-20%
Le deal à ne pas rater :
Pack Gigabyte Ecran PC Gamer 27″ LED M27Q (rev2.0) + Radeon RX 6950 ...
749 € 939 €
Voir le deal

 :: Ryscior :: Oro Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
[Terminé]La famille Galaz'ar... [PV Asarith]
Shiumei Rokeinawa Galazar
Messages : 131
Date d'inscription : 30/10/2015
Comtesse Galaz'ar
Shiumei Rokeinawa Galazar
Tout se passait au mieux. Tout était enfin prêt. Tout... Pourtant elle, si confiante habituellement, avait peur. Marquerait-elle la fin d'une chose? Oui, surement, car elle le savait bien. Si elle échouait, il aurait peu d'issues à part la mort. Mais elle ne pouvait chuter, perdre. Elle était en quelque sorte, la dernière véritable représentante de la famille Galaz'ar. Elle devait le faire pour la famille, pour son père, mais surtout pour elle. Elle ne pouvait échouer... 

- Alice, nous partons, tout est enfin prêt, dit-elle assis sur son bureau.  

En effet, même si tout avait été préparé prématurément, tout s'était passé sans problème. Le manoir avait sorti les armes en gardant une allure paisible, si on pouvait le dire. Le peuple aurait de quoi se faire plaisir et les derniers arrangements pour agrémenter le côté festif pour faire plaisir le peuple, arriverait en cours de route. De quoi faire croire à une vraie cour normale, allant se montrer au roi. Mais l'idée derrière, était toute autre, car au premier faux pas, ou à la première indication, cette cour pouvait sortir ses crocs et devenir dangereuse. Un monstre était en quelque sorte en marche vers la capitale, pour répondre à la demande de la royauté. 
Shiumei avait en quelque sorte aucune envie d'en venir aux armes, car cela ne présageait rien de bon, et ne mettait pas toutes les chances de son côté, mais des fois, le choix n'existe plus... Et revenir en arrière est impossible. Et même si c'était possible, elle ne le ferait pour rien au monde. Le hasard fait trop bien les choses pour le changer. 

Elle se leva et au moment de sortir de son bureau, suivie par Alice, elle put voir 3 hommes et femmes de sa garde personnelle. Les autres étaient répartis dans le reste du convoi pour gérer différentes parties de celui-ci ou de l'armée. 
Devant elle, se trouvait Claire, Ezequiel et Nawel. Ezequiel, un grand homme de facilement 1m90, des cheveux bruns et des yeux verts, te rappelant de pas le fixer trop longtemps, si tu veux aucun problème avec lui. Aussi un ancien paria de la société, même si il en a encore ses vices. Mais cela, comme son passé, Shiumei n'en a aucune importance. Elle veut juste de l'efficacité. Et il l'était, malgré les quelques problèmes qu'il provoquait. 
Quant à Nawel, un demoiselle aux cheveux noirs et au regard froid, elle ne doutait pas non plus de ces capacités. Mais par rapport aux autres, elle n'a pas eu à la chercher, c'était elle qui était venu à Shiumei. Elle avait eu vent de sa recherche pour une garde et elle était venue par seule intérêt pour l'argent. Et elle ne savait rien d'autres sur son passé, comme tous les autres ayant parlé avec elle, enfaîte. Elle ne parlait jamais de son passé, seulement du temps présent. Comme si le reste n'existait pas.

Nawel:

Ezequiel:


Shiumei avançait fièrement pendant tout le reste du trajet pour arriver à l'endroit où tout l'attendait tandis que la suivait ses 4 protecteurs, au pas. Elle monta dans la calèche lui étant destinée et marqua ainsi le départ du convoi. Derrière elle, se trouvait tout le reste. Tant que ce soit des serviteurs, des bardes, des acrobates, et le célèbre cirque de Sire Arlequin pour égailler le peuple et montrer son opulence, ou que ce soit son armée qui la suivait, en grande partie de l'infanterie, avec toujours pour but de montrer sa puissance. L'une des plus puissantes du royaume se doit de montrer ceux-ci pour qu'on lui montrer le respect qu'il lui est du. 
En plus de cela, son frère, si elle pouvait l'appeler comme ça, Draken était logiquement parti avec une partie de l'armée présente à la recherche de soutien armée, prêt à se tenir à une guerre sur la capitale, si cela devait arriver. Mais elle n'espérait pas en arriver si loin. Le pouvoir vient du peuple et le peuple n'accueille pas très bien la guerre, même si celle-ci est des fois inévitable. Elle était capable d'en arriver jusque là mais elle n'en avait pas plus l'envie que ça, si la situation lui permettait le contraire. La guerre l'affaiblirait autant que son adversaire, ce qui ne l'arrangerait pas non plus. Un troisième parti pouvait encore se montrer et revendiquer la place lui aussi. Cela l'étonnerait mais rien n'est impossible... 
Mais elle n'hésita pas encore cette fois-ci. Tout était déjà lancé. Dans quelques jours, la famille Galaz'ar et sa cour serait en vue de la capitale, pour le bon plaisir du peuple et de la royauté. La famille Galaz'ar ressortait de l'ombre, qui était son milieu naturel, pour montrer sa puissance et mettre à bien ses projets. Cela sera t'il une erreur comme cela le fut pour son père avant elle ou la fille dépassera t'elle la père? Elle ne le savait pas mais elle n'avait plus le choix.
Jeu 28 Sep 2017 - 21:49
Revenir en haut Aller en bas
Dargor
Messages : 1256
Date d'inscription : 25/05/2014
Age : 29
Localisation : N'importe où, mais avec mon ordi.
Le Maitre de l'Intrigue
Dargor
Shiumei Rokeinawa Galazar, une invitée de marque, et une invitée très particulière en même temps. Asarith étant pris par sa campagne dans les Cités-Etats, qui aux dernières nouvelles se déroulait fort bien, d’après ce qu’elle en savait, c’était à elle, Dizzalyr Lune-Pâle, reine d’Oro, qu’il revenait d’accueillir cette femme. Sous l’apparence courtoise de la réunion qui allait avoir lieu entre la première fortune du royaume d’Oro et la reine de ce dernier se cachait un conflit de poids. L’intéressée avait en effet ouvertement, à l’occasion d’invitations lancées à une fête, défié l’autorité souveraine des Lune-Pâle, en s’affirmant, elle, souveraine légitime du royaume d’Oro.
Si elle avait espéré être discrète, cela avait été raté. Des invitations lancées par la première fortune du royaume, cela arrivait forcément tôt ou tard entre les mains de membres hauts placés de la cour royale, qui n’avaient bien sûr pas manqué de s’interroger, à défaut d’interroger la reine. Mais on ne pouvait régner en ignorant les bruits qui courraient dans les couloirs, et la reine avait donc appris grâce à des oreilles à son service que les nobles s’interrogeaient sur ce qui pouvait constituer les prémices d’un coup d’état.
Une invitation avait donc été lancée à Mme la Comtesse afin de réguler au plus vite ce qui était à n’en pas douter une cruelle erreur. Le ton doucereux de la missive n’étant bien sûr qu’une illusion, qu’elle avait à n’en pas douter très bien compris. Elle était convoquée sans délai au palais royal, pour se faire remettre à sa place.
Cela, c’était pour la théorie.

Dans la pratique, les apparences se devaient d’être maintenues. Si la première fortune du royaume et le trône apparaissaient ouvertement en conflit, cela pouvait affoler un certain nombre de personnes importantes. A commencer par les créanciers du royaume, ceux à qui la couronne empruntait de l’or pour subvenir à certains besoins sans écraser le peuple d’impôts. Si la première fortune, logique collaboratrice numéro un du budget du royaume, venait à renier la couronne, ces derniers se poseraient des questions très sérieuses, et pas des moindres. Et bien entendu, il y avait également le peuple. Ses membres le plus intelligents savaient ce que pouvait impliquer un tel conflit. Et ils sauraient le dire aux membres moins aptes à réaliser ce qui se tramait.
Autrement dit, en apparence, tout allait bien, la Comtesse était simplement invitée au palais afin de parler de choses dont seuls les rois et grandes fortunes pouvaient parler. Aucune raison de s’inquiéter. Et au-delà des apparences ? Il était tout à fait possible que Mme la Comtesse soit victime d’un tragique accident au palais. Celui-ci était neuf, construit après que l’ancien ait brûlé, et on ne savait pas vraiment si l’architecte avait bien fait attention à ce que toutes les pierres soient correctement fixées après tout. Et la récolte de vin était peut-être de fort mauvaise qualité. Mais ça n’avait bien sûr aucune raison d’arriver.

Et puisqu’on accueillait une femme qui venait en amie de la couronne, il fallait que la réception soit à la hauteur. Les préparatifs de l’embusc… De la réception s’étaient fort bien passés au goût de la reine. Il y aurait beaucoup de monde, des nobles, des danseurs, et un long banquet prévu pour durer une bonne partie de la nuit. Les jardins du palais seraient inaugurés pour l’occasion, autant dire que les jardiniers en avaient fait une véritable œuvre. Même selon les critères oréens, peu de jardins dans le monde pourraient les surclasser. Les musiciens avaient été grassement payés, et avaient préparé des partitions à ne plus que savoir en faire. Même les dieux se montraient cléments, et le ciel était impeccablement dégagé, laissant présager une splendide nuit étoilée. Autrement dit, le cadre était parfait.
Et certains invités, bien sûr, étaient armés. Certaines bagues pouvaient s’ouvrir. Rien que du tout à fait normal, après tout.

C’est donc avec un immense plaisir que Dizzalyr envoya Vierna, sa doublure diurne, attendre la Comtesse, qui disait la rumeur, avait elle aussi prévu d’étaler aux yeux de la population oréenne ses richesses. Mais quoi de plus normal ? Après tout, c’était la première fortune d’Oro qui répondait à une amicale invitation de la couronne.
Jeu 5 Oct 2017 - 16:12
https://ryscior.forumactif.org
Revenir en haut Aller en bas
Noire
Messages : 518
Date d'inscription : 24/09/2014
Age : 34
Localisation : ???
Heaven can wait
Noire
Héritiers impatients, conduisez vos ascendants à la chambre des tonnerres.

Desnos






Spoiler:



Spoiler:




Spoiler:



« J'ai été formé par Feu Votre Père, Monsieur le Comte, mon Maître, a toujours servir la Maison Galaz'Ar. Je ne démériterai pas, Madame la Comtesse.

Genou à terre, le regard baissé aux pieds de la Comtesse, Sire Arlequin avait été convié dans le bureau de cette dernière peu avant le grand départ pour la capitale.

- Je n'en doute en aucun point Sire Arlequin. Vous êtes l'un des plus fidèles sujets de la famille Galaz'ar, et cela est récompensé.

Effectivement, la fille payait aussi bien que le père, en terme d'écus comptant. Sire Arlequin, pour sa part, avait été élevé par Alden De Galaz'ar. L'Elfe avait fait de lui ce qu'il était aujourd'hui, et Arlequin lui appartenait depuis sa plus tendre enfance. Mais ça n'était pas le cas de sa troupe. Le cirque de Galaz'ar tenait, parce que le Comte, et puis sa fille après lui, les rémunérait grandement pour leurs numéros à travers tout le royaume.
Il y avait cependant quelque chose qui dérangeait Sire Arlequin. En tant que prêtre, il sentait le mal qui entourait la Comtesse et son acolyte, ce Sire Tobias. Une puissante magie interdite flambait autour de leurs auras. Des auras sombres, qui n'auraient pas dû étinceler ainsi. Il le sentait clairement, prosterné là, à ce bureau. La Comtesse n'avait rien d'humaine. Cependant, il avait fait son choix. Et si sa Déesse lui demandait de choisir entre elle et sa maîtresse, il choisirait Shiumei. Il choisirait Shiumei, car elle était la digne héritière de Feu Monsieur le Comte, son Maître, et qu'il lui devait tout.

- Le cirque Galaz'Ar sera du voyage, j'ai cru comprendre. Ceci afin d'amuser et de plaire à la Reine, au nom de la Maison Galaz'Ar.
- Oui. Cela veut donc dire que moi, et la reine encore plus particulièrement seront vos plus importantes spectatrices. Ne l'oubliez pas, vous ne devez la perdre des yeux. Cela serait dommage que la reine ne se plaise pas à votre spectacle.

Sire Arlequin se doutait bien que ce voyage serait tout sauf reposant. Il ignorait pourquoi la Comtesse avait été convoquée au palais, mais le renouvellement de sa garde personnelle ne lui avait pas échappé ! Et c'était presque le manoir entier, avec ses domestiques, ses valets, ses gardes, ses laquais, ses majordomes, son cirque qui se déplaçait ! Un véritable convoi, qui n'avait pas manqué d'éblouir la ville d'Ambbör toute entière !

- Je ferai de mon mieux afin de satisfaire la famille Royale. répondit humblement Sire Arlequin.
- Je l'espère bien Sire Arlequin, je l'espère bien...

Il se releva, l’œil brillant, sur un geste de sa Maîtresse.

- N'espérez pas, Madame la Comtesse. Soyez digne de votre père. Ordonnez...

~



Sire Alissandrio avait été engagé depuis peu parmi la garde rapprochée de cette Comtesse De Galaz'Ar. Virtuose à l'épée, il n'avait jamais réussi à intégrer la garde Royale. Voir enfin le palais Royal de l'intérieur était pour lui une sorte de consécration. Alissandrio était fier de son poste. Placé à deux pas de lui, encadrée solidement par Claire, Ezekiel et Nowel, la Comtesse avançait fièrement. On leur ouvrit les grilles du palais, et il put apercevoir les gigantesques portiques soutenant les colonnes du hall, au loin. Bientôt, espérait-il, il apercevrait la Reine Dizzalyr.

Il marchait l'air bien élégant, le dos bien droit, le visage poudré. La Comtesse Shiumei était intransigeante sur la présentation et l'élégance de ceux qui l'entourait. Sire Alissandrio jeta un coup d'oeil discret à la Comtesse, puis songea à ce Sire Tobias qui avait quitté Ambbör avec des ordres précis, peu avant eux. Muet, il arrêta son pas non loin des portes d'entrée du palais royal. En vérité, ce dernier ne paraissait pas plus grand que celui de la Comtesse, en Ambbör. Sire Alissandrio restait sobre et mesuré. Son cœur plein de vices s'était endurci, au fil de ses années de vie. L'acier qu'il magnait du bout du bras également.

- La Reine Dizzalyr Lune-Pâle va sûrement paraître, Madame. » dit-il à l'attention de Shiumei.
Mar 10 Oct 2017 - 1:02
Revenir en haut Aller en bas
Shiumei Rokeinawa Galazar
Messages : 131
Date d'inscription : 30/10/2015
Comtesse Galaz'ar
Shiumei Rokeinawa Galazar
Tout se passait comme prévu. L'entrée en ville a été un succès pour la populace, la plèbe. Tout était parfait et a fait retentir la puissance et la grâce de la famille Galaz'ar.  Des trésors, cadeaux, amené de bon plaisir à la couronne, des artistes venant égailler la cour royale ou les rues pour apporter les dernières nouvelles du royaume et faire sortir le nom de la famille les ayant engagé, les soldats, tous d'armure parfaitement entretenue, lustrée, pour symboliser la puissance de la famille Galaz'ar, marchant au pas sans dissonance et surtout des 12 gardes royaux, montés sur de magnifiques chevaux au manteau noir, comme le ciel lors des nuits les plus sombres. 
Il était douze, symbolisant le summum de la grâce, du pouvoir et de la beauté Galaz'ar. Les 3 mots d'ordre phare de la famille, instaurés par l'ancien comte Alden et gardés par la comtesse actuelle. Nommé l'un après l'autre: Alissandrio, Caligula, Claire, Edgar, Eleonore, Ezequiel, Irina, Morgana, Nawel, Rose, Neige et Vlad, ayant fait vœu de protéger la comtesse au péril de leur vie. Tous avaient un passé différent et des intérêts différents, mas étaient unis dans cette tâche. 
Enfin arrivé devant le palais royal, encadré par 4 d'entre eux: Claire, Ezequiel, Nawel et Alissandrio, Shiumei avançait sûre d'elle. Elle savait qu'ici se passerait quelque chose d'important, surement la chute de la famille Galaz'ar ou sa puissance encore plus mise en avant. Dans les deux cas, cela serait un tournant de son histoire... non, de l'histoire d'Oro. Et le chemin retour n'était plus possible. 
Déjà que ses gardes étaient au maximum de leur paraître, de leur beauté, Shiumei, elle, symbolisait la beauté. Elle avait déjà cette attitude, qui avait jailli avec les enseignements de son père, d'être magnifique, de le paraître, presque comme une divinité mais surtout, avait le physique qui suivait avec cette attitude. 

- La Reine Dizzalyr Lune-Pâle va sûrement paraître, Madame. lui dit Alissandrio

Remarque inutile en soi, qu'elle ne souligna pas. Si il avait un tout petit peu fait plus attention, il aurait remarqué la reine attendant l'arrivée de la comtesse sur les marches du palais, juste devant l'entrée. Mais cet erreur n'était qu'un détail, rien de grave, même si tous les détails ont leur importance d'une certaine manière, mais là, elle ne le souligna pas. 
D'un geste qu'elle fit, tout le monde s'arrêta, même ses gardes privés, et elle continua vers la reine. Quand elle l'atteint:

- Je vous salue Dizzalyr Lune-Pâle, O grande reine d'Oro.

- Heureuse de vous voir, Comtesse Shiumei Rokeinawa Galaz'ar. 

- Je suis venu ici, comme me l'a demandé la couronne, même si par malheur, le roi n'est pas présent pour assister à cela. Cela m’attriste d'une certaine manière, mais votre royale présence contrebalance ce sentiment. 

- C'est un honneur pour nous que vous ayez répondu favorablement à notre invitation. Il est en effet regrettable que mon époux ne soit pas ici, mais soyez sûre qu'il a pour vous ses meilleurs sentiments.

- Je n'oserais en douter. Comme vous pouvez le voir, dans ce long convoi, j'ai apporté de nombreux chefs d’œuvres, trésors et cadeaux en don à la couronne et au royaume. dit-elle en montrant la longue troupe la suivant. 

- C'est une intention des plus délicate, et qui me va droit au cœur. Mais nous ne sommes pas en reste. Puisque nous en sommes à cela, peut-être aimeriez-vous venir avec moi ouvrir la fête que nous donnons à l'occasion de votre venue ?

- Cela serait un grand honneur que vous me donnez et que je ne pourrais refuser. Ouvrir une fête en votre royale présence est un cadeau que je ne pourrais vous rendre, même avec tout l'or du monde. 

Dizzalyr lui répondit par le sourire, lui faisant signe de la suivre. Et une partie de la cour des deux personnalités firent de même, suivant la tendance et d'une certaine manière, chacun leur camps. 
Shiumei avançait en suivant la reine dans ce magnifique palais, qui n'avait rien à envier au sien. Mais cela n'attirait même son regard. La seule cible de celle-ci était la reine, seule présence envers elle et le pouvoir, par l'absence du roi. Mais la tuer n'était pas la meilleure manière de prendre le pouvoir. C'était même la pire car le peuple aimait le couple royal. Elle devait trouver une autre solution, et d'ici peu, pour gagner les grâces du peuple et de la cour royale. Mais elle avait d'une certaine manière tout le temps qu'elle voulait, étant figée dans le temps dû à sa morsure. 

- Tout ceci est magnifique. L'excellence des meilleurs artistes ayant taillé à même la pierre pour former ce palais, sorti à même d'un rocher. Mais cela doit vous lasser d'entendre à chaque fois les mêmes propos quand vous recevez un invité. Peut-être une autre conversation vous plairait plus?

- Faites, je vous écoute. 

- Je serais curieuse de savoir comment se porte le royaume dans les terres royales et comment le peuple va aussi, bien sur. Cela me parait logique. Les nouvelles mettent tant de temps à traverser les terres et bien souvent, elles sont incomplètes. 

- Votre compassion pour le peuple est remarquable, mais rassurez-vous. Nous n'avons de mauvais échos.

- Le peuple est la base du pouvoir. Le peuple donne le pouvoir pour pouvoir le diriger vers la lumière, tel des brebis égarées.

- Vous parlez avec sagesse.

- Comme devrait le faire chaque homme et chaque femme de pouvoir, lui répondit-elle encore du tac au tac, montrant une certaine violence quelque peu voilée. 

- Il nous arrive à tous de parfois s'égarer quand nous parlons. C'est plus rare par écrit cependant.

Enfin la reine engageait la raison de l'invitation. L'intuition de Shiumei pour celle-ci était bonne. Ou plutôt, c'était une excuse pour l'inviter et la juger, comme la visite de la capitale était une excuse pour Shiumei de sa venue. Un monde de faux semblant, plongeant de plus en plus dans les ténèbres du pouvoir. 

- Mais cela arrive. L’erreur est humaine. Même si celle ci peut être regrettable et souvent sans retour. 

- Disons que cette fois, elle a en eu un.

- Mais qui serais-je pour oser juger vos propos et surtout votre clémence?

Et les faux semblants continuaient à défiler. Plutôt ne voulait-elle pas dire que sa disparition ou son exécution pur et dur, de manière franche, engrangeraient de terribles problèmes pour la stabilité du royaume. Mieux fallait avoir les personnes à sa poche, ou quelque fois, les éliminer de manière discrète sans laisser de bruit, ni traces. Et les deux camps le savaient très bien. 

- Une reine, c'est en permanence jugé.

- Je m'excuse que vous l'ayez vu comme ceci. L'excentricité et le goût des grandeurs pour les galas, est un plaisir hérité de mon père et un défaut. A vouloir trop en faire, pour impressionner les gens, attiser l'envie à venir, on en oublie quelques détails, bien souvent important. 

- Souveraine légitime d'Oro. C'était vos mots. Je n'appelle pas ça un détail.

- Les mots sont ce qu'ils sont même si les idées ne suivent pas après. Le mal est fait. Mais un coup d’état serait la pire chose qui pourrait arriver. Cela créerait un déséquilibre et une crise dans le royaume. Et tout cela n'est pas bon pour les affaires, point que les Galaz'ar détestent voir périr. Mais je regrette sincèrement que ces mots vous aient directement touché. Je ne voulais point en arriver là, en écrivant ses mots, d'une main et d'une oreille distraite. 

- Vous devez bien comprendre que ce n'est pas une simple bêtise, ce que vous avez fait.

- Je fais plus que comprendre. J'acquiesce à vos propos.

Cette erreur ne devait plus être commise. Cela, elle l'avait bien compris. Vivons bien, vivons caché. Elle ne l'avait compris que trop tard et avait fait cette erreur. Et celle-ci avait avancé de manière brutale tous ses plans. Cela était d'une manière désastreux mais pouvait encore être réparé. 

- Alors vous comprendrez sans doute qu'ils doivent appeler à un châtiment.

- Je le conçois bien sur. Toute erreur entraîne à un châtiment. 

- Surtout quand elle menace de remettre en cause l'autorité de la couronne sur le peuple.

- Bien sur, surtout à ces moments-ci. Je suis toute ouïe pour vous entendre prononcer celle-ci, lui répondit-elle tout en continuant à marcher.
Mer 11 Oct 2017 - 20:54
Revenir en haut Aller en bas
Dargor
Messages : 1256
Date d'inscription : 25/05/2014
Age : 29
Localisation : N'importe où, mais avec mon ordi.
Le Maitre de l'Intrigue
Dargor
Amusante petite humaine. Elle jouait les innocentes, les femmes qui étaient désolées d’avoir fait une regrettable bêtise. Mais il en fallait plus pour berner Vierna. Elle ferait un rapport détaillé à sa maitresse sur la question, dès qu’elle la verrait. Cette Shiumei, se plait avec innocence au petit jeu auxquelles se livraient les deux dames, alors qu’elles marchaient vers les jardins. Mais cette innocence était celle d’une femme qui la feintait. Elle était trop importante. Elle savait fort bien ce qu’elle avait fait.
Cela, Vierna l’avait deviné parce qu’une femme qui était riche comme elle faisait partie du paysage de la haute société du royaume. Puisque dans cette dernière, chaque personne maitrisait le destin d’au bas mot des centaines d’autres, tout n’était qu’apparence. Apparence à sauvegarder afin que ces centaines d’autres ne deviennent pas totalement incontrôlables justement. Et à ce petit jeu, il était aisé d’en dévoiler autant en cherchant à le cacher qu’en le disant purement et simplement. Il suffisait d’être capable de lire les signaux annonçant que la personne jouait à ce petit jeu.

Toujours est-il que leur arrivée fut le signal que la fête pouvait commencer. La soirée fut plus que bonne. On dansa, on mangea, on but… La reine, la vraie cette fois, était satisfaite. Le rapport que lui avait fait Vierna l’avait intéressée au plus haut point, et elle était interloquée de ne pas entendre de cœur battre dans la poitrine la Comtesse. Cela, la vampire le savait, ne pouvait vouloir dire qu’une seule chose. Elle était également une, de vampire. Et elle savait sans doute qu’il en allait de même pour elle.
Cela n’inquiétait pas outre-mesure Dizzalyr. Si Shiumei Galaz’ar était vraiment une vampire, alors elle ne pouvait pas la dénoncer elle comme morte-vivante sans s’exposer à une contre-attaque. Aucune des deux n’avait envie de finir dans les enfers promis à elles, après tout. La reine pouvait faire confiance à la soif de survie de son adversaire ce soir.
Cette information constituait néanmoins une gêne dans la mesure où selon toute probabilité, une simple embuscade comme ce qui était prévu ne pourrait se défaire d’une vampire, peu importait la nature exacte de ses pouvoirs. Ce n’était pas ce soir que la comtesse serait piégée.
Elle n’était pas elle-même inquiétée par le danger supplémentaire représenté par la nature vampirique de son adversaire de la soirée, s’estimant capable de la maitriser. Mais elle devrait prendre cet élément en compte quand viendrait le moment de l’affronter, cela était certain.

C’est donc méfiante, mais l’âme sereine, qu’elle la fit venir dans un pavillon au fond du jardin, alors que la nuit était engagée depuis plusieurs heures. Des armes, y compris en argent, cachées dans ses robes, elle souriait. Plusieurs gardes entouraient le lieu. Shiumei ne pourrait pas ne pas le réaliser : elle était ici pour se faire annoncer son châtiment…
Jeu 19 Oct 2017 - 17:24
https://ryscior.forumactif.org
Revenir en haut Aller en bas
Shiumei Rokeinawa Galazar
Messages : 131
Date d'inscription : 30/10/2015
Comtesse Galaz'ar
Shiumei Rokeinawa Galazar
Suite à l’invitation de la reine, Shiumei, alors que la lune était déjà haute dans le ciel depuis déjà quelques heures, était venu pour participer à cette partie privée au fond des jardins royaux. Mais elle n’était stupide, elle savait ce que voulait la reine, autant qu’elle. La précipitation est un mal, dont elle en a appris les erreurs. Peut-être allait-elle les apprendre à la reine. C’est pour cela qu’elle se dirigeait à ce rendez-vous avec ces douze sujets, toujours armés.
Une fois arrivé, elle salua bien sur sa reine dignement, tout comme ses douze gardes.

- Laissons de côté les politesses. Vous savez pourquoi vous êtes ici, lui répondit Dizzalyr.

- Bien sur ma reine, même si j'aurais pensé à cela dans un lieu plus public, pour montrer votre autorité, lui répondit-elle en se relevant en même temps que ses gardes du corps, tous prêt à agir.

- Et montrer à tout le monde une exécution publique ? Et pourquoi faire ?

- Pour montrer au monde que le fait d’aller trop vite en besogne, est une grave erreur, peut-être. Peut-être que votre sosie n’aurait pas fait la même erreur… peut-être.

C’était peut-être une erreur de lui faire part de cela, renforçant l’idée qu’elle était plus qu’une simple humaine. Mais si elle avait pu le remarquer, sans grande difficulté, la reine aussi le pouvait. Cela était plus comme un avertissement pour lui dire de faire attention et un peu la menacer. Mais cela fit sourire Dizzalyr.

- Il semble que vous en sachiez de toute façon déjà trop. C'est dommage, vraiment.

- Réfléchissez une dernière fois, avant de devoir se finir comme ça. Avoir des alliés est bien plus intéressant que d’avoir des ennemis, surtout quand ils sont puissants. Je pense que votre mari l’aurait compris… Je veux éviter d’en venir aux armes, mais si vous m’obligez, je n’aurais pas le choix.

- Venez-en aux armes selon votre envie, je n'ai pas peur de vous. Mais vous avez raison en pensant que nous pourrions vouloir des ... serviteurs.

Même si l’orgueil de Shiumei était bien présent, elle savait que la reine voulait juste la tester et un peu l’humilier, et elle ne lui donnerait aucun plaisir à cela, à lui montrer une réaction. Elle jouerait même à l’innocente, en cela, elle était douée.

- Croyez-moi, même le plus stupide des hommes du peuple peut en venir aux armes en n’étant vu pour rien. Réfléchissez avant de dire n’importe quoi. Mais comme vous le dites, l’erreur est humaine et peut arriver.
Et en même temps, qu’elle parlait, elle fit un geste à l’un de ses gardes, qui partit de manière discrète tout en essayant de rester naturel pour ne pas attirer les soupçons.

- Faites attention à ne pas vous surestimer. L'orgueil est la cause de nombreuses pertes. Mais comme je l'ai dit, je suis plus intéressée par le fait d'avoir des serviteurs que par le fait de les tuer.

- Je ne sais pas comment je dois prendre cette remarque venant de vous, mais bon. Tel n’est pas le sujet. D’ailleurs, avant de vous précipiter, ne devriez-vous pas en parler avec le roi, ou peut-être est-ce juste votre marionnette ?

- Disons plutôt qu'il a confiance en moi. N'est-ce pas nécessaire pour diriger le royaume ?

- Bien sûr, bien sûr. Je ne vous jugerais pas sur cela. Comme j’ai une confiance absolue sur tous mes sujets ou membre de la famille Galaz’ar.

- C'est bien. Mais revenons à notre sujet principal. La soumission ou la mort. Je vous laisse choisir, mais une option devrait vous sembler raisonnable.

Jamais elle ne soumettrait complètement à la couronne… Jamais. Elle aura toujours des cartes en main pour jouer avec celle-ci, de manière subtile et bon enfant. Mais peut-être que le jeu pourrait dépasser ces bornes.

- La soumission n’est pas le terme que j’aurais adopté mais bon… Votre vocabulaire est quelque peu limité. Mais soit…

- Je suis désolée, mais en matière de personne qui veut le pouvoir, je préfère mettre les termes au clair.

- Croyez-moi, c’est on ne peut plus clair. Mais c’est dommage de devoir en arriver là. Les personnes soumises sont quand même bien efficaces.

- Je préfère avoir votre ambition à mon service que contre moi. Vous pouvez être utile, et vous avez du talent. Il est inutile de le gâcher dans un bain de sang ici et ce soir.

- Il vaudrait bien pour vous.

- Je n’oserais mentir. Surtout à quelqu'un de votre rang.

- Alors nous ferons peut-être quelque chose de vous. Après tout, vous savez ce qui vous attend si vous trahissez votre serment. Mais que dis-je ? Vous le ferez. Seulement, tâchez que je ne le sache pas aussi longtemps que possible. Et croyez bien que vous serez surveillée.

Il faudrait déjà connaitre toute la famille Galaz’ar, pour pouvoir la surveiller.

- Doutez de moi est une grave erreur, mais bon. Qui suis-je pour vous en blâmer ?

-  Quelqu'un qui semble indigne de la confiance placée en elle. Mais cessons cette conversation dramatique, et retournons participer à la fête. Demain, il sera acté que vous aurez un nouveau poste au sein du gouvernement... Pour rester au palais.

- Je vous remercie de votre confiance et de ce cadeau que vous me faites. Je vous rejoins au plus vite à la fête.

A peine cette entretien fut finie, elle partit en saluant bien sur la reine pour rejoindre celui qu’elle avait fait mandée, Sir Arlequin. Mais elle ne voulait pas le voir ici. Elle préférait le voir loin des regards, et pour cela, elle continua de marcher dans les jardins, croisant des plantes plus magnifiques les unes que les autres, pour rejoindre ces appartements. Même les murs ont des oreilles, c’est pourquoi elle envoya onze de ses gardes maintenir les oreilles loin d’elle, quitte à devoir signer une perte minime d’un serviteur ou d’une personne sans importance. Elle garda juste Sir Alissandrio près d’elle, car elle avait une autre mission pour lui, qu’elle donnerait après son entrevue avec Sir Arlequin.
Il était d’ailleurs arrivé, et d’une révérence et d’un salut, la discussion commença.

- Madame la Comtesse ? Vous m'avez fait mander ?

- Oui, je vous ai fait mander pour une affaire urgente. Avez-vous toujours sur vous votre médaillon ? dit-elle du tac au tac, avec une pointe d’impatience dans la voix.

- Bien sûr Madame. Il repose près de mon cœur, comme toujours.

- Notre voyage à la capitale durera plus longtemps que je l’espérais. Tenez-vous toujours prêt à vous en servir. Des personnes malencontreuses pourraient peut-être arriver et cela me serait d’une aide inestimable.  
Elle rêvait de voir la reine dévorer par ce médaillon, mais cela n’était pas dans les nobles habitudes d’une dame, et encore plus de la comtesse Galaz’ar.

- Les ennemis qui vous menacent sont mes ennemis. Avez-vous quelques noms ou au mieux, quelques visages pour moi ? La Reine Lune-Pale, par le plus grand des hasards ?

- La reine est l’un d’eux mais je ne connais pas tous ses alliés. C’est pour cela que vous serez mes oreilles dans la cour. Et faites bien attention de ne point vous trouver de personnes. Le visage de certains ne sont que des illusions. Ne vous fiez pas aux apparences, fiez-vous au cœur des gens.

- Bien sûr Madame. Le cirque de Galaz'ar est là pour satisfaire ses véritables propriétaires et l'échec ne nous ait pas permis ! Damnez-moi si je vous déçois par mes actions.

- Non, vous ne me décevez pas, mais je veux des rapports de votre part le plus souvent possible. Pourquoi ne penserez-vous pas à commencer un carnet ? Je suis sûr que votre vie le demande.

- Car nous sommes des gens du spectacle Madame. Sauf votre respect, c'est sur scène que nous nous émancipons le mieux !

- Bien sûr, je le conçois. Mais n’hésitez pas à venir me voir pour tenir compte de vos spectacles. Ce que vous faites au peuple et à la cour, vous le faites pour moi aussi.

- Cela sera fait selon votre volonté, dit-elle la saluant. 

Mais il se permit de rajouter quelque chose avant de partir, dont la comtesse ne répondit pas mais le nota bien dans sa tête. 

-Laissez-moi néanmoins, et avant toute chose, vous donner un conseil Madame la Comtesse. En politique il n'y a pas de meurtre. En politique, vous le savez comme votre père me l'a dit un jour, il n'y a pas d'hommes mais des idées. Pas de sentiments mais des intérêts. En politique, on ne tue pas un homme, on supprime un obstacle, voilà tout. Je vais prendre d'énormes risques pour vous satisfaire, Madame la Comtesse. Quand tout est entendu, quand tout est écouté, il ne reste plus rien à apprendre. On peut alors tuer, mais dans tous les royaumes de Ryscior, cela s'appelle un meurtre. Apprenez cependant que si un homme ne rentre pas chez lui à la nuit tombée, il se sera trompé de chemin, voilà tout. On ne dit jamais "Vous avez commis un meurtre" mais "Très bien Madame, vous avez combattu victorieusement ; à demain la revanche". Ne sous-estimez pas la Reine, Madame la Comtesse

A peine eut-il le temps de partir qu’elle avança vers le bureau pour se mettre à écrire. Son frère devait être au courant de la situation au plus vite. Elle devait garder l’avantage d’avoir une personne influente parmi ses rangs, dans la famille qui n’était connu de la couronne. Pour le sortir au meilleur moment, bien sûr. Et après une vingtaine de minutes d’écriture, elle scella la lettre.

- Sir Allisandrio, j’ai une mission de la plus haute importance pour vous, même si vous sommes arrivés depuis peu à la capitale.

- J’écoute.

- Livrez cette lettre en main propre à Sir Tobias, et attendez une réponse de sa part. Elle est de la plus haute importance et ne peut tomber dans les mains de personne d’autre. Prenez un de nos meilleurs chevaux, et partez ce soir.

-Cela sera fait, Comtesse. Dites-moi juste où je pourrai trouver Sir Tobias

- Il doit se trouver au Sud des terres du manoir avec logiquement une armée avec lui. Le trouvez ne devrait pas poser de problèmes. Surtout, insistez bien pour lui livrer en main propre, et à personne d’autre.

- C'est bien compris, dit-il en rangeant la lettre.

 - Vous pouvez disposer. Je compte sur vous.

Elle comptait sur son frère pour l’aider. Faites qu’il soit bien là et ne l’est pas trahi. Elle l’avait en soi laissé partir en liberté sans réel emprise sur lui, mais elle espérait ne plus en avoir besoin. De toute façon, cela n’était plus possible. Et surtout, faites qu’il arrive à venir dans la plus grande discrétion. Elle avait besoin de lui parler en tête à tête. L’écrit a ses limites pour parler réellement. Mais en même temps, il ne devait être vu. Une belle situation difficile dans laquelle la reine l’avait mise, mais elle s’y était préparé et s’était même attendu à bien pire. Car si la reine avait la main sur elle, elle avait aussi la main sur la reine. La surveillance peut marcher dans les deux sens. Mais pour cela, elle devait avoir toutes ses cartes en main, pour pouvoir les retourner et soit écraser le pouvoir en place, soit l’infiltrer. Elle avait en soi énormément de temps devant elle, mais la reine aussi. Seul le temps décidera de la suite… Et c'est après tout cela qu'elle partit rejoindre la fête avec ses gardes restants.
Jeu 26 Oct 2017 - 22:20
Revenir en haut Aller en bas
Noire
Messages : 518
Date d'inscription : 24/09/2014
Age : 34
Localisation : ???
Heaven can wait
Noire
Ce sont des sacs pesants, d'où partent des sanglots.
On verrait, en sondant la mer qui les promène,
Se mouvoir dans leurs flancs comme une forme humaine... -
La lune était sereine et jouait sur les flots.

Hugo



Spoiler:



Quelques jours s'écoulèrent après les festivités qui eurent lieu à Garay. La Comtesse De Galaz'Ar
et sa suite logeait dans un édifice indépendant des murs du palais royal, comportant lui-même plusieurs appartements. Une cour intérieure lui était réservée de surcroît, et de nombreux gardes royaux patrouillaient régulièrement. Il fallait dire que le convoi mis en branle par la Comtesse avait tout d'une procession digne des plus grands monarques de Ryscior ! Et nul doute que, même plusieurs jours après avoir traversé le Royaume, d'Ambbör à Garay, les badauds évoquaient encore à voix haute ledit cortège de la Comtesse Shiumei de Galaz'Ar !

Sire Arlequin préparait un tout nouveau numéro, sur la demande de la Comtesse. Il lui avait fallu plusieurs semaines afin de mettre au point ce qui allait se jouer sur scène. Le cirque de Galaz'Ar n'avait pas pour habitude de décevoir ses spectateurs et leurs exigences. A présent, c'était la Comtesse elle-même qui exigeait le lever de rideau. Et en terme d'exigence, les siennes étaient très hautes. Mais Sire Arlequin n'était pas l'élève du Comte pour rien, et il ne voyait aucun problème à ce que l'exigence de la Comtesse et propriétaire du cirque de Galaz'ar soit satisfaite. L'encouragement des divertissements et des arts de rue passait au-dessus de tout pour Sire Arlequin. Il s’apprêtait à donner des efforts infinis pour satisfaire la Comtesse. Il envoya son plus fin acrobate sur la piste pour entamer le premier numéro. Orchid et Madame Elizabeth en fond de scène se chargaient de superviser les efforts de l'acrobate dans l'ombre. Moins d'une semaine après les festivités au cœur du palais royal, Sire Arlequin fit parvenir de façon fort discrète un billet à la Comtesse de Galaz'Ar. Dans ce billet, il avait noté toutes les informations que le cirque avait pu glaner. Sire Arlequin précisait à Madame La Comtesse une estimation du nombre de gardes qui travaillaient au palais royal, d'employés, d'esclaves, de serviteurs, de notables à la cour. En tout, ce petit monde s'élevait à plus d'un millier deux cent mille âmes. Il renseignait également la Comtesse sur la nature d'une garde d'élite qui la suivait jour et nuit à l'intérieur du palais royal. Une garde composée essentiellement d'Elfes Noirs. Il était difficile de deviner leur nature sous leur heaume et leurs casques. Une cinquantaine d'Elfes Noirs d'élite entourait le couple royal. La moitié étaient des guerriers, machines de guerre faites pour tuer, et actuellement partis en campagne avec le Roi Asarith Lune-Pâle qui désirait marcher sur les Cités-Etats. L'autre moitié de cette garde Noire était spécialisée dans l'espionnage et l'assassinat, et c'était ces Elfes là que la Reine gardait constamment près d'elle. Sire Arlequin avait également réussi à se procurer une liste de plusieurs dizaines de noms. Il s'agissait de noms de prisonniers, qui croupissaient dans les prisons royales depuis plusieurs Tours. Afin de compléter les nom, la cause de la détention et le nombre de Tours qu'avait subi le prisonnier. La liste était pour le moment incomplète, car s'infiltrer à l'intérieur des affaires des prisons royales était fort compliqué, même pour lui. Sire Arlequin avait réussi à percer deux mécanismes secrets au sein du palais, l'un actionnait un mur coulissant, l'autre un passage souterrain qui menait droit hors de la ville de Garay. Il soupconnait le palais de contenir des dizaines et des dizaines d'autres mécanismes de la sorte, beaucoup plus complexes.
Sire Arlequin concluait son billet par un plan des appartements de la Comtesse, et un autre du palais royal. Bien sûr, il précisait bien que de nombreuses chambres secrètes habillant le palais ne figuraient pas sur le plan, pour la simple et bonne raison qu'il ne les avait pas encore découvertes. Au verso de ce plan gigantesque qui prenait plusieurs pages, une phrase simple : C. Sire Arlequin précisait qu'il s'agissait là du bonnet de la Reine et accessoirement celui de sa doublure.

Il expliquait egalement en post scritum les détails qu'il avait pu se procurer de la mort du Comte Alden De Galaz'Ar. La condamnation à mort par la Reine elle-même, les séances de tortures qui avaient suivis puis le tonneau balancé à la gueule d'Ariel.

Sire Arlequin demandait du temps supplémentaire, afin d'affiner ses recherches. Mais un imprévu vint bouleverser le spectacle qui se préparait en coulisse. Tandis que Po, l'acrobate illusionniste, avait enfin réussi, après plusieurs semaines de préparations, à percer les mystères des peintures qui tapissaient la grande allée de l'aile gauche du palais Royal, révélant un passage secret menant droit aux appartements de la Reine, ce dernier s'était fait arrêter par la Garde Noire rapprochée de cette dernière. Sire Arlequin n'avait plus eu de nouvelles de son comique depuis ce jour, et se doutait du trouble dans lequel ce dernier avait pu être mis. Il se réjouissait néanmoins d'avoir pris ses précautions.

Po était muet et ne savait pas écrire. Ainsi, la Reine n'obtiendrait rien du saltimbanque en faisant usage de la force. Mais ce qui inquiétait le plus Sire Arlequin, nonobstant l'existence de la Garde Noire qui gardait un œil sur tout, c'était la vague de magie nécromantique qui rampait parfois sous les portes du Palais. La Reine n'était ni Elfe, ni Humaine, cela ils le savaient tous. Mais quelque chose d'autre rôdait dans l'ombre de cette Reine-là. Trop souvent, il craignait d'être l'observateur observé. Comme l'aventurier maladroit qui pénètre dans le cratère afin d'extraire du souffre et finit brûlé vif par les flammes de l'enfer.
Lun 30 Oct 2017 - 22:13
Revenir en haut Aller en bas
Dargor
Messages : 1256
Date d'inscription : 25/05/2014
Age : 29
Localisation : N'importe où, mais avec mon ordi.
Le Maitre de l'Intrigue
Dargor
« Que le jeu des courtisans et des intrigues de cours se fasse, dit-elle. Il doit bien en être ainsi. Que tous s’espionnent et se trahissent. C’est ainsi que cela doit fonctionner. L’ambition qui dévore l’âme de toute personne proche du pouvoir est permanente. Tous souhaitent en avoir plus. Un peu plus, d’abord, puis encore plus. Toujours plus. Plus de ce pouvoir, car une fois qu’on y a goûté, on ne peut plus s’en passer. Il en faut, encore, et encore, et encore.
« Oh bien sûr, il arrive que certains veillent se donner bonne conscience. Ils font ça pour le bien du peuple après tout. Ils n’exercent pas le pouvoir par amour du pouvoir, mais par amour de ce qu’ils peuvent faire avec pour aider leur prochain. Mais qui est son prochain ? Les philosophes définissent ce terme au cours d’interminables débats. Et au final, ils disent que le prochain est quiconque a besoin de l’aide de la personne qui peut le lui apporter.
« Alors quand quelqu’un parle d’aider son prochain comme projet de gouvernement, peut-on dire que ce sera un souverain juste et équitable pour autant ? Mettons cela, veux-tu. Une femme, Claudia, est mariée. Son mari est adorable. Ouvrier, il travaille sur les toits à mettre des tuiles en place. Cela lui permet de gagner sa croute et de nourrir sa famille. Et il faut dire qu’il y en a des bouches. Cinq beaux enfants, en plus de sa femme. Un jour qu’elle vient l’observer sur son lieu de travail, le petit dernier au bras, il se tourne pour lui faire une risette, et malheur ! Il tombe du toit. Que Virel soit bénie, il survit à sa chute. Mais se casse tant et si bien les os qu’il ne peut plus jamais monter sur les toits. Alors, son patron le renvoie sans autre forme de procès, après tout comment aller travailler sur les toits s’il ne peut y monter ? Et voici que monsieur, tout adorable qu’il est, ne peut plus nourrir sa famille. Dans des efforts désespérés d’aller trouver un travail, il va voir ses amis, à la recherche de conseils. Et ses amis, souvent, il va les voir là où ils peuvent se réunir. A la taverne, justement, il y a de la place. Le tavernier, aimable, lui fait crédit de ses premières consommations. Il aime le goût de l’alcool. Un tour plus tard, le voilà alcoolique, endetté auprès d’un tavernier qui refuse de lui donner ce précieux liquide dont il a besoin. Frustré, il est à vif, et gifle pour la première fois sa femme. Les autres coups ne tardent pas à venir.
« La situation échappe dès lors à tout contrôle. Elle-même sombre dans le même vice que son époux, qui finit égorgé un soir dans un caniveau par un créditeur qui n’avait pas la patience d’attendre. Ses enfants lui échappent, et finissent à la rue. Et au final, elle n’a plus qu’une solution, et commence à tresser sa propre corde pour échapper à tout cela. C’est alors qu’elle entend le cortège royal, non loin d’ici. Elle va rapporter sa misère au bon roi, qui doit aider son prochain. Qui accusera-t-il ? pense-t-elle. L’employeur d’avoir renvoyé son époux ? Les amis de ce dernier de l’avoir emmené boire ? Le tavernier de ne pas avoir refusé de le servir dès le départ ? Son époux lui-même de l’avoir battue ? L’homme qui l’a tué une nuit au détour d’une ruelle ? Peut-être tous. A moins que ce ne soit la faute du propriétaire du toit qu’il réparait. Mais vois-tu, c’est que c’était celui du palais royal. Un arbre était tombé dessus lors de la dernière tempête.
« Alors, poussée par le désespoir, toute sa colère se concentre sur le roi. On n’a pas idée d’avoir un palais royal si grand, pas vrai ? Elle approche du cortège, avec la ferme intention de faire une scène. Le bon roi, qui veut aider son prochain, ne saura jamais qu’elle existe, car les gardes vont la rouer de coups, car c’est plus ou moins leur métier. Ne sont-ils pas formés pour faire ça ?
« De deux choses l’une, le bon roi est naïf, ou l’autre, il sait qu’il se berce lui-même d’illusions mais prétend le contraire à son peuple. Mais ça, c’est la diffusion de fausses informations. Tu ne connais pas cette loi ? Elle est pourtant en Oro depuis deux siècles à présent. Il est interdit d’effectuer des déclarations fausses, mais à condition que l’on sache que ce qu’on dit est faux. Alors quand ce bon roi vient, tout conscient qu’il est qu’il ne peut pas être au fait de toutes les tragédies qui frappent ses citoyens, affirmer que son projet reste de tous les satisfaire, n’est-il pas un criminel aux yeux de nos lois ?
« Mais alors, conscient qu’il est lui-même un criminel, que reste-t-il au bon roi pour s’accrocher au trône ? Ce qui le lie aux pires tyrans. La soif du pouvoir. Même s’il affirme vouloir uniquement en disposer afin d’en faire bon usage, propose de le lui prendre, et il sera effrayé. Le pouvoir, l’amour du pouvoir, sa soif. On en revient toujours à cela, pas vrai ? Au moins, le tyran lui, n’est pas un menteur. Oh il est coupable de crimes bien plus horribles. Mais est-il si différent du bon roi, au fond de lui-même ?
« Et toujours, les courtisans se font la guerre en trame de fond de ces questionnements sur le roi. J’espère que tu n’en voudras pas à tes maîtres, donc. Tout cela est bien normal. La guerre, la politique… Et au milieu, les serviteurs vivent, et ils meurent. Ils vivent, et ils meurent. Et encore, et encore. Quand on est immortel, on a le temps d’être amusés par tout cela. Quoi ? Tu as peur que je te morde ? Ne t’en fais pas, je ne m’abaisse pas à me nourrir sur de vulgaires mâles humains. Mais ça ne veut pas dire que je vais te laisser sortir de là en vie, vois-tu. Simplement, je ne vais pas te faire souffrir. Tu n’es qu’un pion sans intérêt, qui a été sacrifié pour une cause plus grande que toi. Ta tête sera renvoyée à tes maîtres. Mais maintenant, il est l’heure de dormir. »
Mer 3 Jan 2018 - 21:53
https://ryscior.forumactif.org
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Sauter vers: