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[Libre][Terminé]Le monde est devenu fou (suite)
Friedriech von Tanemberg
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Date d'inscription : 03/09/2014
Chevalier Errant
Friedriech von Tanemberg
« L’impératrice estime donc que l’heure d’entrer en guerre est venue ? demanda Palménas, après avoir pris connaissance de la lettre.
-C’est ce qu’elle dit ici.
-Et elle dit autre chose, savez-vous quoi ? »
Dalya prit le temps de réfléchir. Après la réception dans le grand hall du palais, Palménas l’avait emmenée dans un cabinet privé, où il n’y avait qu’eux. Il s’agissait d’une grande pièce sombre, sans fenêtres, mais éclairée par un feu de cheminée. Des livres ornaient tous les murs, et le bureau du roi était posé sur un splendide tapis.
« Je crois qu’elle vous demande d’intervenir en sa faveur et contre les Cités-Etats.
-Elle me demande d’appeler à la croisade sur les Cités-Etats. Savez-vous ce que cela implique, émissaire ? »
La voix calme de Palménas de Llent avait soudain changé. Il était en colère, et cela se sentait.
« J’ai entendu parler des croisades hasdrubiennes, en effet, dit-elle sans se laisser démonter.
-Vous en avez entendu parler… Mais vous devez savoir que je ne peux appeler à la croisade comme ça. C’est quelque chose de très ritualisé. Je dois convoquer les Ducs, avoir leur avis sur cette affaire, sur la cible de la croisade, si tant est qu’elle soit lancée, et organiser un tournoi royal avant de la lancer. Ereleis peut-elle attendre ?
-La réponse est dans la lettre.
-Sera-t-elle assez patiente pour effectivement déclencher son assaut au moment où elle recevra la nouvelle selon laquelle la croisade sera partie d’Hasdruba ?
-Vous connaissez aussi bien que moi la réponse.
-Bien. J’appellerais cette croisade, mais les ducs peuvent aussi me contraindre à l’appeler sur une autre cible. Que se passera-t-il alors ?
-L’impératrice maintiendra ses plans. Orthan est une ville qu’il convient de libérer après tout, et les Cités-Etats n’ont certainement pas envie d’entrer en guerre avec l’Empire d’Ambre dans son entier, ce serait trop long et trop couteaux. Quand à Pedro de Alvarado, il tournera sans doute l’attention de ses royaumes vassaux vers la Jungle. J’avoue que s’il exterminait les amazones qui harcèlent la Cité du Rubis, le monde s’en porterait mieux.
-Ces femmes guerrières sont une vraie plaie, j’en conviens. Même si nous n’avons pas de rapports avec elles, n’ayant pas de frontières. Sinon, je suis curieux. Quels sont exactement les liens qui vous unissent à Friedriech von Tanemberg ?
-Officiellement ?
-Et officieusement.
-Officiellement, il n’est que mon escorte. Rien de plus que ce que vous avez fait de lui. Officieusement, il n’est encore qu’un bon ami pour moi, mais cela changera vite. Je sais qu’il m’aime, et je le contraindrais à me le dire, parce que je l’aime aussi. C’est tout ce que vous vouliez savoir ?
-Je ne chercherais pas à en savoir plus. Il est normal qu’une noble dame cherche un bon parti, et vous ne pouviez rêver meilleur, s’il est effectivement celui qu’il affirme être. Vous pouvez disposer. »

Friedriech déambulait dans les couloirs du palais. Escorte de Dalya. Un jeune chevalier lui avait dit qu’il passait pour un homme soumis maintenant.
« Attends de voir ce que ça donnera quand tu seras marié, gamin ! avait-il répondu. »
Et c’était un peu la sensation qu’il avait. Escorte officielle d’une dame pendant les années à venir, c’était presque un mariage. Cela ne lui déplaisait pas. Que Dalya l’ait demandé était pour lui une demande. Le mariage à proprement parler viendrait dans dix ans.
Dix ans sans partager sa couche, ceci dit, songea-t-il en entrant dans la chambre qui lui était dévolue. D’un côté, cela ne gênait pas l’adepte de l’amour courtois qu’il était. De l’autre, cela l’énervait un peu. Car il restait un homme, cependant.

« Tu en as mis du temps, dit soudain une voix féminine. »
Dalya. En chemise de nuit, sur son lit à lui, l’attendant tranquillement.
« Mademoiselle, dit Friedriech, je crains que cela ne soit… »
A peine avait-il commencé qu’elle s’était levée et lui avait mis un doigt sur la bouche pour le faire taire.
« Appelle-moi Dalya Friedriech. C’est si dur que cela ?
-Nous ne sommes pas mariés Dalya, dit Friedriech, incapable cependant de l’empêcher de lui retirer ses vêtements.
-Tu crois que cela m’importe vraiment ? »
Et Friedriech ne put résister à l’appel de son nouvel amour, et se laissa doucement sombrer dans une nuit de bonheur comme il n’en avait pas vécue depuis longtemps.
Lorsqu’il se réveilla, Dalya se rhabillait.
« Tu as tout de même raison sur un point. Il n’est pas encore l’heure de se lever pour le reste du palais, et il ne vaut mieux pas qu’ils me voient sortir de ta chambre au réveil. On me chasserait du palais comme une dévergondée et tu le sais. A plus tard, Friedriech. »

Le lendemain, Palménas fit annoncer à la cour qu’il convoquait les six ducs pour un conseil ne pouvant souffrir aucune attente.
Dalya sourit. Il appellerait à la croisade sur les Cités. Elle n’avait aucun doute là-dessus.

Une semaine plus tard, les six ducs étaient arrivés.
Dérogation exceptionnelle de l'administrateur: vous serez, si vous le souhaitez, autorisés à incarner l'un des ducs d'Hasdruba pour l'occasion. Je mettrais le topic à jour tous les deux jours malgré cela, donc faites des posts rapides de préférence (pas de minimum de mots pour l'occasion).
Dim 21 Sep 2014 - 22:15
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Friedriech von Tanemberg
Messages : 37
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Chevalier Errant
Friedriech von Tanemberg
Isabelle von Tanemberg sortit du coche qui l’amenait au palais royal dans la cour, vêtue de somptueuses robes seyant à son rang. Bien que sachant se battre et étant à l’aise dans une armure, la Duchesse régente n’en oubliait pas pour autant son rang. Elle représenterait son défunt mari au tournoi, exercerait dans ce palais l’autorité d’un duc, mais en temps normal, elle n’en demeurait pas moins une femme.
Elle s’avança dans la grande salle, où les six autres Ducs étaient déjà présents. On l’accueillit avec tous les honneurs qui lui étaient dû. Puis, une fois qu’elle eut salué chacun des membres de l’assemblée, on lança le dîner qui devait servir d’ouverture pour la trop rare entrevue des sept ducs d’Hasdruba. Elle fut surprise de voir en bout de table celui qui affirmait être son ancêtre, à côté d’une femme d’une grande beauté, qu’on lui présenta comme étant l’ambassadrice de l’Empire d’Ambre.
C’était Philippe de Sirenia, son voisin de droite, qui parlait ainsi.
« Je suis arrivé au palais hier, expliqua-t-il. J’ai déjà entendu parler d’elle. Figurez-vous qu’elle a obtenu de Palménas que la peine de celui qui affirme être votre ancêtre soit muée en dix ans à son service, comme un chevalier servant.
-Il faut croire que seul un des véritables chevaliers fondateurs d’Hasdruba serait capable de supporter une dame aussi mal élevée qu’une impériale pendant dix années, répondit Isabelle en riant.
-Riez-en, répondit Raoulet de Poitevin, son voisin de gauche. Il n’empêche  que cette tâche n’a pas l’air de le gêner. Je ne serais pas surprise d’apprendre que dans dix ans, ils resteront unis par des liens bien plus forts que ceux d’un simple asservissement.
-Oh, vous pensez qu’elle pourrait l’avoir pris dans ses filets ? Mais que sait-elle exactement des contraintes d’être l’épouse d’un chevalier d’Hasdruba ?
-C’est bien là le problème pour votre supposé ancêtre, répondit Philippe. Il me parait évident qu’elle n’a aucune idée de la conduite qu’il convient d’adopter pour une noble dame. Regardez-la, avec la façon dont elle s’habille, et la façon dont elle se comporte. Les impériales ne sont pas de nobles dames dignes de ce nom, et Friedriech, si c’est bien lui, l’apprendra sans doute à ses dépens.
-Faites bien attention à votre langue, Philippe, intervint Calvin Samuel, ou vous pourriez bien le regretter. Notre bon roi ici présent s’est allié à l’une de ces impériales comme vous le dites. Il semblerait qu’il souhaite lui venir en aide.
-Lui venir en aide ? demanda Raoulet.
-A votre avis, mon ami Raoulet, dit Isabelle, pourquoi nous a-t-il convoqués ? Je pense qu’Otto von Gregory sera tout à fait heureux d’apprendre que le roi soutiendra son projet de croisade.
-J’en suis en effet heureux, répondit Otto. Et j’en suis d’autant plus heureux que nous sommes déjà trois de cet avis. J’ai cru comprendre qu’Ulric soutiendrait mon projet. Ne reste que vous quatre, messieurs, dont on sait que vous y serez hostile ou dont on ne sait rien. Puis-je avoir vos avis sur la question, messieurs Philippe et Raoulet ?
-S’il y a une croisade, dit Raoulet, j’écouterais les arguments de chaque duc. Pour ma part, je n’ai pas de destination en tête, mais je ne m’opposerais pas à ce projet. Les chevaliers de mon duché n’ont pas bougé depuis bien trop longtemps déjà. Quelle que soit notre cible, cela ne pourra leur faire que du bien.
-Je soutiendrais Isabelle, pour ma part, dit Philippe. Je n’aime pas les habitants d’Oro, et je n’aime pas les impériaux. Si nous partons en croisade là où vous le souhaitez, Otto, nous lutterons aux côtés de ces deux peuples, chose dont je n’ai pas envie. En revanche, si nous suivrons la belle Isabelle von Tanemberg ici présente, ce sera une croisade comme nous n’en aurons plus fait depuis longtemps.
-Belle, vous me flattez Philippe, vraiment. Mais je vois clair dans votre petit jeu ceci dit. Vous n’êtes pas marié, et depuis que je suis veuve, vous me tournez autour. Qu’espérez-vous exactement ? Des faveurs, ou une alliance entre nos duchés ?
-Je crois que le jeu n’en demeure que plus amusant si je vous laisse le deviner, répondit Philippe, en buvant un grand verre de vin. Et vous, Calvin Samuel ? Quel camp rejoindrez-vous ?
-J’aurais aimé proposer ma propre destination, à savoir la Grande Forêt, répondit Calvin, mais je crois comprendre que dans tous les cas, nous devrons choisir entre la destination d’Isabelle et celle d’Otto. Je soutiendrais pour ma part Isabelle. Une croisade qui affronterait les Cités-Etats sera couteuse en hommes, couteuse en temps, couteuse en argent, tandis que dans le désert… Ce sera bien plus simple à mon goût.
-Il semblerait, dit alors Palménas de Llent, qui avait tout écouté d’une oreille attentive, que la destination de la croisade repose sur vous, messire Raoulet de Poitevin. Avez-vous déjà une idée de la destination que vous choisirez ?
-J’en ai une, oui, répondit Raoulet. Mais je préfère me taire, et laisser le repas se dérouler sereinement. Nous ne sommes pas ici pour nous quereller, et nous aurons tout le temps de décider de cette affaire lors du conseil. J’annoncerais mon parti à cet instant-là, et pas avant. En attendant, je vous propose, puisque je vois les serviteurs l’amener, de savourer un bon dessert. Qu’en pensez-vous ? »

Friedriech von Tanemberg, inconscient de ce que l’on disait sur lui discutait tranquillement avec Dalya. A côté de lui, un jeune chevalier. Un gamin, avec une gueule à faire rougir les dames rien qu’en les regardant. Il attendait poliment qu’il ait fini sa conversation avec Dalya pour lui parler.
« Et donc, demanda-t-il, ce Sever Vaer aurait appelé au rassemblement dans le Désert ? Pour casser de l’orque ? Mademoiselle, cela me va parfaitement.
-Combien de fois devrais-je te dire de m’appeler Dalya et de me tutoyer, lui répondit-elle, vexée.
-Mademoiselle, je suis un chevalier d’Hasdruba. Je ne … »
Le regard qu’elle lui lança était très clair.
« Bon d’accord Dalya. Mais tu dois savoir que je n’aime pas ça.
-On mettra ça sur le compte de ma mauvaise éducation et de mes mauvaises manières d’impériale, ne t’en fais pas.
-En résumé, cette histoire d’appel à lutter contre des orques dans le désert, tu sais que ça me va parfaitement ?
-Je m’en doute, nigaud. Sinon je ne t’en aurais pas parlé.
-Mais tu sais également qu’étant ton escorte, je suis censé aller là où tu vas, c’est-à-dire  dans l’Empire d’Ambre, quand tu reprendras ton service.
-Si je le reprends un jour. J’ai envoyé ma démission via courrier à l’impératrice, en lui expliquant mes raisons.
-Il n’empêche que je ne t’y emmènerais pas, Dalya. Je ne voudrais pas te mettre en …
-D’accord, dans ce cas j’y irais moi-même. Qu’en penses-tu, oh grand chevalier ?
-Voilà qui arrange mes affaires, répondit en souriant Friedriech. Maintenant gamin, tu voulais me parler. A nous. Quel est ton problème ? »

Dehors, alors que les rires lui parvenaient du château, Hastefae restait sous la pluie, assise sur une branche d’arbre. Elle n’avait pas de capuche, et l’eau qui ruisselait sur son visage ne la gênait pas. La demi-elfe contempla le palais royal. Son père était là-dedans, elle en avait la certitude. Elle irait lui parler dès que possible. Mais on ne laisserait pas entrer une demi-elfe seule, et de nuit qui plus était. Elle devait attendre qu’il sorte, pour lui parler. Et elle ne savait même pas à quoi il ressemblait…
Mar 23 Sep 2014 - 21:19
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Enguerrand d' Alvestryn
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Age : 33
L'enfant terrible d'Hasdruba
Enguerrand d' Alvestryn
Un problème. Enguerrand en avait un en effet. Il avait des doutes sur un complot organisé par sa mère comme chaque année pour essayer de le caser. Quant à savoir qui étaient les complices de sa mère, il soupçonnait fortement la reine elle-même ainsi que la duchesse Isabelle Von Tanemberg.
Pourquoi soupçonner la duchesse ? La simple présence de sa mère aux côté d’Isabelle lui suffisait pour alimenter ses soupçons.
Quant à son choix de s’être rapprocher de celui qui se disait être l’ancêtre d’Isabelle. Il comptait bien lui soutirer des informations sur elle et ses techniques de combat.
« - Messire ne le prenez pas mal, mais je crois que la duchesse complote contre moi. Vous devez savoir que je me suis engagé d’épouser la femme qui aura mes faveurs si je perds ce tournoi. Aussi, je me demandais si bien sûr vous auriez le temps de me servir de partenaire lors de mes entraînements. »
De l’autre côté de la salle Valiane observait attentivement son fils.
« -Voyez-vous duchesse il recommence. Il va essayer par tous les moyens d’obtenir des informations sur vous et vos techniques de combat. Il va passer son temps à vous taquinez, observera attentivement vos combats et fera tout pour vous rendre la vie impossible. C’est ainsi qu’il a gagné contre Calvin Samuel l’année dernière.
Tout le monde se rappelait de comment son épée c’était mise à brûler d’une étrange lumière blanche qui avait fendu en deux le bouclier du duc Samuel l’an passé.
« - Il va nous falloir agir au plus vite. J’ai déjà pris des dispositions pour que celle qui aura ses faveurs soit logée avec un vis-à-vis sur la fenêtre de ses appartements. »
Valiane savait que cela le gênait énormément et à défaut qu’Enguerrand soit fatigué des combats l’user moralement pouvait être utile.
Isabelle se leva sur ces mots et vint à la rencontre d’Enguerrand et laissa tomber un morceau d’étoffe au pied de ce dernier faisant taire toute l’assemblée.
Gentilhomme il le ramassa en souriant une pointe d’ironie dans la voix.
« -Vous avez laissez choir votre mouchoir duchesse. Ainsi ma mère vous à comme projet de faire de vous ma fav… »
Ce n’était pas un mouchoir qu’il venait de ramasser , mais belle est bien un gant. Certes un gant de soie, mais le symbole ne pouvait être plus clair.
« - J’accepte votre défi qu’elle qu’il soit duchesse Von Tanemberg. »
« -Dans ce cas nous réglerons cela au tournoi messire d’Alvestryn car je convoite votre titre de champion. »
Enguerrand fulminait de l’intérieur. Pour lui désormais cela ne faisait plus aucun doute un complot se tramait contre lui.
Mer 24 Sep 2014 - 12:19
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Friedriech von Tanemberg
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Date d'inscription : 03/09/2014
Chevalier Errant
Friedriech von Tanemberg
Le soleil se levait sur le palais royal d’Hasdruba, après une nuit qui avait suivi un banquet riche en discussions de tous genres.

Aussitôt qu’il le put, Friedriech sortir du palais, à cheval. La tête lui tournait un peu depuis hier soir, et il avait vu des choses en Hasdruba qu’il n’avait pas aimé. Que sa descendante soit duchesse régente, soit. Qu’elle mène au nom de son mari des chevaliers au combat, cela lui faisait grincer les dents, mais passe encore.
Mais qu’elle puisse librement participer à un tournoi ? Friedriech n’aimait pas cette idée. Certes, elle était duchesse régente et dans toutes les affaires d’Etat, représentait son défunt époux. Mais il y avait peut-être des limites à ce qui devait être accepté tout de même ! Hasdruba devait représenter les valeurs de la chevalerie aux yeux de tous, et la chevalerie ne pouvait pas laisser une femme concourir à un tournoi ! Quelle était la prochaine étape ? Refuser à son fils de prendre la tête du duché, disant qu’elle en était la seule duchesse ? Et si elle gagnait le tournoi ? Hasdruba serait la risée du monde entier !
Les chevaliers protégeaient les Dames des contraintes du combat et de la direction du royaume, leur laissant à des activités bien plus convenables pour elles. Que des femmes de l’étranger, telles que Dalya, aient de manières bien différentes, c’était tout  à fait normal. Elles n’avaient pas été éduquées selon la bonne loi hasdrubienne. Mais une Dame d’Hasdruba ? Le monde avait-il changé à ce point ?
Jamais cela n’aurait été accepté il y avait deux mille tours. Pire encore, jamais une femme n’aurait pris une telle initiative, il en était certain. Pas Constance en tous cas. Il avait besoin de prendre l’air. Vraiment. Il y avait un bois proche du palais royal. Y passer quelques heures lui ferait le plus grand bien. Il y mena son cheval au trot, tranquillement, puis le fit avancer au pas quand la voute des arbres se referma au-dessus de lui.
Il aimait bien les forêts. Ces endroits lui avaient toujours inspiré aussi bien le calme qu’une grande excitation. Elles pouvaient se montrer aussi paisibles que meurtrières, aussi douces que violentes… Il ne comprenait pas ceux qui cherchaient de telles émotions dans la mer. La mer était plus meurtrière encore que la forêt, en n’ayant rien de plus à offrir selon lui.
Alors qu’il songeait à cela, il vit une silhouette sur le chemin. Elle semblait l’attendre, aussi avança-t-il doucement, posant une main sur son épée par sécurité. La silhouette, lorsqu’il l’approcha assez, s’avéra être une elfe. Elle avait l’air plutôt jeune, mais Friedriech savait qu’il ne fallait pas estimer son âge en fonction de son physique. Elle portait de longs cheveux noirs et son visage était orné de magnifiques yeux verts, et se terminait par une fiche bouche. Sa peau était blanche et impeccablement lisse, nota Friedriech, qui pouvait bien en profiter, car la jeune elfe portait des vêtements pour le moins légers, ne masquant que ses parties les plus intimes, fort bien développées au demeurant. Elle portait des sandales simples en guise de chaussures.
Dans son dos, un carquois, dans sa main, un arc. A voir la façon dont elle le fixait, il était évident qu’elle souhaitait lui parler.

« Mademoiselle, salua Friedriech, en descendant de cheval.
-Messire, répondit-elle, en faisant une révérence. »
Voyant que Friedriech devait, selon les lois hasdrubiennes, laissait la demoiselle parler en premier, elle enchaina.
« Je m’excuse de vous déranger messire… Connaisse-vous un chevalier du nom de Friedriech von Tanemberg ?
-Cela se pourrait bien, répondit Friedriech, qui se demandait ce que les elfes lui voulaient.
-Pourriez-vous lui porter un message de ma part ?
-Je suis tout ouïe, mademoiselle. Friedriech von Tanemberg, voyez-vous, c’est moi. Finil a bien fait les choses semble-t-il. »
La jeune elfe sembla accuser un certain choc, puis se mit à le dévisager. Au bout d’une minute, Friedriech fit un mouvement de tête l’invitant à parler.
« Oui je … je suis désolée, dit-elle. Que voulais-je dire… Vous souvenez-vous, chevalier, des millénaires que vous avez passé dans la forêt ?
-A vrai dire, je dormais un peu trop bien pour m’en rappeler, répondit Friedriech.
-Vous ne vous rappelez vraiment de rien ?
-Absolument de rien vous dis-je. Pourquoi ?
-Vous n’avez pas tout le temps dormi. Par moments, vous vous réveilliez, et vous étiez alors dans un état de semi-conscience. Vous êtes sûr de ne pas vous en rappeler ?
-Aussi sûr qu’une femme hasdrubienne ne devrait pas concourir à un tournoi ! répondit Friedriech, qui s’énervait.
-Je m’excuse messire. Mais c’est-à-dire que … certaines femmes elfes ont profité de ces quelques moments de semi-éveil. Vous devez comprendre que vous êtes un humain ancien, vous étiez une curiosité pour elle… Aussi se sont-elles un peu amusées à vos dépens. Et pour l’une d’elle, c’est allé plus loin qu’une simple distraction.
-Plus loin qu’une simple distraction… Venez-en au fait ! Qu’a-t-elle fait, elle a couché avec moi ou quoi ? »
La jeune maintint un silence gêné suite à cette question. Au début, Friedriech ne comprit pas, puis au fur et à mesure qu’il comprenait, il pâlit, et finit par aller vomir tout ce qu’il avait mangé au pied de l’arbre le plus proche.
« Je suis désolé messire, dit l’elfe.
-Ne me dites pas que c’est vous qui avez fait ça et que vous venez en réclamer plus, ou je vous jure par tous les dieux que vous allez finir avec mon épée en plein cœur, galanterie hasdrubienne ou non, répondit Friedriech.
-Je ne suis pas venu réclamer quoi que ce soit, répondit-elle. Mais ce qu’elle a fait, ce n’est pas resté sans conséquences, vous savez.
-Pas resté sans conséquences… Ne me dites pas qu’il y a un elfe de cinquante tours dans la Grande Forêt qui veut connaitre son père !
-J’ai dix-neuf tours, et je m’appelle Hastefae ! répondit l’elfe, d’une voix qui se voulait forte et assurée. »
Friedriech s’essuya la bouche et se retourna. Ainsi donc, cette jeune elfe était sa fille ?
« Navré d’être franc avec toi ma fille, mais au vu de ce que tu m’as dit, j’aurais préféré ne jamais te connaitre.
-Je comprends, répondit Hastefae. Cependant, vous n’allez pas me priver du droit de connaitre mon père, n’est-ce pas ? Ce qu’a fait ma mère est horrible. Mais je suis là. Et j’ai autant de droits que…
-Tu as autant de droits que l’immonde batarde que tu es, répondit Friedriech. Je t’ai appelé ma fille, mais tu ne mérites pas ce titre. Donc dis-le moi à présent, que me veux-tu ?
-Les elfes aussi me considèrent comme une batarde, répondit-elle. J’espérais trouver une certaine protection du côté de mon père…
-Tu n’auras rien du tout. Tu n’existerais même pas si ta mère n’avait pas été une putain finie. Je n’ai rien à te donner.
-Je suis une guérisseuse, dit-elle. Laissez-moi au moins vous accompagner dans votre errance, et vous me jugerez après ! »
Friedriech faillit rejeter d’un coup la proposition, et tout en lui hurlait de le faire, mais son pragmatisme prit le pas. Dalya allait être mise en danger durant son errance, et elle serait certainement blessée. Si Hastefae était effectivement une guérisseuse, alors il ne risquait pas de la perdre. Ou alors il y avait peu de chances pour que ce soit le cas.
Et d’un autre côté, cela lui permettrait de corriger l’éducation de bas étage que les elfes ne devaient pas avoir manqué de prodiguer à sa batarde. Elle ferait au moins honneur à son père involontaire, même s’il ne l’appellerait jamais sa fille.
Il lui détailla ses raisons de l’accepter à ses côtés. Elle lui fit savoir qu’elle comprenait.
« Mais n’espère pas venir à moi tant que je serais en Hasdruba, dit-il. Tu nous rejoindras, Dalya et moi, quand nous quitterons ces lieux. Quand je reviendrais dans dix ans, tu pourras te montrer, mais comme une amie rencontrée sur la route. Est-ce clair ?
-Oui père, répondit-elle.
-Et pars me mettre des vêtements digne de ce nom, ajouta-t-il en remontant à cheval. Ce que tu portes, j’appelle ça un scandale ! »

Il tourna bride, et repartit vers le palais. Tout cela l’avait encore plus énervé qu’il ne l’était déjà en entrant dans la forêt. Qu’arrivait-il au monde par les dieux ? Une femme concourrait pour le tournoi royal d’Hasdruba, et défiait même le champion en titre devant toute une assemblée ! Lui, il avait une batarde, et une amante à laquelle aucun lien de mariage ne l’unissait ! Les dieux se riaient de lui ! Les larmes lui vinrent aux yeux, mais il les chassa. Quand il était avec Constance, et avec ses compagnons d’armes, tout était tellement plus simple, et plus sain en  même temps… Mais maintenant… Un projet germa à cet instant dans son esprit.
Il savait qu’il n’avait pas le droit, en tant que chevalier errant, de participer au grand tournoi du roi. Mais peu importait désormais ! Lorsque le tournoi serait terminé, quel que soit le vainqueur, il descendrait dans les lices de joute, défiant ledit vainqueur en un combat singulier. Peu lui importait que le combat soit sans honneur. Il dirait devant toute l’assemblée ce qu’il pensait de la nouvelle Hasdruba.
La reine se permettait de contredire le roi devant toute la cour, et celui-ci la suivait. Une duchesse régente concourrait pour un tournoi, et un gamin défiait ouvertement sa mère qui  n’avait d’autre projet que de lui trouver un bon parti, sans même que le roi son oncle ne lui impose purement et simplement de se marier ! Trop c’était trop. Ce n’était pas Hasdruba. Et il allait leur montrer ce qu’il en était réellement.

La salle de conseil était étonnamment vide. Les ancêtres de Palménas l’avaient conçu pour accueillir l’intégralité du conseil royal, soit des dizaines de personnes. Mais pour cette fois, il n’y aurait que les sept ducs.
« Bien, dit le roi d’Hasdruba. Nous sommes déjà six à savoir pour quelle destination nous allons voter. Ne reste que vous, Raoulet.
-Votez sans m’attendre, je vous en prie, répondit ce dernier. Je n’ai tout de même pas l’intention de gâcher dès maintenant l’attente.
-Qu’il en soit ainsi, répondit Palménas de Llent. Ducs et duchesses d’Hasdruba, moi, votre roi, je vais appeler à la croisade. Nous sommes ici pour discuter de la cible de cette dernière. Quelle doit-elle être selon vous ?
-Je pense, dit Isabelle von Tanemberg, parlant la première, selon les règles de la galanterie, que les royaumes du désert seraient un bon endroit pour se rendre à la croisade. Ils défient depuis trop longtemps le sud de notre royaume, aussi est-il temps que nous leur apprenions que l’on ne se moque pas impunément d’Hasdruba.
-Moi, Philippe de Sirenia, je rejoins l’avis de la duchesse régente von Tanemberg. Nos autres frontières sont calmes, nous ne devons pas laisser une unique frontière qui laisse un doute sur notre capacité à nous défendre en cas d’attaque.
-Moi, Calvin Samuel, je rejoins l’avis de la duchesse régente. A ce qu’ont dit mes illustres prédécesseurs, j’ajouterais que le désert a pour avantage d’être proche du royaume. En termes purement pratique, cette destination permettra aux chevaliers de ne pas laisser trop longtemps leurs fiefs derrière eux.
-Moi, Otto von Gregory, je m’oppose à la duchesse régente. Nos alliés de l’Empire d’Ambre nous ont fait savoir qu’ils comptaient attaquer la cité d’Orthan incessamment. Nous savons tous que bien que les peaux-vertes aient pris cette ville et la dominent, les Cités-Etats prendront cela comme une déclaration de guerre. Nous devons porter secours à nos alliés, et par là même, venger nos blessés et nos morts lors de la dernière croisade, celle que les Cités-Etats avaient honteusement arrêtée.
-Moi, Ulric von Konniksee, je rejoins l’opinion d’Otto von Gregory. Les Cités-Etats nous ont défié ouvertement par le passé, nous ne devons pas laisser cette offense impunie !
-Moi, Palménas de Llent, je rejoins mes deux frères d’armes. Une telle humiliation ne peut pas restée ineffacée. Nous avons des alliés, nous avons les moyens de défier les Cités.
-Moi, Raoulet de Poitevin, je dois avouer que les deux camps m’ont donné matière à réfléchir. Je ne saurais que trop abonder dans le sens de chaque personne qui a ici parlé, mais las ! Il va me falloir faire un choix. Comme j’aimerais ne pas avoir à le faire, réellement ! Il me serait facile d’invoquer des problèmes plus urgents à régler et d’appeler à une troisième destination pour que jamais ne soit lancée cette croisade. Ainsi, voilà ce que je m’en vais décider. Je vais voter pour la croisade lancée sur les Cités-Etats, car si les peuples du désert nous défient également et depuis bien plus longtemps, il nous faut prendre en compte nos valeurs. Nous sommes des chevaliers honorables et honorés. Nous représentons l’honneur, la vaillance, la galanterie… Les Cités-Etats représentent l’exact inverse.
-La cause est donc entendue mes frères et ma sœur, dit Palménas après s’être assuré que Raoulet avait bien terminé. Nous partirons donc pour les Cités-Etats. Que les dieux et le bon droit guident les lances de nos chevaliers. Je leur annoncerais la nouvelle lorsque le nom du vainqueur du grand tournoi sera connu. En attendant, je vous invite à profiter de ce dernier. »

Fael de Alvarado n’aimait pas cet endroit. Les hasdrubiens étaient, malgré leur galanterie, majoritairement des rustres. Et il n’y avait pas de place pour l’art dans leur société. Pour elle qui avait été élevée dans un milieu où personne n’est tant applaudit qu’un artiste, cela la perturbait grandement. Mais les instructions de son frère étaient claires : représenter dignement Oro. Et c’est ce qu’elle comptait faire. Après tout, elle en était une diplomate officielle.
Jeu 25 Sep 2014 - 14:30
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Enguerrand d' Alvestryn
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L'enfant terrible d'Hasdruba
Enguerrand d' Alvestryn
Le soleil venait à peine de franchir la ligne d’horizon qu’Enguerrand était déjà attablé en face de sa mère dans leurs appartements privatifs.
« -Pourrais-je au moins savoir quel est le programme de ta journée maintenant que je t’ai avoué qu’effectivement je complote bien contre toi pour te trouver une épouse ? »
-« -Certes mère comme tous les ans… Je conçois tout à fait que l’idée d’assurer une descendance et une chose à prendre en compte pour un chevalier. Cependant voilà trois ans que je n’ai aucune envie de me retrouver marié à une… »
Enguerrand d’un geste de la main désigna la fenêtre qui, en contre-bas laissait voir la colonne de jeune fille Hasdrubienne qui faisait des courbettes devant la reine pour espérer avoir une bonne place afin de pouvoir donner leurs faveurs à un chevalier ou au chevalier que leur parents leur avait plus que conseillé d’attiré l’attention.
« -C’est aussi pour cela que je rends les faveurs de la demoiselle à l’issue de chaque combat victorieux. Pour essayer de discerner si c’est plus par intérêt ou pour autre chose que… » 
Enguerrand prit un air songeur tout en baissant son bras et laissa ça phrase inachevée.
« -Tu sembles tourmenter mon fils. Deviendrais –tu sage et enfin adulte ? 
-Sincèrement mère. J’aimerais contenter tout le monde, malheureusement c’est chose impossible.
Avez-vous vue la tête de messire Raoulet lorsqu’il a cru comme moi qu’Isabelle m’offrait ses faveurs ? Je ne veux pas d’un mariage arrangé comme autant d’autre y ont eu droit. Cependant, avec les années, je vois votre inquiétude croître en envisageant que la lignée des Alvestryn pourrait s’éteindre en même temps que moi. »
Valiane prit le temps de boire une gorgée d’eau avant de répondre.
« -Vouloir est une chose. Agir en est une autre mon fils. Il faut faire avec tout ce qui nous entoure. C’est comme cela que naissent les grands. En ce moment même le roi, ton oncle est en conseil. Pourquoi crois-tu qu’il s’entoure des grands d’Hasdruba ? En temps de paix, nous sommes en vacances. Si la mort sauf accidentelle n’est pas donné lors des joutes, c’est pour mieux entretenir cette union qui fait la force de notre royaume. Tu es bien mieux placé que moi que pour savoir que si le roi décide d’arrêter un duel c’est parce qu’il pourrait tourner mal, sa parole est respectée de tous. Comprendre pourquoi nous chutons, et se faire aider par celui qui t’a fait chuter pour se relever c’est ici ce qui unit depuis toujours les chevaliers d’Hasdruba. Bien des différents se règle par l’épée, mais l’honneur t’interdit de tuer pour un différent. Ton père était… »
La tristesse et la douleur qui envahi Valiane l’a fit taire alors que des larmes commencèrent à naître aux bords de ses yeux. Enguerrand d’un bond se leva et entoura de ses bras le corps convulsé par les pleurs de sa mère.
« - Je ne souhaiterais aucunement que vos serviteurs vous trouve dans cet état mère.
-Ils en ont l’habitude ne t’inquiète pas mon fils. »
Réussit à prononcer Valiane entre deux sanglots. Une fois ses larmes séchées, Valiane se dirigea vers la fenêtre observant la foule qui se pressait dans la cour.
« - Tu ne souhaites tout de même pas me faire l’affront de vouloir épouser une gueuse ou je ne sais qui qui ne soit pas de la noblesse tout de même ? »
Enguerrand ne put se retenir d’éclater de rire.
« -Si une telle rumeur est lancée et que je perds le tournoi Ulrik n’aura de cesse d’éplucher le règlement du tournoi pour dire que je l’ai quand même remporté et cela même si je suis à terre. »
Cela eu au moins le mérite d’arracher un sourire à Valiane.  Elle se leva prétextant qu’elle devait elle aussi allé accueillir ceux qu’elle avait invité au tournoi. Cela raviva la curiosité d’Enguerrand.
« -Votre armée d’épouse potentielle n’est-ce pas ?
-Tout à fait. Quand à toi va donc sceller ta griffonne. Tu es le champion en titre et tu te dois d’y être présent aussi. »
                *****
La présence d’une griffonne et de son cavalier faisait toujours son petit effet dans la cour par où arrivait les invités. Palménas de Llent laissait volontiers Enguerrand monté sur sa bestiole comme il aimait à la surnommer. Il n’était pas donné à tout le monde de posséder un tel animal et quelque part cela donnait du prestige à Hasdruba.
Même s’il se tenait immobile fièrement juché sur Fao, Enguerrand ne manquait pas de jeter des regards curieux vers sa mère qui accueillait aux côtés de la reine les ambassadeurs d’autre royaume.
« -Messire ? » L’interpella un autre chevalier qui se tenait à ses côtés sans obtenir pour autant de réponse de la part d’Enguerrand.
« -Messire ? »
Le regard d’Enguerrand était trop occupé à dévisager la jeune femme qui était accueilli en ce moment même par sa mère et la reine. Son regard se détacha de la femme uniquement lorsqu’à son tour l’inconnue  se tourna vers lui.
« -Hmm ? Vous disiez ?
-Rien messire Enguerrand, seulement qu’il serait de bon ton de fermer votre bouche lorsque vous dévisagé l’ambassadrice d’Oro. »
Enguerrand s’exécuta immédiatement en refermant la bouche prétextant un bâillement.
« - M’accompagnerez-vous à la chasse après cette cérémonie. Je m’endors ici.
-Cet impossible messire vous êtes le champion en titre. Vous devez assister à toutes les réceptions. Tel et le souhait de la reine. 
-Oui, suis-je bête. »
Termina Enguerrand d’un air gêné. Il devait bien l’admettre sa mère avait frappé fort cette année. Et si l’attitude hébétée d’Enguerrand avait échappé à l’ambassadrice d’Oro et à sa mère, la reine n’en avait rien raté.
Pour la première fois depuis trois années d’invincibilité au tournoi. Enguerrand se surprit à penser que si il venait à perdre l’idée de prendre une épouse ne serait peut-être pas si désagréable que ça.
Sam 27 Sep 2014 - 12:40
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Friedriech von Tanemberg
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Chevalier Errant
Friedriech von Tanemberg
Même si elle avait annoncé à son impératrice sa décision de quitter son service, Dalya restait sa représentante officielle au tournoi royal qui allait bientôt avoir lieu. Voilà pourquoi elle se trouvait, elle aussi, dans la cour, à attendre que tous les invités terminent d’arriver. Parmi eux, elle reconnut rapidement la princesse d’Oro, Fael de Alvarado. Sans être amies, les deux femmes se connaissaient à peu près, puisque Fael avait bien souvent voyagé à la cour de l’Empire d’Ambre ces derniers temps, et Dalya également s’était fréquemment rendue en Oro.
Elle s’approcha donc de la princesse aussitôt que cette dernière en eut terminé avec les cérémonies officielles. Après tout, vu qu’elle ne trouvait aucune trace de Friedriech, et que la plupart des hasdrubiens ignoraient sa présence d’impériale d’origine basse, il lui fallait bien quelqu’un avec qui passer du temps. Et parler des projets d’avenir de leurs souverains respectifs.

« Princesse, dit-elle en faisant une révérence.
-Damoiselle Comnenus, répondit Fael. C’est un plaisir de vous voir ici.
-Je suis ici pour représenter mon impératrice durant ce tournoi, répondit Dalya. Puis-je me hasarder à supposer que vous représentez votre frère ?
-Il compte sur moi pour donner mes faveurs à un champion, et à un qui a de fortes chances de gagner, répondit Fael. L’ennui, c’est que je n’ai aucune idée de qui choisir, vraiment. Je ne me suis jamais intéressée aux chevaliers d’Hasdruba. Cela va se retourner contre moi dans un avenir proche, je le sens.
-Je comprends votre problème, répondit Dalya. Pour ma part, n’étant pas de noble naissance, je n’ai aucune obligation en la matière. Ce qui me va parfaitement. Je n’aime pas l’idée de donner mes faveurs à un chevalier dont je ne connais que la valeur au combat… On pourrait en conclure trop vite que des liens nous unissent.
-C’est bien là une partie du problème que je n’avais pas envisagée, répondit Fael. Mais malheureusement, qui que ce soit, je vais être obligé de choisir en fonction de sa valeur, et rien de plus. J’espère qu’il gagnera.
-Cela, seul l’avenir peut nous le dire, répondit Dalya. L’avenir, et certaines personnes. Que diriez-vous si je venais vous indiquer quelques personnalités qui pensent savoir qui a toutes ses chances pour le tournoi ?
-Vous feriez ma joie, répondit Fael. Mais avons-nous le droit de nous absenter pendant …
-Les têtes importantes vont défiler aujourd’hui. Et nous serons en présence d’autres personnalités d’autres royaumes, rien de bien grave. Il n’y a que quelques minutes où je vous propose de quitter le palais royal. Il me semble qu’une personne en particulier est apte à nous conseiller. Avez-vous entendu dire que Dyna Spanzio est ici ?
-Dyna Spanzio ? L’élue de Virel en personne ?
-Elle a toujours fréquenté ce genre d’évènements, répondit Dalya. S’il y a une personne qui sait à qui faudra-t-il donner vos faveurs, c’est bien elle. Elle est en ville, et très avare de prédiction. Mais je suppose que si nous arrivons à la convaincre qu’il s’agit de politique, elle comprendra aisément. »

Trouver l’élue de Virel fut chose facile. Une véritable foule était rassemblée autour d’elle, attendant qu’elle dise le moindre nom. Car elle était l’élu de Virel. Dans ce contexte ou quoi qu’en disent les chevaliers avec leur honneur et leur savoir-vivre, de l’argent passe de main en main à l’issue de chaque combat, il était utile d’avoir l’avis d’une personne experte en la matière pour se laisser guider. Dalya reconnut même certains chevaliers qui essayaient d’obtenir quelque chose d’elle sans doute. Enfin c’est ce qu’elle supposait, car Dyna Spanzio était dans une taverne, et il était déjà suffisamment difficile d’entrer dans ladite taverne.
Heureusement, le chemin leur fut ouvert par Dyna en personne, qui quittait la taverne, un bout de papier en main.

« Vous pouvez rester ici tous ! Ce que je vais faire, ça va me prendre une ou deux heures, mais je vous promets de revenir aussitôt après. En attendant, Elyse peut vous jouer un morceau de musique, tiens, ça vous occupera. »

En effet, à l’intérieur, Elyse Fadelis se mit à jouer une mélodie entrainante au violon, montée debout sur une table. Assis sur la même table, un Prazior Myrs à l’air fatigué mais attentif néanmoins et qui gardait son épée à portée de main au cas où.

« On la suit, dit tranquillement Fael. »

Dalya ne put qu’abonder dans ce sens.
Ainsi les deux femmes se retrouvèrent à faire demi-tour, pour suivre l’élue de Virel, qui continua sa route jusque dans le cabinet de la reine, où elle entra en prenant soin de refermer la porte derrière elle. Brièvement, Dalya put voir que la duchesse Isabelle et la dame Valiane d’Alvestryne. Il se passait quelque chose dans ce palais où elle n’était qu’une débutante en politique.
Heureusement, Dyna Spanzio quitta rapidement le cabinet. Les deux diplomates qui attendaient dans le couloir purent simplement l’entendre dire que ce qu’on lui demandait relevait du domaine de Tesla Eilun.

« En êtes-vous sûre ? demanda Isabelle von Tanemberg.
-La divination joue un grand rôle dans ce que vous me demandez. Je peux juste dire quelles sont les chances que cela arrive, mais prédire avec précision ? C’est à Tesla Eilun qu’il faut parler mesdames. Elle est dans les Marches d’Acier en ce moment, donc peut-être réussirez-vous à la faire venir pour le combat final du tournoi si vous lui écrivez aujourd’hui. Je ne peux rien garantir d’autre. Quant à votre autre question, la réponse est oui, je le crois. Je vais du moins m’arranger pour qu’elle se change en un oui, c’est mon travail après tout. Au revoir, et merci d’avoir fait appel à moi. »

C’est à cet instant qu’elle se tourna vers les deux diplomates.

« Bien, dit-elle en se dirigeant vers la sortie. Vous deux qui me suivez depuis que j’ai quitté cette auberge, vous aurez le temps de me poser votre question d’ici à ce que nous y soyons de retour. Parlez, je vous en prie.
-Mon nom est Dalya Comnenus, dit Dalya. Et mon amie ici présente est Fael de Alvarado. Elle a une requête à vous soumettre.
-Tout le monde a une requête à me soumettre aujourd’hui, répondit Dyna. La question est de savoir de laquelle s’agit-il.
-Voilà, dit Fael. Il se trouve que je suis la princesse de la Fédération d’Oro, et que mon frère, Pedro de Alvarado, souhaite que je donne, en tant que représentante de la Fédération, mes faveurs à un chevalier qui ait des chances de gagner le tournoi. Cela garantirait une plus grande amitié entre nos royaumes, si nous soutenions le champion d’Hasdruba. Pouvez-vous me dire un nom ?
-Je ne sais pas avec exactitude qui va gagner, répondit Dyna. Cela, c’est Tesla Eilun qui le sait. Ce que je sais avec exactitude, c’est que vous feriez bien d’accorder vos faveurs à Enguerrand d’Alvestryn. Ce jeune chevalier a déjà gagné trois fois le tournoi. Il y a des chances qu’il le gagne une quatrième fois n’est-ce pas ?
-Je suppose que oui, répondit Fael.
-Avant d’aller le lui proposer, dit Dyna avec un sourire amusé, je vous suggère d’aller parler un peu à sa mère, la dame d’Alvestryne. Je suis certain qu’elle saura vous introduire auprès de son fils à la perfection. »

Dyna s’en alla l’esprit léger vers la taverne. Elle avait arrangé les affaires de plusieurs dames aujourd’hui. C’était un heureux hasard, vraiment que Fael de Alvarado ait besoin de conseils pour un champion alors que ces dames cherchaient un bon parti pour donner ses faveurs à Enguerrand. Restait à savoir s’il perdrait effectivement. Dyna préférait ne pas le savoir. Un tel jeu, elle le laissait à Tesla Eilun. Même si cette femme était l’une de ses meilleures amies, l’élue de Finil était beaucoup plus sérieuse, et donc beaucoup plus apte à s’occuper de domaines compliqués comme celui-ci. Le reste, ce n’était plus de son domaine.

Dalya, pour sa part, laissa Fael seule après cela. En effet, la mère d’Enguerrand d’Alvestryne n’avait pas été dure à trouver, dans la mesure où Dalya l’avait déjà vue il y avait quelques instants. Par la suite, elle s’éloigna en compagnie d’Isabelle von Tanemberg, qui venait de sortir du cabinet de la reine.

« Duchesse, puis-je vous demander une faveur ? demanda-t-elle poliment.
-Si c’est pour parler de Friedriech, la réponse est non, répondit Isabelle. Soyons franches, émissaires de l’Empire d’Ambre : pour peu qu’il soit réellement ce qu’il affirme être, ce dont je doute, prenez ce conseil : renoncez à le séduire. Vous n’êtes pas digne de lui. Nous nous chargerons de lui trouver un bon parti une fois que son errance sera terminée, et là…
-Lui trouver un bon parti ? Il n’est pas votre fils ! Vous n’avez aucune raison de lui imposer le choix d’un mariage !
-N’associez plus jamais dans la même phrase mon fils et un imposteur ! répondit Isabelle. Il n’est pas ce qu’il prétend être ! Mon ancêtre est mort et bien que nous n’ayons jamais pu récupérer son cadavre, sa stèle repose au fond du palais de mon époux, et c’est ainsi ! Que vous soyez assez idiote pour croire à ses balivernes ne me concerne pas, mais cessez de m’importuner avec ça ! »

La duchesse s’éloigna d’un pas décidé, signifiant que l’entrevue avait pris fin. Dalya, pour sa part, se mit en quête de Friedriech. Elle devait le convaincre de parler à sa descendante. Car si tant est que son errance se termine, il devait savoir qu’il risquait ne jamais être accepté comme celui qu’il était. Elle le chercha pendant toute la journée, puis finit par baisser les bras. Alors que le soleil se couchait, elle conclut qu’il devait être quelque part en ville, mais elle n’avait pas envie de s’y aventurer seule. Elle finit par repérer un jeune chevalier, dont elle ignorait le nom. Elle se présenta comme étant Dalya Comnenus.

« Je suis à la recherche de Friedriech von Tanemberg. Je pense le trouver en ville, mais je n’ai aucune envie de m’y aventurer seule. Puis-je vous demander de m’y accompagner, messire ? »
Sam 27 Sep 2014 - 19:58
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Enguerrand d' Alvestryn
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« - Et quand ta mère est sortie avec autant de confiture que de farine dans les bottes, je te promets qu’elle avait le même regard qu' Ulrik devant un paysan qui se révolte ! »
Léopold  éclata de rire et Enguerrand le rejoint en riant avec plus de modération.
Une fois sortie du conseil Isabelle qui l’avait défié ouvertement la veille lui avait demandé de veiller sur son fils. Une chose qu’Enguerrand appréciais plus ou moins. Cependant à une époque, les ducs c’étaient tous sans exception donné ce rôle de père absent envers lui. Puis le petit Léopold était un enfant obéissant et calme. En réalité, lui promettre qu’il pourrait approcher Fao s’il était sage suffisait à rendre n’importe quel enfant aussi obéissant qu’un serviteur.
Partir s’entraîner ne lui servirait  pas à grand-chose à part souffrir de courbatures pour le premier jour des joutes. Ce qui n’était pas vraiment une bonne chose. Les courbatures viendraient tôt ou tard, mais pour espérer gagner le tournoi, il préférait que cela arrive le plus tard possible.
Il avait donc passé l’après-midi en compagnie du petit Léopold à rechercher en vain cette Fael Alvarado. La jeune femme restait introuvable. Tout comme Valiane et la reine. Il avait bien essayé de parler à Philippe de Sirenia espérant en apprendre le plus possible sur Oro. Après tout son duché était frontalier au royaume d’Oro.
Il se ravisa lorsque Philippe lui demanda pourquoi cet intérêt soudain pour Oro et en particulier son ambassadrice. Cela n’échappa pas à Ulrik qui n’eut d’autre idée que de lancer des paris sur le choix de la favorite d’Enguerrand pour le tournoi. Pari suivit immédiatement par Otto von grégory.
Des noms se mirent à être prononcés alors qu’Isabelle entra dans la pièce et libéra Enguerrand de la garde de son fils.
« -Choisit bien ta favorite Enguerrand car si tu perds, je ne te donne pas un mois avant de te retrouver devant l’autel
-Il parait que les orques aussi abjects qu’ils sont un semblant de hiérarchie. » Continua Ulrik un sourire au coin des lèvres.
« -Oh oui ! » S’exclama Otto.
« - Une noble dame orque. Enguerrand s’il te plait ! Choisit une noble dame orque ! »
Là-dessus Ulrik et Otto éclatèrent de rire. S’en était trop pour Enguerrand qui quitta la pièce sous les moqueries des deux ducs qui faisaient ce qu’ils pouvaient pour arrêter de rire.
J’vais leur en foutre plein la tronche à tous demain pensa Enguerrand. Il ne savait pas encore qui aurait le privilège de se battre, mais il se jura qu’il en ferait une démonstration.
Il avait besoin de prendre l’air. Il fit sceller son cheval bien décidé à se changer les idées lorsqu’ Ulrik le rattrapa.
« -On rigolait Enguerrand.
-Encore heureusement ! Une orque comme épouse. »
Enguerrand sourit à son tour en imaginant la réaction de sa mère s’il lui faisait cette farce.
« -Ma mère en deviendrait folle si je lui annonçait une telle chose. »
Le rire d’Ulrik reprit de plus belle.
« -Pour sûr ! J’irais bien demander à ton oncle combien d’année d’errance un chevalier prendrait pour s’être marié avec une orque. Que dirais-tu si je t’accompagnais en ville cela fait longtemps que nous ne nous sommes  vus. Allons ennuyer quelques manants. Nous avons encore quelques heures avant le dîner
-J’ai déjà donné des instructions pour que l’on scelle mon cheval
-Et il n’est pas encore prêt !? Je m’en vais les secouer un peu ces bons à rien de palefrenier ! Ils vont aller inspecter le fond des douves c’est moi qui te le dis !»
Sur ces mots Ulrik disparu vers les écuries. Apparu alors une dame aux atours semblables à l’ambassadrice d’Oro qui se présenta comme étant Dalya Comnenus
« Je suis à la recherche de Friedriech von Tanemberg. Je pense le trouver en ville, mais je n’ai aucune envie de m’y aventurer seule. Puis-je vous demander de m’y accompagner, messire ?
D’Alvestryn. Sire  d’Alvestryn. Pour vous servir ma dame. »
Enchaîna Enguerrand tout en saluant la dame.
« -Vous ne pouviez pas trouver meilleure escorte, je m’apprêtais justement à sortir avec le duc Von Konniksee. Je vous en prie dame Comnenus faites préparer votre carrosse, nous vous attendrons dans la cour.
Enguerrand attendait dans la cour en compagnie  d’Ulrik qu’arrive l’ambassadrice de l’empire d’ambre.
« -Tu te moques de moi Enguerrand ?
-Pas du tout. Cette dame requiert une escorte pour partir à la recherche de ce Friedriech. C’est la moindre  des politesses que de l’escorter.
-Dis-moi plutôt que tu as le béguin pour son amie l’ambassadrice d’Oro. Il parait que tu étais rouge comme un coquelicot lorsqu’elle s’est présentée devant la reine un peu plus tôt dans la journée. »
Enguerrand répondit par la négation à demi-mot Alors qu’Ulrik le dévisageait avec insistance comme pour le forcer à avouer les suspicions qu’il avait quant à l’intérêt soudain d’Enguerrand pour une mission d’escorte.
Afin d’éviter de montrer le rougissement de ses joues, il se coiffa de son heaume.
« -Ah ! Tu m’excuseras auprès de cette ambassadrice, mais il faut de toute urgences que je replace mon argent concernant les paris sur ta favorite pour demain. »
Sans attendre, le duc s’en retourna vers les écuries alors que le carrosse de dame Comnenus arrivait.
Enguerrand excusa le duc prétextant qu’il avait été appelé pour affaire. Ouvrant le passage au carrosse, ils finirent par trouver le cheval de sir von Tanemberg proche d’une taverne.
Enguerrand mit pied à terre tout en invitant dame Comnenus à rester assise dans son carrosse. Il ressortit de la taverne quelques instants plus tard l’air un peu embarrassé.
« -Ma dame, je pense que sire Von Tanemberg n’est pas en état de rentrer à cheval jusqu’au château. A vrai dire, je ne suis pas certain qu’il puisse même monter seul  dans un carrosse. »
Cela gênait énormément Enguerrand. Certes ce Friedriech était quelque peu excentrique, mais même en errance, un chevalier restait un chevalier. Des dispositions furent prises pour que  les curieux soient écarter et Enguerrand se chargea en personne de trainer la carcasse complétement ivre jusqu’au carrosse.
Mais quelle idée lui était passée par la tête à cet imbécile pour picoler de la sorte en armure complète ? Se demandait Enguerrand qui peinait quelque peu à soulever le chevalier qui bredouillait des absurdités. Dans un ultime effort pour le faire monter à bord de l’attelage, Enguerrand fut emporté par le poids s’écroulant lui aussi sur Friedriech.
Une grimace de douleur apparue sur le visage d’Enguerrand qui tenta étouffer sans succès un cri.
Une douleur sourde et inquiétante au niveau des côtes lui fit porter la main à ce niveau.
« - Merde ! »
Pesta Enguerrand. La veille du tournoi comme par hasard ! Bien entendu, Dame Comnenus n’avait rien manqué de la scène.
« -Rien de grave j’espère ? » S’inquiéta subitement Dalya.
« -Rien ou presque. Mis à part le fait que je risque fort de devoir me marier incessamment sous peu. Enguerrand profita du chemin du retour pour lui exposer la situation et surtout pourquoi il m’était un point d’honneur à remporter ce tournoi depuis bientôt trois ans.
Valiane elle jubilait. La reine lui ayant assuré que cette ambassadrice d’Oro avait eu l’effet escompté sur Enguerrand.
Certes, elle n’était pas Hasdrubienne, mais au moins, elle était de noble naissance. Et cela ni Enguerrand, ni personne ne pourrait venir le contester. Une question lui brûlait pourtant les lèvres.
« -Dites- moi Dame de Alavarado. Lui en tiendriez-vous rigueur si par un horrible concours de circonstance il venait à perdre le tournoi ? »
Dim 28 Sep 2014 - 15:07
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Friedriech von Tanemberg
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Friedriech von Tanemberg
Dalya s’était demandée toute la journée où pouvait bien se trouver Friedriech. Habituellement, elle le trouvait aisément en train de s’entrainer, d’entretenir son cheval ou de se détendre au palais royal, mais de ne pas le trouver l’avait paniquée. Alors qu’elle était dans le carrosse, à attendre les chevaliers, elle se maudissait. Déranger des ducs pour ça. Et après, elle s’étonnait qu’on dise du mal des impériaux dans la cour.
Puis ils lui amenèrent Friedriech, ivre mort. Dalya prit un air résigné en le voyant ainsi. Après tout, à leurs yeux, il était censé ne rien être de plus que son chevalier servant. Et de toute façon, il n’était pas la peine de prétendre le réveiller ce soir. Demain, dans le bruit du palais royal, il regrettait de s’être enivré à ce point. Et elle allait personnellement s’assurer qu’il comprenne qu’il y avait droit une fois mais pas deux. Elle était amoureuse de lui, et elle savait bien qu’il partageait ses sentiments. Mais les impériaux ont un certain rejet de l’alcool, et ne le boivent qu’avec modération, plus pour marquer leur appartenance à la noblesse que pour réellement en boire. S’enivrer au point d’être assommé par la boisson, c’était bon pour les paysans. Et elle le lui rappellerait vivement.
Puis le jeune chevalier qui avait été le chercher acheva de lui raconter sa situation. Elle aurait aimé lui dire à quel point elle était désolée que ce lourdaud lui soit tombé dessus. Mais il avait déjà engagé la conversation sur un autre sujet. Avec Friedriech qui ronflait à ses pieds, il serait gênant de la ramener sur ce qu’elle aurait voulu, non, pas ce qu’elle aurait voulu, mais plutôt ce qu’elle aurait dû lui dire. Car c’était une question de politesse plus que de ses sentiments personnels, même si ces derniers étaient en adéquation avec les règles de bonne conduite. Mais là n’était plus la question à présent.

« Vous êtes le tenant du titre depuis trois tours et vous avez peur de perdre précisément cette année ? Contentez-vous de vérifier qu’il n’y ait pas d’eau dans votre vin, et tout ira bien messire. Vous n’allez pas me faire croire qu’une mère de famille est apte à vaincre un chevalier dans la fleur de l’âge quand même ? »

Elle remarqua qu’il se tenait la poitrine sur laquelle Friedriech était tombé. Se pourrait-il qu’il se soit brisé quelque chose en tentant de le monter dans le carrosse ?

« J’espère que cet imbécile ne vous a pas blessé sans le faire exprès, s’empressa-t-elle d’ajouter, sur un ton qu’elle fit inquiété. Si oui, et si cela est bel et bien la cause d’une défaite, croyez-bien que je me chargerais de votre part de lui faire réfléchir à deux fois la prochaine fois qu’il prétend aller boire plus que de raison dans une taverne, en oubliant tous les devoirs de conduite liés à son rang, comme un vulgaire paysan. »

Elle espérait ne pas en avoir trop fait. Bien sûr, elle allait clairement exprimer son ressenti à Friedriech si ce chevalier perdait à cause de lui, mais d’un autre côté, elle n’y tenait pas tant que ça non plus. Et puis il y avait la question du mariage.

« Quant à la question de votre mariage, dit-elle, quand bien même vous perdriez, et si votre pensée de complot est vrai, alors dites-vous que votre mère aura trouvé pour vous le meilleur parti possible. Bon, elle ne sera pas forcément jolie, et peut-être pas douce, je vous l’accorde. Mais elle sera très certainement jeune et de haute naissance. En tant que noble, c’est le mariage idéal en d’autres termes. Et si elle ne vous plait pas, vous n’aurez qu’à trouver tous les prétextes possibles pour ne pas être au domicile conjugal. Vous êtes un chevalier, il y en aura. »

Elle attendit patiemment une réponse, si tant était qu’il y en aurait une, maintenant que le carrosse arrivait au palais royal.
Dans la cour, elle offrit au jeune homme d’aider à transporter Friedriech, mais ce dernier déclina poliment l’offre, et confia rapidement le chevalier à des serviteurs qui passaient par là. C’est alors qu’un enfant s’approcha d’eux.

« C’est toi la dame de l’Empire d’Ambre ? demanda-t-il innocemment. Celle qui est amoureuse de mon ancêtre ? »
Dalya s’apprêtait à lui répondre, quand une voix de femme, une femme qui s’exprimerait sur un ton sec et cassant, l’en empêcha.
« Léopold ! Viens ici veux-tu. »
Léopold courut vers celle que Dalya reconnut comme étant la duchesse von Tanemberg, qui lui adressa un regard froid avant d’emmener son fils à l’intérieur du palais. Le duc von Konniksee éclata de rire derrière elle.
« Pauvre gosse, dit-il. Elle a sa voix des jours où elle va le coucher elle-même sans l’aide des domestiques juste pour lui faire la morale. Je ne sais pas quelle bêtise il a faite, mais ça doit pas lui plaire. »
Entendant cela, et vu la réaction immédiate de la duchesse, Dalya comprit quelle bêtise avait dû faire l’enfant. Appeler Friedriech son ancêtre. Et d’un autre côté, elle comprenait tout à fait la duchesse régente. Les morts ne revenaient pas à la vie, ce n’était pas naturel. Même si elle-même faisait partie des personnes qui croyaient volontiers Friedriech, ce devait être difficile pour la duchesse de penser que dans dix ans, il aurait le droit de l’appeler sa descendante.

« S’il venait à perdre le tournoi ? demanda Fael. Vous voulez dire … Arriver bon dernier ou bien ne pas gagner le tournoi ?
-Ne pas gagner le tournoi, répondit immédiatement la dame d’Alvestryn.
-Dans ce cas, je suppose que je n’y vois pas d’opposition. Pourquoi au fait ? »
Lun 29 Sep 2014 - 19:04
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Enguerrand d' Alvestryn
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L'enfant terrible d'Hasdruba
Enguerrand d' Alvestryn
Valiane expliqua à Fael de Alvadaro qu’il était de coutume en Hasdruba que les dames offrent leurs faveurs aux chevaliers participant aux tournois. Cela ayant pour but principal de permettre aux jeunes hommes et jeunes femmes célibataires de se rencontrer.
« -Ceci n’est aucunement une obligation. Cela dit, voir mon fils encore célibataire, m’inquiète comprenez-vous ? Maintenant, il vous faut savoir qui s’il venait à ne pas remporter ce tournoi pour une raison ou pour une autre, il s’est engagé à épouser sa favorite.
Vous voilà prévenue et je vais en aviser également les autres dames qui ne connaissent pas encore ce détail. »
 
Enguerrand n’eut pas le loisir de poursuivre  la conversation avec Dalya. Une fois arrivé dans la cour, tout en refusant poliment l’aide de Dalya pour ramener le soiffard ailleurs que dans la cour. Il prit des dispositions pour que Friedriech soit pris en charge par des serviteurs puis à son tour il voulut prendre congé lorsque Léopold débarqua précédant la duchesse.
Enguerrand masqua du mieux qu’il put la douleur qui parfois le faisait grimacer.
Tout ceci l’avait suffisamment agacé au point de lui couper l’appétit. Puis veiller trop tard la veille d’un tournoi n’avait jamais été très bon. Il s’excusa auprès des gens qui se trouvaient dans la cour et se dirigea vers ses appartements. Presque aussitôt après le départ de la duchesse et de Léopold.
En montant les degrés, il réfléchissait aux paroles de Dalya.
Un bon parti. Mais à quoi est-ce-que cela pouvait bien servir un bon parti et s’unir avec si c’était pour passer son temps à se trouver des prétextes pour se sauver dès que possible.
Inutile de s’inquiéter de ça pour le moment.  Même blesser légèrement, il restait un adversaire des plus redoutable.
« -Odvard ! » Hurla-t-il en entrant dans ses appartements.
Son laquai accouru aussitôt.
« -Messire désir ?
-Un bain, des affaires propres et va donc préparer mon armure pour demain. » Vociféra Enguerrand.
« - Votre armure est déjà prête depuis…
-Et bien recommence ! » Le coupa Enguerrand furieux avant de se laisser tomber dans un fauteuil. Cela eut pour effet de réveiller la douleur.
C’était certain qu’il allait passer une mauvaise nuit. Tout comme son adversaire de demain allait passer un sale quart d’heure face à lui.
A cet instant l’on frappa à la porte et sans attendre d’avoir la permission d’entrer, la porte s’ouvrit.
« - Moi roi. »
Presque péniblement, il essaya de se relever. Palmenas d’un geste l’invita à ne pas se donner cette peine.
« Je suis plus ici en tant qu’oncle ce soir Enguerrand. »
Enguerrand ne se fit pas prier pour se rassoir et demanda ce qui amenait son oncle jusque dans ses appartements. Le rictus de douleur n’avait pas échappé au roi et Enguerrand fut bien obligé de lui avouer ses craintes de ne pas remporter le tournoi cette année.
« -Cela n’est pas mon problème, mais le tiens.  Cette année plus que les autres je te conseil de bien choisir ta favorite.
-C’est un complot et vous le savez. »
Palménas ria en attendant cela
« Bien sûr que je le sais. Tous les ducs le savent. Cependant, il n’y a aucune loi qui interdit à une mère de vouloir marier son fils et de demander de l’aide pour cela. C’est un tournoi pas une guerre. »
Le visage du roi se ferma soudainement.
« -La guerre viendra, mais plus tard. Demain je veux te voir briller lors du tournoi. »
Le roi s’en retourna vers ses obligations laissant Enguerrand se reposer.
Jeu 2 Oct 2014 - 6:57
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