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"Je suis ton père" [PV Alden]
Shiumei Rokeinawa Galazar
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Comtesse Galaz'ar
Shiumei Rokeinawa Galazar
La nuit était déjà tombée depuis un moment et le noir commençait de plus en plus à s’installer partout sur les routes. Surtout sur une, celle où se trouvait une jeune femme portant un long manteau de voyage pour essayer de se cacher.
D’ailleurs le temps était calme, doux malgré le soir et le vent ne dansait pas. C’est pour cela qu’elle décida de faire une chose.
Elle décida de s’arrêter et d’enlever la capuche de son manteau et de secouer sa tête pour remettre ses longs cheveux noirs normalement.
La jeune femme en avait marre d’être sur les routes, toujours à marcher et rêvait d’être enfin arrivé à destination pour ne plus devoir marcher tous les jours. Des fois, elle avait envie d’arrêter son voyage de s’installer quelque part. Mais où serait-elle chez elle ?
En plus de cela, elle était perdue depuis un moment et espérait trouver une zone un minimum civilisé avec quelqu’un pour lui indiquer son chemin.
Elle ne savait pas trop où elle allait et suivait les routes depuis déjà un moment sans savoir où celle-ci l’emmènerait. La chose qui était sure, c’est qu’elle arrivait sur des routes qui était beaucoup moins importante vu le manque de personne totale de population sur celle-ci.
Tout d’un coup, un bruit se fit entendre. Il était assez faible et venait des bois autour de la route ou plutôt des arbres car la zone boisée était trop petite pour être considéré comme une forêt.

- Il a quelqu’un ? Qui êtes-vous ?

Mais personne ne répondit à la malheureuse femme. Sauf une chose, un second bruit, cette fois-ci un peu plus fort, venant du côté gauche de Shiumei, comme si quelqu’un avait marché sur une branche. Peut-être était un animal. Mais cette idée ne rassurait en rien la jeune femme.

- Si il a quelqu’un, manifestez-vous, toute suite !

C’est sur un pas hésitant qu’elle continua son chemin en regardant partout autour d’elle. Elle n’était pas à l’aise du tout. Elle avait l’impression d’être observée, mais si c’était le cas, par qui ou par quoi ?

- Je ne rigole pas. Répondez-moi !

En plus la nuit n’était là en rien pour la rassurer. Le noir était déjà important et s’intensifiait. La seule source de lumière qu’elle possédait était la lune, presque pleine, n’éclairant pas assez pour qu’elle puisse voir s’il avait quelqu’un dans les arbres.
Et encore un bruit se fit entendre, mais cette fois-ci de l’autre côté, une branche si brisa encore. Il avait quelqu’un, elle en était sure. Elle décida donc de se retourner pour courir, sans s’arrêter et semer la chose qui était là ou d’arriver à un endroit civilisé pour l’obliger à partir.
Mais en se retournant, elle ne vit pas du tout ce qu’elle désirait, trois hommes sortait des bois tandis que derrière elle, des bruits se faisaient entendre de plus en plus.
Le premier portait une armure de cuir complète avec un casque et à sa ceinture se trouvait un fourreau d’épée. Mais ce n’était pas cela qui attirait le plus son attention, c’était plutôt l’épée qu’il tenait en main et son regard plongeant vers elle, un peu vicieux ne laissant pas douter qu’elle était sa victime.
Tandis que ces deux autres compagnons, eux portait un grand arc dans le dos et un carquois sur le côté, au niveau de la ceinture. Mais ils ne sortirent pas leurs arc ni de flèches. Ils avaient juste en main, chacun, une grande dague avec un regard aussi vif et effrayant que le premier.

- Elle est parfaite pour le maître. Attrapez-la, dit l’homme à l’épée qui devait surement être le supérieur des autres.

 Cette fois-ci, sans hésiter et prendre le temps de regarder derrière elle, elle se mit à courir vers le chemin qu’elle avait déjà fait, même si elle savait qu’il n’avait aucun lieu pour s’abriter mais peut être trouverait d’elle un endroit pour se cacher si elle arrivait à les semer.
Mais cela ne servit à rien, elle courut et sans voir, elle tomba au sol comme si elle venait de foncer dans un mur et que le choc la renversait.
Elle releva la tête après le choc et vit un homme assez massif devant elle, une grande armoire à glace qui tenait dans son dos une grande hache à deux mains. Ces longs cheveux gras et sales pendaient sur son visage et le cachaient. Mais elle pouvait deviner ces yeux qui l’observaient avec insistance et la déshabillait. Et d’une voix forte, il dit :

- Dommage que le maître la veuille sinon je l’aurais bien goûté. Cela fait si longtemps que je n’avais plus croisé une si belle femme.

- Ne la touche pas, sinon on ne sera pas payé, dit la voix qu’elle avait associé à leur chef.

Tandis qu’elle était au sol, deux autres hommes s’e mirent sur ces côtés et lui bloquait toute issue avec leur capitaine qui était derrière elle.
Elle voulait s’enfuit, être loin de tout ça. En plus qu’allait-il faire d’elle ? Elle n’avait porté problème à personne d’assez puissant pour qu’on lui envoie des mercenaires. Alors que lui ferait-il ?
L’armoire à glace avança sa main vers Shiumei et celle-ci eut comme premier réflexe de l’arrêter avec son pied en levant la jambe.

- Ne me touchez pas !

Mais tous rigolèrent à cette phrase et il lui attrapa la jambe pour l’empêcher de se débattre.

- Calme-toi bébé. Il ne te sera fait aucun mal si tu te laisses faire.

- Ne m’approchez même pas !

Elle essaya de se débattre avec son autre jambe que l’homme attrapa aussi. Cette fois-ci, elle était plus que bloquée et n’avait plus aucune issue.

- Assomme-la sinon elle ne se laissera pas faire.

Alors un des hommes du côté leva un bâton ou plutôt un gourdin. Elle n’eut même pas le temps de crier ou de réagit que le noir était déjà en elle. Elle était par terre, inconsciente après un coup important de gourdin dans la tête.
Jeu 7 Avr 2016 - 21:15
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Alden Galaz'ar
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Première Fortune d'Oro
Alden Galaz'ar
Je sais que la douleur est la noblesse unique
Où ne mordront jamais la terre et les enfers,
Et qu'il faut pour tresser ma couronne mystique
Imposer tous les temps et tous les univers.

Baudelaire




Lorsque le Comte Alden Galaz'ar fut las de parler d'affaires, de corruption, d'Amazones, de construction de cirques et de financement, il se décida à sortir enfin de l'ombre. L'Elfe Noir venait de passer près de cent Tours dans le royaume d'Oro, à tirer les ficelles de tous les investissements économiques du territoire. Toujours, Alden Galaz'ar avait tenu à être un modèle de retenu, à la façon de ces tyrans agissant dans l'ombre de leurs adversaires politiques, jusqu'à un moment précis et calculé. Son nom était partout, et pourtant nulle part. Il était fier de son parcours.

Mais à présent, il s'ennuyait. Le Roi Asarith, conformément à sa volonté, ne l'avait point remarqué, et en ce moment précis il avait quitté la Capitale pour se lancer dans une guerre. C'était l'occasion parfaite, selon Galaz'ar, afin d'élever sa seconde édition du Gala de la Communion de l'ordre de Filyon. Le Comte, petit-à-petit, commençait à sortir de l'ombre. Il avait ouvert les portes de son manoir à la haute noblesse, sortait rendre visite à ses contremaîtres, laissé son nom se répandre en Oro. Nul doute qu'il aurait très vite des retours.

Pour l'heure, celui qui se faisait passer pour un homme du nom de Alden Galaz'ar, avait une réception à tenir. Les invités se pressaient déjà aux portes du manoir, les femmes aux bras de leurs époux, le visage poudré et dissimulé sous d'excentriques masques aux allures de cavalcade. Les robes, colorées, grandes, lumineuses, allaient de paire avec les fourreaux munificents de ces messieurs battant leur côté, leurs pourpoints de couleurs, leurs épaulettes à grandes taillades dentelées et les chausses hautes et blanches montant jusqu'à leurs mollets contrastant avec le cuir jais impeccable de leurs bottes. La beauté était en vogue au manoir.

La plupart des invités étaient là anonymement, et de façon non-officielle, bien que les invitations fussent écrites et envoyées en règle. Monsieur le Comte De Galaz'ar était, à n'en pas douter, l'homme le plus soigneux et le plus en charme de toutes ces personnes. Des musiciens jouant de la grande musique distrayaient les invités. Des rafraîchissements furent servis en premier lieu. Il s'agissaient de vins du royaume, provenant des meilleurs vignes et mis en bouteille au meilleur Tour. L'ivresse et les drogues firent leurs effets. L'on parla et se tint informé des ragots en vogue en Oro et à Embbör. Alden offrit à Filyon, publiquement et en de beaux termes, une prière et chacun suivit ces doléances improvisées. La minuit était passée, déjà les âmes se faisaient plus légères, envieuse de la suite de la soirée, les bouches coquines, les regards taquins. Le Comte de Galaz'ar emmena tout ce beau monde au sous-sol du manoir. Une salle de réception souterraine, magnifique, dont les murs étaient tous recouverts d'ivoire polis et bien blanc, de même que le sol . Au centre de la salle, se trouvait une sorte d'estrade de forme circulaire. Au-dessus cette estrade, un drap noir recouvrait ce qui paraissait être quelque chose d'assez grand. Les musiciens avaient une scène prévue spécialement pour eux, et les timbres joués commencèrent à changer. Du vin fut resservie, des drogues distillées et poudrées, que l'on avalait en suçant le bout de l'index qui en était imprégné. Déjà, la haute-noblesse d'Oro se sentait tout-en-chaleur, et l'on vit des éventails s'agiter frénétiquement, des chemises se déboutonner de façon discrète et des décolletés vertigineux le devenir encore davantage. Lorsque sonna les douze coups de minuit, le Comte De Galaz'ar ordonna alors à l'un de ses majordomes d'ôter le grand drap noir au-dessus de l'estrade en forme de cercle, au centre de la pièce. Il tomba au sol, dévoilant une cage, grande. A l'intérieur de cette cage, plusieurs domestiques, vêtus entièrement de noir avec une grande élégance. Leurs visages demeuraient couvert d'un loup noir, simple.

Tintaient dans un tintamarre assourdissant, au milieu des exclamations de surprise et des rires, les chaînes passées autour des ailes, du museau, de l'encolure et des jarrets de l'animal magnifique qui demeurait au centre de la pièce. Le Comte de Galaz'ar avait fait les choses en grand, ce Tour-ci. Davantage que le Tour dernier. Le pégase, blanc à souhait, sans aucune tache, se débattait, fulminait. Ses naseaux se dilataient tour à tour. A l'intérieur de la cage, deux autres domestiques, vêtus de la même façon que les autres. Déjà, les musiques que l'on pouvait entendre demeuraient plus sombre, inquiétantes, au tempo plus rythmé et fort. L'on aurait cru entendre des hymnes écrits par Silir en personne. Alden savait qu'ils étaient délivré à Filyon. Peu d'hommes savaient apprécier une telle écriture.

Une épée à la lame de cristal fut tirée de son fourreau, puis la tête du pégase séparée du reste du corps. Ses ailes s'affalèrent en des tourbillons de plumes blanches. Le sang, rouge vif, brillant presque, coulait du corps de l'animal, passant sous les barreaux, tombant de l'estrade et vint s’épandre sur le sol en ivoire blanc immaculé.

Il fallait plus de sang.

Comme les hautes personnalités invitées au Gala de Communion du Comte De Galaz'ar commençaient à se livrer à de la débauche en quantité, pleins de vins et de viande animales (dont toutes n'étaient point cuites) le Comte fit amener débarrasser l'estrade de la cage. En un temps records, ses domestiques s'en chargèrent. Le sol en cercle de l'estrade, couvert de sang et du cadavre malheureux de la bête, s'abaissa alors, semblant rejoindre un niveau du manoir encore inférieur. Une seconde plateforme monta. Bientôt parut sur la tribune cent-soixante domestiques en costume et en loup noirs. Agenouillés devant eux, entièrement nues et tenues en laisse, cent-soixante vierges de treize à dix-sept Tours, à la peau blanche à souhait et enchaînées dans la passivité sous l'effet de quelques drogues. Alden Galaz'ar aimait la sonorité de ce chiffre si beau. Cent-soixante. Ce chiffre ne pouvait qu'être la perfection. Il le mettait à l'honneur de Filyon ce soir.

Alors, dans un véritable geyser de sang, la nuque des cent-soixante vierges furent tranchées par des poignards en argent. Les domestiques ne bougèrent pas. Ils avaient reçus pour ordre de demeurer ainsi, debout et immobiles jusqu'aux cinq premières heures du matin.

L'orgie était à présent bien entamée, et la salle d'ivoire repeinte en sang frais.

Le Comte de Galaz'ar, après plusieurs heures de débauche, se leva. Il était entièrement nu, et la pâleur de sa peau contrastait avec le sombre de ses yeux ainsi que de ses cheveux. Il tendit une main à l'une des cent-soixante vierge, dont la gorge n'avait pas été tranchée, et qui tremblait de tous ses membres. Immobile au sol depuis tout ce temps, elle devait probablement espérer que se faire passer pour morte était la seule façon d'épargner sa vie.

Alden Galaz'ar n'avait rien vu d'aussi beau depuis des centaines de Tours. La terreur qui se lisait sur son visage délicat, si blanc, si parfait, et constellé de gouttes de sang ; et les larmes qui coulait de ses yeux, sur ses joues légèrement rosées, entièrement lisses, étaient authentique. Il redécouvrait là la peur primale, le désespoir dans tout ce qu'il avait de plus franc. Surtout, un tatouage tout-en-couleur peint sur le dos de la jeune femme, ne pouvait qu'attirer sur elle le beau regard de Filyon.

Le Comte de Galaz'ar tendit une main à la jeune vierge. Elle était l'apogée, la glorification, l'exaltation de son Gala. Ce ne pouvait être un hasard si l'humaine avait échappé à la dague de diamant. Le corps tremblant suite aux effets des drogues consummées, Alden Galaz'ar caressa sa joue d'une main tendre.

« N'aie plus de craintes. Je suis ton père maintenant. »
Ven 8 Avr 2016 - 15:17
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Shiumei Rokeinawa Galazar
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Comtesse Galaz'ar
Shiumei Rokeinawa Galazar
Tout était flou. Il avait des corps par terre, une multitude, sans vie, couché dans une grande flaque rouge qui était tout simplement le mélange de toutes ces vies gâchés pour le plaisir de certains. Une aura pesante était dans la pièce, comme si l’âme de tous ses morts étaient perdus, criaient, cherchaient leur chemin. Tout s’était passé si vite ou plutôt tout s’était passé si vite pour les victimes, hébétés par les drogues. D’ailleurs cela pouvait se remarquer sur le visage des victimes, le sourire aux lèvres alors que la mort était venu les chercher, souvent d’un coup rapide dans la gorge. Elles n’avaient même pas compris ce qui se passait que leurs vies étaient déjà cueillis et toutes leurs émotions, leurs incompréhensions coulaient le sol, le tachaient d’un rouge pour ensuite se mélanger avec d’autres mais cela avait peu d’importance car chacune avaient la même question : pourquoi ? Ou plutôt elles l’auraient eu si elles avaient cette chance.

Puis d’un coup, de cette masse de mort, se levait un signe de vie, un voleur de vie. Il regardait vers une de ces victimes qui n’étaient pas mortes. La chance ou le destin ? Cela, personne ne le savait, même pas la personne en question. Tout ce qu’elle savait, c’était la peur, l’incompréhension et le tout mélange à l’hébétude des drogues. Des larmes coulaient sur ces joues mais elle ne savait pas la raison. Elle ne voyait qu’une chose, les couteaux achevant la vie, d’un coup rapide et net sans aucune réaction et le sang qui tombait. Son corps, à elle, trop faible pour réagir, restant coller au sol, ne pouvant se débattre, attiré par tout ce sang et l’obligeant presque à se noyer dedans, ou plutôt à noyer ses émotions. Elle entendait encore les rires autour d’elle, les regards lourds de ces personnes n’essayant même pas les aider et prenant un plaisir malsain dans cette hécatombe.
Son corps en tremblait encore de peur, juste l’idée l’effrayait mais elle n’arrivait pas à s’en défaire. C’était dans ce flou qu’elle était pourtant si forte en émotions. Puis une main, elle, nette dans sa vision, avança vers elle. Elle l’attrapa par espoir. Les rires se calmèrent autour d’elle. Ils disparurent presque. Les esprits des morts ne lui chuchotaient plus non plus. Le calme était revenu. Elle leva les yeux vers lui tandis qu’il caressait sa main. Elle en voyait une silhouette imposante, forte et pourtant tant de douceur par ce toucher. Puis elle en entendit d’une voix forte :

- N'aie plus de craintes. Je suis ton père maintenant.

Son expression ne changeait pas d’un pouce suite à cette déclaration. Elle ne l’avait pas atteint, elle ne l’avait pas compris. Mais elle y voyait quelque chose de bien dans tout ce malheur. Elle sourit donc avant de se sentir lourde. Il l’emportait loin, le néant, l’obscur et c’est ainsi qu’elle retomba dans l’inconscience.
 
~~
 
Elle se réveillait dans un lieu luxueux, accueillant. Elle se sentait à son aise, encore mieux qu’elle ne l’était à son habitude. Le rêve qu’elle venait de faire, avait l’air si réel. Toutes ses morts lui paraissaient si vrai et pourtant si loin, si étranges, comme si elle se s’était passée mais dans une autre réalité. Cela la perturbait mais elle trouverait des réponses surement à cela, plus tard. Elle avait plus urgent à s’occuper, comme savoir où elle était.
Elle essayait de s’en rappeler mais elle ne voyait que les hommes l’attaquant puis ce rêve qu’elle n’arrivait pas à s’enlever de sa tête.

Elle se secoua la tête pour se remettre les idées en place. Ensuite elle sortit de son lit. Elle portait une robe de nuit bleue, opulente tandis que sa peau, elle, lui paraissait magnifique, propre comme cela ne lui était plus arrivé depuis longtemps. Elle passait sa main dans ces cheveux et ils lui paraissaient lisses, soignés. Encore d’autres questions lui venaient dans la tête mais quand à elles, les réponses, ne venaient pas l’éclairer. Elle marchait à pied nu vers la porte d’un bois riche et prit la poignée qui était de couleur or et l’abaissait pour ouvrir la porte. Cela lui paraissait presque magique de faire une chose aussi simple tellement que la porte était imposante. Où était-elle arrivée pour voir un mobilier aussi luxueux.
Elle arriva dans un couloir tout aussi décoré que la chambre, sauf qu’une chose changeait. Il avait une personne autre qu’elle. Celui-ci la regardait en baissant un peu les yeux et ne lui adressait pas la parole. Qu’avait-elle fait pour que celle-ci réagisse ainsi ? Avait-il tout simplement peur d’elle ? Peut-être ne pouvait-il tout simplement pas parler. Elle décida de trouver une autre âme en vie capable de la guider dans ces lieux.
C’est ainsi qu’elle se laissa guider par son instinct et décida d’aller vers la droite, puis vers la gauche et toujours dans d’autres directions. Dans presque chaque couloir ou pièce qui paraissait importantes, il avait quelqu’un mais ces personnes réagissaient comme la première sans oser lui adresser la parole. Certains allaient même plus loin et la fuyaient presque.

Et c’est ainsi qu’elle avançait seul dans ce labyrinthe jusqu’à arriver devant une porte, grande ouverte, qui menaient dehors. Elle la passa et pu voir un paradis de couleurs. Des fleurs et des plantes à chaque fois de couleur différente vivaient ensemble sous le regard attendri du soleil qui les baignait de sa lumière. Elle sentit d’ailleurs ce contact sur sa peau. Ce contact chaud, apaisant et chaleureux lui indiquait une chose, qu’elle avait peut-être trouvé un endroit accueillant dans ces lieux. Même si elle n’avait pas trouvé de réponses à ces questions, elle se sentait bien, calme, reposée.
Sam 9 Avr 2016 - 21:58
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Alden Galaz'ar
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Alden Galaz'ar
Ciel ! un fourmillement emplit l’espace noir
On entend l’invisible errer et se mouvoir ;
Près de l’homme endormi tout vit dans les ténèbres.
Le crépuscule, plein de figures funèbres,
 
Hugo



Le Comte De Galaz'ar écoutait avec attention le compte-rendu que lui tenait le majordome présent devant lui. Lui, Le Comte, demeurait assis sur son grand bureau richement orné et travaillé, une jambe pliée au-dessus l'autre, la tête légèrement appuyée et soutenue par sa main gauche. Il méditait.

- Très bien, conclut-il enfin, faites pression sur cette guilde de chasseurs, je veux que le clan d'Auréa soit dissout au plus vite. Envoyez une première missive à leur chef, ce certain Faucon Noir. Faites-là excessivement menaçante, montrez-lui que nous ne plaisantons pas, menacez sa femme et ses enfants. Vous signerez A.G', cette fois-ci. Dès que la guilde sera dissoute, investissez dans la ville et levez-y un clan de chasse. Si Faucon Noir parvient à remonter jusqu'à moi, faites en sorte que les portes du manoir lui soient ouvertes. Qu'il entre. Il n'y ressortira pas.

Ainsi, il traita de façon similaire trois autres affaires dont on venait de lui rapporter la teneur des évolutions les concernant. La première était reliée à son zoo en Oro, dont les chiffres décroissaient depuis plusieurs semaines, et il fallait y remédier. La seconde affaire évoquait le cas d'un investisseur impliqué à l'autre bout du Royaume qui faisait pression sur le Comte et la troisième était une demande de fonds de la part d'un Seigneur des Montagnes véreux, qui souhaitait lever une expédition dans la Jungle en vue d'en ramener une Amazone. Alden Galaz'ar s'arrangea une visite pour le zoo, il fit chuter les actions de l'investisseur Oréen et ne donna pas suite à la demande des Montagnes.

- J'écouterai les autres comptes-rendus plus tard, conclut-il en faisant signe à son majordome de se retirer. 

Puis il se leva et se pencha vers les grandes fenêtres depuis son bureau. On y voyait là une bonne partie des jardins sous l'aile ouest du manoir, les serres et les roseraies, puis plus loin le ruisseau qui traversait sa propriété, et dont il était propriétaire légalement, et encore plus loin les oraisons de la forêt au sein de laquelle il pouvait s'adonner à une partie de chasse lorsque l'envie lui prenait. C'est-à-dire rarement. Alden Galaz'ar n'était pas un passionné de chasse, même si il lui arrivait quelquefois de monter un étalon afin de conjurer sa lassitude. Il sourit en observant sa fille se déplacer parmi les allées dessinées et les fleurs odorantes. 


~



« Les jardins de l'Aile Ouest sont-ils assez beaux à votre goût, ma fille ? 

Elle fit un bond, surprise de cet homme qui semblait s'être matérialisé à ses côtés en une seconde. Alden De Galaz'ar sourit à sa protégée tout en s'inclinant légèrement. Il ne souhaitait pas l'effrayer.

- Savez-vous que lors des phases où la lune est montante, les plants voient leur sève se concentrer dans les fruits qu'ils produisent ? C'est le moment propice afin de fertiliser et récolter.

Adjoignant le geste à la parole, il cueillit une prune superbement dorée dont la peau semblait faite d'or pur, pendante aux branchages d'un jeune arbuste qu'il tendit à sa chère fille.

- Goûtez, vous verrez. 
Lun 11 Avr 2016 - 23:47
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Shiumei Rokeinawa Galazar
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Shiumei Rokeinawa Galazar
Elle mordit dedans et sentit le jus qui coulait dans sa bouche. L’odeur monta de la prune monta ensuite dans ses narines. Elle ferma les yeux et se crut autre part. Où ? Elle ne le savait pas mais elle s’imagina loin. Puis la réalité reprit le dessus et elle regarda l’homme. Et c’est avec le sourire qu’elle lui répondit sans même savoir qu’il était :
 
- Vous avez raison. Le goût est somptueux.
 
Qui pouvait-il bien être ? Elle avait l’impression qu’elle le connaissait mais elle ne savait pas d’où. Elle regarda bien de haut en bas et vit ses mains. Elle lui semblait venir de son rêve. Cette main qui l’avait sauvé de cette horreur.
 
- Je m’excuse de cette question assez gênante. Je pense vous connaitre mais je n’arrive pas à savoir d’où ? Je pense vous avoir vu en rêve.
 
Son visage changea d’un coup et il se mit d’un rire presque forcé. Cela faisait un peu peur à voir mais elle ne réagit pas de peur de le vexer.
 
- Tu as peut être bien rêvé de moi. Cela est possible mais sinon oui tu me connais. Je suis ton nouveau père.
 
Elle le regarda avec un regard complètement choquée et ne savait pas quoi répondre. La phrase l’avait laissée sans voix et elle n’avait pas l’impression de bien la comprendre. Avait-elle manqué un épisode ou avait-elle perdu une partie de sa mémoire ? Mais elle n’eut même pas eu le temps de reprendre le cours de ses pensées qu’il ajouta :
 
- Maintenant tu vivras ici comme le ferait ma fille.
 
Puis il s’avança de son oreille et lui dit discrètement :
 
- Mais peut être mélanges tu rêves et réalité car les évènements d’hier se sont bien passés. Tu as bien survécu à de tragiques évènements.
 
Puis il se mit à continuer sa marche qu’il avait commencée pour s’approcher d’elle, vers la porte et partir. Où partait-il ? Cela, elle ne le savait pas mais elle s’en foutait. Elle avait plus urgent à penser. C’est d’ailleurs sous le poids de toutes ses émotions et de ces révélations qu’elle tomba à genoux dans le jardin et qu’elle se mit à pleurer.
Elle voulait de nouveau être chez elle. Son ancien chez elle qu’elle avait quitté sur un coup de tête. Pourquoi avait-elle fait ça ? Si elle ne l’avait pas fait, ce massacre n’aurait peut-être pas eu lieu ou elle n’y aurait pas participé. Toutes ces filles étaient bien mortes devant elle et elle avait survécu par choix de cet homme ou par chance ? Virel lui jouait elle un tour en la laissant en vie avec une multitude de remords ?
En plus elle était la fille de ce monstre ? Cela voudrait dire qu’elle ne pourrait jamais quitter ces lieux ? Elle n’en savait strictement rien et là elle n’avait même pas la force d’essayer. Elle voulait juste se réveiller de ce rêve. Ce rêve qui était sa réalité mais qui était quand même le pire des cauchemars qu’elle avait vécu.
Et c’est sur ses longues interrogations qu’elle resta toute la journée sur le sol à regarder ce jardin magnifique qui était un paradis absorbé par un enfer créé par le même homme qui possédait ce trésor.

Bien sûr, un homme, surement un serviteur, vint la chercher quand le ciel commença à s’assombrir pour la raccompagner là où elle s’était éveillée ce matin. Et c’est comme ça qu’elle s’endormit sans manger alors qu’on pouvait voir sur sa table de nuit, un plateau avec des repas aussi beau visuellement et que bon.
Mar 12 Avr 2016 - 20:42
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Alden Galaz'ar
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Alden Galaz'ar
Ne sçais-tu pas, toy qui me fuis,
Que pour bien faire une couronne
Ou quelque beau bouquet, d’un lis
Tousjours la rose on environne ?

Ronsard






L'Elfe Noir Alden de Galaz'ar se plaisait infiniment dans son bain. Il y avait, sous l'aile Ouest de son manoir, tout un réseau d'eaux chaudes thermales, en lesquelles il aimait prendre du plaisir plusieurs fois par semaine. Cela transformait sa monotonie et éloignait de sa personne la lassitude. Cela changeait aussi de ses baignoires en ivoires, en argent et en or, qu'il côtoyait souvent.

Ainsi, laissant tomber au sol son peignoir pourpre, le Comte se laissa aller, entièrement nu à ces plaisirs hebdomadaires. Sa piscine thermale n'était ni trop grande ni trop petite, toute faite de blanc et peu profonde. Il y avait à peine quelques centimètres d'eau fumante, mais en son centre un groupe de quatre fillettes en robe blanches tenait incliné quatre jarres au moins aussi grandes qu'elles. Des jarres, coulait de l'eau fumante qui devait relever doucement le niveau de la piscine, au moins de quelques centimètres au moment où le maître s'y prélasserait.

Disposés autour de la piscine, espacés les uns des autres tous les trois mètres très exactement, des domestiques au nombre de vingts, en habit noirs et aux cheveux jais, longs et soyeux, généralement attachés en queue de cheval par un nœud blanc. Et à leurs pieds, drogués, nus et tenus en laisse reliée à un collier de fer étincelant passé autour de leur cou, des humains agenouillés à la peau blanche et au regard vide. Nul doute qu'il s'agissait là des plus beaux prostitués mâles de tout le Royaume d'Oro ! Leurs yeux étaient clairs, leurs cils longs, leur peau immaculée, leurs muscles marqués et saillants sous l'épiderme brillant.

Alden De Galaz'ar vint s'allonger sur le dos, au centre de sa propre piscine. L'eau lui couvrait presque entièrement le corps, mais s'arrêtait au niveau de ses oreilles, laissant son visage et l'avant de son corps lustré et huilé immerger. L'eau des jarres finit par s'épuiser. Alors, lentement et les uns après les autres, chacun des domestiques tira une lame en argent et égorgea sans outre préliminaire les hommes à leurs pieds. Ces derniers s'affaissaient au bord des thermes, ou bien chutaient à l'intérieur en un gargouillis quasi silencieux. Le sang coulait, se mêlait à l'eau qui prit très vite une teinte carminée et l'odeur qui allait avec.

Les égorgements partaient de la gauche du Comte, et fit ainsi le tour des thermes, jusqu'à arriver au domestique placé sur le bord à la droite de l'Elfe Noir. Ce dernier lui fit signe d'interrompre son geste en levant simplement son bras. D'un signe du doigt, il appela l'humain qui s’apprêtait à être sacrifié pour le bain du Comte. Le domestique lâcha alors la laisse, et laissa l'homme aller, d'une démarche très droite, jusqu'à son maître. Arrivé au centre de la piscine, il s'agenouilla afin de s'approcher d'Alden, des comètes semblant passer dans ses yeux vides, comme deux fenêtres ouvertes sur un ciel irréel. Ce dernier passa une main autour de sa nuque, et le tira à lui, lentement. Il murmura quelque chose à l'oreille de l'humain, puis écarta les bras , se prélassant doublement tandis que la bouche de ce dernier vint descendre entre ses jambes écartées, lui prodiguant tous les soins auxquels il rêvait. L'instant devait durer plusieurs minutes, déjà les fillettes vidaient d'autres jarres d'eau chaude. Alden était détendu.

C'est à ce moment qu'on fit entrer la fille du Comte dans le réseau thermal. Ce dernier la salua d'un sourire sincère.

« J'ai quelque chose à te montrer aujourd'hui, ma fille.

Il arrêta l'humain au collier d'acier d'un geste évasif avant de tendre le bras droit. Très vite, l'un des domestique vint loger entre les doigts du Comte de Galaz'ar un poignard à la garde d'argent, un diamant d'une bonne taille incrusté à son extrémité. D'un geste vif et précis, Alden De Galaz'ar égorgea l'humain qui s'affaissa en arrière, sa chevelure blonde tourbillonnant une ultime fois comme un petit soleil.

Puis il se releva, avec un certain envoûtement, rabattant de ses deux mains ses cheveux mouillés en arrière sur son crâne. Il se lava à l'eau claire, se laissa enfiler un peignoir neuf et quitta les thermes.

- Suis-moi.

~



Il y avait, au cœur du manoir du maître d'Embbör, de nombreuses salles souterraines et secrètes. Et plus nombreux encore étaient les invités du maître d'Embbör, dont l'existence elle-même demeurait secrète. C'est dans l'une de ses salles que le Comte De Galaz'ar emmena sa fille. D'une main sur son épaule, il l'encourageait à mêler ses pas aux siens. Vêtu uniquement de son peignoir blanc et neuf, il ne se préoccupait que très peu de sa nudité. Après tout, n'avait-il pas un très beau corps ?

Il arrêta son pas et celui de sa fille devant le corps torturé de ce qui avait été jadis un Elfe, probablement fier, à ce jour pendu au dessus du sol par des dizaines de crochets pas plus grands qu'une main d'enfant, passés et repassés au travers son corps. L'Elfe possédait de longs cheveux blonds, cascadant en vagues soyeuses dans son dos, contrastant avec ses yeux verts profonds et sa peau blanche. Il n'avait plus de jambes. Ces dernières avaient été tranchées par le Comte. Son bras gauche et tous ses doigts l'avaient été également, mais ils demeuraient toujours là, pendus également à plusieurs centimètres du sol par plusieurs crochets, à la place où ils auraient normalement dû être. A la différence près que les membres n'étaient plus reliés, ni entre eux, ni au corps de l'Elfe toujours en vie.

Bien sûr, le corps et les morceaux de corps n'avaient point été abîmés. Pas de coups, pas de bleus, pas de cicatrices sanglantes. Les ablations avaient été faites fort proprement. L'entrée des crochets dans la peau, suspendant le corps et les membres, également. Il n'y avait nul filet de sang sur la peau blafarde de l'Elfe. A son annulaire droit, qui n'avait ni été tranché, ni saccagé, luisait une bague surmontée d'un joyau de petite taille, à l'évidence un diamant.

Et le visage de l'Elfe, et ses yeux, et son regard, tout ce qui lui restait de corps tendait vers la contemplation de cette bague.

Alden resta en admiration, plusieurs minutes, devant ce prisonnier. Il se délectait de cette expression de martyre qui se lisait sur son visage, la souffrance à un point tel qu'elle en était inimaginable pour tous ceux qui ne l'avaient endurée. Le corps découpé, le corps meurtri, l'honneur, la joie, jusqu'aux sensations, tout avait été un prétexte pour l'Elfe Noir afin de nourrir cette souffrance. Pendu à environ un mètre cinquante du sol, ce qu'il restait de l'Elfe arrivait exactement au niveau de la ligne du regard du Comte. Mais le supplicié n'avait même pas tourné la tête lorsque le Comte était descendu jusque dans sa geôle. Plus mort que vivant, inexpressif, il conservait avec obsession le regard posé sur la bague passée à son doigt.

- Tu vois ma fille, comme ce garçon est beau. Comme l'expression de son visage à l'air détendue. Comme son corps est lisse et décontracté malgré les millier de sévices qu'il endure.

Alden vint caresser doucement, du revers de l'index, la joue de son prisonnier.

- Il n'y a rien à dire, la beauté d'un Elfe ne vaudra jamais celle d'un homme... Tu vois cet Elfe là, ma fille ? Il s'agit d'un chasseur des Steppes, qu'on m'a rapporté il y a quelques lunes à présent. Vois cette bague là, à son doigt, celle qu'il se refuse à lâcher du regard alors que je l'ai mis à la gêne. Il s'agit d'un présent qui lui a été fait par une Elfe. Une femme qu'il aimait, et qu'elle aimait. Vois, ma fille, contemple comme l'amour peut transfigurer une âme. Même après que je lui eût tout ôté, même dans la situation présente, une situation peu enviable, il demeure ailleurs. Perdu dans ses souvenirs je dirai. Des grands souvenirs, des souvenirs d'amour...

Alden se saisit alors d'un crochet en bel acier qu'on venait de lui tendre sur un plateau en or. Ho, un crochet petit et fin, pas plus grand que l'un de ses doigts.

- La beauté est intemporelle.

Puis il se tourna vers sa fille.

- Ne trouves-tu pas ça magnifique, toi aussi, ma fille ? Les Elfes ne sont-ils pas au-dessus de toutes les races en terme de beauté ?

Enfin, il tourna le tête de nouveau, vers son prisonnier qui n'avait point daigné bouger, même pour battre un cil.

- Mais le plus beau de tous...reprit Alden De Galaz'ar, c'est moi !!!

Il acheva cette phrase en plantant entre les côtes de l'Elfe des Steppes le crochet en argent qu'il tenait, laissant la pointe de l'arme réapparaître d'un autre côté en une rivière de sang fort colorée qui goutta au sol en un tintement presque musical. Alden s'agenouilla en caressant la joue de sa fille, afin de pouvoir être à sa hauteur pour lui expliquer d'une voix paternelle :

- Je ne laisserai pas cette créature me prendre ma place. Il renoncera un jour, il reniera sa belle, il l'oubliera. Alors l'expression sur son visage disparaîtra, il perdra sa toute-beauté et il mourra. Même si un Elfe sera toujours bien plus beau qu'un homme. Toi, tu es une vraie petite perle mon enfant. L'étoile qui brille seule dans la nuit. Tu es une perle très rare. Quant-à-moi...

Il sourit en écartant sa chevelure d'une main, dévoilant ses longues oreilles en pointe.

- Je pense que tu le savais. Tu es une humaine très intelligente, en plus d'être très belle. Je ne suis pas un humain. Je suis un Elfe Noir.

Il vint recueillir du bout de son pouce la larme qui coulait sur les joues tremblotantes de sa fille, une expression peinée sur le visage.

- Allons, pourquoi pleures-tu ? T'ai-je fais de la peine ?
- Monsieur le Comte ?

Alden se redressa.

- Oui ?
- Il est l'heure de vous préparer Monsieur. Vous avez une visite de prévue pour votre zoo d'Amazones.
- Déjà l'heure ? Que le temps passe vite... Nettoyez le corps en mon absence, je veux qu'il soit magnifique pour la prochaine séance.
- Ça sera fait, Monsieur.

Alden De Galaz'ar abandonna là sa chère fille et partit se vêtir et se farder. Moins d'une heure plus tard, il était en voiture tractée par huit chevaux et s'apprêtait à traverser tout Embbör. L'Elfe brisé, pour sa part, n'avait pas bougé.
Ven 15 Avr 2016 - 0:01
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Shiumei Rokeinawa Galazar
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Shiumei avait les larmes qui coulaient sur ses joues face à ce spectacle d’horreur. Qu’avait fait cet elfe pour mériter ce sort ? Elle le ne savait pas et ne pourrait pas surement pas le comprendre. Elle tomba à genoux quand il était enfin parti et regarda cette vision d’horreur sans savoir quoi faire. Elle essayait de réfléchir à quoi faire mais toutes les émotions bousculaient ses réflexions puis une idée lui vient en tête. Elle pouvait essayer mais quoi faire après ? Il n’était plus apte à bouger. Elle ne pouvait vraiment rien faire pour le sauver de ce cauchemar à part une chose mais elle ne pouvait pas. Elle ne voulait pas descendre au même niveau que ce monstre qui osait se dire son père. Pourtant plus elle regardait cet homme, plus elle se dit que c’était la meilleur chose à faire. Elle ne voulait pas le savoir ici à souffrir à vie. Elle refusait de donner tant de plaisir à ce fou. Non, il ne méritait pas cela. Même si elle courrait de grand risque après, elle ne lui laissera pas tant de plaisir. Ce regard de jouissance qu’elle pouvait voir devant celui de cet elfe qui était tordu de douleur. Comment peut-on aimer ce genre de chose ?
Elle prit son courage à deux mains et essaya de se relever avec les larmes qui coulaient toujours sur ces joues mais plus pour la même raison. Elle pleurait de son choix qui était pourtant le mieux. Elle regarda le crochet qui était dans le corps de l’elfe. Elle s’approcha pour être devant lui et respira un bon coup.
Elle attrapa le crochet et le retira d’un coup puis le planta dans la gorge de l’elfe pour abréger ses souffrances. Le sang coulait sur elle et ruisselait des blessures de l’elfe.
Les serviteurs autour d’elle n’osaient même pas réagir à la vue de la scène. Elle s’était abaissée au niveau de ce malade. Elle avait envie de partir d’un coup et de ne pas revenir mais elle ne pouvait pas. Elle devait assumer ses actes et regarder ce qu’elle avait commis, même si c’était dur.
Plus le temps passait, plus ses vêtements étaient foutus mais elle s’en foutait de cela. Enfaîte rien ne l’intéressait à ce moment. Elle restait juste à genoux devant l’homme qu’elle avait tué et attendait. Elle ne savait pas ce qu’elle attendait mais elle le faisait quand même. Peut-être espérait-elle le pardon ?
D’ailleurs elle avait regardé l’homme souffrir jusqu’à la fin avant de partir dans l’autre monde en espérant avoir un signe pour savoir si sa décision était la bonne. Elle aurait juste espérer un petit signe d’Elis pour le savoir. Même le plus petit possible mais pour savoir si elle avait bien fait.
Elle le regretterait surement à vie mais même si ce choix était horrible, c’était le mieux, en tout cas qu’elle avait imaginé. Sinon que lui serait-il arrivé ? Elle ne préférait même pas l’imaginer. Elle voulait juste voir la haine sur le visage de son père pour l’avoir privé de son jouet de folie. C’était la seule consolation qu’elle avait. D’imaginer cela.
Et elle restera bien sur jusqu’à qu’il revienne pour qu’elle puisse le voir. En attendant, elle croupira dans le sang. Peut-être trouvera-elle le pardon dans cette punition qu’elle s’était infligée sans réellement le vouloir.
Mer 20 Avr 2016 - 18:48
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Alden Galaz'ar
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Prends soin mon amour de la beauté des êtres

De l’enfant tout soleil qui s’envole ou transgresse,
Des mains parcheminées et des bébés à naître,
De la femme d’à côté aux regards de princesse.
Et n’oublie pas mon cœur qui bat à tes fenêtres.

S.A



Alden Galaz'ar rentra de sa visite deux jours après ces tragiques événements. Au sortir de son coche, il fut mis rapidement au vent de la situation. Le Comte choisit de punir sa fille adoptive plus tard. Pour l'heure, il était tard, la nuit ne tarderait plus à tomber sur Embbör et avec elle sur tout le royaume d'Oro. Il ne ressentait aucune fatigue, mise à part le léger abattement dû à son long voyage au cours duquel, enfermé dans ce coche, il n'avait pas eu beaucoup l'occasion de se dégourdir les jambes. Bien que le Comte ne soit pas un fervent adepte de la chasse, il lui arrivait de temps à autre, quand il se sentait véritablement le besoin d'activité physique, d'organiser l'une de ses parties au cœur de son domaine boisé.

- Faites sceller mon cheval, ordonna-t-il à l'attention d'un des domestiques qui se chargeait de la réception du coche, et amenez-moi mon costume. Ce soir je pars pour une partie de chasse.

Il ajouta en ôtant ses gants blancs :

- Cela fera aussi une leçon avisée pour ma friponne de fille.

~



Shiumei avait été levée de son lit par les domestiques de l'Elfe Noir. On l'avait vêtue, sans explication, d'une chemise ample blanche, de bottes en cuir montantes et souples, et d'un pantalon léger. En résumé, des vêtements qui convenaient parfaitement à ce genre de sport. Les domestiques l'avaient conduite jusqu'à l'orée de la forêt au sein des domaines du Comte d'Embbör.

- Votre père vous attend pour commencer sa partie de chasse.

Ce fut là les seules explications qu'elle eut. Alden Galaz'ar, pour sa part, se tenait bien droit sur la selle de son étalon à la robe blanche. Il inspecta une énième fois chacune des vingts flèches -les meilleurs de tout le royaume !-  qui dansaient dans son carquois. Il banda enfin son arc et, après s'être humecté le bout de l'index, mima un tir.

Tout était parfait.

Une arbalète complétait cet accoutrement, passée à sa taille et maintenue contre le flanc de l'Elfe par une multitude de harnais et de ceinturons. Néanmoins, cette arme restait facile à saisir et rapide à bander. Il n'avait pas encore commencé la chasse, que déjà l'Elfe Noir pouvait sentir le long de son dos des gouttes d'une sueur froide couler. Cela faisait si longtemps qu'il ne s'était plus adonné à ces plaisirs-ci !

L'un des domestiques présent près du Comte lâcha alors la bride du pur-sang qui piaffa nerveusement. Alden flatta son encolure d'une pression de la paume, calmant sa monture.

- Elle est ici Monsieur le Comte. Devons-nous la prévenir ?

Un sourire presque carnassier étira les lèvres charmantes d'Alden. Il repéra sa cible, et banda son arc.

- Ho, ça n'est pas la peine. C'est une humaine intelligente, elle comprendra vite.

Et il tira.

~



Il ne fut pas très difficile à comprendre pour Shiumei ce qu'il se passait. Une flèche vint érafler son mollet, faisant jaillir son sang, avant de se planter à quelques pas d'elle, près du tronc d'un acacia feuillu. Comme elle n'était pas assez vive, une seconde flèche fut encochée par le Comte, qui effleura son bras cette fois ! A l'identique, il écorcha et arracha la peau, faisant couler pour la seconde fois son sang.

Alden Galaz'ar, monté sur son étalon, encocha la troisième flèche, un peu las.

- Et bien. Qu'attend-elle pour courir ? Je ne lui offrirai pas de troisième chance.

Il tira au moment où sa fille comprenant enfin le but de cette partie de chasse morbide, et prenait ses jambes à son cou. La flèche du Comte vint se planter dans sa cuisse. Il l'aurait probablement eue en pleine tête si elle n'avait pas exécuté un pivot afin de commencer à fuir. L'Elfe Noir se saisit des rennes après avoir repassé son arc dans son dos, tandis que l'étalon se cabrait ! La nuit, était pleinement tombée à présent.

Il éclata de rire.

- Cours, mon enfant, le loup n'est pas loin. Je te laisse tout de même un peu d'avance. Ce serait un crime que de gâcher une partie de chasse si belle avec une victoire trop facile !
Lun 25 Avr 2016 - 13:53
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Shiumei Rokeinawa Galazar
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Tout se bousculait dans sa tête. Rien n’était clair sauf une chose, courir. Où et jusque quand n’était qu’un détail. Là, elle devait juste survivre. Elle avançait dans le sens opposé des flèches pour lui laisser un maximum de temps pour trouver une solution. Elle devait juste garder la tête froide, ne pas céder à la panique. Elle courrait en essayant au maximum de passer par les zones où la végétation était un peu plus importante, le temps de gagner de précieuses secondes.
Elle courra pendant un moment puis s’arrêta derrière un arbre le temps de reprendre son souffle et de regarder autour d’elle.
Vers la gauche s’offrait la meilleure issue, cela devait aller vers le centre de la forêt. Et plus il avait d’obstacles entre elle et les flèches, mieux cela se passerait pour elle.
Malheureusement, une flèche qui se planta en plein dans le sol près d’elle lui rappela qu’elle n’avait pas le temps pour trouver une autre solution. Seul l’arbre l’avait surement sauvé, ou plutôt que le tireur jouait tout simplement avec elle.
Elle se mit en position très rapidement et continua sa course acharnée vers sa solution, en plein dans la zone boisée en faisant bien exprès de passer là où les obstacles étaient importants mais accessibles.
Elle ne comptait pas le nombre de flèche qui passa près d’elle ou tout simplement les ronces qui s’accrochaient à elle et déchirait ses vêtements et sa peau. La nature était à son apogée dans ce lieu, pourtant aucun bruit ne se faisait entendre sauf le bruit des pas du tireur et des flèches qui volaient. Comme si tous les animaux regardaient silencieusement ce spectacle. Ils devaient surement se réjouir pour une fois que l’homme soit la proie et pas le chasseur.
Enfaite la chasse à l’homme n’était pas différent que celle des animaux. Il avait une proie faisant tout pour sauver sa vie, oubliant tout autour d’elle sauf le chasseur qui était obstiné à en finir.
Elle en pouvait plus. Elle n’avait plus de souffle mais la peur lui donnait des ailes. Elle savait que si elle lâchait maintenant, elle avait perdu. Lâcher maintenant signifiait mourir. Elle ne voulait pas mourir. Elle serait capable de tout pour cela. Elle se sentait en danger mais tellement abaissée pourtant. Comme si sa focalisation sur son ennemi lui demandait tellement que plus aucune émotion ne l’atteignait réellement. Elle se sentait presque sauver, comme si rien ne pouvait l’arrêter.
Elle posa son pied droit bien en appui, un peu plus vers la gauche, pour pouvoir dévier de l’arbre devant elle sans perdre énormément de temps. Son corps bascula sur la côté et lors de ce mouvement, elle sentit la flèche éraflé sa joue, laissant une trace de sang volée devant elle avec la pointe légèrement rouge passée par loin de ses yeux et une légère douleur. Elle savait qu’elle avait peur mais elle n’arrivait pas à le sentir. Comme si un mur la bloquait loin elle et bien d’autres sensations ou émotions, comme la douleur de toutes les blessures qu’elle avait ou le doute de ne pas pouvoir survivre. Elle était forte, elle pouvait y arriver, elle devait. Elle serait capable de tout pour cela, même de tuer si elle devait réellement. Elle ne comptait plus le nombre de mort auquel elle avait assistée. Elle ne le ferait pas à cœur ouvert mais elle le ferait si elle le devait.
Ensuite, elle posa son pied gauche dans la continuité de son mouvement et dans la précipitation, continua son mouvement comme elle le faisait depuis le début, sans remarquer que cette fois, son pied s’accrocha dans une ronce, où plutôt le remarqua trop tard, quand c’était fini. Elle tombait la tête la première au sol, complètement à découvert, elle avait perdue.
Elle sentit une souffrance importante dans son mollet gauche droit. Elle ne put s’empêcher de crier de douleur. Non, elle refusait de perdre maintenant. Elle survivrait.
Elle continua à avancer en rampant en tirant de toutes ses forces avec ses bras. Mais c’était trop tard, une énorme silhouette lui bloqua le chemin. Elle leva les yeux et vit… Elle vit celui qui se disait son père. Elle ne comprenait pas mais cela ne la choquait pas réellement. Venant de lui, plus rien ne lui paraissait étrange. Elle lui dit :
 
- Pourquoi ?
 
Si au moins, elle devait mourir, elle voulait savoir pourquoi. Pourquoi méritait-elle de mourir maintenant alors qu’il l’avait sauvé et hébergé ? Serait-ce à cause de cet elfe qu’elle avait sauvé ? Tout cela pour cet elfe ? Ses yeux tremblaient quand l’idée lui vint. Tout cela pour cet elfe.
Le silence devenait pesant et elle commença à pleurer et presque à en rire en maintenant. Pas un rire de joie mais un rire inhumain, que pourrait pousser une personne à le faire quand elle sait que tout est fini. Elle avait lutté pour rien, cela en était presque le comique de la scène. Après tout, maintenant, tout était fini donc à quoi bon…
 

- Tue-moi si ça t’amuse tant que ça. Ne te retiens pas.
Mar 26 Avr 2016 - 21:39
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Alden Galaz'ar
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Un éclair… puis la nuit! – Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité?

Baudelaire



Il l'entendit et la vit rire en pressentant la venue de sa dernière heure sur cette terre. Elle était là, au sol, menue, les vêtements déchirés, les cheveux en épis, la cheville tordue. Et elle pleurait. Et elle riait. Le Comte Alden Galaz'ar s'allégea de son étrier, et mit pied à terre. Il tenait toujours du bout de ses doigts soignés son arc et la dernière flèche, la dix-neuvième, qu'il s'apprêtait à encocher. Il tenait son arc de façon désinvolte, la flèche à peine encochée et sa tête dirigée vers le bout de ses bottes de cuir verni. Son étalon blanc, à deux pas derrière lui, piaffait de façon nerveuse tandis que l'Elfe Noire avançait de façon inquiétante vers sa fille.

- Tue-moi si ça t’amuse tant que ça. Ne te retiens pas.

Il plongea alors son regard sombre, à la fois flamboyant et glacial, d'un enfer ardent et de givre, dans celui de cette humaine qu'il avait nommé sa fille. Puis il jeta son arc au sol, et en un même geste, dégrafa de son col la cape noire qu'il portait afin de l'envelopper autour des frêles et blanches épaules de Shiumei. Avec une extrême douceur, le Comte Elfe Noir Alden de Galaz'ar accroupi près de sa fille l'entoura de ses bras et la tira vers sa poitrine. Ce fut d'une voix flottante, tel un fantôme ou un murmure, qu'il vint confier à son oreille comme il la câlinait :

- Ne vois-tu pas comme je souffre de devoir te punir ainsi ? Allons, ma fille. Pourquoi m'as-tu désobéi ?
Sam 30 Avr 2016 - 1:50
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Shiumei Rokeinawa Galazar
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Sur ces paroles, elle se mit à pleurer, sans s’arrêter. Elle avait craqué après tellement de pression. Elle n’en pouvait tout simplement plus à la base et en plus, son père, suite à ces gestes doux et protecteurs, avait détruit le peu de protection mentale qu’elle avait pour le moment. Elle voulait se calmer mais elle n’y arrivait pas.
Après plusieurs minutes où elle profitait de ce contact et elle se calmait, elle ravala ses larmes. Elle devait être forte.

- Je ne pouvais pas laisser cet elfe là sans réagir. Il souffrait inutilement. En tout cas, je n’en voyais pas l’utilité. Je suis désolé mais je ne pouvais pas laisser faire ça sans me sentir obliger de réagir. D’ailleurs, je me souviens de sa…

Elle voyait l’elfe qu’elle avait tué, d’un coup dans la gorge. Le sang qui coulait au sol et son regard torturé de douleur pourtant heureux d’être enfin libre. Elle n’arrivait pas à décrire cela sans que cette vision la marque. Elle devait être forte, ou plutôt elle le voulait.

Son père pendant qu’elle disait cela, la lâcha de ses bras pour lui rendre sa liberté. Et elle en profita pour se relever. Elle y arriva mais quand elle arriva en haut, elle sentit mal, le mélange de la fatigue, du stress et de la vision qu’elle avait en tête et la traumatisait, la fit vomir sur le sol. 
Elle se sentait mal, pas physiquement ou pas majoritairement mais plutôt mentalement. Elle n’arrivait pas à décrocher le visage de l’homme qu’elle avait tué. Elle ne savait pas quoi faire. Elle essaya d’avancer vers l’extérieur mais elle y arriva seulement grâce à son père qui la soutenait. Peut-être essayait-il de lui parler, cela elle n’en savait rien et elle n’y faisait pas attention. Comme si aucune parole ne l’atteignait tellement qu’elle était absorbée par son acte. 
La peur pouvait encore se lire sur son visage. Cette événement la marquera surement à vie.
Dim 1 Mai 2016 - 18:11
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Alden Galaz'ar
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L'homme, élégant, robuste et fort, avait le droit
D'être fier des beautés qui le nommaient leur roi ;

Baudelaire



Une demi lune était passée depuis ces derniers événements, et en cette quinzaine de jours, père et fille ne s'étaient pas adressé la parole une seule fois. Shiumei semblait même éviter le Comte comme la peste, et ce dernier qu'un emploi du temps chargé occupait continuellement n'avait point eu le temps de passer un peu de temps avec sa fille.
Un beau jour, Shiumei se baladait dans les couloirs de sa nouvelle demeure. Elle avait pu voir par sa fenêtre que le temps était magnifique, empli d'un soleil matinal lumineux et pourtant encore timide. Cette journée s'annonçait parfaite aux yeux de la jeune femme et lui donnait presque l'envie de marcher toute la journée sur les chemins, sans destination précise.
Elle allait donc profiter du temps dans le jardin où elle avait rencontré pour la première fois son père de façon consciente. Elle passait souvent son temps là, avait remarqué Alden, et c'est ici qu'il la remarqua par les grandes portes fenêtres de son bureau. Alors, en bon père et en bon comte, il se changea et descendit la rejoindre le pas léger et les bottes lustrées.

- Du vinaigre et du sel, dit-il comme il s'était approché d'elle furtivement dans son dos sans qu'elle ne le remarque.

Les bras croisés derrière le dos, il se tenait debout a coté de sa fille, en contemplant ses plantations. Le jardins gigantesque, encadré d'hectares entier de haies, de parterres, de vergers et de roseraie formait le cadre idéal nécessaire à cet instant d'intimité entre père et fille.

- C'est avec de l'eau mise à ébullition, reprit le Comte de Galaz'ar, du vinaigre et du gros sel qu'on parvient éradiquer la laideur. Les mauvaises herbes qui poussent sur les racines des belles, et abîment leur beauté. Je ne tolère aucune laideur en mes domaines. Alors si tu vois l'une d'entre elle ma fille. De l'eau portée à ébullition, du vinaigre et du gros sel. Comme pour une plaie, il ne faut pas avoir peur de brûler en profondeur afin que triomphe plus tard la beauté.

Un instant de silence tomba, durant lequel la jeune humaine semblait observer à la dérobée son père. Grand, la taille fine, l'air jeune, les oreilles dissimulées et surtout le visage très beau, le Comte de Galaz'ar semblait perdu dans la contemplation d'un plant de roses noires.

- Oui bien sûr père. Sinon comment allez vous ? Belle journée?

Alden sourit de façon froide, presque effrayante. Il posa enfin le regard sur sa fille, après avoir laissé un temps d'attente.

- Je vais bien, ma fille. C'est une belle journée, oui.

Il ajouta tandis qu'elle se penchait sur une rose particulièrement épaisse au-dessus de laquelle dansaient des abeilles.

- Fais attention ma chérie. Les rosiers ont des épines, et les épines ça blesse. Vois-tu, tu es un peu comme ce bouton de rose, fit-il en désignant une jeune fleur. Jeune, fragile et magnifique à la fois. Mais ce qui fait ta toute-beauté, ne sont pas seulement les pétales. Car derrière chaque pétale se cache une épine, et c'est ce qui fait la fleur.

Il arrache la fleur, se préoccupant peu des épines qui le blessèrent, afin de la donner a Shiumei.

- Pour le moment, tu as encore de petites épines, et il est aisé de te cueillir. Lorsque tu bourgeonneras et que ta pleine-beauté éclatera au grand jour, alors pétales et épines auront trouvé leur place, et tous pourront admirer ta magnificence. Mais nul ne pourra te cueillir, car tes épines seront fournies et longues. Mais, à l'image de ces roses noires que je cultive, il me faut te tailler, régulièrement, si je veux que tu atteignes un jour ce summum de la magnificence.
- Pourquoi me dites vous cela ? demanda d'une petite voix Shiumei. Avez vous peur de quelqu'un qui pourrait me cueillir ?

Alden sourit alors sa fille et tourna son visage parfait vers elle, lentement.

- Penses-tu, ma fille, que je suis "homme" a craindre qui que ce soit ?
- Je ne sais pas...reconnut Shiumei.

Elle le regarde avec interrogation.

- Où plutôt je ne pense pas mais je ne vous connais pas assez pour être sure
.
Alden posa une main chaleureuse sur l'épaule de sa fille.

- Je suis le plus beau de tous les Elfes Noirs. Je surpasse les hommes et les enfants de Naraën. Mais il en est un, c'est vrai, qui a hanté mes rêves et mes pensées. Et dont je pressens que je ne tarderai pas à recevoir la visite.

Il se tourna vers elle, ses yeux presque brillants.

- Le masque de la magnificence pare son visage, bien que je ne l'ai jamais vu. Et il est ''comme moi''.
- De qui parlez vous?
- Notre roi, ma fille.

Alden repoussa une mèche de cheveu derrière l'oreille de sa fille chérie en ajoutant à voix basse :

- Le roi des Elfes Noirs..
- J'ignorais que les Elfes Noirs avaient un roi, bredouilla Shiumei. Comment est il?

Son père l’entraîna alors plus avant dans les jardins, se perdant parmi les fontaines gigantesques, les statues de pierre blanche, les plants, les serres et les innombrables oiseaux voltigeant au-dessus de leurs deux têtes.

- Je ne l'ai jamais rencontré. Et je ne souhaite pas le faire. Mais aujourd'hui, j'ai beaucoup bougé, et la rencontre me semble inévitable.
- Mais où se trouve t'il?
- Il est ici..
- Ici, dans la propriété?
- C'est le souverain de notre royaume d'Oro, ma fille. Lune-Pâle.

Il avait dit ça en abaissant la voix,, presque en chuchotant les derniers mots.

- Oro, je n'ai pas eu la chance de m'y arrêter lors de mon périple. Comment est ce?

Elle le regardait avec une lueur de curiosité, sincère. Elle semblait réellement intéressée par ce que lui expliquait son père. Ainsi, pendant qu'ils marchaient dans les jardins, Alden de Galaz'ar décrit à sa fille la magnificence de la ville d'Oro dans ses moindre détails. Ils parlèrent ainsi plus d'une heure, il lui décrivit l'aspect esthétique du royaume, ses grands murs de pierre taillés dorant à la lumière du jour, de l'habileté de ses courtisanes, de la grandeur de ses cirques, la richesse de ses théâtres. Lorsque la discussion toucha à sa fin, il la conduit à l’intérieur du manoir ou un rafraîchissement leur fut servi.

- Dis moi ma fille, y a t-il quelque chose qui te fasse plaisir ? Il n'y a rien que je ne puisse t'offrir, tu le sais.

Elle réfléchit plusieurs secondes :

- J'aimerais voir Oro de mes propres yeux. Revoir le monde hors de ce domaine, dit-elle.

Alors Alden de Galaz'ar déposa l'argenterie qu'il tenait en main, et croisa ses jambes sur son siège tout en souriant à sa fille.

- Demain je te ferai faire le tour du royaume entier, du levant au ponant, lui dit-il. Tu verras comme tout y est beau.
Mar 3 Mai 2016 - 15:14
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Shiumei Rokeinawa Galazar
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Comtesse Galaz'ar
Shiumei Rokeinawa Galazar
Le lendemain, dès le matin, un serviteur venu la réveiller pour cette journée fixée avec son père. Elle l’aida pour s’habiller et encore bien d’autres choses car elle devait être présentable lorsque qu’elle sortirait. Cela tenait de la réputation de son père. Elle portait une robe assez riche de couleur bleue très élégante mais en gardant le maximum de côté pratique que pouvait avoir un vêtement de ce genre.
Elle était impatiente de pouvoir enfin sortir de la propriété. Une idée lui vint en tête. Celle de s’enfuir, mais pour ensuite aller où ? Elle n’avait plus d’argent sur elle, et elle ne savait pas où aller. De plus, elle n’irait pas bien loin avec ses vêtements et son père qui la chercherait. Même si la vie n’était pas des plus passionnant ici, elle avait au moins un abri et surement un avenir. Cela valait il le coup de tout plaqué ? Non, elle ne le pensait pas. Mieux fallait rester et gagner la confiance de son père petit à petit pour qu’elle puisse gagner des libertés. Cela était la chose la plus intelligente. Il fallait être patiente même si cela n’était vraiment son fort.
Une fois prête, elle allait dehors pour rejoindre son père.
 
- Bonjour père.
 
Il portait des vêtements dignes d’un homme riche comme lui mais il gardait quand même un aspect tout aussi pratique.
 
- Bonjour ma fille.
 
Elle avançait vers lui d’un pas sûr et certain. Deux chevaux étaient déjà prêts et équipés pour leur longue balade.
 
- Êtes-vous prêts père ?

- Bien sûr, ma fille. Je vous attendais. Nous pouvons maintenant commencer cette journée qui a l’air de s’annoncer…
 
Il regarda le ciel et surtout le soleil qui annonçait un beau temps puis continua sa phrase :
 
- Passionnante.

- Je l’espère bien.
Mer 4 Mai 2016 - 13:45
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Alden Galaz'ar
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Localisation : Dans le monument aux morts.
Première Fortune d'Oro
Alden Galaz'ar
- Ah ! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches ! - C'est possible.

- Qu'il était bleu, le ciel, et grand, l'espoir !
- L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.

P.V



"Je suis ton père" [PV Alden] Embbyr10

Emmbör, Royaume d'Oro



C'était une voiture fort confortable, aux vitres protégées par d'épaisses tentures, et tractées par un attelage de quatre cheveux, qui ferait visiter au père et à sa fille le Royaume. Suivaient à cheval, quatre domestiques, un valet monté et un notaire.

« Tu vas voir ma fille, dit Alden de Galaz'ar à Shiumei, comme la cité d'Emmbör est riche et florissante. Le culte de Filyon y est prospère. Pour le moment, le Roi et ses armées sont en guerre contre les Cités, donc le royaume est vide d'hommes, mais il demeure très beau, même dans la guerre.

Et avant de commencer la visite, le Comte avait insisté pour qu'ils se rendent avant tout au temple. Un tel convoi, et une telle magnificence, ne manquèrent pas d'attirer l’œil et les foules ! Et si l'Elfe Noir avait été discret, du fond de son manoir, des dizaines et des dizaines de Tours, il commençait à se faire valoir et reconnaître auprès des habitants depuis peu. Ces galas, déjà, de bouches à oreilles avaient fait grande réputation à cet intriguant personnage qu'était le Comte de Galaz'ar. On le disait éminemment riche, adorateur fanatique de Filyon, héritier d'un Grand d'Oro et surtout, beau à se damner. Alors l'événement ne passa pas inaperçu, et sur la route du temple, autour de la voiture, déjà les citoyens, les artisans, les commerçants, les courtisanes, même les nobles en leur propre voiture, se pressaient afin d'espérer voir aux fenêtre ce fameux Comte qui, une fois n'était pas coutume, honorait Embbör de sa présence !

La route menant au temple se voulait longue et tortueuse. Bientôt, la foule était telle que les chevaux piaffaient, nerveux, et le Comte trouva cela amusant de terminer la route à pied. Pressant sa fille à ses côtés, de peur de la perdre au milieu de tous les curieux, et entouré de son cercle de domestique repoussant le peuple, Alden Galaz'ar avançait la tête haute, un sourire mesquin au coin des lèvres, sans lâcher Shiumei. Absolument tous les regards étaient posés sur lui, et tous les bras se tendaient afin de pouvoir le toucher, simplement l'effleurer. Des rumeurs circulaient même en Embbör, prétendant que le Comte de Galaz'ar avait le don, rien qu'en vous touchant, d'attiser la fertilité sur les jeunes filles et la virilité sur les jeunes hommes. Alors tous tentaient leur chance ! Et Alden ne se séparait pas de sa fille, il souriait à peine mais distribuait des hochements de tête attentifs ça et là sur le trajet. Et la foule grossit encore et encore, les domestiques peinaient de plus en plus à écarter les badauds du Comte. Les gens offraient toutes sortes de bagatelles à l'Elfe Noir, qu'il s'agisse de choux fraîchement tranchés, de citrons à l'enveloppe bien vive, d’étoffes, de bijoux et même des fleurs. Alden cueillit la rose noire munie d'épine que lui tendait une jeune fille qui manqua de peu de s'évanouir lorsqu'il la remercia d'un hochement de tête avant de l'accrocher en broche sur son pourpoint. Pendant cette marche qui s'avéra très fatigante pour Shiumei, peu habituée à ce genre d'épreuve de force pour aller se balader en ville, l'Elfe Noir posait parfois, imperceptiblement, sa main sur l'épaule de quelques jeunes filles, sans qu'il ne se passe rien de plus. Il adressait ensuite des regards entendus à ses domestiques, qui à chaque fois semblaient prendre note de quelque chose sur un document roulé, avant de hocher la tête.

Ils atteignirent finalement le temple de Filyon, et Shiumei pouvait clairement voir, si elle y était attentive, plus d'une fille éclater en sanglot une fois que le Comte eut disparu à l'intérieur de ce dernier.

~



Alden Galaz'ar demeurait un "homme" fort riche, et Oro un royaume fort vaste comme Shiumei allait vite l'apprendre. Le Comte expliqua avec une patience toute paternelle à sa fille ce qu'il lui fallait savoir sur Oro. Son climat, sa population, l’extension et l'importance du culte de Filyon, la fidélité du peuple à la lignée royale des Lune-Pâle, ses principales sources de revenus, la culture de la vigne et des olives, ses champs de citronniers, ses vergers en dépit du caractère sec et rocailleux de son sol. Il lui parla de la mentalité qui avait le cours en Oro, comment se faire bien voir, comment se faire bien désirer, comment se faire respecter. Le Comte évoqua également la connaissance et l'habileté de ses courtisanes, la passion brûlante dans le cœur des jeunes gens, les différences qu'il subsistait entre chaque classe sociales, l'attrait de chacun pour les jeux, les cirques, les galas, les théâtres, les musiques, les baladins et les zoos. L'Elfe Noir connaissait chacune de ces choses à la perfection, et prenait le temps de bien les enseigner à sa fille.

La visite de la cité d'Embbör dura deux jours et fut éprouvante à cause de l'attraction qu'exerçait le Comte sur le peuple. En aurait-il été le roi, que sa popularité ne pourrait être plus élevée. Ils logèrent dans les appartements privés d'un opéra récemment construit, inauguré par le Comte lui-même, et -Shiumei l'apprit rapidement- qui appartenait légalement à Alden.

~



"Je suis ton père" [PV Alden] Archad10

Archadam la Très-Haute, Royaume d'Oro



Après deux autres jours de voyage sur les routes rocailleuses, en passant par un petit défilé de col, le Comte put enfin faire découvrir à sa fille la cité d'Archadam, dite la Très-Haute, car il s'agissait d'une des plus grandes villes du royaume, et celle-ci se situait précisément à plusieurs centaines de mètres d'altitude. Elevée sur trois niveau, les habitants d'Archadam se tassaient. Tout autour de la cité demeurait un gouffre large et profond de plusieurs pieds qu'un manoir surplombait. Le Comte Arven d'Archadam était un fidèle du Roi, et en quelque sorte, faisait tourner la cité. Shiumei apprit grandes choses intéressantes au cours de son voyage en Archadam. La visite de la ville demeurait moins éprouvante pour elle, du fait que, si le nom du Comte Alden de Galaz'ar demeurait connu de certain, son visage n'attirait pas, ou en tout cas beaucoup moins qu'en Emmbör, les foules et les curieuses. Il prit soin de faire visiter chaque temple à sa fille, chaque théâtre, le fameux cirque d'Archadam, la statue d'ivoire de Filyon, la caserne, les thermes, l'aqueduc et tant d'autres choses. Ils logèrent chez le Comte d'Archadam, et ce dernier fit accueil à Alden comme s'il avait été son maître. Shiumei put deviner qu'en vérité, c'était le cas. Le Comte Alden de Galaz'ar était grand propriétaire de deux lupanars privés à Archadam, ainsi que d'une milice secrète, d'une guilde d'espionnage et d'assassinat et diverses activités illégales. La vérité était que l'Elfe Noir tirait les ficelles d'Archadam, tout comme il tirait celles d'Emmbbör.

Ils reprirent la route trois jours plus tard, logés et nourris aux frais du Comte, et traités comme des dieux. Alden tint à emprunter le défilé du basilic, comme on le nommait, afin de faire profiter sa fille de la vue plongeante au travers les monts. Lorsqu'ils quittaient la ville, il prenait également plaisir à lui enseigner quelques leçons d'équitation en montant, et la faisant monter, deux étalons blancs immaculés qui les suivaient tractés à l'arrière de la voiture.

Le Comte apprit à sa fille à monter convenablement. Ils empruntèrent un plateau sec qui, selon l'Elfe Noir, avait été autrefois une épaisse forêt que les habitants de la cité alentour avaient défrichées. A présent, l'on y trouvait des plants de blés et, à plusieurs kilomètres, des champs de vigne à des lieues à la ronde. Ne désirant point dormir à la belle étoile, le Comte s'arrangeait toujours pour atteindre une cité ou un village avant que ne se couche le soleil. Et étrangement, il y était toujours fort bien accueilli.

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"Je suis ton père" [PV Alden] Salade10

Saladenia, Royaume d'Oro



"Je suis ton père" [PV Alden] Vailla10

Vaillance, Royaume d'Oro



Saladenia et tant d'autres cités furent offertes par le Comte à la contemplation de sa fille. A chaque fois, ils y restaient plusieurs jours. Assez afin de voir sans se presser tout ce que la cité avait à offrir, et pas assez pour s'y ennuyer. Vaillance fut l'une de leur destination.

- Aussi grande qu'Embbör, confia l'Elfe Noir à sa fille.

Il lui fit visiter la cité, évoquant la particularité de son architecture, la richesse de son marché, l'arôme spécifique de son eau-à-la-rose, la place publique et sa vente aux esclaves et tant et tant d'autres choses. Ils logèrent, lorsque vint la nuit, aux étages privés d'un lupanar de grand luxe dont Alden était le propriétaire. Il emmena Shiumei avec lui, tandis que le soleil se couchait au loin sur la Mer Intérieure, plongeant toutes les façades épurées de la cité portuaire dans un doré doux et fondant. La maison close de Vaillance la Portuaire, Les belles de mer était sans aucun doute l'établissement dans son genre le plus réputé, le plus cher, le plus élégant et le plus chic du Royaume entier. Les prostituées de Garay même, la capitale, ne savaient rivaliser avec les belles de mer, et il se disait ainsi communément "Heureux celui qui passe une nuit à Vaillance."


"Je suis ton père" [PV Alden] Pddej10


Ainsi, ce fut courbettes, révérences, mille attentions et même un peu de frayeur, que l'on offrit à l'attention du Comte lorsqu'il se rendit en personne dans l'un de ses établissement. Alden avait emmené sa fille Shiumei avec lui, il devait procéder à une inspection, disait-il. Ainsi, toutes les courtisanes et les courtisans de la maison furent rangées en ligne sur ce fameux balcon surplombant tout le contrebas de la cité. Alden Galaz'ar s'écarta quelque peu de sa fille, afin de passer au peigne fin chacune des marchandises, comme il les appelait. Ses bottes vernies et lustrées claquaient avec fermeté sur les dallages lorsqu'il avançait, main croisées derrière le dos, le regard effilé comme une lame, à la recherche du moindre défaut sur le présentoir. Il observait ainsi les dents, elles devaient être bien blanches, bien droites et aucune ne devait être abîmée. Le regard se devait être clair, les yeux, gris, verts ou bleus. Pas de couleur sombre.  La peau claire, non abîmée, pas de cicatrices, pas d'ulcères, pas de tare, pas de tâche de naissance, pas de bec-de-lièvre, pas de grain de beauté, pas de rides. La musculature, l'échine, la taille, la chevelure se devaient d'être droite et bonne. Il examina la pilosité, il sentit l'odeur, il écouta le bruit de la respiration. Une marchandise qui respirait trop fort, ou sifflait en respirant était une marchandise souillée. Le beau n'omettait aucune exception.

Les prostitués étaient là, des centaines alignés le dos et le regard bien droit, victime de cette inspection du Comte qui jusqu'à présent, se trouva satisfait.

Mais lorsque son regard se posa sur un hématome au niveau de la cuisse de l'un des garçon-de-joie, le Comte jugea cela laid, et fit jaillir de sa manche une dague en diamant avec laquelle il décapita un-à-un les deux-cent-soixante articles. Lorsqu'un bain de sang eut recouvert le balcon, il expliqua sommairement à la maquerelle qu'il ne pouvait tolérer une telle étourderie, et que lors de sa prochaine visite il attendait une marchandise de qualité.

- La beauté ne peut se permettre de côtoyer le malpropre, expliqua-t-il ensuite à sa fille, car ce qui fait son caractère est la pureté de son lignage. Si elle frôle l'impur, alors elle ne peut demeurer pure. Tu comprends, n'est-ce pas ?

Il était ensuite parti dormir.

~



"Je suis ton père" [PV Alden] Ormena10

Ormenith, Royaume d'Oro



Le voyage reprit son cours tranquillement. Le Comte fit découvrir à sa fille nombre de cités et nombre de villages, passant par de grands défilés arides, des collines rocailleuses, des vergers, des champs d'oliviers ou de vignes, des petits bois et même une zone désertique. Et durant ce trajet, Shiumei ne cessa pas d'apprendre. Lorsque Alden et son convoi firent halte à Ormenith, petit bourg dans l'Est du Royaume, il fut reçu par le Duc de ce dernier, qui encore une fois s'avéra être l'un de ses laquais. Proxénète pour le compte de l'Elfe Noir, co-proprio d'un réseau de contrebande et principal importateur et exportateur de tabac et de drogue dure, le Duc Olivarès fit très bon accueil au père comme à la fille. Maître de neuf-cent esclaves, ils emplissaient son château plus encore que les moulins et les olives les champs d'Ormenith. Alden offrir au Duc de prendre le contrôle du l'établissement qu'il tenait à Vaillance, s'estimant peu satisfait par sa récente inspection.

- J'ai un tout nouvel arrivage en partance d'Embbör qui devrait vous aider à relancer Les belles de mer, avait-il dit au Duc sans sourire.

Shiumei avait alors compris pourquoi le Comte avait désigné ces filles en Embbör, lors de son ascension vers le temple.
Il y avait trois choses que le Duc Olivarès d'Oro appréciait par-dessus tout. Le bon vin. La bonne chère. Et la bonne chair.

Ainsi, son château travestissait un parfait petit établissement de joie que seuls les plus chanceux et les mieux placés pouvaient côtoyer. Le Comte fit honneur aux services des catins de son hôte, puis se hâta de trouver sa fille.

- Il est temps à présent, ma fille, que tu apprennes les plaisirs de la chair. Filyon préside à toute première fois.

Il lui présenta un jeune esclave, également garçon de plaisir. Le regard clair et lointain, les cheveux blancs et vêtu d'un costume blanc immaculé, il se tenait là, devant Shiumei, sans rien dire, propriété du Duc.

- C'est moi qui l'ait choisi, sourit l'Elfe Noir. Te plait-il ?

Il ajouta en se penchant à l'oreille de sa fille.

- Le blanc fera honneur à ton premier sang...

Il alla ensuite s'installer confortablement, main soutenant son visage parfait, sur un divan parsemé de tentures, de coussins et entouré de narguilé dont la fine fumée flottante embaumait la pièce.

- Si tu préfères ma fille, je peux aussi me charger de cette partie-là de ton éducation. »
Dim 8 Mai 2016 - 19:02
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Shiumei Rokeinawa Galazar
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Date d'inscription : 30/10/2015
Comtesse Galaz'ar
Shiumei Rokeinawa Galazar
Elle regardait l'homme devant elle, tout de blanc vêtu, sans bouger, attendant surement une instruction. Sa respiration s'accélérait par peur de ce qu'il l'attendait. Ou plutôt que son père souhaitait. Mais elle ne lui donnerait pas cette honneur. Elle tourna vers son père avec le regard le plus agressif mais en même temps apeuré, qu'elle pouvait lui lancer, comme une proie qui regardait le chasseur, sachant que tout était fini et qu'elle n'aurait pas d'autres choix de se défendre, à l'inverse qu'ici, elle avait le choix. Et elle refusait ce qu'il lui proposait. Elle ne voulait pas tomber dans ce désir, qu'elle ne comprenait pas, pour le simple plaisir d'un homme. Elle refusait cela.
Puis elle avança vers l'homme, par pour faire ce qu'il s'attendait mais car il était dans le passage pour prendre la porte. Et pour bien lui faire comprendre, elle le poussa sur le côté pour pouvoir passer. Il ne bougea pas beaucoup mais l'idée était là et le message aussi.
Dans le couloir, elle fit le chemin inverse par lequel elle était rentrée pour pouvoir sortir de ce endroit horrible où le corps était un jeu. Elle refusait de rester une seconde de plus dans cette endroit. Et personne n'essaya de l’empêcher. Elle ne fixait personne en particulier mais son regard faisait bien comprendre à toutes les personnes qu'elle croisait, que mieux ne fallait pas oser la déranger.
Une fois dehors, elle regarda le ciel devant elle. Et elle se mit à penser tellement fort que sa pensée se changea en parole.

- Virel, qu'ai je fait pour mériter cela? Où est mon erreur? Est ce ainsi que tu me récompenses de ma croyance sans faille envers tes agissements?

Puis, se rendant compte qu'elle venait de s'exprimer tout haut, elle regarde derrière elle pour voir si quelqu'un l'avait entendu mais heureusement, personne ne put avoir cette chance. En tout cas, c'est ce que son regard lui indiquait.
Elle ne voulait pas traîner un moment de plus dans cette endroit. Elle décida donc de partir. Mais pour aller où? Elle ne savait pas spécialement où elle était. Ni par où aller pour essayer de revenir à un endroit qu'elle connaissait. Elle était donc comme ça, presque obligé de rester dans cette endroit. Mais une autre idée lui vint à l'esprit. Elle pouvait aussi prendre le cheval avec lequel elle avait plus ou moins appris à monter et partir loin. Mais la même question se posait encore. Elle n'avait aucune destination, ni rien pour survivre, pas de nourriture ou d'argent. Elle en avait marre d'être aussi dépendante de cette homme. Elle se haïssait, elle s'en voulait. C'était de sa faute.
Et c'est sur ce flot d'émotions lourdes, pesantes et négatives qu'elle se mit à courir sans réel direction, avec comme espoir, celui de pouvoir fuir, pas Alden mais sa bêtise. Un espoir enfantin, montrant qu'au fond d'elle, elle était encore la jeune fille qui était partie de chez elle, en volant toute l'argent de son père.
Dim 15 Mai 2016 - 23:17
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