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[Terminé]Loin du Foyer
Céoda
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Céoda
Le navire était loin derrière elle, et la liberté devant elle. Où qu’elle soit. Elle avait peur. Elle était loin de sa maison, loin de ses sœurs, de tout ce qu’elle connaissait. Elle toussait pour essayer de recracher toute l’eau qu’elle avait avalée, elle avait froid comme jamais auparavant, et elle s’était violement cogné une jambe contre un rocher, à cause de la puissance des vagues. Et coups de fouet des elfes noirs se réveillaient, à cause du sel de la mer.
« Oh ancêtres, murmura-elle entre deux éternuements. »
Elle ne voulait pas mourir ici, pas comme ça. Elle était loin de chez elle, il n’y aurait personne pour se souvenir d’elle.
Chez elle…
Combien de temps depuis que les elfes noirs l’avaient emmenée ? Et pourquoi l’avaient-ils laissée en vie ? Elle essaya de se remémorer tout ce qu’elle savait à leur sujet. Les envoyés des dieux avaient parlé d’eux à ses ancêtres, les décrivant comme des êtres abominables, des êtres qu’il fallait tuer à tout prix si on venait à les rencontrer. Et ses ancêtres avaient enseigné à leurs descendante cette vision des choses, qu’elle partageait désormais, et ce d’autant plus qu’elle a vécu l’expérience de la captivité sur un de leurs navires. Mais elle savait aussi que ses sœurs disaient d’eux qu’ils allaient régulièrement dans la Jungle, tuant des sœurs et en capturant d’autres vivantes, elle savait désormais pourquoi. On ne revoyait jamais celles qui étaient capturées. Céoda se demanda si toutes mourraient comme elle. Il y avait d’assez fortes chances.
Et puis elle cessa de tousser, et retrouva sa respiration. Elle avait l’impression que sa gorge était en feu, mais elle respirait. Peut-être allait-elle vivre finalement. Oui, il fallait qu’elle vive. Son instant d’abattement passa rapidement. Elle était une amazone. Elle avait vécu dans la Jungle. Sa maison était un danger perpétuel. Elle avait appris à vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête en permanence, et au final, rien n’avait changé.
Incapable de se lever, elle décida de ramper vers le haut de la plage, pour au moins échapper à la marée montante. Elle eut l’impression d’y passer des heures, mais à ses yeux, chaque mouvement était une délivrance. L’assurance qu’elle reverrait la Jungle, ses sœurs, les envoyés des dieux. Qu’elle lutterait à leurs côtés contre les humains, les sangsues et les elfes noirs. Et qu’elle survivrait, dans la Jungle ou ailleurs. Elle s’évanouit sur ces pensées, arrivée en haut de la plage, alors qu’une ombre se penchait sur elle.
Jeu 3 Juil 2014 - 16:56
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Weiss voyageait depuis peu de temps, mais en sentant la différence de température, elle en avait déduit qu’elle n’était plus dans son royaume. D’ailleurs, le paysage commence à changer. Elle devait descendre beaucoup de pentes escarpées à présent. Elle avait étudié des cartes, et le nom de l’endroit où elle était lui revint : les Marches d’Acier, qui portait bien leurs noms. C’était une contrée composé de hautes falaises, mais la neige n’arrivait pas à tenir sur la pierre grise.
Weiss, curieuse, avait franchi un raidillon dangereux pour aller sur une petite plage. Dans son pays, il n’y en avait pas : rien que des à-pics dont la base était directement dans l’eau. Ainsi, elle avait voulu voir de ses propres yeux ce qu’elle n’avait jamais pu observer.

Alors qu'elle regardait les vagues s'acharner sans relâche sur le sable, restant pour l'instant le plus loin possible d'elles, n'osant pas trop s'approcher, Weiss vit que celle-ci ramenait un corps sur la berge. La princesse crut d'abord que c'était le cadavre d'une femme, avant d'entendre un faible gémissement : elle était vivante ! L'elfe se précipita vers elle, sans tenir compte des embruns qui pourrait tâcher ses vêtements ; pendant un court instant, il lui sembla que la naufragée la regardait, mais comme celle-ci ferma les yeux juste après, elle n’en était pas sûre. L’étrangère semblait avoir elle aussi des ancêtres elfiques, cependant elle semblait humaine malgré ses oreilles pointues. Elle était également très grande, mais sur son corps subsistait les marques d’une violente séquestration : Elle était très maigre et les marques des coups de fouet dans le dos, les marques des menottes à ses poignets et ses chevilles et différentes autres blessures et cicatrice semblaient récentes.
Weiss reconnut là la marque des elfes noirs, et frissonna en songeant aux épreuves que la pauvre femme avait dû endurer. Elle ne souhaitait à personne de se faire torturer par les Druchiis, pas même son pire ennemi.
Weiss leva la tête et regarda autour d'elle, cherchant un endroit où emmener la femme : Elle ne pouvait pas la laisser là. Au loin, elle aperçut une forêt ; celle-ci avait l'air d'être à environ une heure de marche.
 
"Avec un peu de chance, pensa Weiss, il y aura des elfes sylvains dans cette forêt… Elle m'as l'air assez luxuriante…"
 
Décidée, elle se chargea de la naufragée inconsciente et entrepris de la porter jusqu'au bois.
Le voyage lui prit deux heures, le poids la blessée la ralentissant.
Arrivée à l'orée de la forêt, malgré son sang elfique, Weiss était épuisée. Ça faisait des jours qu’elle marchait loin de son royaume, elle ne s’était pas beaucoup reposée, et cela commençait à se faire sentir.
Elle prit le temps de déposer maladroitement, mais doucement, la blessée contre un arbre avant de s'effondrer et de sombrer dans l'inconscience.
 
Lorsqu’elle se réveilla, elle était étendue confortablement sur un lit. Une douce couverture de fourrure la recouvrait, et la sensation était délicieuse contre sa peau nue et délicate.  Et puis, elle se sentait en pleine forme ; elle n’était pas du tout fatiguée, ses muscles n’étaient plus engourdis…
En se redressant, elle se rendit compte que les murs étaient comme l’intérieur d’une écorce ; alors, elle comprit. Les elfes sylvains  les avait trouvés, toutes les deux, et les avaient secourues, sans doute à cause de l’ascendance elfique de Weiss.  Elle s’aperçut que la femme qu’elle avait secouru était elle aussi allongé sur un lit, identique au sien,  de l’autre coté du petit recoin où elle se trouvait.

Une femme elfe arriva et marcha tranquillement vers Weiss en s’apercevant que celle-ci était réveillée :

«-Bonjour, dit-elle. Je me nomme Calyë, c’est moi qui vous ai trouvées dans la forêt. Lorsque nous nous sommes rendu compte que vous aviez toutes les deux du sang elfique, nous vous avons ramené dans notre arbre-maison et nous vous avons soignées. Malheureusement… »

Calyë expliqua à Weiss que, malgré tout leurs pouvoirs, la femme qu’elle avait sauvée sur la plage conserverait des cicatrices. Les plaies de son dos, celles dû au coup de fouet, ainsi que celles des poignets et des chevilles, c’était infectées, et il n’y avait pas de mage assez puissant pour totalement soigner cela dans cette petite communauté d’elfes sylvains. Cependant, si elle trouvait un mage assez puissant, elle pourrait sans doute lui demander d’effacer ses cicatrices.
Calyë repartit, laissant seule Weiss et la naufragée. La princesse elfe s’assit sur une chaise, près du lit, et attendit le réveil de la femme qu’elle avait sauvée. Elle voulait tout lui expliquer elle-même. Et écouter son histoire, aussi. Curieusement, l’histoire de cette femme l’intéressait grandement. Après tout, Weiss l’avait sauvé ; alors, leurs destins devaient être liés.
Weiss attendit donc, en fredonnant la chanson qu’elle avait composée.
Ven 4 Juil 2014 - 13:14
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Céoda
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Céoda
Céoda rouvrit les yeux au bout de ce qui lui sembla quelques instants. Elle vit flou au début, et entendait vaguement une voix qui chantait. Elle n’avait plus mal aux bras, ni nulle part, mais elle avait la gorge incroyablement sèche. Elle essaya de demander à boire, mais elle ne pouvait rien bouger, et les mots restèrent coincés au fond de sa mâchoire. Puis la pièce dans laquelle elle était se mit à tourner, pour se remettre droite au bout de ce qui lui avait paru quelques instants.
Céoda avait l’impression qu’à peine une minute s’était écoulée depuis l’instant où elle s’était trainée sur la plage. Elle ignorait tout de la durée réelle de son inconscience.
 Elle prit le temps d’examiner l’endroit où elle se trouvait. Il s’agissait de la pièce d’une maison de bois, sans aucun doute. Elle était assez éclairée pour qu’on puisse y voir clair, mais la façon dont la lumière était tamisée conservait une certaine pénombre dans la pièce. Elle était allongée sur une couchette, et recouverte d’une étrange couverture, faite d’une peau pleine de poils… L’amazone, qui n’avait jamais connu que les bêtes de la Jungle, n’avait jamais connu d’animaux à fourrure, car même si certaines bêtes avaient un pelage, il n’était jamais destiné à résister au froid. Céoda ignorait donc tout de ce que pouvait être cette chose qui la recouvrait, mais cela éveillait en elle une douce sensation de chaleur plutôt agréable.
 
Puis son regard croisa celui de l’inconnue. Que les ancêtres la gardent ! Elle était tranquillement endormie à côté d’une envoyée des dieux, sans doute dans son lit peut-être ? Il était vrai qu’elle était étrange, avec la teinte pâle de sa peau et ses longs cheveux blancs. Mais ses oreilles pointues, la grâce de son corps… L’amazone avait suffisamment vu d’envoyés des dieux pour savoir à qui elle avait affaire.
Elle se jeta au sol, et avant que l’intéressée n’ait eu le temps de réagir, la salua selon les convenances, en s’inclinant front contre terre, ignorant son corps qui protestait vivement contre ce mouvement si brutal. Ses blessures la faisaient souffrir, moins qu’avant, mais tout de même assez pour qu’elle les sente, de brusques vertiges la prenaient, elle avait l’impression qu’un lézard géant marchait dans son crâne.
« Envoyée des dieux, dit-elle malgré cela, je suis votre humble servante. »
Elle releva péniblement la tête, attendant la réponse de la jeune envoyée des dieux.
Sam 5 Juil 2014 - 16:33
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Weiss vit que la jeune femme commençait à ouvrir les yeux et allait se pencher sur elle, lorsque celle-ci fit quelque chose qui la prit totalement par surprise : malgré ses cicatrices qui devait encore la faire souffrir, elle se jeta à terre devant elle en s'inclinant, front à terre. Weiss écarquilla les yeux quand elle l’entendit l'appeler "envoyée des dieux". La femme semblait pourtant être métissée entre elfe et humain. La princesse se précipita vers elle et l'aida à se relever ; elle l'installa confortablement sur le lit en disant :
"Ne vous inclinez pas, voyons ! Faites attention, vous me devez pas trop bouger, vos blessures pourraient se rouvrir… et qu'est-ce que c'est que cette histoire d'envoyée des dieux ?… (Elle se reprit.) Racontez-moi tout. Depuis le début. Comment en êtes-vous arrivée à échouer sur cette plage ?... "
Lun 7 Juil 2014 - 21:24
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Céoda
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Céoda
Céoda s’étonna de la réaction tout à fait inattendue de l’envoyée des dieux. Elle l’avait pourtant saluée selon les enseignements que les siens avaient donnés à ses ancêtres ! Serait-il possible qu’elle se soit trompée, et qu’avec sa peau pâle et ses cheveux blancs, l’inconnue ne soit pas une envoyée des dieux ? Ou peut-être en était-elle une, mais une qui n’appartiendrait pas à la même tribu que les autres. Auquel cas cela expliquerait tout. L’amazone décida de faire comme si cette deuxième option était la bonne. Dès lors, elle se devait de répondre aux questions de l’envoyée des dieux, et lui dire la vérité. Car comme elle-même si dans les faits, les amazones étaient loin d’être les servantes des envoyés des dieux, elles leur devaient respect et obéissance, ne serait-ce que eu égard à leur fonction. Le respect était une chose élémentaire quand on avait affaire aux envoyés des dieux.
Elle choisit donc de répondre dans l’ordre aux deux demandes de l’envoyée. Et la réponse à la première question lui paraissait évidente, aussi ne s’attarda-t-elle pas dessus.
« Mais enfin, dit-elle, vous êtes une envoyée des dieux, c’est ainsi ! Vous appartenez à leur race, cela se voit ! »
Elle grimaça en sentant sa jambe lui faire mal, puis répondit à sa deuxième question.
« Tout raconter, murmura-t-elle… C’est de ma faute en fait. J’avais été envoyée surveiller les alentours du campement, mais j’ai échoué lamentablement. Ces démons, ces faux envoyés dieux que vous appelez les elfes noirs, ils ont su tromper ma vigilance, pour attaquer le campement. Nous étions une vingtaine de sœurs à y vivre. La moitié ont été tuées lors de l’attaque elle-même. Moi, je suis restée en vie parce que j’étais inconsciente, car j’ai été incapable de bien garder les alentours du campement. La Jungle est ma maison, et pourtant j’ai été assez incompétente pour ne pas les voir arriver… Les neuf sœurs survivantes et moi-même, ils nous ont emmenées dans leur coquille de bois, celle qui peut flotter sur la grande étendue d’eau salée. Durant la traversée, ils nous ont fait du mal, et ils semblaient en tirer un certain plaisir. Je ne comprends pas comment des êtres vivants peuvent ressentir du plaisir en faisant souffrir. Nous tuons nos proies pour nous nourrir, les humains étudient parfois les cadavres, mais pas les proies vivantes… Même les lézards presque humains ne dévorent pas les sœurs vivantes s’ils leur mettent la main dessus, ils les tuent avant… Je ne comprends pas. Et parce qu’ils nous faisaient trop souffrir, mes autres sœurs sont toutes mortes les unes après les autres. Et ils jetaient leurs cadavres dans la grande étendue d’eau salée, après s’être amusés une dernière fois avec. Mais moi j’ai survécu, et je les ai toutes vues souffrir puis mourir à cause du fait que je ne sois pas capable de bien monter la garde. Et puis, récemment, alors qu’ils étaient descendus à terre, j’ai pu sauter dans l’étendue d’eau. Et c’est là que vous m’avez trouvée… »
Elle se tut. Parler aussi longtemps lui avait asséché la bouche, et la pièce continuait à tourner autour d’elle, même si elle essayait de faire en sorte que l’élue des dieux ne s’en aperçoive pas. Une amazone devait se montrer sous son meilleur jour devant les élus des dieux, afin de leur montrer qu’ils avaient raison de placer leur confiance dans les sœurs.
Lun 7 Juil 2014 - 22:00
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Weiss fut étonné par la véhémence avec laquelle la femme lui répondit.

« Leur… race ? Tu veux parler des elfes ? Oui, je suis une elfe des glaces mais… qui t’as dit que nous étions des envoyés des dieux ? De plus, tu as l’air toi aussi à moitié elfe et… (Elle se tut et attendit que la naufragée est fini son histoire). Eh bien… Ici, tu es dans les marches d’Acier. C’est à l’autre bout du continent. Je suis sincèrement désolée pour toi que ces êtres infâmes que sont les elfes noirs aient massacrés ta famille… Mais sache que ce n’est pas de ta faute. Ils sont malheureusement très doués. Mais sinon, comment t'appelles-tu ? (elle était curieuse, mais se rendit compte que la femme était très pâle et semblait sur le point de faire un malaise). Euh, es-tu sûr que ça va ? Tu as soif ? »

En parlant, elle avait attrapé une petite vasque en terre posée sur la table près d’un gobelet, avait remplie celui-ci et aida la naufragée à s’asseoir, pour la faire boire à petite gorgée l’eau incroyablement fraîche et désaltérante qui était disposée là. Une fois que l’étrangère parue se sentir mieux, Weiss attendit donc ses réponses.
Mar 8 Juil 2014 - 10:07
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Céoda
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« Tout va bien, répondit Céoda, en acceptant néanmoins l’eau que lui proposait l’envoyée des dieux. »
Jamais l’amazone n’avait bu d’eau aussi fraiche et aussi pure. La Jungle ne manquait pas de cours d’eau, et les animaux qui la peuplaient étaient assez intelligents pour ne pas laisser de charogne dans ces derniers, mais pour autant, trouver de l’eau telle que celle-ci était une illusion. Puis elle commença à nouveau à répondre aux questions de l’envoyée. Et elle commencerait par le début.
« Vous êtes les envoyés des dieux, c’est un fait, dit-elle. Vous êtes plus rapides que nous, plus agiles, plus gracieux. Vous êtes plus fort que nous, et survivez là où des sœurs mourraient à coup sûr. Vous vivez bien plus longtemps que nous, et vous … vous êtes capables d’accomplir des choses mystérieuses, que nous autres amazones ne pouvons pas faire. Vous êtes meilleurs que nous en tout, il est donc normal que vous soyez des envoyés des dieux n’est-ce pas ? Vous êtes là pour nous guider, c’est ainsi. »
Elle n’avait pas envie d’en dire plus. Les envoyés des dieux faisaient bien plus pour ses sœurs et elle que cela, mais cela, la jeune envoyée des dieux, pour étrange qu’elle soit, devait le savoir.
« Mon nom est Céoda, dit-elle pour répondre à sa deuxième question. Et je me sens bien, je vous assure. »
C’était un mensonge bien entendu. Même si la pièce s’arrêtait peu à peu de tourner, elle ne s’était jamais sentie aussi misérable, sauf peut-être sur la plage, alors qu’elle croyait mourir. L’autre bout du continent… Qu’était-ce ? Elle n’avait jamais entendu le mot continent, pour elle, le monde s’arrêtait à la Jungle et ses alentours. Cela représentait-il des heures, des jours, des semaines, des mois de voyage jusqu’à la Jungle ? Et même si l’envoyée des dieux lui assurait que les elfes noirs étaient doués, elle ne pouvait se départir de son sentiment de honte. Ses sœurs étaient mortes par sa faute. L’amazone avait ruminé cette pensée pendant toute sa traversée à bord du navire elfe noir, et avait fini par se persuader elle-même que c’était une vérité, et la culpabilité que cela amenait était désormais enracinée au plus profond d’elle-même.
« Envoyée des dieux, murmura-t-elle, alors qu’une larme coulait sur sa joue, la Jungle… Est-ce loin d’ici ? »
Mar 8 Juil 2014 - 11:59
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Céoda répondit à toute les questions de la jeune elfe une par une, en commençant par lui expliquer pourquoi elle appelait Weiss et ses semblables "envoyés des dieux". La princesse se demanda si c'étaient des elfes malveillants ou égoïste qui avaient fait croire à l'étrangère et aux siens qu'ils étaient si haut placés, et qu'elles prenaient leurs avantages naturels comme preuves de cela, ou si elles l'avaient pensées toutes seules. Mais toujours est-il que Céoda ne voulait pas en démordre, et que quoique Weiss puisse dire, cela n'y changerais rien. Elle soupira. 

Puis l'amazone lui posa une question, car elle n'avais apparemment pas compris ce qu'avais dit l'elfe lorsqu'elle lui avait dit qu'elle se trouvait à l'autre bout du continent. 

Weiss se sentit coupable de la larme qu'elle vit briller sur la joue de Céoda, et tendis la main pour l'essuyer délicatement :

"-Sois forte, Céoda. Tu es à présent très loin de chez toi, mais je vais t'y raccompagner, si veux bien de ma présence à tes cotés. Ne désespère pas."

Elle ne savait pas quoi dire de plus pour réconforter la naufragée. A cet instant précis, Calÿe arriva, apportant de la nourriture.

"-J'ai apporter de quoi vous sustentez si vous le souhaiter. Avez-vous besoin d'autre chose ? Nous vous hébergerons le temps que vous le souhaitez."
Lun 11 Aoû 2014 - 16:48
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Céoda
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Céoda
Pour le coup Céoda ne sut que répondre pendant quelques instants, puis après avoir saluée l'autre envoyée des dieux qui venait d'entrer comme il convenait, elle répondit à la première.
"Vous avoir à mes côtés serait un grand plaisir. Et ne vous en faites pas pour moi. Je suis une amazone. Je reviendrai dans la Jungle, coute que coute."
Puis elle se tourna vers la nouvelle élue des dieux. Elle réfléchit rapidement à ce qu'il lui fallait pour rentrer dans la Jungle. Consciente de sa nudité, elle demanda humblement s'il était possible d'avoir des vêtements. Elle demanda également une arme pour se défendre. Elle annonça clairement son projet. Il n'était pour elle pas question d'y renoncer. Elle irait au bout de son rêve. Elle retrouverait la Jungle, et ses soeurs.
Lun 11 Aoû 2014 - 18:19
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Weiss sourit lorsqu'elle entendit les mots de Céoda. Celle-ci semblait avoir enfin retrouver son aplomb et sa volonté. Elle accepta que Weiss l'accompagne, et lorsque Calye arriva, elle lui demanda des vêtements et une arme. Une lance, bien sûr, comme il sied aux amazones, mais aussi une armure légère, non faite de peau et de végétaux comme ce qu'elles portaient habituellement, mais de métal. 

Lorsque que Calye fut repartie, Weiss interrogea donc Céoda quant à ses raisons de porter une armure en fer.

"-Les amazones ne portent-elles pas des vêtements plus… naturels, habituellement ? Rajouta-t-elle. Je ne connais pas grand chose sur ce peuple, mais nul part il n'est dit qu'elle porte des armures de métal." 

Elle observa la jeune femme à la dérobée. La détermination se lisait désormais dans ces yeux et son expression, même si il restait au fond de son regard noisette un soupçon de honte, qui ne s'effacerais sans doute jamais. Quel dommage qu'une si fière guerrière soit à ce point brisée pour le plaisir d'êtres immondes qui pactisait avec les démons. Elle avait eu néanmoins de la chance d'avoir pu s'échapper. D'ordinaire, les elfes noirs ne relâchait que très peu leur vigilance et qu'elle est pu la contourner relevait du miracle. Weiss frissona encore  en pensant à ce qu'il lui avait fait subir, et à ce qu'ils auraient pu lui faire subir de pire. De tels êtres ne méritaient pas de vivre. Elle se rendit compte qu'elle serrait les dents et força sa mâchoire à se détendre lorsqu'elle vit que Céoda allait lui répondre.
Mar 16 Sep 2014 - 18:52
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Céoda
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« Effectivement, je ne comprends pas pourquoi on m’a amené cette tunique de fer, dit Céoda. Elle est lourde et gênerait tous mes mouvements. Et le fer doit sans cesse être entretenu pour ne pas rouiller… »
Elle regarda Calye puis ajouta :
« A quoi cette chemise de fer pourrait-elle bien me servir, envoyée des dieux ?
-Ne sous-estimes pas cette armure, amazone, répondit tranquillement Calye. La route vers la Jungle est longue, et même si vous allez directement emprunter un portail à la Grande Forêt, ce que je vous recommande de faire, il est possible que vous rencontriez des ennuis sur la route. Je n’ai rien contre ton mode de vie Céoda, mais tu vas traverser des royaumes où tout fonctionne différemment. Tu dois t’adapter si tu veux réussir à survivre à leur traversée.
-Envoyée des dieux, murmura Céoda, j’ai survécu aux elfes noirs… »
Elle s’excusa aussitôt après avoir dit cela. Comment avait-elle osé contredire une envoyée des dieux ?
« Survivre aux elfes noirs était un exploit, dit Calye, ignorant les excuses de Céoda. Mais tu dois comprendre que tu ne peux pas compter uniquement sur ta chance pour survivre, car elle t’abandonnera forcément à un moment où l’autre. Nous avons bien des vêtements qui conviendraient à une amazone quelque part, mais je doute que tu puisses réellement traverser les royaumes humains avec. Cependant, si tu les souhaites, nous pouvons te les donner également, en plus de l’armure.
-En plus de l’armure ? Mais je ne suis pas digne de ce …
-Nous te l’offrons avec plaisir, dit Calye, d’une voix qui commençait à se faire impatiente.
-Envoyée des dieux, puis-je voir les vêtements qui conviendraient selon vous mieux à une amazone ? demanda Céoda. »

Ces derniers lui furent amenés. Il s’agissait de simples bandes de cuir et de tissu, qui entouraient sa poitrine, ses épaules, ses poignets, le bas de ses jambes, et qui faisaient le tour de son entrecuisse et masquant ce qui devait être caché au regard.
« Céoda, dit Calye, je te laisserais volontiers aller avec ces vêtements sur toi, car je vois qu’ils te plaisent, mais je t’en supplie, prend conscience que tu vas attirer tous les regards.
-Je comprends, envoyée des dieux, répondit Céoda.
-Tu crois comprendre, répondit Calye. J’ai été dans la Jungle, et je sais que tu ne comprends absolument pas ce que je veux dire, quoi que tu puisses en penser. »
Puis elle s’approcha de Weiss.
« Weiss ? Je te charge de veiller sur elle. Prends conscience que les amazones ignorent tout de l’acte sexuel et de ce qui y est lié. Céoda n’a aucune idée de ce à quoi elle s’expose. Elle prend cette tenue uniquement parce que c’est dans ses habitudes. Une tenue légère comme ça lui permet de vivre dans la Jungle plus aisément, mais tu imagines aussi bien que moi l’effet qu’elle aura sur tous les mâles que vous rencontrerez. »

Puis vint le temps de l’attente. Bien qu’elle leur ait déjà fourni de quoi voyager, Calye insista pour attendre une semaine avant que le duo ne puisse partir, afin de s’assurer que Céoda était totalement remise. Et il était vrai que les premiers jours, elle n’était en fait clairement pas en état de voyager. Mais elle reprit vite des forces, et même si elle restait terriblement maigre, elle put rapidement couvrir de longues distances.
« Si vous avez à combattre, dit cependant Calye, assurez-vous que le combat soit rapide ou fuyez-le. Céoda, tu n’es pas capable de livrer un combat long, et tu ne le seras pas avant plusieurs autres semaines. »

Lorsqu’il fut temps de partir, Céoda regarda vers le sud, sans se retourner vers la forêt des envoyés des dieux qui s’éloignaient. L’envoyée Calye avait recommandé à l’envoyée Weiss de partir pour la Grande Forêt, où ils trouveraient un portail qui les ramènerait directement dans la Jungle. Pour Céoda, cela ne voulait rien dire. Elle ne comprenait pas pourquoi faire une étape par la Grande Forêt si la Jungle était vraiment juste à côté au point d’être accessible par un portail, mais ne demanda pas plus d’explications. Elle avait hâte de retrouver ses sœurs, pour s’excuser de sa faiblesse et être admise dans un nouveau village peut-être. Elle fit part de ses projets à l’envoyée Weiss.
« Si mes sœurs ne m’acceptent dans aucun village, dit-elle, je vais probablement mourir. Seule ma mère a réussi à survivre seule dans la Jungle, et je ne me sens pas à la hauteur. Si elles m’acceptent, en revanche, je ferais tout pour montrer qu’elles ont eu raison de m’accepter pendant quelques mois. Puis j’irais trouver les envoyés des dieux, parce que je veux un enfant, envoyée. Je veux avoir une fille à qui je puisse transmettre l’art de la survie dans la Jungle. Et cela, seuls les envoyés des dieux peuvent me le donner. »
Globalement, c’étaient des projets d’amazone. L’idée de l’enfant lui était venue durant la semaine. Elle ne pouvait pas faire revenir à la vie ses sœurs tuées par les elfes noirs par sa faute. Mais elle pouvait à tout le moins avoir une fille. Elle ferait de cette dernière une fière amazone. Et la voir survivre dans la Jungle, tuant des lézards et tuant des sangsues la rendrait fière. Et peut-être cela lui ferait-elle oublier la honte qu’elle avait ressentie lorsqu’elle avait perdu ses sœurs par sa faute. Même si elle n’oublierait jamais ces dernières.
Mar 16 Sep 2014 - 20:28
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Weiss fut choquée en voyant les vêtements que Céoda voulait mettre. Elle savait que les amazones portaient des tenues légères, mais, à ce point-là… C'en devenait de l'indécence.
Et puis, Calye lui expliqua que Céoda et ses sœurs n'avaient aucune connaissance sur l'acte sexuel ; aussitôt, la jeune elfe compris. Effectivement, Céoda ne pouvais pas comprendre. Si naïve et innocente… Cela fit sourire Weiss. Oui, elle protégerait Céoda et empêcherait quiconque de lui faire du mal. Après tout, elle avait tout son temps.
Céoda lui expliqua ses projets. Tout d'abord, elle voulait se faire accepter dans une nouvelle tribu amazone. Ensuite, avoir une fille. Weiss en fut réjouie. Quand on fait des projets pour l'avenir, c'est qu'on a retrouvé espoir.
Cependant…
"-Que feras-tu si aucune tribu ne t'accepte ?…
-Si c’est le cas, je vais sans doute mourir, envoyée des dieux, répondit calmement Céoda. Car j’irais alors vivre seule dans la Jungle, et personne ne peut y survivre seul plus de quelques jours.
-Pourquoi ne resterais-tu pas avec moi ?
-Envoyée des dieux, en ai-je seulement le droit ? "
Weiss sembla surprise.
"Pourquoi ne l’aurais-tu pas ?
-Vous êtes une envoyée des dieux. Une fois dans la Jungle, vous aurez certainement mieux à faire que de vous occuper de moi…
-Céoda, je suis actuellement en train de m'exiler de mon propre pays. Alors, non, je n'aurais rien de mieux à faire que de te protéger.
-Envoyée des dieux… Si mes sœurs me rejettent, je suppose que je n’aurais de toute façon rien d’autre à faire que de vous suivre ou de mourir… Mais dans ce cas, je ne veux pas que vous me protégiez. Je ne veux pas être un poids pour vous. Sinon autant mourir, ainsi chacune y trouvera son compte. Mes sœurs, moi, et vous.
-Je ne trouverais pas mon compte dans ta mort, Céoda ! Et d'ici-là, tu seras sans doute redevenue forte, de toute façon.
-Alors, je vous accompagnerais, je suppose. »

L’accord de Céoda mit fin à la conversation, et les deux femmes se retournèrent alors. Une colline masquait déjà le bois des elfes des Marches. Le voyage jusqu’à la Grande Forêt se déroula heureusement sans encombres. Elles se tenaient éloignées des villes et villages humains. Car c’était le printemps, et on pouvait trouver à manger dans les buissons sauvage, il n’y avait pas besoin de se ravitailler. Céoda étant encore trop affaiblie pour chasser, ce fut Weiss qui se chargea de leur amener de la viande quand il en fallait.
Un jour, elle demanda à Céoda de l’attendre dans une clairière, et partit pour toute la journée, sans doute pour être un peu seule. Elle en revint le soir, trouvant Céoda à l’endroit précis où elle l’avait laissée.
Virel devait veiller sur le duo, car il n’y eut personne pour tenter de les arrêter, pas même un groupe de bandits. Et c’est ainsi qu’un matin, Weiss désigna à Céoda ce que la carte que lui avait remise Calye indiquait comme étant la Grande Forêt, le plus grand et le plus sacré de tous les royaumes elfiques du continent.

La voute forestière se referma sur elles sans qu’elles ne soient aucunement inquiétée. Weiss pouvait deviner que Céoda aurait été bien plus mal accueillie si elle ne s’était pas trouvée à son côté. Elles marchèrent pendant une demi-heure, la forêt s’épaississant de plus en plus autour d’elles. Ce fut finalement lorsque Céoda fit remarquer que pour une forêt communiquant avec la Jungle par un portail, elle était étonnament peu humide qu’ils sortirent de derrière les arbres.
Depuis qu’elles étaient entrées, Weiss avait pu les entendre et les voir par moments, mais c’était la première fois qu’ils se montraient. Six guerriers au total, portant des masques et des armures de mailles très légères. Leurs arcs étaient rangés, et ils avaient gardé leurs lames au fourreau.
Rapidement, ils se firent comprendre. Le duo devait les suivre, il serait accueilli par la princesse Filillë, la princesse de tous les elfes sylvains. Cette dernière les mènerait ensuite au portail menant à la Jungle, où Céoda pourrait retrouver ses sœurs.
Weiss était mal à l’aise parmi tous ces elfes, mais elle put voir qu’un sourire de plus en plus heureux se peignait sur le visage de Céoda au fur et à mesure que cette dernière comprenait que dans quelques heures, elle serait de retour chez elle. Weiss soupira. Heureusement que cela faisait plaisir à Céoda, car sinon, elle aurait évité le plus possible les communautés elfiques. Son sang la poursuivait ; partout, on lui adressait le même respect poli qu’on doit à une princesse, un respect qui en devenait hypocrite.

L'exilée avait hâte de quitter cet endroit.
Peut-être la princesse Filillë le sentit-elle. Peut-être savait-elle que Weiss avait choisi de quitter les elfes. Toujours était-il qu’elle ne se perdit pas en discours inutiles. Elle fit juste savoir à Weiss sa joie de constater que les alliances et les amitiés entre les elfes et les autres races étaient encore possibles dans ce monde déchiré, et lui affirma qu’elle serait toujours la bienvenue dans la Grande Forêt si elle souhaitait un jour s’y rendre.
« Je me ferais une joie de t’héberger, même s’il me fallait pour cela te faire dormir dans ma chambre et allait me coucher sur le pas de la porte, dit-elle. »

Weiss lui fut reconnaissante de tout ceci. 

Elle les mena ensuite à une salle sous terre, prise entre les racines d’un arbre. Au fond de la salle était taillé dans un rocher une sorte d’ovale, couvert de symboles et de dorures. Weiss devina, au regard de Céoda, que c’était la première fois qu’elle voyait un portail elfique.
« Tous ne sont pas ainsi, petite amazone, dit Filillë. La plupart sont invisibles. Celui-ci a juste été excessivement décoré. Maintenant, voyons, comment fait-on déjà pour l’ouvrir sur la Jungle… »
Elle avait à peine fini sa phrase que le portail s’illumina. Bientôt, un ovale lumineux se tenait à la place du rocher, prêt à doucement accueillir les deux jeunes femmes, auxquelles Filillë souhaita bonne chance pour la suite.

En passant devant la princesse, Weiss articula un "merci" silencieux. En réponse, Filillë lui sourit.

L'amazone et l'elfe s'engagèrent dans le portail.
Mar 30 Sep 2014 - 11:35
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