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[Terminé] [PV Draken, Alden, Shiumei] L'éternité ne dure qu'un temps
Nokuto
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Nokuto
Les derniers rayons de l'astre solaire traînaient encore un peu quand Nokuto descendit de la voiture et mit pied à terre. C'était pour elle le terme d'un long voyage de plusieurs lunes. Elle avait d'abord embarqué dans un navire jusqu'en Tahar, puis avait sauté de charrettes en carrioles, loué des chevaux résistants et même un vieil âne, une fois. Son corps, pourtant très résistant, était fourbu. Mais elle était enfin arrivée au terme de son voyage.
C'était la première fois qu'elle venait en Oro.

Son long périple en valait tout de même la peine.
Apparemment, la renommée qu'elle avait acquise peu à peu dans les Iles de Jade depuis le certain nombre de lunes qu'elle y séjournait avait atteint le continent. En effet, un soir qu'elle se reposait dans son repaire, comptant les pièces d'une bourse bien garnie (elle venait de débarrasser un bourgeois de l'amant de sa femme, un scénario courant chez les humains, elle l'avait remarqué), un vampire s'était présenté à elle. Un vampire, rien que ça. L'Amazone avait reconnu à quelle espèce il appartenait grâce à la description que lui en avait fait Zar'Ila, quand elle exploitait les maigres connaissances de sa mère adoptive, dans la Jungle. Draken Castelanos, puisqu'il disait se nommer ainsi, lui avait parlé d'un homme, un Comte sanguinaire, trop sanguinaire au goût du vampire. Alden Galaz'ar organisait des réceptions où le sang coulait à flot de la gorge tranchée de jeunes vierges sacrifiées pour son simple plaisir.
 Draken ne supportait pas que tant de sang soit ainsi gâché, absorbé par la terre au lieu de nourrir ceux de son espèce. Il avait donc demandé à Nokuto de tuer le Comte, pour faire cesser ces orgies inutiles. Et l'Amazone était tout-à-fait d'accord pour stopper ces massacres qui n'avaient pas lieu d'être.
 Cependant, il y avait un problème majeur. La cible à abattre se trouvait en Oro. Nokuto avait prit le temps d'étudier les cartes de Ryscior maintenant qu'elle était installée sur la Verte, et le royaume d'Oro, c'était loin. Très loin.
 Voyant qu'elle hésitait et se préparait à refuser sa demande, Draken ajouta que cet Alden était impliqué dans des affaires à l'aspect très mafieux : trafic de poudre noire (l'Amazone avait appris que, pour une raison inconnue, le commerce de cette poudre à canon était maintenant interdit), corruption… et, surtout, il était le directeur d'une chaîne de zoos d'Amazones qui prenait de l'ampleur avec le temps. Un zoo d'Amazones ?! Quelle horreur ! Nokuto s'était forcée à ne pas frémir quand le vampire lui avait appris cette monstruosité.
 Alors la Tueuse, sans plus de réflexion, avait rassemblé ses armes, des provisions et de l'argent, et avait quitté la Verte aussitôt. La chasse était lancée.

 Et maintenant, elle était arrivée sur le territoire de sa cible. Ce n'était qu'une question de temps avant de tenir la tête du Comte entre ses mains. L'Amazone ne vivait pour l'instant que dans ce but, entièrement concentrée sur ce qu'elle avait à faire : tuer Alden Galaz'ar. Pour le bon déroulement de sa mission, elle devait rester objective, attentive, prête à tout. Il était dangereux. Très dangereux.

 Nokuto s'engagea d'un bon pas dans les rues de la première ville frontalière qu'elle avait atteint, au nord du royaume, et atteignit une auberge en quelques minutes. Sa priorité était de récolter le maximum d'informations, pour connaître les points forts et les points faibles de sa future victime, tout. Pour ne frapper qu'un seul coup, précis et fatal.
 Au moment de refermer la porte du bâtiment, Nokuto sentit un frisson lui remonter dans le dos. Quelqu'un l'observait, elle le sentait.
 Brusquement, elle tourna la tête et eu à peine le temps d'apercevoir une ombre disparaître en un clin d'œil dans une ruelle adjacente, trop rapidement pour qu'elle ne puisse distinguer quoi que ce soit. Qui ?... Draken, bien évidemment. Le vampire devait la suivre pour vérifier qu'elle faisait bien son travail. Quoi de plus normal ? La Tueuse espérait juste qu'il ne la gênerait pas lors d'un instant crucial.
 Elle referma complètement la porte sans prêter la moindre attention au nom de l'auberge, et entra dans la taverne enfumée. Elle possédait largement assez d'argent pour que les boissons coulent à flot et que les langues se délient. Si le Comte était aussi connu que l'assurait Draken, alors elle trouverait tous les renseignements nécessaires ici. Elle avait appris que les humains parlaient bien mieux en buvant de ce liquide répugnant qu'ils appelaient "alcool".
 Maintenant, il suffisait juste de savoir dénicher lequel de ces hommes hirsutes et à moitié saouls serait le plus enclin à une discussion.

 La nuit était déjà bien avancée quand Nokuto s'éclipsa de l'auberge. Elle alla se trouver une chambre dans un hôtel convenable afin de se reposer quelques heures.
 Le vieux barbu dans un coin du bar avait bien parlé une fois quelques verres de rhum engloutis. Et, certes, la Tueuse avait aussi dû lui promettre une nuit en échange. Promesse répugnante qui, bien sûr, n'avait pas été tenue.
 C'était un ancien garde du Comte, mais il avait reçu une blessure assez conséquente à la jambe et n'avait pu continuer à exercer correctement son travail. Expulsé, il venait boire pour oublier qu'il ne pouvait plus faire vivre sa famille.
 Or, avant de partir, il avait appris qu'Alden, lors de l'une de ses soirées sanglantes, avait repéré et adopté une magnifique créature avec un immense tatouage coloré dans le dos, et qu'il était à présent en train de lui faire visiter le royaume.
 L'ivrogne avait continué de parler assez longtemps, tenant bien l'alcool.
 Nokuto lui avait laissé un souvenir quelque peu douloureux quand, son récit terminé, le vieux avait approché d'un peu trop près ses paluches graisseuses de son corps. L'Amazone avait quitté l'auberge en le laissant se tordre de douleur sur le sol, tenant son entrejambe à deux mains. Cet homme sale avait fixé sa poitrine durant tout leur entretien.
 Les yeux bleu-gris de la Tueuse brillaient dans la nuit. Demain, elle partirait attendre le Comte dans son domaine. Elle attendrait qu'il rentre de son voyage de plaisance. Elle attendrait le temps qu'il faudra. Là-bas, elle pourrait récolter peut-être encore quelques autres informations plus précises, en interrogeant des domestiques.
 Alden Galaz'ar mourrait bientôt dans les bras de sa fille.
Mar 10 Mai 2016 - 19:56
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Draken Castelanos Galazar
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Vampire Solitaire
Draken Castelanos Galazar
La Lune venait à peine de se lever et d’abattre son voile noir sur Oro. Draken sorti de sa cachette ou il avait passé toute la journée. Il était revenu de la Verte il avait déjà quelques jours. Son entretien avec la tueuse, s’était bien passé. Elle avait fini par accepter le contrat sur la tête d’Alden Galaz’ar après quelques négociations. Au début elle avait hésité, la distance entre Oro et La Verte était assez impressionnant pour une jeune Amazone comme elle. Mais dès que Draken lui avait parlé du Zoo de l’Elfe Noir elle n’avait même pas fait semblant de réfléchir. La tête de cet Elfe Noir la ferait grandement se faire connaître, il était une pour ne pas dire la plus grande richesse d’Oro. Parfois durant le trajet il se demandait ce qui lui avait pris d’aller chercher une tueuse  pratiquement a l’autre bout du monde seules 2 réponses lui étaient venues a l’esprit : la première était qu’il se doutait qu’elle accepterait grâce ou plutôt a cause du zoo. La deuxième était que malgré le poison qui lui coulait dans les veines et l’avait transformé en vampire, il restait en lui une petite part humaine.

Draken après avoir remarqué que Nokuto était arrivée décida de la suivre afin d’en apprendre lui aussi sur cet Alden même s’il savait déjà le principal les grandes lignes. En plus s’il avait voulut interroger quelqu’un, cette personne aurait de suite remarqué ces yeux rouges et ses crocs dépassant de son sourire. Nokuto était rentrée dans une taverne et avait interrogé quelque ivrogne dont un se trouvait être un ancien garde d’Alden. Ses sens de vampire lui on aisément permit d’entendre l’interrogatoire tout en restant a l’extérieur de la Taverne. Après que Nokuto soit retournée se reposer Draken était parti en chasse.

Plus il en apprenait sur cet Elfe plus il l’appréciait et le détestait a la fois. Il trouvait qu’ils étaient presque pareil. Ils faisaient tout les deux couler beaucoup de sang mais pas pour les mêmes raison. Et celui qu’allait faire couler Draken sera bien plus utile.
Mer 11 Mai 2016 - 21:23
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Alden Galaz'ar
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Alden Galaz'ar
La beauté est une enchanteresse, et la bonne foi qui s'expose à ses charmes se dissout en sang.

William Shakespeare




[Terminé] [PV Draken, Alden, Shiumei] L'éternité ne dure qu'un temps 51562a10



L'Elfe Noir Alden Galaz'ar se trouvait présentement à Ormenith, petit bourg dans l'Est du Royaume d'Oro. Le Comte, ainsi que sa fille, furent reçu par le Duc d'Ormenith qui habitait un manoir un peu à l'écart de la cité. Le Duc demeurait l'un des laquais au service de l'Elfe Noir. Proxénète pour le compte d'Alden, co-proprio d'un réseau de contrebande et principal importateur et exportateur de tabac et de drogue dure en Oro et même au-delà de ses frontières, par delà la Mer Intérieure il se disait, le Duc Olivarès fit très bon accueil au père comme à la fille. Maître de neuf-cent esclaves, ils emplissaient son château plus encore que les moulins et les olives les champs d'Ormenith.

Le Comte se trouvait là, seul dans la chambre spacieuse avec le prostitué qu'il destinait à sa fille avant ue celle-ci ne s'enfuit, après lui avoir lancé un regard noir. Il avait choisit un garçon tout vêtu de blanc, exprès pour son premier sang.

Assis sur un fauteuil, fumant sur un support à narguilé, l'Elfe Noir laissait des silos de fumée blanches jaillir de ses lèvres, pas le moins du monde gêné par la situation. Le garçon aux cheveux blancs, debout au centre de la pièce n'avait pas bougé d'un centimètre. Le regard dans le vide, il attendait qu'on daigne l'utiliser à quelques fins utiles.

Alors le Comte décroisa ses belles jambes, nonchalamment, et s'approcha du prostitué. Il l'inspecta avec des gestes experts et rapides. Les yeux clairs, les traits fins, le cheveu lisse, le corps bien proportionné, le sexe long.

Le Comte tira de sous sa chemise une dague en lame de vif-argent dont la garde était cernée de diamants blancs. Il l'approcha du garçon puis déchira ses vêtement, lentement, sans se presser, du bout de sa lame.

« Je ne vais pas gâcher une si bonne marchandise, n'est-ce pas ? susurra-t-il à l'oreille du jeune homme en se léchant les lèvres.

Alors il posa sa main autour de son cou, et referma ses doigts. Il poussa le jeune garçon de joie, entièrement nu, jusque sur le lit et, toujours sa dague en main, vint se placer derrière lui. Alors il agrippa ses cheveux et le contraignit à se soumettre à son désir. De plus en plus violent dans ses gestes et ses élans, plus profond, l'Elfe Noir s'adonna durant plusieurs minutes à une débauche fort bien maîtrisée, se fichant comme d'une guigne des gémissements de douleur qu’étouffait dans les draps du lit son partenaire. Lorsqu'enfin son corps fut dégoulinant de sueur, et sans se retirer, Alden planta la pointe de sa dague en haut de la colonne vertébrale du garçon de joie, et entreprit de déchirer les chairs sur toute la longueur de celle-ci.

Sa jouissance décuplée, l'Elfe Noir sentit venir l'orgasme à l'instant où il fit tourner sa dague sur le cou du garçon et lui trancha la gorge.

Sans pour autant interrompre ses activités, il se fit au contraire encore plus pénétrant et plus violent, quand bien même ne se trouvait sous lui plus qu'un corps que la vie quittait lentement, un amas de chairs séparées en deux et des litres de sang rouges s'échappant à gros bouillons de son dos et de sa gorge !

Alors l'Elfe Noir se laissa aller au baiser de Filyon, et put se laisser rouler sur le lit, ses côtes posées contre celles de sa victime. Toujours en vie, le jeune garçon plongea dans le regard du Comte des prunelles emplies de souffrance et d'un appel à l'aide muet.

- J'...ai...m...al...

Alors Alden posa son index sur ses lèvres, et lui caressa la joue tendrement, sans le lâcher du regard.

- Chut... »

Il reprenait son souffle en assistant aux derniers instants d'agonie du garçon. Puis lorsqu'il expira, l'Elfe Noir l'embrassa, jouissant du vol de cette ultime inspiration. Enfin, il se déshabilla et se laissa retomber sur le lit, sa tête contre celle du mort.

Alden Galaz'ar ne se donnerait pas la peine d'aller chercher sa fille chérie. Elle reviendrait d'elle-même le trouver.
Lun 16 Mai 2016 - 0:20
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Nokuto
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Tueuse à Gages
Nokuto
 Nokuto arriva enfin au manoir du Comte De Galaz'ar au bout d'une journée sur le dos d'un étalon fougueux qu'elle avait loué pour peu. Elle venait de chevaucher en silence dans des bois verdoyants, apparemment la propriété d'Alden.
 Le bâtiment était construit de manière qu'il dominait de toute sa froide hauteur chaque arrivant. Le matériau sombre qui le constituait, inconnu de l'Amazone, dispensait une ambiance assez oppressante.
 La Tueuse, s'étant arrêtée un instant pour admirer la fine architecture du manoir, ne se laissa pas impressionner pour autant. Elle descendit de sa monture, lui donna une petite tape sur l'arrière train et la regarda s'éloigner au petit trot. Mieux valait ne pas laisser de traces de son passage. Puis elle entreprit d'effectuer un tour du domaine. Elle se fit discrète, il ne fallait pas qu'elle se fasse repérer.

 La végétation des jardins, luxuriante, était parfaitement entretenue. Alden était donc méticuleux, souhaitait que tout soit réalisé à la perfection. Une information de plus à retenir.
 Nokuto continua son exploration, cherchant une porte arrière, celle des cuisines par exemple. Elle se voyait mal escalader les murs pour atteindre sa cible, même si elle en avait sûrement les capacités.
 Enfin, elle entendit des voix. Elle s'arrêta à l'angle de ce qui lui semblait être l'aile Ouest, qu'elle venait de traverser. Passant sa tête, elle aperçut deux femmes en tablier sale qui discutaient, adossées à… la porte des domestiques ! Nokuto décida d'attendre que les servantes se retirent pour pouvoir entrer. Elle patienta, écoutant leur discussion. Peut-être pourrait-elle en apprendre un peu plus sur cet homme si mystérieux qu'était le Comte.

 -Aaah, quand-même Laura, tu trouve pas que, sans l'Maître, c'est plus agréable ici ? On vit pas en permanence sous la menace de subir sa colère ou… ou… ses envies, finit-elle en un souffle.

 -Chhht ! Imagine si on nous entendait ! Tu penses à ce qu'il nous ferait à son retour ? Brrr, j'en frissonne déjà…

 -Mais non... on est pas assez belles pour ses réceptions où il tue des filles, tu l'sais, sinon on s'rait déjà mortes hein !

 -Ah non! Parle pas de ça hein ! C'est trop horrible ! Profite plutôt qu'il soit pas là ! On peut sortir prendre l'air quelques minutes, alors on profite !

 Les deux domestiques continuèrent de parler à voix basse pendant encore quelques minutes, puis une voix les appela et elles retournèrent à l'intérieur.
 Nokuto patienta encore quelques instants avant de s'aventurer à découvert. Comme une ombre, elle glissa le long du mur, jusqu'à atteindre le battant de bois. Il était fermé, mais derrière on entendait des éclats de voix, des paroles échangées à voix basse, les bruits plus ténus de la cuisine. Il devait y avoir une salle remplie de majordomes, domestiques, servantes et cuisinières. Ce n'était pas le moment d'ouvrir la porte. La Tueuse décida d'attendre le soir, qu'il n'y ait presque ou plus personne.
 Elle s'éloigna un peu, et s'assit en tailleur au milieu d'un massif de fleurs éclatantes, rouge sang, dont elle ne connaissait pas l'espèce, en prenant bien soin de ne rien abîmer. Ainsi dissimulée dans la végétation avec ses habits sombres, elle sortit une poignée de fruits secs de sa besace et grignota en attendant le crépuscule. L'herbe était douce, une petite brise soufflait à travers les tiges des fleurs et les rayons du soleil qui filtraient à travers les feuilles vertes caressaient agréablement son visage. Si elle l'avait pu, Nokuto se serait endormie là, dans cet endroit improbable, recroquevillée dans ce buisson éclatant de santé.
 Mais elle ne pouvait pas. Elle devait faire le tri dans toutes les informations sur sa cible qu'elle avait récolté jusqu'ici.

 Tout d'abord, Alden Galaz'ar était riche. Très riche. Il possédait d'immenses terres, et son manoir était gigantesque, pour la jeune Amazone qu'elle était.
 De plus, d'après ce qu'elle avait compris, il avait tout le monde à sa botte. Les domestiques, et puis chaque personne qu'elle avait brièvement interrogée sur le chemin avait difficilement parlé, la voix tremblante de terreur. On lui avait parlé de ses mercenaires, et du pouvoir qu'exerçait sa simple présence sur la population. On lui avait raconté que, lors de son voyage autour du royaume avec sa fille – voyage duquel il n'était d'ailleurs toujours pas revenu, et d'après ses sources il se trouvait à l'Est d'Oro –, la foule se pressait autour de lui, tendant des bras chargés de présents. Pourquoi vénérer ainsi un simple être humain ? De plus, un homme aux activités totalement illégales ? Pourquoi n'était-il pas déjà en prison ou exécuté ? Nokuto s'était maintes fois posé ces questions, mais à présent, après avoir écouté ce dialogue entre les deux domestiques, elle avait compris. Le Comte De Galaz'ar faisait peur. Et tous lui étaient soumis, terrifiés à l'idée que son joug s'abatte sur eux. Cette constatation la dégoûta encore plus des humains. Ils étaient tous faibles et lâches, sans exception. La preuve, ce n'était ni un homme, ni une femme qui était venu la trouver pour s'opposer à Alden, mais un vampire ! Certes, lui-même n'avait pas osé se confronter en personne au Comte, mais c'était déjà une preuve de courage de venir la voir. Et maintenant, c'était à elle de débarrasser Ryscior de cet ignoble individu.

 Nokuto inspira et expira profondément, fermant les yeux à demi. Cette nuit, elle explorerait le manoir dans son ensemble, pour faire un repérage des lieux avant de passer à l'action. Elle avait appris qu'il fallait toujours préparer le terrain avant d'agir. Ainsi, on mettait toutes les chances de son côté, et on réussissait à tuer sa cible facilement.

 Si quelqu'un avait pu l'apercevoir, recroquevillée dans son buisson carmin, elle aurait offert un singulier tableau.
Lun 16 Mai 2016 - 13:41
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Shiumei Rokeinawa Galazar
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Comtesse Galaz'ar
Shiumei Rokeinawa Galazar
Une heure était déjà passée et elle partait encore loin. Mais plus les pas avançaient, se multipliaient et plus elle se rendait compte de son erreur mais maintenant, il était trop tard pour faire demi-tour.
En effet, dès qu’elle avait vu ce bois pour pouvoir se réfugier, se cacher de sa bêtise, elle avait foncée dedans mais sans penser au moment où elle devrait en sortir. Or, maintenant, le temps était passé et le soleil commençait petit à petit à aller se coucher, qu’elle, était encore perdu sans réel espoir de sortir. Pourquoi avait-elle voulu entrer dans ce bois ? L’adrénaline ? La colère ? La peur ? Ou peut-être un mélange des trois ? Cela, elle n’en savait rien. D’ailleurs elle n’en savait rien, comme qu’est les lieux où elle se trouvait en ce moment ? Était-il encore sauvage ? Pouvait-elle y croiser un prédateur ? Elle ne voulait en aucun cas le vérifier.
Elle regarda au sol puis derrière elle. Mais cela ne servait à rien. Comme le fait de ne pas bouger. Elle devait continuer d’avancer sans fléchir.
 D’ailleurs ces vêtements étaient bons à jeter, vu ce qu’elle avait traversé avec. Mais si elle continuait la route, elle devrait surement les garder. En tout cas, jusqu’à trouver mieux.
Mais ce n’était qu’un détail. Elle avait une forêt à affronter et chaque pas qu’elle faisait, l’un après l’autre, lui rappelait que l’heure tournait et qu’il ferait bientôt sombre et que ce serait le royaume de la lune qui prendrait place.
Et bien sûr, plus il faisait nuit, plus les bruits devenaient lourds. Avant quand on pouvait voir au loin, les bruits n’étaient qu’un détail mais maintenant, ils devenaient omni présent pour pouvoir se diriger. Chaque bruit était important. Du hululement de la chouette qui la fit sursauter de peur au bruit des branches bougeant à cause du vent. Ils allaient en s’intensifiant petit à petit, plus le noir gagnait les lieux et avec lui, la peur qui suivait ce monstre obscur.
Enfin, un bruit de feuille au sol se fit entendre, comme si elle était écrasée. Peut-être était le signe que quelqu’un avançait vers elle ? Un homme aux idées malsaines ou une bête sauvage avec une faim à satisfaire ? Ou peut-être n’était ce que le vent ou un rongeur passant par-là ? Il avait en effet de nombreux animaux vivant dans les forêts. Pourquoi serait ce obligatoirement une dangereuse ? Sûrement car la peur était là, présente, pesante sur ses épaules, comme si elle devait soulever un énorme coffre en marchant. Ou comme une entité joueuse et chaotique, prête à lui rappeler sa présence d’une tape discrète sur l’épaule, poussant à se retourner. Mais cette entité était dangereuse, prête à planter un poignard dans le cœur si on prenait le malheur de se retourner, de répondre à son appel. La fuite ne servait à rien contre elle car elle est dans toutes personnes, bien cachée et prête à surgir, à prendre le contrôle de l’esprit pour pousser aux actes les plus irréfléchis pouvant souvent goûter au baiser de la mort.
Et c’était dans cette ambiance plus que réjouissante que Shiumei avançait dans ces bois. Pas à pas dans un milieu qui n’était pas le sien. Et qui était bien dangereux. D’ailleurs il venait de lui rappeler par un cri direct. Le cri d’un loup à la pleine lune signifiant que c’était leur territoire, encouragé par d’autres cris, ceux de la meute.
Jeu 19 Mai 2016 - 21:01
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Draken Castelanos Galazar
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Vampire Solitaire
Draken Castelanos Galazar
La nuit venait de se lever sur son repaire de fortune. Caché au beau milieu de la forêt, là où personne ne serait assez fou pour aller le chercher. Il aimait le calme de cette endroit loin du bruit des villes, loin des problèmes, loin des gardes et des églises mais il était aussi loin de son garde-manger. Il profitait de ce moment de liberté ou le soleil ne lui créait plus de prison. Il regarda sa main et réfléchit sur ce qu’il était, on lui avait donné bien des noms, que ça soit durant sa vie d’humain ou après. Alors qu’il se parlait, il serra le poing et explosa de rire. Il était une bête ne vivant que pour tuer et être tué il ne pouvait absolument rien y faire. Il s’arrêta de rire pour afficher son sourire carnassier et marcha en direction d’Emmbör. Il pensait rendre visite à Nokuto en espérant qu’elle ait appris quelque chose qu’il ignorait, après tout à ses yeux elle ne servait qu’à ça, trouver des infos. Il ne lui faisait pas du tout confiance pour tuer Alden elle était bien trop faible, et ce plaisir lui reviendrait en même temps que celui de boire le sang de l’Elfe Noir.

Sur le chemin alors qu’il était encore dans la forêt il entendit grâce à son ouïe surdéveloppée une personne se déplacer à quelques centaines de mètres de lui ainsi qu’une meute de loup qui semblait avoir pris cette personne en chasse. D’abord il pensait laisser cette personne à son triste sort puis la perspective que cette personne soit rempli de ce liquide si précieux le fit changer d’avis. Il fonça en direction des bruits et fini par arriver. Il devait y avoir une meute d’environ 6 loups prêt à sauter sur leur victime. Il monta en haut d’un arbre afin d’avoir une vue dégagée, les loups étaient en cercle autour d’une fille. Il observa la victime et s’apprêtait à sauter sur le premier loup mais s’arrêta au dernier moment, cette fille… elle ressemblait parfaitement à la description qu’avait fait l’ivrogne à Nokuto en parlant de la « Fille » d’Alden. Son sourire qui avait disparu sous une expression de stupéfaction réapparu. Et il sauta sur le premier loup auquel il écrasa la tête avec son pied, il dégaina ensuite sa dague et son épée toutes les deux cachées sous son manteau, et fonça sur les autres loups qu’il repaira et tua avec une grande facilité. Ils ne devaient pas s’attendre à se faire attaquer par un vampire.

Après le massacre Draken rangea ses armes sous son manteau et se rapprocha de la fille
« Bonjour, jeune fille vous allez bien ? »
Dim 22 Mai 2016 - 11:49
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Shiumei Rokeinawa Galazar
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Comtesse Galaz'ar
Shiumei Rokeinawa Galazar
Apeurée, elle commença à reculer doucement, d'un pas lent, mais pas dicté par une intelligence exceptionnelle dans ce geste, mais par la peur qui la tétanisait. Ces muscles étaient aussi rigide que de la pierre, l'empêchant d'aller bien vite.
Si quelqu'un pouvait voir ses yeux juste à ces instants, il pourrait voir ce spectacle défiler. Le sang qui giclait dans des traits secs, volant comme si une fée leur avait ordonnée de danser de manière folle avec cette inconnue, pour ensuite tomber au sol comme si rien ne s'était passé et laisser ainsi la place au suivant de rejoindre le mouvement. Ce spectacle imprimé sur sa rétine et dans son esprit, de manière tellement forte que même la terre ne tournait plus à cette instant, en tout cas pour Shiumei.
Comment des hommes pouvait créer un chef d'oeuvre, mais surtout l'apprécier au vue de son sourire, en faisant des choses aussi horribles? Jouer avec la vie d'autres? Même la chance ne jouait en rien là dedans.
Mais au fond d'elle même, même si cela la questionnait, cela ne la choquait pas plus, elle voyait en ce danseur, une autre personne. Du trait pour trait, dans cette façon d'être, de se battre, de sourire, elle voyait son "père". Comme si un seul ne lui suffisait pas, les dieux lui en envoyaient un deuxième.
Puis d'un mouvement sec, il rangea ses armes, comme si rien ne s'était passé et il n'était pas fautif, et d'un regard perçant, digne à faire fuir n'importe qui, tout en s'approchant, il dit:

- Bonjour, jeune fille vous allez bien ?

Elle le regardait dans les yeux, toujours dans cette peur qui la tétanisait. Elle voulait fuir, loin de cette homme, loin de tout. Chaque événement, s'accumulait en elle, mais il avait pourtant tous l'impression de se suivre, comme si une multitude d'engranages fonctionnait pour arriver à un résultat final titanesque, mais lequel? Et était-il indispensable?

Puis après un léger moment de silence où à chaque fois, cette homme s'avançait vers elle, lentement, tel un homme s'approche d'une biche, apeurée de sa présence mais incapable de bouger tellement la peur était grande, elle arriva à sortir quelque mots:

- Oui... Je vais... bien.

Elle essayait de lutter au fond d'elle même. Cet homme n'était pas là pour lui faire du bien, ou alors sa manière d'être ne collait pas avec son image. Elle devait fuir, le plus vite possible. Même la forêt pensait comme elle. Depuis le moment où cet homme était apparu et avait massacré cette meute, la forêt était comme morte, en même temps qu'elle. Le silence parfait avec comme seul bruit, le bruit des pas, celui de cet homme.

Puis en réfléchissant contre quoi elle luttait réellement, une réponse lui vint: ne luttait-elle pas contre la peur de ses massacres? Donc n'était ce pas sa faiblesse à les accepter sa cause? Était-elle juste faible et bête? Comme si elle pouvait 30 secondes penser que même si elle voulait y faire quelque chose, cela changerait quelque chose. D'ailleurs la seule fois où elle l'a empêché, c'est en tuant. Elle se rendait compte qu'elle se mentait depuis le début. Elle avait la même chose que ce que son père faisait. Tuer. Même si ce n'était pas pour les mêmes raisons, le geste était le même. La mort venait quand même cueillir les personnes touchées.
Le problème était sa façon de pensée, et elle venait de s'en rendre compte, en voyant cet homme. Son père aurait-il raison au fond dans ses actes? Elle n'en était pas sur mais elle le pensait quand même.
Et c'est suite à ce flux d'idée et d'émotion forte qui dura à peine un court instant, qu'elle se mit à tomber à genoux et que les larmes coulèrent doucement sur ses joues, pas des larmes de tristesse ou des larmes de peur, des larmes pleines de sa façon de pensée, jugée faible par elle même, qu'elle décidait de laisser partir. Elle n'en voulait plus.
Elle voulait être forte. Elle devait être forte. Sinon sa vie ne serait pas une perfection comme elle l'était.
Mer 25 Mai 2016 - 20:57
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Draken Castelanos Galazar
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Vampire Solitaire
Draken Castelanos Galazar
Draken souriait toujours face à la fille d’Alden.
- Oui... Je vais... bien.
Elle était magnifique uniquement éclairée par les lueurs de la lune, mais ce charme était sans effet sur le vampire, lui ne rêvait que de sang et pas de femme.
La fille tomba soudainement sans raison apparente et commença à pleurer. Draken s’approcha un peu plus d’elle en essuyant le sang qui avait giclé sur son visage d’un revers de la main et se baissa à son niveau. Il réfléchit quelques instants, maintenant qu’elle était juste devant lui il ne savait pas à quoi elle pourrait lui servir. Il avait bien certaines idées comme par exemple celle de reprendre contact avec « un vieil ami » mais faire ça le mettrait en danger en même temps que toute la ville. Il lâcha un soupir et tendit sa main qui n’était pas couverte de sang à la fille pour l’aider à se relever.

- Allez suis moi je vais t’amener chez une amie, elle vit à Emmbör. Tu vas pouvoir te reposer chez elle et tu y seras en sécurité que ça soit d’une meute de loup d’un vampire ou même de ton père, Alden. Et oui je sais qui tu es mais je ne travaille pas pour ton père et je ne t’apporterai pas à lui sauf si c’est ton souhait… tu peux me faire confiance.
- Vous pouvez rêver pour que je vous suive. Autant rester ici que de suivre. Je suis pas folle.
- Très bien reste seule ici alors â tes risques et périls. Que les loups te dévorent.
- Cela ne changera rien pour moi. Mes chances de survie sont plus élevés sans un taré comme vous.

Draken se releva et reparti en direction d’Emmbör. Il avait une idée derrière la tête mais avant ça il devait aller voir l’Amazone. Il l’avait vu rentrer dans une auberge après la soirée qu’elle avait passé à interroger des ivrognes elle devait sûrement y passer la nuit. Draken s'y rendit et rabattit sa capuche sur sa tête pour cacher au mieux sa nature de vampire. Il s’approcha de ce qui semblait être le propriétaire. Le propriétaire était accoudé derrière son bar à contempler la salle pleine de clients et ne remarqua le vampire que lorsqu’il lui adressa la parole.
- Bonsoir mon cher. Une de mes amies réside dans cette auberge j’aimerai avoir la clé de sa chambre. Si ça ne vous embête pas.
- Qu’est ce qui me fait dire que c’est votre amie ?
- Absolument rien je vous l’accorde. Et d’ailleurs ce n’est pas mon amie. Mais êtes vous assez idiot pour empêcher un homme du grand Comte de Galaz’ar d’exécuter les ordres que son maître lui a confiés ?
- euh… Oui je vous donne de suite la clé. Mais si je peux me permettre pourquoi n’êtes-vous pas habillé comme ces autres gardes ?
- Je suis là pour une mission de la plus haute importance et cette mission doit aussi rester secrète. Ça ne serai donc pas de trop de vous mettre en garde. Si j’apprends que vous avez dit la moindre chose sur moi. Vous êtes mort. C’est bien clair ?
- Oui très clair.
Draken saisit la clé que lui tendait l’aubergiste et dit avant de monter à l’étage « avec les salutations du Comte mon brave ». Arrivé dans la chambre il se rendit compte qu’elle était vide. Nokuto était sûrement partie à la pêche aux infos alors il s’installa tranquillement sur une chaise et la plaça non loin de la fenêtre, il attendrait Nokuto ici.
Jeu 2 Juin 2016 - 17:23
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Nokuto
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Tueuse à Gages
Nokuto
 Un voile sombre piqueté d'étoiles s'étendit sur Ryscior tandis que la brise se fit plus fraîche. Les feuilles du massif de roses bruissèrent, sortant Nokuto de la torpeur dans laquelle elle était plongée. C'était pour elle une forme de sommeil, en tous cas un moyen efficace de reprendre des forces tout en restant attentive à son environnement.
 L'Amazone ouvrit des yeux aux pupilles dilatées par la noirceur de la nuit qui venait de tomber brusquement et regarda autour d'elle. On n'entendait aucun bruit autre que ceux de la nature, les jardiniers qui étaient passés non loin d'elle tout-à-l'heure avaient terminé leur travail de taille sans la remarquer le moins du monde, puis ils étaient rentrés.
 Il était temps.

 Nokuto s'extirpa tant bien que mal du buisson, sa grande taille la désavantageant quelque peu. Une fois debout, elle s'étira copieusement, détendant ses muscles ankylosés, faisant craquer ses articulations. Puis elle arrangea sa longue chevelure en une tresse sombre qui lui descendait jusqu'aux hanches, pour plus de praticité. Ce qu'elle s'apprêtait à faire serait assez délicat, mieux valait ne pas risquer une erreur à cause d'une simple mèche coincée dans un gond de porte. La Tueuse aurait pu choisir de couper ses cheveux, mais elle y tenait trop. Depuis sa naissance, elle ne les avait jamais coupés. Ils étaient une forme de fierté pour elle qui ne possédait presque rien.

 Il fallait qu'elle sache où se trouvait exactement la chambre du Comte. Quand il rentrerait de son voyage, elle l'attaquerait dans son sommeil, pour éviter une confrontation directe qui pourrait lui être fatale.

 Elle vérifia que les lanières de sa besace n'étaient pas usées, inspira un grand coup, puis s'approcha de la porte des domestiques. Collant son oreille contre la porte, elle en déduisit qu'il n'y avait plus personne car le silence régnait.
 Avec le plus grand soin, elle tourna la poignée. La porte s'ouvrit sans grincer, les gonds étaient parfaitement huilés. Si toutes dans le manoir était aussi soignées, cela ne devrait pas poser de problèmes.
 Elle pénétra dans la pièce et referma la porte.

 Les cuisines étaient gigantesques. La salle dans laquelle Nokuto venait d'entrer était immense, longue d'une trentaine de mètres au moins, bordée de part et d'autre par des fourneaux, des armoires, des plans de travail, des bassines emplies d'eau propre, des bacs grillagés débordants de victuailles toutes plus colorées et riches les unes que les autres. Une interminable rangée de tables séparait la pièce en deux. Elle était couverte d'ustensiles de cuisine de toutes sortes, de la marmite au couteau de boucher, de la simple fourchette à la plus énorme des louches… Tant de moyens impressionnèrent la jeune Amazone.
 Disposées à intervalle régulier, des portes en bois couraient sur les murs. La Tueuse s'approcha de l'une d'elles et l'entrouvrit. C'était le séchoir. Des dizaines, des centaines de morceaux de viande étaient suspendus au plafond, rangés sur des étagères, et il y avait même des bacs emplis de glace pour préserver des pièces de gibier entières.
 À la vue de tant de viande, Nokuto eut la nausée. Elle était végétalienne, et voir autant de morceaux d'animaux morts la dégoûta. Les humains étaient réellement des barbares.
 Elle ressortit de la pièce, prit le temps de se calmer. Elle était décidément bien nerveuse pour une simple mission de reconnaissance. Ou alors…
 Non. Elle n'avait pas peur de ce Comte de malheur. Il ne méritait que du mépris. Il séquestrait ses sœurs. Il tuait des jeunes filles innocentes. Il ne pouvait être que méprisable.

 L'Amazone traversa la pièce en grandes enjambées, ses yeux fouillant les moindres détails qui seraient intéressants à retenir. Cette salle contenait de nombreuses armes et cachettes. Et surtout, il y avait une sortie vers l'extérieur si jamais elle était pourchassée.
 Enfin, elle arriva devant une grande porte à double battant, aux hublots en verre. C'était une opportunité pour jeter un coup d'œil avant de sortir, ce qu'elle ne manqua pas de faire.

 Devant elle s'étendait une immense cour. La traversant de part en part, une longue allée pavée bordée de statues blanches amenait à une autre grande porte. Peut-être la salle à manger. Oui, c'était logique. Les domestiques traversaient avec les plats jusqu'à là-bas, puis revenaient ici. Cela permettait aux convives de ne pas être dérangés par le bruit des cuisines.
 Le long du chemin pavé, une pelouse immaculée, d'un vert éclatant, couvrait tout le reste du sol de la cour. Cette mer de verdure était parcourue de chemins de pierre qui serpentaient jusqu'à des petits bosquets, des massifs de fleurs multicolores, des bancs au bord de bassins d'un bleu indigo magnifique. Ici et là, des fontaines dorées projetaient de l'eau cristalline à plusieurs mètres de haut. La lueur argentée de la lune faisait scintiller ces milliers de gouttelettes. On apercevait aussi une grande volière dans laquelle voletaient des oiseaux exotiques de toutes sortes. Nokuto pensa qu'il s'agissait peut-être d'oiseaux importés de sa Jungle, mais elle ne pouvait pas en être sûre d'aussi loin. Quand Alden Galaz'ar serait mort, elle les délivrerait. Pour l'instant, elle devait se concentrer sur un problème plus contraignant.

 La cour était entourée par de hauts murs à créneaux, et sur le chemin de ronde patrouillaient une dizaine de gardes armés d'arcs et d'arbalètes. Dans le jardin, bien que ce soit la nuit, des esclaves vêtus de toges blanches faisaient la chasse aux feuilles mortes, lustraient le bois verni des bancs, astiquaient les statues en marbre de femmes nues qui bordaient le chemin principal. Deux soldats gardaient aussi la porte de ce que l'Amazone supposait être celle de la salle à manger.
 Comment allait-elle passer sans se faire repérer ?
 En désespoir de cause, elle fouilla dans sa besace. Des fils de fer, un rouleau de corde de quinze mètres, une dague, une lime, un pied de biche, des bandages, une boîte remplie de fruits secs, une gourde, de la ficelle, un grappin à accrocher au bout de sa corde,… La Tueuse étala tout son matériel sur le sol carrelé et fixa ses possessions intensément. Son esprit tournait à cent à l'heure.
 Tout cela ne lui inspirait rien. Il fallait qu'elle trouve autre chose. Elle s'accroupit, le front contre ses genoux, et resta prostrée quelques instants.
 Et soudain elle sut comment elle allait faire.

 Une des portes à double battant des cuisines s'entrouvrit sans un bruit, vers l'intérieur, et resta ouverte. Un esclave, qui était en train d'arroser un massif de tulipes, jugea ce mouvement suspect. Il posa son arrosoir et se rapprocha de la porte à petits pas hésitants. Il passa sa tête dans l'ouverture et eut juste le temps d'entamer la phrase "Il y a quelqu'…" avant que des mains ne se saisissent de son cou fermement pour le tirer brusquement vers l'intérieur tandis que la porte se refermait. Il put entrapercevoir une silhouette sombre avant que ses cervicales craquent et que son corps devienne un poids mort. Il s'effondra.

 Nokuto vêtit la toge blanche avec beaucoup de mal, s'empêtrant dans le voile de deux mètres. Finalement, elle y arriva et travailla un peu les plis du drapé pour dissimuler les formes de ses armes, puis observa le travail. Ça passerait.
 Puis elle posa les yeux sur le corps dénudé au sol. Ce jeune homme avait un corps parfait et magnifique, une peau lisse sans imperfections, très propre. Alden choisissait bien ses esclaves.
 Il fallait qu'elle le cache. Et qu'elle le cache bien. Si il venait à être découvert, elle ne jouerait plus de l'effet de surprise.

 L'Amazone grimaça en soulevant la pièce de viande, et poussa un râle de soulagement quand elle réussit à déposer la biche dans le bac de glace.
 Elle était retournée dans le séchoir, à contrecœur, pour y cacher le cadavre. Il était maintenant dissimulé sous les glaçons et le gibier. Invisible. On ne le retrouverait pas avant un bon bout de temps, et de plus il ne pourrait pas se décomposer dans le froid. Personne ne serait donc alerté par l'odeur.
 La jeune fille se retint de vomir à ces pensées peu ragoûtantes. Il était temps de continuer. Elle avait déjà perdu assez de temps.

 Elle réussit à sortir dans la cour sans que personne ne s'en aperçoive. Apercevant l'arrosoir abandonné là quelques instants plus tôt par sa victime, elle s'en saisit et commença à arroser les plantes. Petit à petit, elle se déplaçait de fleurs en fleurs, progressant lentement mais sûrement vers la porte opposée. Elle avait recouvert sa tête d'un pan de sa toge et gardait les yeux baissés en permanence, essayant de dissimuler au maximum son visage. Elle avait enlevé son foulard pour plus de discrétion.
 Enfin, au bout d'un temps qui lui parut interminable, Nokuto se retrouva à quelques mètres à peine de son but. Deux gardes étaient postés de part et d'autre des battants en bois sombre et vernis.

 Sans doute s'était-elle approchée d'un peu trop près, toujours est-il que l'un des deux hommes l'interpella :

 - Que veux-tu, esclave ?

 L'Amazone ne mit qu'une fraction de seconde à répondre, jouant le tout pour le tout.

 -Je dois aller arroser les plantes dans la salle du banquet, hasarda-t-elle.

 Si la chance était avec elle, derrière cette porte se trouvait la salle du banquet, dans laquelle se trouvait des plantes. Cela faisait quand même une bonne dose de hasard.
 Et pourtant.

 -D'accord, vas-y, répondit le garde.

 Et il lui ouvrit la porte. Nokuto se força à ne pas écarquiller les yeux de surprise. C'était tellement gros ! Comment son mensonge avait-il pu passer ainsi ?
 Ne croyant en aucun dieu, elle en déduisit que seule la Chance l'avait aidé et s'empressa d'entrer. La porte se referma derrière elle.

 Elle ne s'attarda pas sur la démesure de la pièce, sur sa décoration toute d'or, d'argent, de marbre, d'ivoire et de pierre sculptée. Elle avait déjà perdu suffisamment de temps.
 Elle balaya donc la salle d'un regard précis. Une dizaine de portes donnaient on-ne-sait-où, et un mur complet était ouvert sur un escalier blanc et brillant, très large. Sur le bord de chaque marche, dans des pots ornés de bas-reliefs splendides, trônaient des arbustes de toutes formes, toutes tailles, toutes couleurs. L'Amazone comprit donc où étaient les plantes qu'elle était censée arroser, et s'en approcha, faisant mine de soigner les feuilles d'un bonsaï.

 Non loin, un homme avec une cape en peau de loup la surveillait, tandis que des gardes –encore- patrouillaient dans le couloir en haut de l'escalier. Nokuto attendit qu’ils s’en aillent, gravit les marches une à une, puis quand elle se trouva assez haut pour ne plus être dans le champ de vision du garde loup, elle couru jusqu'en haut le plus silencieusement possible.
 L'escalier menait à un grand et large couloir, parcouru de portes de chaque côté. L'Amazone ouvrit la première et s'y engouffra sans un bruit.

 Elle se trouvait à l'extrémité d'une allée assez lumineuse, éclairée par la lumière argentée de la lune qui passait par de grandes fenêtres en verre. Mais au lieu des chandeliers ou des candélabres habituels, ce qui servait de torches ici étaient des croix blanches, en ivoire. Crucifiés sur chaque croix, ce qui semblait être d'anciens elfes, morts depuis longtemps, recouverts de résine et de cire.
 Nokuto se retint de pousser un cri d'horreur et traversa ce couloir en courant, pour quitter cet endroit macabre au plus vite. Elle passa devant les visages figés, parfois la bouche encore ouverte sur les supplices de la mort, les yeux vides qui semblaient la fixer. Elle s'imagina que d'un coup, tous allaient descendre de leur croix et lui sauter dessus, tels des zombies.
 Elle arriva enfin au bout de l'allée, ouvrit et ferma brusquement la porte. Essoufflée, choquée, elle se laissa glisser au bas du battant de bois.

Se remettant lentement de cette vision rebutante, elle observa ce qui l'entourait et se rendit compte qu'elle était dans une antichambre, richement  décorée. Il n'y avait personne, elle décida donc de se changer rapidement. Elle cacha ensuite la robe blanche derrière un fauteuil de velours, et se préparait à pénétrer dans la pièce suivante quand la porte tourna sur ses gonds.
 Elle eut juste le temps de plonger derrière un divan.

 Deux hommes, comme celui au loup qu'elle avait vu tout-à-l'heure, vinrent s'asseoir sur le canapé. Nokuto retint son souffle. Que se passerait-il s’ils la remarquaient ? Et quelle était donc cette élite si mystérieuse ? Elle avait vu des gardes en armure, des esclaves en robes blanches, des domestiques en habits colorés, mais qui étaient donc ces hommes à la cape de loup ?
 Elle fut interrompue dans ses pensées par la discussion qu'entamèrent les deux hommes.

 - Quand rentre le maître ?

 - Bientôt je crois. Il finit de faire visiter le pays à sa fille. En attendant, il est de notre devoir de veiller à ce que tout se passe bien ici.

 Nokuto faillit s'étouffer de frayeur. Un pan de la robe d'esclave dépassait de sous le fauteuil, exposé à la vue de tous ! Même si le drap, de la même couleur que le damage blanc du sol, n'était pas d'une couleur voyante, si jamais l'un des deux hommes venait à le voir…

 - Et bien alors, qu'est-ce qu'on fait là à se reposer alors qu'on devrait partir faire une ronde ?

 - Je te rappelle que je suis ton supérieur, Athor. Donc tu te calmes, on va garder la porte d'entrée de la chambre du maître. Et ne me fais plus jamais de remarques de ce genre.

 L'autre grommela, et ils se levèrent. Nokuto commençait à se sentir très mal, à force de ne plus respirer. Elle laissa donc s'échapper une petite inspiration de ses lèvres.
 Celui qui se nommait Athor s'arrêta net, la main sur la poignée de la porte. Il se retourna, huma l'air. L'Amazone, couchée derrière le divan, se figea, les yeux écarquillés, n'osant plus faire un geste. Pourvu qu'il ne la trouve pas, pourvu qu'il ne la trouve pas…

 - Qu'est-ce que tu fais ? Il n'y a rien ici. Viens.

 Athor suivi son supérieur sans rechigner, mais jeta un dernier regard suspicieux dans la pièce avant de refermer la porte. Leurs pas se firent de moins en moins distincts, puis on ne les entendit plus.
 Pourtant, Nokuto ne se releva pas et ne bougea pas d'un pouce. Elle connaissait cette ruse, elle s'était déjà fait prendre.

 Elle avait raison.
 La porte se rouvrit d'un coup, et les deux hommes-loups pénétrèrent dans la pièce brusquement. Ils parurent déçus quand ils virent qu'il n'y avait personne, Athor se vit foudroyé par un regard de reproche, et ils repartirent, pour de bon cette fois-ci, se planter derrière la porte pour surveiller le couloir aux crucifiés.

 Nokuto se redressa, inspirant et expirant profondément. Elle n'était pas passée loin de se faire repérer. Elle s'étira, soulagée. Les deux hommes avaient dit qu'ils allaient garder la porte, et pourtant ils avaient fait semblant de partir. Cela lui avait mit la puce à l'oreille.
 Elle s'empressa de mieux dissimuler la robe d'esclave, et se dirigea vers la porte de ce qui était apparemment la chambre du Comte. Elle avait enfin atteint le but de son exploration, non sans peines, certes, mais assez rapidement au vu de la taille du manoir. Il fallait que la Chance continue à être de son côté.

 La salle était au moins aussi grande que celle du banquet. Au centre se trouvait un immense lit blanc entouré de voiles de soie transparente. Les murs, en ivoire, étaient chargés de toutes sortes de tableaux et de fresques, de grandes peintures représentant des femmes nues. Le mobilier était aussi très riche : des fauteuils en velours bordeaux, des armoires et des bureaux en bois de chêne verni… Certaines fenêtres étaient même garnies de vitraux, tandis que les arcs du plafond et les rainures étaient recouverts de feuilles d’or.
 Nokuto resta ébahie devant tant d’abondance. Comment pouvait-on dormir dans une chambre aussi spacieuse, aussi chargée de dorures, dans un lit aussi grand ? L’Amazone voyageuse qu’elle était ne comprenait pas ce goût du luxe.
 Elle remarqua quelques ouvertures masquées de rideaux pourpres dans un mur, et s’en approcha. Jetant un coup d’œil à l’intérieur, elle s’aperçut qu’Alden possédait en plus des termes et des latrines privées !

 Après une exploration relativement minutieuse des appartements, sans toucher à rien de peur de laisser des traces, Nokuto revint dans la chambre et s’approcha des fenêtres. Elle jeta un coup d’œil en contrebas. Les trente mètres ne la firent pas vaciller, seul comptait le problème que posait une telle hauteur. Il lui faudrait trouver une corde plus longue à laquelle accrocher son grappin.

 Elle parvint à ouvrir une fenêtre. Alors, elle fouilla dans sa besace, et en sortit un minuscule rectangle de bois sombre. S’en servant comme d’une cale invisible, elle bloqua la vitre entrouverte de seulement quelques millimètres. Une ruse presque indiscernable. Et, si jamais Alden venait à ouvrir puis fermer cette fenêtre, en la refermant il ne se rendrait pas compte qu’en vérité elle était encore ouverte.
 Cette astuce permettrait à la Tueuse de pénétrer facilement dans la chambre de l’extérieur, quand l’heure serait venue.

 À présent que son travail pour cette nuit était terminé, il lui fallait trouver un moyen de ressortir du manoir sans se faire repérer. La porte par laquelle elle était venue était maintenant gardée par les hommes-loups, et les fenêtres à trop longue distance du sol. Quoique…

 En se rapprochant des vitres, Nokuto estima la distance. Elle avait quinze mètres de corde, et il était totalement inenvisageable qu’elle saute les quinze mètres restants. Il ne fallait pas risquer une bête entorse.
 Observant de plus près, l’Amazone se rendit compte qu’une fine corniche courait le long des fenêtres, jusqu’à rejoindre les briques lisses d’un toit en pente, sur la droite.
 Elle n’hésita pas longtemps.

 L’Amazone se hissa sur le rebord de la fenêtre, puis plaça précautionneusement ses pieds. Quand elle fut bien sûre de ses appuis, elle se redressa. Plaquée contre la paroi, debout au bord du vide, elle réussit à refermer soigneusement la fenêtre. Ses muscles tremblaient, son corps entier était soutenu pas la pression de ses orteils. Elle évalua la distance qu’elle avait à parcourir jusqu’au toit, puis, lentement, très lentement, avança un pied. Elle le posa un mètre plus loin, et entreprit de ramener l’autre au même niveau.
 Nokuto continua ainsi sur encore une dizaine de mètres intensément éprouvants, puis enfin elle prit son élan et sauta, usant de ses dernières forces.
 Elle atterrit peu gracieusement sur les tuiles et s’écorcha un peu les genoux. Mais elle avait réussi. Elle se laissa aller un instant contre la surface solide et fraîche, les yeux perdus dans les étoiles. Cette nuit était la plus excitante de toute sa vie.

 C’est le sourire aux lèvres qu’elle se redressa, glissa jusqu’au bord du toit, déroula sa corde et descendit en douceur. Elle dut se laisser tomber sur cinq mètres à la fin, mais ce n’était rien pour sa condition d’Amazone. Elle rangea son matériel, jeta un dernier coup d’œil conquérant à la masse sombre du manoir qui la dominait, puis rentra à l’auberge. Sa chambre et un long repos bien mérité l’attendaient.

 Elle était prête pour le retour d’Alden.
Mar 7 Juin 2016 - 20:32
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Draken Castelanos Galazar
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Draken Castelanos Galazar
La Lune continuait son chemin dans le ciel pendant que Draken attendait l’Amazone. Il s’était confortablement assis sur une chaise face à la fenêtre en observant les allées et venues des quelques personnes encore dehors à cette heure-là.
Il ferma les yeux et se concentra sur son ouïe pour savoir ce qu’il se passait dans l’auberge à l’étage en dessous. Apparemment Nokuto venait de rentrer et de récupérer ses clés, elle avait sûrement dû repérer la tête apeurée de l’aubergiste. Draken entendit aussi que Nokuto avait posé une main sur la garde d’une de ses dagues en même temps qu’elle actionna le mécanisme de la poignée.
- Qu’est-ce que tu fais là ?
- Oh ne le prend pas mal. Je suis juste venu voir comment se déroulait notre... petite affaire.
Nokuto eut l’air de se calmer. Elle lâcha son arme en refermant la porte, puis s'adossa au mur, en face de Draken.
- Je rentre d'un repérage du manoir de la cible. J'ai préparé le terrain pour le jour J. Il faut à présent juste attendre le retour du Comte.
- Et tu penses que ta préparation te permettra de le tuer sans imprévu ?
- Oui. Pas de confrontation directe, il mourra dans son sommeil.
- J'ai un mauvais pressentiment mais soit. Et que comptes-tu faire de sa fille ? Je te demande ça parce qu'en venant je l'ai croisé seule dans la forêt. Et si tu veux mon avis elle n'y survivra pas longtemps.
- Tu veux que je la tue aussi ?
- Non mais je me disais que peut-être tu pourrais à la fois la sauver et à la fois tuer Alden. Et ne te méprends pas si je te parle de la sauver c'est uniquement pour qu'elle puisse nous rapprocher de cet Elfe une bonne fois pour toutes. Et oui j'ai un plan si c'est la question que tu te posais.
Elle resta silencieuse un instant, marcha jusqu’aux fenêtres et observa les étoiles.
- En quoi consisterait ton plan ?
Draken sourit en observant Nokuto.
- Il faudrait que tu trouves un homme assez riche avec de beaux habits mais assez peu surveillé pour le tuer sans qu'on ne le remarque. J'utiliserai ces habits pour pouvoir me rapprocher d'Alden et lui proposer de lui ramener sa fille. S'il accepte on retrouve sa fille on lui ramène et on le tue. S'il refuse je veux bien qu'on fasse à ta manière. Qu'en penses tu ?
Nokuto prit le temps de réfléchir quelques instants, puis se tourna face à Draken.
- Alden a l'air extrêmement intelligent. Je ne pense pas que ta ruse pourrait fonctionner... Je préfère ne pas risquer de perdre l'avantage. Pour l'instant, nous jouons de l'effet de surprise, car Alden ne sait pas encore qu'il est menacé. Alors que, si ton plan échoue, nos chances de l'emporter seront bien moindres. Si je venais à faillir et que le Comte me tue, alors tu pourras tenter ton idée. Cela te convient-il ?
- Très bien. Je suppose que tu n'as pas besoin de mon aide pour ton plan. Alors je vais partir préparer le mien.
Nokuto fronça les sourcils :
 - Tu douterais de moi ?
Draken se leva de sa chaise et s'avança jusqu'à la porte de la chambre.
- C'est exactement ça. Mais ne te sens pas vexé je n'ai confiance en personne.
-Dans ce cas, pourquoi avoir fait appel à moi ? Pourquoi tu ne t'en es pas chargé toi-même ?
- Parce que tu me fais penser à moi quand j'étais encore... un humain.
- Que veux-tu dire ?
- J'étais moi aussi un tueur et moi aussi je cherchais a me venger de certain homme.
- Je ne souhaite pas me venger, moi. Je ne fais que mon travail. Et généralement je le fais bien. Alors tu n'as pas de raison de douter de moi.
Draken sorti de la chambre en lâchant « Il ne suffit pas de vouloir pour y arriver. Crois moi... ça ne suffit pas. Je te laisse 2 jours pour tuer Alden à partir du jour de son retour. Si ce n'est pas fait je passerai à mon plan. » . Après cette phrase Nokuto resta silencieuse et laissa le vampire partir. Draken descendit les escaliers et alla voir l’aubergiste en s’excusant d’avoir été menaçant mais que le travail l’exigeait. Il discuta avec lui quelques instants et en profita pour qu’il lui parle des plus grandes richesses de la ville en prétextant qu’il venait d’arriver.L’aubergiste lui parla de plusieurs personnes mais une seule attira son attention, un certain Sir Tobias vivant dans une maison non loin de là et que très peu gardée. D’après l’aubergiste cela faisait quelque temps maintenant qu’il était resté enfermé chez lui apparemment à cause de la mort de sa femme. Draken remercia l’aubergiste en lui donnant une pièce d’or et partit en direction de la maison de ce cher Sir Tobias.
Draken arriva devant la maison et vérifia que sa capuche était bien en place avant de se concentrer sur ce qu’il entendait. Il devait y avoir seulement 5 personnes dans cette maison, sûrement 4 gardes et sa cible. Il sortit sa dague et la cacha repliée derrière son bras et rentra dans le jardin par l’entrée principale mais fut stoppé au bout de quelques mètres par 2 gardes.
- Désolé c’est une propriété privée vous n’avez rien a faire ici.
- Ne vous inquiétez pas ça ne sera pas long je suis juste venu pour vous tuer.
Draken profita de la stupeur des gardes pour en égorger un d’un geste ample de son bras armé avant qu’il n’ait le temps de faire le moindre bruit. Le deuxième eut juste le temps de dégainer son épée qu’il reçu le même traitement que son collègue. Les deux cadavres s’écroulèrent au sol tandis que le vampire avançait vers la porte. Il l’ouvrit calmement mais sans essayer de ne pas faire de bruit. Un garde lui bondit dessus son arme dégainée en hurlant, sûrement alerté par le bruit de la porte. Il reçu une dague dans l’estomac mais parvint quand même à trancher légèrement l’épaule du vampire. Draken ne parvenait plus qu’à entendre que 2 battements cardiaques dans la maison et les 2 semblaient s’accélérer, ils avaient sûrement été alertés par les cris du garde. Les deux personnes étaient dans la même salle, lorsqu’il ouvrit la porte il tomba sur un homme richement vêtu tenant une dague à la main et à sa grande stupeur sur un enfant qui devait à peine avoir 6 tours. Tobias fondit sur l’intrus et fut à son tour embrocher sur la lame du vampire. Draken s’approcha du garçon et ne put s’empêcher de penser à lui lorsqu’il était gamin. Il s’agenouilla à son niveau et le regarda tendrement « Tu ne deviendras pas le même monstre que moi à cause de ton envie de vengeance » après ces mots il lui attrapa la tête et lui planta la lame de sa dague directement dans la gorge.
Après avoir caché tous les cadavres et les avoirs vidé de tout leur sang Draken pu commencer a se préparer pour pouvoir rencontrer Alden. En premier il se lava, cela faisait plusieurs jours voir plusieurs semaines que ça ne lui était pas arrivé et il pouvait enfin avoir ses cheveux propres (Contente Sama). Il s’habilla ensuite avec un long manteau entièrement rouge lustré d’or avec un assez grand col mais sans capuche il prit aussi un pantalon bleu de belles bottes et sertit ses doigts de bagues dorées avec des gemmes de différentes couleurs. Tout ces habits appartenaient à Sir Tobias qui était maintenant mort et vidé de son sang. Après s’être habillé Draken s’assit sur un fauteuil avec un verre de vin à la main devant une fenêtre à observer le soleil qui commencait à se lever, pensif.
Dim 12 Juin 2016 - 14:12
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Alden Galaz'ar
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Première Fortune d'Oro
Alden Galaz'ar
Dis-le, belle sorcière, oh ! dis, si tu le sais,
A cet esprit comblé d'angoisse
Et pareil au mourant qu'écrasent les blessés,
Que le sabot du cheval froisse,

Baudelaire



Le Comte Elfe Noir Alden Galaz'ar prit congé du Duc Olivarès d'Ormenith. Il emmena sa fille avec lui, retrouvée quelque part dans la lisière encadrant la demeure du Duc. La visite du royaume touchait à sa fin, mais il y avait encore une cité que le Comte désirait montrer à Shiumei. Ils se devaient de passer impérativement au temple de Filyon de Pheldes. Pheldes était située à l'extrême-est du Royaume, autant dire à l’extrémité d'Embbör. Mais la cité demeurait réputée pour son opéra, récemment construit -Alden en était secrètement le titulaire- ainsi que son temple de Filyon, plus grand temple du royaume après celui de la capitale, Garay, se disait-il. La grande prêtresse de Filyon recevait tous les jours les gens de la noblesse ou du petit-peuple, et les bénissait au nom de la Déesse, ou bien pouvait provoquer un échange avec Filyon, afin qu'elle réponde à l'une de leurs questions. Ce dernier procédé était nommé "l'oracle de Pheldes" et, bien que fort coûteux et assez versatile, il était réputé en tout Oro.

Le Comte et sa fille regagnèrent Embbör presque deux lunes après y être partis. On leur fit bon accueil, bien que moins harassant qu'à leur aller. Le fait de voyager abrité dans leur voiture leur valut un trajet loin de la foule. En Embbör, le maître de la cité n'était autre que Alden, et ce fils de Comte richissime prêtre de Filyon à la beauté irréel attisait autant les cœurs que les convoitises. Sur le trajet, des centaines de mains se tendaient afin de leur faire offrande de toutes sortes de présents. Abrités dans leur coche, l'Elfe Noir et sa fille furent préservés de cette tension. Ils atteignirent le manoir intact. Après un repas copieux ainsi qu'un bain thermal, Shiumei tombant de fatigue gagna son lit.

Un compte-rendu oral ainsi qu'écrit fut fait au Comte sur le déroulement des événements en son absence, concernant ses affaires, l'économie d'Embbör, l'économie du Royaume et tout ce qui touchait au palais et tâches quotidiennes. La lune demeurait déjà haute alors qu'Alden consultait la file de documents que ses majordomes venaient de déposer dans son bureau.

Et un fait bien singulier attira son attention. Il demanda des précisions. Il en eut.

Alden Galaz'ar se redressa, massant ses tempes à l'aide de son pouce et de son index. Il fit placer sous le fenêtres et devant la porte de Shiumei plusieurs gardes armés de lames en argent. Il n'oubliait pas le récit que lui avait fait sa fille à la sortie de la lisière d'Ormenith. Shiumei était peut-être une jeune humaine inexpérimenté, elle savait néanmoins ce qu'elle avait vu. Un vampire. Encore plus inquiétant, un vampire qui l'avait laissé s'en aller.

Alden Galaz'ar fit rapidement le lien avec le rapport de ses domestiques, et un sourire fin vint orner son visage. Il se passa une main dans les cheveux, les rabattant en arrière.

Il était resté durant des siècles en retrait de tout, économie, politique, finances, célébrité... A présent qu'il avait délibérément choisis de sortir de l'ombre, il fallait bien qu'il s'attende à quelques événements de ce genre-là.

« Bien. Je m'en vais me coucher, la minuit est déjà passée.

Il ajouta à l'attention de ses majordomes :

- Trouvez-moi de quoi honorer Filyon cette nuit. Des jeunes vierges.

Il prit avec lui une bouteille de vin, et ce fut sans doute le meilleur vin qu'eurent goûtés les jeunes humains dont Alden sut faire couler le premier sang cette nuit-là. Très vite, les trois jeunes gens s’endormirent dans le lit du Comte, le vin et les drogues douces ayant eues effet sur leur personne. Alden ne les tua pas, mais s'attarda plusieurs minutes durant sur la beauté de leurs visages et de leurs corps. Il fallait qu'il immortalise cette beauté, et jugea qu'il s’attellerait dès demain à faire de ses amants une oeuvre d'art. Il les écorcherait vif, récupérerait la peau, si blanche, si parfaite, et en ferait une toile idéale pour que les meilleurs peintres d'Oro puissent la couvrir pour lui. Il songea qu'en recouvrant les corps à vif de cire chaude il pourrait peut-être en tirer quelques plaisirs qui décoreraient son manoir par la suite.

C'est sur ses pensées, qu'il entendit un bruit provenant de sa fenêtre. Alden De Galaz'ar sourit, et sans bouger, les bras croisés derrière la tête, allongé nu sur son lit, interpella ce mystérieux assassin, vampire ou autre :

- Et bien qu'attendez-vous pour entrer ? La nuit est bien avancée, mais il me reste du vin. Nous pouvons converser... »
Mer 15 Juin 2016 - 11:08
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Nokuto
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Localisation : Dans la Jungle, terrible Jungle...
Tueuse à Gages
Nokuto
 Nokuto était rentrée à l’auberge éreintée. Seulement, le destin avait voulu qu’elle ne puisse pas se reposer tout de suite.

 En arrivant, elle s’était dirigée directement vers l’aubergiste, n’aspirant qu’à une chose : monter dans sa chambre et s’allonger sur son lit. Mais, en demandant ses clés, elle avait croisé le regard apeuré et anxieux de l’homme, et elle avait rapidement comprit que quelqu’un était venu quand il lui fit signe qu’on l’attendait à l’étage.
 Elle avait donc gravit prudemment et silencieusement les escaliers, la main posée sur la garde d’une de ses dagues, puis s’était dirigée devant la porte entrouverte de sa chambre.
 En voyant Draken, elle s’était un peu détendue. Il n’était pas un ennemi. Mais la discussion qui avait suivit avait augmenté sa fatigue, et malgré son envie de mettre fin à la conversation au plus vite, elle s’était entêtée à demander des explications au vampire. Mais ce dernier, ne souhaitant pas s’étendre sur le sujet, était sortit de la pièce tandis que l’Amazone l’avait regardé partir en silence.

 À présent, elle était assise sur une chaise sur laquelle elle s’était laissé tomber. Si Draken ne lui faisait pas confiance pour exécuter sa mission, pourquoi était-il venu la trouver, elle, si loin, dans les Îles de Jade ? Pourquoi n’avait-il pas effectué le travail seul ? Les réponses qu’il avait donné à ces questions étaient restées très vagues, trop pour l’esprit embrumé de Nokuto.
 Décidant d’écarter cette discussion finalement sans importance, l’Amazone s’étira, puis se leva et alla se laver dans sa douche privée. Tandis que l’eau coulait le long de son corps, emmenant avec elle la poussière et la sueur, elle sentit ses muscles crispés se détendre, et soupira d’aise. Elle resta un instant sous la fraîcheur du liquide, puis se savonna rapidement et enfila un peignoir aux poils longs et doux. Cette auberge était vraiment agréable.

 Elle retourna ensuite dans sa chambre et s’allongea avec délices sur son lit. Elle se sentait propre, et une bonne nuit de sommeil lui remettrait les idées en place.
 C’est sur ces pensées qu’elle sombra dans un sommeil profond et sans rêves.

 Le lendemain, elle se réveilla tôt, reposée. Quand, en descendant prendre une tasse de café en bas, elle apprit que le Comte Alden de Galaz’ar était rentré de son voyage, elle accueilli cette nouvelle calmement. Les paroles de Draken lui revinrent en mémoire : « Je te laisse deux jours pour tuer Alden à son retour. Si ce n’est pas fait, je passerais à mon plan. »
 Elle se leva, laissant un pourboire sur la table, puis monta se préparer. Elle allait montrer à ce vampire qu’elle était capable de débarrasser la surface de Ryscior d’un homme aussi insignifiant qu’Alden.
 Elle passerait à l’attaque cette nuit-même.

 Se hisser sur le toit fut chose facile. Elle s’était munie d’une corde plus longue que la dernière fois, ce qui lui permit d’accrocher son grappin dès le deuxième lancer. Ensuite, ses bras firent le reste, soulevant son corps sans trop de peine jusqu’aux tuiles.
 Elle se reposa un peu, puis se redressa dans un silence quasi religieux, comme toujours avant de tuer.

 Nokuto s’engagea enfin sur la fine corniche qui reliait le toit à la fenêtre de la chambre de sa cible. Tout allait se jouer maintenant. Dans un état de concentration extrême, la Tueuse atteignit le rebord de la fenêtre et s’autorisa à jeter un bref coup d’œil.
 Devant la scène choquante qu’elle surprit, elle ne put se retenir de sursauter et son pied dérapa quelque peu. Alden était allongé nu dans son grand lit, en compagnie non pas d’une compagne, mais aussi de deux jeunes hommes ! Quelle étrangeté…
 L’Amazone ne put réfléchir plus aux étranges coutumes des Humains. Le bruit qu’elle fit en se rattrapant au montant de la fenêtre, quoique infime, averti le Comte qui était nonchalamment allongé sur son grand lit.
 Quand il l’interpella, Nokuto se figea, pétrifiée.

 Des milliers de pensées contradictoires se bousculaient dans sa tête tandis qu’elle restait immobile, ne sachant que faire. Comment réagir ? Fuir ? Entrer ? Lui répondre ?
 Après un long moment d’un silence tendu, elle finit par se baisser et pousser la fenêtre. La confrontation était maintenant inévitable. Elle sauta souplement à l’intérieur de la pièce, et se redressa, sur le qui-vive. Il avait dû apprendre, d’une manière ou d’une autre, qu’elle viendrait ce soir. Son plan de l’assassiner dans son sommeil était maintenant inenvisageable. Elle allait être obligée de se battre en face à face avec lui.

 -Je ne bois pas, lui répondit-elle d’un ton qu’elle voulait neutre tout en fixant le visage pâle du Comte.

 Il était complètement nu, entouré d’une jeune fille et d’un jeune garçon endormis dans ses bras, dévêtus eux aussi. La nudité ne semblait pas les gêner, contrairement à l’Amazone qui s’efforça de ne pas laisser son regard dévier du visage d’Alden. Ce dernier l’observa un instant, puis sourit, d’un sourire presque carnassier :

 -Une Amazone… dit-il.

 Nokuto garda un masque impassible en répondant aussitôt :

 -Oui.

 Puis elle ajouta, après un bref silence :

 -Comment avez-vous su que je viendrais ?

 Il lui fallait savoir quelle avait été son erreur, pour ne pas la réitérer.
 Le Comte se leva calmement, comme si elle n’était pas là, et enfila une robe de chambre en velours noir. Puis il se servit tranquillement un verre d’un vin rouge sang, qu’il but lentement. Enfin, il lui répondit :

 -J’ai plus de 240 Tours, ma beauté. Rien ne m’échappe… Et rien n’échappe à mes domestiques également. En particulier lorsqu’on assassine l’un d’entre eux et qu’on abandonne le corps des jours entiers dans les cuisines.

 Elle posa les mains sur ses dagues, aux aguets, ne quittant pas Alden du regard.

 -Je pensais… dit-elle, désemparée.

 Puis elle se reprit. Elle avait fait une erreur, erreur qu’il ne faudrait jamais recommencer.

 -Vous savez donc que je suis là pour vous tuer, poursuivit-elle en plissant les yeux.

 Le Comte s’assit sur un fauteuil, croisant une jambe sur l’autre. La déclaration de Nokuto n’eut pas l’air de le déranger.

 -Si je ne l’avais pas compris, la singulière coïncidence de ce vampire chassant ma fille, et laissant ensuite repartir sa proie, m’aurait tout-de-suite mit sur la voie.

 Donc ce n’était pas entièrement la faute de l’Amazone, mais aussi celle de Draken ? Bien. Elle irait le voir dès que tout cela serait fini.
 Brusquement, Alden se leva et s’approcha de Nokuto, suffisamment près pour que son haleine vienne chatouiller son visage.

 -Une créature si belle, si parfaite comme toi, ne devrait pas se faire mercenaire.

 Il s’approcha encore plus près. La jeune fille ne bougea pas, pétrifiée.

 -Ce qu’il te faudrait c’est… un palais. Avec des jardins. De l’or… Des terres… Des titres.

 Nokuto s’ébroua, et recula d’un saut en arrière. Il ne fallait pas qu’elle se laisse surprendre ainsi une deuxième fois. Tout en dégainant brusquement un de ses sabres, qu’elle tint pointé sur le Comte, elle siffla :

 -Ne m’approchez pas.

 Alden se détourna d’elle, remplissant de nouveau son verre de vin, laissant la distance entre eux s’écarter.

 -Je m’excuse si je t’ai effrayé.

 -Je n’ai pas peur de vous. Je suis ici pour vous tuer, et c’est ce que je vais faire.

 Soudain, Nokuto bondit en avant, le sabre tendu. Mais ce n’était qu’une feinte et, au dernier moment, elle se saisit d’une dague de sa main libre et la lança en direction d’Alden. Ce dernier parvint à l’éviter en un bond sur le côté. À ce moment, des dizaines de domestiques entrèrent, encerclant l’Amazone d’épées.

 -Réfléchit bien à ce que tu fais. Tu ne peux pas être stupide, n’est-ce pas ?

 Nokuto serra les dents, ignorant le Comte. Elle recula lentement en direction de la fenêtre, comme pour s’enfuir, puis elle rangea doucement son sabre et se saisit d’autres dagues. Il devait lui en rester une bonne dizaine à la ceinture.

 -Vous m’avez tendu un piège, dit-elle.

 -Et toi aussi, tu m’en as tendu un. Pose tes armes et mes hommes ne te feront aucun mal. Et, tu as ma parole. Je ne t’en ferais pas.

 Tandis qu’il parlait, souriant, un domestique noua autour de sa robe de chambre un fourreau soutenant une épée à la garde incrustée d’un rubis.
 Nokuto cracha, sans desserrer le moins du monde la prise de ses doigts sur les poignées de ses armes :

 -La parole des Humains ne vaut rien ! Je suis ici car on m’a demandé de vous tuer, et j’ai dit que c’est ce que je vais faire !

 Pour ponctuer ces paroles, elle se mit soudainement à projeter une pluie d’acier tranchant et perforant sur les domestiques. À peine lançait-elle un couteau que ses mains se saisissaient d’un autre pour recommencer. Les tirs étaient précis et rapides, mortels.
 Alden assista à la mort de tous ses hommes, verre en main, sans esquisser un geste. Il sourit à l’Amazone essoufflée quand ce fut terminé. Elle n’avait plus de dague.

 -Jolie démonstration de force ma foi, dit-il en se mordant les lèvres tandis que sur le lit les jeunes gens nus, réveillés par le bruit, se levaient et sortaient en courant de la chambre, terrifiés.

 Il ajouta, posant la main sur la garde de son épée :

 - Le souci, c’est que je n’ai pas l’intention de mourir. Et toi, tu n’as pas l’intention de renoncer à ton contrat avec… ce vampire si je ne m’abuse. Nous en arrivons donc à un troisième problème. Si nous nous affrontons, ça va être difficile pour moi de ne pas t’abîmer…

 Nokuto avala sa salive, reprenant son souffle tandis qu’il parlait. Puis elle se saisit fermement de ses deux sabres.

 -Parle pour toi !

 Elle fondit sur lui dans une pluie de coups déchaînés. Alden dégaina à son tour, contrant chacun des coups de l’Amazone avec facilité. Désavantagée par le port de l’épée du Comte, elle remarqua à peine qu’il ne cherchait pour l’instant pas à l’attaquer. Il maitrisait parfaitement sa lame, et aucun des coups ne réussit à passer sa défense.
 Du coin de l’œil, Nokuto aperçut de nouveaux gardes qui déboulaient dans la pièce. La sueur lui coulait dans le dos tandis qu’elle s’acharnait –en vain– sur son adversaire.

 Enfin, elle comprit. Alden bloquait sans flancher chacun de ses coups, car elle n’avait aucune technique ! Au moment où elle s’apprêtait à frapper un coup mieux calculé, plus précis, son pied glissa sur une flaque de sang et elle perdit légèrement l’équilibre. Elle n’eut pas le temps de se relever.
 Déjà, le Comte l’avait saisie par la chevelure et bloquait ses bras dans son dos. Sous la douleur, Nokuto tomba à genoux. Elle sentit le contact brûlant des lèvres de son ennemi sur sa nuque, alors qu’elle gémissait doucement, la tête tirée en arrière, immobilisée par la poigne de fer sur ses cheveux.

 -Jolie chute. Elle a causé ta fin.

 L’homme répugnant l’embrassa dans le coup, tandis qu’elle essayait de se débattre. Puis il fit signe aux domestiques d’approcher. L’Amazone eut beau essayer d’éviter le contact avec le mouchoir d’iode qu’on tendit vers son visage, tournant la tête d’un côté, de l’autre, le parfum parvint à ses narines et elle s’effondra, perdant connaissance. Tout devint noir.
Sam 18 Juin 2016 - 10:42
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Shiumei Rokeinawa Galazar
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Comtesse Galaz'ar
Shiumei Rokeinawa Galazar
Shiumei était dans sa chambre alors que tout le vacarme commençait. Elle essayait de s'endormir après ce voyage mais elle pensait à ce qui c'était passé. Elle se voyait encore dans la forêt, seule, jusqu'à ce vampire vint et essaya de la convaincre de la rejoindre. Et tous ces bruits, des domestiques qui courraient dans les couloirs du côté de la chambre de son père, vers l'aile verte, appelé ainsi étant du côté de la forêt, ne la rassurait en rien. Elle voulait ne plus y penser. Elle sortit de son lit qui était bien trop grand pour elle. Tout ce luxe lui rappelait qu'elle ne le devait qu'à un seul homme. Et puis dans le fond, il était bienveillant avec elle. Elle pourrait presque dire qu'elle l'appréciait. Elle se sentait en sécurité près de lui. Même si elle savait qu'il avait toujours au moins un garde devant sa porte, elle préférait être au près de son père. C'est ainsi qu'elle ouvrit la porte et vit qu'il avait plus de gardes que d'habitude devant sa porte. Elle les regarda droit dans les yeux et leur demanda d'une voix certaine:

- Que se passe t'il dans le manoir? Et pourquoi êtes vous plus que d'habitude?

Et l'un des gardes répondit pour l'ensemble:

- Nous sommes ici sur ordre de votre père, mademoiselle. Nous n'en savons pas plus que vous.

- Je vais de ce pas voir ce qui se passe du côté de la chambre de mon père.

Le garde, ne sachant que faire devant cette demande. Il ne pouvait la laisser seule mais en même temps selon les ordres, il devait rester ici.

- Mademoiselle, vous ne pouvez y aller. C'est surement dangereux.

- Suivez moi alors si vous tenez tant à ma sécurité.

Le garde acquissa d'un mouvement de tête, espérant que le maître ne lui en voudrait pas d'avoir laisser venir sa fille. Mais après tout ils n'avaient reçu aucun ordre l'obligeant de rester dans sa chambre.
Tandis que Shiumei avançait dans la dédale de couloir et d'escaliers permettant d'arriver enfin près de la chambre de son père, les gardes qui était devant sa porte la suivaient. Ils s'étaient d'ailleurs mis dans une sorte de formation pour entourer Shiumei, deux devant elle pour ouvrir la marche et deux derrière pour la fermer et tous étaient prêt à intervenir au cas où. Au début, quand il était dans l'aile blanche qui était l'aile du côté des jardins Ouest, les jardins préférés de Shiumei, on entendait juste que des gens bougeaient dans le manoir mais plus ils s'approchaient, plus ils entendirent des coups d'épées s'entrechoquant. Mais vu le nombre, il ne devait se passer qu'un seul combat. Un intrus était-elle rentrer dans le manoir? Était ce ce vampire?
Puis d'un coup, plus aucun coup d'épée. Que se passait-il?
Enfin arrivée dans le couloir de la chambre de son père, elle vit plusieurs gardes et domestiques. Elle ne prit même pas la peine de leur demander ce qui se passait et se pressa en marchant d'un pas rapide et sur, d'arriver devant la porte de son père. Dans celle-ci, se trouvait une femme par terre, avec une épée pas loin d'elle et son père ayant aussi en main une lame mais aucune des deux n'avaient goûté au sang. Elle rentra et regarda son père:

- Père, que se passe t'il?

Alors qu'Alden réajustait sa robe de chambre, l'air très serein. Il vint s'asseoir au fond d'un fauteuil dans sa chambre, tandis que les domestiques emmenèrent la femme inconsciente, qui était avant au sol. Lui était toujours pieds nus, et entièrement dévêtu sous son sa robe tandis que Shiumei, elle, venait de se rendre compte qu'elle était sortie de sa chambre sans regarder à ses vêtements. Elle était encore dans sa robe de chambre.

- Une occasion de réjouissance ma chérie ! Je viens de cueillir une fleur très très rare...

Elle s'approcha de son père, et s'assit à côté de lui, gênée maintenant par sa tenue. Elle rougissait presque de la situation, et cela se sentait dans sa voix.

Cadeau pour les curieux voulant voir sa tenue:

- J'ai eu si peur quand j'ai entendu ces bruits. Mais qui est-elle? Une de vos ...

Elle réfléchit à ses mots et hésita un petit instant pour ensuite continuer.

- Une de vos femmes qui s'est rebellé?

Sans le savoir, Alden renforça ce sentiment en commençant à caresser ses cheveux.

- Mes femmes ?

- Je ne sais pas. Il a toujours des femmes qui viennent dans votre chambre le soir. Donc je pensais que...
Et il rajouta, presque en susurrant:

- Mais...Ces femmes ne sont pas des fleurs, mon ange.

Elle semblait de plus en plus gêner par la situation et commença à tourner le regard de l'autre côté de son père. Et elle dit d'une voix basse, presque comme un enfant qu'on venait de prendre sur le fait d'un vol de confiserie.
- Je ne savais pas père. Désolé.

Et Alden sourit à Shiumei et fit signe aux derniers domestiques encore présents de la laisser. Il avait toujours le fourreau de son épée cinglée par dessus sa robe de chambre.

- Dis-moi, ma fille. Veux-tu bien m'ôter cet harnachement qui me gêne terriblement ?

Puis il ajouta:

- Et m'apporter un autre verre de ce grand rouge Oréen.

Suite à ces deux demandes, encore gênée, elle décida d'abord de se lever et d'apporter le verre. Elle prit la bouteille et essayait de servir sans trembler, ce qu'elle réussit à faire. Elle l'apporta donc à son père. Quant à sa deuxième demande, elle... elle ne sentait pas du tout à l'aise. Mais elle le fit quand même. Elle s'abaissa et enleva l'harnachement qui était au niveau de la ceinture, de ses mains fines avec un mouvement qui était à l'image de celle-ci.
Tandis qu'Alden se mit davantage à son aise dans le fauteuil, une jambe pliée sur l'autre, et but son vin tranquillement. Shiumei, elle, déposa l'harnachement par terre et releva pour se rasseoir à côté de son père.

- Ma petite fleur t'a réveillée on dirait bien.

- Je n'arrivais pas à dormir. Je pensais encore à l'autre nuit... J'avais si peur. Je pensais que le bruit venait de cet homme.

Alden répondit par le silence pendant quelques minutes puis:

- Shiumei, ma fille. Savais-tu que les vampires étaient des monstres ? Des abominations, des tares venant faner toute beauté de ce monde ? Et comme tous les monstres, comme toutes les imperfections, les tares et les mochetés, ils doivent être anéantis. Comme les mauvaises herbes qui envahissent les belles, te souviens-tu ?

- Oui père, je m'en souviens. Mais pourquoi me dire ça? Je ne sais pas me battre. Je ne comprends pas.

- Te rappelles-tu ce qu'il faut faire afin de détruire à la racine les mauvaises herbes, ma fille ?

Elle réfléchit un petit moment pour dire:

- Les arracher entièrement, à même les racines qui sont dans le sol?

Alden sourit, suite à sa réponse, à sa fille

- Mais cela n'aurait aucun effet si les racines sont déjà mortes. Et en les arrachant à mains nues, tout ce que tu réussirais, ça serait de te salir. Ou pire.

Il ajouta:

-  De l'eau mise à ébullition, du vinaigre et du gros sel. Souviens-toi en c'est très important. C'est avec ce mélange d'eau, de vinaigre et de sel qu'on parvient éradiquer la laideur.

Il marqua une pause et continua:

- C'est ce qu'il te faudra afin d'éliminer ce vampire. La mort pullule, il reviendra vers nous. Et au moment important, tu devras te servir de ça.

Puis il tendit son épée en esquissant un sourire, à Shiumei. Elle la prit avec ses deux mains et elle la regarda, se demandant si elle pourrait tout simplement s'en servir sans se tuer soi même.

- Une lame, de l'argent et du courage. L'alliance de ces trois choses là t'aidera à étouffer la mauvaise herbe. A tout jamais.

- Je vous remercie père mais je ne sais pas m'en servir.

- Lorsque ta vie sera en jeu, tu sauras.

- Vous pensez qu'il va revenir? J'ai si peur juste d'y penser.

Elle s'approcha de son père et serra son bras, comme une enfant face à une histoire de croque mitaine, sans réellement se rendre compte de ses actes. Elle agissait presque comme par réflexe.

- Il reviendra.

- Père, j'ai peur. Je ne veux plus revoir cet homme.

- Il n'a rien d'un homme. C'est une horreur aux yeux de Filyon !

- Mais cela n'en change rien à ma peur.

Et Alden caressa doucement le visage de sa fille, en lui souriant:

- Je suis là, moi.
Sam 18 Juin 2016 - 22:48
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Alden Galaz'ar
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Première Fortune d'Oro
Alden Galaz'ar



La beauté sera convulsive, ou ne sera pas.

A. Breton



La promenade au jardin en compagnie de sa fille le calma un peu. Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis les derniers événements et la capture de l'Amazone par le Comte de Galaz'ar. Il attendait toujours la visite de ce singulier vampire, tant et si bien préparé qu'il finissait par la languir. Il avait offert à sa fille un poignard en argent fin et finement travaillé, léger et adaptable à sa main menue. Nul doutes qu'elle saurait mieux la manier que l'épée du Comte.

Mais surtout, surtout il travaillait avec acharnement à sa prochaine réception. Il lui avait fallu plusieurs jours afin de se décider quant à l'utilisation qu'il pourrait bien faire de cette Amazone. Des nuits blanches au sein desquelles l'Elfe Noir se tournait et se retournait dans son lit, à élucider et passer au peigne fin toutes les opportunités et possibilités qui s'offraient à lui. Bien sûr, il aurait pu s'en servir à des fins économiques. La vendre, l'exposer dans l'un de ses zoos, la présenter dans l'une de ses maisons-closes. Mais il n'en avait pas envie. Cette Amazone-ci était différentes de toutes-celles que l'Elfe Noir avait eu le plaisir d'admirer dans sa longue vie, différente de toutes celles qu'il avait rapporté ou fait rapporté de ses chasses dans la Jungle. C'était une beauté sans pareil, si sauvage, si intense. Des flammes dansaient dans ses prunelles, tant et si bien que le Comte en avait perdu le sommeil !

Comme un enfant qui désirait jouir seul de son nouveau jouet, il avait décidé de n'offrir à personne d'autre sa nouvelle floraison, comme il l'appelait. Une fleur plus que rare, unique.

Il avait immédiatement lancé une gigantesque chasse à l'Amazone, offert assez d'or pour retourner tous les chasseurs de Prébois. Sans que son nom soit mentionné et ouvertement divulgué, partout aux quatre coins de la Jungle et de la Mer intérieure l'on fit savoir que la fortune d'un roi était promise à qui rapporterait une Amazone en Oro. Des mercenaires par centaines, des chasseurs, des rôdeurs, des investisseurs, des désespérés se mirent en branle, ce qui ne devrait point tarder à lancer une gigantesque vague de chasse dans la Jungle. Peu importait aux yeux de l'Elfe Noir les morts que son nouveau désir engendrerait.

« Y en a-t-il d'autres comme toi ? avait-il susurré à l'oreille de son Amazone, enchaînée par les poignets et les chevilles à un mur, entièrement immobilisée dans la pièce la plus secrète de son manoir.

Il passait des heures à l'observer, à la caresser, à la désirer. Il lui avait posé plusieurs questions, mais jamais elle ne lui répondait. Il lisait le mépris dans son regard, un regard sauvage. Le Comte se servait un verre de vin rouge et très souvent, se posait dans son fauteuil face à sa captive, et restait là, des heures durant, à la regarder, sans rien dire. Et l'Amazone tremblait de tout son corps lorsqu'il l'observait ainsi, comme on observerait une peinture ou une sculpture. De la peur ? Un mal-être ? La rage peut-être ? Le dégoût ? Il ne savait pas.

Après des jours et des nuits d'insomnies, le Comte Alden de Galaz'ar avait trouvé ce qu'il ferait de sa nouvelle petite fleur. Cela le désolait de la laisser enfermée ici, maintenue à ce mur. Une oeuvre d'art doit être exposée, dit-il un jour à sa fille. Et une fleur doit s'ouvrir.

Il avait alors lancé des invitations aux quatre coins du royaume, prétextant un nouveau Gala. Mais cette fois-ci tout serait différent. Il avait envoyé des lettres à chacun de ses zoos, demandant à ce qu'on lui rapporte ses amazones immédiatement. Cette fois-ci, il n'y aurait pas de jeunes vierges qu'on sacrifierait, pas de cérémonies cachée dans les tréfonds du manoir. Toute la pièce allait se jouer sous les étoiles.

Il passa commande auprès du meilleur armurier du royaume, celui-là même qui habillait le roi se disait-il. Il fit élaborer pour sa divine fille une robe des plus belles et des plus coûteuse. Tout devrait être parfait. Environ une Lune passa.

Et enfin le jour J arriva.

Le Comte Elfe Noir avait pris grand'soin de nourrir la colère de sa captive jour après jour, nuit après nuit. On ne l'avait pas détachée une seule fois. Elle n'avait plus vu le ciel depuis qu'elle s'était faite capturer. Alden avait besoin de cette rage afin que son spectacle soit de toute beauté.

Et bien vite on se pressa aux portes du manoir ! Les invités habituels, la haute noblesse Oréenne, les plus grands partisans de Fynil. Alden avait passé sa journée à prier la Déesse, reclus dans le temple d'Embbör qu'il avait fait clore à tout autre fidèle. Ses dévotions l'avaient quelques peu fatiguées. Mais l'excitation du moment qu'il s’apprêtait à vivre prenait le dessus sur toute autre revêtement de l'âme. Alors que le soleil entamait sa dernière course dans le ciel et que la nuit tombait, on dansait dans la salle de bal. On buvait du bon vin, on échangeait les ragots habituels. Le nombre de convive était de trois-cent-soixante-deux. Très élevé pour un nom qui était sorti de l'ombre que récemment. La plupart des invités portaient des loups, très raffinés, joliment peints et ouvragés. Les domestiques du Comte, tous vêtus de blancs, portaient également un masque de même couleur, dissimulant leur visage entier. Lorsque minuit arriva, le Comte de Galaz'ar ordonna un instant de dévotion en l'honneur de Fynil.

Alors tout débuta.

Cette-fois, la scène se joua dans les jardins. La roseraie avait été réaménagée pour l'occasion, un travail qui avait pris plusieurs semaines. Les roses noires, toutes noires, étaient en floraison et de nombreux boutons pointaient le bout de leur pétales sous la lune pleine surplombant tout Oro. Une cage gigantesque, qui se voulait presque aussi grande qu'une arène, semblable à l'un de ces fameux cirque dont Alden avait si souvent financé la construction, avait été installée. Amassés autour des barreaux, s'éventant vigoureusement, relevant leur fraise dentelée, reprenant du vin, les convives s'étaient rapprochés. Alors parut le Comte Alden de Galaz'ar dans sa toute nouvelle armure. Il avait choisi le noir cette-fois. Le plus vif, le plus profond des noirs. N'était-il pas un Elfe Noir après tout ? Et le plus beau d'entre tous. Les pupilles rougies et dilatées sous l'effet de la drogue, le Comte salua son public sous les acclamations des spectateurs. Des gradins avaient été installés autour de l'arène fermée, de façon à ce que les plus importants des convives -même si officiellement, l'illégalité de la réception imposait un anonymat certain- puissent se mettre à leurs aises. Sa fille, Shiumei De Galaza'r, disposait ainsi d'une place privilégiée, en hauteur afin d'assister à la production de son père. Des gardes armés ainsi que des domestiques l'entourait, et ils veillaient bien à satisfaire la moindre de ses envies et de ses demandes.

Une grille gigantesque séparait l'arène en deux. Là où se trouvait l'Elfe Noir, se tenaient également une vingtaine de personnes. La moitié d'entre elles étaient des domestiques du Comte, vêtus de noir cette fois-ci et portant des masques à tête d'animaux. On trouvait ainsi une tête de cheval, une tête de bélier, une tête de porc, une tête d'ours, une tête de lion, une tête d'aigle, une tête de loup, une tête de renard, une tête de cerf et une tête de lapin. Et chacun de ces domestiques masqués tenaient en bout de laisse une femme, reliées à eux par un collier de cuir qui les cinglait.

Alors on fit entrer l'Amazone du Comte dans la seconde arène. Et tous poussèrent une exclamation de surprise ! On présenta la dernière floraison de la maison Galaz'ar, la plus sauvage, la plus belle, la plus secrète ! Un pistil encore renfermé, une tige épineuse, des pétales vif et vénéneux ! La rage de l'Amazone la faisait trembler, et le Comte ressentait cette animosité. Il était séparé d'elle par la fameuse grille. Il sourit.

Alors il se saisit de sa fameuse dague au pommeau diamanté et l'une après les autres, il égorgea les femmes tenues en laisse par ses domestiques.

Ces femmes-là étaient des Amazones authentiques.

Des Amazones qu'il avait fait sortir de ces zoos. Des Amazones ayant passé les derniers Tours de leur vie exposées, enfermées et montrées du doigt comme des bêtes, afin de finir en ce jour et en ce lieu, inertes aux pieds du Comte de Galaz'ar. Lorsqu'elle s'aperçut de ce qu'il se tramait, l'Amazone d'Alden cria, ses mains crispées autour des barreaux. Elle ne devait sans doute pas comprendre pourquoi ses sœurs ne s'étaient point débattues, pourquoi elles s'étaient ainsi offertes à la lame que le Comte avait tendu vers leur cou. Les drogues que la maison Galza'ar créait depuis des Tours produisait des effets merveilleux.

Les spectateurs s'avancèrent, se pressèrent près des barreaux !

Alors tout démarra. L'on mit entre les mains du Comte désormais tâché de sang une lance ! On ôta la grille qui le séparait de l'Amazone ! Les musiciens honorèrent Fylion avec un tout autre timbre, une mélodie unique qu'on ne pouvait entendre qu'une fois les portails du domaine du Comte d'Embbör franchies ! Et le combat commença sous une nuit étoilée !

L'Amazone, telle une bête enragée -une rage qu'avait gonflée depuis des semaines le Comte !- fondit sur son ennemi ! Alden se montra habile, il parvint à la repousser de sa lance ! L'Elfe Noir n'avait jamais été chasseur, ni même guerrier d'élite, mais dans sa jeunesse il fut repu à la vie de corsaire, puis plus tard à celle de la chasse à la courre. Il avait deux-cent-quarante Tours passés. Face à lui, cette Amazone n'était qu'une enfant. Il se concentrait ainsi sur sa défense, repoussant avec beauté chacun de ses assauts dans une danse mortelle qui fit pâlir presque un-à-un tous les convives du royaume ! Plus d'une fois, il fit couler le sang de sa captive, mais l'Amazone semblait conserver un caractère d'acier et une motivation sans borne ! Elle rugissait, elle dessinait des cercles autour du chasseur, tantôt debout, tantôt se déplaçant à quatre pattes. Puis elle attaquait de nouveau ! Cherchant le meilleur angle, la meilleure façon de venger ses sœurs et d'anéantir son bourreau !

Et Alden bondissait avec une grâce sans pareil ! Il paraissait inviter l'Amazone à s'essayer à la valse de Galaz'ar ! Il souhaitait l'abîmer le moins possible, et sa lance frappait juste à chaque fois !

L'Amazone se fatigua rapidement, ses jambes tremblaient. Mais elle bondissait, encore et encore, montrant les dents ! Désarmée, elle paraissait capable d'ouvrir le Comte en deux de ses propres canines si on lui laissait l'occasion !

Les spectateurs criaient, des bras se tendaient au travers les barreaux, on acclamait Fylion, on acclamait le Comte, on acclamait le Plus Beau Roi d'Oro ! Pas une seule attaque de l'Amazone ne fit mouche comme les effets des drogues et du vin produisaient des réactions et des intérêts merveilleux sur les humains disposés autour de l'arène !

Encore et encore, l'Amazone d'Alden bondit ! La lance la perçait ! La tenait à distance ! Elle gémissait ! Tombait, les larmes aux yeux ! Du sang giclait !
Puis elle pensait sans doute à ses sœurs, à leur sang qui maculait le sol de cette cage, à sa Jungle natale, à l'opportunité qu'on lui offrait de terrasser son détenteur ! Et la belle se redressait, même chancelante, et attaquait encore et encore !

Elle s'épuisait à vue d’œil, sa captivité l'avait déjà fortement affaiblie ! La lance frappa, encore, sous les acclamations, et encore, pour enfin envoyer la nouvelle floraison du Comte de Galaz'ar à l'autre bout de l'arène dans un gémissement plaintif. Cette fois, trop épuisée, blessée, elle ne se releva pas.

Le Comte n'avait jamais rien vu d'aussi beau et d'aussi sauvage de toute sa vie ! Il sentait son cœur tambouriner jusque dans ses tempes, la merveille et la beauté d'un tel moment avait bien dû décocher une larme à Fynil ! Il sentait ses muscles, chacun de ses muscles gorgé de sang, la sueur couler le long de sa colonne vertébrale, tous ses nerfs tendus. L'excitation qu'il ressentait en cet instant lui faisait mal tant elle était forte.

L'Amazone était au sol, épuisée, immobile. Alden jeta sa lance. Il tendit les bras, et sous les acclamations de ses convives, ses domestiques vinrent lui ôter son armure. Il jeta un regard à sa fille, qui disposait de la meilleure place parmi les spectateurs.

Alors, entièrement nu, sa peau blanche contrastant avec les gouttes de sang purpurins le maculant, il avança vers sa nouvelle fleur. La fleur allait s'ouvrir cette nuit. Et l'art dans toute sa splendeur vaincrait. Une mélodie aux oreilles de Fylion. Une délectation pour ses pupilles. Un vision magnifique au regard de la Déesse.

Le Comte Alden Galaza'r avait réfléchi durant des semaines à ce qu'il ferait de cette fleur sauvage. Et il avait trouvé.

Il la saisit par la nuque, l'étranglant à l'aide de sa propre force. La jeune Amazone suffoqua, elle crispa ses doigts sur l'avant-bras de son délateur. Alden força suffisamment afin de la rendre vulnérable, mais pas assez pour qu'elle sombre dans l'inconscience. Ses yeux, rouges, croisa ceux de sa fleur, et il se plut à lire la haine, cette haine immense qu'elle ressentait pour lui, si grande qu'elle dansait dans ses pupilles.


- Toi qui, comme un coup de couteau,
Dans mon cœur plaintif es entrée ;
Toi qui, forte comme un troupeau
De démons, vins, folle et parée,

De mon esprit humilié
Faire ton lit et ton domaine ;
- Infâme à qui je suis lié
Comme le forçat à la chaîne,

Comme au jeu le joueur têtu,
Comme à la bouteille l'ivrogne,
Comme aux vermines la charogne,
- Maudite, maudite sois-tu !

J'ai prié le glaive rapide
De conquérir ma liberté,
Et j'ai dit au poison perfide
De secourir ma lâcheté...


L'Amazone lui aurait sans doute craché au visage si l'Elfe Noir ne l'étranglait pas de la sorte ! Elle se débattait de toutes ses forces, tentant de l'atteindre avec ses pieds, ses genoux, ses poings, mais plus elle luttait et plus la poigne du Comte se refermait. Il l'embrassa dans le cou, vint la lécher, heureux de goûter et s'accaparer une parcelle, même infime de cette énergie si sauvage, si belle, si belle...

Alors il la pénétra, sans tarder, et tout autour de lui tournait et se floutait, grâce en soit-rendu à la rougeur de son regard. L'Amazone souffletait et trouvait la force de crier en même temps, ce qui plût à l'Elfe Noir. Il prit tout son temps pour la violer tandis que derrière les barreaux l'orgie du Gala battait son plein. Alden de Galaz'ar sût qu'il avait atteint et enfin trouvé le paroxysme de la beauté, et il comprit à cet-instant précis ce que ressentait un Dieu. Ne venait-il pas de se faire Dieu lui-même ?

Il se fit alors plus violent, plus profond et plus beau. La couronne de Fylion lui appartenait désormais, il venait d'atteindre l'empyrée de la Beauté ultime !

~



L'aube n'allait plus tarder à poindre. La nouvelle fleur d'Alden Galaz'ar avait regagné sa geôle. Les convives se reposaient tous aux salons, à l'intérieur de manoir. Des poëtes, des musiciens ainsi que danseuses les distrayaient, posément. Des esclaves du Comte se chargeait d'appliquer des onguent et des baumes relaxant et parfumés, de les masser ou simplement les caresser, selon les demandes et leur bon plaisir. De jeunes enfants jouaient de la harpe. On servait des plateaux de fruits, des biscuits secs, du miel et de l'eau chaude. Le Comte de Galaz'ar, de son côté, se faisait vêtir et farder par ses domestiques. Épuisé, plus encore que ses invités, l'Elfe Noir avait retrouvé la couleur d'origine et la forme naturelle de ses pupilles. Il tourna lentement sa tête vers l'un de ses valet.

- L'un de vos invités demande à vous parler, monsieur. Il ne désire pas attendre.

Alden soupira, on peignit ses cheveux, les lustra à l'aide d'huile parfumées. Il se trouva présentable à la vu de son miroir.

- Qui est-ce ? se renseigna le Comte.
- Il...Elle...

Et le valet ne termina jamais sa phrase.
Lun 20 Juin 2016 - 21:49
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Nokuto
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Tueuse à Gages
Nokuto
 Nokuto s’était réveillée enchaînée par les poignets et les chevilles au mur d’une pièce sombre. Son premier réflexe avait été d’essayer de libérer ses membres de ces entraves, en vain. Elle avait alors été rattrapée par le souvenir de sa soirée.
 Elle avait échoué, lamentablement échoué. Elle avait glissé ! Pathétique performance… Elle se méprisait elle-même.
 Mais elle prit la décision de ne pas ressasser cet échec. Elle n’abandonnerait pas. Il lui fallait juste trouver un moyen de se libérer pour, enfin, honorer ce contrat passé avec Draken.

 Et puis Alden était venu. Il restait des heures dans la pièce, assis dans un fauteuil tandis que la captive traînait au sol, son attention entièrement focalisée sur elle, tandis qu’elle le fixait, emplie de fureur et de rage, immobilisée au mur. Elle tremblait, faillit même devenir folle, ne pouvant faire ne serait-ce qu’un seul geste, un seul, souhaitant de tout son être que ses chaînes disparaissent le temps qu’elle puisse sauter à la gorge du Comte. Elle se sentait capable de le tuer à mains nues, déchirant sa chair de ses ongles, de ses dents.
 Il la touchait, souvent. Et ses mains froides glissaient sur sa peau comme des serpents.
 Il lui parlait aussi. Mais la rage de Nokuto était si grande qu’elle ne lui répondait pas, de peur qu’un hurlement d’impuissance jaillisse de ses entrailles. Alors elle le méprisait, de tout son être, de toute son âme. Et quand il s’asseyait et qu’il l’observait, elle ne le quittait pas du regard, pendant des heures, et on aurait dit que, si elle l’avait pu, elle aurait changé ses yeux en dagues affutées et tranchantes, pour les lancer sur cet être qu’elle haïssait au plus haut point. C’était la première fois qu’elle désirait autant tuer quelqu’un.
 On ne la détacha pas une seule fois. Et à la haine, et à la rage, s’ajouta le  manque de son ancienne liberté. Pendant des semaines qui lui parurent des Tours entiers, elle n’eut pour seul univers que les murs vides de sa prison. Plus un chant d’oiseau pour la réveiller le matin. Plus de la froide lumière des étoiles. À la place de l’immensité du ciel, un plafond terne et sans vie.
 Des domestiques essayaient de la nourrir, lui donnant la becquée comme à un oisillon tombé du nid. Au début elle rejeta en bloc cette nourriture, scellant hermétiquement ses lèvres, de peur qu’on l’empoisonne. Et puis elle céda à cet apport de vitamines, se disant qu’il lui faudrait des forces pour le jour où elle pourrait enfin s’échapper.

 Et enfin, ce qu’elle espérait tant arriva. On la fit sortir de son cachot.

 Des gardes arrivèrent dans la pièce, et quand ils commencèrent à la détacher, Nokuto se laissa faire. Ils la levèrent, et elle parut faible tant ses jambes tremblaient. Elle croyait que c’était l’envie de pouvoir enfin courir loin, très loin d’eux qui la faisait trembler ainsi. Elle attendit qu’ils sortent de la pièce et, brusquement, d’un coup d’épaule, elle se dégagea et se précipita dans le couloir, vers la liberté !
 Mais ses membres traîtres se dérobèrent sous elle et elle s’effondra sur le sol froid et dur. Cela faisait des jours qu’elle était immobilisée, enchaînée. Elle aurait dû s’attendre à l’engourdissement de ses muscles.
 Les hommes la soulevèrent et la forcèrent à continuer d’avancer. Ils traversèrent de longs corridors, et Nokuto attendit que son corps se réchauffe pour tenter une nouvelle fois de fuir. Cette fois encore se solda par un échec. Et toutes les fois suivantes aussi.
 Les gardes la saisirent par les bras, et elle se débattit tout le long du trajet, crachant sur leurs visages, frappant là où ça faisait mal, griffant, criant, en vain.

 On la poussa dans une sorte d’arène. L’Amazone s’immobilisa un instant, le temps que ses pupilles dilatées s’adaptent à la luminosité, et enfin elle vit. Elle était dehors ! La liberté dont elle avait toujours rêvé était là, à portée de main ! Le ciel étoilé, au-dessus de sa tête, la lumière des astres qui brillaient, la lune ronde et pleine, argentée ! Elle couru, mais s’arrêta une nouvelle fois quand elle comprit.
 Elle était entourée d’une vaste cage cernée de gradins bondés et d’une foule qui s’amassait contre les barreaux de métal. Une haute grille séparait l’arène improvisée en son milieu. Et de l’autre côté de cette grille…
 Nokuto poussa un cri de rage trop longtemps contenu, et se jeta contre les barreaux. Alden était là, il était là pour qu’elle le tue ! Il était là pour elle ! Et elle tremblait de ne pouvoir l’atteindre !
 Puis, reprenant sa raison, l’Amazone se calma et serra de toutes ses forces la grille qui la séparait du Comte, foudroyant du regard sa cible.

 Enfin elle aperçut ses sœurs. Elles étaient dix, agenouillées, inertes. Tenues en laisse par des domestiques masqués. Tenues en laisse ! Cette vue figea Nokuto de stupéfaction. Comment pouvait-on… ? Pourquoi ne se débattaient-elles pas ?
 Mais elle n’eut pas le temps de se poser plus de questions. Alden les égorgea toutes d’un revers de sa dague. Les corps s’effondrèrent, le sang gicla sur le Comte, coula, se mêlant à la poussière et au sable. L’Amazone cria d’horreur et d’incompréhension. Pourquoi ?! Elle hurla cette question désespérée, elle l’hurla au meurtrier, au ciel froid et sans âme, à tous ces gens immondes qui regardaient ses sœurs innocentes mourir.

 Nokuto ne comprit pas tout de suite ce qu’il se passait quand des domestiques enlevèrent la grille. Son regard s’était un instant brouillé d’impuissance et de désespoir. Mais quand elle s’aperçut que plus rien, plus rien ne la séparait de l’objet de sa haine, elle hurla de rage et fondit sur Alden.
 Le premier assaut qu’elle lança n’était pas réfléchi. Elle était aveuglée par la fureur, et la lance noire la repoussa sans mal, déchirant la peau de son flanc. Alors l’Amazone ressentit une colère profonde et froide, et se mit à viser des coups précis. Elle déchiquetterait sa peau de ses ongles, elle lui arracherait la gorge de ses dents !
 Mais ses ongles se brisèrent contre le métal de l’armure, et jamais elle ne toucha la gorge de son ennemi. La lance froide se couvrit vite de son sang, perforant son corps de multiples blessures brûlantes, tandis qu’elle essayait tous les angles d’attaque possibles et imaginables, sautant, courant, roulant, rampant, feintant ! Et elle avait beau tenter en vain d’esquiver l’arme d’Alden, toujours celle-ci la touchait, faisant couler plus de liquide carmin sur le sol, la vidant de toutes ses forces !
 Les cris du public déchaîné envahissaient son crâne, ses tempes palpitaient tandis qu’elle commençait à fatiguer. Des larmes de désespoir débordèrent de ses cils, lui brouillant la vue, et elle gémissait à chaque nouveau coup que lui portait la lance, et elle tombait, se relevait en tremblant de rage. Ses coups étaient maintenant imprécis, ses jambes ne la soutenaient plus, ses muscles se tétanisaient sous l’effort.
 Elle ne vit pas arriver ce dernier coup fatal qui la projeta à l’autre bout de l’arène. Elle s’écrasa dans la poussière, roulant au sol, son corps irradiant de douleur. Les larmes ne s’arrêtaient plus de couler, et ses cheveux, défaits, étaient répandus tout autour d’elle, se mêlant au sable gorgé de sang. Elle ne se releva pas, gémissante.

 Elle aperçut vaguement, à travers le brouillard de souffrance dans lequel elle était plongée, la forme nue d’Alden qui s’approchait d’elle. Elle tenta de se redresser, il n’avait plus son armure, plus d’arme, elle pouvait le vaincre ! Mais rien n’y fit, ses membres ne lui répondaient plus.
 Et alors son bourreau lui saisit la gorge, serrant si fort, si fort ! C’était comme si sa trachée était compressée dans une tenaille de fer. L’Amazone suffoqua, essayant en vain de retirer ce bras étrangleur, agrippa la peau diaphane du Comte de ses doigts meurtris. Alors, elle regarda Alden, et elle mit toute la haine, toute la rage dont elle était capable dans ses yeux tandis qu’il lui parlait. Le sang lui monta au cerveau, et elle crut mourir, un voile rouge lui recouvrit les yeux.
 Mais un sursaut de rage la secoua, et une force venant de nulle part empli ses membres, et elle se débattit avec l’énergie du désespoir, alors que sa tête menaçait d’éclater, tentant de d’atteindre par tous les moyens ce monstre qui l’embrassait, léchait sa peau !

 Et soudain une douleur intense, immense, venue de son bas-ventre, perfora son corps entier. Sa tête se renversa en arrière, ses yeux se révulsèrent. Un cri jaillit de sa bouche grande ouverte. Ce hurlement, empli de rage, de désespoir, de douleur, d’impuissance, s’éleva très loin au-dessus d’elle. Il monta haut, très haut, jusqu’à la voûte étoilée, emportant avec lui son âme. Ce fut comme si, devant tant de douleur, son esprit s’était détaché de son corps malmené pour aller se perdre tout là-haut dans les nuages, au milieu de la brise fraîche et des rapaces tournoyants. Et il y resta jusqu’à la fin.
◘◘◘

 On la ramena à sa prison en la portant, mais elle n’en eut pas conscience.
 Elle ne sut pas combien de temps elle resta prostrée là, enchaînée au mur. Plongée dans une torpeur sombre, elle gardait les yeux ouverts, fixés dans le vide.
 Elle ne voyait rien. Elle n’entendait rien. Elle ne ressentait rien.
◘◘◘

 Ce fut tout d’abord une petite flamme qui s’alluma au fond de sa rétine. Une flamme vacillante, comme celle d’une bougie presque entièrement fondue, mais animée par un désespoir immense.
 Puis une larme. Unique. Brillante. Elle traversa le rideau de ses cils, et roula sur sa pommette, laissant un sillon humide sur la peau. Elle continua son chemin le long du nez, s’arrêta un instant au coin des lèvres, puis coula doucement jusqu’au creux du menton. Elle y resta pendant quelques secondes, puis se détacha et tomba dans un petit bruit mouillé.
 Alors ce fut un torrent de larmes qui s’échappèrent de ses paupières closes, ruisselant en cascades d’eau salée sur ses joues, tandis que des sanglots profonds et incontrôlables montèrent du creux de sa poitrine. Son corps meurtrit fut secoué par de violents spasmes, et dans le silence de la pièce vide retentirent des hoquets de souffrance et de désespoir.

 Et puis vint la douleur. Celle qui enflammait les innombrables blessures causées par la lance. Et la douleur intime, surtout, celle qui pulsait sourdement dans son bas-ventre. Celle-ci était la pire.

 Elle gémit, ne pouvant admettre la vérité. Alden de Galaz’ar l’avait violée. Il l’avait violée, elle, une Amazone de 15 Tours, faible et impuissante. Elle avait cru pouvoir le vaincre. Elle en était persuadée.
 Et maintenant ? Elle avait perdu sa virginité au milieu d’une flaque de sang, dans la violence et la luxure. Elle n’avait plus d’honneur, aussi. Le Comte l’avait exposée à la vue de tous.
 Elle n’avait plus rien. Elle n’était plus rien.

 Elle pleura pendant des heures, jusqu’à qu’elle n’ait plus de larmes, jusqu’à qu’elle se sente vidée de toute force. Alors elle s’endormit, d’un sommeil dénué de rêves.
Mar 21 Juin 2016 - 13:59
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Draken Castelanos Galazar
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Cela faisait maintenant plusieurs jours que Draken attendait dans la maison du défunt Tobias. Il restait là assis sur le fauteuil à réfléchir sur tout ce qui lui passait par la tête finissant même par se créer une paranoïa sur certains sujets. Il ne sortait de la maison que la nuit au début pour voir quand le comte était rentré et ensuite pour voir si Nokuto avait été capable de faire son travail, et il semblerait qu’elle en soit incapable.
Draken sortit alors que le soleil s’était à peine caché pour ce qu’il espérait être la dernière fois dans cette ville. Il avait prévu d’aller voir le Comte mais lorsqu’il arriva la garde fut doublée et ils étaient apparemment tous armés avec des épées en argent, il n’y avait que 2 explications possibles soit Nokuto s’était faite capturer, soit la petite fille était rentré chez son papa et lui avait tout raconté ou sinon c’était les deux à la fois. Il resta plusieurs heures à marcher dans la ville il était hors de question de rentrer dans ce manoir si Alden était près à l’accueillir. Il serra le poing, est-ce que c’était la peur qui l’en empêchait ? Ça ne lui ressemblait pas, quand il avait dû venger ses parents il avait sauté dans la mêlée et il en était mort. Il rigola de lui-même pendant quelques secondes avant de redevenir sérieux, ce Comte allait mourir quoi qu’il advienne.
Un soir alors qu’il marchait dans la ville pour pouvoir apprendre quoi que ce soit d’utile sur l’Elfe ou sur quelque chose le concernant et permettant de le tuer il se rendit compte qu’un nombre assez important de personne rentraient dans le manoir. Ils étaient tous richement habillés et masqués. Draken afficha un grand sourire, la voilà l’occasion. Il rentra au manoir de Tobias et prit un masque qu’il possédait. Il se rendit alors dans la rue qui menait au manoir il était armé comme à son habitude d’une épée et d’une dague habillement cachée sur son manteau, il était évident qu’il n’allait pas pouvoir rentrer armé de cette manière et se dirigea dans une ruelle à côté. Après avoir vérifié qu’il était bien seul il ferma les yeux et se transforma en chauve souris. Sous cette forme il s’envola et passa par-dessus les clôtures du jardin d’Alden et se retransforma en « humain » dès qu’il toucha le sol, il détestait vraiment ce pouvoir.
Draken réussi à se mêler à la foule sans faire de vague. Ils étaient tous placés comme de minable pions devant une grande cage ou il trouva à sa grande surprise Nokuto d’un coté et de l’autre coté séparé par une grille Alden en train d’égorger des Amazones. Il resta là à observer comment la chose allait évoluer. Les hommes du Comte finirent par ouvrir la grille pour un combat des plus inégal d’un coté une jeune Amazone sans arme ni armure totalement folle de rage et de l’autre un Elfe noir de 240 tours en armure et armé d’une lance. Mais le Comte ne frappait pas pour tuer uniquement pour affaiblir. Lorsque que l’Amazone tomba au sol trop faible pour continuer à se battre Alden retira son armure et commença à violer l’Amazone à la vue de tout les invités. Draken dut presque se retenir d’exploser de rire devant la cruauté d’Alden il en était presque admiratif et décida de ne pas agir de toute façon même si Alden était dans une position délicate pour se protéger il y avait cette cage qui aurait empêché Draken d’approcher. Il resta alors dans la foule et y remarqua Shiumei placée aux premières loges.
Quand tout fut fini il suivit le groupe et rentra à l’intérieur du manoir et s’assit sur une chaise pour évaluer la situation. Le Comte s’était retiré dans sa chambre qui devait sûrement être gardée par plusieurs gardes. Il se rabattit alors sur la deuxième chose à faire retrouver l’Amazone. Il ferma les yeux et se concentra du mieux qu’il put pour ne plus faire attention au bruit que faisait les musiciens et les invités. Au début il n’entendit rien, puis ce qui lui semblait à cette distance un léger sanglot. Il se leva et parti en direction des sanglots elle devait aussi être gardée mais moins que le Comte.Il se dirigea dans le manoir uniquement grâce à son ouï et après avoir évité quelques gardes qui patrouillaient il fini par s’arrêter au milieu d’un couloir les pleurs se situaient de l’autre côté d’un mur. Il devait y avoir un mécanisme mais il lui était impossible de trouver lequel. Il regarda autour de lui, et se saisi d’un vase et le brisa contre le sol. Des gardes allaient sûrement venir voir ce qui se passait ici. Draken n’attendit qu’une trentaine de seconde pour que 2 gardes arrivent dans le couloir.
-Qu’est ce que vous faites ici ? Cette zone n’est pas autorisée !! Les deux gardes avaient leur main sur la garde de leurs épée et continuait d’avancer en direction de Draken.
-Excusez moi mais j’aurai besoin de quelques informations.
Les gardes se regardèrent tout les deux pour voir ce qu’en pensait l’autre et finirent par dégainer leurs armes, trop tard pour l’un deux il avait reçu la dague du vampire dans la gorge alors qu’il regardait son collègue. Le deuxième aurait sûrement voulu hurler mais Draken lui saisi le crane et le cogna contre le mur mais pas assez fort pour le faire tomber dans les pommes, juste assez fort pour l’étourdir. Lorsqu’il se reconcentra il était la tête contre le mur avec la lame du vampire juste sur la gorge.
-Mais vous êtes qui bordel ?
-Si je t’en dis trop je serai obligé de te tuer alors chut. Et maintenant ouvre la cellule de l’Amazone et tu vivras après que je t’ai assommé. D'accord ?
Après ces mots Draken jeta le garde en continuant de le pointer avec la lame de son épée.
-Qu’est-ce qui me dit que vous allez juste m’assommer et pas me tuer ?!
-Absolument rien mais si tu ne fais rien tu vas obligatoirement mourir après une longue séance de torture. Et puis je trouverai d’autres gardes à ta place.
-Si vous me torturez vous ne pourrez pas m’empêcher de hurler.
-Tu as déjà essayé de hurler avec des morceaux de verre dans la bouche ?
Le garde déglutit avant de lever les mains en l’air. « Très bien je vais le faire. » Il s’avança vers un tableau placé sur un mur du couloir et orienta le cadre d’une certaine manière et le mur sur lequel était le tableau pivota pour dévoiler l’Amazone enchaînée contre un mur. Draken se tourna vers le garde et le remercia avant de l’assommer avec un coup à la fois violent et précis dans la nuque. Le vampire se rapprocha du garde étendu au sol et lui planta ses crocs dans le coup mais pas pour boire son sang cette fois il lui injecta le poison qui l’avait il y a longtemps transformé en vampire. Ensuite il rentra dans la cellule de l’Amazone et referma le mur mais en le bloquant avec la lame de sa dague pour que le mécanisme ne s’enclenche pas complètement et qu’ils puissent sortir juste en poussant le mur. Dans le couloir le garde ne tarderai pas à se réveiller en vampire et a attaquer les invités pour avoir du sang.
Une fois tout ca fait le vampire se tourna vers l’Amazone. Elle était accroché le regard dans le vide inexpressif, au début elle ne l’avait même pas remarqué et puis lorsque ce fut le cas elle ne le reconnut pas à cause de son masque qu’il ôta. Il s’approcha d’elle la décrocha et la fit s’asseoir sur un fauteuil qui était placé là.
-On va devoir rester dans cette salle quelque temps le jour ne va pas tarder à se lever et je n’aurais pas le temps de me mettre à l’abri si on sort maintenant. Et puis tu dois reprendre des forces. Et même avec de la chance Alden viendra voir si tu es toujours là et je pourrai le tuer facilement.
Draken avait dit ça avec une voix et une expression qui bizarrement se voulait rassurante.
Sam 25 Juin 2016 - 11:16
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Shiumei Rokeinawa Galazar
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Comtesse Galaz'ar
Shiumei Rokeinawa Galazar
Après ce spectacle magnifique, où le sang dansait, suivi par la lame de la lance, agressive, picorant tel un corbeau un mort, les invités se tenaient maintenant à l'intérieur du manoir, pour se reposer, toujours dans cette richesse et cette décadence, mais plus les semaines passées avec ces habitudes, plus elle y prenait plaisir à ces petits détails.
Son père étant parti, par fatigue et en même temps pour se changer, elle représentait la famille Galaz'ar en son absence. De nombreux nobles et bourgeois tournaient autour d'elle tel un rapace face à sa proie mais cette fois-ci, ce n'était pas elle la proie. Elle donnait le rythme et jouait avec eux. Elle les rendait jaloux l'un de l'autre, donnant plus d'attention à l'un pour ensuite se tourner vers un autre, mais aucun n'osait l’accuser faisant partie de cette puissante famille.
D'ailleurs, le plus ironique pour elle, ce n'était pas que les hommes étaient jaloux d'elle mais plutôt les femmes à cause du nombre qu'elle attirait. Presque tous voulaient attirer son attention ou avoir la chance d'avoir une danse en sa compagnie. Elle en acceptait d'ailleurs quelques-unes, et du pas le plus gracieux qu'elle le pouvait, envoûtait les invités.
Ou elle remarquait aussi quelques choses qui la faisait un peu rire au fond d'elle même. Lorsque qu'une aliment ou une boisson qu'elle prenait et appréciait, beaucoup la suivaient tel des moutons face à leur berger.
Elle se posait d'ailleurs quelques questions pour savoir si cela resterait toujours ainsi. Serait-elle toujours mis en avant, pas que cela la déplaisait mais la chamboulait quand même un peu? La famille traçait déjà juste un avenir dès la naissance. Naître au bon endroit n'était au fond qu'une question de chance. Dès la naissance, on devrait remercier Virel pour le fait qu'on aurait toujours pu tomber dans une pire situation. La déesse était quelqu'un de très aléatoire mais au fond, remerciait toujours ses fidèles. Peut être que cette amazone aurait du lui demander une faveur vu sa situation mais cela n'était pas son problème. Elle n'était qu'une personne sans intérêt, qui avait quand même eu la chance d'attirer l'attention d'Alden par sa beauté.
Tout d'un coup, on entendit un cri dans le couloir. Tout le monde se tournait vers celui-ci et d'une voix forte et autoritaire, elle ordonna à une troupe de garde d'aller se dépêcher de voir ce que c'était. Une personne non invitée était peut être rentré mais cela n'empêchait en rien la fête.
Elle ordonna ensuite aux musiciens de continuer la musique puis alla vers deux des gardes faisant partie de la garde d'élite de son père et leur ordonna de la suivre pour voir de plus près le problème et le régler aux plus vite.
Tandis qu'elle faisait tout cela, d'autres bruits comme d'autres cris ou des bruits de lutte, qui faisaient inquiéter les invités mais cela, elle n'en avait aucune importance sur eux.
Elle avançait tandis en marchant tandis que de nombreux gardes courraient pour voir le problème mais la plus grande partie restaient quand même à son poste. Ce n'est pas parce qu'il a un problème d'un côté que l'on doit relâcher son attention de tous les autres endroits.
En arrivant, elle vit de nombreux cadavres de garde, et un homme, habillé comme un garde transpercé de tout côté par de nombreuses lances. Et autour, des gardes attendant la suite de ses instructions. En tout cas, ce n'était que la partie sympathique de la scène. Le sang avait repeint la majorité des murs et la majorité des cadavres avait perdu de nombreux membres comme des têtes ou des corps.
Une véritable boucherie, que même son père n'autoriserait pas. Elle aurait du être choqué mais elle était une Galaz'ar et tout le monde dans ce manoir, l'obéissait. Si elle commençait à perdre son calme, tout le monde allait paniqué.
D'une voix sure, et toujours aussi autoritaire, elle dit:

- Qui est t'il? Je veux le plus d'information à son sujet, toute suite.

Et le plus haut gradé lui répondit d'une voix apeurée:

- Il était un de nos gardes. Il s'occupait de surveiller du côté des amazones. On ne sait pas ce qui s'est passé, il a commencé à massacrer de nombreux gardes avec une violence innouie! Tout ce que l'on sait en plus, c'est le fait qu'il soit un vampire. On a pu le remarquer avec sa dentition, derrière tout... derrière tout ce sang et ses cadavres.

Un vampire, dans ce manoir, il ne devait pas être seul. Peut être que cet homme qu'elle avait croisée, était ici. Elle devait vraiment garder son calme. Elle devait aussi faire fouiller le manoir, sans alerter les invités. Et surtout, elle devait prévenir son père.

- Qu'une partie des gardes débarrasse ces cadavres. Je ne veux plus les voir ici, une autre partie fouille du côté où le garde surveillait. Je ne veux qu'une aucune amazone ou même aucun esclaves ne s'enfuient. Et enfin, d'autres fouilleront du côté des chambres, surtout du côté de l'aile verte. Prévenez le reste des gardes de faire attention aux moindres détails. Mais je ne veux qu'aucun invité ne remarque quelque chose donc restez discrets. Évitez au maximum de traverser le manoir par les zones accessibles aux invités.

Ensuite, elle se tourna vers les deux hommes de la garde d'élite qui la suivaient. Elle était bien contente de partir. Ce sang et tous ses cadavres ne lui rendait pas plus plaisir que cela à voir. Elle ne s'habituerait peut être surement jamais à ce genre de scène.[/center]
Maintenant, elle pouvait arrêter de penser à cette scène et aller tout rapporter à son père.

- Et vous, suivez moi, nous allons à la chambre de mon père.
Mar 28 Juin 2016 - 18:55
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Nokuto
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Localisation : Dans la Jungle, terrible Jungle...
Tueuse à Gages
Nokuto
 Nokuto se réveilla la peau des joues figée par le sel de ses larmes. Elle avait un peu moins mal, même si la plupart des blessures causées par la lance saignaient encore. Elle tenta d’étirer ses muscles tétanisés par tant d’efforts. Le combat contre… contre l’autre avait été éprouvant.

 Alors soudain l’Amazone, les yeux dans le vide, ne bougea plus. Elle n’avait pas envie de penser à ce qui était arrivé. Tout son être était plongé dans le déni le plus total. Il ne s’était rien passé. Il y avait quelques heures à peine, elle était encore dans sa cellule, personne n’était venue la chercher, hein ? Oui, c’était cela. Une journée comme les autres ici. Tout-à-l’heure, Ald… l’autre viendrait la voir pour l’observer, et elle lui lancerait encore des regards haineux sans pouvoir rien faire, attendant son heure. C’était tout.
 Avec des gestes mécaniques et répétés maintes fois, elle se tortilla un peu pour faire ses besoins dans le pot de chambre posé juste à côté d’elle, renouvelé chaque jour. Puis elle retourna à sa torpeur, fixant le damage blanc du sol. Il ne s’était rien passé. Absolument rien.

 Au bout d’un moment, entendant du bruit, Nokuto releva la tête. Elle aurait dû être surprise de voir qu’un inconnu venait d’entrer, mais elle ne fit que le regarder avec son regard absent. Il enleva alors son masque, et la jeune fille le reconnu. C’était Draken. Comment était-il arrivé là ? Elle s’en moquait royalement et le laissa la détacher et la porter jusqu’au fauteuil où s’asseyait l’autre à chaque fois qu’il venait.
 C’est alors que le vampire parla. L’Amazone n’écouta qu’à moitié ce qu’il disait, jusqu’au moment où un mot attira son attention. « Alden ».

 Entendre son nom lui fit comme un électrochoc, et elle fut debout en deux secondes. Tous les faits qu’elle avait niés, rejetés en bloc, lui revinrent brusquement, et elle faillit perdre l’équilibre. Elle se reprit très vite, la main sur l’accoudoir, essoufflée.
Alden l’avait violée, elle ! Il avait osé l’humilier devant tant de gens !
Alors une colère froide envahit la jeune fille. Dans ses yeux s’alluma une flamme brûlante d’une haine noire. Elle se redressa de tous ses deux mètres de hauteur, dominant Draken. Tournant son regard embrasé vers le vampire, elle lui dit d’une voix ferme :

 -Merci de m’avoir libérée.

 Puis elle se dirigea d’un pas rageur vers la porte. Alors qu’elle arrachait le poignard que le vampire avait planté dans la porte, il dit :

 -Qu’est-ce que tu comptes faire ?

 -Je vais le tuer, lui répondit la jeune fille d’une voix grondante. Je vais tous les tuer. Tous !

 -Tu ne comprendras donc jamais…, dit le vampire d’un ton conciliant. Tu m’as dit la même chose la dernière fois que nous nous sommes vus et regarde où ça t’a mené. Et maintenant tu es blessée, à peine armée, et tu n’as pas le moindre effet de surprise. À combien s’élèvent tes chances de survie à ton avis ? En plus, je ne pourrais pas te suivre pour te protéger, il fait bientôt jour.

 Nokuto tressailli comme s’il l’avait giflée. Comment osait-il dire ça ? Elle le fixa, et quand elle parla, sa voix tremblait de rage et de haine.

- C'est à cause de toi, tout ça ! C'est toi qui es venu me chercher dans les Îles, c'est toi et personne d'autre !

 Elle se retenait de se jeter sur le vampire, haletante de fureur. Elle avait trouvé quelqu’un sur qui faire retomber sa haine et son désespoir, quelqu’un sur qui hurler sa douleur et sa solitude. Elle continua, tandis que ses yeux lançaient des éclairs de rage.

 - Tu m'as persuadé de venir ici ! J'ai fait un voyage long et éprouvant ! Tout ça pour quoi ? ME FAIRE VIOLER PAR CE PUTAIN D'ALDEN GALAZ'AR ?!

 -Arrête d’accuser les autres de tes propres faiblesses. C’est toi qui te crois au-dessus des autres alors que tu n’es rien, et tu t’en rends compte maintenant. Je te rappelle aussi que c’est toi qui as accepté de venir pour venger tes sœurs. Et si tu veux les venger fais-moi confiance.

 Nokuto poussa un cri de rage.

- C'est toi qui ne veux pas reconnaître ta lâcheté ! Tu as envoyé une Amazone de 15 Tours à la mort en toute connaissance de cause ! Et ça, tu ne veux pas l'admettre !

 Elle reprit d’une voix terriblement calme, où perçaient la haine et le mépris :

- Tu es un vampire de toute façon. J'aurais dû m'y attendre.

 -Ma lâcheté ? Non, je crois que tu as mal compris. Je ne suis pas venu te chercher parce-que je suis lâche. Je suis venu te chercher parce-que je m’ennuyais.

 La jeune fille, qui était en train de quitter la pièce, s’arrêta net. Draken ne pouvait voir que son dos alors qu’elle grondait :

 -Tu t’ennuyais ? Tu t’ennuyais ?!

 -Il n’y a rien de plus captivant que de voir de pauvres mortels s’entretuer, lui répondit l’être infâme qui se tenait derrière elle. Et avant que tu essayes ne m’attaques pas. Tu y perdrais plus que tu as à y gagner.

 Nokuto ne se retourna pas, serrant le mur coulissant à s’en blanchir les articulations, la respiration hachée. Un long silence tendu s’installa.
 Son corps entier lui hurlait de sauter sur Draken et de l’égorger sur le champ, mais la raison lui dictait de s’enfuir tant qu’elle en avait encore l’occasion. Oui, c’était ce qu’elle allait faire. Elle reviendrait se venger, un jour. Quand ses blessures auront guéri, quand elle se sera assez entraînée, pour être plus forte. Presque invincible. Là, elle reviendrait tuer Alden et sa fille, et puis Draken aussi. Un jour.
 Pour sceller cette promesse faite à elle-même, elle se retourna brusquement, jeta un regard empli d’une haine meurtrière au vampire, puis s’enfuit en courant, entendant à peine les dernières paroles de celui qui était maintenant son ennemi, n’en comprenant même pas le sens.

 -Bonne chance si tu veux tuer Alden, et fais attention, un vampire ne devrait pas tarder à se réveiller. Ils sont très agressifs quand ils ont faim.

 Elle enjamba l’homme étendu au sol. N’y en avait-il pas deux normalement ? L’autre s’était peut-être enfuit.
 Animée d’une rage sans pareil, elle resserra la prise de ses doigts sur le poignard tandis qu’elle se saisissait de l’épée du garde dans sa main libre. Elle avança dans le couloir, courant presque, fauchant au passage une patrouille de gardes malchanceux. Le sang gicla, tournoya dans les airs, autour d’elle, coulant sur son visage. Elle récupéra sur leurs cadavres le plus d’armes possible et continua son chemin en direction de la sortie, ne sentant pas les blessures que son bref combat avec le groupe de soldats lui avait infligées. Plus rien ne pourrait l'arrêter dans sa fuite désespérée.
 Sur son chemin, elle tua beaucoup. La fatigue intense, énorme, qu’elle avait ressentit avant son altercation avec Draken avait disparue, remplacée momentanément par une fureur insurmontable. C’est animée par cette seule rage indescriptible que Nokuto atteignit on-ne-sait comment la porte des domestiques, car c’était la seule qu’elle connaissait. Elle l’enfonça d’un violent coup d’épaule, et s’enfuit en courant dans la nuit, laissant derrière elle l’effet d’un ouragan dévastateur, une rivière de sang partout où elle était passée.
 Tandis qu’elle courait loin, très loin de ce lieu d’horreur, sur ses joues dégoulinaient quelques larmes brillantes.

 Elle couru longtemps, longtemps. Les branches giflaient son corps comme des centaines de coups de fouet acérés. Son souffle haché résonnait dans le vide de la forêt sombre et profonde. Elle ne s’arrêtait pas, courait, courait toujours. Elle ne tenait plus qu’un sabre dans sa main, ne pouvant en transporter plus. Et elle courait toujours, loin, plus loin.

 Quand enfin elle sortit des bois, du territoire d’Alden, quand enfin le manoir et ses horreurs disparut de sa vue, quand enfin plus rien ne la ramenait au Comte, alors elle s’effondra, face contre terre. Elle avait couru plusieurs kilomètres dans un état de fatigue dévastateur. Elle tomba dans l’herbe d’un champ en lisière de forêt, et elle ne vit plus rien, ne ressentit qu’une immense douleur. Ce fut le noir.
Ven 1 Juil 2016 - 9:44
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Alden Galaz'ar
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Première Fortune d'Oro
Alden Galaz'ar
Il m’a paru plaisant, et d’autant plus agréable que la tâche était plus difficile, d’extraire la beauté du Mal.

Baudelaire



L'invitée, à première vue une aristocrate de la haute-noblesse Oréenne se trouve tranquillement en train d'attendre derrière le valet. Alden De Galaz'ar laissa le soin à l'un de ses domestique d'entourer son poitrail nu d'une chemise bien blanche, puis d'un gilet, adjoignant une rose noire accrochée sur la poche droite du pourpoint. Puis, enfin présentable, fardé et coiffé, ce qui fut l'affaire de quelques secondes lorsque se présenta son invitée, il se releva, tranquillement.

« Madame.

- Appelle moi Jorlane, attaqua immédiatement la brunette. Nous sommes ici entres elfes, pas besoin des politesses humaines.

Alden Galaz'ar détailla cette singulière...personne. La peau rosée, le visage très fin, extrêmement fin, le nez droit et petit, les yeux profonds comme des puits, et noirs. D'une taille assez haute pour une humaine, un peu basse pour une Elfe, elle ne semblait pas armée, enguirlandée comme elle l'était dans sa grande robe rouge.

Le Comte ravala sa salive. Il était resté dans l'ombre des dizaines de Tours en Oro, tirant les ficelles de son royaume. Et puis il s'était ennuyé. Il avait bougé. Et voilà ce qui lui tombait dessus. Il se montra le plus poli et charmeur possible en lui répondant :

- Ho. Vous m'en direz tant.

Il tenta de gagner un peu de temps afin de réfléchir à chacun des mots qu'il allait prononcer à présent. Il avait horreur de ses semblables. Les Elfes Noirs étaient des êtres pervers, calculateurs, menteurs et hypocrites. Dès que l'on s'adressait à l'un d'eux, dès que l'on était pris dans l'une de leur foutue discussion, votre monde se changeait en échiquier à ceci près que chaque pion était une réplique, et l'enjeu de la partie était souvent la mort.

Il l'invita à s'asseoir sur un divan, dans ses appartements.

- Je peux peut être vous aider, Jorlane ?

- Le roi n'aime pas que des elfes noirs hors de son contrôle soient ici, attaqua directement l'Elfe d'une voix froide qui faisait horreur à l'apparence qu'elle se donnait.

Alden après un silence, visiblement embarrassé, lui fit réponse. Il la regardait bien dans les yeux en parlant, un sourire d'apparence tranquille et plein de charme exposé à la commissure de ses lèvres parfaites.

- Mais je suis l'un de ses sujets. Comme tous les autres, n'est-ce pas ?
- Je crains qu'il ne partage pas cet avis.

Ah. Alden se pinça la lèvre inférieure. Elle lui répondit vite, d'une voix froide. Il devait se plier aux règles, rapidement. Pas le Roi...

- Notre bon roi douterait de ce fait, Jorlane ?
- Hélas pour vous.

Alden porta à ses lèvres une gorgée de vin que son domestique lui apporta sur un plateau. Jorlane n'en prit pas.

- Le roi n'est-il pas en campagne ? demanda enfin le Comte après avoir savouré son vin, d'un air le plus serein possible.
- Et il laisserait son royaume à l'abandon ?
- C'est à vous de me le dire.
- Encore hélas pour vous, ce n'est pas son habitude.
- Un royaume prospère a besoin d'un roi présent. J'estime bien la famille Lune-Pâle. Une bonne armée a besoin d'un commandant à la poigne de fer à sa tête.

Jorlane n'eut pas le temps de répondre, que des cris retentirent dans l'aile opposée du palais, suivi d'agitation et la cadence pressée du déferlement de dizaines de bataillons de gardes. Quelque chose ne tournait pas rond.

- Excusez-moi Jorlane, reprit Alden, mais il semblerait que...

Un domestique parut alors, essoufflé.

- Un vampire, monsieur le Comte ! Un vampire dans les escaliers de la tour Ouest, menant aux Ama...

Il se tût en apercevant Jorlane, droite comme un i dans son fauteuil près d'Alden.

- Veuillez me pardonner, reprit Alden, si il y a un serpent dans mes jardins, je me dois d'aller couper sa tête !

Il s'était saisit de son épée en argent, ainsi que de deux dagues de même matière. Mais avant même qu'il n'ait pu cingler tout ceci autour de sa taille, Jorlane s'était redressée.

- Vous n'allez nulle part. Suivez-moi, je vous arrête au nom du roi.

Il s'apprêtait à riposter, quand l'Elfe Noire ajouta :

- Et si vous résistez, je vous tue.

Une silhouette se dessina alors dans l’entrebâillement de la porte d'entrée menant aux appartements du Comte de Galaz'ar.

- Père.

Du coin de l'oeil, Alden repéra le poing serré de Jorlane autour d'une dague qu'elle dissimulait sous sa robe et ses dentelles. Elle ne semblait pas le moins du monde inquiète à l'idée d'engager le combat. Alden était trop fatigué pour une seconde lutte. De plus, il ignorait l'âge et l'expérience de cette Elfe. Et pire, il ne pouvait se permettre de mettre le Roi, le premier de tous les Elfes Noirs, en colère ! Il enfila son manteau, arrangea ses manchettes, posa sa cape noire autour de ses épaules et dépassa sa fille, qui l'observait avec de grands yeux inquiets.

- Je dois m'en aller, ma fille. Pour une longue durée..

Jorlane le talonnait. Shiumei ne comprenait pas.

- Ce manoir, mes terres, et toutes mes affaires sont à vous durant mon absence.

Il posa une main amicale sur l'épaule de sa fille adoptive et lui caressa tendrement la joue de son index. Il était effrayé ! Reviendrait-il un jour ? Que devrait-il au Roi ? Exigerait-il de sa part une soumission totale ?

- Portez mon nom, ma fille. Je t'aime.

Et il ajouta en s'éloignant, sentant le regard brûlant de Jorlane dans son dos :

- Il m’a paru plaisant, et d’autant plus agréable que la tâche était plus difficile, d’extraire la beauté du Mal.

Et il esquissa un sourire que Shiumei put remarquer, avant qu'ils ne disparaisse définitivement.

- J'ai confiance en vous. Vous perpétuerez mon oeuvre, Shiumei Rokeinawa Comtesse de Galaz'ar. »
Dim 3 Juil 2016 - 21:38
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Shiumei Rokeinawa Galazar
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Comtesse Galaz'ar
Shiumei Rokeinawa Galazar
Ces derniers mots l'avaient troublé, elle n'arrivait plus à en dormir depuis quelques jours. Son père était il vraiment parti? Il l'avait appelé Shiumei Rokeinawa Comtesse de Galaz'ar. Elle en était honoré mais elle était en même temps effrayé. Combien de temps garderait-elle ce titre? Son père reviendrait-il? Et comment gérait-elle le manoir et tout ce qui va avec. Tant de questions qui l'empêchait de dormir et quand elle y arrivait, elle faisait des cauchemars, où ce vampire était là... Elle en était effrayée. Elle ne savait plus quoi faire. Elle décida donc en cette nuit d'aller dans le premier jardin qu'elle avait vu. Là où tout a commencé. Et elle vit une rose, noir profond, comme a nuit qui l'entourait, comme ses doutes qui l’empêchaient d'avancer. Tant de beauté en une si insignifiante chose, mais surtout éphémère. Elle aussi était comme la rose. Elle se rappelait des paroles de son père. Maintenant elle avait bourgeonné. Elle ne devait plus être cette fille effrayée. Ses épines étaient là prête à répliquer sur la première personne désirant la cueillir.
Elle ne devait plus juste regarder. Elle devait agir comme son nom lui demandait. Elle devait rendre encore plus beau qu'il n'était ce manoir. Elle devait rendre fou de jalousie tout le monde dans le royaume. Tout le monde ne devait parler que de ça. Et elle savait comment s'y prendre. Elle alla dans le bureau de son père, qui était maintenant le sien et y fit appeler le majordome de son père.

Une fois installé et avec cet homme devant elle, elle regarda dans les yeux, prit une respiration puis commença à donner ses ordres:

- Prenez bien note de ce que je vais vous dire. Et n'oubliez surtout aucun détail. Cela est clair?
Elle marqua une petite pause puis continua:
- Vu votre regard, je pense que cela l'est. Tout d'abord, je veux que vous engagez du nouveau personnel, des scribes, des ouvriers, et tout ce qui peux passer. Nous devons redonner vie à ce manoir caché dans l'ombre depuis un bon moment. Et surtout, pour les scribes, pensez à regarder si ils seront capables de s'occuper des comptes des différentes régions. Visez plutôt des jeunes capables de se déplacer sur place en cas de problème. Et pour les ouvriers, nous commencerons à refaire des travaux. Certaines ailes sont bien abîmés et limite abandonnés. Pour cela, regardez l'état des différentes ailes et j'aimerais avec un compte rendu d'ici la fin de la semaine grand maximum.
Ensuite, engagez un tailleur de pierre pour faire un tombeau comme si il se doit à mon père, l'ancien comte. Visez dans une beauté extraordinaire. Mettez y le prix si il le faut. Je veux que tout le monde se rappelle de lui juste en voyant ce maigre vestige de ce qu'il était. Et prévenez aussi un maximum de noble, comte du royaume que le comte Alden Galaz'ar n'est plus de ce monde. Je veux que tout le monde dans le royaume ne parle que de ça. Et pensez à rajouter que sa fille a repris le comté. Shiumei Rokeinawa devenu comtesse Galaz'ar, à la place de son défunt père.
Et enfin, je veux que vous engagez des hommes de renom, des traqueurs d'hommes, des chasseurs, et que vous les amenez vers moi directement. Ah oui, aussi, trouvez moi un homme sachant se battre, et écrire, pour pouvoir m'aider à la gestion du domaine.
Avez-vous bien compris? Je l'espère pour vous. Vous pouvez disposer maintenant.

Père, cela me désole de devoir mentir à tout le royaume en vous disant mort et j'espère que vous me pardonnerez mais cela était pour moi la meilleure idée qui m'est venu pour asseoir mon autorité sur ce royaume. Je vous ferais d'ailleurs un enterrement digne de votre beauté et votre perfection. Et surtout, je vous retrouverais. Ces hommes, je ne vais pas les engager pour rien. Je vais les engager pour vous retrouver, père. Que Virel soit avec vous, comme elle l'est avec moi.
Jeu 7 Juil 2016 - 13:29
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Draken Castelanos Galazar
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Vampire Solitaire
Draken Castelanos Galazar
Draken attendait devant la cellule a présent vide de l’Amazone. Le vampire qu’il avait envoyé était mort il l’avait entendu et plusieurs patrouille venait dans ca direction. Il se leva et parti dans les couloirs afin d’éviter un minimum les patrouilles. Il dut quand même se transformer quelque fois en chauve souris pour passer a coté des gardes sans se faire voir. Le vampire était rester dans cette situation toute la journée ne pouvant pas sortir a cause du soleil. Les recherche c’était presque arrêter quelque heure après qu’elles se soient lancer et il en ignorait la cause. Le soir venu il parti sous sa forme animal mais une discussion entre 2 gardes attira son attention. D’après les gardes le Comte Alden Galaz’ar avait été arrêter par une Elfe noir apparemment au nom du Roi Asarith. Draken reprit sa forme « humaine » lorsqu’il arriva devant le manoir de Sir Tobias qu’il avait grandement utilisé pour se cacher, maintenant qu’Alden avait été capturer il n’allait plus pouvoir le tuer, ca va vie aller reprendre son cours normal, a se balader de ville en ville sans le moindre but. Tuer le plus de personne et les vidait de leurs sang n’était pas un but plutôt une activité. Non il en avait marre cette fois il allait faire quelque chose de vraiment idiot qui soit aller le tuer soit aller l’occuper pendant un bon moment. Il déposa toute ses armes dans le manoir ou il se trouver et repartie vers le manoir Galaz’ar après avoir pris de nouveau vêtement. Une fois arriver au manoir il toqua a la grande porte et un domestique lui ouvrit presque immédiatement. « Bonsoir j’aimerai pouvoir parler à Comtesse Galaz’ar. Je suis Sir Tobias, j’étais présent lors du dernier Gala et j’aimerai parler affaire avec elle. ». Le domestique acquiesça après avoir vérifier que le Sir n’était pas armé et l’amena dans le bureau de la comtesse qui n’était pour l’instant rempli de que de 4 gardes d’Elite dans chaque coin de la pièce. Elle était décoré de manière très luxueuse montrant la richesse des Galaz’ar comme dans tout le reste du manoir. Quelque instant après la Comtesse rentra dans la salle et s’asseya sur une chaise en face du Sir :

-Vous m'avez demandé, monsieur? Rappelez moi votre nom encore.

-Bonsoir Comtesse. Je me nomme Sir Tobias. J'étais en affaire avec votre Défunt père. Si toute fois il est bien mort. Et j'aimerai revoir avec vous cette accord pour voir s'il tient toujours. Cependant vous me pardonnerai mais je ne fais pas confiance a vos gardes et les termes de cette accord peuvent s'ils sont connut du grand public nous mettre tout les 2 dans une situation bien délicate

-Je vois, je comprends votre méfiance. Mon père ne m'en avait pas parlé. Cela m'intéresse. Garde, sortez mais restez quand même à deux derrière la porte. Même si je ne pense pas qu'il aura de problème avec sir Tobias. Shiumei fit sortir les gardes d'un geste et reprit. Je vous écoute.

-Et bien je suis en affaire avec une personne et cette personne désir devenir votre principale mercenaire.

-Et cela concerne qui? Et surtout pourquoi?

-Cette personne veut faire affaire avec vous parce qu'elle vous apprécie depuis votre première rencontre et elle voudrait vous rendre service. La deuxième raison c'est parce que cette personne s'ennui terriblement. Et les raison pour lesquels je ne veux pas que l'affaire se fasse entendre sont que cette personne est un vampire et que je suis cette personne.

-Je m'en doutais bien. Mais donnez moi une raison de vous engager. Est ce que notre dernière rencontre aurait pu me donner une raison de le faire? Mais je vais quand même vous écouter.

-Je ne demande pas a être payer, je veux juste avoir le droit de tuer. Je suis assez fort pour tuer au moins 2 des gardes qui sont apparemment votre Elite. Et lorsque je tuerai les personnes que vous voulez que je tue vous serez certain que personne ne remontera jusqu'a vous. Et malgré le fait que je sois un vampire, je tiens toujours parole. Et en admettant que vous retrouviez votre père. De mon coté je retrouverai l'Amazone

-Mais quelle raison aurais je à vous engager? Je n'ai personne à tuer. La seule raison potable serait de retrouver cette amazone mais elle s'est enfuie et ne reviendrait pas de suite. Et pour retrouver mon père, pensez vous avoir le talent nécessaire. Et surtout que gagnerez vous? Un endroit où vivre avec des contrats pour la famille Galaz'ar par la suite. Vous voulez devenir l'ombre du comté? Répondez moi.

-J'ai trouvé l'Amazone une première fois pour l'engager pourquoi pas 2 fois. Pour votre père je ne dis pas que j'y arriverai mais je peux toujours essayer.Et pour qu'est ce que j'y gagnerai c'est un peu de tranquillité un endroit ou je n'ai pas a me caché, de vrai cible pas des personnes choisi au hasard. Et enfin je ne ferai pas que me balader sans le moindre but. Et je me fiche de devenir l'ombre du comté je vous rappelle que je suis un vampire je suis condamné a vivre dans l'ombre des êtres vivants. Et vous pourrez peut être gagné un des mercenaires les plus puissant

-Je serais prêt à vous proposer quelque chose. En échange de quelque chose d'intéressant. Êtes vous prêt à m'écouter ?

-Bien sur.

-Je vous propose un marché en tant que comtesse Galaz'ar. Si vous trouvez mon père, vivant ou mort et que vous le rameniez. Je vous promets de faire de vous, l'homme de main de la plus puissante richesse d'Oro. Une vie paisible cachée derrière votre couverture de Sir Tobias vivant sous la tutelle de la famille Galaz'ar. Vous vivrez bien sans rien faire sauf des fois faire quelques missions pour faire respecter le nom de Galaz'ar. N'est pas un marché intéressant ?

-Tout ca uniquement en trouvant votre père mort ou vif ?

-Si vous arrivez à le trouver, j'aurais en même temps la preuve que vous valez la peine d'être recruter, et en même temps mon père sera de retour. Ce marché est gagnant pour tout le monde?

-Et en attendant que je trouve votre père ai je quelque petit avantage ?

-Nous avons de l'argent pour rémunérer votre voyage et même un peu plus si vous le désirez. Sinon je vous accorde tous les droits pour arriver à cette mission, en faisant qu'on ne remonte pas à moi, ni à une fuite que le comte est en vie. Cela vous suffit-il ?

-Très bien. Marché conclu ! Draken c’était levé et avait tendu ca main a la nouvelle Comtesse Galaz’ar

Shiumei accepta ce geste « Que Virel soit avec vous, sir Tobias car après ce contrat, telle sera votre nouveau nom. ».
Draken la salua, se retourna son sourire habituel au lèvre et sorti du manoir. Il s’arrêta quelque instant et admira la lune, le symbole de son royaume. Cette fois une vrai chasse avait commencé
Dim 10 Juil 2016 - 0:18
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Nokuto
Messages : 152
Date d'inscription : 26/02/2016
Age : 22
Localisation : Dans la Jungle, terrible Jungle...
Tueuse à Gages
Nokuto
 Nokuto fut réveillée par un fumet musqué qui s’infiltra dans ses narines. Elle n’ouvrit pas les yeux tout de suite, immobile, essayant de ressentir son corps qui l’élançait atrocement. Tous ses muscles la brûlaient de l’intérieur, comme si on avait allumé un brasier avec les étincelles de sa haine. Elle avait fourni un effort surhumain pour s’enfuir du manoir de son bourreau. Surhumain… Mais elle n’était pas humaine, après tout ! Elle survivrait. Comme elle survivrait à l’humiliation publique que lui avait imposé Alden.
 Il lui fallait accepter ces faits. Le Comte l’avait violée à la vue de tous. Elle avait perdu sa virginité. Elle était faible et impuissante.
 Cette constatation froide ne fit qu’attiser le foyer de rage qui flambait en elle, et la jeune fille ouvrit enfin les yeux.

 L’Amazone se trouvait dans un cabanon en bois sombre, allongée au milieu de l’unique pièce sur une table de pierre. De l’encens répandait de la fumée odorante, sûrement ce qui l’avait réveillée. Des étagères garnies de bocaux de toutes sortes couraient sur les murs, et dans un coin une cheminée inutilisée avait teint le mur en noir avec le temps et la suie.
 Que faisait-elle ici ? Ne s’était-elle pas évanouie en pleine nature ? Quelqu’un l’avait donc récupérée sur le chemin et portée jusqu’ici !
 Nokuto essaya de se redresser, paniquée, mais aucun de ses muscles ne lui répondit et elle ne put que tourner en tous sens des yeux affolés. Elle était totalement vulnérable, à la merci de tous !

 -Calme-toi, fille de la Jungle.

 Une voix rauque lui parvint et, soudain, une personne sortit du brouillard de fumée. C’était une très vieille femme, extrêmement ridée, courbée au possible, s’aidant d’une canne noueuse pour se tenir debout. Ses longs cheveux gris, parsemés de perles colorées, lui tombaient dans le dos, et elle portait une tunique faite de voiles qui tourbillonnaient autour d’elle, se fondant dans la fumée opaque, hypnotisant. Elle s’approcha de la jeune fille allongée, tendant ses doigts fripés vers son bas-ventre. L’Amazone réussi à articuler faiblement :

 -Qui… êtes-vous ? Que… me vou…lez-vous ?

 La vieillarde ne répondit pas, promenant ses mains à un millimètre de la peau d’une Nokuto immobile et impuissante. Elle marmonnait des paroles incompréhensibles, un langage sûrement très ancien ou alors totalement inconnu, tout en parcourant l’intégralité du corps de la jeune fille de ses mains flottantes. Enfin, elle s’écarta et plongea brusquement un regard aveugle au plus profond de celui, envoûté, de l’Amazone. Un grondement rocailleux jaillit de sa gorge tandis que ses deux yeux transparents aspiraient Nokuto, la faisant sombrer dans deux lacs à la fois limpides et sombres. Dans le noir total qui suivit, seules les paroles sibyllines de la vieille femme retentirent dans son esprit.

 -Je vois… Que tu as perdu une chose qui t’était chère… Une chose que jamais tu ne pourras retrouver… Une chose que même la vengeance ne pourra venger… Une chose que même la haine ne pourra effacer…

 La voix magnétique marqua une pause, puis reprit :

 -Mais telle un phénix, la flamme qui brûle en toi renaîtra de ses cendres… Car je sens une grande force en toi… Une grande force… Qui coule dans ton sang d’Amazone… Et tu peux surmonter l’extrême malheur qui t’a frappé… Autrement qu’avec la haine… Autrement qu’avec la rage…

 La vieillarde ramena ses longs doigts fripés sur le ventre de la jeune fille, et celle-ci put sentir des vibrations émaner jusque dans ses organes, comme si ces mains ridées sondaient son corps.

 -Tu es une fleur… Une fleur sauvage, avec ses épines tranchantes… Mais aussi avec ses pétales doux… Et on a violé la protection piquante qui protégeait ces pétales… Et on a déposé de force une graine au sein de ce nid intime… Et la graine a fécondé le pistil secret… Et la fleur porte maintenant en son sein… Le poids de cet ensemencement… Le lourd poids… De porter la vie…

 La voix continua de résonner à travers l’esprit de Nokuto, mais elle ne saisissait que des brides de mot. Elle se sentit sombrer, sombrer… Le noir devint complet et silencieux.
♦♦♦

 Quand elle se réveilla cette fois-ci, la porte du cabanon était grande ouverte et répandait dans la pièce la douce clarté de l’aube. L’Amazone se redressa en grimaçant, mais ses muscles la tiraillaient moins. Elle s’étira, assise sur la table de pierre, puis tenta de se lever, en vain. Ses jambes ne la supportaient pas et elles se dérobèrent sous elle, l’entraînant contre le sol. Elle resta allongée là, à même le plancher, repensant à l’étrange cérémonie qui avait eu lieu la veille. Elle avait pu sentir le pouvoir de la vieille femme passer de son corps au sien ! Cela avait été une expérience extrêmement étrange… Et puis, que lui avait-elle dit ? Elle avait parlé de fleurs... De poids…

 Nokuto réfléchit quelques instants à la signification de ces paroles mystérieuses mais, n’en comprenant pas le sens, elle abandonna et entreprit de se relever en s’appuyant sur la table. Une fois debout, elle se rendit compte qu’elle était entièrement nue ! Comment ne l’avait-elle pas remarqué plus tôt ?
 Ses yeux fouillèrent la pièce, mais ne trouvèrent qu’une couverture pleine de poussière dans un coin. Elle marcha avec difficulté vers le morceau de tissu, s’en saisit et en recouvrit son corps. Puis elle se traîna jusqu’à l’ouverture et passa prudemment la tête à l’extérieur.

 Le cabanon était situé dans une clairière verdoyante traversée par un petit ruisseau limpide. Les arbres et les fourrés qui l’entouraient la dissimulaient à la vue d’éventuels passants, elle devait donc être complètement isolée du reste du monde. Nokuto était-elle seulement encore en Oro ? Elle n’en était plus si sûre…
 Du reste, le sol était couvert d’un doux tapis d’herbe moelleuse, et des massifs de roses entouraient la maisonnette, grimpant même sur les murs en bois. La vieillarde était là, occupée à tailler ces fleurs. Elle était habillée bien plus simplement que la veille, avec une tunique droite et simple.

 -Bonjour, fille de la Jungle, dit-elle sans même tourner ses yeux aveugles vers la jeune fille.

 Nokuto s’approcha prudemment d’elle, serrant contre son corps la couverture miteuse. Comment pouvait-elle voir ce qu’elle faisait alors qu’elle avait perdu l’usage de ses yeux ?
 Comme si elle lisait dans ses pensées, l’autre répondit :

 -J’ai appris à voir avec les yeux de mon âme. Tu pourrais apprendre, toi aussi. Si tu en avais le temps…

 L’Amazone ne répondit pas, tandis que la vieillarde se tournait enfin vers elle.

 -Tu dois rentrer chez toi, fille de la Jungle. Mais pour cela, tu vas devoir surmonter de nouvelles épreuves avant de trouver le repos.

 Elle marqua une pause, puis reprit :

 -Tu en as déjà rencontré un, et tu as survécu, comme tu devras survivre à la deuxième rencontre qui t’attend.

 Nokuto se manifesta enfin.

 -Qu’est-ce que j’ai déjà rencontré ?

 La vieille femme retourna tranquillement à ses fleurs tout en disant :

 -Un Elfe Noir, voyons.

 La jeune fille écarquilla les yeux et, soudain, tout devint clair. La cruauté, la force d’Alden, sa pâleur, sa froideur, ses yeux rouges… Elle dut se soutenir au mur pour résister au choc de cette révélation. Le Comte de Galaz’ar était un Elfe Noir ! Elle s’était fait violer par un Elfe Noir !
 Elle leva des yeux emplis d’incompréhension vers la vieille femme. Comment le savait-elle ?

 -Je te l’ais déjà dit, répondit celle-ci à la question muette de Nokuto. J’ai appris à voir avec les yeux de mon âme… C’est pour ça que je sais…

 -Que vous savez quoi ? demanda la jeune fille, terrifiée que l’autre confirme la terrible pensée qui venait de lui traverser l’esprit. Que vous savez quoi ?

 La vieillarde asséna enfin, d’une voix tranquille :

 -Que tu es enceinte de lui.
♦♦♦

 Nokuto se souvenait d’un grand noir, de s’être sentie tomber, puis plus rien. La vieille femme lui apprit ensuite qu’elle s’était évanouie à la suite de cette terrible déclaration. Elle lui proposa de rester quelques jours dans la cabane, le temps de réfléchir, de se reconstruire. La jeune fille accepta. Elle retrouva sa tenue de tueuse, que la vieille ermite avait lavée dans le ruisseau. Elle s’entraîna un peu à essayer de « voir avec les yeux de son âme », sans aucun succès. Et, le soir, elle s’asseyait seule au bord de l’eau ruisselante, contemplant ces milliers de gouttelettes qui brillaient comme des perles à la lumière de la lune, pour réfléchir. Et elle pensa longtemps, tout les soirs pendant une semaine elle pensa. Elle se tortura l’esprit, mais dans cette ambiance de calme et d’apaisement, quand elle rentrait enfin se coucher, toujours indécise, elle s’endormait aussitôt.

 Un jour, elle prit sa décision.
 Elle fit ses adieux à la vieille femme, et cette dernière lui donna une bourse garnie, provenant d’on-ne-sait où, pour qu’elle puisse voyager tranquillement, des provisions pour le trajet jusqu’à la prochaine ville (Nokuto apprit qu’elle était toujours en Oro, et qu’à la fin de la forêt on se trouvait sur les rives de la Mer Intérieure) et une boussole. La jeune fille prit quelques minutes pour comprendre son fonctionnement, l’attacha autour de son cou, remplit sa besace en cuir des présents de l’ermite, et elle s’en alla à travers les fourrés.
 Elle rentrait dans son pays natal. Le monde était impitoyable, trop pour une Amazone enceinte. Elle rentrait se ressourcer dans la Jungle, car c’était là-bas et nulle part ailleurs qu’elle était en sécurité. Nulle part ailleurs. La haine et la rage qui l’animaient auparavant, qui lui avaient permis de survivre et de s’enfuir, l’avaient quittée, remplacées par une détermination sans bornes. Quoi qui l’attende, qui que soit l'Elfe Noir qu'avait prédit la vieille, elle était prête. Elle ferait tout pour atteindre son but. Car le début de vie qu’elle portait dans son ventre, même si elle le haïssait, méritait de vivre. Et elle aussi méritait de vivre. Jamais plus elle ne se laisserait abattre par un Elfe Noir. Jamais plus.
Dim 10 Juil 2016 - 11:34
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