença enfin. Gibbs, une fois en chemise, retroussa ses manches et se saisit du couteau. Là, il se mit à genoux dans le dos du détenu qui avait les bras fermement liés et pressa la pointe de la lame à la base du coup du pauvre homme qui se mit immédiatement à hurler, alors que sa peau cédait sous le tranchant de la lame qui finit elle par buter sur la colonne vertébrale. Le Second, avec la finesse d'un homme habitué à couper de la viande à vif fit lentement descendre la lame contre ses os, vertèbre après vertèbre jusqu'à heurter son bassin. Satisfait, le Second se redressa et recula pour prendre un seau qu'on lui apportait, rempli du Rhum le plus fort. Abandonnant sa lame couverte de sang pourpre sur le cabestan à côté de lui, Gibbs vérifia le contenu du seau et le vida d'un coup d'un seul sur la longue plaie à vif qui laissait alors voir la jointure des côtes, sous les tourbillons de sang, à cause de la torsion extrême des bras qui tirait sur la peau. L'homme fut prit d'un hurlement particulièrement torturé, le torse bombé. On entendait sur tout le navire les craquements de ses ligaments qui cédaient un à un dans son dos...
Finalement, sous le regard admiratif de Phadransie et celui attristé de Théoden, Gibbs abandonna son seau pour se saisir de la hachette à petite lame. Le supplicié lui avait déjà relâchée sa tête en avant, à peine retenu par ses deux bras liés. Le Second s'avança alors, prit bien appuie sur son pieds et commença la troisième phase. Il leva la hachette et frappa une première fois le dos de l'homme, en plein sur la jointure entre les côtes et la colonne. Le marin eût un hurlement de douleur, en sentant ses os se rompre et se détacher avec violence mais Gibbs ne retint pas sa main et frappa de nouveau. Un coup, puis deux, trois, quatre... ce fut un spectacle de douleur et de violence inouï ! Le sang gicla avec force, recouvrant et Gibbs et le pont neuf du Wench. Déjà, certains hommes étaient allé vomir par dessus bord, écoeuré. Mais ni Phadransie ni Théoden n'avait bougé. La première était impressionnée par cette méthode de mise à mort, semblant trouver une sorte d'inspiration là dedans. Théoden, lui, croisa les bras sur son torse, et soupira.
Finalement, Gibbs laissa tomber sa hachette, ayant achevé de séparer avec le plus finesse possible les côtes de la colonne du pauvre homme. Restait alors à Gibbs à plonger ses deux mains dans la plaie béante à écarter avec force les côtes de chaque côté de la colonne. Le marin vit son dos fendu par un trous béant que marquaient ses os brisés à la hache et qui dévoilaient tous ses organes. Le Second se pencha alors, et plongea ses deux mains dans le gouffre béant, emplit d'un bouillon phénoménal de sang. La victime avait elle cessé d'hurler depuis un moment, ayant tourné de l'oeil. La mort serait vite là pour lui...
Gibbs tira d'un coup sec et tira hors de la plaie les deux poumons de l'homme qui se mit à suffoquer. Là, il les posa sur ses deux épaules et s'écarta. Ainsi, en cette position, le marin avec ses deux organes à vif sur les épaules ressemblait à une sorte de grand Aigle aux ailes de sang repliées...
Tel était le supplice destiné à qui faisait le commerce de la chair ou s'exerçait au viol, sous le commandement de Théoden.
Finalement, l'homme périt et tous purent contempler son corps brisé et béant, déversant des litres et des litres de sang sur le pont. Il resterait exposé là une heure, devant tout l'équipage, puis serait brûlé...
En attendant, Phadransie et Théoden étaient repartis, se remettant peu à peu de la vision qui avait évidemment marqué la Noire. Elle n'oublierait pas un exemple pareil d'exécution, c'était sûr ! Et c'était évidemment pour cela que le Capitaine avait choisit ce mode-ci de mise à mort. Les deux compagnons discutèrent ainsi pendant un long moment et finirent par se séparer sur la promesse de se revoir.
Le lendemain, le Wicked Wench appareillait sans faute, laissant derrière lui un bûcher fumant et les Marches d'Acier...
Mar 26 Mai 2015 - 0:10
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