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[Terminé]Une vieille connaissance et la vie bat son plein
Triss Miders
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Mélodie à la gloire de la déesse
Triss Miders
Cela faisait déjà 2 semaines et elle n’avait toujours pas bougé de ce port miteux. Elle avait perdu le gout au voyage. Elle regrettait un peu d’être partie mais à quoi vouloir rester ? Phadria ne voulait rien savoir et n’était pas intéressé. En même temps elle s’imaginait quoi ? Une belle… pirate voudrait renoncer à une partie de sa liberté pour une seule personne, sans même de revenu constant. Elle en rigolait presque en y pensant. Quelle folie avait-elle commis ? Pourquoi être partie d’Oro juste pour elle ? En plus la voilà maintenant dans un coin paumé sans bonne ville à une bonne distance à la ronde.
Elle avait quand même eu de la chance qu’il est une auberge et que son gérant est accepté son marché. Elle logeait et mangeait au frais de la maison et en échange, elle jouait toute la soirée dans l’auberge.
D’ailleurs, elle n’avait pas du tout envie de le faire aujourd’hui. Elle était tellement bien mise sur ce lit et elle préférait l’ambiance entre ses quatre murs et le calme qu’en bas avec des clients impolis qui s’en foutait de son art.
En tout cas, c’est ce qu’elle pensait mais elle n’avait plus le cœur à grand-chose. Elle devrait surement trouver quelque chose pour lui redonner gout à la vie et à ses extras. Déjà partir de ce trou paumé était une bonne chose mais faudrait déjà qu’il est des bateaux de confiance sur lesquelles voguer pour pouvoir partir.

Elle entendit frapper à la porte puis une voix, celle de l’aubergiste dit :

- Les clients arrivent. C’est à ton tour de respecter l’engagement. Ils t’attendent déjà en bas en plus.

Elle avait envie de tout sauf de ça. Qu’est qu’elle pouvait bien leur jouer ? Oh et puis aujourd’hui, elle le fera ce qui lui vient à l’esprit. Elle avait envie de se laisser emporter par la musique, son flot et de ne plus réfléchir au reste. Juste de jouer sans s’arrêter entrainer par le flot dans un monde merveilleux où le respect pour ton talent existe.

Elle descendait et regardait la salle. Elle était bien plus remplie qu’à ses débuts mais cela ne changeait pas grand-chose à l’attitude des gens envers elle et ses chansons.
Il avait toujours sa place au fond où l’aubergiste avait bougé les tables pour qu’elle ait la place de jouer.
Elle s’avançait vers sa place et s’asseyait sur le tabouret qui lui était destiné.
Elle s’échauffait d’abord un peu la voix puis d’un coup commença sur une chanson assez calme pour leur donner envie d’écouter mais en même temps qui accrochait bien à la ville.

Je m’en vais de par la ville

Pour y faire mes adieux 

Mes adieux à toutes les filles 

Qui ont pour moi les larmes aux yeux 

Ainsi que ma bonne amie

Qui pleure pour son amoureux



Nous sommes cinq frères qui embarquent

Tous les cinq bien distingués

Hale-ta-patte et Fend-la-vague

Crache-au-vent et Sans-quartier

Et moi qui me nomme La Tempête

Je suis gabier renommé



Mon grand-père faisait la pêche

Mon père était boucanier

Mes quatre frères font la course

Pour aller chasser les Kelviniens

Et moi qui me nomme La Tempête

Je suis gabier renommé



Nous aurons pour récompense

Quelques boulets de canons

Qui nous briseront la tête

Et nous tueront sans façon

Et nous servirons de bouette,

De nourriture aux poissons


Cette chanson lui plaisait et avait l’air d’avoir aussi plu à son public. Était-il réellement en train de l’écouter ? Elle prit la chope d’eau à ses pieds pour désaltérer sa gorge puis sans réfléchir à si son public était réellement attentif, elle se laissa emporter par une musique qu’elle avait envie de jouer depuis un moment. Elle décida donc de céder à la tentation et d’un coup, recommença :

Belle qui tiens ma vie

Captive dans tes yeux,

Qui m'as l'âme ravie

D'un souris gracieux,

Viens tôt me secourir

Ou me faudra mourir

Ou me faudra mourir
 
Pourquoi fuis tu, mignarde,

Si je suis près de toi

Quand tes yeux je regarde

Je me perds dedans moi,

Car tes perfections

Changent mes actions

Changent mes actions
 
Tes beautés et ta grâce

Et tes divins propos

Ont échauffé la glace

Qui me gelait les os,

Et ont rempli mon cœur

D'une amoureuse ardeur.

 
Mon âme voulait être

Libre de passion,

Mais l'amour s'est fait maître

De mes affections

Et a mis sous sa loi

Et mon cœur et ma foi.

 
Approche donc ma belle,

Approche toi mon bien,

Ne me sois plus rebelle

Puisque mon cœur est tien,

Pour mon mal apaiser

Donne-moi un baiser.

 
Je meurs, mon angelette,

Je meurs en te baisant

Ta bouche tant doucette

Va mon bien ravissant

A ce coup mes esprits

Sont tous d'amour épris.

 
Plutôt on verra l'onde

Contremont reculer,

Et plutôt l'œil du monde

Cessera de brûler,

Que l'amour qui m'épointe

Décroisse d'un seul point.
Ven 18 Mar 2016 - 21:52
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Noire
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Affûtez les couteaux et les sabres,
et bourrez bien le fût des canons.
Il est fini le temps des palabres,
soyez prêts au combat compagnons.

Rohan le Barde





Spoiler:


Spoiler:



- Santé.
- A la votre, Capitaine.

L'ancien Lieutenant Reginald Thorn fit heurter sa chope contre celle de l'homme en noir, puis bu la bière qui y était contenue. Enfin, tout juste remis de sa descente, conclut de la mine assombrie qu'il voyait prendre à son Capitaine, qu'il avait grand'mal à se détacher de la folie des derniers événements. Monsieur Thorn était un homme trop convenable pour ne pas réussir à lâcher un "je vous l'avais dis".

- Bon, on fait quoi maintenant ? demanda l'ancien Lieutenant en rabattant son Tricorne sur son visage. On vit de rapine et de vol à la main ?
- Je réfléchis.

Baldassare porta finalement sa chope à ses lèvres et but la bière tandis qu'au fond de la taverne à l'intérieur de laquelle ils avaient pris place, une barde entamaient quelques mélodies.

- Tiens, tiens, sourit Reginald Thorn. N'est-ce pas là notre Triss Miders.

Étrangement, le visage d'Everhell sembla se détendre.

- Sa musique fait toujours autant de bien à mes oreilles.
- C'est vrai qu'elle chante bien, reconnut le pirate. Dommage que personne ne l'écoute.
- Revenons-en à nos affaires, le coupa Everhell en se grattant la barbe. Notre priorité reste de regonfler nos bourses, nous n'avons plus rien. Et pour cela, je crois que je n'ai plus le choix. Il ne me reste plus qu'une seule option, même si celle-ci me répugne..
- C'est pour ça que vous nous avez conduit jusque dans l'Empire, j'imagine.
- Si fait. Mais nous devrons faire preuve de discrétion absolue Monsieur Thorn. Ici plus qu'ailleurs, ma tête est mise à prix et je connais un certain corsaire prêt à tout pour me la ravir.

Le Capitaine s'était interrompue comme, près de leur table, une des serveuses de l'auberge se faisait violemment gifler par un vermineux entouré de ses comparses. Une lueur passa dans le regard de l'homme en rouge.

- Je déteste ces bâtiments merdeux ou on ne peut pas manger tranquille, admit Reginald en détournant le regard.

Déjà, le Capitaine avait posé la main sur la garde de son sabre.

- Je croyais que vous vouliez rester discret, monsieur.
- Je ne supporte plus la violence, monsieur Thorn. Plus depuis qu'elle a quitté l'Eradicate.

La seconde qui suivit fut celle où les malfrats durent faire face à l'homme en noir, debout et sabre en main, dressé entre eux et sa protégée.

- Je suis d'une humeur noir, clama-t-il sans pour autant crier, alors je vous préviens, le premier qui incommode cette femme je le cloue sur l'entrée du bâtiment.

De son côté, Reginald Thorn termina sa chope et se leva. Il savait qu'ils devraient quitter cette auberge au plus vite maintenant. Déjà, son Capitaine ainsi que les quatre brigands sortaient de l'auberge, prêts à régler cette affaire à l'épée et surtout à l'extérieur. Monsieur Thorn ajusta son Tricorne, et sortit lui aussi.

Le sabre d'Everhell fendit l'air, il plaça deux estocs suivit d'un coup latéral. Son premier adversaire fut désarmé, envoyant sa rapière exécuter un vol plané, et emportant en un même coup un bon centimètre de chair et de peau de sa main droite. Le pirate tout de noir vêtu se retourna, et para le coup d'un autre de ses adversaires, ayant pour but de lui ôter la vie. Il resta fidèle à ses appuis, et se servit de sa haute taille et sa force brute pour le repousser. Puis il l'empala sur sa lame, sans outre forme de préliminaires. Reginald Thorn venait de parer le coup du troisième larron dans le dos de son Capitaine, qui avait bien eut l'intention de lui enfoncer sa lame entre les omoplates. En moins de deux minutes, les quatre hommes étaient en déroute. La fille, elle, avait disparu.

- J'imagine que pour la discrétion c'est raté, Capitaine.
- Qu'importe. La damoiselle va bien.

Reginald esquissa un sourire tout en rangeant son sabre dans son fourreau.

- Vil forban qu'ils disaient.

Les deux hommes se retournèrent alors vers la jeune femme qui marchait à leur rencontre. Elle serrait contre sa poitrine un luth, qu'Everhell connaissait bien. Le Capitaine se para d'une révérence, main sur le cœur.

- Il fallait que ce jour soit béni des Dieux, damoiselle, pour que je puisse de nouveau entendre votre musique.



~


- Vous cherchez à reprendre l'Eradicate ? demanda Triss au Capitaine, tout en louvoyant dans les quartiers de l'Empire.
- J'imagine que vous n'avez pas oublié La Noire, l’Élue, commença Everhell.
- Qui n'était en fait élue de rien du tout, marmonna l'ancien Lieutenant, et c'est pas faute de vous avoir mis en garde.
- Peu importe, là n'est plus la question. Phadransie avait prévu de vendre la bête à prix d'or sur les marchés d'Oro, ce pourquoi je l'accompagnât. Mais elle y perdit la vie de façon tragique et sanglante. Un duel avec l'un de ses anciens "ami" qui a obliqué en sa défaveur. A partir de là, j'ai dû retirer l'Eradicate de Karak-Tur en toute urgence, perdant ainsi et l'"élue" et la bête. A partir de ces événements, une mutinerie a éclaté à bord, les marins étaient furieux. Ils n'auraient pas réagis ainsi avant la venue de La Noire sur mon bâtiment, mais le fait est dès lors accompli. Ils se voyaient déjà infiniment riches avec l'or que rapporterait la bête, de plus, ont-ils prétendu, beaucoup d'entre eux avaient perdu la vie lors de l'expédition dans la Jungle pour la capturer, ainsi que sous le commandement de "l'élue". Incapable de tenir mes serments envers l'équipage, affamés d'or pour leur part, ils me firent prisonnier de l'Eradicate après m'avoir destitué de mon poste. La suite est rapide. Avec mon nouveau Premier Lieutenant Monsieur Thorn ici présent, nous avons pu quitter le vaisseau afin de nous réfugier dans l'Empire. Mais nous sommes sans le sou et sans navire.
- Pourquoi l'Empire ? demanda Triss Miders.
- J'y ai quelques connaissances, répondit simplement le Capitaine. Et vous même, Damoiselle Miders. Que diriez-vous de nous accompagner ? Aidez-nous dans notre quête, récupérons l'Eradicate, exterminons les mutins, et je vous promets une belle récompense...



~


Baldassare Everhell avança au travers la grande allée principale de la résidence. Il s'y écarta rapidement, frôlant les murs du manoir, ayant prit grand'soin de rabattre sur son visage le capuchon noir de son manteau. Il tenta de se souvenir de l'emplacement de chaque tour, des pièces dissimulées derrière chaque croisée, des personnes qu'il demeurait susceptible de croiser derrière chaque aile. Arrivé au dessous d'une des tours du manoir, il porta ses mains en porte-voix autour de sa bouche, et imita le cri du gypaète, trois fois et de façon répétée. Il attendit.
Bientôt, des draps noués entre eux vinrent longer la façade et tombèrent jusqu'à lui. Le Capitaine n'eut qu'à escalader afin de se glisser au travers la fenêtre. Une jeune femme aux yeux bleus et aux cheveux de jais se trouvait là, vêtue simplement d'une robe de chambre blanche. La pâleur de sa peau mêlée aux rayons de lune de la mi-nuit faisait d'elle la plus belle des femmes, pensa Baldassare. Il hésita, puis se permit de l'enlacer.

- Tu m'as manquée Hilena. J'ai pensé à toi chaque jour de ma vie.
- De ta vie de pirate.

Elle le repoussa. Everhell n'était point surpris, il s'y attendait, même. Dieux, qu'elle était belle...

- Cela fait presque dix Tours que tu nous as quitté pour aller titiller Ariel. Si tu es ici c'est qu'il y a forcément une raison. La mièvrerie est ton masque, mais dans la plus grossière de ses façons.
- Hilena je...
- Tu as pris d'énormes risques en revenant ici. Tous cherchent à éradiquer définitivement ta personne. Tu fais honte à notre nom et à notre famille.
- Je ne serai pas long, promis.

Il remarqua alors la parure de jade et de diamants autour de son cou délicat. Lui-même lui avait offert des Tours en arrière. Il fut touché de voir ce bijou posé sur sa peau.

- Parle. Que veux-tu de moi, papa ?

Alors la toute-ignominie de sa raison d'être ici frappa Everhell de plein fouet. Il voulut se jeter par la fenêtre en cet instant, et disparaître.

- J'ai besoin d'argent. Je suis ruiné.

Un rire lui fit la réplique. Un petit rire étouffé mais mesquin. Sa fille avait changée. Elle le haïssait, Everhell le voyait à présent, et c'était clair comme de l'eau de roche.

- Dis-moi, tu crois que l'amour s'achète ?
- Non, répondit-il simplement.
- Ok, je vais vous payer, asséna-t-elle en passant au vouvoiement, puis vous disparaîtrez de nos vie.
- Hilena, ne crois pas que c'est aussi simple. Je n'ai de cesse de penser à toi lorsque j'écume les eaux. Si je ne suis pas revenu te voir c'est parce que... Enfin, tu sais très bien pourquoi. Vinzent m'a coupé toute retraite.
- Oncle Vinzent a fait ce qu'il fallait.

Elle ôta lentement le collier de pierreries qui ornait sa nuque élégante et la tendit à l'homme en noir.

- Vous devriez en tirer un bon prix.
- Je vois. Il n'y a rien que je puisse faire, ma fille ?
- Vous feriez mieux de partir maintenant.

Baldassare referma sa main sur le bijou, puis l'empocha. Il dû faire un effort surhumain afin de lever les yeux vers sa fille et lui faire les mots suivants :

- C'est Vinzent qui s'est chargé de ton éducation après mon départ, n'est-ce pas ?
- Mère était là aussi. Elle a espéré auprès de votre retour. Au début.
- Ta mère ne m'a jamais aimé, Hilena. Tu le sais.
- Vous feriez mieux de partir maintenant, répéta-t-elle.

Everhell n'eut point le courage de l'embrasser.

- Merci pour tout. Je reviendrai te voir, c'est une promesse.
- La parole d'un pirate ne vaut pas plus que celle d'un homme qui a trahi et abandonné les siens. Adieu.



~


- J'ignore ce qu'attendait le Capitaine de Phadransie, expliquait pendant ce temps Monsieur Thorn à la jeune barde, il n'a jamais voulu me le dire, mais il a joué la comédie tout ce temps dans un but précis. Il ne le dit pas, il ne t'en parlera pas, mais ce soir-là, lorsque, ivre, elle a tué le Second du Capitaine, il ne se l'est jamais pardonné. ll m'a fait passer Second par la suite, mais je sais quelle relation particulière il entretenait avec cet homme. Les deux avaient été amants. Et il n'a rien fait pour empêcher Phadransie de le tuer. Cela dit, ça reste entre nous hein ? Ne va pas lui reparler de ça, il a encore du mal à faire son deuil.

La jeune barde acquiesça du chef. Monsieur Thorn reprit :

- Si j'ai bien compris, nous allons poursuivre l'Eradicate tout en étant nous-même poursuivi par un certain Corsaire de l'Empire, Vinzent qu'il s'appellerait. Assurément, cela ne sera pas une quête facile.

L'ancien Lieutenant de l'Eradicate fit silence comme revenait le Capitaine vers eux.

- Alors ? Comment s'est passé votre rendez-vous ?
- Bien, rétorqua Everhell. J'ai là du bel argent pour nous assurer de notre réussite.
- Où allons-nous à présent ?
- On quitte l'Empire au plus vite, rétorqua Baldassare. Je n'y ai que très peu d'amis...

Il offrit son bras à la jeune barde tout en rabattant sur son visage creusé son capuchon à étoffes noires.

- Je sais où va mouiller l'Eradicate.
Dim 20 Mar 2016 - 13:09
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Triss Miders
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Voyant qui lui offrit son bras, elle le prit avec plaisir et se permit de surenchérir. 

- C'est bien beau tout ça mais je compte pas vous aider beaucoup avec seulement un luth. 

- Ne sous-estimez pas vos capacités damoiselle. Vous nous serez d'une grande aide, n'en déplaise aux manières de forbans.

Elle sourit en entendant cela. Il pensait qu'elle était une simple barde fragile mais elle a du apprendre à survivre avant d'avoir la chance de voyager.

- Et une arme ira encore mieux à mes talents, je pense. Bien sur, cela reste entre nous.

- Que savez-vous maniez, afin que je puisse arranger une telle acquisition en votre faveur ?

- Soit des armes courtes, soit un arc. Ce que vous avez sous la main.

- Une dague vous siérait-elle ?

Tuer quelqu'un de sang froid comme ça. Face à lui, voyant le sang couler sur ses mains. Juste l'idée d'y penser ne la rassurait pas. Mais sur le coup, elle n'aurait surement pas le choix. Et puis c'était la loi de la nature, tuer ou être tuer.

- Ce sera mieux que rien.

- Elle sera vôtre.

~~~

La nuit venait enfin de se finir. Le soleil commençait à se lever et une partie sortait d'une colline assez lointaine. Elle avait déjà vu autant de fois cette scène, jamais elle ne s'en lassera. Elle le regardait avec admiration en s'arrêtant. 
Le ciel était dans les ton orangers et arrivait à lui faire perdre le sens des priorités. Elle se sentait absorbé par cela et ne bougeait plus. 
Comment cela pouvait être si beau? La nature était d'une telle perfection qu'elle espérait un jour atteindre une fois avec son art, la musique. Mais le temps n'était pas à la musique. Elle était d'une période bien plus triste où elle aurait comme meilleure compagnie, la dame lune. Cette astre magnifique d'un bleu sombre mais profond pleurait pour tous les morts qu'elle voyait chaque soir. Un spectacle sanglant et sinistre où même les mots n'étaient pas suffisants pour les décrire. Et elle comptait participer cela. Elle en avait presque honte mais la vie, c'est comme la jungle. Seul les plus forts gagnent et en sortent vivants. Et pour arriver à ces fins, elle devait parfois faire des sacrifices, comme suivre le capitaine dans cette situation désespéré. Faite qu'elle ne dure pas longtemps.

- Nous avons encore du chemin. Continuez, vous aurez tout le temps pour regarder le ciel après que j'aurais récupéré mes biens.

Elle n'était pas fatiguée mais elle espérait quand même qu'il ferait bien une pause. Ce n'est pas le ventre vide et avec de la fatigue qu'on est prêt au combat. Surtout qu'elle n'avait pas dormi lors de la nuit après être parti de l'auberge. Elle ne devait pas spécialement se reposer mais elle n'était quand même pas contre le fait de fermer les yeux juste un moment.

- Vu qu'on a l'air motivé à continuer à marcher. Je sens qu'un peu de musique ne serait pas de trop.

Elle prit son luth qui était dans son dos et commença à jouer.

Je me suis engagé
Pour l'amour d'une brune
Pour l'amour d'une brune
C’est pas pour l'anneau d'or
Qu'elle me doit encore
Mais c'est pour un baiser
Qu'elle m'a refusé
 
Je me suis t'engagé
Dans l’rang d’Argenterie
Là où que j'ai logé
On m'y a conseillé
De prendre mon congé
Par-dessous mon soulier
 
Dans mon chemin faisant
Je rencontre mon capitaine
Je rencontre mon capitaine
Mon capitaine me dit :
- Où vas-tu, sans souci ?
- Je vais loin du cimetière
Et défendre mes terres
 
- Soldat, tu as du chagrin
Pour l'abandon de ta brune
Pour l'abandon de ta brune
Elle n'est pas digne de toi,
L'anneau est à mon doigt :
Tu vois bien clairement
Que je suis son amant
 
Là-bas loin du cimetière
Y'a une bataille à faire
J'ai pris mon sabre en main
Mon capitaine le sien
Et j'ai foncé sur lui
Comme sur l'ennemi
     
Au premier coup frappé
J'ai tué mon capitaine
J'ai tué mon capitaine
Mon capitaine est mort
Et moi je vis encore
Mais avant les trois jours
Ce sera à mon tour
 
Celui qui me tuera
Ce sera mon camarade
Ce sera mon camarade
Il me bandera les yeux
Avec un mouchoir bleu
Il me fera mourir
Sans trop me faire souffrir
 
Que l'on mette mon cœur
Dans une serviette blanche
Dans une serviette blanche
Et que la mer l’emporte
A la maison d’Ariel
Disant : "voilà le cœur
De votre serviteur"
 
Soldats d’Argenterie
Ne dites rien à ma mère
Ne dites rien à ma mère
Mais dites-lui plutôt
Que je suis parti vers l’Océan
Dans le meilleur des navires
Que j'y serai pour longtemps




Faites que cette aventure ne nous soit pas aussi funeste que cette chanson. Et que les dieux nous gardent.
Mar 22 Mar 2016 - 21:30
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Noire
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A moi forban que m'importe la gloire
Les lois du monde et qu'importe la mort ?
Sur l'océan j'ai planté ma victoire
Et bois mon vin dans une coupe d'or.



Reginald Thorn jugea plus utile de garder ses bottes aux pieds pour dormir.

Après des jours de marche, son Capitaine avait enfin pu échapper aux soldats de l'Empire à ses troupes. Le trio avait avancé de jour comme de nuit, jusqu'à atteindre le grand marché d'Onithan, dans le sud de l'Empire d'Ambre. Un très grand marché que celui d'Onithan, s'étendant sur plusieurs kilomètres, et qui accueillait sans chauvinisme les visiteurs et acheteurs des quatre coins de Ryscior. A partir là, il avait pu trouver un joaillier qui avait accepté de lui racheter à un bon prix le collier qu'il tenait d'on-ne-savait-qui, et ainsi regonflé à tous les trois leurs bourses. Le pirate tout de noir vêtu avait offert trois écus d'or, et trente d'argent à Triss "en premier lieu" avait-il dit.  

Ensuite, où plutôt enfin, ils avaient atteints un petit village côtier. Le Capitaine s'était fait passer pour une troupe de baladin itinérants, et en ceci ils avaient été fort bien accueillis. On leur offrait ainsi gîte et couvert en échange d'une bonne prestation, et le Capitaine avait réussi à marchander vingt-cinq pour cent des recettes excédant celles d'un soir normal. Reginald, épuisé, avait descendu une bière qu'il avait qualifié d'infect, puis s'était mis au lit.

Et il jugea plus utile de garder ses bottes aux pieds pour dormir. Normalement, personne ne viendrait leur chercher des noises ici, mais ne savait-on jamais. Il conservait les bottes aux pieds, et le sabre à portée.

Pendant ce temps, Everhell s'était isolé, laissant son Second profiter d'un repos bien mérité. Seul derrière l'étable de l'auberge, il demeurait penché, plume en main, sur une feuille de papier posé sur ses genoux. Le Capitaine leva à la tête à l'arrivée de Triss.

- Bonsoir, commença-t-il simplement.
- Vous m'avez entendu venir ? lui sourit-elle. Pourtant j'ai tenté d'être discrète. Vous êtes clairvoyant.

Poli, le Capitaine se leva de sa grande taille et exécuta une révérence fort bien maîtrisée.

- Damoiselle, ce que vous appelez ma clairvoyance n'est qu'une forme plus dangereuse de ma naïveté. Croyez-moi.

Elle ne répondit pas. Sans doute n'avait-elle point comprit le sens de ses paroles.

- Avez-vous tout ce que vous pouvez désirer ?

Triss acquiesça du chef.

- Monsieur Thorn est allé prendre du repos, expliqua-t-elle en serrant entre ses bras son luth.
- Il en a le droit, répondit le pirate tout de noir vêtu. Quant à nous, nous devrions nous préparer. J'ai déjà vu les clients s'amasser à l'intérieur.
- J'ai une question, reprit la jeune barde, pourquoi avoir dis à l'aubergiste que nous étions trois bardes ? C'était une ruse pour mieux qu'il nous reçoive ?

Le Capitaine ne sourit pas, mais une certaine ingénuité mêlée de douceur passa dans ses yeux rouges.

- Pas seulement.

Il tendit alors à Triss le parchemin sur lequel il écrivait. Cette dernière le lut puis écarquilla les yeux de surprise.

- C'est..de vous ?
- Tout est resté, malheureusement, dans ma cabine à bord de l'Eradicate. Ça, ainsi que de nombreuses autre faits qui me manquent terriblement.
- Comme quoi ?

Baldassare Everhell éluda la question.

- Vous connaissez grand'nombre de mélodies appréciées des pirates, Damoiselle. Je les connais moi-aussi. Ce soir, nous serons tous deux ménestrels de l'Empire.



~


Le Capitaine Baldassare Everhell laissa courir ses doigts usés sur le bois sculpté. Cela faisait des Tours entiers qu'il n'avait plus tenu un tel instrument contre sa poitrine. Il espérait que sa mémoire ne lui ferait pas défaut, et, qu'à défaut de se montrer à la hauteur de Triss, il ne gâcherait pas son talent. Autour d'eux, la foule s'était réunie. En réalité presque l'intégralité du village. Un duo de musiciens, dans un petit village, était toujours un événement notable. Le marin Reginald Thorn s'était réveillé, et errait parmi la foule curieuse et allègre, au bas mot. Les hommes le regardaient avec admiration et sympathie, Baldassare aperçut même du désir dans la prunelle de certaines des plus jeunes femmes du village. Reginald était un homme fort, aux muscles saillants, aux yeux vifs et à la bonne figure. Nul doute que sa nuit sera bonne, songea le pirate.
Déjà, les enfants s'étaient pressés aux premiers rangs afin de mieux pouvoir voir "les deux pirates musiciens".  Baldassare Everhell serra sa cithare contre son torse, la bloquant avec ses genoux. Ainsi, il était sûr qu'elle ne lui échapperait pas. Pas de trous de mémoire, souhaita-t-il mentalement. Bien que ça puisse arriver à mon âge, pas ce soir. Je dois me souvenir de tous les accords.

Alors il attendit le regard de Triss. Qui arriva. Les deux personnages firent danser leurs mains et leurs doigts sur leur pièce de bois. La voix de Triss était magnifique. Il la laissait chanter, et l'accompagnait uniquement durant les refrains. Le timbre grave de sa voix valsant avec celui léger comme un oiseau de la jeune rossignol formait un duo plus qu’intéressant et curieux.


Depuis que l'on s'est embarqués à bord de ce trois mâts carré
et vire vire, et vire vire.
2 long mois se sont écoulés filles à matelots manquaient
et vire vire, et vire vire.
Pour maintenir la discipline point de présence féminine
la seule qui peut embarquer se tient là sous le beaupré car:

La seule fille qu'il y a pour nous c'est la figure de proue, ou celle qu'on a qu'en rêve.
La seule fille qu'il y a pour nous c'est la figure de proue, qu'on monte par derrière.

Depuis que l'on s'est embarqués à bord de ce trois mâts carré
et vire vire, et vire vire.
4 mois se sont écoulés, pas une fille à caresser
et vire vire, et vire vire
sans escales et sans dames pour les matelots c'est un drame,
faut maintenir l'ordre à bord et ne point perdre le nord car

La seule fille qu'il y a pour nous c'est la figure de proue, ou celle qu'on a qu'en rêve.
La seule fille qu'il y a pour nous c'est la figure de proue, qu'on monte par derrière.

Depuis que l'on s'est embarqués à bord de ce trois mâts carré
et vire vire, et vire vire.
6 long mois se sont écoulés, pas une pour nous soulager
et vire vire et vire vire.
Vous êtes bien trop barbares nous répétait l'homme de barre,
la seule qu'il y aura à bord, elle est sous le bout dehors car

La seule fille qu'il y a pour nous c'est la figure de proue, ou celle qu'on a qu'en rêve.
La seule fille qu'il y a pour nous c'est la figure de proue, qu'on monte par derrière.

Depuis que l'on s'est embarqués à bord de ce trois mâts carré
et vire vire, et vire vire.
8 long mois se sont écoulés, la boutique est pleine à craquer
et vire vire et vire vire.
Pour éviter le malheur point de querelles de coeur,
car la seule qui nous mène nous disait le capitaine

La seule fille qu'il y a pour nous c'est la figure de proue, ou celle qu'on a qu'en rêve.
La seule fille qu'il y a pour nous c'est la figure de proue, qu'on monte par derrière.

Depuis que l'on s'est embarqués à bord de ce trois mâts carré
et vire vire, et vire vire.
10 long mois se sont écoulés la boutique va déborder
et vire vire et vire vire.
pour prévenir des jalousies, n'embarqueront point de filles,
la seule que l'on peut saisir se tient là devant la guibre

La seule fille qu'il y a pour nous c'est la figure de proue, ou celle qu'on a qu'en rêve.
La seule fille qu'il y a pour nous c'est la figure de proue, qu'on monte par derrière.


Des hurlements de foule en délire accueillit cette première chansonnée. Il fallait le dire, un barde apportait déjà une ambiance toute-autre dans une taverne ou auberge quelconque, mais deux bardes, cela tenait de l'exception ! Les enfants tapaient des mains, encourageant le duo à poursuivre. Baldassare laissait Triss le guidait, il lui faisait confiance pour jouer des mélodies qu'il saurait chanter et/ou interpréter. Dans le cas contraire, et bien il se mettrait simplement en retrait le temps qu'elle achève son oeuvre ! Elle lui lança un second regard, il l'écouta, lui répondit. Et la fête reprit dans le petit village qu'était Calyvie.


Vins qui pétillent
Femmes gentilles
Sous des baisers brûlants d'amour
Plaisirs, batailles
A moi forban que m'importe la gloire
Les lois du monde et qu'importe la mort ?
Sur l'océan j'ai planté ma victoire
Et bois mon vin dans une coupe d'or.


Ils se désaltérèrent tandis que l'aubergiste pouvait assister en direct à l'explosion de son chiffre d'affaire. Déjà, les quelques villageois les plus hermétiques à la mélodie et la piraterie avaient quitté leur lit pour rejoindre la taverne. Les fenêtres ouvertes, tous se pressaient à l'extérieur afin de voir ces étrangers, car l'auberge demeurait pleine à craquer.  


Fruit de passion tu surgiras un jour du large,
Ton âme est parfum pâmoison que vont tes ires
Faussés jouant sur ma peau comme jouerait sur sa lyre
Un pauvre musicien l'âme dans laquelle tu fis ancrage.

Lorsque viendra ton heure, ô toi, belle amie !
Baisent sur l'Alyzée que cent élégies enlacent,
Tes lèvres de feu vibrant d'amour vivace
Comme tes yeux qui rient, ta bouche qui me déshabille !




Le cœur d'Everhell lui paraissant sur le point de se crever seul à la suite de cette musique, il laissa la main à sa compagne tandis que Reginald lui apportait un verre de rhum qu'il vida. Déjà, Triss s'était remise à chanter, seule, de sa voix de rossignol. Baldassare alors, à cet instant précis, n'eut plus aucun doute quant au fait qu'ils réussiraient à reprendre l'Eradicate tous les trois.


Everhell's Theme:
Mar 29 Mar 2016 - 22:19
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Triss Miders
Messages : 145
Date d'inscription : 21/05/2015
Mélodie à la gloire de la déesse
Triss Miders
Triss regardait le public, son public depuis qu'Everhell l'avait laissé continuer seul. Elle pouvait comprendre. Il n'arrivait surement pas à suivre son rythme. Elle n'y avait pas pensé et avait joué sans réfléchir si son partenaire arriverait à le suivre. Mais maintenant la question ne se posait plus. C'était trop tard mais ce n'était pas pour autant. Pouvoir profiter d'un public aussi enthousiaste faisant chaud au cœur. Elle n'en avait plus eu depuis longtemps, bien longtemps. D'ailleurs Everhell était là quand c'était arrivé. C'était cette soirée sur l'Eradicate. Une bonne soirée qui a malheureusement mal fini à cause de cette folle. D'ailleurs elle n'avait plus eu de nouvelles et Everhell n'en avait pas réellement parlé. Était-elle morte? Oh pire ce n'était pas son problème. Elle ne la pleurait pas et même, elle ne penserait pas à elle. Ce n'était qu'une pauvre folle qui a surement du gâcher sa vie comme elle l'avait fait avec la soirée. Une bouteille à la main et tout s'était fini. 
Mais elle se ressaisit et reprit ses esprits. Elle avait un public, un vrai et un bon public. Elle devait le récompenser comme elle savait le faire, son luth à la main accompagné de sa voix. Et c'est comme ça qu'elle continua sa soirée.


Il est venu chez nous, ce faiseur de paniers
 
Il est venu chez nous demander à coucher
 
Cric crac, j'entends l'bois du lit qui craque !
 
Ecoutez, j'entends l'bois du lit craquer
 
Il est venu chez nous demander à coucher
 
Où l'mettrons-nous coucher ce faiseur de paniers ?
 
On l'mettra à coucher avec la fille aînée
 
Et pendant toute la nuit n'ont fait que s'amuser.
 
"Que faites-vous là-haut à défoncer le plancher ?"
 
"J'apprends à votre fille à faire des paniers"
 
"Et au bout de trois mois, elle saura son métier"
 
"Et au bout de six mois, l'panier s'ra bientôt fait"
 
"Et au bout de neuf mois, l'panier s'ra défoncé"
 
"Et au bout de dix mois, ell'pourra recommencer".
 


Le public faisait entendre qu'il appréciait la chanson et qu'il en voulait encore d'autres. Il se faisait entendre de toutes les façons possibles et inimaginables. Il sifflait, applaudissait,... Pour Triss, il montrait qu'elle avait de quoi être fière de cette soirée. Et la soirée continua pendant longtemps comme ça, en enchaînant les chansons et les moments de calme qu'elle offrait car personne n'osait parler pendant celle-ci ou presque et les moments d'excitation quand elle était finie pour en réclamer d'autres.

~~

La soirée finie depuis un moment, Triss avait voulu prendre l'air et profiter un peu de la vue dehors avant de dormir. 
Pendant qu'elle faisait cela, le second lui était monté laissant à deux Everhell et Triss car Everhell, comme un homme distingué, n'aurait pas laissé oser Triss aller seul dehors.

- Vous trouvez pas que la lune est belle? dit-elle en la regardant.

En effet, celle-ci était encore en plein cycle et n'était pas prête d'être pleine mais cette forme de fin croissant éclairait assez la nuit pour qu'on puisse y voir sa beauté. Les étoiles et toutes ces choses qui rendait la nuit énigmatique et attirante. 
Sur ses mots, Everhell aussi la regarda et prit un petit temps avant d'y répondre: 

- Vous parvenez à la voir et la contempler, mais toutes les âmes n'ont pas ce même bonheur. Pour certain elle demeure inaccessible, trop lointaine pour être vue. Pour d'autre encore, elle n'existe tout simplement pas. Car ils ne savent pas prendre le temps de l'observer.

- Et vous, faites partis de ceux ci? Ou préférez vous regarder autour de vous à l'affût de vos ennemis.

- J'essaie de regarder à l'avant. Mais c'est souvent difficile. Et particulier, dans mon cas.

Elle se tourna vers lui pour voir si quelque chose avait changé en disant cela mais il gardait toujours la même expression, sereine et forte. Il montrait qu'il en avait beaucoup vu mais cela ne l'empêchait pas de continuer à avancer vers ce qu'il voulait, et en ce moment, c'était de récupérer son navire.

- N'auriez vous pas confiance en votre second? Ou même en moi pour pouvoir souffler un instant?

- Le dernier homme qui faisait mon Second, Triss, est mort de façon odieuse. Et je n'ai rien fait pour empêcher cela.

- Mais vous le pouvez encore? Nous sommes là cette fois. Nous pouvons vous aider.

- Dites-moi Damoiselle. Quelle âge avez-vous ?

En quoi cela pouvait-il avoir mon âge? D'ailleurs n'était pas une certaine impolitesse de demander son âge comme ça à une femme. Mais elle jouait le jeu et lui répondit en essayant bien sur d'en savoir plus.

- 24 tours, mais en quoi cela peut vous regarder?

- 24 Tours, Damoiselle. J'ai dépassé cet âge-là depuis longtemps déjà, j'en ai plus que le double. Ca n'est pas à vous de m'aider. Mais l'inverse.

- Et si vous voulez m'aider. Prenez un minimum de plaisir à avoir confiance en moi. Je pense que ce sera bénéfique pour nous deux.

- Ça n'est pas en votre personne que je manque de confiance. Au contraire, j'y trouve grand nombre de qualités. Et une voix magnifique.

- Alors expliquez moi pourquoi ne pas pouvoir vous détendre un peu? Je suis sur que ca vous ferait du bien de souffler. Juste un instant.

- Dans mon cas, ça n'est pas si simple. Sans mon Eradicate, je ne peux pas me "détendre" comme vous le dites.

- Et que ferez vous quand l'aurez récupéré?

- Ce que j'ai toujours fais. Depuis toujours je le tint sur les fonts et les Grand'Eaux, et ai choisi de vivre cette vie.

- Et vous y trouvez votre bonheur d'être bloqué sur la mer? De ne pas être libre de vos mouvements ?

- C'est au contraire sur la mer que je suis le plus en liberté ! Il existe des prisons bien plus dorées que celles que vous pensez connaître, croyez-moi.

- Je ne peux sûrement pas comprendre cela. Après nos vies sont différentes donc cela en est logique.

- Je crois que vous devez avoir, vous aussi, un lieu, un endroit qui demeure cher à votre cœur.

En y pensant, oui, elle en avait un mais elle l'avait abandonné. La Jungle lui manquait presque. Est ce qu'il allait bien? Est ce que son maître allait bien? Elle l'espérait mais ce n'était pas le moment de penser à ça. Il lui avait laissé partir de son côté ou chacun vivrait sa propre vie, sans l'autre. Cela était surement mieux ainsi. La Jungle, même si elle l'appréciait, n'était pas faite pour une humaine, et elle ne le savait.

- J'en avais un avant mais il appartient à ma vie passée. J'espérais trouver un autre endroit comme celui ci en voyageant mais je n'ai pas cette chance. J'ai... J'ai d'autres choses à accomplir avant.

- Si ça peut vous rassurer, sachez qu'à votre âge je n'avais rien vu du monde, je pensais tout en savoir, et n'avait rien accompli de ma vie. L'anneau au doigt et la cuillère aux lèvres, comme l'on dit par l'Empire.

- J'espère que vous avez raison. Que je n'ai encore rien vu et fait. 
Peut être même que j'aurais une vie bien remplie comme vous.

- Personne ne vous attends, quelque part, Triss ?

- Si, mais elle ne le sait pas encore. Mais je pense que c'est mon objectif. Ma destinée.

- Dans ce cas, permettez-moi cette-dite question. Pourquoi avoir accepté d'épouser notre quête, la mienne et celle de Monsieur Thorn, si vous avez-vous même une voie à suivre ?

- Car je pense que seul je ne pourrais rien. Et je me suis dit que durant ce voyage, je trouverais des personnes avec le même objectif que moi. Peut être même que je suis passé devant eux sans le savoir.

 - C'est là tout ce que je vous souhaite. N'avez-vous point froid ? Désirez-vous rentrer ?

- J'avoue que l'air est beaucoup frais que cette après midi. Rentrons. La journée sera sûrement longue demain.

Et c'est sur mot qu'ils rentrèrent et que la nuit commença réellement.
Ven 1 Avr 2016 - 20:58
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