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Retrouvailles autour d'un plat de saucisses. (PV Noire)
Lewis Oscar Lerrington
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Lewis Oscar Lerrington
Port-Argenterie se calmait enfin. Il trouvait étonnant que le sultan n' ait pas encore rebaptisé ce qui avait été la plus grande cité pirate du monde. Certainement qu' il attendait son dixième mariage pour cela. Ou bien attendait-il que les principaux bâtiments soient entièrement terminés.

Lewis observait tranquillement assit à une terrasse les esclaves qui regagnaient leurs prisons. Il avait cru comprendre que la ville avait été entièrement rasée il y a peu. Il ne pouvait être qu' impressionné par la rapidité avec laquelle les Ramiens ( et surtout leurs esclaves) pouvaient faire sortir de terre une ville. D'où il était il pouvaient voir les dernières galères s' arimer avant la nuit.
Leurs capitaine aboyant des ordres en essayant d' éviter les restes d' anciens galions déjà rongés par l' océan. Derniers stigmates du drame qui avait sonné le glas de la cité et peut-être aussi celle de la piraterie.

« -J' ai terminé messire Lachance. Je vous souhaite une bonne nuitée. 

-Merci bien. A vous aussi. »

Répondit Lewis en sachant que le pauvre cireur de botte irait seulement se coucher alors que lui dormirait déjà depuis longtemps.

Il observait ses bottes reluissantes sans pour autant saluer plus qu' il ne devait le faire le travail de l' homme qui s' éloignait.
Une autres esclave arriva d'un pas pressé. Plus jeune elle fit une brève révèrence avant de poser une bouteille et un verre à sa table tandis qu' il sortait de sa poche un cigare. Toujours sans un mot elle lui proposa de quoi l'allumé. Il refusa d'un signe de la main et l'autorisa à prendre congé.

Il n' avait jamais entendu cette petite parlé et sans avoir jamais demandé, il se doutait que la pauvre enfant ne devait plu pouvoir le faire.

Il posa son doigt à l'extrêmité du cigare et bientôt des volutes de fumée sortirent du coin de sa bouche. Il se servit à boire. Le rhum était fort, mais de bonne qualité et frais aussi. C' était surprennant, mais pas pour autant désagréable surtout par une telle chaleur.

Il aurait aimer profiter un peu plus de cet instant de calme, mais déjà au bout de la rue il pouvait entendre les soldats et leurs fouets se frayer un chemin vers lui.

Toujours immobile, il ne bougeat pas lorsque deux soldats lui mirent les mains sur les épaules.

Juché sur un étalon un garde et un enfant arrivèrent face à lui.

« - Nous avons capturé le terrible pirates. Rends-toi capitaine Lachance ou meurs sous ma lame !

L'enfant sortit un peu maladroitement une épée à lame courbe adaptée à sa taille. La lame était émoussée et la pointe arrondie.

« -Jamais je ne me rendrais ! Mais dites moi. N' est-il pas un peu tard pour une leçon d' escrime votre altesse ?

-Si...

-Aurais-je oublié de payer l'impôt ?

-Non. Je crois pas. Père ne m' a rien dit. Sauf que vous êtes un généreux donateur. Un qadjin, mais un généreux qadjin.

-Et qu' est-ce qu' il vous fait donc croire que je suis un pirate votre altesse ?

Le garde fit descendre l' enfant qui arriva devant Lewis. Il ordonna aux gardes de se boucher les oreilles et laissant libre Lewis de se pencher pour mettre la sienne à la hauteur de la bouche de l'enfant qui murmura :

« -J'ai dis ça parce que je me rappel plus de l'autre mot. »

A son tour Lewis murmura à l'oreille de l'enfant.

« - C'est corsaire. Pas pirate. 

L' enfant ordonna aux gardes de se déboucher les oreilles.

« -Dans ce cas capitaine Lachance vous êtes libre de dépenser votre fortune qu' une sirène vous a donné comme bon vous semble dans cette ville ! J' espère qu' un jour je verrai votre navire !

-Je ne manquerai pas de le présenter à son altesse. Mes hommages à votre père le sultan. L' enfant retourna vers le garde qui le hissa sur l' étalon.

-Vos hommages lui seront présenté capitaine corsaire Lachance.


Une fois le jeune fils du sultan parti. Lewis put à nouveau profité du rhum et de son cigare. Alors que l' odeur particulière des saucisses Ramienne embaumaient l'atmosphère. Le messager ne viendrait peut- être pas ce soir.

Après être revenu à la surface du monde. Franziska n' avait pas trouvé idiot de se séparer. Un sera toujours plus discret que deux. Lui avait prit la direction du Sud espérant revoir la l'océan.
Si comme le pensait Franziska les dieux avaient un plan pour l' un d'eux alors il devait revenir vers l'océan qui l'avait laissé pour mort.

Lorsqu' il réussit enfin a revenir près du domaine d' Ariel, il ne fut qu' à moitié surprit de voir sur un rocher la sirène qu' il avait sauvé étant enfant.

Sa collaboratrice comme il aimait appelé la sirène, lui avait assuré que Cristal ainsi que son équipage avait survécu. Il lui avait demandé bien sûr si la danseuse qu' il aimait tant était àencore à Kelvin, mais la sirène lui apprit qu' elle c'était volatilisé dès l'arrivée de Cristal dans la ville.Si tel était le cas, lui devait être considéré comme mort. Son testament ouvert et tous ses biens attribué comme il avait jugé bon de les distribuer. Il espérait que Cristal avait trouvé le sien.

Non Ariel ne l'avait pas puni, mais lui offrait peut-être l'occasion d'un nouveau départ. Avec pour seul bien ce qu' il avait trouvé durant son périple au centre du monde. La sirène y jeta un œil et fut fortement intéresser par un livre de recette de cuisine essentiellement dédié aux champignons.

Allez savoir pourquoi cette sirène raffolait des champignons. Lui avait besoin d'argent. Il se retrouva bientôt avec à ses pieds plus d'or et de pierre précieuses qu' il ne pouvait en compter. Des breloques sans valeur selon la sirène qui fut ravie d'obtenir pour si peu de chose le précieux ouvrage.

Il avait alors fait route vers la ville la plus proche. Il s' aquitta volontiers de la taxe du sultan sur les étrangers. Construire une ville demande plus d'argent et donc tout est dans ce cas propice a être soumit à la taxe. Il fit des offrande au temple d' Ariel qui put ainsi être terminé plus vite que prévu. Il en fit de même pour celui de Canergën.

Il est simple de se lier d' amitié avec un sultan qui a besoin d'argent pour reconstruire une ville lorsqu' on en a plus que l'on peut en dépenser. Bientôt Lewis devint l' étranger qui investit le plus dans la ville.
La danseuse introuvable désormais, plus rien ne le pressait de rentrer à Kelvin au grand bonheur du sultan de Port argenterie.
On le surnomma capitaine Lachance car bien que sans navire tous ses investissements payaient.

Un jour il apprit de la bouche du sultan lui-même qu' une jeune Kelvinoise du nom de Cristal faisait construire à Vindex un navire hors norme.

Voilà pourquoi il attendait un messager tranquillement assit son regard balayant le port.

Il avait envoyer simplement à l'attention de Cristal un :

« -Je suis vivant. Je suis à Port-Argenterie. »

Près de lui un autre étranger accompagné d'une femme voilée comme l'imposait les Ramiens semblait l'observer. Lui se resservit un autre verre alors que l'homme engagea la conversation.

« -Ainsi donc vous êtes corsaire ? 

-Etait dit Lewis après avoir bu son verre d'un trait.

- Je suis depuis peu comme qui dirait en quelque sorte en retraite pour le moment. A qui ai-je l'honneur ?

-Garrett. Capitaine James Garrett de Kelvin. »

L'homme avait bien assisté sur son grade et avec temps de fierté que certainement il ne devait pas y être depuis bien longtemps.

L'homme se leva et lui tendit la main. L'oeil de Lewis alla de la main de l'homme a son visage, puis il scruta le port et se leva a son tour en serrant vigoureusement la main de ce James Garrett.

« -Baron Lewis Oscar Lerrington. Ici l'on ne surnomme capitaine Lachance. »

Lewis eut le loisir d'observer James Garret devenir bientôt aussi blanc que les pierres neuves de la façade de la taverne.

« - Vous n' êtes... Vous n' êtes pas mort ?

-Vous avez un sens de l'observation impressionnant Capitaine Garrett. Peut- être pourriez-vous vous en servir pour me montrer où ce trouve votre navire. Je ne vois rien qui ressemble à un navire Kelvinois dans ce port. »

Dim 18 Juin 2017 - 15:23
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Noire
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Localisation : ???
Heaven can wait
Noire
Elle est retrouvée.
Quoi ? - L'Eternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil.

A.R



Noire ne saurait dire depuis combien de temps ils étaient là, tous les trois, elle, James et ce Baron, attablé à cette terrasse dominant tout Port-Argenterie. La nuit était tombée depuis longtemps maintenant. Une nuit sans lune, une nuit sans astres, sans étoile.

Noire. Comme toi. Nuit noire. Elfes Noirs. Montagnes Noires. Pavillon noir. Peste noire. Noire.

Noire, qui était partie s'isoler pour pisser, vint retrouver les deux marins. Elle se doutait que Garrett avait profité de cette opportunité pour tout balancer au Baron. Comment elle l'avait sauvé de la noyade ce jour là, plus d'un Tour en arrière, quelque part sur l'Océan des Elfes Noirs après que leur bâtiment se soit fait prendre en chasse par les Ravageurs des Mers. Comment, ensemble, ils avaient regagné Kelvin. Comment il avait été promu Capitaine. Capitaine James Garrett. Un nom qui avait de la gueule, trouvait Noire. Elle aimait bien la tonalité de son prénom. James. James Garrett. Est-ce ça sonnait mieux que Noire ?

Il avait dû expliquer à Lerrington, profitant de l'absence de sa compagne, comment il avait été appelé par l'Amirauté Kelvinoise à prendre le commandement d'un brick armé pour joindre Tanequil, laissant Noire chez lui pendant ce temps, dans sa maison. Comme une brave bête, attendant le retour de son maître. Et comme, moins de trois lunes plus tard, il l'avait retrouvée derrière les barreaux de Kelvin, pour bagarre de rue. Il avait payé la caution, puis l'avait ramené chez lui, sans un mot. Il avait espéré des retrouvailles un peu moins extraordinaire, sans doute. Alors qu'il pensait qu'elle allait pleurer, Noire avait préparé bagages et boussole, et extirpé d'un coffret dissimulé derrière un mur du salon des centaines de pièces d'or.

Oui, Noire savait que James avait expliqué tout ça au Baron. Comment elle lui avait annoncé, coup pour coup, qu'elle n'attendrait pas plus longtemps pour rejoindre l'Île Noire. Qu'elle comptait payer des marins, pirates, marchands verreux, honnête gens, elle s'en foutait, pour qu'ils l’emmènent jusqu'à sa destination. James qui pensait le sujet clos avant son départ pour Tanequil s'était énervé. Noire avait quand même eu le dessus. Il n'arriverait pas à convaincre un si grande tête de bois. Alors il avait engagé des mercenaires. Ils les avaient conduits jusqu'au sud du Royaume Ramien, et là. Pouf. Disparus. Envolés. Avec l'or.

Quel autre moyen avait eu James, afin d'empêcher Noire de concrétiser son projet de malade mentale ? Il savait qui il avait engagé. Des nuits entières, des lunes entières de dur labeur pour elle, à chasser les criminels du labyrinthe, à ramener à l'Amirauté les Pirates, à donner de grands coups de pieds dans tout ce qui rapportait : commerce détaxé, contrebande, mafia des docks. Pour gagner de l'or, de or parti en fumée quelque part sur les côtes Ramiennes. James pensait que Noire lui sauterait dessus, l'égorgerait, essaierait de l’émasculer avec les dents (ce qui aurait été tout-à-fait son genre !) mais elle n'avait pipé mot. Elle lui avait dit "je veux voir Port-Argenterie." et il avait accepté de la suivre. Mais pour lui, c'était là leur dernière escale. Il restait avant tout un Capitaine Kelvinois et, bien que l'Amirauté lui ait donné son congé, il n'aimait pas rester si longtemps si loin du port. On pouvait le rappeler n'importe quand, pour un commandement.

Pourquoi Port-Argenterie, au juste ? avait demandé Garrett à sa compagne. Elle lui avait répondu sans émotion dans la voix. La cité pirate. Phadransie La Noire. Qui ça ? Phadransie La Noire. Connait pas. Durant ce laps de temps qu'avait duré la traversée jusqu'à Tanquil, Noire, qui s'était fort bien instruite à la grand bibliothèque marine de Medron, était tombé sur un bouquin récemment posé là.

"Histoire en vigueur des plus fameux pyrates de Ryscior et d'Argenterie, première du nom, jusqu'à l'Ost Noir."

En fait, le recueil tenait plus d'un dictionnaire que d'un roman historique. A chaque page était répertorié un pirate, fameux de son temps, avec les caractéristiques que lui attribuait l'Amirauté, le bâtiment (ou les) qu'il avait dérobé ou qu'il commandait, et son état actuel : mort ou vif. Délaissé ou recherché. Et combien sur sa tête. Et bien sur, Noire était tombée sur cette coïncidence là. Un dessin vite fait griffonné sur une page de gauche, à la mode des avis de recherche. Et sur celle de droite, quelques mots :

Phadransie La Noire
Seconde du Galion Déité.
Drakk James Korlanos.

Peau blanche.
Brune de cheveux.
Crochet main droite.
Borgne.

Raid Khamsin.
Recherchée mort. Vif.
Maigre compensation.

Œil noir.
Démence.
Dangereuse.

Disparue depuis 5 Tours.


Voila donc le but recherché par Noire ! Convaincue qu'elle avait été pirate dans sa vie, avant de finir sur l'Île Noire, elle avait été frappée par la ressemblance étonnante entre elle et celle qu'elle appelait Phadransie. Et bien quoi ? C'est juste un dessin à l'encre gribouillé vite fait sur une page. Pas même détaillé. Mais non ! Noire s'était mise en caboche que cette Phadransie lui ressemblait, que le fait que toutes deux portent le même nom n'était pas une coïncidence, qu'une partie de son passé était avec cette femme. Qu'elle était peut-être même, cette femme ! James s'était montré patient. Voyons ! Cette femme n'avait qu'une seule main ! Toi tu as tes deux mains ! Alors c'est peut-être une sœur. Donc ça sera Port-Argenterie. Port-Argenterie a été détruite. Tu le sais ça ? Oui, je l'ai lu quelque part.

Essayez donc de résonner Noire !

James Garrett commanda deux verres d'alcool local lorsque Noire revint s'asseoir près de lui, face au Baron.

« J'ai loupé quoi ?
- J'expliquai au Capitaine Lerrington les circonstances particulières de notre rencontre.

Ok. Donc j'avais raison. Tu as tout balancé au Baron. L'Île Noire. Phadransie. Tout.

- Ah d'accord.

Dissimulée derrière son voile, Noire jouissait silencieusement de cet anonymat, propre aux anciens Sultanats, où elle n'avait pas à subir les regards outré, les visages choqué, les moqueries et les railleries péteuses. "Hé ! Tire pas cette tête !" "Ferme ta gueule, connard." Le Baron prit la parole, tout en bourrant sa pipe de tabac.

- Vous êtes bien loin de Kelvin, tous les deux.
- Nous sommes bien loin de Port-Argenterie aussi, lui balança Noire en réplique directe.
- Hum.

Après un silence, le Baron reprit :

- Vous avez connu l'ancienne Port-Argenterie ?
- Je n'y suis jamais passé, reconnut Garrett. On m'aurait fait grief de ce voyage peu recommandable.

Noire ne dit rien, perdue dans ses pensées. Avait-elle connu Port-Argenterie ? Probablement. Cette ville lui parlait tellement ! Mais, il fallait dire, à ce force de lire tellement de choses à son sujet dans les livres, elle en arrivait à confondre ce qu'elle savait déjà avec ce qu'elle avait lu. Phadransie La Noire ? Une pure Argenterienne, c'était évident ! Elle éluda la question du Baron Lerrington après que James y ait répondu. Lorsque Lewis en vint à leur demander quand est-ce qu'ils comptaient regagner Kelvin, James répondit "le plus rapidement possible". Une réponse que Noire ne pouvait pas laisser passer ! Et lorsqu'elle se leva de table, annonçant et clamant poing sur la table qu'elle irait sur l'Île Noire, tous les bavards sur la terrasse se turent, tous les regards convergèrent vers elle ! Elle se rassit.

- Capitaine, je vous suggère de bien vouloir lui expliquer que son aventure est pure folie, lâcha finalement les paupières closes Lewis, tout en fumant sur sa pipe.

Noire l'aurait bien assommé, ce Lewis. En plus la fumée la dérangeait. L'absence de surprise de la part de ce dernier confirmait l'hypothèse de Noire. Garrett en avait déjà causé deux mot le temps durant lequel elle s'était absenté pour aller se soulager.

- J'aimerai éviter d'en arriver là mais c'est une vraie tête de bois.
- Comment espérez-vous prétendre que Médron vous laisse un navire alors que vous n' êtes pas capable de raisonner cette femme ?
- C'est pas faute d'avoir essayé. Vous voulez donc la résonner ? Je vous la laisse ! rit Garrett.

Mais d'un rire jaune.

- Vous avez madame besoin d' aide et vous refusez de l'entendre, lâcha finalement le Baron en reposant sa pipe.
- Je ne vous demande pas de m'accompagner, tous les deux.

Noire s'était relevée, déjà en proie à une frustration grandissante, et sentant poindre une autre de ses crises sanguinolente.

- Je ne suis pas élu divin. Faites-vous donc un peu à l'idée que votre présence ici reste un miracle et vivez donc pour eux à défaut de vouloir les sauver.
- Monsieur, je ne suis pas une dame légère ! balança-t-elle à la gueule du Baron.

Parfois, elle aurait voulu que se taise le monde. Au moins un moment.

- Vous ne trouverez personne pour vous amener jusqu'à l'Île Noire, insista Lerrington.
- C'est du suicide, Noire, ajouta James.
- Dans ce cas j'irai seule.
- Dépêchez-lui une bénédiction Sir Lerrington, soupira Garrett, c'est alors son dernier jour.

Noire le foudroya de son œil. Oui, même au travers le voile. Voila la peste de ce monde, songeait-elle. Un mal que chacun se plaisait d'entretenir. Un ignoble spleen romantique sur lequel elle crachait. Chacun vivait sa petite vie, égoïste, seul, désespérément seul. On bouffait. On buvait. On chiait. On pissait. On se mariait. On enfantait. Puis on crevait. Et on appelait ça "avoir vécu" ? Comment expliquer l'Île Noire, à tous ceux qui ne l'avaient pas vécus ?

- Ils sont la dernière famille qu'il me reste, dit-elle modestement et sans élever la voix.
- Noire, cela fait plus d'un an, lui rappela Garrett.

Au loin, l'aube pointait. Un coq chanta, lui coupant la réplique. Le chant du coq signalait aux survivants que la vie allait repartir pour une journée au moins. Que rien n'était perdu. A vous de jouer ! Débrouillez-vous avec ce délai, on vous l'offre. Vous verrez ce soir ce qu'il en restera, chiures de ruffians.

- Et je n'ai pas beaucoup de temps, lui rappela Noire.

Alors, comme pour ponctuer ses paroles, une quinte de toux lui arracha la gorge, du sang jaillit de son nez, de sa bouche, de ses yeux même, gouttant sur la table de la terrasse, à quelques pouces de la main du Baron. Son voile en fut tâché, elle dut le rabattre un peu. La toux ne voulait pas s'arrêter. Et James et Lewis qui la regardaient, comme un animal de foire, avec des yeux ronds comme des billes. La putain de ta mère. En fait c'était toute la terrasse qui la regardait !

Elle aurait aimé exploser, sous leur yeux. Un ballet de sang, du sang partout, sur les chaises, sur le plancher, sur les balcons, sur l'argenterie, sur le comptoir, sur le serveur, sur les tables, sur les persiennes, sur les clients. Ca vous en bouche un coin, hein ?
Mais Noire n'explosa pas. En revanche, comme sa quinte de toux ne voulait pas cesser, et son sang ne voulait pas cesser de jaillir des pores de sa peau, elle dû se retirer en urgence, aller cracher ce qui lui restait de virus derrière la terrasse. Lorsque le monde autour d'elle cessa de tourner, et qu'elle retira la main de son visage, elle était rouge de sang. Dégoûtant.

- Ca va mieux ?

James lui tendait un verre d'eau. Elle l'avala, lentement, les yeux encore brûlants.

- Non.

Et elle ajouta, en le lui rendant tandis que se pressait derrière lui le Baron.

- Voilà pourquoi je retourne sur l'Île Noire. Mes jours sont déjà comptés, de toutes façons. Je n'ai rien à perdre. Ma vie ne vaut plus rien.

Elle savait qu'elle n'avait pas de famille sur le continent. Juste cette femme. Phadransie La Noire. Œil noir. Démence. Dangereuse. Disparue depuis 5 Tours. Putain. Brume comprendrait, lui. Son cœur se serra lorsqu'elle repensait à Brume et à la meute. Hector. Uric. Perdu le long des côtes de récifs de l'Île. La tête lui tournait encore, et sa gorge l'incendiait. Et bientôt deux Tours que ça durait. A croire que la mort est contre nature, à voir la résistance que la chair et l'esprit lui oppose.

- Vous devriez plutôt trouver un prêtre, avança le Baron Lerington avec une légère compassion.

Noire le trouva courageux de ne pas avoir gerbé en voyant son visage débarrassé du voile.

- Tu crois que je ne l'ai pas déjà fais ? Les prêtres font des promesses, mais à condition de passer mes journées enfermées, dans le temple, à prier tel ou tel Dieu. Je n'ai pas le temps pour ça. J'emmerde les Dieux.

Elle toussa encore, cracha une glaire de sang.

- Et je n'ai surtout plus le temps...
- Un médecin pourrait peut-être...commença James.
- Des charlatans qui se font payer trop cher.
- Vous ne pouvez rester en cet état, lui fit parvenir finalement le Baron Lewis Lorington.

Noire s'autorisa à le corriger.

- Je ne peux rester en cet état pendant que les miens sont prisonniers de l'Île des Elfes Noirs. La réalité de l'île est cachée, Dieux merci, à ceux qui n'y sont jamais allés ! Mais croyez-moi, il est urgent que j'y retourne sans tarder. »
Jeu 22 Juin 2017 - 14:28
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Lewis Oscar Lerrington
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Lewis Oscar Lerrington
La nuit avait été longue et infructueuse. Si l' on prenait en compte le fait que rien ni personne ne semblait capable de dissuader cette femme de mourir de la pire des façons.

« Pauvre Garrett et pauvre femme » Pensa-t-il avant de sombrer dans un sommeil sans rêve alors qu' il avait laissé ce couple improbable peu après que l'aube ne se lève.

Il fut réveiller au milieu de l'après-midi par une curieuse animation dans la rue. Il se leva, s'habilla et quitta la fraîcheur relative de sa chambre pour remonter le flot de gens qui se pressaient en direction du port dans la chaleur étouffante.

Au milieu du port un imposant navire rabaissait au rang de frêles esquifs les galères Ramiennes qui l'entouraient.

Lewis se fraya un chemin près de la plus grande jetée où un nombre impressionnant d' esclaves déchargeaient les marchandises du ventre du navire qui paraissait pouvoir en sortir à l'infini.
Des gardes durent intervenir afin de limiter le flot de curieux cherchant à approcher au plus près. La jetée bien que refaite récemment aurait bien pliée sous tout ce poids.

Oui il était comme il l'avait souhaité. Plus grand que le plus grand navire Kelvinois à la centaine de mètre supérieure. Pouvant accueillir en plus de l'équipage des centaines de personnes ou de tonneaux. La proue ressemblait à une tour de garde au pied de laquelle filait dans l'océan un éperon impressionnant.
Tour surmontée d'une catapulte très certainement pivotante. Sur toute la longueur du navire des balistes et des canons alternaient avec des emplacements pour des tireurs.
Une forteresse flottante. Ce navire était hors catégorie. Ni un galion, ni une galère. Encore moins un drakkar ou alors un géant, mais en cent fois mieux.
Il observait tout cela à la longue vue. Satisfait de voir que Cristal avait trouvé son vrai héritage et mieux encore qu' elle avait réussi a concrétiser son projet.
Celui qui était né après la bataille de Kelvin contre les troupes démoniaques de Salicar.

« -Impressionnant n'est-il pas ? »

Cette voix familière fit sourire Lewis qui en se retournant reconnut le professeur M. Stormik. Dans son pantalon blanc et sa veste orange. Toujours son haut de forme visser sur la tête malgré la chaleur.

Lewis n'était pas quelqu'un de très tactile. Cela convenait au professeur et leurs retrouvailles se résumèrent à un simple salut. Derrière le professeur se trouvait Méline apparemment émue derrière le voile obligatoire pour les femmes de retrouver son capitaine. Elle était à l'ombre d'un colosse que Lewis il y avait de cela des tours avait rencontré en Nova. Le terrible Dortan Whipmaster. Qui pour avoir perdu son défi servait désormais Lewis dans le plus grand secret.

Il allait demandé où était sa seconde lorsqu' un :

« -Lewwiiiiiiiiiiiiiiiiss !!! » Strident se fit entendre du pont du navire.
Il ne manquait que la danseuse aux cheveux d'argent et ses retrouvailles auraient été parfaites...

Le temps pour Lewis de pendant un instant, se laissé allé vers une mélancolie qui le caractérisait désormais à chaque fois qu' il avait une pensée pour Silver.

Cristal juchée dans une cabine insultaient ses porteurs pour qu' ils avancent plus vite.
Elle était noble aux yeux de Ram au commande d'un pareil navire et promettait d'émasculer une seconde fois les pauvres hommes de se presser afin qu' elle arrive jusqu'à Lewis dans un flot d'insulte et de jurons dont elle seule avait connaissance. Une fois parvenue jusqu'à lui, elle lui signifia qu'elle ne savait pas encore si elle souhaitait lui faire un gros câlin ou alors lui mettre une bonne claque pour lui avoir fait croire qu' il était mort.

« -Je l' étais en effet. Disons que je ne le suis plu.

-Bien ! Maintenant on fait quoi ? Descendre jusqu' ici et faire les marchands, c'est marrant, mais bon.

-Nous pourrions déjà boire un verre. »

Le cortège prit la direction de la taverne où Lewis avait ses habitudes et au file de la conversation Lewis décida de remettre sur la table la conversation  au point où elle c'était arrêtée.

« -Puis dois-je te rappeler que c'est toi désormais la capitaine ?

-Ah oui c'est vrai ça. J' m’y ferai jamais. Sinon t'as vu j' ai presque tout fait comme t'as dis.

-Comment ça presque ? »

Lewis était un peu inquiet et c'est Méline la prêtresse qui suggéra timidement à Lewis de prêter un peu plus attention au nom du navire.

« -La verge de fer !? Puisse Antescior m' aider à lire correctement ce que je vois !

-Vos instructions griffonnées ainsi qu' un petite tache laissaient un doute la dessus. Nous étions pour La vierge de fer cependant la capitaine Cristal a prise la décision de se fier a ce qu' elle lisait. »

Lui expliqua le professeur en appuyant ses dires sur un ouvrage en pointant ce passage du doigt sous l’œil de Lewis.

« -J' me suis dis avec un éperon pareil ! C' était presque logique ! La verge de fer. Celle qui encule tous les ports du monde ! En plus ça fait un joli jeu de mots avec porc non ? »

Voilà ce que Cristal trouva à dire pour sa défense en s'enfilant encore un verre en pestant sur ce voile qu' elle se devait de porter.

« - C'est pas pratique ce truc pour picoler quand même. »

Bien vite le sujet dévia sur ce qu' était devenu Lewis lorsqu' il avait disparu et bien qu' homme a ne pas raconter d'histoire a dormir debout. Tous restèrent plus ou moins dubitatif devant son récit.

A un instant très avancée de la nuit Lewis demanda si la capitaine Cristal serait prête a faire visiter son navire au fils du sultan et la réponse fut cinglante.

« -Nan, mais tu crois pas qu' en plus tu vas payer ta place et faire du tourisme ! C'est ton navire ! On en a assez chier comme ça pour réaliser tes dernières volontés alors que tu étais vivant. Tu vas pas t' en tirer comme ça Lewis !

Elle lui posa son sabre sur la table avant de se calmer un peu.

« -Après si t'as besoin d'une seconde, je dis pas non hein ! A condition que tu ne me remettes pas le couvert de te faire passer pour mort si t'as envie d'un nouveau navire !

-Ce n'était pas prévu ainsi. »

Répondit calmement Lewis en acceptant l'offre sous la condition que son second a elle accepte ce qui était pour lui une dégradation.

« - Grand bien m'en fasse. Je vais enfin pouvoir avoir du temps libre et m'occuper vraiment de ce navire. Sous réserve que le nouveau capitaine me garde dans l' équipage a ma juste valeur. »

Déclara le professeur Stormik.

Lewis n' eut pas grand chose a faire comme changement hiérarchique afin que chacun et chacune y trouve son compte et c'est fort de cette équipe qu' il admira La vierge de fer. (Oui déjà des hommes de l'équipage sous le regard de Dortan fraichement promu chef de la sécurité s'affairaient a ajouter un « i » à la verge.)

« -D'où vient l'équipage ? » Demanda Lewis.

« -Des hommes et des femmes voués à l'esclavage ou pire. Acheté sur les marchés Ramiens.

-Qui négociait ? 

-On faisait appel a des prêtres ou plutôt c' était eux qui nous appelaient. Ils voyaient bien que l'on avait besoin de monde. Puis tu sais bien qu' on aiment pas trop ça les gens privés de liberté. Après on c'est un peu servit du fait des marchandises qu' on pouvait trimballer pour en sauver autant que faire ce peut. On reste quand même un peu le cul entre deux chaises Lewis. Pas de lettre de marque. Rien. Les bénéf, c' est pour la solde de l' équipage, les réparations, l'entretien et ce qui reste on le dépense en rendant la liberté à ceux qu' on peut acheter contre un poste au sein de l' équipage avec le libre choix de se tirer à chaque étapes du navire. Bref tout comme t' avais souhaité. Dès qu' on a eut ton message on a rappliqué vite fait »

Lui expliqua Cristal sur un ton monotone.

Lewis s'adossa a sa chaise essayant de percé ce que sa seconde pensait de ses directives qui devaient être ses dernières.

« -Et ? 

-On a jamais été aussi blindé de pognon ! Pas besoin de le cacher puisqu' on le dépense presque entièrement à chaque étapes. »

S'exclama Cristal avant de reprendre :

« -On en garde quand même un peu sous le pied pour les taxes à la con, mais sinon on est libre. Tout ça de manière tout à fait légale en plus ! On a fait escale à Liskaa où on a laisser un type qu' on avait acheté à Vindex. Il était devenu esclave, je sais plus pourquoi, mais t'aurai vu son regard quand Dortan lui a enlevé son signe de servitude. Stormik en aurait presque levé les yeux de ses putain de bouquin ! ... »

Des anecdotes comme ça Lewis en entendue plusieurs jusqu' au navire qu' il avait tout de même souhaité voir de plus près.
Il ne manqua pas d' y faire monter le fils du sultan. Ce dernier s' émerveillant a chaque instant projetait déjà l'idée de louer les services du capitaine.

Bientôt l'activité se calma avec l'arrivée du crépuscule (et le départ du fils du sultan) autour du navire. Bien vite Lewis fit part de ses intentions de poursuivre ce genre d'activité commerciale. Il réduisit considérablement la part de bénéfice du capitaine ce qui laissa à l'équipage la ferme intention de rester à bord.
Concernant l' achat d'esclave  il fallut attendre le lendemain que le marché ouvre.
Bien que trouvant le fait de disposer comme bon semblait a une personne de la vie d'une autre insupportable sous prétexte qu' on avait acheté cette vie. Il sillonnait les allées de ce marché sordide en compagnie de Cristal (Toujours coincé dans sa cabine à porteur.) Dortan, Méline, le professeur et deux marins que Dortan surnommait les frères saucisses.

En réalité il ne s' agissait nullement de deux frères, mais d'un Novien et d' un Ramien. Messieu Dova pour le premier et messieu Kiin pour le second.

Dortan confia à Lewis que ces deux-là n'avait pas leur pareil lorsqu' il s'agissait de motiver l' équipage pour prendre les avirons ou tout autres manœuvres. Passant leurs temps à se convaicre l' un l'autre que cette spécialité culinaire commune à Ram et Nova était meilleure que l'autre.

Bien que riche, acheter tous les esclaves était illusoire et très certainement interdit. A moins que l'on ne soit le sultan en personne.

La priorité était pour les familles entières, les enfants, puis les femmes et ensuite les hommes. Cette matinée, Lewis put en acheter (pour ne pas dire sauver) une cinquantaine.
Cela pouvait sembler insignifiant par rapport au nombre d' esclave que comptait ce monde et enrichir ces marchands n' était pas la meilleures des solutions cependant pour l'instant il n' avait que celle-ci.
Tous passèrent devant Lewis et Dortan la peur dans les yeux ne sachant pas encore ce qui les attendaient. Ils furent tous emmenés au navire sous l'escorte des frères saucisses qui se chargeaient en même temps du ravitaillement.

C'est en poursuivant son trajet qu' il croisa à nouveau le capitaine sans navire James Garrett et cette femme.
Par pure politesse Lewis demanda des nouvelles de son état de santé et si par un heureux hasard celle-ci avait renoncé à son aventure suicidaire.

James lui avoua que non.

« - J'ai avec moi une prêtresse qui pourrait lui venir en aide si madame Noire se montrait moins entêtée.

-Noire !?  Phadransie La Noire ? Cette garce me doit un pistolet !"

S' exclama Cristal dans sa cabine avant d' en descendre et d'observer la femme.

-Ce n'est pas elle. Noire a un croch... Par les dieux, mais qu' est-il arrivé à cette femme ?
Dim 2 Juil 2017 - 11:07
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Noire
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Et la nouveauté chimique
Les voyageurs entourés des trombes du val
Et du strom.

Rimbaud



C'est quoi c'te salope encore ?

« Je vais bien, merci d'vous inquiéter de ma santé.

Ce fut la réponse que balança Noire, d'un geste évasif de la main, et à l'intention du Baron Lerrington, et à l'attention de cette grande gueule de Crystal. Les Dieux ? Haha ! Les Dieux. Mais les Dieux ils s'en battent les couilles de nous, ma pauvre. De nous tous. Les Dieux rient à gorge déployée, et chient, et s'endorment. Ils se réveillent en sursaut quand des mères ramassées dans le deuil chialant sous leurs bonnets noirs déposent dans leur temple un gros sou lié dans leur mouchoir.

Comme tout le monde la regardait un peu avec des yeux de merlan frit, Noire fit un pas en arrière, prenant le soin de dissimuler la faiblesse de son état, y compris ce cynisme qui lui collait à la peau depuis qu'elle avait quitté le sol Noir. Personne ne pouvait comprendre cela. Elle regarda dans les yeux, voile relevé, tour à tour James, le Baron et Cristal. Elle se demandait si il arrivait à ces trois guignols de réfléchir, parfois, sur le bien et le mal. Et dans un tel cas, quelles étaient le résultat de leurs réflexions. Sans doute très différentes, pour tous les trois.

- Ecoutez, tous les trois. James. Que les vers doivent bientôt ronger mon corps, c'est une pensée qui ne m'émeut pas plus que ça. Je saurai vivre avec. Mais que les Elfes Noirs bouffent la liberté que nous gagnons si durement en ce monde. La mienne. La votre. Ou celle de mes amis. Cela ne peux pas, et ne veux pas le concevoir ! Vous tous qui parlez bien des Dieux, vous devriez vous préoccuper d'abord de cette vie avant de songer à la suivante. Je me fiche bien de ce qu'il y aura bien après les jours et les saisons, et les royaumes et les êtres. Ce dont je suis sure, c'est que mon temps est compté. Et que je retourne sans attendre sur l'Île Noire. Si tu n'es pas trop accablé, James, tu me laisseras partir. Vous parlez, mais que vaut votre parole, putain ? Vous n'avez pas connu l'île Noire !

Elle soupira.

- Que les choses soient claires Baron Lerrington. Je ne crache pas sur votre renom ou votre personne, loin de là. En fait, j'pense même que vous êtes quelqu'un de bien. Mais je n'ai pas de temps pour penser. Brume, sur l'île Noire, n'a pas de temps. Et je ne peux plus supporter de vivre ma petite vie égoïste en sachant que quelque part au delà de l'horizon, ceux que j'estime courent un réel danger ! Merci pour tout, à toi aussi James. Mais je pense qu'il est temps de se séparer, maintenant. Tu es Capitaine Kelvinois, retourne à Kelvin chasser le pirate. J'au sauvé ta vie, et d'une certaine manière, tu as sauvé la mienne. Ton orgueil peut être rassasié, dors sur tes deux oreilles le soir. Nous sommes quittes. Je ne me révolte pas contre la vie. Je me révolte contre le nombrilisme de tout ce qui m'entoure.
- Tu vas faire quoi, Noire ? demanda James Garrett en croisant les bras. Tu n'as ni argent ni navire pour te porter jusqu'à l'Île Noire. Et si tu te fais reprendre ?

Noire haussa juste les épaules. Elle ne comptait pas se faire reprendre.

- N'essayez pas de me retenir. C'est mieux comme ça. C'est mieux pour tout le monde.

Putain, vous devriez voir vos tête ! Hilarantes ! Et elle tourna le dos au trio.

C'est alors que ce qu'elle n'avait pas prévu vint conclure son joli discours. Noire aurait bien volontiers dévider un chapelet de juron qu'on ne saurait exprimer, si une quinte de toux ne l'avait pas prise d'assaut ! Une autre crise, mais encore plus violente, cette fois. Plus violente que les premières, plus violente que celle d'hier. Cela empirait de jour en jour, elle le savait ! Si elle ne tentait rien maintenant, elle n'en aurait plus le temps. Profiter de son temps ? disait Lewis. C'était lui faire l'ultimatum suivant : Vivre sans estime ou crever dans la honte.

Elle sentit quatre mains la relever, alors qu'elle n'avait pas aligné dix pas et baignait déjà dans son sang, s’étouffant dans sa toux. Le sang qui coulait de ses yeux et de ses narines l'oppressait. Elle entendit le Baron parler d'un médecin. Et pas loin de son oreille, Cristal qui balançait :

- Si t'étais un peu moins forte en gueule, t'aurais accepté de voir la prêtresse de suite et on en s'rait pas là ! A te ramasser sur le carreau.

Noire esquissa un sourire derrière sa cascade de sang.

- Pas la peine d'avoir de la bile, la donze. Je te le rendrai, ton pistolet. »
Dim 13 Aoû 2017 - 12:07
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Lewis Oscar Lerrington
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Noire ou quel que soit son nom ou encore d' où qu' elle vienne. Lewis en était las de son obstination complétement irraisonnée de chercher a vouloir aller plus vers le Sud. C'est en plus dans un final sanglant qu' elle avait non seulement manquée de respect à Crystal ( Qui au passage est pour les Ramiens considérée comme une noble) Ainsi qu' à lui. Plutôt proche du nouveau sultan.

Quoi qu' il en soit de cette personne et bien qu ' elle ait réussi l' exploit de passablement l' énerver. Il n' en restait pas moins un être vivant. Ayant quelques compassions pour ses semblables si têtue soit- ils ou le cas échéant elle.

Ce fut facile de faire passer cette femme pour presque folle. Encore plus pour une personne nécessitant des soins urgents a voir sa fâcheuse tendance a étaler ses entrailles ou ce qui en restaient dans les rues nouvellement pavées de Port Argenterie.

Voilà comment Noire se retrouva donc dans la partie du temple d' Ariel entre les mains de ses prêtresses.
James Garrett s' étant platement excusé auprès de Lewis une bonne demi douzaine de fois pour elle. Il en fut las aussi après la dixième fois.

D' ailleurs si il tenait tant à s'excuser pour elle, autant le faire travailler un peu ce jeune Kelvinois plein d' entrain.

Longer la côte Ramienne avec une capacité de transport sans équivalent ne ferait pas de mal à Lewis. Crystal l' avait fait. Lui, bien qu' étant à l'origine de ce projet resterait observateur et au besoin corrigerait ou non  le bon ordre des choses.

Première mission pour Lewis : Porter à Vindex un état précis de l'avancée des travaux de la nouvelle Port Argenterie. Rien de bien méchant. Remonter toute la côte en mouillant non loin des principales villes n' avait rien d' effrayant non plus. Autant d' occasions de ravitailler, marchander, gagner un peu d'argent, libérer ou affranchir quelques esclaves au passage.

Avant cela, il fallait s' occuper des esclaves qu' il avait acheté. En réalité nombre de l' équipage impressionnant de la vierge de fer en étaient issue. A la différence près qu' ils étaient tous libres et bien traités du moment qu' ils entraient dans le rang.

La vie à bord ressemblait curieusement a celle d' un navire de la marine Kelvinoise. Sauf qu' il s'agissait de plus de mille cinq cents personnes.

Bientôt , il fallut tout de même distinguer les marins de métiers et les autres.

Cela prit du temps tout comme le fait d' approvisionner convenablement le navire pour le départ.

Cela laissa le temps à Lewis de nommer et répartir les tâches de chaque personne.

Un certain Jean Labuche dit la débrouille. Devint vite le charpentier en chef de tout le navire.

Léonardo Latentura Muybella. Un oréen fut désigné chef de la voilerie ( Couturier de haute volée aussi.)

Crystal toujours seconde. Dortan whipmaster veillerait à l' application de la discipline à bord.

Le professeur Stormik serait chargé de configurer au mieux le navire concernant l' armement.

Pas moins  d' une centaine d' officiers furent désignés pour encadrer au mieux le reste de l' équipage.

Parmis eux, James Garrett. Lewis appréciait la présence auprès de lui de ce capitaine Kelvinois. Aussi, il en fit son secrétaire personnel. Garrett, bien que peu emballé par l' idée au départ, s'aperçu vite que ce poste le plaçait au plus près du capitaine

Sa première tâche fut de rédiger une lettre à l' attention de Medron de Kelvin. Lui apprenant le retour de Lewis vers Kelvin et donc par la même occasion faire savoir qu' il n' était pas mort.
Garrett se rendit compte que derrière ce qu' il avait considéré au départ comme un poste injuste. Se cachait en réalité un emploi le propulsant dans les plus hautes responsabilités du commandement.
Aussi fut-il le premier au courant de la future destination du vaisseau.

Pourtant, il ne fut pas convié lorsque Lewis s' en alla seul vers le palais encore en construction du sultan de la nouvelle Port Argenterie. Comme personne, pas même sa seconde.
Personne ne revit Lewis pendant presque trois jours.
Seul signe de sa part, la venue d' un comptable ayant une lettre signée de la main de Lewis comme quoi il faisait désormais partie de l' équipage. Et des aller et retour incessant des barques et canots amenant, hommes, provisions, armes et autres marchandises.

Ce comptable. Un impérial tout juste acheté par Lewis qui se mit au travail à peine sa cabine attribuée. Il vérifiait chaque chargements. Notait, comptait jours et nuits. Même dans son sommeil, il comptait. C' était amusant sauf pour ceux qui partageaient sa cabine.

Le quatrième jour, Lewis revint avec à ses côtés un enfant d' à peine plus d' une dizaine de tour.

« -Messieu Garrett. Je vous présente Simon. Veuillez procéder a son enregistrement au sein de l' équipage en qualité de mousse je vous prie.  Après cela si ce n' est déjà fait. Envoyez la lettre au duc de Kelvin.  Réunion de tout l' équipage dans une demi-heure sur le pont.»

A peine le capitaine disparut vers sa cabine que Méline accompagnée d'autres prêtresses d' Ariel et de Noire dans un sommeil profond montèrent également à bord.

Sur le pont une demi heure plus tard, il fallait se serrer ou alors monter aux cordage pour pouvoir voir le capitaine qui annonçait le départ vers le Nord.

Cents officiers. Sept cents marins, cinquante cuisiniers, six cents anciens soldats de métier ou gladiateurs, Deux cents marins de plus spécialement recrutés par Dortan Whipmaster pour manier les avirons et enfin près de quatres vingtaines d' hommes et de femmes. Tous avec une cape noire affichant un hippocampes blanc dessus. Une cinquantaine de prêtres et prêtresses également et pas exclusivement des prêtresses d' Ariel.

C'est ce qu' énuméra le comptable au capitaine qui semblait satisfait de cela.

Lewis donna l'ordre de lever l' ancre et bientôt la vierge de fer s' éloignait de la nouvelle Port Argenterie cap au Nord.


Plus tard vint le premier repas. Si une chose n' avait pas changé, c' était bien ce moment particulier où Lewis recevait ses principaux conseillés et amis. Évoquant bien entendu des choses concernant le navire et d' autres conversations concernant la navigation en général, la vie à bord, mais aussi d' autres sujets moins professionnel.

Ce soir a cette tablée se trouvait donc : Lewis, le professeur Stormik, le comptable, Jean Labuche ainsi que deux autres officiers, James Garrett, Méline et le petit Simon.

La principale préoccupation de Garrett était l' état de santé de Noire et lorsqu' il interrogea Méline à ce sujet. Elle lui répondit qu' elle ne pouvait rien lui promettre.

« -Les prêtresses d' Ariel ne promettent jamais rien messieu Garrett. » Dit un autre officier.

« - C'est même paraît-il. Arrêtez-moi si je me trompe Méline. Une chose que le culte d' Ariel rend impossible de faire. Une promesse. » Intervint Lewis.

« - A juste titre. Capitaine. C'est ce que j' ai dit à tous ceux qui me demandait si l'on vous reverrait un jour.

-En déplaise peut- être à certain, j' ai prit cette expérience comme une opportunité formidable que m'offrait Ariel. D' ailleurs, vous organiserez au moins quatre fois par lune une grande cérémonie en son honneur.

- C'est deux fois plus qu'avant que vous ne... Vous absentiez.

Je n' empêche personne de la prier quotidiennement. Je tiens seulement à m' assurer que chaque âme sur ce navire mesure la chance qu' il a de pouvoir voguer sur son domaine et au moins une fois tout les quart de lune de pouvoir la remercier convenablement pour cela. »

Lewis se tourna ensuite vers Garrett.

« -Pour ce qui est de votre amie messieu Garrett. Sachez que je n' ai pas fait que courir le marché et encore moins passer du bon temps avec le sultan. Notre dernier mousse en date peut le confirmer. 

-En parlant de cela capitaine, j' ai eut grand mal a correctement compléter la fiche de renseignement  le concernant.

-Montrez donc. »

Garrett s' exécuta en sortant la fiche en effet peu remplit voir quasiment pas. Certes comme tout officiers, il était armé en permanence, mais avait de part son poste de secrétaire. Toujours avec lui une sacoche remplie de documents.

Lewis poussa un peu son assiette et examina donc la fameuse fiche.

« - Il manque effectivement le Nom. »

Constata Lewis en prenant la peine de se lever pour se munir d' une plume et d'encre avant de se rasseoir et corriger ce manque.

Le temps que l' encre sèche, il sortit une fiole de son manteau non sans attirer l'attention de Garrett dessus.
« -Pour votre amie. »

Il confia la fiole à Méline qui s'excusa avant de partir en direction de l'infirmerie où restait Noire alors que la cloche de la relève sonnait.

« -Elle devrait dormir jusqu' à au moins Vindex avec cela, mais se réveillera bien mieux qu' elle ne c'est endormie. N'est-ce pas Simon ?

-Oui capitaine. »

Dit timidement l' enfant en bout de table.

Lewis dit a Garrett de ranger la fiche de ce Simon une fois l' encre séche. Il s' éxécuta non sans voir le nom de l' enfant et de se tourner vers le capitaine.

« -Un problème messieu Garrett ?

-Aucun capitaine. »

Ensuite Lewis commença a vouloir en savoir plus sur cette Noire. Pour Garrett il ne faisait aucun doute que par le passée, elle c' était certainement adonnée à la piraterie. Lewis pour sa part et encore plus Crystal avaient déjà croisé a Kelvin une femme se nommant Noire, mais elle avait un crochet. Ce qui n' était pas le cas de cette Noire là.

C'est stoïquement que le mot piraterie fut entendu. Chacun prétextant que la frontière entre ce mot et le fait d' en être et aussi fine que floue. Puis vint le temps pour tous de gagner leurs couchettes.

Ce soir là Garrett s' endormit non sans encore voir le nom que le capitaine avait posé sur la fiche de cet enfant qui était invité à la table.

Lerrington.
Sam 16 Sep 2017 - 13:45
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Noire
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Desnos



Aussi loin que remontait ses souvenirs, les nuits de Noire étaient de ténèbres. Elle ne rêvait jamais. Elle ne rêvait plus. Avait-elle rêvé, un jour ? Plus de souvenirs. Les ténèbres qui l'enveloppaient, lorsqu'elle dormait, avaient texture et contour. Leur texture, elle était dense et pondéreuse, un peu comme une épaisse encre. Les contours ? Elle avait l'impression qu'ils formaient les murs et les pilastres d'un temple. Mais comment être sure ? Un temple ? Au cœur des ténèbres ? Et au beau milieu de cet édifice des profondeurs, perdue dans les coins de cette nébuleuse spectrale, il y avait quelque chose. Encore une fois, rien de bien tangible, rien de bien solide, rien de bien certain. Une présence, voila tout ce que Noire percevait. Et encore une fois, elle ne la percevait qu'au travers ce voile de songes. Mais elle en était certaine, une chose, à l'intérieur de ce monument, l'observait. Elle l'observait, depuis son départ de l'Île Noire. Elle l'observait au travers ses rêves. Et même avant, lorsqu'elle était membre de la meute avec Brume et les autres.

Brume, son camarade prisonnier de cet empire d'ombre et de fiel. Brume qui, comme elle, rêvait tout haut jour après jour, de la terre sacrée.

Soyez heureux pendant que nous sommes captifs...

L'ange de la mort, qui passait dans les vents de l'Île Noire et qui moissonnait tout sur son passage. Brume et elle, donc, anciens pirates. Lui, de la flibuste de l'Est, elle, anciennement Phadransie La Noire, frères sombres et pestiférés de cette île aux rivages mutants, aux villes de mutants, aux plages mutantes, aux Elfes mutants. L'île des abominations, qui retirait le jais des prunelles noires, qui retirait l'âme des poitrines distordues, qui retirait le souffle de vie des lèvres bleuâtres. Sur l'Île Noire, on courbait le front, le sein marqué au fer chauffé à blanc, pendant que l'on crachait dessus.

Et elle s'en était sortie.

Elle avait laissé la meute derrière elle. C'étaient Hector et Urik qui lui avaient sauvé la vie, alors qu'elle expiait en pissant le sang, dans une fosse commune. Et plus aucun souvenir. L'esprit avait dit "nop". On arrête là. C'est plus marrant, ça suffit, rien à foutre. Mais le corps continuait, il était reparti et elle avait dû foutre jour après jour un pied devant l'autre et avancer.

Sans Brume.


Noire ouvrit les yeux, le souffle affolé. Elle se trouvait dans un lit, plongé au cœur des ténèbres. De la nuit, se corrigea-t-elle mentalement. Un instant, elle se trouva perdue au fond d'une abysse mentale, et paniqua à l'idée de perdre de nouveau la mémoire. Mais petit-à-petit, tout lui revint. Elle appela quelqu'un, mais personne ne répondit. Elle se souvint alors de la Vierge de Fer qui la transportait. Ce devait être l'infirmerie de bord. Le navire -pouvait-on à ce stade parler de navire ?- était si grand, si colossal, qu'il était à lui seul une petite capitale en déplacement. Noire repoussa les draps qui la bordait ! Son œil s'était déjà habitué à l'obscurité. Elle était nue, dans le lit. Un goût amer lotissait entre ses dents, et une odeur étrange, de plantes médicinales, flottait dans la pièce. Combien de temps avait-elle dormi ? Deux jours ? Trois jours ? Plus ?

Elle se souvint de sa dernière exhibition, à Port-Argenterie. Apothéose dans une gerbe de sang. Applaudissements. Merci. Aurevoir.

Elle aurait dû faire passer un grand chapeau vide parmi les badauds, voir si ils l'auraient remplis d'écus de cuivre ou d'argent. Elle qui était aujourd'hui pauvre comme un ermite, ne s'en serait pas plaint !

Noire chercha un habit à endosser, mais ne trouva rien. On avait dû brûler ses oripeaux sanguinolents, achetés honnêtement (sisi) à Kelvin. Donc, c'est nue comme le jour de sa naissance qu'elle poussa la porte de la grande chambre à l'intérieure de laquelle elle se trouvait. Elle déboula dans un couloir, sentant à peine l'immense bâtiment tanguer sous la houle. Personne.
Donc Noire poussa son exploration jusqu'à la porte immense, en chêne verni, qui se trouvait au bout dudit couloir. Elle l'ouvrit. Toujours personne. Mais lui paraissait au loin une clameur, comme un chœur de voix humaines.

« Garrett, petite fripouille, où tu te caches encore...

Il devenait urgent de trouver des fringues, là. Etre pauvre était suffisamment désagréable, pour ne pas en plus devoir être nue ! Ses jambes, frêles, lui paraissaient minuscules et ridiculement fragiles ! On aurait dit deux brindilles, prêtes à se briser. En fait, elle remarqua qu'elle était très maigre. Mais ne s'y attarda pas. Elle était déjà assez heureuse de réussir à aligner deux, trois, dix, cinquante pas, sans s'écrouler. Elle se sentait pâteuse, et tous ses muscles engourdis.

- Ah ! Enfin quelqu'un ! Excuse-moi l'ami tu ne saurais pas où se trouve le Capitai...

L'homme la regardait avec des yeux de merlan archifrit, comme si elle était un spectre qui déambulait à bord de la Vierge de Fer. Puis elle se souvint. Elle était carrément à poil. Elle avait un corps dégueulasse, osseux, et probablement une mine cadavérique et encore plus dégueulasse. Oh, ca va ! Il a jamais vu une donze à poil, ce con ? Ou un malade ?

Puis elle se souvint. Elle se souvint du collier de fer noir sans cadenas passé autour de son cou. Elle se souvint de son dos marqué des milles morsures du fouet noir. Et elle se souvint du mot formé des lettres de feu incrustées par le fer au beau milieu de sa poitrine.



BRIZA




- Tu diras pour moi au Capitaine et à Garrett de passer me voir sans tarder.

Et elle fit volte face, les bras serrées autour de son torse, dissimulant à la vue de son interlocuteur l'atroce et définitif "BRIZA". Elle se cacha sous les draps, se promettant de ne jamais plus déambuler nue à bord.

~



- Ah bah t'en as mis du temps, grogna Noire lorsque Garrett parut enfin plus de vingt-quatre heures plus tard ! Je suis sure que si tu ralentissais ton pas, tu te serais arrêté.
- Mais non ! se défendit son compagnon. Ça n'est pas ça.
- C'est quoi alors ? Tu savais que j'étais réveillée, non ? Y a le Capitaine qui est passé me voir, même la Seconde et bien une demi douzaine de chirurgiens.
- J'ai beaucoup de travail.

Putain, trouve mieux comme excuse, connard.

Comme s'il avait lu dans ses pensées, James Garrett arrangea autour de sa taille l'épaisse sacoche de cuir qu'il n'avait pas quitté, et poursuivit :

- Le Baron Lerrington m'a passé son secrétaire personnel. J'ai peu de temps pour moi. La Vierge de Fer est un véritable palais à financer, inspecter, ménager.

Il y eut un silence. Sans se prendre pour le centre du monde, loin de là, Noire ne se satisfaisait néanmoins pas de cette réponse. James Garrett, faux-cul. Si tu n'es pas passé plus tôt, c'est parce que tu n'avais pas envie de me voir, voilà tout.

- Et bien, rebondit James. On dirait que l'ardeur de vaincre cède à la peur de mourir ! Encore une fois.
- Tu me sors une de tes phrases toutes faites ?

Il tira une chaise, sa sacoche de cuir semblant peser lourd, et vint s'y asseoir, infiniment patient.

- Je viens prendre de tes nouvelles Noire. Excuse-moi de ne pas être venu plus tôt.
- Tu sais que c'est de rester prisonnière au fond d'un lit ? J'ai pas le droit de déambuler et d'aller où je veux. L'autre connard à cafté, je crois. L'histoire a fait jaser. Le Capitaine m'a dit qu'il veut éviter une confusion passagère à bord. Ce sont ses mots, au Capitaine. Une confusion passagère. 'leur en foutrait moi, à tous, des confusions passagères.
- Le Capitaine a raison, dit James Garrett. Qu'est-ce qu'il t'a pris toi aussi, de sortir nue sur le pont ?
- J'étais pas sur le pont, se défendit Noire.
- Tu y étais presque !
- J'ai pas réfléchi. C'était stupide de ma part. Mais y avait personne dans l'infirmerie.
- Oui, confirma Garrett. Nous étions tous sur le pont pour rendre un culte à Ariel.
- Y en avait en tout cas un qui rendait pas de culte, sur le pont.

James Garrett soupira.

- Comment te sens-tu, Noire ?
- Putain, c'est pas la charité qui t'étouffe toi. Cent Tours que j'ai déjà ouvert l’œil, et enfin le graaaand secrétaire James Garrett daigne demander comment je vais ! Si tu ne sais pas quoi me dire, pourquoi être venu me voir ? Je croyais que tu avais beaucoup de travail à bord !
- Va au diable !
- Je ne suis pas parente du diable. Y en a pas dans mon ascendance.

Il y eut un autre silence, entre les deux anciens compagnons. Noire nota que Garrett n'était plus sensible à son sens de l'humour. Peut-être faisait-elle trop dans le cynisme ? Elle aimait trop Garrett pour tenter de lui faire volontairement de la peine.

- James... J'ai dormi combien de temps ?

Elle devait savoir. Lorsque son ami lui fit réponse, elle crut presque que les astres frémissaient au fond du ciel.

- Je veux me désaltérer, murmura-t-elle finalement d'une voix à peine audible. Apporte moi de l'eau, s'il te plait. Et trouve moi un rendez-vous avec Lewis. Je veux le remercier...
- Si tu cesses de gueuler d'absence et de solitude. Le Capitaine est très pris, Vindex est déjà en vue, dans quelques instants, nous larguerons les ancres. M'est avis que tu n'obtiendras pas de rendez-vous de si tôt.

Noire vit Garrett se lever et se diriger vers la porte, comme pour conclure cette visite de conscience. Elle détestait être un poids pour lui.

- Je veux payer ce que je dois au Capitaine Lerrington. Puis je descendrai à Vindex.

James soupira, le visage à demi dissimulé dans l'ombre.

- Pour gagner les rivages de l'Île Noire ?

Elle répondit par la pure vérité.

- J'en sais rien.

Lorsqu'il ferma la porte, Noire se laissa retomber sur l'oreiller.

- Je me lève chaque matin en disant : je ne verrai pas Brume. Et je me couche en pensant : Je ne l'ai pas vu...
Mar 3 Oct 2017 - 19:39
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Lewis Oscar Lerrington
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« -Vraiment ? »

Lewis n' aimait pas faire répéter les gens. Pourtant là. Il le fallait bien.

« -Tout à fait capitaine. Elle a insisté là- dessus. »

Répondit Garrett sans pour autant relevé le nez de la lettre qu' il écrivait.

C'était une réunion de travail comme il y en avait beaucoup. Trop parfois selon certain, mais pour autant nécessaire au bon fonctionnement de la vierge de fer.

Noire. Surnommée par bien du monde sur le navire son altesse depuis qu' elle avait croisé un marin en lui lâchant au visage le désormais célèbre :

« -- Tu diras pour moi au Capitaine et à Garrett de passer me voir sans tarder. »

Tout simplement parce que pour exiger cela d' un capitaine et de son secrétaire sur ce ton, il fallait au moins être de sang royal.

Et maintenant voilà qu' elle se disait prête à, toujours selon ses termes :

« - Payer ce qu' elle devait au capitaine. »

Lewis s' adossa sur sa chaise en croisant les bras avant de s' adresser au comptable.
« -Pourriez-vous chiffrer messieu Saillet je vous prie : Le sauvetage d' une vie, le déplacement personnel d' un capitaine durant près de trois jours ainsi  le prix que m'ont demandé ceux à qui j' ai fait la promesse d' éduquer convenablement Simon. Vous retirerez la moitié de cette dernière somme du total car je ne me fait pas payer pour ce genre de service. Encore plus lorsque je le fais de mon plein gré. »

Le comptable fit la moue avant de répondre que cela lui prendrait au moins toute la journée, mais que cela restait dans ses capacités.

« -Après tout, je suis le comptable. »

Dit- il avant de prendre plumes et parchemins et de griffonner a une vitesse impressionnante des chiffres en face de mots tout en faisant remarquer que l'escale prendrait dans ce cas au moins une journée de plus.

S'occuper de compter ce qui entre et sort de la vierge de fer n' étant pas une mince affaire.

Parmis elles, il y avait également celle des marchandises, mais aussi des passagers. Une mane intéressante que ces Ramiens souhaitant se rendre à la capitale à bord de ce vaisseau. Parfois des dignitaires, parfois des voyageurs. Jamais d'esclaves. La règle du capitaine. Un véritable travail de fourmi une escale. Tous cela en prenant en compte la diplomatie.
La vierge de fer possédant quatre mâts. La commanderie ne manquait pas de faire parler les pavillons. Dans le port de Vindex, elle avait hissé les couleurs de Ram sur deux mâts. Celles de Kelvin sur un et le dernier portait celles de Lewis. Ou pour les Ramiens le capitaine Lachance. Un crâne Noir dans un as de pique de même sur fond blanc. Une façon comme une autre de porter la tête de mort comme emblème sans pour autant être pirate ?

Tous vous affirmeront que l' as de pique ne symbolise que cette chance que lui prête les Ramiens et sa dévotion envers Canergën qui sont retranscrites sur ce pavillon.
Toujours est-il qu' après une multitude de réunions. Lewis se tenait sur le pont principal à l'ombre d'une voile et avec le rapport détaillé du comptable.

Devant lui Noire vêtue comme un membre de l' équipage régulier. Derrière lui Le comptable, Garrett, Dortan Whipmaster, Méline, Jean la débrouille, Léonardo la tenturamuybella et bien d' autres. (Pas Cristal ? Où elle est encore fourrée cell- là ? Par qui ou quoi en ce moment?)

Elle avait attendue son tour comme nombre de passagers, marchands, personnes souhaitant embarquer ou débarquer, faire affaire, proposant service ou en offrant, payant d' autres.

Elle semblait mieux que remise malgré la maigreur qu' elle affichait. Sans un mots Lewis lui présenta la note tellement demandée.

« - Concernant le prix de votre vie sauvée par le breuvage que je suis allé chercher, Il est écrit qu' une vie n'a pas de prix. Aussi pour cela et malgré le fait que vous semblez malmener la votre, vous ne me devez rien, sauf le temps que cela m' a prit.

Nous partons sur la base que louer les services d' un baron Kelvinois n' est pas gratuit Madame.
Reste les frais de couchage, votre tenue, le fait que j' ai dû m'employé à bien des choses pour que vous vous retrouviez en face de moi sans cracher du sang pendant au moins deux minutes, les frais de nettoyages de vos tristes épanchements incontrolés à Port Argenterie et sur ce navire.
Le prix de votre remède étant fixé à l' éducation d'un jeune homme par mes soins. Mon comptable a établit un montant pour cela jusqu'à sa majorité dont je retire la moitié par principe que je me suis engager a cela de mon plein gré.
Je porte à votre connaissance que l' intervention des prêtres n'est pas facturable.
Ce qui nous fait au total, frais de comptable inclus la somme de deux milles trois cent soixantes douze pièces d'or, quarante deux d' argent et cinq de cuivre.

J' ai personnellement déduis la somme de cinq pièces d' argent à cela. Votre phrase la fameuse :

« -Tu diras pour moi au Capitaine et à Garrett de passer me voir sans tarder. »

Ma particuliérement bien fait rire. Pour tout vous dire. Bien des membres de l' équipage reprennent vos propos lorsque la plaisanterie est de mise et que la situation l'autorise concernant nombres de situations.

Néanmoins, je suis au regret de vous mettre à l'amende de trois cents pièces d'or de plus pour paroles mettant en doute l'autorité du capitaine et de celle d' un des membres de l' équipage. De cent de plus pour avoir circulé dans les couloirs de ce navire dans une tenue inadaptée.

Je compte également cinq cents pièces d'or de plus pour avoir manqué de respect directement a mon secrétaire, messieu Garrett lors de sa visite à votre chevet.

J' ai conscience que cette somme est importante. Aussi, nous vous laissons un délai de réflexion pour que vous puissiez réflechir a son remboursement. »

Lewis passa au cas suivant. Laissant un membre de sa garde d' élite raccompagner à l' écart Noire.

Ils quittérent tous deux la fournaise du pont pour retrouver les entrailles du navire.

Salem avait déjà un certain âge. Il était le plus vieux des hippocampes.  Des cheveux longs, fins et grisonnants, mais ça il s' en foutait. Tout comme il se foutait de celle qu' il escortait jusqu' à une cabine sans confort. Quoique...

« -Tu sais gamine. C'est honorable de vouloir payer ta dette. La plupart de ceux que l'on ramasse ou rachète, ils s' en vont sans même dire merci. Reconnaissance éternelle et j' en passe. Puis le lendemain. Plus rien. Ici c'est ma piaule. T'affoles pas, je vais pas te demander de te foutre à poil et commencé a rembourser ta dette. C'est pas le genre de la maison. Tu vas poser tes fesses juste là sur cette chaise, devant cette table et réflèchir un peu. »

Salem se débarassa de sa cape et sortit d' une commode un verre et une bouteille. Il la débouchonna avec les dents. Puis il passa plusieurs fois le goulot sous son nez avant d'afficher un sourire satisfait.

« -Il est pas mal du tout. » Dit-il avant de servir Noire.

« - C'est du vieux gris. Ceux qui pensent qu' on y met de la cendre ou de la poudre noire dedans pour lui donner cette couleur, ne méritent pas de le boire. C'est arrangé avec un corail. Tout simplement. Pendant la moitié d' un tour. Faut ajouter juste un peu de poivre à chaque lunes.
Tu vas gardé ce breuvage un peu dans la bouche, puis avaler doucement, calmement, tu vas posé ce verre sur cette table. Remercier le serveur et ré-flè-chir à comment rembourser ta dette.

La mienne est payée depuis longtemps, mais faut bien bosser pour gagner sa soupe pas vrai ? »

Salem se leva et tira un rideau dévoilant un véritable arsenal de guerre.

Il se servit dedans choisissant une épée à la lame étrangement courbée. Il fit quelques mouvements avec. Puis, il jongla avec jusqu'à ce que la lame sembla dégager une étrange fumée grise. Avant de disparaître purement et simplement du champ de vision de Noire.

« -Fais en sorte de ne pas rembourser ta dette comme simple laveuse de pont... »

Cette phrase résonna dans la pièce avant de se perdre en murmure aux quatre coins de celle-ci.

Plus loin d'ici en chemin vers le palais du sultan de Ram. Lewis accueillait sans grandes émotions la surprise de certains membres de son équipage les plus proche.

« -Tout de même capitaine. Salem. N'est-ce pas un peu... Trop affûté pour cette femme vous devant une telle somme ?

-Je reste persuadé qu' ils vont très bien s' entendre Messieu Whipmaster. Salem me devait plus qu' elle à l' époque et il n' est jamais vraiment parti pour autant.
Dim 29 Oct 2017 - 9:15
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