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Au voleur ! [PV : Medlinya]
Khayali Sahad
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Localisation : Ram
Cavalière Aguerrie
Khayali Sahad
- Il est frais mon poisson !

- Mes épices sont les meilleures de la ville ! Vous ne trouverez pas mieux ailleurs !

- Venez voir mes tapis ! Cousus à la main par les plus belles femmes de la ville ! Voyez comme ils sont doux !

 D'un pas assuré, Khayali s'avançait tant bien que mal dans l'allée marchande noire de monde. Elle zigzaguait entre les passants indécis qui s'arrêtaient devant les étals. Le marché d'Alkhala regorgeait d'objets en tous genre aux couleurs éclatantes dont la rareté attirait des individus venus des quatre coins du monde. La jeune femme connaissait ces rues comme sa poche, depuis le temps qu'elle les arpentait. Les marchands lui étaient familiers, tout comme l'odeur d'épices qui embaumait les rues et qu'elle adorait humer.

 Elle venait d'acheter une nouvelle bride pour son cheval, Oslo. Pour l'obtenir elle avait dû férocement négocier avec le vendeur qui avait eu la grave erreur de lui faire un prix d'étranger. Il devait être nouveau en ville et il ne connaissait pas encore la famille Sahad. C'est son père qui lui avait enseigné l'art et la manière de négocier. Tout était dans l'observation et l'anticipation. L'expression de son visage, sa gestuelle, le choix de ses mots, le ton de sa voix. Et puis bien sûr son jeu d'actrice était la cerise sur le gâteau. Après tout, être fille de marchand avait son lot d'avantages.

 Khayali pressa le pas, elle avait hâte de sortir de cette rue. Elle préférait plutôt le calme à l'agitation ambiante de la ville. Et puis elle voulait surtout retrouver Oslo pour lui montrer sa nouvelle bride, plus souple et plus résistante que l'ancienne. Elle tourna à droite dans une ruelle  pour se retrouver dans une autre rue marchande, cette fois un peu moins fréquentée. C'était la rue des vendeurs d'herbes, de potions, de pierres ou les métaux rares. Connaissant chaque rue marchande de la ville, Khayali savait que certains des marchands n'hésitaient pas à arnaquer les étrangers naïfs en augmentant leurs prix ou en vendant des répliques d'objets rares. Mais le pire restait lorsque l'ont descendait un peu plus cette même rue pour s'enfoncer peu à peu vers ce qui n'était qu'un ramassis de charlatans et de voleurs se cachant derrière de grands sourires chaleureux.

 Khayali tourna dans une ruelle à côté de la rue des Herbes et poussa un soupir de soulagement quand elle vit Oslo, attaché à un anneau sur le mur. Elle lui caressa l'encolure en lui susurrant des mots doux puis elle entreprit de lui enlever sa bride pour la remplacer par une nouvelle. Elle fouilla ensuite dans ses poches pour lui donner une friandise mais s'aperçut qu'elles étaient vides.

- Je reviens, mon grand. Sois sage.

 Elle retourna dans la rue des Herbes et marcha d'un pas rapide vers la boutique d'une vieille connaissance, chez le gros Ozko, qui gardait toujours pour elle des pommes ou des carottes dans sa remise. Elle lui fit un signe de tête et il comprit ce qu'elle était venue chercher.

- Khayali, salutations. Je vais te chercher ce qu'il te faut, lui dit-il de sa grosse voix.

 En attendant qu'il revienne, elle se retourna pour observer les clients présents dans la boutique. Un petit garçon et un vieil homme. Les affaires n'avaient pas l'air bien de marcher, aujourd'hui.

- J'ai deux pommes et une carotte pour toi, ma belle, lui dit Ozko qui venait de sortir de sa remise et lui tendait les friandises.

 Khayali le remercia d'un sourire en les rangeant dans sa besace en cuir puis elle se retourna pour sortir quand soudain elle entendit des cris et des hennissements.
Sam 8 Sep 2018 - 22:44
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Medlinya
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L'Alchimiste
Medlinya
Medlinya suffoquait sous cette chaleur écrasante. Ses montagnes des Marches d’Acier lui manquaient beaucoup, avec leur douce brise et leur verdure, la sécurité des arbres et des sons des animaux qui vous entouraient. Ici tout était sec et aride et lui donnait le mal du pays. Le désert s’étendait à perte de vue au point où cela vous rendait claustrophobe. Le soleil vous accablait de son étouffante chaleur et vous desséchait en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. C’est sur, c’est le dernier endroit où Medlinya choisirait de vivre.
Mais après tout ce chemin, elle ne pouvait consentir à faire demi-tour. Elle ne repartirait pas sans ce qu’elle était venue chercher. Alors, cahin-caha, elle avançait en maudissant le soleil de taper trop fort, le désert d’être aussi grand et les Ramiens d’avoir eu la brillante idée de s’installer dans un endroit pareil. Elle ne pouvait même pas compter sur le soutien de Hane car il avait dû rester dans les forêts des Marches d’Acier, ne pouvant supporter le climat de Ram. Oh qu’elle le comprenait ! Elle-même ne comprenait pas pourquoi elle avait décidé de faire tout ce chemin pour de simples plantes, au lieu de demander aux voyageurs de lui en apporter. Mais non, mademoiselle, plutôt que de rester sagement dans sa jolie forêt, a préféré partir à l’aventure ! Eh bien mes amis, sachez qu’on ne l’y reprendra plus !
Le début de ce périple avait pourtant bien commencé. Toute motivée, la jeune elfe avait traversé quelques pays au doux climat et avait croisé de charmants nomades sur sa route avant d’arriver au pays de Ram où elle avait totalement déchanté devant cet immense désert inhospitalier. À cette vue, elle avait eu envie de rebrousser chemin sur le champ et de tout laisser tomber. Mais la partie réaliste et pragmatique de son cerveau lui rappela qu’après tout ce chemin parcouru, il serait fort dommage d’abandonner à la dernière partie du voyage.

Tout à ses pensées et ses ruminations, la jeune elfe finit par atteindre la ville qu’elle avait tant convoitée. Ca y est ! Elle y était enfin ! Poussant un long soupir de soulagement, la jeune femme redressa la tête, carra les épaules et entra d’un pas décidé à l’intérieur d’Alkhala, à la recherche de la place du marché. C’était dans ce fameux marché qu’on lui avait dit qu’elle trouverait les plantes qu’elle recherchait tant. Medlinya décida de tout d’abord de chercher son chemin toute seule en suivant les habitants dans leur charrette. Se rapprochant de plus en plus du centre, la jeune elfe commença à entendre les bruits lointains des marchands qui faisaient l’éloge de leurs marchandises et qui tentaient d’attirer l’attention des clients. Une douce odeur d’épices chatouilla les narines de Medlinya qui inspira joyeusement, le moral remonté. Au détour d’une rue, la jeune elfe remarqua un bel étalon noir qui attendait patiemment son maître. Ou plutôt sa maîtresse. Une belle jeune femme brune venait en effet de s’approcher de l’animal, qui semblait tout heureux de la voir. Medlinya sourit face à cette belle complicité. Même de loin, on pouvait voir l’amour qu’éprouvait la jeune femme pour son cheval, à qui elle avait ôté sa bride et qu’elle cajolait. Confiante, Medlinya décida d’aller à sa rencontre afin de lui demander son chemin. La Ramenienne fit cependant demi-tour et la jeune elfe dut accélérer le pas pour la rattraper. Mais avant qu’elle n’atteigne la rue dans laquelle la jeune femme s’était engouffrée, deux jeunes hommes lui coupèrent la route et se précipitèrent vers l’étalon noir. L’un d’eux noua une corde autour du cou de l’animal et l’autre entreprit de le monter malgré les ruades et les hennissements, puis aida son ami à grimper derrière et ils s’enfuirent tous les deux au galop.
La jeune elfe n’eut même pas le temps de tout à fait comprendre ce qui s’était passé. Mais, une fois la stupeur passée, elle courut après la propriétaire du pauvre animal, qu’elle trouva devant une boutique.

«Excusez-moi de vous déranger mais… J’ai comme l’impression qu’on est en train de vous voler votre cheval. »
Lun 10 Sep 2018 - 20:16
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Khayali Sahad
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Cavalière Aguerrie
Khayali Sahad
Un long frisson la parcourut des pieds à la tête. Khayali sut tout de suite ce qui était en train de lui arriver. Ni une ni deux, elle se précipita hors de la boutique, manquant de peu de percuter une jeune elfe. Elle eut tout juste le temps d'entendre ce que celle-ci lui disait quand elle déboula dans la rue, paniquée.

- Excusez-moi de vous déranger mais… J’ai comme l’impression qu’on est en train de vous voler votre cheval.

 Elle courut à l'endroit où elle avait quitté Oslo quelques minutes auparavant. Vide. Seul un bout de sa longe, qu'ils avaient probablement coupé, était encore accroché à l'anneau. De rage, elle abattit son poing contre le mur en maudissant tout haut ces inconnus qui lui avaient enlevé Oslo. Elle allait les retrouver et leur faire payer amèrement... Ils s'en était pris à la mauvaise personne... Khayali fit les cent pas en fulminant avant de s'arrêter net et de se prendre la tête entre les mains. "Réfléchis... Réfléchis..." Elle se trouvait dans la rue des Herbes, un quartier pourtant relativement sûr. C'était pour cette raison qu'elle l'avait laissé ici. Ils s'y étaient pris de jour et avaient sûrement dû attendre le moment propice pour agir, donc ils l'avaient suivis. Ils avaient dû la repérer quand elle marchait seule sur le marché, peut-être qu'ils prévoyaient de lui voler sa bourse ou pire... Mais quand ils avaient vu son cheval, qu'elle était rentrée dans la boutique, c'était trop tentant. Si seulement elle avait pu les voir... Oh mais... L'elfe de tout à l'heure... Elle avait sûrement tout vu !

 Khayali se retourna, les cheveux en bataille, vers la jeune elfe qui se tenait dans l'encadrement de la boutique d'Ozko.

- Eh toi. Est-ce que tu as vu leurs visages ?

 Elle n'avait pas l'air de venir d'ici, sa peau laiteuse trahissait ses origines étrangères. Mais tout de même, elle lui serait d'une grande aide si elle arrivait à les reconnaître. Khayali l'écouta attentivement lui décrire les faits.

- Je vois... C'est quoi ton nom ?

 La jeune femme reprit soudainement contenance et lui lança un regard grave.

- Mon nom est Khayali et ce cheval qu'ils m'ont volé c'est Oslo. Tu vas m'aider à le retrouver, toi seule pourra reconnaître leur visage. En échange de ton aide, je t'aiderai à trouver ce que tu cherches ici au marché d'Alkhala.

 Puis elle prit une grande inspiration et enchaîna.

- Je vais allée poser des questions aux gens des alentours, ils les reconnaîtront. Ici, tout finit par se savoir et quand on les aura retrouver... Tu sais te battre ?

 Khayali scruta les gens présents dans la rue, mais celle-ci était quasiment vide. Elle rentra dans la boutique d'Ozko pour lui poser des questions mais il n'avait rien vu et pas entendu parler d'un groupe spécifique de voleurs ces derniers temps. Elle alla poser des questions au vieil homme qui se trouvait dans la boutique mais il ne savait rien non plus alors elle sortit de la boutique et s'engagea dans la rue  en prenant la direction où les voleurs s'étaient enfuis. Ils avaient peut être fais tomber quelque chose dans leur précipitation... Mais elle ne voyait rien... Soudain, une petite main ridée lui attrapa un bout de sa tunique. C'était une vieille femme, assise en tailleur sur un coussin miteux. Khayali s'agenouilla près d'elle pour se mettre à sa hauteur. Sans dire un mot, elle lui fit comprendre par des signes qu'elle avait vu le cheval et qu'ils avaient tournés à droite.

- Grand mère, est-ce que tu les as reconnu ? Est-ce qu'ils portaient des vêtements particuliers ?

 Elle secoua la tête puis montra sa tête du doigt.

- Ils avaient des masques ? Non, des chapeaux ? Pointus ? Enroulés ? Des turbans ! Ils avaient des turbans ! Une couleur spécifique ? Bleu ? Des turbans bleus... Merci Grand Mère, prenez soin de vous.

 Elle se releva pour apprendre la nouvelle à Medlinya quand celle-ci lui apparut, un indice à la main.
Mer 12 Sep 2018 - 12:30
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Medlinya
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L'Alchimiste
Medlinya
La ramienne était totalement paniquée. Ce qui pouvait se comprendre au vu de la situation. Ne faisant pas attention à Medlinya, elle courut à l’endroit où se trouvait son cheval quelques minutes plus tôt. La jeune elfe, indécise, fini par suivre la jeune femme. Elle ne pouvait décidément pas la laisser dans cet état. Mais à peine eut-elle le temps de faire quelques pas que la pauvre fille revient vers elle au pas de charge.

- Eh toi. Est-ce que tu as vu leurs visages ?

Eh bien… C’était une excellente question. Un peu décontenancée, la petite alchimiste fit jouer sa mémoire afin de lui relater ce qu’elle avait vu.

- Euh… Eh bien pas vraiment, tout s’est passé très vite. Mais l’un était petit et trapu et l’autre était plus élancé. Ils portaient des tuniques beiges un peu amochées. Le plus petit, c’est celui qui a tranché la longe pendant que le plus grand se hissait sur le dos de ton cheval. Il semblait mieux monter que son complice. Et.. Je crois que c’est tout.

La jeune femme ferma les yeux quelques secondes pour essayer de se rappeler une dernière chose qu’elle aurait pu oublier.

- Oh si attend ! Il me semble avoir aperçu le visage du plus grand ! Il avait une sorte de cicatrice qui lui barre la joue gauche si je ne me trompe pas.

Medlinya était fière d’elle. La scène commençait à devenir de plus en plus précise dans sa tête et elle espérait que cela puisse aider la jeune femme en face d’elle. Elle semblait à la fois folle de rage et d’inquiétude. Sa longue chevelure noire en bataille lui retombait sur le visage, ce à quoi la jeune femme ne prêtait pas attention. Quoique de taille moyenne, elle restait tout de même plus grande que Medlinya. C’était une belle jeune femme au corps élancée et au regard franc.

- Je vois... C'est quoi ton nom ?

L’elfe carra les épaules et redressa la tête fièrement.

- Je m’appelle Medlinya, je suis une elfe alchimiste des montagnes des Marches d’Acier. Je suis venue ici pour le grand marché d’Alkhala afin d’y trouver des plantes pour mes recherches. Et toi ?

L’humaine sembla se reprendre également et la regarda dans les yeux pendant qu’elle répondit.

- Mon nom est Khayali et ce cheval qu'ils m'ont volé c'est Oslo. Tu vas m'aider à le retrouver, toi seule pourra reconnaître leur visage. En échange de ton aide, je t'aiderai à trouver ce que tu cherches ici au marché d'Alkhala. 

Medlinya hocha la tête en guise d’acceptation. C’était un arrangement équitable et la jeune elfe ne demandait rien de moins que d’aider cette pauvre fille à retrouver son cheval. Elle aurait aimé qu’on l’aide si elle perdait un jour Hane.

- Je vais allée poser des questions aux gens des alentours, ils les reconnaîtront. Ici, tout finit par se savoir et quand on les aura retrouvé... Tu sais te battre ? 

- Je sais me défendre, ne t’en fais pas pour ça. De mon coté je vais retourner à l’endroit où ton cheval était, je trouverais peut etre quelque chose qui pourrait nous aider.

Les deux jeunes femmes se séparèrent et Medlinya alla inspecter la longe tranchée. Elle avait été coupée net. Ces deux voleurs semblaient savoir ce qu’ils faisaient. Tout avait été très vite, rapide et efficace. Toute à ses réflexions, la jeune alchimiste inspecta le sol tout autour et finit par tomber sur un morceau de tissu. C’était un bout de la tunique qu’ils portaient ! Poussant son investigation, elle tomba également sur un poignard près de la mangeoire pour les chevaux. C’était sans doute cette arme que le voleur avait utiliser pour couper la longe. Il avait peut-être du la faire tomber au moment de monter derrière son complice.

Voyant Khayali arrivée, la jeune femme vint à sa rencontre avec ses trouvailles.

- J’ai retrouvé ça, un morceau de leur tunique dont je t’avais parlé et un poignard, qu’ils ont sans doute utilisé pour couper la corde de ton cheval. Je ne sais pas trop si ça nous avance, mais c’est déjà quelque chose. Et toi ? Quelqu’un a vu quelque chose qui pourrait nous aider ?
Jeu 13 Sep 2018 - 15:02
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Khayali Sahad
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Khayali Sahad
- J’ai retrouvé ça, un morceau de leur tunique dont je t’avais parlé et un poignard, qu’ils ont sans doute utilisé pour couper la corde de ton cheval. Je ne sais pas trop si ça nous avance, mais c’est déjà quelque chose. Et toi ? Quelqu’un a vu quelque chose qui pourrait nous aider ?

 Tout les indices en main, Khayali sut tout de suite ce qui lui restait à faire. Elle exposa rapidement son hypothèse sur le vol d'Oslo à Medlinya puis elle lui expliqua qu'elle savait où aller et qu'elle devait la suivre. Elle marcha d'un pas rapide en zigzaguant entre les passant et en jetant des petits coups d’œil derrière elle pour s'assurer que l'elfe la suivait. Elle était pressée que toute cette affaire se finisse et qu'elle retrouve Oslo le plus rapidement possible. Elle devait se débrouiller seule et ne pouvait en parler à personne. Le nombre de fois où sont père avait insisté pour lui assigner un garde du corps et qu'elle avait refusée... S'il apprenait qu'elle avait faillis se faire agresser et qu'on avait volé Oslo, il l'enfermerait pour toujours dans leur grande maison et adieu la liberté.

 Après quelques minutes de marche intensive, elles arrivèrent dans une petite ruelle, devant une étrange bâtisse aux volets fermés et protégés par des planches de bois. Au premier abord, elle semblait abandonnée et plutôt inquiétante, mais lorsque Khayali toqua à la porte, celle-ci s'entrouvrit pour laisser dépasser une petite tête qui disparut presque aussitôt.

- Quand on sera à l'intérieur surtout ne dis pas un mot. Laisse moi parler, j'en aurais pour quelques minutes.

 Khayali hésita à lui dire que sa précédente visite en ces lieux ne s'était pas vraiment déroulée de la plus agréable des manières mais finalement elle se dit qu'il valait mieux se taire. Depuis tout à l'heure elle était restée silencieuse, plongée comme elle était dans ses réflexions. Elle savait qu'elle retrouverait Oslo, elle avait un bon pressentiment.

- Oh et fais attention aux enfants. Ils en ont pas l'air comme ça mais c'est les pires. Garde toujours un oeil sur ta bourse, la prévint-elle, l'air sérieux. L'homme que l'on va rencontrer sait tout ce qu'il faut savoir sur la pègre locale, il nous sera utile.

 Alors qu'elles attendaient, Khayali en profita pour jeter un coup d'oeil discret à sa partenaire. Elle lui parut assez naïve, perdue dans cette ville qui lui était étrangère. La pâleur de sa peau était ce qui attirait le plus son attention et puis il y avait ses yeux noirs brillant d'intelligence. Elle supposa qu'elle devait être instruite et qu'elle devait en savoir un rayon sur les plantes, comme elle l'avait trouvé dans la Rue aux Herbes. Khayali se demanda soudainement si ça valait vraiment la peine de la mettre en danger ? De toute façon il ne pouvait rien leur arriver de bien grave...

 La grande porte en bois s'ouvrit alors complètement sur un grand homme au visage balafré qui leur fit signe de rentrer. Très chaleureux... Il referma la porte derrière elles en claquement lugubre et les accompagna jusqu'à son chef, Mawad, un petit homme rondouillard à la moustache peignée en deux jolies spirales. Ses vêtements étaient excessivement colorés et ses petits yeux malicieux les scrutaient de haut en bas. C'est là que les choses devenaient compliquées...

- Khayali, dit-il en détachant lentement chacune des syllabes de son prénom. La dernière fois qu'un Sahad est rentré dans ma boutique, c'était un soldat et armé jusqu'aux dents. C'est gentil d'avoir fait venir ton frère... Comment s'appelle-t-il déjà ? Rayid ? Farel ?

- Hayib, dit-elle d'une voix forte.

La jeune femme leva la tête et le toisa de son air fier et provocateur qui la caractérisait tant.

- Oui bon aucune importance. La question que je me suis posée c'était : mais comment est-ce qu'il aurait pu être au courant de l'emplacement de mon humble demeure pourtant rendue secrète... ? Tu n'aurais pas une petite idée peut être ?

 Il fit une longue pause dramatique puis porta un regard curieux vers Medlinya. Son visage changea du tout au tout et il descendit d'un petit bond de son trône de coussin pour venir lui baiser les mains. Khayali, qui était restée imperturbable jusqu'ici, croisa le regard de l'elfe et ne pu s'empêcher de lui lancer une rapide grimace de dégoût. La pauvre...

- Mawad, si nous sommes venus te voir c'est parce que nous voulions te demander si...

- Silence ! Je ne crois pas t'avoir donné la parole. Tu es ici dans ma maison, tu suis mes règles, lui dit-il en levant le menton tout en fronçant exagérément les sourcils. Jeune elfe, c'est un plaisir de vous rencontrer. Vos mains sont d'une extrême douceur... J'ai rarement vu une fleur aussi délicate que vous. Puis-je vous demander de quelle charmante contrée vous venez ?

 Khayali hocha la tête en direction de Medlinya. Mawad avait l'air de s'être détendu quand il lui parlait, c'était bon signe. C'était à l'elfe de jouer, elle avait les cartes en main. Elle devait juste lui poser les bonnes questions.
Mar 18 Sep 2018 - 0:46
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Medlinya
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L'Alchimiste
Medlinya
La jeune elfe écouta attentivement Khayali et la suivit sans discuter. Elle semblait avoir une idée derrière la tête et, comme elle était d’ici contrairement à Medlinya, il était plus sage qu’elle prenne la tête des opérations. Tout en suivant les traces de la ramienne, elle observa sa compagne plus en détails.
C’était une belle jeune femme à la posture fière et au regard provocateur. Ce n’était clairement pas le genre de personne qui passait pour une victime mais plutôt celle qui imposait le respect par sa simple présence. Elle avait d’un pas pressé, ne cédant la place à personne et obligeant les autres à s’écarter de son chemin. Medlinya se fit la réflexion que Khayali aurait fait une excellente guerrière, fière et redoutable sur son cheval noir.

L’elfe fut interrompu dans ses pensées quand sa nouvelle compagne s’arrêta devant un bâtiment en sale état. D’un regard septique, elle observa la ruelle sombre et les volets barricadés. Cet endroit ne lui disait rien qui vaille… La jeune femme commença à se méfier un peu, se demandant si cela avait été une bonne idée de foncer tête baissée dans cette histoire.

- Quand on sera à l'intérieur surtout ne dis pas un mot. Laisse moi parler, j'en aurais pour quelques minutes.

Il fallait l’avouer, cela n’aida pas à rassurer l’elfe. Mais le regard franc et plein d’inquiétude de la jeune humaine décida Medlinya à rester.

- Oh et fais attention aux enfants. Ils en ont pas l'air comme ça mais c'est les pires. Garde toujours un œil sur ta bourse. L'homme que l'on va rencontrer sait tout ce qu'il faut savoir sur la pègre locale, il nous sera utile.

Bon… Elle resterait mais ferait attention à ses affaires ! Pour lui montrer qu’elle avait compris le message, la jeune fille passa sa petite besace devant elle et la tint fermement.
La porte finit par s’ouvrir et laissa apparaître un grand homme qui n’avait rien de bien sympathique. La jeune elfe fit tout de même un signe de tête en direction de la porte, signalant qu’elle était prête et emboîta le pas à Khayali. Elle eut néanmoins un léger sursaut quand la lourde porte claqua derrière elle, lui donnant l’impression d’un piège qui se referme sur sa proie.

Il faisait sombre dans le bâtiment. On n’y voyait pas grand-chose et leur guide semblait assez pressé. Ils finirent donc par déboucher dans un grand salon de style local, tout en couleur. De grands coussins étaient installés un peu partout autour d’une petite table basse où trônait un service à thé qui, à l’odeur, semblait épicé ainsi que des gâteaux de miel.
Un homme de petite taille était avachi sur le lit de coussins et toisait Khayali d’un regard sombre.

- Khayali, dit-il. La dernière fois qu'un Sahad est rentré dans ma boutique, c'était un soldat et armé jusqu'aux dents. C'est gentil d'avoir fait venir ton frère... Comment s'appelle-t-il déjà ? Rayid ? Farel ?

- Hayib, lui répondit-elle.

-  Oui bon aucune importance. La question que je me suis posée c'était : mais comment est-ce qu'il aurait pu être au courant de l'emplacement de mon humble demeure pourtant rendue secrète... ? Tu n'aurais pas une petite idée peut être ?

La jeune femme redressa la tête et le toisa avec orgueil. Ils se connaissaient donc mais pas forcément dans le bon sens du terme il semblerait… Le regard de l’homme finit par se poser sur Medlinya, qui était restée en retrait derrière Khayali. Un sourire étira ses lèvres sous sa grande moustache et ses yeux étincelèrent d'une lueur qui ne plut pas à l’elfe. À son grand désarroi, l’homme sauta du haut de ses coussins pour venir lui baiser les mains. La jeune femme se raidit. Elle n’avait qu’une envie, retirer sa main. Mais elle s’abstint, de peur de mettre en péril le plan de Khayali. L’humaine lui adressa d’ailleurs une grimace de dégoût, compatissant avec elle.

- Mawad, si nous sommes venus te voir c'est parce que nous voulions te demander si...

- Silence ! Je ne crois pas t'avoir donné la parole. Tu es ici dans ma maison, tu suis mes règles.

Se tournant vers Medlinya, il ajouta.

- Jeune elfe, c'est un plaisir de vous rencontrer. Vos mains sont d'une extrême douceur... J'ai rarement vu une fleur aussi délicate que vous. Puis-je vous demander de quelle charmante contrée vous venez ?


Medlinya fronça les sourcils. Elle n’avait pas apprécié la manière dont ce Mawad s’était adressé à Khayali. Mais le signe de tête de cette dernière lui indiqua de laisser couler et qu’elle devait prendre les devants.
L’elfe adressa donc un sourire à Mawad et lui répondit d’un ton qu’elle voulait jovial.

- Vous me flattez mon cher. Je viens des montagnes des Marches d’Acier.

La jeune femme avait remarqué le regard plein de convoitise du petit homme, ce qui la mettait vraiment mal à l’aise. Alors, avant qu’il n’ait eu le temps de reprendre ses questions, elle enchaina.

- Je suis ici pour aider mon amie que vous connaissez déjà. Son cheval a été volé un peu plus tôt par deux brigands.

Sans lâcher sa main, Mawad se tourna vers Khayali.

- On t’a volé Oslo ?

La jeune femme hocha la tête, les lèvres pincées. Mawad semblait tout à coup bien plus intéressé par la raison de leur venue.

- Très bien, alors expliquez-moi ce qui s’est passé.

Il les invita à s’installer autour de la table et leur servit du thé pendant que le jeune elfe lui relatait les événements aussi précisément que possible, parfois interrompu par Khayali pour ajouter des détails. De son côté, Mawad tenta plusieurs fois de se rapprocher de la jeune elfe, qui réussit à s’en écarter de manière subtile à chaque fois. Pour finir, elle lui montra les quelques indices qu’elles avaient rassemblés et lui expliqua la théorie de Khayali qui les avait finalement conduit jusqu’ici.

- Vous semblez le mieux placé pour nous aider à découvrir qui sont les ravisseurs. Nous n’avons pas besoin de plus, on s’occupera du reste toutes seules.

Mawad resta pensif un moment, puis secoua la tête.


- Non, je ne peux consentir à laisser une elfe partir au-devant du danger sans protection. Je ferais mon possible afin de vous aider. En revanche… Cela nécessitera un certain payement de ta part, Khayali.

Cette dernière se raidit, appréhendant la suite. Medlinya non plus n’était pas rassurée, mais elle ne savait pas comment tourner les choses à leur avantage.

- En échange de ma coopération et de ma protection… Je veux ton cheval.

La jeune femme bondit sur ses pieds avant que quiconque ait eu le temps de réagir et se dressa de toute sa hauteur face à l’escroc.

- Jamais de la vie ! Plutôt mourir ! Je ne vais pas tout risquer à le sauver pour finalement te le céder ! Tu peux la garder ta coopération et ta protection, je me débrouillerais toute seule !

Khayali tourna les talons et s’apprêta à sortir de la pièce quand les lèvres de Medlinya s’ouvrir.

- Je vous propose un dîner en tête à tête où vous pourrez poser toutes vos questions en échange.

L’elfe se mordit immédiatement la langue, se rendant compte de sa bêtise. Elle savait qu’elle n’aura jamais dû proposer un tel marché, mais elle était également consciente que, sans Mawad, elles retournaient à la case départ. Or, l’horloge tournait et voyait s’éloigner l’espoir de revoir l’étalon de Khayali. Elle tourna donc son regard déterminé vers Mawad, qui la regardait d’un air surpris. Il ne s’était pas attendu à cela, et à vrai dire, personne d’autre non plus, Medlinya la première.

- Vous seriez prête à m’accorder une soirée entière pour aider votre amie ?

- Un dîner uniquement, pas plus, pas moins. À condition qu’on retrouve Oslo sain et sauf et que vous ne vous retourniez pas contre nous à la première occasion.

La jeune elfe n’était pas dupe. Elle savait bien qu’il fallait faire attention au terme d’un contrat que l’on passait avec ce genre d’escroc. La proposition était certes alléchante pour l’homme moustachu mais cela ne l’empêcherait pas de les abandonner dès la première occasion.
Mawad s’éclaircit la gorge, jeta un œil à Khayali puis redirigea son attention sur Medlinya.

- Très bien, j’accepte. Je vous donnerais toutes les informations que je connais et je vous aiderai à récupérer le cheval de Khayali.

- Contre un dîner, insista l’alchimiste.

-Un dîner. Quand il la vit acquiescer, il enchaîna. Tout d’abord, c’est tout sauf une attaque préparée par une bande organisée, la théorie de Khayali est bonne, dit-il en lui adressant un signe de tête afin qu’elle revienne s’asseoir. J’ai entendu parler de deux nouveaux voyous qui tentaient de faire leur place sur le territoire des voleurs du marché récemment. Et voyait les indices que vous avez trouvés, cela ne peut être qu’eux. De vrais voleurs n’auraient pas laissé autant de traces derrière eux. Khader !

L’homme qui leur avait ouvert un peu plus tôt apparu et inclina la tête vers son patron.

- J’ai besoin que tu envois chercher deux hommes et que vous vous prépariez. On va rendre une petite visite aux deux nouveaux voyous du coin. Ils ont quelque chose qui appartient à ces deux demoiselles.

Medlinya se tourna vers Khayali, un sourire triomphant aux lèvres. Elle avait réussi. Il ne manquait plus qu'à passer à l'action.
Sam 22 Sep 2018 - 22:50
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Khayali Sahad
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Khayali Sahad
L'elfe se tourna alors vers Khayali, l'air triomphant et tout sourire. Mais la jeune femme resta de marbre, trop préoccupée qu'elle était à réfléchir à la situation. Elle commençait à s'en vouloir de l'avoir amener ici. Medlinya risquait gros en concluant un pacte avec un type comme Mawad, aussi vicieux qu'un serpent et malicieux qu'un renard des sables. Cet homme était la roublardise incarnée. Jamais un simple dîner avec l'elfe ne lui suffirait, s'il avait choisi de les aider c'était parce qu'il avait de la suite dans les idées et ça... ça ne présageait rien de bon. Pour l'instant elles allaient lui faire croire qu'elles tombaient dans son piège, c'était la meilleure chose à faire. Mieux valait rester discrète pour le moment. Comme disait un vieux proverbe ramien "Celui qui sait ne parle pas, celui qui parle ne sait pas."

  Le Balafré leur fit signe de lui emboîter le pas. En sortant de la pièce, elle ne put s'empêcher de frissonner en sentant le regard mauvais de Mawad planté dans son dos. Elle était loin d'en avoir fini avec lui... Ils arrivèrent ensuite dans une pièce sombre, seulement éclairée par quelques bougies. Khader leur désigna deux foulards de couleurs qu'il voulut bander autour de la tête de Khayali. Celle-ci eut un mouvement de recul, méfiante. Cette situation devenait de plus en plus louche mais s'ils avaient réellement des choses à leur cacher, elle préférait tout de même ne pas savoir de quoi il s'agissait. Il ne manquait plus qu'elles s'attirent les foudres de Mawad et de sa bande... La jeune femme reprit contenance et fit un pas en avant, la tête haute, pour lui montrer qu'elle ne se laissait pas totalement faire. Le Balafré sembla retenir un sourire amusé, avant de lui enrouler sans ménagement le foulard autour de la tête, l'empêchant désormais de voir ce qu'il se passait autour d'elle. Il fit ensuite de même pour Medlinya puis les guida dans une série de couloirs en les tenant par le bras.

  Marcher les yeux bandés était une expérience très déplaisante. Déjà, Khayali ne supportait pas l'idée de ne pas savoir où elle se trouvait et où elle allait. Le fait d'être dans l'incapacité de se situer et d'anticiper la suite des événements l'agaçait au plus haut point. Au début, elle avait essayé de mémoriser leur trajet mais elle abandonna bien vite cette idée. Elle arrivait néanmoins à garder son mal en patience et après de longues minutes de marche hasardeuse, leurs foulards leurs furent soudainement retirés. Devant elles étaient assis quatre hommes vêtus de noir, seuls leurs yeux noirs dépassaient de leurs vêtements. Ce n'était pas l'accueil le plus chaleureux qu'elle ait connue, mais au moins ils avaient l'air compétents. Cela la rassura quelque peu de voir que ce serait ces hommes qui les aiderait à retrouver Oslo.

  Khader leur expliqua brièvement de sa voix rauque en quoi leur mission consistait. Les quatre hommes en noir se regardèrent, l'air légèrement perplexe. Retrouver un cheval, ce ne devait pas être le genre de mission qui leur était confiée habituellement. Mais bizarrement, elles n'avaient pas vraiment envie de savoir en quoi ces missions consistaient... Khayali observa du coin de l’œil l'homme de main de Mawad. Sa grande taille et ses épaules larges le rendait disproportionné par rapport aux autres individus présents dans la pièce. A moins que ce soit la pièce qui fut trop petite pour lui... Il a avait les cheveux coupés très courts et le teint hâlé des habitants de Ram. Toutefois, ses oreilles pointues ne trompaient personne, c'était très probablement un demi elfe. Connaissant en quoi consistait les petits trafics douteux de Mawad, le Balafré était sûrement un de ses esclaves.

  Les quatre hommes en noir se levèrent tour à tour avant de sortir de la pièce sans un seul bruissement de tissus. Khader ouvrit une autre porte et leur fit signe de le suivre sans poser de questions. La porte donnait sur une rue déserte. Il n'y avait pas un chat, tout les volets étaient fermés et il s'en dégageait une aura plutôt lugubre. Ça ne lui disait rien de bon...

- Vous nous emmenez où exactement ? lui demanda-t-elle, déterminée à savoir enfin ce qu'il se tramait.

  Khader resta silencieux, lui lançant à peine un regard avant de descendre la rue comme si de rien était. Très bien... Khayali soupira, exaspérée. Elle croisa le regard de Medlinya et mima le geste de se pendre en levant les yeux au ciel de manière complice. Depuis que la jeune elfe avait pris des risques inconsidérés pour elle et Oslo, Khayali ne pouvait s'empêcher de se sentir redevable. Après tout, elle avait choisis de suivre une parfaite inconnue dans une ville qu'elle ne connaissait pas, d'un pays lointain pour retrouver un cheval... Et pour couronner le tout elle avait proposé un dîner à un trafiquant d'esclave plus que douteux pour l'aider elle, Khayali Sahad, une inconnue. C'était inimaginable... Son courage imposait le respect. Alors qu'elles suivaient Khader, elle voulut la remercier, lui dire quelque chose mais exprimer ses sentiments c'était pas vraiment son point fort. A la place de mots, elle se permit de lui lancer un petit sourire rassurant. Finalement, ils s'arrêtèrent dans une ruelle étroite, un cul de sac en fait. Il s'agissait sûrement du point de rendez vous. Il ne leur restait plus que d'attendre que les hommes en noir ne reviennent. 

- Viens, on va s'asseoir ici en attendant.

  Elle lui indiqua un endroit à l'écart du Balafré, pour éviter que ses oreilles ne traînent dans leur discussion.

- J'avais une question... Qu'est-ce qu'une habitante des Marches d'Acier fait aussi loin de chez elle ?
Sam 29 Sep 2018 - 23:45
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Medlinya
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L'Alchimiste
Medlinya
Medlinya ne savait pas dans quoi trempait Mawad et elle nous voulait clairement pas le savoir. Toute la mise en scène des foulards et des hommes en noir l’avait convaincu que cet homme était loin de posséder un commerce honnête, qui confirmait sa première impression. Elle se méfiait de lui ainsi que de son homme de main, Khader. Toute seule, elle n’aurait jamais cherché leur aide mais elle avait toutefois confiance dans le jugement de Khayali. Chose étrange vous me direz, étant donné qu’elles ne se connaissait que depuis moins d’une journée. Mais la jeune elfe avait un bon instinct en ce qui concernait la nature humaine et elle sentait la bonté qui se dégageait de la ramienne. Sous son air fière et dure à cuir, Medlinya avait également aperçu de la gentillesse dans le regard et les sourires que lui offrait Khayali. Mais surtout, son inquiétude pour son cheval n’était pas feinte. Et si Medlinya était sur d’une chose, c’est qu’un humain qui aime à ce point un animal, ne peut en aucun cas avoir un mauvais fond. Alors la jeune femme n’avait pas hésité quand il avait fallu prendre des risques pour elle. Elle savait au fond d’elle-même que cela valait le coup et que c’était la bonne chose à faire.

Les deux jeunes femmes, escortées par Khader qui ne les lâchait pas d’une semelle, finirent par se retrouver dans une petite ruelle sombre qui n’augurait rien de bon. Encore. Depuis qu’elle avait mis les pieds à Ram, Medlinya sentait qu’elle allait d’une source d’ennuis à une autre. Elle se devait d’être vigilante et de ne baisser sa garde à aucun moment. C’est pourquoi, quand Khayali l’entraîna à l’écart pour patienter, sans doute en attendant le retour des hommes en noir avec Oslo, elle fit en sorte de garder Khader dans son champ de vision et d’éviter qu’elles se retrouvent toutes les deux bloquées par le cul-de-sac qui empêchait toute fuite possible.

- J'avais une question... Qu'est-ce qu'une habitante des Marches d'Acier fait aussi loin de chez elle ?

Medlinya se tourna vers sa compagne, un peu étonnée par cette soudaine question. Elle ne s’attendait pas à avoir une conversation de ce genre dans un moment pareille mais il était vrai que la question était légitime.

- Eh bien… Comme je te l’ai dit un peu plus tôt, je suis ici pour le marché d’Akhala. On m’a beaucoup parlé de vos plantes et de leurs effets curatifs, qui semblent dépasser ceux de ma terre natale, ou du moins avoir des effets différents de ceux que je connais déjà. Pour une alchimiste comme moi, c’est une occasion en or d’approfondir mes connaissances et un vrai défi de voir ce que pourrait donner le mélange de ces deux médecines.

La ramienne hocha la tête, semblant tout à fait comprendre de quoi parlait Medlinya, même si cette dernière trouvait qu’elle avait du mal à s’exprimer. La discussion n’avait jamais été son fort, et encore moins quand il s’agissait de parler d’elle-même.

- Mais dans ce cas, pourquoi avoir fait tout ce chemin ? Ses plantes ne sont pas vendues dans ton pays par nos commerçants ?

Medlinya sourit à cette question. Évidemment c’était la question qu’elle s’était posé quand elle s’était retrouvé en plein désert, à crapahuter et à se maudire d’avoir une idée aussi folle.

- Les plantes sont vendues chez moi c’est vrai. Mais j’avais dans l’idée que les résultats ne seraient pas les mêmes avec des plantes qui ont fait un long trajet jusqu’aux Marches d’Acier et celles qui sont fraîchement cueillis puis vendues dans ce marché. Et il faut avouer que j’avais aussi de tenter de partir à l’aventure. Bon, il est vrai que finalement, je ne suis pas aussi douée que ce que je pensais, ajouta-t-elle dans un rire qui attira l’attention de l’homme de main de Mawad, leur lançant un regard noir et méfiant.

- Et toi, qui es-tu ? Mise à part une cavalière attachée à son cheval et une sacrée aventurière !
Dim 30 Sep 2018 - 22:13
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Khayali Sahad
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Khayali Sahad
Khayali l'écoutait, un petit sourire aux lèvres. En vérité, elle n'avait pas eu beaucoup d'occasion de rencontrer de nouvelles personnes ces dernières années, encore moins des étrangers. Parler n'était pas son fort, elle préférait écouter. Alors quand Medlinya lui parla de ses plantes et des qualités curatives de celles-ci, elle hocha la tête, attentive à ses paroles bien qu'elle ne comprit pas en quoi son métier d'alchimiste consistait exactement. Lorsque l'elfe lui demanda qui elle était, elle marqua une petite hésitation, ne sachant pas ce qu'elle pouvait bien lui dire.

- Je sais pas vraiment comment me présenter..., commença-t-elle en enroulant ses bras autour de ses jambes avant de poser sa tête sur ses genoux. J'habite à Alkhala depuis que je suis toute petite et... hum... mon père est marchand, il vend un peu de tout. Je suis sûre que tu trouveras ce que tu es venue chercher dans sa boutique.

  Un petit silence s'installa alors qu'elle cherchait ses mots. Elle ne savait pas trop quoi lui dire d'autre pourtant étrangement elle avait envie de discuter, elle avait envie de faire sa connaissance. Medlinya semblait en connaître un rayon sur les plantes, les livres et la médecine. C'était une personne savante et instruite et, bien qu'elle ne se l'avouerait jamais, cela avait le don de fasciner la jeune femme. Lire, écrire, c'était des choses qui lui paraissaient bien lointaines. Elle était née à Ram et ici la lecture et l'écriture étaient proscris pour les femmes. C'était quelque chose d'interdit qui revêtait pour elle une certaine forme de magie qui l'intriguait mais l'effrayait à la fois. Lire et écrire, c'était avoir un certain pouvoir, c'était avoir accès au savoir.

- Ça doit être étrange d'être aussi loin de chez soi, surtout ici à Alkhala tout doit être différent pour toi, lui dit-elle de sa voix calme.

  Khayali écouta sa réponse avec attention tout en jetant de temps à autre des petits coups d’œil vers la rue toujours plongée dans un étrange silence. A croire que personne n'habitait ces lieux... Pourtant elle était sûre d'y avoir déjà mis les pieds auparavant... 

- Tu sais, tu ne devrais pas trop t'en faire pour Mawad. Je vais trouver un moyen pour empêcher ce dîner et...

  Soudain, des bruits de sabots se firent entendre, se rapprochant peu à peu de leur position. Khayali bondit sur ses pieds, elle savait que c'était lui ! Elle savait que c'était Oslo ! Enfin, après tout ce temps il lui revenait... Elle sortit de la ruelle lorsqu'au même moment un grand étalon noir surgit au galop avant de s'arrêter devant elle en ruant et en soufflant bruyamment. L'un des hommes en noir fut forcé de descendre en vitesse avant de se voir éjecté de la selle. Leur retrouvaille fut un véritable soulagement, elle en eut des papillons dans le ventre. Elle lui donnerait pleins de friandises pour se faire pardonner. Elle allait lui donner pleins de friandises pour se faire pardonner. Elle allait lui donner pleins de friandises pour se faire pardonner. Elle avait tellement attendu ce moment. Khayali lui enserra l'encolure, enfouissant sa tête dans sa crinière emmêlée. C'était bon de le retrouver, elle se sentait à nouveau elle-même.

- Hm, il va falloir te brosser en rentrant... T'étais passé où mon grand ? Tu m'as manquée, lui chuchota-t-elle en lui grattouillant le menton.

  A mesure qu'elle lui chuchotait des mots doux en le caressant, Oslo sembla se calmer et se détendre au contact de sa cavalière. Khayali se retourna ensuite vers l'homme en noir pour le remercier mais celui-ci s'était évaporé. Il ne restait plus que Medlinya, Khader, Oslo et elle. Elle fit un signe de tête à l'intention du Balafré, lui signifiant que leurs chemins se séparaient ici. Celui-ci tendit un bout de papier à Medlinya avant de remonter la rue et de tourner à l'angle d'une ruelle, disparaissant mystérieusement. Alors qu'elle inspectait Oslo pour s'assurer que ses ravisseurs ne lui avaient pas fait de mal, elle lui demanda, curieuse :

- C'est à propos du dîner avec Mawad ? Si c'est le cas jette-la et grimpe. Je vais t'aider à monter, lui dit-elle en s'accroupissant et en tendant les mains en avant pour lui servir de marche pied. Regarde tu mets ton pied sur mes mains je vais te hisser... Voilà, parfait. Accroche toi aux rênes maintenant.

  La jeune femme resta à pied, guidant sa monture. Si elle se souvenait bien, elles devaient prendre à gauche, prendre le pont et dans une vingtaine de minutes elles devraient arriver chez elle. Khayali avait reprit sa contenance et elle affichait de nouveau son petit air fier et impassible alors qu'elle traversaient la ville. L'activité ambiante était revenue progressivement. Elle entendait les cris des enfants qui s'amusaient, les rires des femmes qui revenaient du marché les bras chargés de victuailles et puis elle pouvait de nouveau humer cet odeur chargé d'épices qu'elle appréciait tant... C'était comme si rien de tout cela ne s'était produit, comme un conte de fée. Pourtant c'était encore loin d'être fini, elle devait maintenant tenir la promesse qu'elle avait faite à Medlinya.
Mar 2 Oct 2018 - 1:23
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Medlinya
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Medlinya
Medlinya trouvait en Khayali ce qui lui plaisait tant dans le fait de voyager et de découvrir le monde. Par pur hasard, elle était tombée sur une jeune femme vivant dans ce pays si lointain du sien, tellement différente d’elle et de ce qu’elle connaissait. Une occasion d’en apprendre un peu plus sur le monde dans lequel elle évoluait.
Elle fut donc étonnée quand Khayali éluda pratiquement sa question. La Ramienne était sans doute trop réservée pour s’ouvrir à une inconnue. La voyageuse oubliait qu’elle ne la connaissait que depuis moins d’une journée et qu’elle était une totale étrangère pour Khayali.

Un silence se fit, sans que Medlinya sache que dire pour le briser. Elle ne voulait pas se montrer trop indiscrète en posant plus de questions à Khayali. Ce fut finalement cette dernière qui mit fin à ce silence.

- Ça doit être étrange d'être aussi loin de chez soi, surtout ici à Alkhala tout doit être différent pour toi, lui dit-elle de sa voix calme. La jeune elfe sourit à cette remarque, qui faisait écho à ses pensées.

- C’est vrai que tout est différent ici. Le climat, les gens, les odeurs, l’ambiance… J’ai l’impression d’être dans un tout nouveau monde. Elle s’appuya sur ses bras et bascula la tête vers le ciel, observant le soleil qui continuait tranquillement sa course à travers les nuages. Mais d’un autre côté, je suis vraiment contente d’avoir entrepris ce voyage. Ça me plaît de découvrir de nouvelles, et de nouvelles personnes, dit-elle en souriant à Khayali.

De nouveau, un silence s’installa tandis que l’alchimiste reportait son regard vers le ciel. Elle avait beau être à l’autre bout du monde, il restait tel qu’elle le voyait depuis ses forêts.

- Tu sais, tu ne devrais pas trop t'en faire pour Mawad. Je vais trouver un moyen pour empêcher ce dîner et...

Avant qu’elle ne puisse terminer sa phrase, le son de sabots se fit entendre. Medlinya suivit la Ramienne qui se précipitait déjà à la rencontre de son magnifique étalon, qu’elle retrouvait enfin. Elle observa ses belles retrouvailles, qui lui firent penser à Hane, qui était resté à la maison. Il lui manquait terriblement, surtout en voyant le lien entre la Ramienne et son cheval. Elle avait envie de le retrouver, de chasser, explorer et tout simplement être avec lui de nouveau. La jeune elfe fut sorti de ses pensées par Khader qui lui tendit un morceau de papier avant de s’éclipser. Elle le déplia et y retrouva noter une date, une heure et un lieu. Le rendez-vous avec Mawad.

- C'est à propos du dîner avec Mawad ? Si c'est le cas jette-la et grimpe.

La jeune elfe remit tout de même le morceau de papier dans sa bourse, tout en s’approchant de Khayali et d’Oslo. Sait-on jamais.
Elle monta donc sur le dos de l’étalon à l’aide de Khayali et se laissa entraîner par ses deux comparses à travers les rues. Ce fut l’occasion pour la jeune femme de découvrir la ville qui regorgeait de trésors pour elle. Elle observa les villageois qui passaient près d’eux, les bras chargés de marchandises en tous genres, s’interpellant les uns les autres. La ville grouillait de vie et de couleurs chaleureuses, qui contrastaient beaucoup avec la forêt silencieuse et verdoyante de Medlinya.

Tandis qu’elles avançaient doucement, l’elfe sur le dos d’Oslo et Khayali marchant à ses côtés, cette dernière lui donna des indications sur les différentes boutiques et endroits intéressants qui se trouvaient sur leur chemin. Vendeurs de tapis, d’épices, cordonniers, forgerons… Tous ces étales ajoutaient une tache de couleur et de vie à ce grand marché. Medlinya comprenait pourquoi ce marché était aussi réputé. Elle était tellement émerveillée qu’elle en avait des étincelles dans les yeux. Elle était sincèrement heureuse d’être tombée sur Khayali, qui lui avait ouvert les portes de sa ville enchantée.
Dim 14 Oct 2018 - 18:02
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Khayali Sahad
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Khayali Sahad
La ville d'Alkhala était réputée pour son architecture unique. Ce qui n'était qu'autrefois qu'une petite ville tranquille s'était totalement métamorphosée après l'arrivée massive de réfugiés lors de l'attaque des elfes noirs. La ville s'était considérablement agrandie, une mixité sociale et ethnique s'était formée, influençant grandement l'architecture locale. De nos jours, le style à l'alkhalésienne faisait un tabac à Ram. Alkhala, c'était d'immenses bâtiments aux pierres blanches, des terrasses en mosaïques colorées représentant des personnages illustres ou des mythes ramiens, des grandes portes arquées, de hautes colonnes en marbre et des sculptures aux bustes humains qui semblent observer les passants du haut des toits. Ce qui faisait aussi la renommée de la ville c'était ses gigantesques palais richement décorés aux grandes coupoles de vitraux colorés que l'on pouvait apercevoir à des kilomètres. Ici, il existait même une sorte d'esprit de compétition entre voisins. C'est à qui décorera le plus richement sa demeure car plus une maison est décorée et colorée, plus ses habitants sont respectés et bien vus par la société. Le besoin de reconnaissance et la superficialité étaient choses communes ici.

  Bien qu'elle ne sût pas exactement pourquoi, Khayali ne pouvait s'empêcher d'éprouver une sorte de respect mêlé d'admiration pour cette inconnue qu'était Medlinya Peut-être était-ce dû au fait qu'elle fut instruite et cultivée ou bien était-ce pour le courage dont l'elfe faisait preuve d'oser voyager à l'autre bout du monde pour sa passion ? C'était là deux qualités qu'elle appréciait tout particulièrement. Etant donné que les elfes pouvaient vivre des centaines d'années, elle trouvait qu'une aura de sagesse se dégageait de leur personne. Ils avaient vu, entendu et vécu tellement plus de choses que tous les autres êtres vivants. Elle avait envie d'en savoir plus sur l'endroit d'où elle venait et le long périple qu'elle avait dû faire afin d'arriver à Alkhala.

- C'est comment là où tu vis ? Je dois avouer que je ne connais pas très bien cette partie du monde...

  En fait, elle ne connaissait pas grand chose en matière de géographie. Etant née fille, elle n'avait reçu aucune forme d'enseignement quelle qu'elle soit. Tout ce qu'elle savait actuellement, elle l'avait appris oralement par des clients de son père, des amis de ses frères, des marchands ou bien au théâtre. Khayali aimait apprendre et écouter et elle n'arrivait pas à se cantonner à l'idée que la culture et le savoir n'étaient pas faits pour les femmes. Ici, la croyance voulait qu'elles n'en aient pas besoin pour se marier et enfanter. Il était donc inutile de leur apprendre à lire et à écrire. Elle avait beau avoir entendu ces phrases des milliers de fois elle n'arrivait toujours pas à se plier à ces règles. Elle se souvient qu'un jour elle était allée demander à son frère Nasser si, en tant que scribe, il pouvait lui apprendre à lire et à écrire. D'abord surpris, il avait haussé les sourcils, prit de court et puis son visage s'était tordu de mépris. Elle se souviendrait toujours de ses mots "Ce n'est pas la place d'une femme d'être instruite. Le savoir est masculin et la littérature est un art fait par et pour les hommes. Met toi bien ça dans le crâne." 

  Elles arrivèrent bientôt dans la rue des Herbes, l'endroit où, par de malheureuses circonstances, elles s'étaient rencontrées quelques heures plus tôt. Khayali se tourna vers l'elfe, un petit sourire complice aux lèvres.

- Je reviens, j'en ai pour une minute. Surveille Oslo pour moi. Ce serait regrettable que des voleurs profitent de mon absences pour voler mon cheval, lui dit-elle en souriant.

  Elle rentra dans la boutique du gros Ozko et d'un pas rapide se dirigea vers lui.

- Khayali, ma belle ! Je suppose que tu as retrouvé Oslo, grâce aux dieux c'est une bonne nouvelle. Je suis curieux de savoir dans quel pétrin tu t'es encore fourrée...

- Ce pétrin à un nom : Mawad...

A la simple évocation de son nom, la jeune femme fronça les sourcils.

- Les événements ont voulu qu'un dîner en tête à tête avec Mawad soit promis... Non, pas avec moi je n'aurais jamais été aussi insensée pour promettre une chose pareille. Non, cela concerne la jeune elfe là dehors. C'est elle qui lui a promis cela et sans elle je dois avouer que je ne sais pas si j'aurais été capable de le retrouver... Ozko, j'ai envie de lui rendre la pareille mais je ne sais pas comment m'y prendre. Tu n'aurais pas une idée ?

- Tu sais qu'il est de votre devoir de respecter toute promesse quelle qu'elle soit, commença-t-il sur un ton réprobateur qui se changea peu à peu en un regard malicieux. Mais si vous vous rendiez à ce rendez-vous et qu'il arrivait que malencontreusement des chasseuses de démons fassent leur apparition pour arrêter le pauvre Mawad, on peut dire que vous aurez respecté votre promesse... Une petite souris m'a dit qu'il s'était récemment lancé dans des affaires quelque peu illégales et... démoniaques...

- Ozko t'es un géni ! Merci mille fois !

  La jeune femme le salua, un grand sourire aux lèvres et sortit du magasin d'un pas joyeux. Elle le tenait ! Elle rejoignit Medlinya et lui détailla son plan en lui expliquant bien au préalable qui étaient les chasseuses de démons ramiennes. Elles discutèrent tout le long du chemin jusqu'à arriver devant une grande bâtisse aux pierres blanches, l'arrière boutique de son père. Les murs étaient richement sculptés, des mosaïques de terre cuite de toutes les couleurs étaient accrochées sur leurs façades. Khayali toqua à une grande porte en bois qui s'ouvrit presque immédiatement. Celle-ci débouchait sur une cour arrière où se trouvaient les écuries. L'intérieur était encore plus magnifique. La végétation ambiante ainsi que la fontaine au milieu de la cour conférait à l'endroit un certain charme tropical. Des gardes privés patrouillaient tout autour de la cour, des employés portaient de grandes jarres et des caisses en bois et quelques chats se prélassaient à l'ombre. C'était une sorte de petit paradis terrestre. Tout cela formait un ensemble coloré et magique qui impressionnait toujours les invités lors leur première visite en ces lieux. Mais pour Khayali, ce n'était rien à côté du palais familial que les Sahad possédaient en périphérie de la ville. 

  Elle amena Oslo vers les écuries où elle aida Medlinya à descendre de l'étalon puis elle entrepris de le desceller. Se faisant, elle continua de discuter avec Medlinya et décida de lui en dire un peu plus sur elle.

- Bon, tu t'en doutes peut-être mais nous sommes dans la cour arrière de la boutique de mon père. C'est joli, pas vrai ? Et attend de voir l'intérieur de sa boutique. Tu comprendras pourquoi ma famille est si respectée à Alkhala, lui dit-elle, une pointe de fierté non dissimulée dans la voix. C'est bon j'ai fini, allez suis-moi.

  Elles sortirent des écuries et gravirent quelques marches en terre cuite avant de pousser les larges portes en bois peint et de déboucher sur la boutique de Riyad Sahad. Celui-ci n'était pas l'un des plus riches marchands de la ville pour rien...
Lun 29 Oct 2018 - 14:55
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Medlinya
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Medlinya
Guidée par sa nouvelle amie, Medlinya se laissa totalement charmer par la magie de la ville d’Akhala. Que ce soit l’architecture, la lumière du soleil écrasant, le sourire des gens qui s’interpellent, le son de leurs rires et de leurs discussions, les odeurs épicés provenant des étals, la jeune elfe était sous le charme. Oublié les mésaventures de son voyage, elle était heureuse d’être là, dans ce nouveau pays tellement différent du sien.

- C'est comment là où tu vis ? Je dois avouer que je ne connais pas très bien cette partie du monde...

Le visage de Medlinya s’éclaira à la mention de sa terre natale, et s’élança dans une description détaillée de ses forêts qu’elle appelait maison, ses parties de chasse avec Hane, les différentes plantes et herbes qui faisaient la richesse des Marches d’acier ainsi que les traditions et coutumes des habitants. Quand elle fermait les yeux, elle pouvait encore voir ces grands arbres foisonnants, sentir l’air frais sur son visage, la fourrure d'Hane effleurant ses jambes et le bout de ses doigts… C’est quelque chose qui ne la quittait jamais.
Tout au long de son exposé, les deux jeunes femmes continuaient à vagabonder dans les rues de la ville ramienne, jusqu’à arriver à un endroit que Medlinya reconnu comme celui où elle rencontra Khayali pour la première fois.

- Je reviens, j'en ai pour une minute. Surveille Oslo pour moi. Ce serait regrettable que des voleurs profitent de mon absences pour voler mon cheval, lui dit-elle en souriant.

L’alchimiste rit et hocha la tête tandis que la cavalière s’en alla vers la rue des Herbes. Pendant ce temps, l’elfe descendit pour soulager un peu le cheval et se mit à le cajoler tendrement. Elle l’aimait beaucoup ce brave Oslo, si attaché à sa maîtresse. Et elle comprenait pourquoi il l’était. Plus Medlinya passait de temps avec elle, et plus elle  trouvait que Khayali était une très belle personne. C’était une jeune femme fière et digne, qui semblait être respectée dans sa ville au vu des signes de tête et des sourires qu’elle recevait quand elle marchait dans la rue. Cette dernière finit d’ailleurs par la rejoindre avec un grand sourire aux lèvres.

- Je sais comment échapper à Mawad !

Surprise, Medlinya remonta en selle tout en écoutant le plan qui se dessinait peu à peu dans l’esprit de la ramienne. L’idée semblait un peu risquée et la jeune femme fut touchée de voir que Khayali était prête à tout pour l’aider à se débarrasser de ce qui avait tout l’air d’être un criminel. Elle espérait néanmoins qu’elles arriveraient à s’en sortir indemnes et que cette histoire serait vite derrière elles. Elle écouta donc avec attention les explications de Khayali et posa le maximum de questions afin d’être sûre de ne rien manquer d’important.

Cela leur prit tout le chemin jusqu’à arriver devant un grand bâtiment en pierre blanche. Medlinya fut de nouveau émerveillée par l’architecture richement décorée et colorée qui semblait être typique d'Alkhala. Khayali toqua et entra à l’intérieur où Medlinya fut impressionnée par la beauté encore plus grande que celle extérieure. Tout en regardant tout autour d’elle, elle suivit Khayali jusqu’aux écuries afin d’y déposer Oslo.
Toujours en pleine discussion, Medlinya entreprit d’aider la cavalière à panser son cheval tout en vérifiant qu’il n’avait aucune blessure due à sa mésaventure.

- Bon, tu t'en doutes peut-être mais nous sommes dans la cour arrière de la boutique de mon père. C'est joli, pas vrai ? Et attend de voir l'intérieur de sa boutique. Tu comprendras pourquoi ma famille est si respectée à Alkhala, lui dit-elle, une pointe de fierté non dissimulée dans la voix.


- C’est vrai que c’est vraiment très beau ici, vous avez beaucoup de goût ta famille et toi ! Et je dirais même tous les habitants d’ici, vos maisons et vos rues ont un charme fou. Je suis curieuse de voir ce que recèle la boutique de ton père.

Cela ne tarda d’ailleurs pas à arriver, car Khayali la mena directement dans la fameuse boutique. Ce que vit Medlinya lui coupa le souffle. La boutique regorgeait de trésors. Des objets étaient disposés un peu partout, sans organisation apparente, des tissus étaient suspendus au plafond que Medlinya touchait du bout des doigts, des parfums d’épices et d’encens embaumaient l’endroit et lui accordaient une ambiance presque mystique. L’elfe, enchantée, se mouvait à travers les étals le regard avide et étincelant de curiosité. Elle adorait cet endroit. Elle s’arrêta devant des objets qu’elle n’avait jamais vus, les prenait en main et tentait de comprendre à quoi ils pouvaient bien servir. Khayali, la suivant discrètement, lui expliquait parfois et lui racontait quelques anecdotes. La jeune elfe tomba également sous le charme d’une belle étoffe bleu nuit, léger et doux au toucher. Il était finement brodé de motifs fleural en argent, sublime. Puis le regard de la jeune femme tomba sur la plante qui se trouvait derrière et un grand sourire éclaira son visage.

- C’est la plante que je cherchais ! s’exclama-t-elle en s’avançant vers la plante. C’est une rose du désert, toxique si on la consomme mais capable de produire de très bons remèdes.

Elle effleura doucement les pétales de la fleur, heureuse de voir qu’elle arrivait pile à la bonne saison où l’arbre donnait ses plus belles fleurs. Elle entreprit ensuite d’examiner les autres plantes et herbes qui se trouvaient à côté et découvrit une véritable mine d’or.

- Ton père possède une collection incroyable ! C’est exactement ce que je suis venue chercher. Il a une grande variété de plusieurs espèces, c’est fou ! J’ai moi-même une collection conséquente mais j’ai très peu de spécimens venant d’ici, je suis impressionnée. Tu travailles avec lui ?
Sam 10 Nov 2018 - 14:36
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Khayali Sahad
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Cavalière Aguerrie
Khayali Sahad
A la vue des yeux brillants d'admiration et de la mine émerveillée de Medlinya, la jeune ramienne ne pu s'empêcher d'éprouver une grande fierté de lui montrer l'étendue de la richesse de sa famille. Le magasin de son père faisait toujours cet effet là aux visiteurs. La marchandise était diversifiée, de qualité et pour la plupart plutôt rare à trouver. Devant leurs yeux s'étendaient des tapis colorés, des tissus de toute sorte, des vêtements richement ornés, des livres, des herbes, des plantes, des roches, des vases, des mosaïques, des statuettes... La boutique était remplie de mille et une merveille ! Et les lieux mêmes étaient magnifiquement décorés. Des piliers en pierre blanche, sculptés, traversaient la boutique, accompagnés de rideaux en velours rouge afin de séparer certains étals. Des mosaïques colorées ornaient les murs tandis que des bustes de rois et de héros célèbres les toisaient du haut d'un balcon.

- C’est vrai que c’est vraiment très beau ici, vous avez beaucoup de goût ta famille et toi ! Et je dirais même tous les habitants d’ici, vos maisons et vos rues ont un charme fou. Je suis curieuse de voir ce que recèle la boutique de ton père, lui dit Medlinya.

 La jeune elfe se lança alors à la découverte de la boutique avec curiosité. Ses doigts effleuraient les multiples tissus colorés qui s'offraient à elle, ses yeux admiraient les bijoux et les pierres qui étaient exposés à la vue de tous, elle humait les odeurs d'épices et autres huiles parfumées qui embaumaient la pièce et elle écoutait la ramienne lui raconter des anecdotes à propos de certains de ces objets. Soudain elle s'arrêta dans son élan, son attention tourné vers un étal de plantes.

- C’est la plante que je cherchais ! s’exclama-t-elle en s’avançant vers la plante. C’est une rose du désert, toxique si on la consomme mais capable de produire de très bons remèdes.

 Après l'avoir effleuré du bout des doigts, elle entreprit de jeter un œil aux autres plantes qui étaient exposées juste à côté.

- Ton père possède une collection incroyable ! C’est exactement ce que je suis venue chercher. Il a une grande variété de plusieurs espèces, c’est fou ! J’ai moi-même une collection conséquente mais j’ai très peu de spécimens venant d’ici, je suis impressionnée. Tu travailles avec lui ?

 Khayali émit un petit rire aimable avant de lui répondre avec un petite pointe d'amertume dans la voix.

- Non je ne travaille pas avec lui. Ici, si une femme veut travailler, elle doit demander l'autorisation à son père ou à son mari mais c'est rare qu'ils acceptent. C'est disons mal vu... Si dans une famille la femme travaille, c'est un signe de pauvreté et puis moralement c'est indigne de la part de son tuteur.

 Khayali croisa les bras avant de s'adosser contre un pilier.

- C'est mon grand frère, Assad, qui l'aide dans ses affaires. C'est le grand brun là bas, celui avec la grande barbe et le nez bossu. Il est loin d'être aussi doué que notre père mais il se débrouille.

 Etant l'aîné, la pression qui reposait sur les épaules d'Assad était plus lourde que celle de ses plus jeunes frères et sœur. Il devait sans cesse répondre aux attentes de leur père et faire bonne figure devant le regard scrutateur de la société ramienne. Après tout, il représentait la famille Sahad par sa personne donc il se devait de se comporter comme il se devait. Depuis sa naissance il était prédestiné à reprendre l'affaire familiale, il fut élevé et éduqué en ce sens et se maria à une jeune femme de bonne famille qu'il connaissait à peine qui lui donna un fils. Il avait rempli tous les critères sociaux qui étaient attendus de lui, avait une vie bien rangée où il ne manquait de rien. Khayali ne pouvait s'empêcher de penser que c'était ce qui l'attendait elle aussi. Pour l'instant elle menait une vie tranquille, son père fermait les yeux sur son comportement du moment qu'elle n'attirait pas trop l'attention. Mais d'ici un an, elle serait forcée d'accepter cette vie bien rangée aux côtés d'un inconnu auquel elle appartiendrait. Elle deviendrait une épouse, une possession... Cette pensée lui donna froid dans le dos.

- Tu as fais ton choix ? lui demanda-t-telle pour changer de sujet. Je te laisse choisir autant de roses des sables que tu le souhaites, je peux même te faire de petits échantillons de plantes typiquement ramiennes si tu veux. Celles qui sont dans ce panier à ta droite.

 Khayali lui tendit le-dit panier, un sourire dessiné sur les lèvres et prête à insister si Medlinya refusait. Elle les méritait, pour tous les risques qu'elle avait pris pour elle et Oslo.

- Je suis pas très douée pour les remerciements mais je tenais tout de même à te le dire. Je te suis vraiment très reconnaissante pour tout ce que tu as fais c'était... je sais pas tu aurais pu continuer ton chemin sans me regarder et pourtant tu es restée et tu as même accepté de me suivre dans cette escapade... enfin, tout ça pour te dire merci Medlinya.

 Gênée, elle détourna le regard quelques secondes avant de recroiser le regard de la jeune elfe en souriant. Ne souhaitant pas s'attarder plus longtemps sur ces remerciements, elle changea bien vite de sujet.

- Je sais pas toi mais moi j'ai faim ! Viens suis moi !

 Khayali passa derrière un rideau rouge, monta des escaliers en trottinant avant d'entrer dans une salle reculée près des cuisines. Elle frappa deux fois dans ses mains et un serviteur aux cheveux bouclés sembla sortir de nul part.

- Deux thés aux épices vertes avec quelques feuilles de menthe, et un assortiment de petites pâtisseries ramiennes pour mon amie et moi.

 Le serviteur hocha la tête et se précipita vers les cuisines. Khayali s'agenouilla sur des coussins étalés à même le sol tout en s'accoudant à la table basse en bois.

- J'ai quelque chose à te proposer. Reste dormir ici ce soir, ce sera toujours plus sûr que l'auberge dans laquelle tu dors et ça nous permettra d’étoffer un peu notre plan pour demain. Et puis tu pourras expérimenter l'hospitalité à l'akhalésienne et ça, ça n'a pas de prix ! Alors, convaincue ? lui demanda-t-elle d'une voix mielleuse.

 Le serviteur revint avec les deux thés fumants et un plateau rempli de pâtisseries qui avaient l'air toutes plus appétissantes les unes que les autres. Après l'effort, le réconfort ! Khayali piocha parmi les sucreries et en conseilla certaines à Medlinya.

- Concernant Mawad, je pense que l'on devrait fixer le rendez-vous à demain midi. Ce sera en pleine journée donc il se doutera encore moins que quelque chose se trame. On contacte les chasseuses de démon ce soir et demain il s'y attendra pas. Tu as d'autres idées ? demanda-t-elle tout en s'essuyant du sucre au coin des lèvres.
Ven 28 Déc 2018 - 2:08
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Medlinya
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L'Alchimiste
Medlinya
Medlinya adorait le thé épicé. Elle ne connaissait pas goût plus raffiné que ce breuvage qui glissait délicieusement sur sa langue et dans sa gorge. Les pâtisseries de Ram étaient également excellentes et, sous les conseils avisés de son amie, elle les goûta avec délice.
Elle se plaisait beaucoup ici. La maison était chaleureuse et exotique, sans oublier la compagnie plus qu’agréable de Khayali. Leur sujet de discussion, en revanche, était moins réjouissant.

Concernant Mawad, je pense que l'on devrait fixer le rendez-vous à demain midi. Ce sera en pleine journée donc il se doutera encore moins que quelque chose se trame. On contacte les chasseuses de démons ce soir et demain il s'y attendra pas. Tu as d'autres idées ?  Lui demanda-t-elle.

Un nœud d’angoisse se forma dans l’estomac de Medlinya. Elle reposa son verre de thé et sa pâtisserie et se mit à réfléchir à l’idée. Il est vrai qu’il valait mieux s’occuper de ce problème le plus vite possible afin d’être tranquille. Le fait que le rendez-vous soit fixé aussi tôt éviterait également à Mawad de penser qu’elles lui préparaient un piège. Cependant, la jeune elfe n’était pas très à l’aise. Elle qui avait vécu la majorité de sa vie seule dans ses bois, se retrouver mêler à des trafiquants et des chasseuses de démons ne la rassurait pas beaucoup. D’un autre côté, c’était sa faute si elle se retrouvait embarquée dans cette histoire, c’était elle qui avait fait cette proposition à Mawad et elle ne pouvait plus faire machine arrière maintenant.
Néanmoins, elle doutait que les chasseuses de démons acceptent de les aider aussi facilement et aussi vite. Après tout, elle supposait qu’ils avaient besoin de preuves tangibles pour intervenir, que ce n’était pas quelque chose qu’il fallait prendre à la légère.
Elle partagea ses doutes et ses craintes avec Khayali qui l’écouta patiemment et qui l’assura qu’elle savait comment convaincre les chasseuses et qu’elle serait là tout du long avec elle. Elles mirent donc un plan sur pied ensemble, tout en dégustant les pâtisseries succulentes. Medlinya commença peu à peu à se détendre et prendre de l’assurance. Elle faisait confiance à Khayali.

Une fois le plan bien mit en place et repasser au peigne fin par les deux jeunes femmes, elles se levèrent et se rendirent chez les chasseuses. Ce fut Khayali qui parla pour toutes les deux et Medlinya garda le silence la majeure partie du temps. Les chasseuses de démons étaient impressionnantes. Elles avaient une allure de guerrières redoutables et imposaient le respect. Elles furent néanmoins aimables et posèrent des questions sur un ton professionnel qui en disait long sur leur expérience. Quand Khayali évoqua le rendez-vous fixé à Mawad, l’une d’elles fronça les sourcils et se tourna vers la jeune elfe.

- C’était tout de même inconscient de votre part de vous embarquer dans une situation pareille, lui reprocha-t-elle. Medlinya se mordit la lèvre et se tordit les mains, mal à l’aise.

- Eh bien… Je n’avais pas toutes les informations que j’ai maintenant. Je ne pensais pas que cela allait prendre autant d’ampleur et qu’il était aussi dangereux. Pour moi, ce n’était qu’un simple dîner avec un homme fort peu agréable. Un mauvais moment a passé seulement.

La chasseuse hocha la tête et se mit à réfléchir. Elle leur expliqua ensuite qu’elles avaient besoin de plus de preuves pour se permettre de l’accuser réellement. Elles en discutèrent un long moment, puis elles se mirent d’accord sur le fait que durant le dîner, Medlinya devra faire en sorte de soutirer des informations à Mawad, pendant qu’une partie des chasseuses l’écouteraient et que le reste fouillerait discrètement la maison. Le plan semblait quelque peu tendu et risqué mais cela valait mieux que rien. Une fois toutes mises d’accord, les deux jeunes amies rentrèrent chez Khayali, où elles trouvèrent la table mise pour le dîner. Medlinya eut donc l’occasion de rencontrer la famille de Khayali, notamment son père dont elle avait beaucoup entendu parler. Ils l’accueillirent chaleureusement et, tout comme Khayali, insistèrent pour qu’elle reste pour la nuit. Leur mésaventure fut passé sous silence tout comme leur projet du lendemain.

Khayali la mena dans la chambre d’amis, une pièce grande et chaleureuse où trônait notamment un lit immense décoré de tissus aux couleurs chaudes. Lui souhaitant la bonne nuit, son amie se retira pour la laisser se reposer. Elles avaient beaucoup à faire le lendemain.
Sam 5 Jan 2019 - 13:48
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