Les poings serrés, le visage pale, Sélanæ observa le Prince de Palmyre s'éloigner dans le brume des Grandes Eaux. Elle tacha de rester de marbre même si au fond d'elle un feu ardent faisait bouillonner son cœur de rage. 

A ses côtés Argorg lui ne prenait pas la peine de cacher sa colère. Il grognait et cognait le sol à la manière d'un gorille. Puis il se saisit d'une énorme pierre plantée dans le sol qui devait faire presque deux fois son poids et l'extirpa avec force avant de la lancer en direction du bateau qui était déjà bien loin à présent. La pierre tomba dans l'eau dans un Plouf assourdissant.
Sa rage était telle qu'il en oublia la langue commune et beugla ce qui semblait être des insultes dans sa dure langue maternelle, ce qui le rendait encore plus terrifiant. Même Plagt et Attila n'osèrent l'approcher et gardèrent une bonne distance de sécurité.

Mais Sélanæ, elle, ne détourna pas les yeux de l'horizon. Il existe d'autres formes de colères bien plus profondes, bien plus viles et surtout bien plus dangereuses. Ses pupilles rivées sur la galère devenue minuscule, elle scella du bout des lèvres une promesse faîtes à elle même. Un pacte que personne ne saurait briser et que seule elle saurait accomplir. Elle serra les dents au moment où le ciel noir se soulagea enfin de la pluie qu'il semblait garder jalousement pour lui depuis plusieurs jours à présent. 
Une pluie glaciale vint tremper ses cheveux, pluie qui ne put néanmoins éteindre le brasier qui brûlait à l'intérieur d'elle. Car ce n'est point l'eau qui vient à bout de ce genre de fournaise, mais le sang. 

Avel posa une main sur son épaule. 
« Il faut trouver une auberge avant que l'on se retrouve trempés jusqu' ... 
- Lâche moi, coupa sèchement Sélanæ avec un haussement d'épaule. »

Elle se détacha du groupe et des ses réflexions intérieures pour prendre le chemin de la petite ville située derrière elle, la tête penchée et seule, comme elle l'avait toujours été.

Après avoir copieusement insulté le Pygargue dans sa langue natale et avoir extériorisé sa haine, Argorg finit par se calmer. Ce maudit capitaine avait condamné à mort Phadria et il avait de plus éborgné Attila. Jamais il ne pourrait lui pardonner. Cependant Argorg devait aussi penser à ses amis, et quand il fut finalement calme il se tourna vers Attila et Plagt pour leur dire de le suivre. Sélanae s'était déjà éloigné et il ne voulait pas parler à la jeune femme qui semblait presque aussi en colère que l'orc, mais à sa manière. La seule auberge qu'ils trouvèrent était beaucoup trop chère pour eux. Quand ils entrèrent Sélanae et Avel tentait de discuter avec la propriétaire, une halfeline, de l'auberge. Elle refusait de leur faire un repas gratuit. Quand Argorg et Plagt entrèrent elle fit une mine de dégoût :


"Alors vous voulez utilisez ces brutes pour me forcer à vous payer un repas gratis ? Mais y a pas moyen ! Sur mon honneur je plierai pas contre de vulgaires brutes !
-Du calme voyons, nous... *commença Avel*
-Nous ne vous voulons aucun mal madame. Nous voulons juste manger. Nous sommes prêt à faire les tâches que vous voulez si on peut manger. *reprit Argorg*
-De quoi ? *s'étonna l'halfeline* Un orc qui ne fait pas que grogner ?
-Je sais les pensées que tout le monde a sur mon peuple, mais je ne suis pas comme les autres. Mes compagnons n'avons pas mangés depuis longtemps. Je vous en prie, laissez-nous nous remplir la panse. Nous ferons les gardes, le service ou la cuisine si vous voulez !
-Hum... C'est vrai qu'un orc et un ogre pour gardes ça serait pas mal... Allez va ! Tu m'as l'air honnête pour un orc !Et j'acceptes aussi tes compagnons ! Je veux juste que l'un des deux humains m'aide au service.
-Milles mercis !! Vous nous sauvez ! Il n'y a pas de problèmes pour le service. *Argorg se tourne vers ses deux compagnons* N'est-ce pas ?
-Je m'occuperais du service, ne vous en faites pas. *répondit Avel autant pour l'halfeline que pour Argorg*
-Parfait ! Tout le monde au boulot alors !!


C'est ainsi que le groupe put étancher sa faim et sa soif juste après le service du soir. Cependant Sélanae ne resta pas longtemps avec eux, et dès le repas finit elle parti pour sa chambre que la propriétaire leur avait offert.

Le lendemain le groupe, enfin reposé et repus, se prépara à repartir. L'halfeline les remercia chaleureusement et donna trois pièces d'or à Argorg, Plagt et Avel pour l'avoir aider et avoir aussi bien assuré la sécurité. Cependant quand il furent dehors Argorg se demanda se qu'ils comptaient faire. Il souhaitait aller aider Phadria mais n'avais aucune idée d'où elle pouvait se trouver. Alors que Sélanae et Avel commençaient à s'éloigner, il leur demanda :


"Et maintenant ? Qu'est-ce que vous comptez faire ? Nous on part à la recherche de Phadria. *dit-il approuvé par un hochement de tête de Plagt et un léger grognement d'Attila*"






Attila après s'être fait éborgner :