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[Abandonné][PV Bolch]Corruption.
Bolch Ragymwa
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Bolch Ragymwa
Bolch Ragymwa s’appuyait paresseusement sur le bastingage du Wicked Wench. Pourquoi avait-il suivi Théoden exactement ? Cela faisait à présent un mois qu’ils naviguaient vers le royaume d’Oro pour une raison dont il ignorait tout. Une mission confiée par Tesla Eilun, avait dit Théoden. Tesla Eilun qu’on retrouverait sans nul doute là-bas. Cette nouvelle ne plaisait que moyennement au hallebardier, qui avait tenté de faire comprendre à son ami que Tesla Eilun était une femme qui n’était pas fiable un seul instant, et qu’accepter une mission qu’elle proposait relevait souvent du suicide, mais ce dernier n’avait rien voulu entendre. Il lui avait expliqué que cela concernait les elfes à bord, mais d’eux, Bolch n’avait pas pu tirer le moindre mot. Ils étaient très taciturnes, et avaient refusé de lui parler.
Des elfes maintenant. Quand Théoden avait-il décidé d’engager des elfes à son bord ? Et quel genre d’elfe pouvait bien accepter de naviguer ? Il avait entendu dire à la Gardienne qu’il s’agissait d’elfes blancs, mais il n’en croyait pas un mot. Que Verstholen et Théoden se persuadent mutuellement d’avoir fréquenté des légendes vivantes s’ils le souhaitaient. L’elfe sylvaine Cirenviel lui avait clairement fait comprendre à lui, Bolch Ragymwa, que les elfes blancs étaient partis et ne reviendraient jamais. Et il avait tendance à la croire, car c’était une amie, et surtout une reine elfe sylvaine.
Mais d’un autre côté, Théoden aussi était un ami. Pourquoi mentirait-il sur ce point ? D’autant plus que d’après les rumeurs que Bolch avait entendues, il y avait bel et bien un Nouveau Monde loin au large, comme le disait Théoden. En d’autres termes, le hallebardier ne savait pas vraiment qui croire. D’un côté, Théoden n’avait aucune raison de lui mentir, de l’autre Cirenviel non plus. C’était la parole de l’un contre la parole de l’autre, et Bolch ne parvenait pas à décider lequel avait raison. Mais le fait que Tesla Eilun soit mêlée à cette histoire le faisait pencher en faveur de Cirenviel. Ne serait-ce que parce qu’il pensait que la prophétesse n’était pas fiable.

Il était étrange qu’il considère comme celle qui lui avait fait embrasser le culte de Finil comme indigne de confiance. Mais c’était ainsi, grâce à Zarha. Si Bolch ne manquait pas de remercier sa déesse pour lui avoir ramené son ami, et de lui avoir donné une occasion de l’aider à se remettre du choc qu’il avait encaissé, il ne pouvait s’empêcher de s’interroger sur le choix de son élue. La déesse du destin, du voyage et des étoiles aurait dû se rendre compte qu’elle avait affaire à une véritable noble comme les Marches ne devraient pas en produire. Orgueilleuse et qui considérait les autres comme ses serviteurs.
Mais bon, Théoden avait choisi de lui faire confiance. Et les raisons de son départ à ses côtés revinrent à Bolch. D’une part, aider le capitaine à se sortir de la merde mentale dans laquelle il s’était lui-même mis. D’autre part, empêcher la prophétesse de l’utiliser à ses dépens comme elle avait l’habitude de le faire. Théoden n’était pas un gars des Marches, il ne manquerait pas de se faire piéger par ses atours et ses bonnes manières, comme le faisaient tous les sudistes. Et quand il réaliserait que cette espèce d’araignée venimeuse qu’était Tesla Eilun le tenait dans sa toile, ce serait au moment où elle choisirait de le sacrifier pour servir sa cause. Et elle dirait après à ses proches qu’elle était désolée, alors qu’elle l’avait elle-même mis en première ligne pour s’assurer de ne pas s’y retrouver à sa place. Il aurait le rôle du con qui meurt à la fin, ou du héros qui se sacrifie, au choix, et elle aurait le rôle de celle qui réussit grâce à lui et revient vivante et victorieuse.
Et ça, ça n’arriverait pas.

L’air de rien, ces pensées le ramenèrent à Zarha. Par les dieux, comme il admirait cette femme ! Dévouer sa vie entière à la servitude, simplement parce qu’elle aimait Prarag, ça Bolch avait du mal à le faire. Lui, il était vrai que dans un sens, il servait les Marches en étant capitaine. Enfin, plus maintenant. Il avait dû démissionner pour accompagner Théoden. Cela avait pour but d’éviter un incident diplomatique si Théoden devait l’entrainer à faire des choses illégales. Si, dans cette situation, il avait été identifié comme un capitaine des Marches, c’eut été mauvais. En cadeau de démission, Verstholen lui avait donné une splendide armure neuve et lui avait fait cadeau de la hallebarde qui était en temps normal fournie par l’armée. Les deux étaient posées dans la cabine que lui avait donnée Théoden. Une petite cabine, qui contenait à peine de quoi s’installer et poser un lit. Bolch avait offert de dormir dans  un hamac, comme tout le monde, mais Théoden s’y était vertement opposé.
Toujours était-il que concernant sa servitude des Marches, il servait une nation, pas un dieu. Pour lui, c’était différent. Et il ne jurait pas fidélité à une personne en particulier. Il avait juré de faire ce qui était bon pour les Marches, pas ce qui était bon pour une personne, fût-elle une divinité. C’était pour lui une servitude plus facile à accomplir. Zarha, en revanche, avait choisi de sacrifier sa vie aux moindres désirs d’une personne. Certes, il s’agissait d’un dieu, mais Bolch ne pouvait s’empêcher de trouver cet acte courageux.
Théoden lui avait fait remarquer qu’il la regardait bizarrement. Bolch avait réfléchi à cette remarque. Etait-il sincèrement amoureux d’elle ? Il était vrai qu’elle était splendide, et qu’il l’admirait, mais il n’était pas plus amoureux d’elle qu’elle l’était de lui. Ce qu’il ressentait pour elle, c’était plus de l’admiration, et un profond respect, qu’un véritable amour. Il avait lui-même cru ressentir ce sentiment, mais maintenant qu’il était éloigné d’elle, il ne trouvait pas que sa présence soit indispensable. Ses idées, le modèle de vie qu’elle lui avait montré, c’était ça dont il était amoureux, il le réalisait à présent. Pas d’elle.

Et c’était au nom de ces idées, au nom de la fidélité qu’elle lui avait montré, qu’il se rattacherait à ses propres idées. Et qu’il empêcherait son ami de tomber dans la toile de Tesla Eilun. Telle était sa vision des choses.
Jeu 28 Mai 2015 - 11:47
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Kyu
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Kyu
Zeila sortit de l'infirmerie et se dirigea vers le pont, à la recherche de l'air marin qu'elle aimait tant. Malgré le semblant d'aération qui etait installé dans la pièce, la jeune femme se sentait a l'étroit a l'intérieur et trouvait, pour sa part, qu'il y flottait une petite odeur de renfermé.

Zeila etait une fille de la mer. Fille d'une prêtresse d'Ariel -qu'elle vénérais comme tout bon marin se le dois-, elle avait été embarqué sur les bateaux dès son plus jeune âge par sa mère. Autant dire qu'elle avait plutôt le pieds marin, même si elle n'etait pas vraiment taillé pour les tâches physiques que les marins effectuaient parfois.
Arrivée sur le pont, elle huma un grand coup l'air salé. Quelques matelots lui lancèrent des commentaires grivois en passant et la sifflèrent, et elle rit en leur répondant. Si la beauté (et les jambes) de l'aide-chirurgienne faisait ravage parmis l'équipage, personne ne tentait plus rien depuis la nuit dernière, où elle avait cassé le nez d'un des leurs et plié en deux le deuxième (qui avait tenté de l'approcher un peu trop près) d'un coup de genoux bien placé.

Pourtant, ce n'est pas comme si elle etait une vierge effarouchée. Simplement, Zeila préférait d'abord s'imposer puis prendre son temps celui ou ceux a qui elle accorderait ses faveurs.

Elle remarqua un homme un peu plus loin sur le pont. Il n'avait pas l'air d'un marin, sa peau etait plutôt pale comparé a celle des autres. Même le teint satiné de Zeila etait d'une teinte plus foncée.
Néanmoins il n'en était pas pour autant désagréable a regarder, au contraire... La jeune femme prit son temps pour l'observer.

Au bout d'un moment, il dut sentir qu'on le regardait, car il tourna la tête vers elle. Leur regard se croisèrent, et Zeila fut agréablement surprise par la couleur de celui qu'avait l'homme qu'elle détaillait. Ses deux yeux bleus verts déterminés semblèrent un peu décontenancé en apercevant l'unique, à la pupille noisette, de la corsaire.
Celle-ci fit un sourire mystérieux et un peu charmeur, un sourire à faire tomber par terre, avant de se détourner pour retourner a l'infirmerie. Sa pause était terminée, mais elle n'allait pas oublier cet homme...
Jeu 28 Mai 2015 - 20:52
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Bolch Ragymwa
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Bolch Ragymwa
Bolch était toujours appuyé sur le bastingage, perdu dans ses pensées, quand il sentit qu’on l’observait. La chose n’avait en soi rien d’exceptionnel, après tout il était un passager à bord d’un grand navire, et un ami du capitaine. Ce dernier lui avait même confié une cabine qu’il gardait soigneusement fermée à clé et à double tour, laissant les rumeurs courir sur ce qui pouvait se trouver à l’intérieur de si précieux. Et qui plus était, il dînait fréquemment à la table du capitaine, comme si cela était tout à fait normal pour un simple passager. Et puis il y avait le fait qu’il était un homme des Marches. Après tout, même s’il y en avait quelques autres à bord, la plupart des marins venaient de Kelvin.
Habituellement, il laissait la personne l’observer comme si de rien n’était. Qu’ils croient donc ce qu’ils veulent quant à ce qu’il cachait à l’intérieur de sa cabine ! Ce n’était rien de plus que son arme et son armure, il n’allait tout de même pas les promener au vu et au su de tous à bord du navire ! Bon il avait entendu dire qu’il avait sans doute emmené une épouse à la faveur de la nuit et que cette dernière devait être sacrément belle pour qu’il la cache, ou qu’il devait être sacrément jaloux, ou les deux. Ça l’amusait bien cette affaire, somme toute. Il avait aussi entendu dire qu’il devait cacher un trésor, de l’or sans aucun doute, ou une lettre signée par un roi dont il était le messager. Il avait entendu dire par des marins kelvinois que dans les Marches, les gens croyaient à plein d’esprits, et que si ça se trouve il gardait sa cabine enfermée parce qu’il était assez stupide pour croire que des esprits de la mer entreraient dedans pour s’y cacher et le noyer… Cela par contre, il n’appréciait pas.
Et quand il sentait un regard sur lui, habituellement, il laissait faire. Mais pas cette fois. Il en avait un peu assez. Qu’on murmure dans son dos était une chose, mais il avait déjà entendu des marins le traiter ouvertement d’imbécile. Et il en avait marre cette fois. Il se retourna doucement, avec l’intention de faire savoir à celui qui le regardait qu’il allait cesser. Pas de chance pour lui, il était de mauvais poil cette fois-là, et pas les autres, mais se retint en voyant la femme qui l’observait. Il l’avait déjà aperçue de loin. Et elle lui décocha un sourire charmeur. Un très beau sourire.
Bolch l’observa quelques instants. Il devait bien admettre qu’elle était belle à se damner. Elle n’avait pas la froideur apparente d’une femme des Marches, et pourtant elle ne devait pas venir de loin dans le sud non plus, car sa peau était satine, et ses cheveux bruns clairs trahissaient une ascendance nordique. Elle devait venir de Kelvin, comme le gros de l’équipage. Après tout, les habitants de cette ville venaient de partout dans le monde. Le navire n’avait pas quitté les mers du nord, il faisait donc encore un peu froid. Ce qui expliquait l’épais manteau de fourrure qu’elle portait, qui tombait jusqu’aux genoux. Bolch nota qu’elle portait un cache-œil sur l’œil droit. Etrange, les alentours de son œil étaient très propres, cela ne devait donc pas être une blessure de guerre… Une maladie peut-être ?
Il devait avoir pris un air étonné ou décontenancé, car l’inconnue tourna les talons d’un air satisfait, non sans avoir appuyé son sourire, avant de s’éloigner. Il se retourna et reprit sa contemplation de l’eau en dessous du navire. Il faudrait qu’il songe à lui demander son nom s’il la recroisait. Et il ne doutait pas que cela arrive, après tout, la façon dont elle l’avait regardé était assez claire.
Mais pour autant, il ne comptait pas lui faciliter la tâche. Il n’avait pas envie de gêner Théoden en cherchant à séduire l’une de ses membres d’équipage, pas à bord de son navire. Aurait-il été à terre qu’il aurait suivi ce sourire qui était loin d’être innocent. Mais à bord, si elle en espérait plus, ce serait elle qui devrait bouger la première.
Bolch avait déjà vécu des aventures et des amourettes. Mais pour une fois, autant laisser à l’autre partie le soin d’insister. Et le cas échéant, ce serait un bon moyen d’être fixé sur ses intentions.
Sam 30 Mai 2015 - 18:09
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Kyu
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Kyu
Pendant les jours qui suivirent, Zeila continua de lui tourner autour, de manière discrète mais en prenant soin de faire en sort que lui et lui seul le remarque.
On parlait beaucoup de lui parmis les matelots. Peu l'appréciait, mais la jeune femme n'en avait cure. Elle n'avait de toute façon jamais été vraiment d'accord avec les mouvement de foule et etait plutôt solitaire. La seule chose utile qu'elle avait apprise était le prénom de cette homme.
Et Zeila était plutôt déterminée a le séduire, maintenant, d'une part parce qu'elle l'estimais le plus bel homme du bateau et d'autre part parce qu'il n'avait pas non l'air d'être insensible a ses charmes.
La jeune femme avait compris qu'il lui réservait l'initiative, et, bien qu'impatiente, elle le laissait un peu mariner. Zeila était comme ça, joueuse. Mais après tout, ça n'avait pas l'air de lui déplaire tant que ça.

Néanmoins, après avoir continué ce petit jeu pendant plusieurs jours, elle se décida à aller lui parler. Cela faisait un petit moment que leur manège durait, et elle commençait a se lasser. Autant rajouter un peu de piquant en allant discuter avec lui.

Un soir, donc, alors qu'il etait accoudé au bastingage et regardait les vagues, elle s'approcha et s'y accouda a son tour,  mais dos à la mer.
Il lui jeta un regard en coin. Il l'avait remarqué, mais ne prit pas la parole en premier pour autant. Zeila esquissa un sourire. Elle n'était pas la seul à aimer jouer, apparemment.
C'est pourquoi elle prit son temps, avant de briser le silence d'une voix légèrement charmeuse et enjouée.

-Bonsoir.
Dim 31 Mai 2015 - 17:32
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Bolch Ragymwa
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Bolch Ragymwa
« Bonsoir, dit simplement l’inconnue, après s’être appuyée sur le bastingage. »

Bolch avait remarqué qu’elle lui avait tourné autour pendant quelques jours sans jamais tenter de l’aborder. Elle lui avait décoché un sourire ravageur, à nouveau. Ses intentions étaient assez claires.

« Bonsoir, mademoiselle, répondit-il avec le même sourire. »

Il ignorait encore ce qui adviendrait par la suite. Les intentions de la femme étaient claires, et cela ne le dérangeait pas, mais il se demandait simplement s’il comptait répondre à ses attentes. Il l’avait déjà fait, et il avait déjà fréquemment été dans la maison close de la Gardienne, mais ici, il était sur un navire d’une part, et sur celui d’un ami d’autre part. Plus le fait que cette inconnue avait certainement mieux à faire que de tenter de le séduire. D’un autre côté, il était vrai qu’elle était diablement belle. A l’exception de ce petit œil en moins qu’elle semblait avoir. A moins que ce cache-œil ne soit purement esthétique. Vu que le contour était très (trop !) propre pour être honnête, il y avait des chances.

« Tu m’as assez tourné autour pour que je te tutoies, dit-il. Le vous, je ne le réserve qu’aux snobs vaniteux qui pètent plus haut qu’ils ont le cul et veulent être traités comme des grandes personnes qu’ils ne sont jamais. Les copains, ou ceux qui veulent devenir des copains, c’est tu. Donc dis-moi, puisque tu as l’intention évidente de passer du temps avec moi, puis-je connaitre ton nom ? Je crois que la rumeur t’a déjà permis de connaitre le miens, et je n’ai pas envie de lutter à armes inégales… »
Dim 31 Mai 2015 - 18:42
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Kyu
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Kyu
Zeila avait bien remarqué que son interlocuteur l'observait de la tête aux pieds, et que malgré son léger froncement de sourcils lorsqu'il regardait son cache-œil, son expression trahissait une certaine attirance pour tout le reste de son corps et même de son visage.
Son cache-œil le dérangeait donc ? Cela ne fit pas pour autant perdre son sourire à la jeune femme. Il finirait bien par voir ce qui se trouvait dessus, et s'il serait surpris, à tout le moins il le préférerait à ce qu'on pouvait s'attendre.
Une fois qu'il eut fini sa tirade -qui la fit rire silencieusement- elle lui répondit :

-Je suis Zeila, Zeila Kieran. Par contre, si je sais que tu t'appelles Bolch, les armes sont à nouveau inégales puisque tu connais mon nom de famille, alors que moi non...

Elle avait adopté le tutoiement sans problème. Après tout, ce qu'elle projetais de faire avec lui nécessitais une certaine familiarité... Après avoir jeté un coup d’œil circulaire, et avant qu'il ne réponde, elle enchaîna :

-Oh, et mon cache-œil à l'air de te déranger. Je suppose que tu as remarqué que ce n'était pas une blessure, alors...

Il commençait à répondre, d'abord à sa première phrase, quand Zeila enleva son cache-œil d'un geste avant qu'il n'ait pu faire un commentaire dessus.
Dessous se trouvait un œil parfaitement intact, tout aussi charmant et identique à l'autre... à une exception près, la couleur de sa pupille.
Si son œil gauche était noisette, celui qu'elle venait de dévoiler était d'un sublime bleu clair.

Bien sûr, le contraste était étrange, mais beau. Et puis, c'était toujours mieux qu'une cicatrice laissé par blessure ou maladie et qu'un œil de verre ou une orbite vide...
Lun 1 Juin 2015 - 22:31
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Bolch Ragymwa
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Bolch Ragymwa
« Oh, et mon cache-œil a l’air de te déranger. Je suppose que tu as remarqué que ce n’était pas dû à une blessure, alors…
-Hâte de voir ça, répondit Bolch tandis qu’elle amorçait le mouvement pour le retirer. Et mon nom de famille est Ragymwa. Je suis donc Bolch Ragymwa, ancien capitaine des hallebardiers à la Gardienne. »

Puis il contempla l’œil gauche de Zeila. Il fut étonné de voir que ses yeux étaient de deux couleurs différentes. L’un vert et l’autre plus noisette, à l’image de ses cheveux. Des yeux vairons… Pas étonnant qu’elle les cache, quand il y songeait.
C’était la troisième personne possédant de tels yeux dont il entendait parler. Les deux premières avaient assez mal finies. La première, c’était quand il était petit, à Kelvin. A l’époque, il n’avait pas vraiment réalisé ce qui se passait autour de lui. L’enfant concernée avait des yeux différents, et avait été rejetée de tous les groupes pour cela. Il ne savait rien de ce qui s’était passé par la suite. Elle pouvait tout aussi bien être une pute qu’être morte, peu importait. Qui sait, il était tout à fait possible qu’il soit en train de lui parler en ce moment même.
La deuxième était dans les Marches d’Acier. Il avait alors dix-sept tours, et celle-là, il était sûr qu’elle était morte. Elle avait été accusée d’avoir vendu l’un de ses yeux aux démons. Un pacte avec les démons étant un acte de trahison devant les esprits, elle avait été condamné à la peine applicable à cette situation, et brûlée vive. Bolch avait vu une seule personne mourir ainsi dans sa vie, mais il n’était pas question que cela recommence un jour. C’était là une mort qu’il ne souhaitait à personne au monde. Pas même à ses ennemis. Et certainement pas à Zeila, cette ravissante et entreprenante demoiselle.

« Tu as de beaux yeux, dit-il finalement. Mais remets ce cache-œil, je ne pense pas que ce soit une bonne idée que … des gens plus superstitieux que moi voient cela. »

Et d’ailleurs, songea-t-il, pourquoi n’était-il pas superstitieux à ce point ? Pour ce qu’il en savait, les yeux vairons étaient maltraités partout. Ou pas, justement. Car s’ils étaient persécutés partout comme dans les Marches, alors jamais Zeila ne lui aurait montré les siens. Jamais elle ne se serait risquée à placer une telle confiance en lui. Pas au risque d’être dénoncée et sans doute mise à mort par la suite. De même, à Kelvin, les adultes auraient tué cette enfant, mais d’après ses souvenirs, ça n’avait pas été le cas. Par conséquent, ce comportement abject et cette superstitieux devaient être typique des Marches d’Acier. Il n’était définitivement pas un nordique, et méritait même son surnom du sudiste pour le coup, parce qu’il ne comprenait absolument pas cette superstition.
Et même, quand il avait dit à Zeila qu’elle avait de beaux yeux, ça n’était pas seulement pour le principe de lui faire un compliment. Il le pensait vraiment. Et tandis qu’elle remettait son cache-œil, il se dit que cela ajoutait même un accent exotique à sa beauté. Il ne comptait cependant pas lui céder aussi facilement. Par à bord du navire de son ami. Même s’il reconnaissait que c’était une femme avec laquelle il avait envie de passer du temps. Il n’avait même pas besoin d’être intime pour cela, son visage suffisait.

Il allait ajouter quelque chose faire de l’esprit, quand la voix de son ami Théoden annonça à l’équipage de se préparer à une tempête. Aussitôt, Zeila, en bonne marine, s’excusa et alla regagner son poste. Bolch, pour sa part, monta sur le ponton arrière. Théoden lui jeta un regard désapprobateur, lui faisant comprendre que la place des passagers dans cette situation était dans leur cabine, mais Bolch lui fit savoir qu’il avait bien l’intention de rester à l’air libre.

« Après tout, lui dit-il, j’ai affronté trop de choses pour crever dans une bête tempête en mer. »

Il entendit son ami maugréer au sujet du mot « bête » qui n’aurait absolument rien à faire dans sa phrase et d’une tête de mule qui n’avait aucune idée de ce que c’était vraiment qu’une tempête, mais il savait que le fond, il acceptait sa présence. A condition qu’il soit prudent et s’attache à une corde. Ce que Bolch fit sans discuter. Il était brave et un tantinet fanfaron d’affronter la tempête sur le pont arrière au lieu d’aller dans l’abri de sa cabine, mais après tout, il n’était pas suicidaire non plus.

La tempête se calma de nombreuses heures plus tard. Bolch, pour sa part, était dans sa cabine. Il était habitué au sol des navires, cela était vrai, mais lorsqu’ils étaient stables et se contentaient de rouler et de tanguer, pas lorsqu’ils faisaient des embardées dans tous les sens et voyaient leurs ponts arrosés de trop nombreuses vagues qui le rendaient glissant, en plus de pousser les passagers et les marins.
Bolch avait fini la tempête sur le pont là où il l’avait commencé, se permettant même une remarque faussement hautaine sur une exagération des dangers des tempêtes. Il ne savait pas si elle aurait l’effet escompté sur Théoden, mais le but était d’abord de le faire rire par le second degré, ensuite de lui faire comprendre que son respect pour lui était accru maintenant qu’il avait vu à quel point une tempête pouvait être violente, et il ne doutait d’ailleurs pas que celle-ci ait été dans la liste des calmes et rapides.
Toujours était-il qu’il avait fait de mauvaises chutes sur ce pont instable qui se secouait dans tous les sens. La corde l’avait empêché de rouler, mais il s’était assez méchamment cogné le dos du crâne et le front. Il avait réussi à se rattraper la troisième fois, et cela était tant mieux car il aurait pu en avoir été quitte pour le menton cette fois. Théoden passa rapidement le voir. Très rapidement, car il avait autre chose à faire que de passer voir un copain après une tempête.

« Je t’envoie un infirmier, dit-il en partant.
-Pas la peine, tenta Bolch tandis que Théoden fermait la porte. J’ai mal au crâne, mais j’ai le cuir plus solide que ça, et tu le sais… »
Sam 20 Juin 2015 - 16:12
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Kyu
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Kyu
Après qu’elle fut repartie, Zeila regagna son poste à l’infirmerie, se tenant prête. Après une tempête, il y avait toujours des marins un peu amoché dont il fallait s’occuper.
Mais ce n’était qu’une petite intempérie passagère, et il n’y pas de blessé grave – ni beaucoup de blessé tout court. D’ailleurs, ce n’est pas elle qui s’attela à cette tâche. Un marin était venu la prévenir que l’ «ami du capitaine» avait besoin de soin.

La jeune femme arriva donc dans la cabine avec un grand sourire un tantinet moqueur.
-Alors comme ça, tu as été secoué ?
Bolch avait le front tuméfié et légèrement coupé. Rien de bien grave, en somme. Ça saignait beaucoup, comme n’importe quelle blessure à la tête, mais c’était peu profond.
Zeila sortit un bandage de la sacoche qu’elle avait emporté. Avec un sourire devenu enjôleur, elle se pencha vers lui –qui était assis sur le lit-, lui laissant discrètement apercevoir une magnifique vue plongeante sur son décolleté pendant qu’elle pansait sa blessure. Mais c’était un hasard si elle était si bien placé, bien entendu.

Ce petit jeu l’amusait de plus en plus. Zeila était le genre de femme qui, en général, finissait toujours par obtenir ce qu’elle voulait.
Et pour le moment, ce qu’elle voulait, c’était Bolch.
Lun 14 Sep 2015 - 18:46
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Bolch Ragymwa
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Bolch Ragymwa
De là où il était, Bolch avait un splendide point de vue. Et il était clair que Zeila l’avait fait exprès. Tesla Eilun avait coutume de dire, quand elle souhaitait humilier quelqu’un, « Nul n’est insondable, et toi, en ce moment, tu es particulièrement lisible ». Bolch avait toujours été affreusement énervé par cette phrase. Il se demanda comment pouvait-il n’en comprendre le sens que maintenant. Puis se demanda comment pouvait-il penser à cette maudite araignée alors qu’il était en train de se faire materner par Zeila.
Ça l’énervait quand même un peu cette affaire. Il avait le cuir plus solide que ça, comme il l’avait dit à Théoden, et il avait un peu la sensation que ce dernier avait arrangé le rendez-vous qui était fixé. Peut-être se faisait-il des idées, après tout ça n’était pas dans le genre de son ami de faire ça, mais tout de même, ça le frustrait qu’on prétende l’aider dans cette affaire. Aussi, quand il eut estimé qu’elle avait assez fait exprès de faire trainer les choses, il prit la parole.

« J’ai le cuir plus solide que ça, Zeila. »

Il écarta doucement le bras qui lui « soignait » le crâne. Il allait sans doute la décevoir, mais il ne voulait pas faire ça dans un rendez-vous qu’il pouvait penser arrangé par un autre. Le tout était de trouver les bons mots. Pour la décevoir sans la vexer pour autant.
Puis il envoya ses principes aux enfers. La vie était trop courte pour ne pas en profiter, comme on avait coutume de dire dans les Marches. Il passa la main dans les cheveux de Zeila, amusé.

« Quand tu veux quelque chose, tu mets tout en œuvre pour l’avoir toi dis donc. »
Dim 27 Sep 2015 - 22:36
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