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[Triss Miders] De la société aux arts orc
Triss Miders
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Date d'inscription : 21/05/2015
Mélodie à la gloire de la déesse
Triss Miders
De la société aux arts orc


« Ce faisant, j’ai appris à voir dans les orcs autre chose que des brutes sans cervelle. Et j’ai commencé à voir Kaurgn comme un être à l’intelligence rare. Notamment parmi les siens, je l’admets. »

Elyse Fadelis


Telles sont les paroles que m’a dite Elyse et qui m’ont motivée à rédiger cet écrit. Lors de celui-ci, je vais vous exposer les quelques observations que j’ai pu faire sur la société et les arts orcs même si celles-ci sont assez minces. C’est d’ailleurs la raison dans le but de pouvoir rédiger ce manuel, je vais m’appuyer aussi sur ce que j’ai pu entendre lors de mes voyages à travers le monde et surtout des enseignements que j’ai pu jouir de ma préceptrice, Elyse Fadelis, qui a vécu un long moment parmi eux. Il est cependant fort possible que ces informations ne soient pas complètes n’ayant pas pu mener de grandes études et n’étant pas non plus mon objectif principal.

Il est important avant de toute chose pour s’interroger sur les orcs, de donner la vision qu’ont les humains sur ceux-ci. En effet, avant ma première rencontre avec cette race de colosse, à l’apparence aussi sauvage que titanesque, je ne pus qu’être étonnée et surtout effrayée. Lors de toute mon enfance et mes voyages avant cet évènement, je n’ai pu qu’entendre des histoires, des rumeurs et des racontars sur la sauvagerie et la barbarie des orcs. Ceux-ci sont vus comme des monstres, sans réel intellect, sans art, sans structure ou hiérarchie forte. La majorité des gens que j’ai pu croiser ne savaient même pas réellement les décrire mais ils les voyaient comme des titans dépassant la taille humaine et comme des combattants ayant un art du combat sanguin et brutal, réel finesse. Ils sont plus proches de l’animal que la race intelligente, à l’exception près que les animaux attaquent par crainte, par peur ou dans un objectif précis alors que les orcs le font juste pour le plaisir de voir du sang couler.

Or, si on prend la peine de s’y confronter et de briser ce mur de préjugés, la vision qu’on peut en voir est tout autre. Même si la principale et seule loi portant cette société est : « Le plus fort dominera toujours le plus faible. », il est important de mettre en avant d’autres points de la société se différenciant beaucoup des sociétés humaines sur plusieurs points.
Tout d’abord, il faut s’attarder la notion de respect accordé par la société sur l’un de ses membres ou même sur une personne d’une autre société et race. Il faut noter d’ailleurs que parler de société orc est un peu une erreur, étant composé de plusieurs tribus, possiblement aussi diverses les unes des autres ; or je n’ai pu vérifier cette possible hypothèse.
En grande partie, le respect se gagne au combat, par les armes, en prouvant ainsi sa force, mais ce n’est pas le seul moyen de l’avoir. La place dans la société se définit donc majoritairement par le duel : plus on est fort, mieux on sera bien placé. Un chef orc est logiquement le meilleur guerrier de sa tribu. Il existe cependant la possibilité de gagner sa place grâce à des talents bien spécifiques comme la guérison. En effet, un médecin ou un guérisseur possède un statut bien particulier dans la société orc. Il ne peut donc pas être défié par le reste de la population excepté par quelqu’un de même statut que lui. L’acte du soin est en effet un acte bien particulier et soigner un combattant sur le point de mourir est vu comme le plus grand acte d’amour qu’on puisse lui adresser.

Et toute cette hiérarchisation de la société influence en grande partie les arts portés par les tribus orcs. Le duel étant si important, sa maitrise et celle du combat en deviennent donc premières. Il est en effet inenvisageable pour la grande partie des orcs de ne pas savoir se battre comme cela est le principal vecteur de la réussite sociale. Et les guérisseurs, même s’ils doivent maitriser la magie pour arriver à l’acte du soin, passent une partie de leur temps à s’entrainer au combat.
Cette volonté aussi forte d’une maitrise du combat en fait un art, par cette détermination de perfection, qui est la caractéristique de tout art pour la déesse Filyon. Et même si elle est moins forte chez certains orcs que d’autres, elle est quand même un point important dans cette société orc. Il y a une rigueur dans l’art qui est présente chez les orcs. Pour beaucoup d’entre eux, la vie se résume en grande partie à l’entrainement, donnant logiquement satisfaction et plaisir à cette élaboration, à cette amélioration et à l’aboutissement de l’art du combat. Celui-ci ne se résume donc pas seulement par le simple fait de faire couler le sang de son adversaire et de le tuer mais dans cette rivalité face à la puissance enivrante dans ce chemin pour être le meilleur dans les préceptes de Filyon. Et être le meilleur signifie avoir la meilleure place dans la tribu.
Cela n’en est pas moins un puissant parallèle à faire avec d’autres sociétés dites plus civilisées où l’art sert aussi de vecteur à la hiérarchisation des arts. N’est-ce pas normal en Oro pour tout noble ou bourgeois de savoir savourer et maitriser l’art, ou même de savoir en parler en toute connaissance de cause. L’art fait ainsi partie du code de la hiérarchisation de la société et pouvoir comprendre ce code demande lui aussi beaucoup de temps, que seul bien sûr une élite peut se permettre de maitriser, dû à leur statut et à leur richesse. Cette volonté de la maitrise de l’art et cet amour de la déesse, même si ces arts sont différents, ne sont-ils pas un point commun entre deux sociétés se croyant si différentes. N’existe-t-il pas un pont à former entre ces deux entités se voyant opposés ? Ou peut-être que cette opposition n’existe que dans l’esprit de ces sociétés dites civilisés, ne comprenant pas à leur juste valeur la détermination que mettent les orcs dans leurs arts.

L’art du combat n’est d’ailleurs pas le seul art présent chez les orcs. Il en existe bien d’autres. Les arts orcs passent de l’art de s’habiller, à la peinture ou même la musique. Tous sont complets, aboutis et à l’image de leur société.
Commençons par l’art de s’habiller et la tenue. Il faut d’abord noter que l’ensemble du corps et même bien plus est concerné. Il est en effet important de signaler que les armes, extensions du corps, sont elles aussi décorées par des motifs les plus diverses les unes des autres, souvent gardant quand même une utilité guerrière, comme par exemple les piques. Celles-ci ou autres ajouts aux armes peuvent, même si elles restent d’abord à but ornemental, être utilisées en combat dans le but d’effrayer son adversaire par leur simple présence ou dans de très rares cas, être utilisées même dans le but d’attaquer son adversaire. Mais les décorations ne sont pas seulement présentes sur les armes. Les orcs ont aussi tendance à décorer leur propre corps de nombreux anneaux, majoritairement placés sur le nez ou sur les oreilles.
Seulement serait-il possible de parler de l’art de s’habiller sans parler du vêtement lui-même ? Bien souvent, pour la population orc, il faut s’habiller pour le combat. C’est pourquoi celle-ci va privilégier un habit simple qu’il n’est pas grave d’abimer lors des nombreux entrainements, faisant partie de leur vie quotidienne. Sauf que lors d’évènements plus particuliers, comme les fêtes, l’idée est tout autre. L’orc prend alors la peine, si son statut lui permet, de se parer d’un costume plus riche et plus imposant. Celui-ci se veut plus complet et est composé de peaux et fourrures animales, ayant pour but de montrer la puissance guerrière de l’individu. Plus l’orc est fort, plus les animaux seront majestueux. A cela va s’ajouter les étoffes ou autres tissus pris dans les royaumes humains, bien souvent de couleurs chatoyantes pour attirer le regard sur soi. Tout cela a un but : être vu puissant. L’habit reflète donc parfaitement la société orc.
Il en est de même pour la peinture. Celle-ci peut se trouver sur trois endroits bien différents : le corps de l’orc lui-même, sur les peaux animales et sur les sculptures. Les peintures présentes sur le corps renvoient elles aussi aux rôles guerriers et ont pour but de montrer aux autres à quelles tribus on appartient et aussi à impressionner l’adversaire. Même si pour une tribu, elles sont toutes identiques, il n’en dégage non moins une certaine aura de perfection dans la réalisation de celle-ci : c’est dans la répétition et dans la rigueur que se tient la clé d’une bonne peinture de guerre. Et c’est un honneur de se faire peindre des couleurs de son clan pour tout orc. Il ne peut en aucun cas le décevoir après un tel gage qu’il lui a été fait.
Et ce symbolisme guerrier est aussi présent sur les peaux tannées qui sont peintes de motifs sur ce sujet. Bien sûr, il est possible que d’autres supports soient peints comme des plaques de métal ou de bois, mais ce ne sont pas des supports privilégiés par ces peuples.
La peinture a donc un fort lien à l’aspect guerrier de cette race, mais ce n’est pas seulement pour ça qu’elle est utilisée. En effet, la peinture sur les sculptures, qui sont souvent d’origines autres qu’orc, surtout depuis la prise d’un ancien royaume humain par ceux-ci, ont un but simplement ornemental. Elles sont peintes avec un profond respect pour les couleurs, souvent très chatoyantes. Renvoyant à un arc-en-ciel de couleur, celles-ci surchargent la sculpture jusqu’à lui donner un aspect bien différent, parfois plus lourd, parfois plus heureux, de ses sculptures souvent restant de marbre face au spectateur. Désormais, elles brillent de mille feux leur donnant ainsi une nouvelle jeunesse dans cet environnement nouveau.
Ce ne sont d’ailleurs pas les seuls objets d’art repris par cette société pour reformer un nouvel ensemble, non moins esthétique. Les tapisseries et les vitraux, tous aussi chatoyants, à la base, que ces statues nouvellement peintes, ont été entretenus dans cette équilibre que forme l’environnement orc : un milieu plein de couleurs.
La cuisine et la gravure font aussi partie de leur art. La première, majoritairement composée de viandes, se veut aussi douce que n’importe quelle mélodie de Filyon tout en gardant le piquant de la plus belle des roses. On pourrait donc la croire subtile et légère, mais ça serait se tromper de mœurs. Une bonne cuisine chez les orcs est une cuisine grasse. C’est en effet vrai les dires selon lesquelles les plus grands cuisiniers orcs ont réussi à mélanger le gras aux doux, même si bien souvent ces goûts sont enivrés par l’alcool. Il n’est pas rare que de grands cuisiniers se démarquent dans cette société, même si cet art reste assez minoritaire et ne permet pas de prendre de l’influence dans la société. Seulement tout le monde sait apprécier un bon repas et un bon cuisinier, même si les orcs aiment aussi un bon guerrier. Quant au deuxième, la gravure sur bois, véritable spécialité de cette race, restent toujours un plaisir pour les yeux livrant l’histoire de ces tribus dans les batailles qu’elles ont marquées. Celles-ci sont réalisées de mains de maitres par des orcs qui se donnent en partie à leur tribu grâce à cet art pour créer au plaisir des plus puissants guerriers un symbole de leur marque sur leur peuple et  de leur trace dans leurs exploits.
La musique reflète elle aussi cette société. Le solfège et les partitions n’ont aucune importance pour eux et privilégient une tradition de chants oraux accompagnés de percussions. Non moins prestigieux que n’importe quelle musique plus classique, ces chants sont d’une rigueur absolue, où chaque rythme a son importance dans l’ensemble. Il y a une culture du collectif s’ajoutant à la fermeté habituelle des orcs. Chaque son a son importance pour former le grand tout, symbole de la Horde et ode à la gloire de la déesse. Est-ce d’ailleurs volontairement qu’il envoie un tel amour à la déesse qui leur rend à travers leur talent ou cela se fait-il inconsciemment sans qu’ils ne le perçoivent ? Cela, je ne serais y répondre, même avec un temps d’étude illimité.

En observant cette multitude d’art, on peut remarquer deux points importants : la présence forte des couleurs et une horreur du vide. Ces deux caractéristiques ne sont bien sûr pas absentes de la logique de répondre à un besoin de la société et d’en être son reflet.
La présence de couleurs chatoyantes dans tout ce qu’ils entreprennent, même dans la musique avec cette diversification des sons aussi différents les uns des autres, enivre le spectateur jusqu’à parfois donner un mal de crâne. L’œil n’est jamais habitué à percevoir autant de gammes de couleurs en un seul endroit. Cela alourdit fortement ce qu’on peut en apercevoir. Pourtant, une personne habituée sera profitée de la beauté que cette caractéristique offre. De la couleur et de sa diversité vient le beau et le plaisir que donne la déesse à la personne ayant fait l’effort d’en profiter. Seulement faut-il encore savoir en profiter convenablement ? Cet effort vient de la même manière que les compétences au combat : par la rigueur et par l’habitude. Tout cela est bien sûr logique pour les orcs, décorant ainsi majoritairement leur lieu de vie. Ils sont donc complètement imprégnés dans cette atmosphère et n’ont presque pas le besoin de s’y habituer, y vivant quotidiennement.
Les couleurs dominantes, comme je l’ai déjà signalé, sont principalement étincelantes, avec une importance des couleurs chaudes. L’une de ses couleurs est le rouge, renvoyant logiquement vers le symbole du sang et donc de la victoire sur l’ennemi, que le combat se soit fini jusqu’à la mort ou au premier sang. C’est la couleur du combat et de la guerre, si on s’en réfère à la logique que promeut la société. Cependant, peut-être est-ce aussi le symbole du feu et de la vie. Il est en effet très difficile d’interpréter ceci sans en être soi-même complètement baigné dans cette culture. Une autre de ses couleurs est le jaune, symbole du soleil et donc aussi de la vie.
Seulement, une des couleurs dénote de cette tendance de couleur chaude, le vert, symbole de la nature et d’Elye, la déesse-mère. Elye est en effet une des déesses importantes du panthéon orc classique. Elle aussi symbolise la vie à travers la nature éternelle, revenant dans un cycle sans fin dépassant l’espérance de tout être.
Il faut aussi noter le manque de présence du noir, traditionnellement associé à la mort. Est-ce donc une volonté des orcs de cacher cet aspect de la vie étant en lien direct avec le combat ?
La deuxième caractéristique est une horreur du vide. Chaque partie de l’habitat, chaque mur, chaque arme chez les orcs est décoré, que cela soit par des motifs,  par de la couleur ou par des ajouts de matière. Cela démontre-t-il un aspect de la société orc où tout doit être à sa place dans la hiérarchie et tant que celle-ci n’est pas modifiée par le duel, elle ne bougera pas. La présence de couleurs sur les sculptures humaines illustre parfaitement cette tendance à surcharger l’art pour que tout soit complet et qu’aucun vide n’existe.
En soi, ces deux caractéristiques sont assez dures à expliquer sans sortir du schéma classique de réponse : une illustration de la société dans l’art. Après cette réponse ne se fait pas seulement chez les orcs. Dans toute société, l’art n’est qu’une illustration de celle-ci, seulement chez les orcs, celle-ci étant en partie moins aboutie, ou connue, il est difficile de l’analyser complètement. Pourtant cela n’en augmente que l’intérêt d’essayer de la comprendre. Peut-être que comprendre l’art et à travers lui, la société orc, pourrait résoudre de nombreux problèmes existant entre ceux-ci et la race humaine. Tout ceci n’est bien sûr que des hypothèses qu’il serait intéressant d’étoffer.

Comme nous avons pu le remarquer lors de toutes ses recherches, il y a une forte tendance chez les orcs d’utiliser l’art, à l’inverse de ce qu’on pourrait croire traditionnellement. Or, la présence de la déesse Filyon dans le panthéon orc classique n’existe pas. Il est contradictoire pour une société lui rendant hommage tous les jours de ne même pas envisager un culte pour sa personne, vu tout ce que celle-ci leur offre grâce aux prières récompensées par ce talent dans leur art, qu’ils aillent du combat à la gravure. Il y a en effet une maitrise des arts de la part des orcs qu’il est impossible de ne pas reconnaitre pour tout œil expert ne s’arrêtant pas aux préjugés que la société lui offre. Et même si des fois cette expression de l’art se fait de manière différente par rapport à la manière dont la majorité des races le font, il n’en demeure pas moins intéressant d’y analyser cette approche. De la diversité nait l’art et de l’art nait les préceptes de la déesse guidant le monde vers un avenir meilleur.

Ecrit par Triss Miders, simple barde et adepte de Filyon, dédié à Elyse Fadelis, élue de la déesse et préceptrice sur le chemin vers les arts de Filyon
Sam 12 Jan 2019 - 21:37
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