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[Terminé] Une vieille connaissance et la vie bat son plein (suite) [PV Triss]
Noire
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Heaven can wait
Noire
J'eusse aimé voir son corps fleurir avec son âme
Et grandir librement dans ses terribles jeux ;
Deviner si son cœur couve une sombre flamme
Aux humides brouillards qui nagent dans ses yeux ;

Baudelaire



Spoiler:


« Voilà bien ce que je craignais, dit Baldassare Everhell debout sur le pont aux côtés de son Second monsieur Thorn ainsi que de Triss, le Pygargue.

Il désignait, si l'on suivait le sillage de ses pupilles couleur de sang, le vol silencieux de ce qui paraissait être un aigle, à des dizaines de pas au-dessus de leurs trois têtes. L'oiseau planait, se laissait porter quelquefois par les courants, puis tirait quelques battements d'ailes. Durant quelque secondes, il vola en décrivant de larges cercles autour du petit sloop qui transportait les trois compagnons depuis le canal de Kroxi jusqu'à l'île d'Oryon, où il devait les y arrêter.

- C'est de mauvais augure pour nous ça, railla Reginald Thorn en arrangeant sur son front son large tricorne. Il nous a retrouvé.
- Exact. Le Pygargue se remet en chasse.

Au milieu des deux hommes, Triss Miders n'avait pas lâché des yeux le vol majestueux du grand oiseau noir au col blanc.

- Excusez-moi mais, c'est quoi un pygargue ?
- Un oiseau, lui fit comme réponse Everhell le timbre neutre. Un oiseau de chasse.
- En quoi est-ce de mauvais augure de le voir voler ? Je le trouve plutôt beau.
- Le Pygargue n'abandonne jamais une chasse, et il ne lâche jamais sa proie une fois qu'il la tient entre ses serres. C'est un prédateur d'exception.

Les deux hommes n'en dirent pas plus, continuant à suivre de l'oeil l'oiseau planant au-dessus de leurs tête. Puis il perdit soudainement de l'altitude, comme s'il voulait piquer droit sur la mer et se saisir de quelques poissons infortunés. Mais il se contenta de décrire, là encore, de larges cercles autour du Capitaine pirate et de ses deux compagnons. Il volait si près de Triss, que la musicienne put distinguer plus d'une fois le regard bleu-gris de l'oiseau de proie et les dégradés lumineux que le soleil faisait naître sur son plumage lustré. Puis il reprit de la hauteur, s'éloigna sous la nue, vers l'horizon, et on ne le vit plus. Baldassare Everhell maugréa :

- Le temps nous est compté à présent. Le Pygargue a reprit la chasse. Nous devons récupérer l'Eradicate au plus vite, ou fuir pour toujours. »


*



Après leur dernière étape au petit village côtier de Calyvie, à l'extrême sud-ouest de l'Empire d'Ambre, le Capitaine Everhell, le pirate Reginald Thorn ainsi que Triss Miders avait trouvé un sloop les acceptant comme passagers, faisant voile vers la grande cité maritime de l'Empire, Disthène l'azurée, en passant par la Mer intérieure vers les plages d'Airin. A proximité du canal de Kroxi, liant l'Océan des Elfes Noirs à la Mer Intérieure, ils avaient réussi à changer d'embarcation, empruntant un sloop en direction des côtes Ramiennes. Mais ce qui avait particulièrement intéressé le Capitaine Baldassare demeurait plutôt l'escale rapide que le sloop avait prévu de faire sur la petite île d'Oryon, à pas plus de trois ou quatre lieues à vol d'oiseau desdites côtes sultanes. Selon le Capitaine Everhell, c'était sur cette île qu'ils retrouveraient l'Eradicate et son équipage de mutins.

«  Ca n'est plus qu'une question de jours, expliqua-t-il avec patience à Triss tandis qu'il lui offrait un verre d'hydromel dans l'une des petites tavernes du port. Ils comptent se livrer à de la piraterie sur cette îile. Après tout, Oryon n'est qu'une toute petite île, pas riche.

Il porta à ses lèvres la tasse et but également quelques gorgées d'hydromel.

- Pas riche, mais se trouve actuellement en visite un vizir Ramien, venu négocier l'achat de paillettes d'or à Oryon. Oryon possède une mine d'argent, une mine d'or et une mine de fer. Il lui faut du temps pour extraire tout ce métal précieux des entrailles de la terre, mais une fois fait, peut en exiger auprès de Ram presque dix écus la livre. Une fois par Tour environ, un vizir du Sultanat fait le déplacement jusqu'à Oryon pour commercer ces échantillons précieux. L'équipage de l'Eradicate compte faire la mise à sac d'Oryon, mettre en opération l'enlèvement du vizir et se saisir de son bâtiment. De plus, une fois le pillage d'Oryon fait, ils envisagent de s'attarder quelques jours, au moins le temps que la pluie tombe, même celle-ci demeure rare. Pourquoi la pluie ? Car sur cette île, lorsque l'eau des nuages tombe sur les mines, en hauteur, cette dernière tracte jusque dans les rivières des paillettes d'or qu'il est encore possible de s'accaparer.

Le Capitaine Everhell jeta un œil au travers la vitre donnant sur le petit port de l'île d'Oryon.

- Tu ne peux pas voir le navire sur lequel est arrivé le vizir du Sultanat de Ram, mais je crois qu'il est amarré plus loin, surveillé et abrité dans une petite crique.

Il ajouta :

- Le Pygargue est de nouveau à nos trousses, le temps nous est compté. Frustrés de ne pas avoir reçu l'or qu'ils imaginaient recevoir en vendant la bête en Oro, les pirates se sont mutinés et m'ont volé l'Eradicate. A présent, ils représentent une réelle menace pour l'île d'Oryon et ses habitants. Nous venons de les prendre de vitesse. A nous de couper court à leurs projets maintenant.»
Dim 10 Avr 2016 - 18:18
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Le Pygargue
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Fils de Kafkon Samuel
Le Pygargue
On les insulte ! Alors, ils ont là quelque chose
Qui leur fait mal, allez ! C'est terrible et c'est cause
Que se sentant brisés, que, se sentant damnés,
Ils sont là, maintenant, hurlant sous votre nez !

Rimbaud



Le Capitaine avait confié ses directives à la quarantaine de Ramiens, des Emulzes de la cité d'Emulz, qui faisaient son équipage. Le Prince de Palmyre était arrivé sur Oryon, mouillant dans sa petite crique au nord, la veille et de façon discrète. Les Ramiens s'étaient avérés être des marins grandement disciplinés durant ce voyage sur La Passe, en plus d'hommes d'honneur et de talents. Le Pygargue les appréciait, et considérait qu'il avait une dette envers eux. Il avait désigné son fidèle Second et éducateur, Horace De Klemmens, pour l'accompagner dans son entreprise. Les pupilles pénétrantes de l'aristocrate visaient sa cible comme des bouches d'arquebuses. Il se trouvait sur le petit port de l'île d'Oryon, à l'extrême sud de celui-ci, autant dire à l'opposé du lieu d'ancrage de son Prince de Palmyre. Devant le Pygargue, à plusieurs mètres, se trouvait une auberge nommée Le tourton d'Oryon qui accueillait depuis plusieurs jours deux éminents personnages -le troisième ne devait point être bien loin-. Le Pygargue pouvait les apercevoir avec clarté par derrière les deux fenêtres devant lui. Et l'homme qui l’intéressait buvait de l'eau-de-vie, semblait-il, dos à lui et donc à la fenêtre.

Le Pygargue ne souriait pas, et pas une seule seconde ne détacha ses yeux de cet homme. Sur le bras droit levé de Horace De Klemmens, son oiseau de proie piaffait impatiemment.

- Je crois ne pas pouvoir mieux terminer cet acte que par une courte notice des différents procédés en usage parmi les pirates, gronda Le Pygargue. On les brime ! Alors, ils ont là quelque chose qui leur fait mal, allez ! C'est terrible et c'est cause que se sentant insultés, que, se sentant damnés, ils sont là, maintenant, hurlant sous votre nez !

Il banda l'arc qu'il portait à son épaule, et visa, encochant une première flèche entre son index et son majeur.

- Ils vivent comme des chiens, et espèrent passer au trépas avec la vaillance de loups. Moi, je les chasse comme ils n'ont eu de cesse de vivre. Et je les tue. Comme des chiens !

La flèche fendit les airs, brisa le verre de la fenêtre, et atteint sa cible !

~



Baldassare Everhell, sur l'île d'Oryon à présent depuis presque une Lune, ne vit rien venir. Attablé face à Triss Miders, les deux compagnons de voyage gagnaient leur pain en faisant des chants public un soir par semaine, au Tourton d'Oryon, en attendant l'arrivée de l'Eradicate que le pirate en noir souhaitait reprendre. Reginald Thorn, hélas, trois fois hélas, privé de sens artistique et mélodieux, se contentait de veiller sur leurs arrières, explorer l'île et faire bonne chère lorsqu'ils le pouvaient. Triss ignorait où il se trouvait en cet instant. Toujours était-il qu'elle déjeunait seule à seul avec le Capitaine.

Un sifflement perçant déchira l'air, et une flèche vint se planter profond dans l'épaule droite du pirate, brisant le verre de la fenêtre derrière lui ! Un instant, l'on put lire la surprise mêlé à la douleur sur le visage de Baldassare Everhell. La coupe d'eau-de-vie devant lui vint s'écraser au sol tandis qu'il posait sa main gauche sur l'extrémité couverte de sang de la flèche, jaillissant par le devant de son épaule.

Alors un second sifflement ! Et cette fois-ci ce fut l'épaule gauche qui se vit transpercée ! Incapable de retirer la première flèche tout autant que la seconde, le pirate toujours assis sur son siège bas leva alors ses pupilles rougeoyantes vers Triss.

- Fuyez..Triss.

Un troisième sifflement ! Et une troisième flèche, dans le dos cette fois-ci ! Baldassare laissa échapper une plainte etouffée de douleur tandis que dans l'auberge, tous les clients criaient et prenaient déjà leurs jambes à leurs cou !

- TRISS, PARTEZ !

Venu de nulle part, un oiseau de proie au bec recourbé et au col blanc fondit au travers la porte laissée ouverte de l'auberge, et, serres avant, s'abattit sur Everhell en lui lacérant le visage ! Ce fut une lutte bruyante, violente, mais bien inégale. Moins de dix secondes plus tard, le pirate se retrouvait aveugle, et mille entailles purpurines encadraient son visage à l'agonie tandis que l'oiseau regagnait le bras d'un homme brun au visage sévère !
Mar 3 Mai 2016 - 14:47
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Triss Miders
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Mélodie à la gloire de la déesse
Triss Miders
Triss se leva et voyant que l’oiseau était parti, elle en profita pour prendre Everhell qui était sur sa chaise pour la bouger et la mettre hors de portée d’aucune fenêtre. Elle restait calme pendant tout le moment où elle fit cela et le fit surtout rapidement. Elle pouvait voir sur son visage la souffrance qu’il devait ressentir. Elle devait garder son calme sinon c’était foutu. Qui pouvait savoir qu’il était ici et pouvait leur vouloir du mal ? Les anciens hommes du capitaine étaient rentrés plus tôt ou avaient envoyés un assassin pour le tuer. Non, il n’était pas si intelligent. Alors qui devait-il être ? Elle en avait aucune idée mais faut-il savoir l’identité d’une personne pour la tuer ? Non. Elle prit le sabre avec le fourreau d’Everhell et le mit à sa ceinture. Cela annonçait un jeu dangereux mais palpitant. Une proie au milieu tandis que deux chasseurs se battaient pour la vie de celle-ci. Qui gagnerait ? Elle n’en savait rien.
Chacun des deux assassins avaient un avantage. Celui qui les avait attaqués, avait l’avantage des armes avec son arc et surement l’avantage du terrain qu’il avait dû étudier. Elle n’avait pas pensé à le faire vu qu’aucune attaque n’était à venir selon elle. Mais elle avait quand même l’avantage de la surprise. Cet homme ne devait surement pas savoir qu’elle pouvait jouer au même jeu que lui. Elle n’était pas qu’une simple barde.
Maintenant deux choix s’offraient à elle. Soit regarder par la fenêtre pour avoir plus d’informations sur le terrain et surtout sur cet homme mais peut-être qu’il attendait avec une flèche prêt à accueillir le premier curieux. Elle ne préférait pas. Elle n’avait qu’à plus lui tendre un piège alors. C’était la meilleure chose à faire.
Elle sortit le sabre de son fourreau et fit quelques moulinets pour dire de voir le poids de l’arme. Ce n’était pas le style d’arme à laquelle elle était habituée mais c’était mieux que rien.
Maintenant, elle était prête pour ce combat. Elle était calme et rassurée alors que la situation ne l’était pas du tout. Elle était seulement fixer sur son objectif, être aussi juste et droit que son sabre et tuer cet homme.
Mais ici le lieu n’était pas propice au combat. Il avait trop de risques pour Everhell qu’il se prenne un coup perdu. Heureusement,  la pièce où ils étaient, se trouvait au plus haut étage du bâtiment et n’était donc pas facilement accessible par dehors. Or s’il voulait avoir le temps de tuer sa cible et de partir sans avoir de problèmes, il ne devait pas perdre de temps. Le meilleur endroit à protéger était donc le couloir, surtout avec toutes les personnes qui étaient sortis de l’auberge. Cela l’avantageait mais en même temps, avec le bruit qu’il faisait pendant qu’ils sortaient, masquaient la majorité des autres sons. Faites qu’ils partent vite pour que le calme revienne.
Elle regarda Everhell et essaya de le rassurer :
 
- Cela va bien se passer. Ne t’inquiète pas.
 

Pendant ce temps-là, il essaya de lui parler mais elle ne l’écoutait pas. Elle n’avait pas de temps à perdre avec cela. Elle sortit de la pièce pour aller dans le couloir et prit la peine de fermer sa porte et toutes les autres et se mit derrière la deuxième du côté gauche du couloir prêt à sortir pour attaquer dans le dos sa cible. Bien sûr, elle était à rapidement ouvrir la porte d’une main et d’attaquer de l’autre. Il ne restait plus qu’à attendre pour pouvoir son art ultime, celui de la danse, une danse de mort.
Mer 4 Mai 2016 - 14:11
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Le Pygargue
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Fils de Kafkon Samuel
Le Pygargue
Ils trottent, tout pareils à des marionnettes ;
Se traînent, comme font les animaux blessés,
Ou dansent, sans vouloir danser, pauvre sonnettes
Où se pend un Démon sans pitié ! Tout cassés

Baudelaire



- Pour votre propre rémission, présente ou future, lâchez votre arme, pirate. Je ne le répéterai pas.

Face au duo d'Impériaux, debout l'air vaillant la jeune femme qui avait écarté Bervers des fenêtre sitôt que la troisième flèche quitta l'arceau de bois du Pygargue peinait à soulever de ses deux mains ce qui semblait être un sabre d'abordage de fort bonne facture, et bien pesant. Les pirates mesurent toujours leur raison et leurs prétendus droits à la pointe orgueilleuse de leurs lames, songea le Pygargue, et pas une seule fois n'abaissa son arc, levé vers la jeune femme face à eux. A ses côtés, son fidèle Klemmens armé d'un cimeterre Emulze, et le bras surélevé à l'horizontal, soutenant le pygargue. L'acier ennemi était de couleur fort noire, la lame paraissait bien trempée, longue de six pouces, large et à double tranchant, le pommeau et le quillon semblaient luire sinistrement. Sur la lame, incrusté les lettres suivantes : B.E. Cette femme brandissait bien là le sabre de Bervers.  

- Je vais mettre ce sabre à vos pieds, répondit la jeune femme en avançant d'un bon pas.
- Faites-le choir à vos pieds, je vous le somme. Et sans me faire plus attendre, ou bien je loge cette flèche dans votre corps.

Elle s'exécuta, et Le Pygargue s'avança d'un pas calme mais certain vers elle, sans abaisser son arc. A force de la bander ainsi à pleines mains, il commençait à sentir l'éveil fort désagréable de l'estoc du Capitaine Théoden dans son épaule droite, il y avait à présent presque six lunes. Mais il ne faiblit point.

- Les mains en l'air, et a genoux, pirate.

Comme elle venait d'appliquer ses ordres, Le Capitaine avança jusqu'à être à moins de cinq pas d'elle. Le rapace s'envola, et vint se poser sur son épaule, gonflant son poitrail duveteux en caracoulant. Alors Horace De Klemmens avança jusqu'à la pirate et détacha de son ceinturage de lourdes chaînes qu'il entreprit de lui passer.

-  Je vous fait arrêter pour vous être faite pirate ou en vue de vous associer avec ces gens, et par ce fait, livrée à des actes de piraterie sur les terres et les mers de Ryscior. Vous serez emmenée jusqu'à l'Empire pour y être livrée à la justice d'Ohiel et des hommes, et fort probablement pendue sur place publique.

Tout-à-coup, la pirate exécuta un mouvement rapide avec son pied gauche, frappant en arrière pour viser les parties génitales du Second au regard austère avant que celui-ci n'ait eu le temps de lier entre eux les deux anneaux de fer cerclant ses poignets ! Le Capitaine vit avec netteté sa manœuvre aboutir, cependant dès l'instant où elle envisageait de lui bondir dessus, il écarta index et majeur, et décocha sa flèche !
La femme fut touchée à la cuisse, et chuta aussitôt, serrant les deux afin de ne point pleurer ni crier. Il s'avança d'un pas lent vers elle, déjà la flèche suivante encochée. Par Ohiel, que son épaule le malmenait ! Il abaissa alors son arc, cédant sous la douleur qui devenait de plus en plus vive malgré des soins de qualité en Emulz.

- Votre nom. demanda-t-il de manière fort posée.
- Triss...Triss Miders.

Il devinait avec grand'facilité la douleur que cette Triss Miders endurait en cet instant.

- Je vous arrête au nom de l'Empire, Triss Miders la pirate.

Il la vit s'élancer avec l'énergie d'un certain désespoir jusque sur son pied -le blessé qui plus était- et avant qu'elle n'ait pu faire quoique ce soit de plus dangereux pour lui, Le Pygargue lui asséna avec violence un formidable coup de semelle en pleine tempe. La prénommée Triss Miders sembla se désarticuler, puis dormit sur le coup.


~



- Je ne vous...aurai jamais cru capable de frapper...un homme attablé...dans le dos, par trois fois. C'est là un coup qui...manque cruellement....d'honneur, mon...frère.
- J'ai eu a subir le spectacle de mes marins marqué vif au fer chauffé au rouge. Ces mêmes hommes, massacrés de la plus odieuse des façons alors qu'ils se battaient avec vaillance, comme des lions. Les survivants pendus l'un après l'autre à la grande vergue du bâtiment qu'ils ont défendu jusqu'au bout. Et leurs âmes ne reposaient point encore aux côtés de Canergën, que j'ai dû contempler battant au vent le pavillon noir sur mon propre mât. J'ai été blessé dans mon âme et dans mon corps, reprit Le Pygargue en scrutant l'homme en noir à ses pieds, et en cela j'ai acquis des désavantages peu estimables pour un duel quel qu'il soit. Plus de dix Tours, j'ai été tenu loin des miens, à cause de vous, monsieur. Et malgré tous ces faits que je viens d'évoquer, vous auriez voulu que je vous soufflette au gant, et accepte de croiser le fer avec vous dans l'honneur ? Me battre ainsi contre vous, qui n'en avez point et n'en aviez jamais eu ? Il est vrai, qu'il y a encore six Lunes en arrière, je l'aurai sans doute fait. Mais je ne suis plus un homme stupide, monsieur, et une sinistre rencontre avec l'un de vos compatriote m'a changé. Je tue les pirates lorsque je suis sur de mes chances ; et je les tue de la façon qu'ils méritent. Comme des bêtes. Et sans honneur.
- J'ai vu..reprit le Capitaine Everhell avec difficulté, que mon Eradicate serait reprit. Alors...je ne me suis pas méfié...
- Votre vaisseau sera reprit bientôt, oui. Mais point par vous.

Le Pygargue fit signe aux Elmuzes qui accouraient derrière son épaule. Trois d'entre eux se chargèrent de relever le pirate au sol, et il fut emmené loin.

~



Reginald Thorn, qui prêtait une oreille inquiète à l'agitation venant du pont principal et que l'on entendait des cales où ils demeuraient enfermés avec Triss Miders et le Capitaine, vit descendre vers leurs geôles six hommes barbues à la peau noire et aux yeux féroces. Chacun tenait une lance dans la main droite, et un cimeterre ainsi qu'une dague pendaient à leurs ceintures de toile. Triss, le Capitaine et lui-même se trouvaient dans des cellules isolées, et séparées les uns des autres par une cellule vide à chaque fois. Ils étaient seuls dans l'immensité de cette prison flottante. La jeune barde avait été bandée à l'endroit où la flèche, tirée par le Capitaine, avait déchiré ses chairs. Quant au Capitaine Baldassare Everhell, on l'avait plongé par la violence dans la plus noire et la plus interminable des nuits. Aveugle, touché en trois points stratégiques, le pirate vêtu de noir se vidait doucement de son sang depuis plusieurs heures malgré les cataplasmes rapides qu'on avait lié sur ses plaies. Un bandeau, rouge de sang désormais, avait également été noué autour de ses yeux, désormais crevés à tout-jamais.

Les trois geôles furent ouvertes en un grincement strident, et les trois compagnons se firent cueillir par deux gardes à la fois. Triss, tout comme Reginald Thorn, avait les poignets enchaînés derrière le dos, à la différence du pirate aveugle qui, par la cause des flèches plantées dans ses épaules, ne parvenait plus à les bouger. Ainsi, ce fut dans une grande souffrance qu'on le souleva pour le traîner plus que l'escorter jusqu'au pont principal de la caravelle le Prince de Palmyre. Les Ramiens jetèrent à genoux, et sous la bonne garde de leurs lances, les trois prisonniers, non loin du bastingage et au beau milieu du pont. En un regard circulaire, le pirate Reginald Thorn, âgé d'à peine plus de trente-cinq Tours, reconnut le port de l'île d'Oryon, là où ils attendaient depuis presque une lune l'Eradicate. Mais tout semblait fini.

Devant eux, d'autres marins à la peau noire, nus jusqu'à la taille et portant de larges vêtements de toile, s'acharnaient avec des marteaux sur une planche de bois, longue d'a peu près la taille d'un homme, qu'ils venaient d'apposer perpendiculairement contre le Grand Mât de la caravelle, et clouaient sans vergogne sous un soleil de plomb. Triss, tout comme Reginald, purent contempler, sous cette chaleur écrasante, cet air étouffant, les corps saillants et nus des Ramiens, qui cognaient et cognaient encore la tête des clous, de façon répétée, presque en rythme à la façon d'un cantique funèbre, à la façon de tambours que l'on battait habituellement avant une exécution sur la place publique.

- Que sont-ils en train..de faire ? souffla entre deux toux le Capitaine Everhell, la tête basse, à l'attention de son Second.

Il ajouta après qu'un silence lui fit réponse :

- N'oubliez pas que je...suis votre Capitaine Maître...Thorn. Parlez sans crainte.

Alors, le teint pâle à force de compréhension, Reginald lui répondit :

- Ils s'apprêtent à vous crucifier, monsieur.

Les matelots n'eurent point bien de peine à continuer de clouer la planche de bois au Mât que déjà, faisant aux convenances de ses prisonniers l'honneur de sa présence, ils s'écartèrent afin de laisser passer leur Capitaine.

Ce dernier arborait un turban azuré noué autour de son cou à la mode des Elmuzes, et sa longue veste flottante en tissu délicat soulignait de son vol léger sa démarche aidée d'une canne noire, qui l'était plus encore. Pourtant brillait dans son regard un feu difficilement soutenable. Son arc passé autour de son torse allait de pair avec le carquois large et finement ouvragé contenant une bonne vingtaine de flèches fort bien élaguées. Le Capitaine qui se présenta comme Le Pygargue clama bien haut ; au moment fatal où le dernier clou venait d'être enfoncé dans le bois du Grand Mât, ces mots qui se trouvèrent trop ignobles pour Reginald Thorn qui et voulut, même poignets liés, lui bondir dessus afin de l’égorger de ses dents s'il le fallait ! Naturellement, les lanciers Emulzes le retinrent !

- En ce vingt-troisième jour de la Lune du Déclin du Tour cinq-mille-trois-cent-trente-deux de notre Age, et en tant que Capitaine Impérial disposant d'une Commission officielle, moi, Le Pygargue et en usage de toute mon autorité, abhorre le déshonneur, méprise la criminalité, conjure l'exaction et punit le pirate. Je ne vous offre ni le choix de la rédemption, ni celui de la confession, vous, pirate, et qu'Ariel m'en soit témoin, fasse en sorte que votre nom, votre visage et votre titre soit bien vite oubliés de tous en ce monde et en ceux d'au-dessus. Pour vos peines, vous monsieur, qui n'avez eu de cesse de jouer au loup durant plus de dix Tours, crèverez comme un chien. Au su et à la vu de tous ici présents, sous le regard des hommes et des dieux. Que tous se découvrent.

Et tous les Ramiens présent, et le Premier Lieutenant, et le Capitaine se découvrirent. Reginald Thorn l'injuria de tout son saoul, criant et luttant au moment où l'on emmenait Baldassare Everhell de son nom, et qu'on le crucifiait au Grand Mât obligeant ses camarades à regarder.

Qu'elle fut spécifique, et unique, la mélodie ce jour-là des clous dans la chair, jusque dans les rainures du bois brun du Prince de Palmyre. Sur les genoux, la tête tombante et les mains clouées par-dessus la planche de bois acoquinée au mât, Baldassare Everhell Capitaine du Brigantin l'Eradicate ne devait expirer que de plusieurs dizaines de minutes après.

Le Pygargue passa autour de son cou un rouleau de parchemin déplié, marqué de sa main et signé de son nom, faisant paraître en lettres rouges les mots suivants :


La Rapine est une honte
L'Infamie est une tare
La Piraterie est un crime


Après quoi, l'on ramena dans leurs geôles cette Triss Miders et ce Reginald Thorn qui devaient passer sous la justice de l'Empire d'Ambre d'ici quelques Lunes encore.

Le Second du Prince de Palmyre Horace de Klemmens vint poser une main ré conciliante sur l'épaule du Capitaine :

- Ça ne soulage pas vraiment, n'est-ce pas ?
- J'ai perdu trente-neuf hommes en mer, et de façon la plus ignoble. Trente-neuf hommes qui m'étaient fidèles et m'ont suivi autour de Ryscior durant plus de dix Tours. Je n'ai pas fais ça pour moi, Maître Klemmens.

Et comme Le Pygargue, boitillant légèrement, regagnait sa cabine de cette démarche qui le caractérisait depuis plus de six mois à présent, le Second tourna la tête une nouvelle fois vers le parchemin en peau de chèvre qui pendait autour du cou large du pirate en noir. Et il sut lire le ''R'', le ''I'' et le ''P'' que son Capitaine avait prit soin de noircir davantage que les autres.

R.I.P

''Reposez, Impériaux, en Paix." Comme l'on disait par l'Empire.

~



Le Pygargue, impatienté et fatigué contre lui-même, contre cette vieille rancune, contre cette victoire, contre ces deuils et contre ces lendemains meilleurs qui se profilaient sous sa proue, se laissa tomber sur sa couchette. Il excitait son imagination plus qu'il n'était entraîné par le manque de sommeil. Ou peut-être bien était-ce l'inverse ? Alors il glissa, tremblant, une main à l'intérieur de sa veste, et en sortit un petit flacon d'une bonne paume de longueur, rempli par une étrange poudre blanchâtre que le Capitaine inhala.

Moins d'une dizaine de minutes plus tard, il divaguait sur des mers d'hystéries et des firmaments circulaires. Il lui sembla que sous ses doigts, les draps en peau de bête se changeaient en plumes noires, brillantes, puis lorsqu'il contempla ses paumes, il les vit tachées de sang frais. Effrayé, Le Pygargue se leva en un soubresaut ! Mais il exécuta sans doute trop rapidement son action, et dû se rattraper à l'angle de son bureau d'acajou afin de ne point chuter. Dans sa propre cabine, un oiseau dont il ne parvenait à cerner la nature, de taille modique toutefois, se cognait aux murs en battant de l'aile, avec tant de vitesse et de violence que l'homme ne parvenait à cerner de lui qu'une ombre sombre qui était sur son bureau une seconde, et frappait le mur opposé la seconde suivante.

Le cœur menaçant d'exploser dans sa poitrine, Le Pygargue s'affaissa sur lui-même, tentant d'oublier le tapage infernal que produisait cet oiseau s'étant retrouvé Cerumnos seul savait comment, ici ! La main portée sur son cœur et sa canne tombée au sol, à pas plus de deux pas de lui, il lui semblait entendre encore résonner sur le pont principal l'intonation que produisaient les façades des marteaux contre les clous qui avaient servi à crucifier son frère.
Mer 4 Mai 2016 - 23:00
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Triss Miders
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Date d'inscription : 21/05/2015
Mélodie à la gloire de la déesse
Triss Miders
Elle devait être forte. Elle le devait, autant pour elle que pour le capitaine. Un jour était passée mais elle devait passer à la suite car la vie ne lui permettait pas autrement. C'était sa propre vie qui était en jeu. Et elle n'avait pas la chance de la perdre pour le capitaine. Elle avait un objectif, une mission, qu'elle devait réussir. Voilà sa raison de vivre. Elle le devait.
Au soir de la même journée, alors qu'un des marins venaient à sa cellule pour lui donner le maigre repas dont il avait droit, le strict minimum pour survivre. Cela n'était en rien suffisant mais c'était le dernier de ses problèmes. Elle devait négocier avec l'homme qui était la cause de son emprisonnement. Elle n'était pas pirate et il n'avait aucun droit sur lui. Il s'approcha et d'une voix sure et décidée, elle lui dit:

- Amenez moi à votre capitaine. Je dois parler avec lui, c'est urgent.

Et sur un ton sec et non enclin à la conversation, il lui répondit:

- Qu'avez-vous à lui dire qui pourrait l'intéresser ?

- Des choses importantes qu'un simple marin ne pourrait lui rapporter.

- Je vais demander une entrevue pour vous.

-Je vous remercie de ce service.

Pour le moment, tout se passait comme Triss le voulait. Le marin partait déjà retourné voir son capitaine, si il lui avait pas menti.
L'attente était longue. En effet, le lendemain, après plusieurs heures, Triss obtint finalement une entrevue avec le Pygargue. Elle a été fouillée et ses armes lui avaient été retirées. Tandis ses poignets étaient enchaînés devant elle, et deux Ramiens au visage barbu et servèrent l'escorte.
On l’amena jusque dans la Cabine du Pygargue qui la reçut. Les deux gardes la surveillèrent de près, et Klemmens, le Second du Capitaine, était également présent, fumant une sorte de cigare, l'œil sévère.
Quant au Pygargue, après l'avoir salué d'une courbette respectueuse, se découvra de son haut de forme :

- L'homme que j'ai tué était possiblement à votre regard un homme de confiance, à l'extrême vision, celle d'un ami, ayant tout d'une politesse extrême. Mais sachez que je suis le seul à connaître quelle était sa nature profonde. Cet homme fit par le passé quelques crimes avec le déshonneur le plus abject, et qui répondit au mien d'une manière à le satisfaire là où il se trouve actuellement, croyez-moi. Par ailleurs, je suis curieux de prêter oreilles à vos propos. Car l'on m'a rapporté que vous puissiez me séduire d'informations intéressantes. Parlez sans crainte. Je ne suis ni un rustre, ni un pirate.

Elle resta calme et prit une voix identique à son attitude pour s'exprimer à l'homme devant elle. Elle mentirait un peu mais sa survie n'avait pas de prix.

- Ce que vous avez fait, est fait. C'est bien triste d'en avoir du arriver à cela mais le mal est fait. Si j'étais venue juste pour vous parler de cela, je ne me serais pas laissée faire si facilement. Je veux parler avec vous. Je veux réparer le tort que vous avez commis en me mettant au même niveau que des pirates. Je ne suis qu'une pauvre barde ayant la chance de posséder quelques capacités de combat mais rien d'important. Or j'ai des choses à faire à travers ce monde, pouvant justifier mon acte d'alliance provisoire avec cet homme. On ne peut pas vivre sans argent. Cette argent m'aurait bien aidé mais ma liberté m'aiderait bien plus. Donc prenez la peine de réfléchir à cela, même si je dois travailler pour cela. A la limite du convenable, je ne suis pas une putain.

- Je suis tout ouïe. J'ois donc que vous vous êtes alliée à ce Capitaine pirate pour une raison précise, donc ?

- En tant que servante de Filyon, je me dois de réparer certains problèmes qu'il a eu. Hors seul, je ne risque pas faire de grand chose. Et je connais peu d'homme travaillant gratuitement.

- Est-ce donc une solution pour vous, damoiselle, d'user de rapine et détrousser d'honnêtes gens ?

- Vivre de la musique et empêcher son propre équipage s'étant mutiné, de le faire, est considéré comme de la rapine et du vol, dans l'Empire. Je ne le savais pas.

- Partout, la piraterie est un crime. Et vous le savez.

Puis il se leva alors de son bureau, écartant un peu les gardes d'un geste de la main. Et il croisa ses mains derriere le dos et se tourna vers la fenetre donnant sur l'horizon et la mer.

- À dire vrai, il relève de votre jurisprudence de vous trouver ici. Nous n'avons point eu l'occasion de nous expliquer avant que je ne procède à votre arrestation, et je n'ai point eu le temps de vous interrogé. Ce qui nous a donné le change, c’est que cette affaire me pressait grandement. Posez-moi donc vos interrogations et vos requêtes, et par la suite, si vous y consentez, j'escompte moi aussi vous soumettre à plusieurs questionnements.

- Je souhaite juste récupérer ma liberté le plus rapidement possible. Voilà mes requêtes. Interrogez moi si il vous faut une raison de me libérer mais je vous ai déjà dit tout les raisons de mon engagement avec le capitaine Everhell, m'appelant pour stopper l'Eradicate.

Elle ne le lâchait pas du regard depuis le début. Elle voulait en avoir fini et pouvoir passer à autre chose. Mais il n'avait pas l'air d'être du même avis que cet homme. En plus d'avoir tué un homme qui lui était quand même cher, il voulait continuer à la maintenir. En tout cas, elle le croyait.
Mais peut être se trompait-elle? Il prit sa canne et s’appuya dessus pour aller derrière son bureau.

- A savoir. Empêcher la mutinerie ayant eu lieu à bord de l'Eradicate de prospérer ?

- Réfléchissez un peu. Quel capitaine serait assez bête pour laisser continuer une mutinerie?

Il tourna lentement la tete vers elle, la regardant dans les yeux. Triss put voir par dessus son œil droit la cicatrice en forme de "T".

- Me mettez vous vraiment à la question ? N’ai-je tant vécu que pour qu’une damoiselle se prétendant barde me demande de m'abaisser au rang de ce pirate que je viens d'occire ?

Et il ajouta:

- Je vous entends Damoiselle Miders. Et je peux vous faire ces réponses : Si réellement vous n'avez fait usage de haine et de violence sur des innocents, alors vous serez jugée avec équité et compassion. Mon but présentement est de prendre l'Eradicate, que vous envisagiez vous-même de récupérer acoquinée à ce rustre. Je doute que vous l'ignoriez, mais l'homme qui vous avez choisis de suivre possédait le troisième oeil de Filyon. Il pouvait voir ce qui n'était point encore apparu sur terre. Ainsi, je dois savoir. Que préparent les mutins de l'Eradicate ? Le Capitaine le savait-il ? Viendra-t-il s'ancrer ici avec d'autres vaisseaux arborant le Jolly Roger ou sera-t-il seul ?

Puis ensuite, il ajouta en s'appuyant quelque secondes sur sa canne

- Si vos informations permettent de sauver des centaines de vies en m'appropriant ce navire sans effusion de sang, alors je vous rendrai votre liberté sans conditions Damoiselle.

- Je peux d'abord vous dire que le capitaine m'adressait rarement ses plans, ni ses petit secrets. Les seules choses qu'il m'a dit était que le navire viendrait attaquer le navire de vizir. Vu par le peu de personne qu'il a engagé pour arrêter cela, je peux en déduire que le navire viendra seule, sans capitaine ni second récent, donc une cible surement désorganisé. Mais vous devez le savoir cela. Surement d'ailleurs qu'une personne sur ce navire serait peut être disponible à me le dire, si vous ne la tenez pas enfermée. Sinon je peux vous prouver que je suis bien barde de profession, à la base, si vous avez l'amabilité de me rendre mon luth.

Puis tout en regardant Triss, il dit:

- Ça ne sera point nécessaire. J'ai traité suffisamment de temps avec les forbans pour les reconnaître en un l'espace d'un instant. Vous n'en faites point partie.

- Alors prenez la peine de m'enlever ses chaines. Je ne gagnerais rien à vous tuer, sinon de ne jamais sortir.

Sur ces mots, il s'approcha de Triss et après avoir sorti une petite clé d'un coffret, et la libéra.

- Acceptez mes excuses. Votre collaboration fut fort appréciée. Je tiendrai parole et vous rendrai votre liberté lorsque l'Eradicate sera ma possession.

- Je vous remercie. je vais peut être me montrer insistante mais serait-il possible de récupérer mon luth? Je gagne ma vie grâce à celui-ci. Sinon, je peux vous aider en cas d'une possible attaque de l'Eradicate. Tout dépend de vous maintenant.

- J'escompte que vous récupérerez bientôt votre luth, oui. Quant à l'Eradicate...Je n'opérerai point une attaque digne d'un face à face. Je ne souhaite perdre aucun homme.

- Je vous laisse gérer cela. C'est votre navire.

Puis elle se leva de sa chaise et regarda derrière elle.

- Damoiselle Miders. Je ferai de mon mieux afin de ne point vous causer trop de souffrance. Cependant, j'ai à votre encontre une ultime requête. J'ignore tout ce que le Capitaine Bervers, ou Baldassare, peu importe le nom qu'il a utilisé pour vous fourvoyer, vous a confié en tant que possession ; mais détruisez-les. Brûlez tout ce que vous pouvez avoir qui vous vient de lui. Ce fut un homme de mauvaise vie et de mauvais genre, croyez-moi.

- Je vous crois bien. Je vais vous faire confiance sur ce point. Ne vous inquiétez pas.

Ensuite les ramiens raccompagnèrent Triss à sa cellule où elle resta 3 jours puis ensuite retrouva sa liberté, après la victoire du Pygargue contre l'Eradicate, avec tous ses biens dont le luth que lui avait donné le capitaine Everhell qu'elle garderait bien sur et son argent. Elle n'avait plus qu'à trouver un endroit à aller. Ou peut être irait-elle en terre orc seule? Elle ne le savait et allait y réfléchir.
Mar 10 Mai 2016 - 21:39
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