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[Terminé][PV Télhias;Phadria]Bienvenue à bord
Urmri Tête de Fer
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Urmri Tête de Fer
Urmri achevait d’aider à entasser les marins ivres morts sur le pont. Riche idée qu’avait eue la capitaine d’aller aussi loin au nord pour trouver des bras qui ne connaissaient pas son pavillon ! Personne ne s’était inquiété en voilant la galère dans le port. Pour un peu, ils auraient pu entrer pavillon claquant au vent dans ce dernier. Arrivant dans la ville, Urmri, ainsi que quelques autres marins, avaient rapidement été voir les bars et lupanars de la ville. Il ne fut pas difficile de convaincre hôtesses, filles de salle, de joie, garçons de salle, petits voleurs et taverniers de les aider à trouver des marins qu’il serait aisé de saouler avant l’embarquement.

« Tu vois Télhias, avait-il dit au gamin qui s’était embarqué à Ram, un soir, en revenant, quand tu seras grand plus tard, faudra te méfier d’une chose. Ce seront les femmes qui dans la rue te diront « Tu viens mon chéri ? ». Ce ne sont que des drôlesses qui te feront boire du mauvais alcool. Et quand tu seras saoul, elles le signaleront à des hommes de main, et tu te réveilleras sur un bâtiment, embarqué pour tu sauras même pas combien de temps ni dans quel objectif. »

Ledit gamin était un passager clandestin qui s’était embarqué à bord alors qu’ils étaient  Vindex, la capitale de Ram, en route pour les Marches d’Acier. La capitaine avait aussitôt sorti son fouet, et si le gamin n’avait pas offert de lui faire briller le pont et les bottines tous les jours, il ne s’en serait sans doute pas sorti vivant. Urmri s’était fait un devoir d’apprendre un peu les ficelles du métier de marin à ce gosse, sans toutefois lui apprendre la moindre chose qui pourrait déplaire à la capitaine, cela allait de soi.
Toujours était-il qu’il venait de passer plusieurs jours à expliquer à Télhias, quand celui-ci pouvait enfin lâcher ses instruments de ménage, comment recruter facilement des marins. Lui et les autres marins déjà présents sur le navire avaient passé quelques jours à préparer leur coup, et finalement, le grand soir était venu, et ils avaient recruté largement assez de marin.
Urmri était en train de fêter cette réussite en buvant un peu dans une taverne quand deux femmes se battirent sous son nez. Suivant attentivement l’évolution du combat, il s’était ensuite littéralement précipité vers la perdante. Même si elle s’était faite humilier par l’autre, ivre, elle avait réussi à bien se battre. Ce serait toujours bon à prendre. Bon, il avait fallu qu’il guide lui-même sa main pour lui faire signer d’une croix le contrat d’embarquement, mais ce dernier était signé, et il l’avait lui-même balancée sur le pont de la galère.

La capitaine avait donné les ordres pour s’éloigner du port peu avant l’aube, alors que ce qu’elle qualifiait de « Ce tas d’idiots ivres morts » n’avait pas encore fait mine de se réveiller. Et, alors que la galère était au large des marches, la capitaine la fit mettre à l’arrêt.

« Gamin idiot, prête ton seau à Urmri, dit-elle.
-Tu vas voir, Télhias, dit Urmri, comment on réveille des soulards. »

Et il vida d’un geste puissant le contenu du seau sur le tas de corps plus ou moins animés.

---

Franziska regardait avec dédain le tas d'ivrognes idiots qu'ils avaient ramassé la veille, et qui allaient devenir son nouvel équipage. La plupart était des hommes plus ou moins jeune, mais la capitaine remarqua une femme (plutôt dénudée) parmi eux. Quelle idiote. Urmri -qui lui, semblait un peu moins idiot que les autres- obéit à ses ordres et leur versa seau d'eau sur la tête pour les réveiller.
Des gémissements accueillir cette soudaine fraicheur, et la plupart commencèrent à ouvrir les yeux. Leur regards étaient perdus, pâteux, sans doute ne comprenaient-ils pas où ils étaient et pourquoi.  Un coup de fouet bien placé chacun, parfois plusieurs pour les plus désorientés, les réveillèrent finalement tous et une fois que ce fut fait, Franziska s'éclaircit la gorge pour attirer leur attention – distribuant quelque coups de fouet au passage.

« Je suis Franziska Von Karma, votre nouvelle capitaine. Vous tous, bande d'idiot, avez idiotement signé pour vous engager sur mon navire hier soir, et je ne tolérerais aucun changement d'avis. Je considérerais cela comme une désertion, et vous vous frotterez à ma colère ! (Elle fit claquer son fouet.) Est-ce bien clair, espèce d'idiots ? »
Dim 17 Mai 2015 - 14:59
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Phadria Red
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Je suis à toi pour toujours
Phadria Red
La bise frivole du vent du large aiguillonnait le visage halé de Phadria. Elle se sentait dériver doucement. Autour d'elle, hormis les complaintes du vent, des bruits et sons diverses. Ce tohu-bohu incessant lui faisait tourner la tête et l’énervait.

De l'eau glaciale lui fut balancée au visage.

Phadria Red alors, ouvrit les paupières, demeurées closes jusqu'à cet instant. Elle était allongée sur le pont du Seigneur Émeraude sous elle, au dessus un ciel clair, tout autour une masse grommelant de marins et pirates. Une voix colérique passait et repassait entre les rangs, elle entendait des sons cinglants aussi. Les voiles du Seigneur ? Phadria se corrigea d'elle même. Le Seigneur Émeraude avait été repris par Ariel lors de leur arrivée dans les Marches, et échangé contre un autre. Comment se nommait ce bâtiment encore ? Le Wicked Wench, voila. Elle était donc sur le Wicked Wench.

Elle reçut un coup douloureusement surprenant, et pire, surprenant de douleur, sur le bras, ce qui entraîna un sursaut involontaire de la part de ses muscles. Phadria Jura et redressa le buste. Aussitôt, une douleur étourdissante engloba de sa morsure son flanc. Phadria Red s'aperçut à cet instant qu'elle ne portait pas de veste, et que sa chemise était déchirée. Elle la souleva néanmoins afin de prendre conscience de ce qu'il clochait.

« Aïe. Mauvais ça.»

Une plaie diagonale, étendue d'au moins huit bon centimètres, courrait le long de ses côtes, descendant vers son nombril. Le sang était séché, et la blessure paraissait peu importante. De plus, elle avait déjà commencé à se refermer tout doucement. Mais le risque d'infection demeurait, et selon Phadria Red, il était même important. "Je vais devoir désinfecter ça le plus rapidement possible" songea-t-elle. Elle leva soudain le visage vers la silhouette sévère qui se dressait devant elle, lui cachant le soleil. Phadria se sentait minuscule à côté de cette femme. Elle fit claquer son fouet et la pirate leva par réflexe son bras afin de ne pas se prendre le coup en plein visage. Elle cria quand un sillage de sang rouge supplémentaire se dessina sur son avant bras.

« Je suis Franziska Von Karma, votre nouvelle capitaine. Vous tous, bande d'idiot, avez idiotement signé pour vous engager sur mon navire hier soir, et je ne tolérerais aucun changement d'avis. Je considérerais cela comme une désertion, et vous vous frotterez à ma colère ! Est-ce bien clair, espèce d'idiots ? »

Dans quoi Phadria s'était-elle embarquée ? Elle avait mal au flanc, mal au nez, et maintenant au bras. Sa bouche, par surcroît, pâteuse et emplie de l'arrière goût laissé par l'alcool, lui rappelait sans cesse qu'elle mourrait de soif. Phadria tâta son visage, et repéra là aussi du sang séché.

-Par Ariel, mais il s'est passé quoi hier soir ?

La rouge fit jouer ses articulation et se redressa. Elle n'avait plus ses bottes et ses armes non plus. Autre chose manquait ? Non. C'aurait été difficile de faire pire en fin de comptes. Bon sang, qu'elle avait soif ! Où donc était le jeune mage ? Visiblement, après un premier coup d’œil autour d'elle, il était évident que le garçon n'avait pas été embarqué. Et puis surtout. Surtout. Où donc était Noire ?

La dernière chose dont Phadria se rappelait, était son concours d'alcool avec la pirate borgne. Un verre. Un autre verre. Une bouteille. Elle se concentra afin de se souvenir de la suite. Noire s'était levée, elle avait quitté la Taverne. Un son. "chtark". Un son sifflant et grave, bref. Bon sang, c'était quoi ce son encore ? Phadria se concentra davantage, et se souvint. Elle pâlit alors.

Son dernier souvenir, n'était ni plus ni moins l'image d'un sabre qu'elle lançait sur Phadransie La Noire, qu'il loupait de peu, et avait achevé son vol dans la porte de la Taverne. Etait-il possible que Phadransie l'ait vendue à cette femme au fouet, après cela ? Pourquoi Phadransie ne l'avait-elle pas tuée ? Tant de question, si peu de souvenirs, et donc par conséquent, encore moins de réponses.

Phadria repéra non loin d'elle un nain monté plus de fer et de bois que de chair, un perroquet perché sur son épaule. C'était quoi ce bordel à la fin ?

La pirate, la main toujours sur son flanc, prit le risque de s'adresser d'une voix forte à la femme qui distribuait toujours de copieux coups de fouets, obligeant le reste de cet équipage d'infortune à se relever.

-C'est quoi ce merdier, enfin ? Je n'ai rien à faire ici, par la Garce. Et c'est qui ça, Franssissqua Karma ?

Après avoir connu l'époque glorieuse de Phadransie La Noire Secondant le Capitaine Korlanos, Phadria ne pensait pas qu'il existât sur Ryscior un tableau pire que celui ci, si on n'omettait les Elfes Noirs. Elle essuya le sang provoqué par le coup de fouet sur sa chemise tout en foudroyant son interlocutrice du regard. Juste des réponses.
Dim 17 Mai 2015 - 16:27
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Télhias
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Télhias
Comme tous les jours Télhias c’était réveillé tôt. Il le fallait s’il voulait ne pas se mettre en retard dans ses corvées.
Télhias venait tout juste de remplir son seau lorsque la dame qu’il devait appeler capitaine lui demanda de le donner à Urmri.
Télhias aimait bien le nain avec son zosieau. Il lui donnait tout le temps des conseils et lui contrairement aux autres, ne le traitait pas d’idiot.
En réalité la vie à bord d’un bateau ce n’est pas bien compliqué. Il suffit d’écouter, d’aller chercher ce qu’on vous demande, quand on vous le demande. Le plus important c’est de ne pas ennuyer la capitaine. Télhias avait certainement dut bien écouter lors du premier voyage. Personne n’avait rien dit pour qu’il monte à nouveau à bord. Il se demandait si la capitaine prévoyait de le ramener à Ram ou non. C’est vrai qu’Hastefae lui manquait. Puis Huuh aussi ainsi que sa mère. Ils seraient tous très fier de lui lorsqu’il les reverrait.  Lui n’avait pas fait comme ses imbéciles qui avaient reçu le seau de flotte. Seau qu’il c’était empressé de remplir à nouveau sinon les claquements du fouet de la capitaine seraient pour lui. Repassant près du groupe. Il observa une femme aux longs cheveux bruns qui exprimait son mécontentement plus que les autres.

-C'est quoi ce merdier, enfin ? Je n'ai rien à faire ici, par la Garce. Et c'est qui ça, Franssissqua Karma ?

Télhias se rapprocha un peu plus se demandant ce qui allait se passer. D’un coup de coude Urmri attira son attention. Il lui fit un signe de tête en direction de la dame défringuée. Télhias connaissait bien ce signe. C’est comme cela qu’il lui disait « -A toi maintenant. » Lorsqu’il lui montrait quelque chose et qu’il souhaitait voir s’il avait bien compris ce qu’il lui venait de lui montrer
Télhias s’appliqua donc à soulever le seau et à lancer son contenu sur celle qui regardait méchamment la capitaine. Puis réfléchissant à ce qu’aurait dit Urmri s’il avait été à sa place lui lança un :

« - Pour toi c’est capitaine comme tout le monde. Morue ! »

Télhias avait déjà entendu le nain parler à certaines femmes comme cela quand il lui avait fait visiter une taverne. Il faudrait qu’il pense à lui demander un jour pourquoi on donne des noms de poisson à des femmes.
Lun 18 Mai 2015 - 18:06
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Urmri Tête de Fer
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Urmri Tête de Fer
« Pour toi, c’est capitaine, comme tout le monde, morue ! »

Urmri n’avait pas eu le temps d’intervenir que déjà le gamin avait pris une initiative. Il le prit par l’épaule et l’éloigna un peu. Ce gamin irait loin avec son caractère et sa façon d’apprendre, mais il y avait un temps et un lieu pour tout.

« Laisse la capitaine régler elle-même cette affaire, gamin. »

D’une part, parce que c’était la capitaine qui était insultée. Si Urmri ne l’avait pas su largement capable d’apprendre à cette femme à la respecter, il se serait porté volontaire pour le faire. Mais elle était largement capable de s’occuper de l’insulte elle-même. Et puis, elle ne pouvait surtout pas laisser un gamin régler cette affaire à sa place. Autrement, son autorité serait remise en cause. Et c’était mal. C’était mal d’une part parce qu’on ne remettait pas en cause l’autorité de la capitaine von Karma. C’était le genre de chose qui ne faisaient pas. Non pas qu’Urmri ait peur de remettre en cause cette autorité. C’était juste qu’elle était naturelle et donc qu’il était hors de question de tenter le coup. D’autre part parce quand bien même quelqu’un serait assez fou pour remettre en cause cette autorité, il se heurterait à ce qui, justement la basait : sa capacité à être parfaite dans ses réactions.

« Gamin, lui dit-il. Faut pas que tu règles toi-même les affaires que la capitaine peut régler elle-même d’accord. Parce que sinon tu lui piques son travail. »

Il assortit sa phrase d’un regard sévère et mauvais.

« Et t’as pas envie de piquer le travail de la capitaine. En attendant, remplis-moi encore ce seau, et commence à briquer le pont. En priant pour qu’elle oublie  ton petit écart de conduite, parce que sinon elle manquera pas de te faire remarquer sa façon de penser. Tu penses peut-être que je lui pique son travail moi-même en t’engueulant, mais c’est différent. Elle est déjà occupée avec les autres membres d’équipage, donc elle peut pas le faire pour l’instant. Pour l’instant, ce qui veut dire que une fois qu’elle aura fini, elle aura le temps d’aller elle-même t’expliquer sa façon de penser. Allez, je veux que le pont brille. »

---

Franziska, malheureusement pour la pirate, entendit ce qu'elle venait de dire. Elle se tourna vers elle et allait lui expliquer sa façon de penser, quand le petit nouveau la prit de vitesse et versa son seau sur la tête de la jeune femme en la traitant de morue. Elle fronça les sourcils et s'avança vers eux à grand pas.
Le fouet claqua et ce fut en premier la pirate récemment recruté qui en sentis la brulure. Néanmoins, presque immédiatement, Thélias sentit lui aussi l'arme tracer un sillon de douleur sur son corps.
Franziska leur lança un regard méprisant et furieux.

-JE suis la capitaine ici. Apprenez à me respecter. Gamin idiot, c'est moi et moi seule qui applique les sentences ici ! (Elle regarda l'autre femme.) Quand à vous, espèce d'idiote, je vous interdis de mal prononcer mon nom. Si vous n'y arrivez pas, vous n'avez qu'à cesser d'idiotement essayer de le faire. (Elle lui redonna un coup de fouet) : Est-ce bien clair !?
Dim 24 Mai 2015 - 14:17
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Phadria Red
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Phadria Red
Phadria sentit la meurtrissure aiguë du fouet de la Capitaine avant même de l'avoir vu venir.

-Je suis la capitaine ici. Apprenez à me respecter.

Et elle enchaîna sur tout un discours sur son rôle en tant que Capitaine et le fait qu'elle n'apprécie pas qu'on écorche son nom. Ah. Phadria l'avait ecorchée ? Elle ne se souvenait même plus. A vrai dire, elle avait très mal entendu le nom de la Capitaine lorsque il avait été prononcé, étant encore à demi dans les vapes. Elle s'en tirait avec un coup de fouet, c'était bien. Car ça aurait pu être bien pire. Un second coup de fouet qui l'atteignit au flanc, près de sa blessure la fit sursauter et crier de surprise et de douleur. Finalement, pas si bien que ça donc.

-Est-ce bien clair !?

Phadria avait bien envie de présenter Noire à cette Franziska Von Karma. Elle aurait été curieuse de voir de quelle manière les événements se seraient déroulés.

-Ca l'est madame, répondit-elle en faisant profil bas la main posée sur son flanc douloureux ; vous n'aurez plus à souffrir de mes affronts, même involontaires Capitaine. Je..Je vais me mettre à la manœuvre.

Phadria Red avait depuis longtemps appris que face à certaines personnes il valait mieux s'effacer. Et ce, même si des dizaines de questions toujours sans réponses se bousculaient dans sa tête. Elle questionnerait le nain au perroquet, elle avait l'impression que lui les connaissait, toutes ces réponses. La Capitaine la toisa d'un air sévère et sembla la transpercer du regard.

-Bien.

Elle s'éloignait déjà. Phadria qui était debout sur le pont avança jusqu'au bastingage et s'y adossa. En relevant la main de son flanc, elle vit que du sang avait imbibé sa chemise.

-Pas de chance, morbleu.

Elle entreprit de déchirer l'un des pans de sa chemise afin de le nouer autour de la blessure, espérant contenir le sang au moins pour la journée. Elle leva les yeux et aperçut le nain qui semblait ecouter avec attention des ordres que lui promulguait la Capitaine.

-Si elle s'aperçoit que je suis blessée, elle voudra se débarrasser de moi sur l'heure. Se débarrasser d'un poids -déjà- mort.

C'est en tout cas ce qui se serait passé si elle était toujours à bord du Galion Déité secondé par Phadransie La Noire. Alors que tout l'équipage s'activait, Phadria dissimula du mieux qu'elle pu le sang qui avait imbibé son vêtement jadis blanc, et trouva sa place dans la chaîne de marins. Si elle ne forçait pas trop, elle pourrait aisément tenir la journée sans qu'on ne lui remarque une quelconque faiblesse. C'est avec cette idée en tête qu'elle se chargea de hisser le perroquet.


~


Phadria Red avait perdu le compte du nombre d'heures qui s'étaient écoulées depuis son réveil mouvementé. Elle savait juste qu'à son lever, l'aube avait jaillie depuis peu, et qu'à présent ils étaient au beau milieu de la journée qui s'annonçait déjà comme interminable. De grosses gouttes de sueur tombaient lourdement du front des marins, bien qu'il fasse assez frais dans cette région nordique. Pour sa part, Phadria vêtue comme elle l'était avait plutôt froid, et seul une activité ininterrompue lui permettait de ne pas geler sur place. Et puis elle en avait déjà marre de sentir sur elle les regards frénétiques des mâles, se glissant sous sa chemise. Par les dieux, ils n'avaient jamais été dépouillés de leur vie eux ?

Occupée à valdinguer dans les haubans, heureuse d'être un peu à l'abri du regard -et du fouet- de la Capitaine, Phadria tira sur l'aussière enroulée autour de ses mains. Ayant le vent contre elle, elle enroula davantage la corde autour de ses avant bras, afin de pouvoir y exercer une pression supérieure. Elle grimaça en sentant soudainement son flanc la tirailler, suite au mouvement trop brusque qu'elle venait de faire. Un courant d'air farceur la déséquilibra au moment où elle s'y attendait le moins, et chuta. Heureusement pour la pirate, elle n'était pas très haute dans les cordages et la voilure, mais hélas, pas assez basse pour que son écroulement passe inaperçu. Elle cogna contre le pont du navire et jura en se redressant. Son flanc la faisait souffrir de nouveau, et elle n'avait pas besoin de soulever sa chemise pour savoir que le sang coulait de nouveau. En revanche, ce qu'elle n'avait pas prévu, c'était de chuter juste aux pieds de Franziska Von Karma. Phadria leva les yeux, toujours la main sur le flanc et entreprit de se redresser avant de recevoir encore un ou deux coups qui ne seraient pas les bienvenus. Moi qui voulait me faire discrète jusqu'à la nuit...

-Mais qu'est-ce que vous faites, espèce d'idiote incapable, hurla la Capitaine. Allez vous faire soigner et retournez immédiatement au travail ! Exécution !

Schlak ! Encore un coup. Phadria commençait à trouver ça lourd. Elle réussit néanmoins à ne pas lui transmettre ses pensées par le regard, ce qui en soi était plutôt un exploit.

-Bien Capitaine.

Elle s'éloigna un peu et inspecta tout ça. Déjà il fallait désinfecter. De l'alcool ferait l'affaire. Ca ne devrait pas être trop difficile à trouver à ce bord. Ensuite. Ensuite et bien elle allait devoir coudre. Pas le choix. Phadria grimaça d'avance.

-Chienne de vie.
Lun 25 Mai 2015 - 2:03
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Télhias
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Télhias
Maman avait raison. C’était pour son bien que ceux d’en bas lui avaient fait ça. C’était une petite douleur de rien du tout. La dame brune elle semblait avoir plus mal que lui. Pourtant si la capitaine était équitable sur une chose, c’était bien  sur la force de ses coups de fouet.
Après s’être fait gronder par Urmri Télhias fila dans la toute petite pièce où se trouvait celui qui faisait à manger à la capitaine. Lorsque l’homme qui s’affairait déjà en cuisine le vit entrer il haussa les sourcils.
« - Tu viens déjà chercher ton rhum Tété ? »
Le gamin lui fit signe que oui de la tête en s’asseyant sur un tabouret. Le cuisinier chercha un linge propre et l’imbiba avec un peu de cet alcool qui sent mauvais. Télhias patientait le regard droit devant. Il ne sursauta même pas lorsque l’homme lui nettoya sa plaie à l’avant-bras faite par le coup de fouet. Pas plus lorsque l’homme lui recousu la plaie. C’est dans ces moments qu’il pensait le plus à Hastefae. Elle lui avait déjà enlevé beaucoup de cicatrices lors de leur séjour à Ram. Même s’il lui en restait encore quelques-unes  ici et là sur le corps.
« -Voilà. J’ai terminé gamin. File sinon tu vas te mettre en retard dans ton travail et moi dans le miens. »
Télhias bondit de son tabouret et sortit en remerciant le cuisinier et alla à nouveau remplir son seau.
A la mi-journée il s’arrêta seulement pour nettoyer les bottes de la capitaine. Puis lorsqu’Urmri l’appela. Il savait qu’il lui restait autant de temps à travailler pour finir sa journée. Quand il se dépêchait à manger et que le temps le permettait, il avait le droit d’aller regarder un peu la mer accouder au bastingage.  Puis Urmri lui disait avec sa grosse voix
« -Aller petit tu y retourne» Il y retournait sans broncher.
La fin de sa journée de travail approchait. C’était tant mieux parce que ses bras et son dos lui faisaient un peu mal. Le soir c’était encore mieux que le midi. Parce qu’Urmri il lui racontait des histoires, puis les autres ils jouaient aux dés ou à des trucs à tuer le temps. Mais avant tout cela il fallait dire à la capitaine qu’il avait tout fini. Il s’apprêtait à le faire quand la dame brune tomba comme une merde de mouette aux pieds de la capitaine. En plus elle pissait le sang et en foutait partout au grand désespoir de Télhias qui se voyait déjà devoir nettoyer tout ça. Il retourna chercher de l’eau et recommença donc à frotter le pont. Il trouvait ça injuste, vraiment trop injuste.

Spoiler:
Lun 25 Mai 2015 - 13:50
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Urmri Tête de Fer
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Urmri Tête de Fer
Quelques jours s’étaient écoulés depuis l’embarquement, et Urmri se sentait en pleine forme. La capitaine avait fini par le muter à la cadence des rameurs plutôt qu’au nie de pie, car dans son état, il était assez difficile pour lui de monter au sommet. Il avait failli trouver cette décision injuste. Après tout, il avait tenu ce rôle pendant longtemps. Mais la capitaine avait pris sa décision, et c’était la meilleure décision qu’elle puisse prendre pour lui après tout, donc il n’avait pas cherché à protester. Même s’il avait l’impression que ça n’était pas très sympathique de sa part, la capitaine savait décider à tout instant ce qui était le meilleur pour son navire.
Et puis, le temps passant, il devait reconnaitre que non seulement la capitaine avait de toute façon raison, mais lui-même avait su chasser sans effort ce sentiment d’injustice qui le prenait. Après tout, il aimait bien cette sensation de toute puissance qui le prenait lorsqu’il accélérait la cadence et que les galériens accéléraient en conséquence, sous les fouets des contremaitres. Bien entendu, rester debout et bouger le bras pendant des heures pouvait être fatiguant, même pour lui, aussi avait-il droit à une heure de repos entre chaque séance. En fait, il alternait ainsi. Une heure au travail, une heure de repos. Une heure au travail, une heure de repos. L’autre batteur travaillait quand lui allait dormir. C’était un grand homme bronzé, un ramien à n’en pas douter, qui répondait au nom de Jaffar ab Drogo. Il était très taciturne, et massif d’épaules. Il n’admirait pas autant la capitaine qu’il le devrait, mais lui obéissait à chaque fois sans rien dire. Urmri l’aimait bien. C’était à n’en pas douter un bon gars.
Pas comme cette pauvre cruche qui venait de chuter du haut du mât. Il observa rapidement la réaction de la capitaine, qui lui donna un coup de fouet avant de la renvoyer à la tâche. C’était bien. La capitaine savait réagir en temps et en heure. Urmri avait parfois peur qu’elle lui reproche d’avoir engagé cette idiote, mais pour le moment il n’en avait rien été. Puis le gamin s’appliqua à nettoyer en grommelant que c’était injuste les tâches qu’avait faite la femme. Urmri observa la scène de loin. La capitaine prenait un air songeur, tandis qu’elle désignait à Télhias ses bottines. Urmri savait ce que cela voulait dire. Phadria Red avait fait preuve d’une grande incompétence en chutant du haut du mât. La capitaine était déjà sans doute en train de réfléchir à ce qu’elle allait lui faire subir.
Qui sait, peut-être allait-elle finir à fond de cale pendant quelques jours ?

---

Franziska lança un regard méprisant à l'idiote incapable qui venait de s'écraser devant elle et lui mit un second coup de fouet pour qu'elle aille plus vite se faire soigner afin de retourner au travail le plus rapidement possible. C'etait certes une idiote incompétente, mais une idiote inutile etait encore pire. Néanmoins après que Thelias eut fini de lui lustrer les bottines, elle retourna dans sa cabine pour réfléchir a la sanction qu'elle donnerait à cette idiote. Les coups de fouet n’étaient pas assez pour cette fois.
Lorsqu'elle sortit un peu plus tard, Franziska avait pris sa décision et l'annonça pendant le repas. Elle grimpa sur l'estrade de la salle commune, où ils étaient tous obligés de manger, et tous se turent immédiatement. Elle prit la parole d'une voix forte.

-Il semble que tout le monde ici n'ait pas compris ce que signifie servir sous les ordres de Franziska Von Karma. Je déteste l'idiotie et l'incapacité. Or un des membres m'a prouvé qu'il en restait encore dans mon équipage. (Elle pointa Phadria de son fouet) Cette idiote est donc condamner à rester pendant trois jours à fond de cale, à biscuit sec et à l'eau ! Que cela serve de leçon à tous ceux qui risquent de me décevoir !
Lun 1 Juin 2015 - 10:21
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Phadria Red
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Je suis à toi pour toujours
Phadria Red
Les contremaîtres agrippèrent avec fermeté les bras de Phadria Red après que la Capitaine eut parlé à l'équipage. Cette dernière sentait déjà la panique monter en elle, noyer son corps et ses esprits telle une immense lame de fond. Elle allait passer trois jours à fond de cale. Trois jours, à fond de cale. Dans un endroit clos. Phadria Red ne s'était jamais sentie à l'aise dans les endroits clos. Elle avait l'impression de se noyer dans sa propre sueur, ses réflexes la quittaient d'eux même, ses muscles se tétanisaient, et elle manquait terriblement d'air. Elle ne voulait pas passer trois jours à fond de cale à cause d'une blessure causée par Phadransie. Blessure qu'elle avait d'ailleurs nettoyé et fait recoudre très vite. Et puis pour avoir choisi le moment du déjeuner, la position d'une estrade, afin de clamer haut et fort le châtiment qu'elle lui réservait, la Capitaine Franziska Von Karma devait clairement la détester. Mais dans ce cas pourquoi ne pas l'avoir tuée immédiatement ? Phadria était consciente qu'elle avait de la chance malgré tout avec la Capitaine Franziska. Qui sait quelle supplice aurait été le sien à bord du Galion Déité ? Mais ça, l'enfermement. Non, tout mais pas ça ! Elle savait qu'elle aurait dû acquiescer et fermer sa gueule, jouer avec l'orgueil de la capitaine au pire, voire s'excuser pour son attitude. Mais ce qui jaillit de ses lèvres fut tout autre. Elle tenta d'échapper à l'étreinte des deux hommes.

-Capitaine attendez, une flagellation me semble plus appropriée à mes nombreux écarts de conduite !
Lun 1 Juin 2015 - 22:56
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Télhias
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Télhias
Les autres étaient déjà passés à table depuis longtemps lorsque Télhias mettait le dernier coup de brosse sur le pont. Malgré la fatigue et les muscles de ses bras qui le brûlaient, il souriait en arrivant près du cuisinier. Sourire qui disparut comme le pauvre fond de la marmite que lui versa d’un air navré le cuisinier en ajoutant un :
« -Désolé mon gars. Il n’y a qu’ça. »
Le visage de Télhias ne cacha pas sa déception. Tout en allant s’assoir il s’efforça de penser qu’au moins il pourrait aller se coucher plus tôt une fois ce maigre repas avalé. Après avoir observé ce qui ressemblait plus à de la bouillie trop cuite qu’au vrai plat dans  les autres assiettes.
Plus jamais le fond de la marmite. Pensa-t-il  en grimaçant dès la première des deux cuillères que devait contenir son assiette. Urmri il n’avait pas ce problème. Il  jouait du tambour. Alors quand le cuistot disait à table, soit il était le premier soit on lui gardait une grosse assiette de côté. Ce devait être un poste important tambourinier sur un navire quand même pour pas avoir à ce taper le fond de la gamelle.
Lui il avait plusieurs métiers, mais on ne lui mettait pas d’assiette de côté. Non le mieux c’était capitaine. Parce qu’elle avait le droit de manger quand elle le voulait. Il avait déjà observé un peu. Il fallait prendre une carte. Promener deux tiges en métal dessus puis regarder une boîte avec une flèche qui tourne et dire : »Par-là ». La capitaine elle rajoutait bande d’idiot, mais Télhias ne pensait pas que ça avait vraiment de l’importance de rajouter ça. Ensuite quand la capitaine avait fait tout ça. Après un moment, il fallait jeter de l’encre ou quelque chose comme ça. Alors le navire s’arrêtait. Il ignorait si c’était sur les cartes qu’il fallait jeter de l’encre  ou ailleurs, mais juste après il entendait un gros plouf. Il avala la dernière cuillère en grimaçant. Peut-être qu’un jour lui aurai aussi son navire. En attendant il devait se contenter de suivre les conseils d’Urmri.
A ce moment la capitaine fit irruption en montant sur l’estrade.
-Il semble que tout le monde ici n'ait pas compris ce que signifie servir sous les ordres de Franziska Von Karma. Je déteste l'idiotie et l'incapacité. Or un des membres m'a prouvé qu'il en restait encore dans mon équipage.

Télhias frémit en entendant son discours. Pourtant il avait tout fait comme il le fallait. Il soupira de soulagement en voyant la capitaine désigner la dame brune. Il écouta attentivement la sentence.
Trois jours dans la cale. Lui en avait passé bien plus avant de se faire repérer en embarquant à bord et sans biscuits en plus ! Alors que deux solides gaillards s’apprêtaient à l’emmener.  Elle commença à se débattre en hurlant :
-Capitaine attendez, une flagellation me semble plus appropriée à mes nombreux écarts de conduite !
Télhias en écarquilla les yeux à un point tel qu’ils auraient pu rouler en dehors de leurs orbites tout seul. Non seulement elle avait mangé à sa faim, mais en plus elle discutait, non pire elle suggérait à la capitaine autre chose que sa décision ! C’était la première chose qu’il avait apprise du cuisinier sur ce navire. Il lui avait dit :
« - Tu l’ sauras quand la capitaine t’autorisera à dire autre chose que oui capitaine. » Il n’avait pas vraiment compris quand ni comment il pourrait le savoir, mais devant son incompréhension lui avait alors précisé :
« -Tu l’ sauras aussi quand t’auras oublié de répondre autre chose que oui capitaine. »
Puis pas contente elle lui demandait en plus des biscuits secs et de l’eau que la capitaine lui promettait, des flageolets !? Lui n’en avait eu que même pas cinq ou six dans son assiette ce soir. Tout ce qu’il espérait c’était qu’elle n’allait pas trop salir à nouveau le pont à parler comme ça.
Mar 2 Juin 2015 - 19:08
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Urmri Tête de Fer
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Urmri Tête de Fer
Lorsque, trois jours plus tard, l’incompétente fut remontée de la cale, Urmri était impatient de voir ce que la capitaine allait faire. Pour sa part, il continuait à battre la cadence sur ses tambours. Et d’après ce qu’il en avait entendu dire, elle supportait très mal l’enfermement à fond de cale. Tant mieux. Elle allait sans doute ramper devant la capitaine pour demander son pardon. Mais Urmri savait que la capitaine étant parfaite, elle ne le donnerait pas si facilement. Elle trouverait une autre punition.
Et il était impatient de voir ça, voilà pourquoi il était heureux que Virel l’ait choisi pour être sur le pont quand on remonta la coupable. Il se tourna vers Télhias, et la lui désigna.

« Tu vois gamin, apparemment elle est pas capable de tenir son rôle. La capitaine aime pas ça, et elle va donc lui donner le plus petit rôle possible à bord pour la punir. Parce que s’il y a une chose à retenir sur la capitaine, et qu’elle dit régulièrement, c’est qu’elle est parfaite. Son navire et son équipage doivent donc être parfaits. Toi, tu te charges de rendre le navire parfait, ce qui est très bien. Tu remplis bien ta tâche, et même si la capitaine te le dira jamais en face parce que tu n’en es pas digne, elle trouve sans doute que tu fais un travail satisfaisant. Sois pas jaloux parce qu’elle le dit pas. Moi non plus elle me dirait jamais ça. Parce que contrairement à elle, nous, on est pas parfaits. Mais à tous le moins, on est pas aussi idiots que cette morue. Et ça, la capitaine le sait. C’est déjà bien pour nous. »

---

Franziska regardait la femme se faire lamentablement traîné hors de la cale par les deux même marins qu'il l'y avait mis. Celle-ci clignait des paupières sous le soleil trop brillant pour ses yeux habitués a l'obscurité, et oublia de s'incliner devant la capitaine - ce qu'elle fut forcé de faire peu après par ceux qui la tenait, qui l'obligèrent a se mettre à genoux.
La capitaine fit claquer son fouet sur le pont, n'ayant aucun matelot a sa portée- ils s'étaient tous immobilisé a une distance respectable.
-Le travail que je t'avais confié semble trop compliqué pour l'idiote que tu es, mais je te laisse une dernière chance. Désormais, tu devras faire briller le pont sous les ordres de ce gamin idiot. (Franziska lança un regard méprisant à la femme à terre, en lui désignant Télhias). J'espère que ce ne sera pas trop difficile pour une incompétente idiote comme toi.

Son fouet claqua encore pour indiquer que la sentence était tombé et que tout le monde devait se remettre au travail. Tout l'équipage compris le message et se remit a son poste immédiatement, ce qui tira à Franziska un de ses très rare et bref sourire. Cette idiote, heureusement, n'entravait en rien ses projets.
Dim 6 Sep 2015 - 10:03
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Phadria Red
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Phadria Red
-Va te faire mettre, toi et ton équipage de sac à merde.


Si Phadria Red n'avait pas prononcé cette phrase tout haut, elle esperait en tout cas l'avoir pensée suffisamment fort pour que la Capitaine "parfaite" l'ait entendue. Putain que cette captivité l'avait mise sur les nerfs ! Pas de soleil, pas d'air, pas d'espace. Elle n'aurait pu imaginer situation plus étouffante, même dans ses cauchemars. Et le pire dans tout cela ? Elle trouvait cette punition totalement inutile. C'est vrai ça, à quoi cela pouvait bien servir à part faire peur à l'équipage en renforçant l'autorité de la Capitaine ? Et c'est en ça que la punition n'avait servi à rien, car l'équipage craignait déjà la Capitaine. Ce devait être du sadisme, mais Phadria en doutait, car si jamais cette hypothèse était la bonne, alors Franziska aurait tout autant bien pu la faire écorcher vive ou passer sous la quille.

Elle maudissait Phadransie qui l'avait blessée au flanc, blessure responsable de sa chute aux pieds de l'autre Capitaine de la galère, Franziska.
Et elle maudissait Franziska pour ce qu'elle était, tout court, et l'humiliation qu'elle lui faisait subir depuis qu'elle avait été montée -bien contre son gré d'ailleurs- sur le pont de ce navire de malheur.

Le fouet claqua, tout le monde reprit son poste, Franziska sourit. Ho, un sourire bref et imperceptible, mais qui donna envie à Phadria de l'effacer illico des lèvres de Franziska à coups de poings.

Enfin, elle avait encore toute sa tête, et savait très bien qu'elle n'avait aucune chances contre cette pute. Elle attendrait son heure.

Phadria jeta un regard en biais en direction du gamin qui avait pour charge de nettoyer le pont du matin au soir et du soir au matin, et parfois même lustrer les bottes de la Capitaine. Elle au moins, n'aurait pas à s'abaisser à cela. Avant que les coups de fouet pleuvent, elle s'empara d'un seau d'eau savonneuse et se dirigea vers la proue (autrement dit loin de la présence inquisitrice de la Capitaine).

Le pont il fallait le briquer, l'humidifier pour ne pas qu'il se craquelle à cause de la mer et du sel, et donc que les matelots se blessent la plante des pieds. Il fallait également savonner quand on avait possibilité de le faire, virer un peu toute cette crasse. Puis le lustrer, parce que comme la Capitaine était "parfaite" , le pont devait toujours être "parfait" donc briller.

Si j'avais su que le Galion Déité me manquerait un jour.


~


Le gamin était gentil. Très chiant, mais gentil. Au début de leur "collaboration" il prenait un réel plaisir à jouer au "Capitaine" avec Phadria, et lui donner des ordres. Et naturellement, elle ne pouvait rien lui refuser. Mais avec le temps, elle s'était vite aperçue qu'il n'y avait là rien de mesquin ni de méchant. C'était un gamin très chiant, voilà tout. Elle avait pitié de lui, un peu. Qu'est ce qu'un trou du cul dans son genre foutait ici ? A devoir lécher les bottes -littéralement- de Von Karma, cette pouffiasse ? Pour un peu, Phadria Red lui aurait proposé de venir avec elle lorsqu'elle s'échapperait de la galère, car elle comptait s'échapper, c'était clair et net.

Mais voilà, elle se refusait de faire ami-amie avec le gamin, parce que le gamin était déjà l'ami du nain estropié au perroquet. Le nain lui intimait pas mal de conseils, il semblait l'avoir prit un peu sous son aile, et le gamin écoutait le nain comme s'il était la seule personne censée sur ce putain de navire. Et le nain n'aimait pas Phadria. Elle voyait comment il la regardait, avec mépris. Le nain était clairement du côté de la Capitaine. Le nain était bourru, stupide, et la faisait royalement chier même si ils ne se parlaient jamais. C'est à cause de ce nain là qu'elle devait, jour après jour, échafauder toute seule un plan pour s'évader.

Elle commença par dérober à de quelconques marins leurs couteaux. Avoir un couteau sur soi était déjà bien mieux que se trimbaler à demi nue comme un ver.  Bien sur, elle aurait préféré un tromblon, mais à part le nain -et son perroquet veillait au grain- personne ne semblait en avoir à bord.
Puis elle réussit à dérober à l'un des pirates sa bourse, et à un autre une pièce de huit.
Elle ignorait comment ce bougre là s'était trouvé en possession d'une pièce de huit, mais en avoir une sur soi était toujours un putain d'avantage. Une pièce de huit pouvait servir de monnaie d'échange, de laisser passer voire même de sceau de marque dans le domaine de la piraterie. Avec une pièce de huit, il était possible pour un individu habile de joindre la Conseil des pirates, voire même d'y prendre part et se frayer plus ou moins légalement une place parmi les élus. Elle savait que tous les Capitaine formant le Confrérie des Pirates -ou tout du moins, qui avaient formé le Confrérie des pirates- en avaient une sur eux, au minimum, mais ignorait combien il en existait sur Ryscior.

Toujours était-il qu'elle en avait une pour elle à présent. Elle aurait pu s'en servir comme d'un droit de parlementage avec la Capitaine, et exiger qu'elle la dépose à terre sur le champs, mais elle ignorait si Franziska était respectueuse du Code et capable de reconnaître ouvertement le pouvoir des pièces de Huit. Dans le cas d'une réponse négative, Phadria Red aurait tout à perdre. La Capitaine la ferait certainement pendre pour vol à bord. Elle choisit donc de garder la nouvelle de son gain pour elle.

De ce fait, les vols entre pirates étaient plus ou moins courants, et même si les gaillards vinrent beugler et se plaindre auprès du nain qu'il y avait un putain de roublard à bord, il ne prit aucune décision radicale, arguant que c'était à eux de veilleur sur leurs possessions. Phadria espérait de tout cœur qu'il en resterait là. Après la pièce de huit, elle cessa ses escamotages.


~

Quelques jours passèrent, et elle lustrait toujours ce putain de pont. Son dos la faisait souffrir, et ses lèvres étaient craquelées par le soleil oppressant. Elle espérait saisir rapidement une occasion de fuir avant que son corps n'ait plus la force de rien. Bien sûr, elle avait vécu pire que ce sort là, mais les journées lui semblaient terriblement longues et la chaleur douloureusement accablante. Alors que ça faisait plusieurs jours qu'elle n'avait plus croisé la Capitaine, cette dernière s'invita sur le pont. Phadria Red évita son regard, et pour une fois fut contente de devoir briquer. Elle put se servir de ce prétexte pour ne pas la regarder. Peu importe ce que la Capitaine avait à faire où à dire sur le pont, elle ne voulait avoir aucune histoire avec elle. Elle entendit Franziska dire quelque chose au nain. Peut être s'approchaient-ils enfin d'une terre ?

Dès que la galère jetterait l'ancre pour faire escale, elle dirait enfin au revoir à cette salope de Franziska pour toujours !
Mer 9 Sep 2015 - 19:08
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Télhias
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Télhias
C’est à toi de jouer mon gars. Cette phrase Urmri ne l’avait pas prononcé. Cependant lorsque la capitaine avait donné ses directives c’est ce que le gamin avait interpréter dans le regard du nain rafistolé de partout.
Télhias venait de monter en grade… Ou en garde Bref un truc comme ça. Il avait sous sa responsabilité « la chieuse » comme les gars depuis longtemps sur le navire la surnommaient. Celle qui imitait à la perfection la chute d’une merde de mouette du mât. Celle qui n’était jamais contente de rien. Est-ce que cela était un test ? Il l’ignorait et à dire vrai il s’en battait les sacoches à bébés comme le disait d’autres marins. La capitaine avait dit que c’était lui le chef de la morue et c’est tout ce qui comptait pour le moment. Lorsqu’il frottait le pont il regardait toujours si elle faisait aussi bien que lui et il avait même le droit de lui dire de recommencer quand elle le faisait moins bien que lui.
C’était ça la raize ponsabilité. Un truc que l’on donne uniquement aux vieux. C’est peut-être comme ça que l’on devient grand se disait Télhias. Pourtant Urmri en avait des raizes ponsabilité et il ne grandissait pas pour autant. Cela confirmait pour moitié ce que lui avait enseigné le père d’Hastefaé. Il faut avoir des épaules solides pour diriger. Lui il prenait tout en largeur Les jours laissèrent la place aux nuits.  Puis les nuits aux jours.  Télhias se demandant dans quel sens son corps s’élargirait quand il deviendrait un grand. Urmri roulait du tambour et Télhias lavait le pont. La capitaine prenait soin de l’équipage et lui de son équipière. Il voyait bien qu’elle peinait à la tâche. Alors lorsqu’épuisé elle tombait de sommeil.  Il jouait de sa flûte pour que les zosiaux des mers  la surveille. Pour qu’elle se repose bien pour pouvoir retravailler correctement le lendemain.
En fait ça devient vite chiant la vie sur un bateau… Surtout quand on a des responsabilations. Parce qu’au final on fait la même chose presque tous les jours. Puis quand on a fini on dort et il faut recommencer le lendemain. Le pire c’est qu’il faut –en plus de s’inquiéter de soi- S’inquiéter aussi de ceux dont on est raize ponsable. Puis repasser derrière eux pour voir si ils font le travail correctement. Bref rien de plus que des soucis supplémentaires.
En tant que responsable de quelqu’un sur un navire, Télhias avait le droit à des rations  de rhum. Un truc qui pue encore plus que les latrines des galériens le jour où on leur donne les plats avariés en quelques sortes. De cela vous tirez la quintessence du plus dégueulasse des breuvages et vous en faites la boisson la plus prisée par le premier fou qui se dit que la mer est belle et qu’Ariel n’est qu’amour et compassion. Vous en obtenez : -Le Rhum !
Une ration de rhum ça vaut au moins plus que dix chameaux sur un bateau ! Mieux encore avaler en quantité ça vous fait oublier le pourquoi et le qu’est-ce que je fous là ? Comme ils disent les marins. Le seul problème c’est que cela ne résout en rien le comment me tirer de là ? Ou encore le c’est quand que je me réveil ? Bref pas un truc pour le ventre de Télhias.
Télhias usaient ses rations de rhums auprès des différents membres d’équipages. Une rations contre une histoire de marin ou encore un fruit, une leçon de navigationnage, un commenkonfaitc’neu et parfois un cékoic’truc. (Oui un navire ça regorge de truc bizarre que si on ne sait pas à quoi ça sert, on a un peu l’air d’un âne quand on nous demande d’aller en chercher un.)
Pourtant un soir après son travail et alors qu’il cherchait comment il allait user sa ration. Le cuisinier semblait plus soucieux que d’ordinaire. Il grommelait dans sa barbe la perte d’une pièce de Ouite et donna sa ration à Télhias en lui demandant aussi poliment qu’un cuisinier contrarié puisse le faire de lui foutre la paix. Télhias décida d’utiliser sa ration quotidienne de rhum pour demander à Urmri
« -C’est quoi une pièce de Ouite ? »
Il attendit qu’Urmri ait fini son travail pour ça et surtout finir le sien sinon le fouet de la capitaine pouvait se ramener plus vite que le cheval du père d’Hastafae.
Mer 23 Sep 2015 - 19:45
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Urmri Tête de Fer
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Urmri Tête de Fer
« Une pièce de huit, expliqua Urmri, c’est une pièce d’argent. Assez précieuse, parce qu’après la chute de Port-Argenterie, la plupart d’entre elles sont au fond du port. Certains pirates les gardent, par nostalgie. Pourquoi tu me poses cette question ? On t’en a pas donné une quand même ? »

Télhias sut inventer un brillant mensonge, mais on ne la faisait pas à Urmri. Des mousses, il en avait déjà formés quelques-uns, et il l’avait déjà été lui-même pendant un temps. Les techniques pour embobiner les adultes, il les connaissait bien à force. Il se remémorait un épisode particulièrement savoureux… Avec lui dans le rôle de l’imbécile pour le coup.

---

C’était un matin à bord d’une petite galère pirate. On avait croisé des baleines en mer. Urmri, alors enfant, était plutôt mal traité par ses camarades d’équipage. Aussi, quand il entendit dire que les marins que les baleines soufflaient étaient bénis par Ariel, il vit là l’occasion de se faire remarquer un bon coup. Au premier moment de solitude, il ne fit ni une ni deux et se renversa un seau d’eau sur la tête. L’équipage marcha plutôt bien, jusqu’à ce qu’intervienne le capitaine, qui lui déclara simplement la chose suivante.

« Je ne l’ai pas quittée des yeux. D’ordinaire, une baleine qui souffle, ça se voit depuis la dunette. J’en conclus que vous n’avez jamais été soufflé et que vous avez cherché à voler le respect de l’équipage, monsieur le mousse. »

---

Sur ces souvenirs, Urmri se mit en quête de qui pouvait bien avoir une pièce de huit durant ses pauses. Il tâchait alors de fouiller les cabines de ceux qui travaillaient quand il se reposait. Il dût admettre, en trouvant ladite pièce, que cette maudite Phadria avait du bon travail pour la cacher. Elle était incrustée dans un trou entre deux lattes du plancher sous son sac, lui-même posé dans un coin tout à fait innocent.
Après cette découverte, Urmri alla voir la capitaine von Karma.

« Je ne crois pas, madame la capitaine, que cette idiote soit capable d’avoir une telle pièce, lui dit-il. En fait le truc c’est qu’elle était plutôt fauchée et misérable quand on l’a trouvé, et elle n’a jamais cherché à l’utiliser… On m’a signalé des vols sur le navire, et j’ai trouvé des objets volés dans son sac… Je me disais que ça vous intéresserait peut-être ? »

---

Une voleuse. A bord de SON navire. Franziska était hors d’elle. Elle était parfaite, tout à bord de son navire devait donc être parfait. Elle n’allait pas laisser une idiote qui avait de nombreuses fois prouvé que son idiotie était doublée d’une incompétence sans nom perturber cette perfection. C’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Cet idiot de nain avait bien fait de la prévenir.
Elle s’empara de son fouet et après en avoir donné un petit coup sec à Urmri pour le remercier, elle monta rapidement l’échelle menant au pont, y déboulant en trombe. Elle repéra cette pauvre idiote occupée à se faire sermonner par le gamin idiot sous prétexte qu’elle avait fait quelque chose encore plus mal que d’habitude. Elle marcha d’un pas décidé vers elle.
L’idiote se retourna en voyant que le gamin moins idiot qu’elle s’éloignait prudemment en la voyant approcher. Avant même qu’elle n’ait eu le temps de comprendre, un premier coup de fouet la cueillait.

« Pas de voleuse à bord de mon navire ! hurla Franziska. »

Elle continuait à frapper, sans cesse, poussant l’idiote à reculer vers le bastingage en se protégeant avec ses bras.

« Dehors ! dit-elle. Dehors ! Tu as définitivement usé ma patience, pauvre idiote ! »

Dommage, la terre était en vue à l’instant où, pour échapper aux coups de fouet, elle dût plonger à la mer. Ça lui permettrait d’espérer la regagner à la nage.
Dim 27 Sep 2015 - 18:07
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Phadria Red
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Phadria Red
Au regard de Phadria occupée à briquer ce putain de pont au niveau du Grand Mât, la capitaine avait jailli telle une furie. Au regard, cela est bien vite dit, car Franziska Von Karma l'assailli dans son dos. Déjà, la jeune tête de con qui se disait se nommer Télhias s'était prudemment éloignée. Quelques gouttes de sueur s'étaient formés sur le front de Phadria, et des frégates lointaines étroitement liés à ses Îles de Jade natales passaient dans ses yeux verts.

Elle ne vit pas arriver le premier coup, mais le sentit passer.

Franziska avait levé son fouet avec majesté, et frappé tout en force. Dès l'instant où Phadria s'était tourné vers elle, une avalanche de coup la cinglait, ouvrant en deux ses chairs et la faisant saigner par endroit. Cette douloureuse attaque l'empêchait de riposter, tout juste parvenait-elle à se protéger les yeux de ses bras, et Franziska jouissait par avance du trépas qui attendait Mary Red si elle ne parvenait à rien pour se sortir de cette situation là. Von Karma beuglait, comme pouvait beugler une vache où un animal de cet ordre là, et Phadria Red n'entendait rien de ce qu'elle disait. En tout cas elle était peu joyeuse, cela transparaissait dans le timbre de sa voix.

Elle qui de la morsure d'un fouet ne savait rien jusqu'à ce jour, dû reculer jusqu'au bastingage afin d'espérer y échapper. Car, de toutes façons, espérer raisonner Franziska était hors de sa portée.

Un énième coup lui fendit l'avant bras, suivi d'un autre et d'un autre. Il semblait à Phadria que tout son corps était en feu. Franziska semblait bien décidée à la tuer cette fois ci. Que ce soit d'une façon...ou d'une autre, songea Red en butant contre le bastingage. Elle était face au dilemme le plus définitif de sa vie. Soit elle bondissait par dessus le bastingage, et mourrait inévitablement noyée, soit elle restait à bord, à se faire meurtrir par les coups de fouet de Franziska qui finiraient indubitablement bien par la réduire à l'état de loque humaine, et la mort n'en serait que plus violente.

Son corps était en feu, à chaque coup un peu de sang volait dans les airs, stimulé par l'impact du fouet.

Qu'ai-je donc fais à Vinil pour mériter un tel sort ?!

L'instinct de survie prit le pas sur le reste. Ce fut sans réfléchir outre mesure que Phadria Red bondit par dessus le bastingage, laissant derrière elle Franziska Von Karma, son fouet et le nain tout rapiécé. Branle bas de survie et vogue la galère, comme elle aurait pu dire. La Capitaine hurla quelque chose alors que Red fendait les flots.

Quand la pirate lui eut faussé compagnie, sauvant par la même occasion sa vie, elle voulut crier de surprise et de douleur quand l'eau marine glaciale vint lécher ses plaies. Elle venait de sombrer, et se ressaisit de justesse. Battant des pieds, elle regagna la surface et expira un bol d'air frais. Ca n'était pas le supplice de la planche, mais c'était tout comme. Phadria Red suffoqua et toussa, se maintenant à la surface. Elle était bonne nageuse, mais perdue ainsi au milieu de tout un océan elle ne se faisait point d'illusion sur son sort. C'eut été une bien triste fin que celle de Phadria Red, se dit-elle une fois la panique dépassée.

A bord de la galère, tous s'étaient accoudés au bastingage afin de l'apercevoir remonter à la surface. Phadria battit de pieds et nagea. La Capitaine Franziska ne la ferait pas remonter à bord, c'était certain. Et elle avait trop d'honneur et d'orgueil pour la supplier de le faire. Qu'ils crèvent tous. Elle s'éloigna et adressa en son cœur une prière rapide pour la Garce. Mourir en mer était son choix après tout. Et les hautes eaux étaient la propriété de la Grande Garce.

Alors, elle n'eut plus envie de jouer et de nager, car son corps entier était mis au supplice. Hormis une intervention divine, Phadria ne voyait vraiment pas ce qui pourrait la tirer de ce faux pas. Elle crut rêver lorsque ses yeux embués distinguèrent au loin ce qui semblait être une terre. C'était néanmoins bien trop loin pour qu'elle espère la regagner à la nage, et mourir si près d'une côte était risible. Ariel venait de lui lancer une planche à laquelle s’agripper, afin de ne pas mourir noyée maintenant, et quelle planche ! Toute une portion de terre. Le continent, probablement. C'était un véritable miracle, la pirate s'arma de nouveau de courage et poursuivit sa nage.

Elle n'atteindrait jamais la côte, mais toujours était-il qu'elle espérait trouver non loin des embarcations de pêcheurs qui la repêcheraient. Alors que ses forces l'abandonnaient et qu'elle refoulait loin d'elle l'idée de la mort maintenant, une barquette repéra la noyée et lui vint en aide. Quatre bras puissants la hissèrent et Phadria Red s'avachit en crachant eau et poumon.

« Mauvais signe que cela, dit un vieil homme, c'est une pirate.
-On peut pas la r'jeter à la mer, le coupa le second passager de la barquette, comment vous sentez vous mademoiselle ?

Phadria cracha quelque chose comme "à merveille, merci" puis retrouva enfin un brin de souffle. Les deux pêcheurs ramenèrent leurs lignes et distribuèrent des coups de rame afin de regagner la côté. Ils repérèrent les nombreuses plaies à vif sur les bras et le corps de Red et la questionnèrent à ce propos.

-Rien de grave, les rabroua-t-elle, un petit accrochage avec la Capitaine.
-Vous avez eu de la chance, argua le second homme, habituellement les pirates préfèrent s'occuper eux même de leurs prisonniers plutôt que de les balancer par dessus bord.

Elle aurait pu leur expliquer très vigoureusement que se faire jeter par dessus bord sous une tempête de coups de fouet n'était pas non plus un sort très agréable, mais elle n'en fit rien. Sans ses deux hommes, c'en aurait été fini de Phadria Red. Il semblerait que la Déesse avait une oreille pour moi aujourd'hui. Phadria Red remercia les deux marins lorsqu'ils la déposèrent à terre.

-A quel port sommes nous au fait ?
-Une petite côte d'Oro m'dame la pirate. Si vous continuez tout droit sur le littoral vous tomberez très vite sur Karak-Tur. Vachement grand. Vachement animé. Ici, personne n'y vient à part les quelques pêcheurs comme nous. Si vous prenez la direction de Karak-Tur, vous trouverez sur votre chemin une auberge sympathique qui devrait vous être ouverte.
-C'est que je n'ai pas un sou, leur répondit Phadria.
-Nous non plus m'dame. On vous a sauvé aujourd'hui, mais on veut pas d'ennui demain avec d'autres de votre genre. Tendre la main à quelqu'un qui porte la tête de mort et os entrecroisés, ça apporte toujours le malheur.

Phadria les trouva honnête, et se contenta d'un bref merci. Simple, bref, mais qui venait du cœur. Elle était donc en Oro. Loin de Franziska et du reste. Son enfer venait enfin de prendre fin.


Phadria Red s'estimant tout de même chanceuse et graciée, prit le temps de s'arrêter une minute face à l'horizon et murmura une prière rapide pour Ariel et Virel. Au fond de sa poche trempée, la fameuse Pièce de Huit. Elle sourit et se mit en marche, cheveux au vent. Elle était exténue, blessée, mais en vie.
Jeu 1 Oct 2015 - 11:35
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Télhias
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Télhias
Au début ça a fait Clac puis aïe Puis re clac puis re aïe puis clac clac clac puis aïe aïe aïe pour finir par plouf. Voilà comment Télhias avait perdu celle dont il était le supérieur. A en croire ce que disait les autres de l'équipage Phadria avait coulé dire bonjour à Ariel. Télhias ne pouvait pas l'affirmer il n'avait pas eut le privilège d'assister directement à la scène. Certains disaient qu'avec des hanches pareilles de toute façon ou on flotte ou on coule.
« - Ah bon ? Moi qui croyait que l'on nageait avec les bras et les jambes. » Dit Télhias provoquant quelques rires parmi l'équipage.
Un claquement de fouet et un dépêches toi idiot plus tard Télhias reprenait le travail au Phadria l'avait brusquement laissé en plan. La routine revint au fil des jours. Un matin la vigie cria « Voile à babord ! » Télhias lâcha sa brosse puis hésita un instant avant de savoir de quel côté du bastingage se précipiter pour aller voir. Il opta pour le côté vers lequel la plupart se rendaient. Pourtant même après s'être faufiler jusqu'au bastingage il ne vit rien d'autre que de la brume. Il aurait bien sortit la dernière injure qu'Umri lui avait appris en direction de la vigie, mais le nain lui avait aussi appris que le gars de la vigie c'était quelqu'un d'important et qu'il ne fallait pas le traiter comme une Phadria.

Ce fut un bruit de corne qui se fit entendre. La dernière fois que Télhias avait entendu pareil son c'était dans le désert avant que des salopards de nain tout noirs blesse sa sœur. Il n'en avait jamais parlé à Umri, mais il n'aimait pas ce genre de gens. Alors qu'il se cramponnait au bastingage par peur de ce souvenir la brume se dissipa pour laisser apparaître un navire avec tout plein de voile et de tout petit avirons. Ces derniers étaient certes très nombreux, mais ne touchaient pas l'eau en plus ils avaient avec un trou au milieu.
Télhias n'avait pas le tuyau pour mieux voir, mais ceux autour de lui qui en avaient un disaient ce que les gens du bateau en face faisaient.
-Capitaine sur le pont sans armes.
-ça veux dire quoi ? Demanda Télhias.
-Qu'il veut seulement discuter.
-Et heureusement pour nous rajouta un autre parce que vu la ferraille qu'il nous montre...

Télhias se demanda en voyant écrit sur le bout avant du bateau «  L 'ombre d'Ariel » Comment il appellerait son premier bateau lorsqu'il en aurait un à lui C'était celle qu'il fallait prier le plus souvent possible selon le cuisinier. Mais alors pourquoi son ombre ? se demanda-t-il.
Dim 10 Jan 2016 - 15:24
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