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[Terminé][Eddard] Jusqu'au bout du monde...
Noire
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Noire
Alizée Hyacintho:



- Nous y voilà, Eddard, indiqua la Sorceleuse en pointant de son index la dorsale si enneigée, quoique quelques roches sombres se dessinaient ça et là sur l'épais manteau blanc, qu'elle semblait s'étendre à l'infini. Nous avons dépassé les lisières montagneuses, à présent je pense qu'il est temps de se dire aurevoir.

Elle se tourna avec grâce vers Eddard, et s'accroupit. Elle le regarda quelques fins instants ; puis, s'accroupissant tout près du sol :

- Je vous remercie de votre aide mes amis, susurra-t-elle tout haut en s'adressant aux deux loups gris argents, vous nous avez portés et accompagnés jusqu'ici. A présent, le temps est pour nous venu de faire notre part. Partez ! Allez là où est votre place, au cœur de la Grande Forêt. Merci encore.

Cette façon de s'adresser aux animaux comme à tout-en-chacun n'était pas chose d'exception pour Alyzée Hyacintho. Elle avait, il était vrai, ce côté un peu naturel, comme d'aucun pourraient le dire, « tête dans les nuages ». Mais après tout, n'était-ce pas là un trait de caractère des plus normal pour la plus grande des Mage Bleue de Ryscior ? On aurait dit qu'elle s'attendait presque à ce que les deux grands loups lui répondent. Néanmoins, un glapissement de bien être jaillit de l'un des deux loups lorsque la jeune femme lui caressa tendrement la tête. Bien vite, ces drôles de montures s'en retournèrent d'où elles étaient venues : vers la Grande Forêt.

Alors toutes les appréhensions d'avenir, tous les questionnements utiles du bon sens s’évaporèrent en Alyzée, qui se dressa face au vent glacial, sa lance tout près de son corps. Elle avait ses yeux fermés, et la bouche légèrement entrouverte, le tout noyé dans un air de concentration intense. Eddard, n'osant pas la déranger outre mesure, prit le temps qu'il fallait afin que sa compagne immerge. Mais Alyzée semblait loin.

- Heu..Alyzée ?

La Sorceleuse papillonna des paupières et sourit à son ami d'enfance.

-Je les sens, Eddard. Les vents sauvages de Ryscior. Ainsi, aux sommets des montagnes, nous pouvons faire qu'un avec le ciel et atteindre l'essence même de ces vents bleus.

Elle prit une inspiration profonde qui se matérialisa en un petit nuage d'air givré.

- Mais ils sont cachés. Balayés par autre chose... Ce mal terrible contre lequel la Forêt elle même nous a mise en garde et en chasse.

Elle ferma les yeux, puis les rouvrit.

- Aie bien soin de ta magie dorée, Eddard mon ami.

Elle ajouta, d'une voix presque brisée.

-Les vents bleus viennent déjà de repartir, loin derrière les cols...
- Peux-tu toujours les sentir ? demanda Eddard.
- Je le peux, mais ce sont là des années d'application intense. Et cela puise dans mes réserves naturelles.
- Que te disent les vents ?

A ces mots, Alyzée Hyacintho frémit et eut un mouvement de vif.

- Ils me disent qu'il est là bas, Eddard.
- Anassan ?
- L'âme du mal.

Les deux Sorceleurs mêlèrent leur regard en un étrange instant d'intimité. Tous deux avaient partagés des moments de bonheur simplets, des éclats de rires avec celui qu'on nommait Anassan Thanassil. Avant que ce Mage Violet de génie ne laisse éclater au grand jour sa véritable nature...Et maintenant, cinq Tours plus tard...
Eddard enfourcha Silver, et tendit sa main à Alyzée Hyacintho qui la saisit avec leste. Même gantée, la main de sa compagne était chaude et agréable au contact. Alyzée se maintint derrière Eddard, sa lance fixement tenue dans sa main gauche, et son bras droit passé autour du flanc du Sorceleur au Croc D'Argent. D'une pression des chevilles, Eddard mit au galop sa jument. Devant eux, les très hautes montagnes de Nova semblaient prêtes à leur rire au nez.


~



L'ascencion fut raide et epprouvante, même pour une jument aussi téméraire que l'était Silver. Les hauts monts de Nova paraissaient aptes à décourager n'importe quel voyageur. D'ailleurs, les Noviens ne vivaient pas dans ces montagnes, bien trop inhospitalières, mais au sein de petites criques, près des mers.

- Tu crois que quelqu'un ou quelque chose peut survivre dans ces montagnes ? Demandait Alyzée à Eddard, luttant contre le vent porteur d'un engourdissement tel qu'elle n'en avait jamais connu.

La neige s'était mise à tomber en tourbillonant. Très vite, et de l'air dont étaient porteurs les plus rudes hivers de Ryscior, la température chuta. La crinière de la jument fut ensevelie sous une couche blanchâtre, et la bête peinait de plus en plus à avancer. En bons cavaliers, Eddard et Alyzée avaient décidé d'un accord commun de mettre pied à terre, Eddard tirant Silver par les rennes, bien décidé à ne pas se séparer de sa jument tant qu'il n'y serait point contraint. Difficilement, ils progressèrent. Si l'on s'arrête ici et maintenant, expliquait Eddard à sa compagne, nous mourrons gelée, et la jument également. Nous devons poursuivre, jusqu'à trouver une grotte ou un abri quelconque.

Cela, Alyzée le savait. Mais elle savait également qu'ils ne trouveraient aucune quiétude dans ces hautes montagnes, c'était ainsi. Les vents le lui avaient soufflé à l'oreille.

- Au fait, lui demanda Eddard, ne peux-tu pas faire cesser cette neige qui perturbe notre ascencion.
- Si, je le peux, répondit simplement Alyzée. Avec facilité.

Eddard CrocD'Argent se tourna vers elle, comme pour lui demander pourquoi dans ce cas là elle ne l'avait pas fait plus tôt.

- Mais je n'en ferai rien, expliqua-t-elle à son ami, ce serait le meilleur moyen de signaler notre approche à l'ennemi.

Ils durent faire contre mauvaise fortune bon cœur, stoppant plusieurs fois leur ascencion afin de prendre des forces. Alyzée avait dans sa besace du pain ainsi que des galettes de miel, et Eddard avait cueilli des baies dans la Grande Forêt. De plus, la Sorceleus possédait une gourde contenant un peu d'ambroisie de sa conception, qui aidait le corps à lutter contre le froid. La nuit tomba, mais les escarpements des montagnes Noviennes étaient si abrupts et élevés que l'ombre qu'ils projetaient, même en plein jour, s'accompagnait de l'impression d'être tout le temps au cœur de la nuit. Ils durent se faire violence afin de ne pas prendre un peu de repos, ceci car la neige redoublait d'intensité et de violence, animée par les vents glacés qui vous mordait et vous déchirait sans pitié chaque pore de la peau. Silver, en brave bête, ne se plaignit pas du climat, et avançait courageusement. Même si Eddard et Alyzée ne communiquaient pas entre eux à cause de la difficulté rebdoublée de leur progrès, chacun savait que l'autre se faisait violence afin de ne pas user de magie pour repousser cette tempête. C'aurait été, pour Alyzée Hyacintho Mage Bleue de renom, un vértable jeu d'enfant. Ils durent tous deux se répéter plusieurs fois mentalement la raison de ce choix. « Gravir tant et tant de kilomètres pour céder au dernier moment et signaler à Anassan notre position exacte serait bien là le pire choix ! »

Enfin, ils n'étaient même pas surs qu'Anassan Thanassil était le véritable investigateur de ce complot malsein planant depuis plusieurs Tours sur le Nord-Ouest de Ryscior.

- Eddard, attention ! cria Alyzée en le retenant par le bras.

Eddard allait poser le pied sur une surface instable, en vérité un monticule de neige au bord d'un précipice vertigineux, au fond duquel elle s'ecroula en vombrissant dès que le Sorceleur eut retiré sa jambe. Alyzée chassa de son manteau le large dépôt enneigé.

- C'est une falaise qui se dressait là ! Nous devons faire attention, criait-elle afin de se faire entendre de son compagnon, la neige transforme et dissimule totalement le paysage ! Je propose que nous nous créions un abri, Eddard ! Il serait trop imprudent de poursuivre ainsi, nous avons trop peu de visibilité ! Cela retardera que peu notre arrivée en Salicar, mai après tout nous n'y sommes pas attendus !
- Chut, silence, tonna son compagnon.
- Eddard, insista la Sorceleuse, moi aussi j'aimerai y être le plus rapidement possible, mais je crains que...
- Alyzée, ne dis plus rien, s'il te plait ! Je crois que..

Les deux magiciens se retournèrent simultanément. Derrière eux, une vague de neige s'abattait en dévalant le flanc de la montagne sur laquelle ils se trouvaient, poussant sauvagement les rochers forts loin d'elle, comme si ils eussent été de simples gravillons.

- Une avalanche !
- Cours Alyzée ! Cours !

Les rennes de Silver fermement saisies entre ses doigts, Eddard s'élança, Alyzée sur ses talons. L'avalanche était déjà sur eux, presque, et quand même ils disposaient d'une ou deux secondes de répit, c'était bien trop peu pour qu'Alyzée puisse tenter quoi que ce soit. Les montagnes Noviennes avaient eu raison d'eux ! Ils furent balayés par le monstre de neige jusqu'aux pieds de la falaise haute de plusieurs centaines de mètres.
Sam 31 Oct 2015 - 4:23
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Eddard CrocD'Argent
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Eddard CrocD'Argent

     Ce fut comme si Eddard avait été soudainement plongé dans un torrent d’eau glacée. Il roulait boulait dans des flots de neiges mortelles comme dans les vagues d’un fleuve en cru qui obligèrent son corps à se tordre dans des positions telles que plusieurs fois il crut que ses membres allaient être arrachés à son tronc. Il fut ainsi malmené pendant plusieurs secondes qui lui parurent des heures, dans les enfers glacés de Carnergen. 

     Puis tout à coup, plus rien. Il s’était arrêté de tourner et demeurait immobile dans l’obscurité la plus totale. Il ne sut dire dans  quelle position il se trouvait ni si il regardait vers le sol ou vers le ciel car son corps entier était comme figé dans la glace. Ses poumons se rétractèrent dans son poitrail et une envie urgente de respirer se fit ressentir, mais il lui était impossible d’ouvrir la bouche, ni même de bouger ne serais-ce qu’un doigt. 
Il ne sut dire si il demeura ainsi pendant des heures, des jours ou alors quelques secondes mais peu à peu il se laissa voguer au milieu du néant, si bien qu'il avait l’impression de flotter, comme si son âme eut quitté son corps. 
Soudain, loin, très loin il aperçut une légère lueur verdâtre semblable à une luciole qui papillonnait dans les ténèbres. Petit à petit la lumière s'approchait de lui, montant et descendant comme une grain de pissenlit au fil du vent. Mais au fur et à mesure qu’elle s’approchait, la lueur devenait plus intense, jusqu’à ce que qu’elle enveloppe Eddard dans un halo. 

     Tout à coup Eddard attérit à l'intérieur d'une salle d’un château aux murs de pierre froides et humides et seulement éclairé par quelques bougies aux lueurs verdâtre comme la lumière qui l’avait amenée ici. Il avait l’impression que seuls ses deux yeux s'étaient détachés de son corps et flottaient à présent dans les airs.

C'est là qu'il le vit.

     Anassan se tenait accroupi, un genou à terre. Devant lui, quelques marches menaient à une estrade sur laquelle trônaient deux grands fauteuils fait de crânes. Eddard pouvait discerner les traits de son visage à la perfection, c'était comme si les détails vibraient avec la lumière des chandelles. 
Ses cheveux rouges étaient portés courts comme à l’époque où ils étaient élèves à l’Ecole des Sorceleurs. Cependant il avait l'air épuisé et malade, sa peau était blanchâtre et cireuse et ses yeux injectés de sang était cernés de poches violacées. 
Sur ses épaules, il portait un drapé qu’il arborait de travers révélant son bras valide et posé sur son genoux plié, et cachant son autre bras sectionné, bien qu’Eddard cru discerner une forme solide sous le tissu de couleur violette. Ses lèvres bougeaient mais Eddard était plongé dans le silence le plus total. Il paraissait converser avec ceux qui étaient assis sur les trônes, mais Eddard ne pouvait pas les voir, car il était situé dos aux dossiers.

     Il voulut effectuer une courbe afin de se placer devant eux. Alors, tout doucement, il décrivit un arc de cercle en avant. Il commençait à dépasser les dossiers. Il allait enfin voir avec qui discutait Anassan.
En premier il aperçut leurs mains, posées sur le dossiers des fauteuils. Des mains osseuses et décharnés, couvertes de pustules. Dieux, qu'allaient t-il découvrir à la place de ces deux sièges ? Encore et toujours, il pivotait, puis il les aperçut. 

    Deux corps cadavériques se tenaient assis sur les fauteuils. Leurs visages ne possédaient plus de nez ni de lèvres et étaient figées dans un sourire horrifique, seul deux lueurs vertes émeraudes semblaient léviter à l'intérieur de leurs orbites. Leurs cheveux parsemés et fin sur leurs crânes desséchés retombaient sur les épaules squelettiques et desecendaient jusqu'au niveau de leurs côtes saillantes et recouvertes d'une peau diaphane presque translucide.


    Mais Eddard n’eut pas le temps de s'attarder à les observer de plus près que tout à coup les deux morts-vivants tournèrent simultanément leurs têtes vers lui. Il croisa leurs regards figé et soudain Eddard ressentit une fulgurante douleur comme si il s'était pris un uppercut invisible à l'estomac qui le renvoya tout droit dans son corps dans un éclair de lumière verte.
Au même moment Alizée l’arracha de son cercueil de neige.


‘’Eddard ! Eddard ! Réveille toi !’’

     Eddard était toujours plongé dans les ténèbres les plus complètes. Il pouvait seulement discerner la voix étouffée d’Alizée.
« Aidez moi à le sortir de là »
Tout à coup il sentit une forte pression sur ses deux avants bras. Il se sentit tirer avec force puis l’instant d’après le poids qui reposait sur ses jambes s’était évaporé.
« Allez Eddard ! Réveille toi ! »
Alyzée s’attelait à essayer de le faire revenir à lui en le secouant avec force.
Quand il put enfin ouvrir les yeux, ce fut comme si il les avait gardé fermé. Il était toujours plongé dans une obscurité totale. Il entraperçut le visage d’Alyzée ainsi que deux paires d'yeux jaunes qui semblaient flotter à ses côtés.
L'esprit toujours embrouillé, il se demande un instant si ses propres yeux ne lui jouaient pas des tours.
« Où sommes-nous parvint-il à murmurer
-Je crois que l’avalanche nous à traînée tout droit dans une crevasse.
Eddard leva les yeux au ciel, au moins 20 mètre au dessus d’eux, il aperçut le ciel d’encre et des flocons virevoltant dans tous les sens. La tempête faisait apparemment toujours rage.
Tout à coup il eut un sursaut de lucidité:
« Et Silver ? Où est Silver ? »
Alizée détourna la tête.
« Alizée répond moi ! souffla-t-il entre ses dents tout en se tenant le sternum.
« Elle n’est pas ici Eddard, elle a du être ensevelie dans la neige … Je suis désolée »

     Eddard se tut un instant. Il venait de perdre celle qui l’avait accompagnée depuis ces cinq dernières années. Avec sa jument il avait traversé le monde et partagé bien plus de moments avec elle qu’avec personne d’autres. Plus qu’une simple monture, elle était devenue son amie et aujourd’hui elle n’était plus de ce monde.
Eddard serra les dents.
« Les Dryades nous avaient prévenues : la magie maléfique d’Anassan imprègne ses lieux. Les montagnes sont perturbées, je le sens, et elles nous jouent des tours. Au moins nous sommes encore vivants, et je dois ma vie à ces deux gaillards »
Les yeux d’Eddard s’étaient habitués à l’obscurité à présent, à la place des deux grands yeux jaunes, il put discerner les deux loups géants se tenant aux côtés d’Alizée. Cette dernière passa sa main dans la fourrure d’hiver de celui de droite qui au passage lui lipa un peu la joue.
« J’étais morte mais ils m’ont déterré. Ils m’ont sortis hors de cette neige et ont réussi à me ramener à la vie. Puis quand j’ai repris connaissance ils m’ont aidé à te sortir de là. Ils savaient que notre voyage ne se passerait pas comme prévu et nous ont suivi. Je ne sais pas comment ils ont fait pour nous rejoindre ici mais ces animaux ont quelque chose de magique. »

« On ne devrait pas rester là. Essayons de voir où mène cette crevasse. Peut être trouverons nous un moyen de rejoindre la surface. Aide moi à me relever s’il te plaît. »
Alizée soutint le bras de son amis tandis que les deux loups poussèrent de leur museau le dos du Sorceleur afin qu’il se remette sur pied.
« Ca va ? demanda Alizée
- J’ai juste l’impression que tout mes mon corps est passé au concasseur mais sinon ça va.
Alizée esquissa un sourire.
- Et toi ?
- Ca peut aller Eddard, ne t’en fais pas pour moi. »

     Ils marchèrent plusieurs minutes dans un noir presque complet, mains contre la paroi afin de repérer où ils mettaient les pieds. Les loups quant à eux paraissaient dans leur élément, ils marchaient loin devant en reniflant chaque centimètre carré de roche.
 
« Avons-nous attérit dans le palais de Silir ?
- Tu entends ce bruit Alizée ?
- De l’eau. Je le perçois depuis tout à l’heure. Une source coule surement sous nos pieds.
- Non le bruit est trop fort pour qu’elle ne passe que dans le sol, elle doit ressortir pas loin. »
 
     Au fur et à mesure qu'ils marchaient le bruit de ruissellement se faisait de plus en plus fort., si bien qu'on eut dit qu'ils s'approchaient d'une cascade. Sur les parois, de petites pierres fluorescentes firent leur apparition. Au début quelques une par ci par là, puis plusieurs centaines. Elles remplissaient l’espace d’une lumière translucide et argentée si bien qu'Eddard et Alizée durent plisser les yeux pour s'adapter à cette luminosité nouvelle.

« Du Ménélith, fit remarquer Eddard. C’est un minerai très rare que les Nains utilisent pour s'éclairer sous terre »
 
     Tout à coup ils entendirent les deux loups aboyer. Ils se hâtèrent de les rejoindre.
Au détour d’un virage, ils furent émerveillés par ce qui s’offraient à leurs yeux :

Spoiler:
 

     Devant eux, deux immenses statues de nains taillées à même la pierre hautes de plusieurs mètres crachaient des torrents d’eau qui retombaient en cascade le long des paroi pour atterrir dans un immense bassin d’eau cristalline. Une troisième statue,  excavée au milieu des deux autres et qui mesurait presque deux fois leur taille représentait un Roi Nain dont la tête était surmontée d’une couronne de Ménélyth et dont la barbe de perre taillée retombait, semblable aux cascades des deux autres,  près de soixante mètres plus bas.
Celle-ci se scindait en deux environ à mi-niveau pour accueillir en son sein un immense point de pierre.
 
Alizée était bouche bée.
 
« On peut reprocher tout ce que l’on veut au nain mais sûrement pas leur virtuosité quand il s’agit d’artisanat, leurs mains sont faites d’un or plus précieux que les parois qu’ils excavent à longueur de journée, dit Eddard sans lâcher le monument des yeux.
-  J’ignorais que les sous sols de Nova étaient habités par des Nains, répondit Alizée.
- En tout cas si elles l’étaient, elles ne le sont plus, ces cavités sont à l’abandon. Allons-y !
- Non Eddard ! dit Alizée en retenant le bras de son coéquipier. Nous devrions nous reposer quelques instants ici. Nous ne pouvons être surs que ces lieux soient réellement inhabités et seul l’adrénaline fait encore avancer nos muscles. Si nous subissons une attaque sur ce pont sans issue, nous sommes morts. Attendons de voir ce qui se présente.
Eddard qui connaissait depuis longtemps l’instinct légendaire d’Alizée ne put qu'acquiescer.
 
     Accompagnés de leurs deux compagnons à quatre pattes, ils s’approchèrent du bassin d'eau cristalline et y burent avant de remplir leur gourde. Eddard n’avait jamais goûté une eau aussi pure, il avait l’impression qu’elle l’avait nettoyé de l’intérieur.
 
« L’eau est d’une pureté extrême confirma Alizée. C’est comme si la magie noire d’Anassan n'était pas parvenu à la gâter. »
 
     Le fond du bassin était lui-même tapissé de Ménélyths, dont la lumière diffusait à travers les eaux du bassin pour venir danser sur toutes les parois de la salle dans un spectacle de lumière bleutée.
Les deux Sorceleurs s’assirent un instant sur deux rochers et Eddard sortit de sa ceinture son feu d’alchimiste qui les réchauffa légèrement.  

« Alizée je dois te faire part de quelque chose.
- Oui ? dit-elle avec un sourire. 
- Tout à l’heure quand j’étais encore enseveli sous la neige., j'ai comme eu l’impression que mon âme s’était détachée de mon corps.
Il regardait ses pieds mais sentait qu’Alizée l’écoutait avec attention.
- Et je l’ai vu. J’ai vu Anassan. Je pouvais voir chaque trait de son visage avec une précision déconcertante.
Il redressa la tête et croisa le regard d’Alizée qui lui dit de continuer.
- Mais ce n’est pas le pire. Il était dans une pièce, semblable à une salle de réception d’un château. Devant lui, il y avait deux fauteuils sur lesquels étaient assis deux squelettes avec qui il discutait. Je ne pouvais entendre ce qu’ils se disaient mais en revanche je pouvais sentir une aura maléfique immense. Puis ils ont tourné leurs têtes vers moi et j’ai comme était expulsé jusque dans mon corps. 
Il dégultit.
- Alizée, je crois bien que c’étaient des Lyches.
 
Alizée resta silencieuse un instant. Les deux loups géants s'étaient couchés à ses côtés et l'eau des cascades vrombissait derrière son dos.
 
« Tu as eu une vision Eddard. Parfois lorsque notre vie nous échappe nos pouvoirs grandissent. Je ne peux en revanche pas dire si tu as vu le présent, le passé ou alors si tu as lu dans l'avenir mais tout ce que je sais c'est que seuls les plus grands magiciens sont capables d’avoir des visions, dit-elle sans le lâcher des yeux.
 
« Non Alizée, mon esprit a du me jouer des tours, j’ai aperçu des Lyches ! Aucunes Lyches n’a foulé le sol de Ryscior depuis des siècles, grâce à Antescior.
 
Alizée fronça les sourcils, elle semblait soucieuse.
 
« Pourtant cela expliquerait bien des choses, reprit-elle. Pour commencer, l’immense forces maléfique qui se dégage de Salicar et que j'ai perçu jusqu'en Oro. Je me doute qu’Anassan ait pu acquérir une telle puissance seul. Peut être s’est-il associé avec ces Lyches.
De plus, Salicar est une région isolée et désertique, personne n’y a mis les pieds depuis des années et ceux qui s’y sont aventurés dernièrement n'en sont jamais revenus. »
 
Elle marqua une pause.
 
« Néanmoins si des Lyches ont élu domicile en Salicar, l’avenir de Ryscior est encore plus incertains que ce que je ne pensais »
 
     Tout à coup, les loups se levèrent en sursaut et se mirent à grogner en direction de la faille qu’ils avaient empruntés quelques minutes plus tôt. Ils entendirent des bruits de pas se faire de plus en plus forts et des lueurs de torches se mirent à danser contre la paroi.
Eddard se leva d’un bond et posa une main sur la garde de Scylla dont les runes s’activèrent dans un bruit métallique.
 
« Une fois de plus tu avais raison Alizée, ces galeries abritent bel et bien la vie ! Mais plus pour longtemps ! »
Ven 25 Déc 2015 - 7:44
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Noire
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Aussitôt après qu'ils aient perçu le tapage arrivant sur eux, Eddard et Alyzée s'étaient saisis instinctivement de leurs armes respectives. Déjà, les runes lumineuses ornant la lame de Scylla étincelaient à l'image d'étoiles célestes. Le tapage crescendo introduisait dans l'esprit des deux Sorceleur la suspicion la plus alerte.

- Eddard...

Alyzée laissa sa phrase en suspens tandis que le spectacle qui s'offrait à elle redoubla sa tension. Une horde grouillante de petites créatures verdâtres se dessinait nettement. Des gobelins ! Si il eût été question que de quelques-unes d'entre elle, songea Alyzée en reculant doucement, Eddard et moi-même aurions été très certainement à même de nous défendre. Mais là...

Tant nombreuses que l’œil ne parvenait pas à les dissocier et les compter. Tant agitées qu'elles se courraient les unes sur les autres en souhaitant atteindre les Sorceleurs. Tant répugnantes que leurs cris empli d'une toute naturelle exécration faisaient d'elles les plus désagréables des adversaires. Déjà, Eddard avait rangé sa lame dans son fourreau. Les deux loups gris argent que leur avaient confiées les dryades de la Grande Forêt avaient hérissé tous leurs poils et grondaient sauvagement.

- Cours Eddard ! Ils sont trop nombreux !

Alyzée et son compagnon s'élancèrent d'un même bond. Déjà sur leurs talons, cette masse pullulante d'ennemis, grossissante comme une seule et même entité. Un espèce de monstre gigantesque avide de tout engloutir sur son passage. Les deux loups avaient également compris que se jeter tête baissée dans une mêlée telle que celle-ci ne serait rien de moins que suicidaire.

- Alyzée, le pont !

La jeune mage acquiesça du chef en direction du Sorceleur. Oui, le pont était leur seule échappatoire ! Déjà, les gobelins derrière eux criaient et leur nombre était tel que le sol sous leurs bottes tremblait ! En contournant le cours d'eau argenté durant leur fuite, les deux humains mouillèrent leurs chausses et le bas de leurs braies. Mais pour l'heure, la seule chose qui importait était d'échapper à cette menace. Les deux magiciens grimpèrent trois à trois les marches menant au pont au dessus du cours d'eau, qu'ils franchirent en quelques secondes ! Déjà, alors qu'elle et Eddard avaient dépassés ce pont de pierre menant  à quelques salles mystérieuses, Alyzée Hyacentho se questionnait quant à la meilleure façon d'user de sa magie afin de repousser ces ennemis-là. Sois donc digne de ton rang de Sorceleuse, se disait-elle tout en suivant le sillage tout-tracé d'Eddard lui même sur celui des loups, nous n'allons pas courir ainsi sur des kilomètres !
En tant que mage bleue, Alyzée avait pour habitude de se servir des vents sauvages, soufflant généralement sans logique apparente et en tempête sur Ryscior. Or, ils étaient à présent sous terre. Mais la Sorceleuse maîtrisait sa magie avec tant d'application, que même à plusieurs centaines de pieds sous terre comme c'était présentement le cas, elle se savait capable, en se concentrant, de repérer et pouvoir appeler à elle les vents. En se concentrant.

- Viens, suis moi Alyzée !

La jeune femme ne perdit pas de son souffle à répondre à son camarade ; Eddard savait très bien qu'elle l'avait entendu et ne le perdait pas d'un pouce. Les cris des gobelins sur ses pas empêcha la Sorceleuse de se confondre davantage en pensées. Elle sentait presque les mains garnies de pustules de ses ennemis se refermer sur ses chevilles ! La roche étant éclairée grâce au Ménélith dont avaient usés les nains de ces profondeurs, les peaux-vertes ne portaient point de torches ! De plus, Alyzée savait que leurs petits yeux sournois et jaunes y voyaient très bien dans l'obscurité de ces cavernes ! Eddard prit soudainement à droite. Alyzée le suivit sans réfléchir ! Ils poursuivirent ainsi leur course sur plusieurs mètres, puis Eddard prit à gauche cette fois-ci ! Alors qu'Alyzée sentait la fatigue gagner doucement ses muscles, elle etouffa une vague de panique qui menaçait de la noyer. En effet, malgré leur allure ferme et immuable, ils n'avaient pas gagnés un mètre de terrain sur leurs poursuivants ! Sorceleurs ou non, le souffle finirait tôt ou tard par leur manquer à ce rythme ! Et ces vents que je ne parviens pas à appeler... Alyzée accusait secrètement quelques-uns de ces blocs de Ménélith d'avoir été serti de runes : leur but étant d'empêcher les vents de magie soufflant sur la face extérieure de la montagne de pénétrer en son sein.

Si Eddard n'avait pas mis son bras en barrage afin de bloquer la course de sa consœur, Alyzée aurait sans nul doutes basculée dans le vide insondable qui se dressait sous eux ! Elle chercha un pont du regard, taillé dans la roche, mais n'en repéra point. Déjà, elle entendait leurs ennemis ! Ils était presque sur eux !

- Là ! dit Eddard.

Ils repartirent en courant, longeant le précipice obscur s'étendant sous leurs pieds, et atteignirent ce qui ressemblait fortement à un wagonnet de bois, posé droit sur le sol. Alyzée vit qu'il était relié à par un système de poulie coulissant à deux cordages pendu au dessus de lui. Ces deux cordages pendant dans le vide, liaient les deux cloisons de roches d'une part et d'autre de l'abîme. Ainsi du temps de son utilisation, le wagonnet glissant le long des cordages permettait la traversée de ce fossé.

- Les loups ne pourront pas nous suivre Eddard, dit Alyzée. De plus le système doit être rouillé depuis le temps ! Si nous lançons le wagon dans le vide nous risquons de faire céder le mécanisme et de chuter, ou de bloquer le chariot et l'immobiliser !

Elle venait de parler inutilement en énonçant une évidence, et le savait. lls n'avaient plus le temps de toutes façons, les gobelins étaient sur eux ! Eddard lui tendit sa main, et elle s'accrocha à son bras avant de bondir dans la wagon à son tour !

- Les loups !

Déjà les gobelins avaient bondis sur eux et sur les deux loups blancs restés en arrière. Dans le chariot toujours posé au sol, à trois pouces de l'abîme, cette véritable masse grouillante et pullulante d'infamies affamés de chair les recouvrait de toutes parts  ! Ils se piétinaient, se poussaient, se griffaient. La plupart portaient des coutelas taillés dans de l'os ou de la pierre, certains frappaient Eddard et sa compagne directement à l'aide de gros cailloux. Le mage doré avait déjà laissé jaillir de son fourreau Scylla et repoussait dans de fluctuantes giclées de sang noirâtre les créatures ! Alyzée se servait de son bâton afin de faire de même ! Il fallait qu'ils fassent partir le wagonnet sur le champ, ou bien ils seraient tôt ou tard submergés ! Dans une demi-seconde de répit, Alyzée, ignorant les trois gobelins sur son corps et la frappant, se servit de son bâton qu'elle pressa contre le sol afin de précipiter le wagonnet dans le vide ! Eddard envoya dans l'abîme les gobelins restant à bord du wagonnet ; ils chutèrent en un écho interminable ! Alyzée osa jeter un dernier regard en direction de la falaise derrière eux. Les loups ne les avaient pas suivis. Mais elle ne les vit pas tant ils étaient recouvert par cette masse grouillante de vermines ! La Sorceleuse en eut les larmes aux yeux mais le temps de s'émouvoir ne lui était pas donné ! Dans un fracas assourdissant et assommant, les deux Sorceleurs percutèrent la paroi d'en face à une vitesse folle, et chutèrent quelques mètres plus bas.
Alyzée fut sonnée l'espace de quelques secondes.

- Rien de cassé ?

Elle accepta le bras solide qu'Eddard lui proposait et se releva piteusement tout en faisant jouer ses articulations : elle semblait en un seul morceau bien que chacun de ses os la faisait souffrir.

- Eddard, implora-t-elle, je n'arrive pas à attraper les vents ici. Je pense qu'il y a des runes dissimulées dans cette part du souterrain, des runes toujours actives. Si je pouvais capter ces vents j'aurai pu faire quelque chose pour eux...

Eddard lança à sa compagne un regard empli d'une compassion sincère. Il paraissait chercher les mots justes afin de la réconforter, mais à l'instant où ces derniers auraient dû franchir ses lèvres, tous deux détournèrent le visage en percevant des centaines de gobelins amassés autour des deux cordages ayant servis à mouvoir le wagonnet ! S'aidant de leurs doigts crochus et leurs orteils, les créatures avec des ricanements abominables et vomitifs, n'abandonnaient pas la partie ! Déjà, les premiers en ligne arrivaient sur eux ! Ceux de derrière se pressaient afin de les dépasser, ils se piétinaient de nouveau, se lacéraient ! Il faut qu'ils tuent ce cordage à force d'y amasser du poids dessus, songea Alyzée ! La hardiesse de Eddard mit fin à cette plaisanterie ! En un arc de cercle parfait, nimbé de lumières provenant de ses runes, le Mage Doré avait tranché net sur Scylla les deux cordages ! Les monstres fourmillant chutèrent pour s'écraser à, seuls les dieux savaient combien de mètres plus bas ! De l'autre côté de l'abîme, la masse grondante de gobelins ne cessait pas de les harceler en criant et crachant. Alyzée eut beau plisser les yeux, elle ne vit point les deux loups gris argent.
Sam 23 Jan 2016 - 2:41
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Eddard CrocD'Argent
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Eddard était plongé dans le noir, il n’y voyait plus rien, et son mal de crâne n’arrangeait pas les choses. La violence du choc contre la paroi avait fait éclater le chariot de bois en une explosion de planches et d’échardes dont certaines s’était perdus dans les tréfonds à leurs pieds et son crâne avait ensuite cogné violemment contre la roche.
Au loin il discernait l’ouverture taillée dans la pierre donnant sur la grande pièce au bassin d’où ils venaient.
Les gobelins étaient restés un instant après qu’Eddard eut coupé la corde. Ils avaient d’abord regardé leur camarade tomber dans les abysses ce qui avait jeté un silence. Puis ils s’étaient remis à siffler et à cracher. Ils avaient brandi leurs canifs avec encore plus de férocité, puis après quelques minutes ils avaient rebroussé chemin. A présent on n’entendait plus que le vrombissement lointain de la cascade devant eux.
Ils se trouvaient collés contre la paroi, presque en équilibre sur cinquante centimètres de rebord glissant. Au-dessous d’eux, un fond sans fin.
‘’ Je pense que ces chariots servaient à approvisionner les tailleurs de pierres après que les mineurs aient extraient les gemmes sur ces parois.’’
Eddard sortit de sa sacoche son feu d’alchimiste et éclaira la roche.
‘’ Regarde, il y a encore des points d’ancrages. Cela devait servir aux mineurs à s’attacher au fur et à mesure de leurs décente …
- Eddard, mais tu saignes !
Eddard apporta instinctivement une main à sa tête (en même temps ce geste ne fut pas anodin tellement son crâne lui faisait mal) et il la retira tachée de sang.
- C’est rien Alizée on réglera ça plus tard, il faut qu’on sorte de cette mine avant que l’on devienne de la chair à pâtée pour gobelin, j’avais grandement sous-estimé leurs effectifs ! ‘’
- Oui, mais comment faire ?
Eddard examina la paroi un instant.
- … On va devoir grimper !
- Grimper ?! Mais on n’y voit pas à un mètre et les parois sont glissantes ! C’est trop dangereux Eddard !
-  C’est notre seule solution, ces créatures connaissent ces lieux bien mieux que nous, ils doivent déjà être en train de trouver un moyen de nous atteindre. On doit monter avant de nous faire piéger comme des rats ! ‘’
- Mais tu ne sais même pas où est ce que ça va nous mener !
- Non en effet, mais ce qui est sûr c’est qu’en montant on ne peut que se rapprocher de la surface ! Allez grimpe, j’assure tes arrières. ‘’
Alizée hésita un instant. Eddard la fixa de ses yeux jaunes félins, d'un regard qui ne lui laissait aucune possibilité de retraite.
La Sorceleuse s’exécuta.
Elle mit une main sur le premier piton, puis de son autre main vint chercher un deuxième un peu plus haut. Ses pieds ne touchaient à présent plus le sol. Elle attendit un instant, voir si les attaches supportaient son poids. Aucuns craquements, elle se décida à continuer.
Quand Eddard jugea que la distance qui les séparait était suffisante, il se mit à grimper à son tour.
Ils grimpèrent comme ça sur près de quatre mètres.
‘’ Eddard, les attaches sont trop éloignées !
- C’est normal, c’est pas fait pour grimper à main nu mais pour y faire passer des cordes ! Ne t’arrête pas ! ‘’
Ils continuèrent encore sur près de cinq mètres quand Eddard entendit un grouillement au-dessous de lui, mais il ne pouvait rien y voir.
‘’ Eddard qu'est-ce qu’il se passe !
- Je crois qu’on est suivis !
- Eddard je n’y vois rien !
- Moi non plus Alizée, moi non plus !! Ne panique pas en continue à grimper vite ! ‘’
Ils accélérèrent l’allure. Bientôt Eddard discerna le son strident d’ongles raclant contre la roche, mêlée de petit cris suraigus et des reniflements. Son cœur s’emballa tandis qu’il jetait un coup d’œil vers le bas, mais il ne pouvait toujours rien y voir, seulement entendre.
- VITE ALIZEE !
- Eddard je ne sens plus mes bras, dit-elle dans un souffle à peine audible.
La tête d’Eddard percuta la botte d’Alizée au-dessus de lui. Elle s’était subitement arrêter de grimper.
- Alizée qu’est ce que tu fais !! On doit grimper vite !!!!!
- Eddard, je …
Tout à coup Eddard vit Alizée basculer en arrière, presque au ralenti. Elle chuta comme une poupée de chiffon, il eut juste le temps, dans un élan,  de la rattraper au vol par son avant-bras.
‘’CRAC’’ le piton qu’Eddard tenait de sa main gauche se fissura sous le choc.
Eddard, était penchée sur le côté, tenant avec le peu de force qui lui restait l’avant-bras ’Alizée, qui avait visiblement perdu connaissance. Tout à coup ses muscles se tétanisèrent.
Non de devoir supporter le poids de sa consœur Sorceleuse. Mais à la vue du mur de gobelins qui se tenaient sous lui tout prêt à les dévorer vivants.

Spoiler:
Jeu 4 Fév 2016 - 0:56
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Noire
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La tension agitait l'esprit du Sorceleur au Croc d'argent, et  l'épuisement ses muscles. Accroché d'une main à la paroi, semblant prendre pied au cœur du noyau de Ryscior, et s'élevant tant haut qu'il ne pouvait en apercevoir le sommet, cette-dernière s'annonçait comme leur dernière étape avant la fin. Déjà, l'excroissance rocheuse sur laquelle Eddard avait refermé ses doigts se désagrégeait petit-à-petit.

- Allez Alizée, réveille-toi...Je t'en prie...

Le mur de peaux-vertes sous le Sorceleur s'était déjà fissuré, et la horde de Gobelins le composant commençait à grimper sur la paroi rocheuse, sous Eddard. La plupart chutaient avant même de réussir à s'élever de plusieurs mètres ; ils rebondissaient sur le minuscule muret perpendiculaire à la falaise, situé à plusieurs mètres sous les deux Sorceleurs, puis tombaient au fond du gouffre en hurlant, dans une obscurité qui aurait pu faire concurrence à toutes celles de Silir. Eddard sentait ses muscles se tétaniser, l'excroissance rocheuse qui le soutenait menaçait à présent de céder complètement. Si il restait ainsi, immobile, il mourrait. Que ça soit d'une chute à des dizaines -voire des centaines- de mètres plus bas, dans les ténèbres, ou dévoré vivant par la horde de gobelins. La main d'Eddard, qui soutenait sa consœur, menaçait également de lâcher prise tant elle glissait, puis tout à coup :

- Alizée !! Nooon !!!

La Sorceleuse chuta, évanouie, et sombra dans l'abîme de Silir. Déjà, le premier gobelin -et le plus agile de tous!- s'était saisi de la cheville d'Eddard qu'il tira soudainement vers le bas. Eddard agita la jambe et parvint ainsi à s'en débarrasser. A bout de force, il dû faire preuve d'un effort surhumain afin de parvenir à se hisser de nouveau alors que le piton rocheux le soutenant cédait. Ainsi, l'ascension reprit. Seul.
Eddard était plus lourd et massif que les peaux-vertes, et il grimpait moins vite ; ses vêtements et ses armes l’alourdissant. Heureusement pour lui, le bouillonnement dont faisaient montre les êtres infâmes le poursuivant jouait contre eux, et beaucoup s'écrasaient dans le vide d'eux-même. Néanmoins, Eddard les sentait gagner du terrain, et ses muscles à l'agonie après plusieurs dizaines de mètres d'ascension et de traction, le suppliaient de mettre fin à ce supplice. Il se forçait à ne pas penser à la mort d'Alizée. Pas maintenant...

Qui savait combien de mètres faisait encore cette falaise ? Comment s'étaient-ils trouvés là tous le deux ? Accrochés et pris à la pente d'une montagne comme un insecte dans une toile d'araignée ? Non, plus tous les deux. Je suis seul, maintenant. Eddard se fit violence afin de repousser ces réflexion de son esprit, et sut emmagasiner toute son énergie doublée à sa volonté, dans le but de poursuivre son ascension. Enfin, après ce qui lui sembla une éternité, le Sorceleur atteignit le sommet de cette épreuve ! Eddard se laissa choir, à bout de force, le visage posé contre la roche fraiche. Il était au cœur d'une obscurité totale à cause de l'absence de Ménélith, ne voyait rien, ne ressentait plus rien excepté de la douleur. Ses jambes le faisaient souffrir atrocement, après cette première course acharnée puis cette ascension tumultueuse. Relève toi, Eddard. Une fois que le bourdonnement ayant prit d'assaut ses oreilles se soit tari, il pu entendre de façon fort clair les cris des gobelins accrochés à la paroi, prêts à lui fondre dessus. Il ne pouvait pas rester là !
Eddard, dans une kyrielle d'efforts surhumains, parvint à se remettre sur pied et à avancer. Il tâtonna et discerna devant lui ce qui ressemblait à une ouverture, carrée et massive, taillée à même la roche. Au moment où il allait faire un pas de plus en avant afin de s'y engouffrer, une clameur effroyable doublée d'une lueur dorée jaillit du couloir sur lequel menait cette entrée ! Aucun doute possible, une seconde horde de gobelins, brandissant des torches sans doutes, courrait vers lui !
Le souffle court, Eddard pu remarquer à la lueur des torches approchant de lui, deux autres entrées similaires à la première, à sa gauche et à sa droite ! Il recula de deux pas, et s'apprêta à en emprunter l'une d'entre elle ! Mais soudain, la même clameur et lueur apparut, à plusieurs mètres derrière l'ouverture ! Effrayé mais pourtant d'un calme admirable, Eddard se dirigea en courant vers le dernier tunnel, mais alors qu'il s'y engouffra, il fut accueilli de nouveau par l'arrivée imminente d'un troisième groupe de vermines qui fondait sur lui en hurlant ! La répercussion au travers les parois de ces trois colonies monstrueuses formait un chahut tintamarresque qui en aurait fait s'évanouir de peur plus d'un ! Derrière Eddard, déjà, les premiers gobelins qui le poursuivaient atteignaient le sommet de la falaise !

- Merde...

Le Sorceleur se saisit de Scylla et au premier contact avec son épée, il comprit que les runes qui la protégeaient n'étaient point actives. Cela ne lui était jamais, ô grand jamais, arrivé ! D'épaisses gouttes de sueurs coulaient le long des tempes de l'homme acculé. Le tapage ennemi allait crescendo ! En une seconde, les quatre groupes de Gobelins fondirent sur lui !



*


Alizée chuta sur des dizaines de mètres, l'esprit encore emprisonné dans l'insoncience la plus complète. Brumeuse, son corps fendit alors une matière acqueuse et elle coula. Soudain, deux silhouettes au pelage d'argent vinrent la soutenir sous les flots. Les deux loups gris la ramenèrent à la surface avant de la tracter jusqu'au rivage. Ici aussi, l'obscurité était totale.

Elle a un port de reine, mais pourquoi son esprit est-il dans les nimbes... ?

Ca n'est pas la fatigue...

Non, elle a un mal dangereux en elle...

C'est la mort que porte la terre, qui est dans son sang...

Et l'autre… ? Où est-il... ?

Occupons-nous d'abord de celle-ci....



*


Alizée battit doucement des paupières puis ouvrit les yeux faiblement. Tout d'abord, elle ne distingua rien. Puis enfin, lorsque ses yeux se furent habitués à l'obscurité, elle repéra les deux corps chauds tout près d'elle. Elle avait terriblement froid, et ses muscles la faisaient souffrir, mais elle sentit une joie tout-immense l'envahir en les voyant près d'elle et en vie !

- Vous...Comment ? C'est impossible !

La jeune Sorceleuse enlaça les deux loups, melant son visage à l'épaisseur de la fourrure de ces derniers. Elle se rendit compte qu'il semblait émaner d'eux, phénomène inexplicable, un halo de lumière blanche qui lui permettait de se repérer. Sur sa jambe, au niveau du mollet, Alizée repéra une coupure, faite sans doute avec une lame. Après réflexion, elle se souvint que l'un des gobelin l'avait atteinte avec sa hache ou son couperet, lorsqu'elle était hissée sur la falaise avant de, probablement chuter, inconsciente. Le fin réseau de veines noirâtres autour de la blessure lui fit comprendre la raison de son soudain évanouissement : les lames des Gobelins étaient empoisonnées ! La salive de ces deux grands seigneurs tout droit venus de la Grande Forêt avait dû le dissiper, lui sauvant ainsi la vie.

La Sorceleuse repéra tout autour d'elle de la roche, dure, froide et noire, ainsi qu'une sorte de lac, comportant de l'eau claire. Un peu partout dans cette sorte de cuvette glaciale, des squelettes de ce qui paraissait être toutes sortes de créatures gisaient.
Ses vêtements demeuraient mouillés, tout comme elle l'était elle-même. Alizée fit jouer, doucement, un à un tous ses muscles et ses os afin de voir si rien n'était brisé, mais pu s'estimer satisfaite. Bien qu'elle souffrait, elle se portait bien. Où était-elle ? Et Eddard ? Où était-il également ?
Alizée se saisait de son bâton, situé à quelques pas d'elle. Elle ôta ses chaussures afin de les vider de l'eau qu'elle contenait, puis se rechaussa. Dieux, qu'elle avait froid ! Si je reste ici, je mourrai. Elle se traîna jusqu'au petit lac puis, certaine par une quelconque intuition que l'eau y était buvable, elle la porta à ses lèvres. Semblable à l'eau goûtée avec Eddard dans la première salle de cette montagne qu'ils avaient arpentés, cette dernière était d'une pureté incommensurable, cristalline et légère.

Eddard, je dois le retrouver. Il va avoir besoin de moi.

Pendant que force et courage affluaient de nouveau en la mage bleue, Alizée, faisant montre d'une remarquable volonté, se glissa de nouveau dans l'eau, suivant les deux loups qui paraissaient lui indiquer un passage. Elle voyait à peine où elle mettait les pieds, mais l'éclat portée par leur fourrure était suffisant afin qu'elle ne s'égare pas en les suivant. Des marches taillées dans la roche par-ci par-là. Quelques crevasses. Des excroissances rocheuses lui servant d'appui. Alizée progressa de son mieux, suivant ses protecteurs au pelage lumineux sur plusieurs centaines de mètres.

Elle ne les voyait point, mais des runes dissimulées un peu partout dans le sein de la montagne enchaînaient sa magie et l'empêchait de pouvoir atteindre les vents. Et cela l'embêtait et l'inquiétait grandement. Non pour elle-même, Alizée se sentait en sécurité pour le moment, invisible dans l'obscurité de la montagne, et bien entourée de surcroît. Mais elle avait peur pour son confrère Eddard. Si je n'arrive pas à le retrouver à temps, je sais qu'il mourra.



*


Au bout de presque une demi-heure de progression, Alizée s'autorisa une brève halte de quelques secondes. Ses deux guides venaient de la mener jusque dans une petite salle tailée dans le roc de la montagne, abandonnée. Deux constructions, qui avaient-dû être à l'époque des fontaines d'eau douce, se dressaient en deux points opposés de la pièce. Il y avait également un escalier comportant plusieurs marches qui l'entourait, mais surtout, une magnifique statue de roche noire en son centre, haute de plus de quatre mètres de hauteur. Elle représentait un nain portant une couronne ainsi qu'une cotte de maille. Sur le socle de la statue, des caractères gras avaient été gravés de mains expertes. Alizée put y lire :

« Kottzad, fils de Karttzad, roi des Nains en Lieux Tout-Profonds »


Deux autres phrases se situaient sous le socle, mais il s'agissait probablement d'un langage codé propre à ces « Nains des Lieux Profonds » qu'Alizée ne savait déchiffrer. La statue de ce Kottzad brandissait, dans l'une de ses gigantesque main noire baguée, une hache de guerre, et dans l'autre une balance gigantesque. Appelée par le contenu lumineux de la balance, invisible de sa position, Alizée entreprit de se hisser sur le socle. Alors elle fut frappée de surprise. Elle qui s'attendait à y trouver quelques pierreries, ou de l'or, elle tombait sur une infinité de pierrerries luminescentes, tant minuscules que l'on aurait dit des grains de sable blancs. Et ces gravillons étincelaient avec douceur, contrastant avec l'austérité et la noirceur de la statue. Du Ménélith. Vérifiant avec prudence qu'aucun sort ou qu'aucune rune ne recouvrait ni la balance, ni la statue, Alizée se saisit d'une petite poignée de Ménélith, puis poursuivit sa route.



*


Sa course prit petit-à-petit l'expression d'une prudence un peu exagérée. Les loupes devant elle, eux-aussi, semblaient sur le qui-vive. Alizée remarquait que leur pelage luisait déjà beaucoup moins qu'avant, lorsqu'ils se trouvaient dans les ténèbres de la montagne. En revanche, elle discerna clairement que leurs poils, gris argent lorsqu'ils les accompagnaient dans la Grande forêt puis dans les Montagnes de Nova, étaient à présent d'une blancheur immaculée. Blottie à l'abri d'une paroi, glacée jusqu'aux os, la Sorceleuse approchait de ce qui semblait être le foyer des Gobelins. Elle en fut piquée d'effroi. Des dizaines de ces créatures hideuses grouillaient et crachaient, se bousculant, se marchant dessus-même, parfois. Ils avaient probablement investis ce qui ressemblait à l'ancienne salle du trone des Nains des Profondeurs. Et siégeait, justement, sur le trône Nain tout en pierre taillé, le Roi Gobelin. Ses sujets se pressaient afin de faire parvenir jusqu'à lui des armes de toutes sortes. Trois gobelins aux doigts déformés et crochus vinrent resserrer autour de son torse boutonneux une armure, qui avait, de toute évidence, dû être forgée par les anciens habitants de cette montagne. Un peu partout dans cette colonie pullulante, des Gobelins brandissaient des torches allumées. D'autres tenaient à bout de doigts des couperets, des petites faux, des couteaux, des cimeterres, des haches voire de simples bâtons. Il ne demeurait aucun doute possible quant au fait que les peaux-vertes partaient, peut être pas pour la guerre, mais en tout cas au combat.

- Nous festoierons de leurs chairs !!! cria soudainement le Roi Gobelin en levant haut au ciel son cimeterre.

Pas de doutes c'est nous qu'ils cherchent.

- Nous allons les acculer en haut de la falaise ! Puis nous les dévorerons vivants ! Je sucerai la moelle de leurs os si fragiles ha ha ha !! Suivez-moi !!


[Terminé][Eddard] Jusqu'au bout du monde... 7a778d10



*


Alizée avança avec prudence après que l'intégralité de la horde de Gobelins -probablement pas loin d'une centaine-  aient déserté les lieux. Les parois de la salle du trone étant couvertes de roche, bien que sombre, il n'était pas necessaire de s'y éclairer à l'aide de feux afin de voir où l'on posait les pieds. Toute la salle baignait dans un capharnaüm indescriptible, mêlant armements, ossements, pièces de tissus et rocailles de toutes sortes. Alizée, consciente qu'elle ne disposait que de peu de temps, avança d'un pas résolu vers ce qui avait attiré son regard. Près du trone de pierre, ce dernier siégeant, austère, accolé à la paroi, cette roche recouvrant les murs s'était, sur quelques centimètres, fissurée et emiettée. Alizée y passa la paume de la main à plat, puis entreprit de dégager la petite ouverture ainsi faite, offrant à sa vue la roche à nue. Elle tira de toutes ses forces et parvint à agrandir l'excavation déjà formée. Cette seconde peau de pierre posée sur la paroi la libéra, et ainsi tout devint clair aux yeux de la Sorceleuse.

- Des runes carcan, bien sûr ! Gravées à même la montagne, et recouvertes par la roche ! Invisibles à l’œil, indétectables et impérissables.

En tant que Sorceleuse, Mage Bleue de très-haut niveau, Alizée connaissait le moyen de neutraliser de tels carcans. Bien sûr, le fait que les runes soient gravées dans la roche, et non tracées ou simplement posées, par exemple, rendrait le processus de dépression plus long et laborieux. De la patience et de la vigueur, Alyzée en possédait. Mais elle manquait de temps ! Elle se détourna alors de ces runes et traversa la salle du trône en courant, les deux grands loups blancs bondissant à ses côtés ! La Sorceleuse entreprit de suivre leur sillage, le souffle saccadé.



*


Eddard CrocD'Argent luttait depuis de nombreuses minutes contre ces vagues, toujours plus imposantes et dégoûtantes, de Gobelins lui bondissant dessus. Elles étaient venues le percuter de toutes parts. Sa maîtrise de l'escrime lui avait permis, dès les premières minutes de l'affrontement, de mettre à mal bon nombre de ses adversaires, en envoyant voleter dans le gouffre abyssal des têtes vertes par dizaines. Mais l'ennemi était toujours plus nombreux, et le Sorceleur avait l'impression que pour chaque Gobelin qu'il tranchait, dix autres rappliquaient. Sans sa Magie Dorée, et sans évoquer la morsure de la fatigue qui mâchait ses muscles et son mental, Eddard faiblissait considérablement.

C'est à cet instant qu'apparût le Ro Gobelin, le visage tout peintuluré de carmin ; peut-être était-ce du sang ? Un cercle se forma autour de l'Humain indésirable et du Roi Gobelin. Alors que son adversaire, portant dans ses mains deux gigantesques cimeterres qui devaient bien peser cinq ou dix fois le poids de Scylla, s'avançait vers lui, un sourire perfide au visage, les Gobelins ne cessaient de le harceler en s'accrochant à ses jambes, par exemple, ou en le piquant de la pointe de leurs coutelas ou de leurs piques. Eddard était sans cesse obligé de se tourner et se retourner afin de repousser à grands coups de lame ces enquiquineurs-là. Cependant, il ne devait pas perdre de vue son adversaire principal également. Il disposait de trop peu de place pour évoluer, et les ennemis étaient partout ! Ce duel risquait bien d'être son dernier, Eddard se faisait peu d'illusions quant-à-son sort. Reste concentré sur le combat, Eddard.

Ce fut le Gobelin qui lança l'offensive. Il se jeta plus qu'il ne bondit sur Eddard, ses armes en avant, et le Sorceleur choisit d'esquiver en bondissant sur le côté plutôt que d'épuiser ses dernières forces en parant un tel coup. Le Roi riait tout son soûl, d'un rire gras et dégoulinant de perfidie, tandis qu'Eddard taillait en pièce la horde de Gobelins qui profitaient de l'attaque de leur souverain pour se jeter sur lui et le blesser de mille entailles.

Le combat poursuivit, et dura plusieurs minutes ! L'humain usait ses dernières forces et ployait doucement, mais sûrement, face au nombre et à la sordicité du corps adverse. Le grand Gobelin, dépassant Eddard de bien deux têtes, étaient le plus grand et le plus gros de tous. Il ne paraissait ni essoufflé, ni étourdi, et chacun de ses coups avait pour but de tuer. Néanmoins, il prenait un plaisir détestable à faire durer le duel, se sachant vainqueur par avance. Eddard tenta finalement une percée offensive, probablement sa dernière car ses muscles menaçaient de ployer ! Il parvint à pourfendre le Gobelin à l'arrière de la cuisse, faisant jaillir dans les airs une giclée de sang noirâtre à l'odeur nauséabonde ! Mais la Peau-Verte se montra fort-habile et, en une rotation contrôlée, abattit sa lame gigantesque au sol, coupant court la route au Sorceleur qui s'apprêtait à bondir loin de sa cible ! Eddard recula et arma Scylla, mais un nouvel abattage l'envoya mordre la poussière, faisant voler Scylla à plusieurs pas de lui.

Le Roi Gobelin ne perdit pas son temps, il cloua le Sorceleur au sol, appuyant sur son torse avec la plante de son pied, espérant faire céder les côtes et étouffer le cœur. Voyant l'humain suffoquant, mais gesticuler encore, il leva son cimeterre dans une proscription morbide et ultime !

C'est à ce moment que, jaillit du ciel, apparut Alizée Hyacentho montée sur l'un des deux loups blancs ! Le second vint bondir à la gorge du Roi, et ne lâcha plus sa prise. Alors que ce dernier hurlait, le tout noyé dans un gargouillis de sang sombre pulsant hors de sa gorge, les centaines de Gobelins restant bondirent en même temps sur Alyzée, sa monture et Eddard, tout proche. La Sorceleuse tendit alors sa main gauche, paume vers le ciel. A l'intérieur de celle-ci se trouvait une poignée de gemmes blanches, luisantes dans la nuit ! De sa droite, elle gardait serrée entre ses doigts son bâton de Mage, qu'elle amena jusqu'au fragment de gemmes luisantes ! Alors, un en éclair, les mines des Profondeurs furent baignées d'une lumière fluorescente telle que la Montagne elle-même n'en eut jamais connus ! Tous les Gobelins furent aveuglés en un instant, ils lâchèrent ce qu'ils brandissaient et certains basculèrent même dans la gueule noire vacante ouverte à quelques pas d'eux !

- Accroche-toi à moi Eddard, lui dit Alyzée de sa voix la plus douce, je vais te soutenir.

Brandissant toujours son bâton et sa main ouverte, elle attendit que son compagnon se relève.

- Viens près de moi, passe ton bras autour de mes épaules et appuie-toi sur moi. Nous allons quitter cet endroit. Tu peux garder les yeux fermés, je te guiderai.

Elle ajouta à l'attention des deux loups blancs, tandis que Eddard faisait exactement ce qu'elle venait de lui intimer :

- Je vous suis à présent, mes amis ! Vous savez où est la sortie...

Progressant au travers les lamentations et gémissements des Gobelins, les deux Sorceleurs entreprient de s'éloigner au plus vite. Alizée suivant les deux loups blancs, elle sentait sous ses semelles le sol s'incliner de plus en plus. Ils regagnaient la surface !

- Où...demanda Eddard yeux-clos, à sa consoeur.
- A la lumière, lui répondit Alizée. Il nous suffit de suivre les Gardiens !
- Comment...
- Les gemmes de Kottzad, le roi défunt des Nains des Profondeurs ! Il s'agissait en fait de ce Ménélith pur dont tu m'as appris l'existence à l'entrée de ces mines. Les Runes carcan gravées sous la roche de la montagne enchaînent peut être nos vents loin de nous, mais c'était sans compter sur la présence de ce Ménélith !
Alizée soutint du mieux qu'elle le put l'homme à bout de forces.

- Tiens bon, Eddard ! Nous y sommes...
Mer 10 Fév 2016 - 15:40
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Eddard CrocD'Argent
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Eddard CrocD'Argent
La grotte toute entière fut plongée un instant dans un flot de lumière blanche qui obligea Eddard à fermer les yeux. Quand il les rouvrit, il se trouva soutenu par Alizée qui de sa main gauche brandissait bien haut son bâton magique, la source dont émanait ce flot de clarté. Il ne sut par quelle force mystique ses jambes bougeaient encore, mais le fait est qu'il marchait.
Il put discerner le visage d’Alizée dont les traits angéliques étaient accentués par cette lumière divine.
Un instant il se plut à admirer les moindres recoins de son visage : de ses claires taches de rousseur, au bleu lagon de ses yeux en passant par le bout rond de son nez arlequin.
Quand tout à coup ses jambes se dérobèrent sous son poids. Il se sentit partir en avant et eut tout juste le temps de mettre ses mains devant lui pour amortir sa chute. Alizée se pressa de le mettre sur le dos, et les deux loups accoururent aussi vite que possible.
« Eddard, encore un petit effort, nous sommes presque arrivés à la surface, n’abandonne pas maintenant je t’en supplie, dit-elle désemparée.
Il sentait le souffle chaud des deux loups contre son visage tandis que lui le perdait peu à peu, une boule s’étant formé au fonde de sa gorge.
Il sentait le poison des centaines de coups de lames qu’il avait reçu pendant le combat bouillonner dans ses veines et se mêler à son sang.  Il suait à présent à grosses gouttes et son front était brûlant de fièvre, pourtant il n’avait jamais eu aussi froid. D’ici une minute à peine, le poison atteindrait son cœur et il serait mort.
« A.. Alizée, murmura-t-il avec difficulté. Regar… regarde dans ma sacoche, la … la fiole bleue.
Alizée s’empressa d’ouvrir la poche de sa bourse pour en sortir la fiole qu’Eddard lui avait demandé. Quand elle vit la potion, son visage se décrépita.
- De « l’Hirondelle » ? Mais ça pourrait te …
- Me tuer, je sais. C’est la seule solution, finit-il luttant intérieurement contre le poison. ''
Alizée le regarda un instant, effrayée et les larmes aux yeux, puis elle dégoupilla le bouchon de liège de la fiole avec ses dents et d’un geste expert, avant d’en déverser le contenu dans la bouche d’Eddard, qui tentait de la maintenir péniblement ouverte.
Tout à coup, une saveur de sucre d’orge et de réglisse envahit son palet, ce goût si agréable parvint à le faire sourire. Il sentit tous les muscles de son corps se détendre, jusqu’à ce qu’il ait l’impression de flotter, comme s’il eut été un gaz intangible. Il ne luttait enfin plus.
Sa vision se brouilla peu à peu, comme traversée par un millier d’étoiles étincelantes papillonnant entre ses cils. Tout ce qu’il percevait du monde extérieur à présent, c’était les lamentations des gobelins, qui les suivaient toujours à la trace, désireux de venger leurs défunt roi, mais néanmoins tenus de rester à une distance respectable du halo de lumière qui l'enveloppait.
Il entendit les deux loups aller à leur rencontre presque au ralenti, grognant pour les éloigner, quand soudainement le temps se ralentit, jusqu’au point où il s’arrêta net.
Subitement, Eddard sentit une douleur aiguë transpercer son estomac de part en part, puis ce fut comme si on l’éviscérait vivant et qu’une main invisible fouillait dans ses entrailles.
Il sombra.

 *

Il rouvrit les yeux sur de larges drapés blancs ondulants au-dessus de lui. Il reconnut les toiles de lin de sa tente. Il se redressa tout doucement, et vit Alizée à ses côtes. Les loups n’étaient pas avec elle. Quand elle s’aperçut qu’il était en train d’immerger, elle vint à son chevet :
- J’ai bien cru que tu n’allais jamais te réveiller.
- Combien de temps ? grogna-t-il en apportant une main à son estomac.
- Huit heures.
- A peine ? Je crois que j’ai battu mon record.
- Tu sais qu'à partir de la seconde fois que l'on y goûte, l'Hirondelle peut s'avérer mortelle ? dit Alizée l’air pincé.
- Et qu'en est-il de la dixième fois ? N’oublie pas que nous sommes des Sorceleurs. Nous faisons exception aux règles.
- Comment te sens-tu ? dit Alizée désireuse de changer de sujet. Ton sang n’est peut-être plus empoisonné par la toxine gobeline à présent, mais l’Hirondelle à prit sa place. Tu risques de reperdre connaissance à tout moment !
- Pour l’instant je t’avoue que je ne me suis jamais senti aussi bien. Un des avantages de cet élixir c’est que même s’il te fout la santé en l’air, il le fait sans que tu ne t’en rendes compte, dit Eddard en hoquetant un semblant de rire.
Puis il se mit à réciter :
- Il n’existe pas d’oiseau plus beau que l’hirondelle, annonciatrice du printemps et du renouveau de la vie. Même les mages renégats qui ont développé cette formule apprécient le charme de cet oiseau …
- … c’est pourquoi ils ont donné son nom à cet élixir régénérant, termina Alizée.
- Je vois que tu n’as pas oublié les leçons que nous avions apprises à l’Ecole, c’est bien, dit Eddard toujours l’air taquin.
Alizée esquissa un sourire.
Tout à coup les deux loups déboulèrent dans la tante en faisait claquer la toile qui servait de porte. Ils se jetèrent sur le Sorceleur en glapissant de joie.
- Eh bien, ils sont encore là ceux-là ? Décidément ! dit-il en se débattant pour éviter de se faire lécher la figure.
- De nouveau, je leur dois une fière chandelle. Ils sont venus me chercher au fond de cette crevasse. Je ne sais pas par quelle magie ils ont survécu à l’attaque des gobelins, ni comment ils ont pu m’atteindre. Enfin, tu les as vu comme moi, ils étaient recouverts de ces bestioles !
- Tu sais très bien par quelle magie Alizée, dit Eddard en lui lançant un regard en coin pendant qu’il qu’il maintenait la tête d'un des deux loups à distance de son visage.
La Magie Elfique. Ces loups étaient bien plus que de simples animaux. Des esprits de la Forêt, des ascendants Elfes réincarnés ? Ils le sauraient bien assez tôt. 
Tout à coup les deux loups se mirent à aboyer et à se chamailler entre eux. Ils sortirent de la tente en roulé-boulant et finirent leur dispute dans la neige.
- La tempête s’est calmée et le soleil s’est levé, quant à la neige, elle commence à fondre. La lune d’Elue voit bientôt sa fin, c'était surement la dernière chute, dit Alizée en réchauffant ses mains près du feu d’alchimiste d’Eddard qu’elle avait placé au centre de la tente. Elle fixait ses deux mains toutes en les frictionnant l’une contre l’autre.
- Tu sais où nous sommes ? demanda Eddard en enfilant sa chemise.
- Les galeries naines nous ont amené de l’autre côté de la montagne. Salicar est toute proche.
- Je sais. Je la sens. L’aura d’Anassan. C’est comme s’il était avec nous dans cette tente.
Alizée détourna le regard vers Eddard.
- Peut être que ce n’est pas la sienne que tu ressens. Mais celles des Lyches.
A ces mots, Eddard se renfrogna.
- As-tu eu une autre vision ? enchaîna-t-elle.
- Non. De toute façon il n’y a jamais eu de visions. J’étais seulement sonné par la chute voilà tout dit-il en se relevant.
Il s’aperçut qu’il était en slip.
- Dis moi c’est toi qui m’a mis à poil ?
- Bah oui, qui veux-tu que ce soit d’autre, les loups ? L’Hirondelle te faisait tellement suer que j’ai du ôter tes vêtements pour éviter que tu ne gèle sur place. D’ailleurs j’ai eu beaucoup de mal à te les enlever, tu gesticulais et hurlais tellement fort qu’à un moment j’ai bien cru que tu allais déclenché une seconde avalanche.
- Voilà un autre avantage de l’Hirondelle, c’est que l’on à beau danser un tango avec Canergen, que l'on ne se souvient de rien. En tout, cas j’espère que tu t’es bien rincé l’œil, dit-il en boutonnant le dernier bouton de sa braguette.
Il sortir de la tente. Alizée avait raison. Il faisait un soleil magnifique et le ciel était d’un bleu limpide. Il dut même placer une main devant ses yeux pour se protéger des réverbérations des rayons de soleil contre la neige. Certes, le froid était encore mordant, mais cela n’avait rien à voir avec la vieille … où l’avant-veille si il avait dormi huit heures ? A vrai dire il avait un peu perdu la notion du temps.
Derrière lui, les deux loups géants s'amusaient encore dans la neige.
Alizée avait monté le camp à flanc de montagne. Un peu en aval de la sortie du souterrain.
Elle n’a pas dû avoir la force de me tirer plus loin, pensa Eddard. Il avait déjà vu des personnes prendre de l’Hirondelle. Il savait à quel point ce n’était pas beau à voir. Il avait beau la jouer cool devant elle, il était impressionné par son sang froid.
Devant lui, la montagne redescendait en pente légères avant de croiser la deuxième chaîne de montagne de Nova, celle qui traversait le royaume d'Est en Ouest. Imbriquée entre les deux massifs montagneux, Novigrad, la Gardienne comme on la surnommait, ville la plus au Nord de Nova, faisant office de fronière et si souvent attaquée lors de la période des Cités Etats, mais jamais vaincue. 
Plus loin derrière Novigrad, au l'aube de son champ de vision, la montagne semblait l'aplanir en de larges plaines encore recouvertes de la neige qui était tombé la veille – ou l’avant-veille ? – : Le Royaume de Salicar.
Lun 14 Mar 2016 - 22:39
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