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[PV Phadransie][Terminé]Des informations cruciales
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« C’est une taverne ? demanda Juri.
-On peut dire ça, répondit Emerelle, mais ça ne serait pas tout à fait exact. Pour te résumer la situation, les gens des sultanats, bien que sachant faire de l’alcool, et sachant en faire du bon, ne sont pas amateurs de grandes cuites à l’issue desquelles ils se réveillent à des kilomètres de là entièrement nus dans le désert et incapables de se rappeler ce qu’ils ont fait la veille. Ils sont beaucoup plus, comment dire … calmes. Lorsqu’ils cherchent à se distraire, il y a une certaine éthique à respecter, et notamment, ne pas le faire en dehors des bâtiments appropriés.
-Des bâtiments comme celui dans lequel tu me fais rentrer ? demanda Juri, un sourire aux lèvres.
-Oui, mais ne t’attends pas à une ambiance de taverne à l’intérieur. Ici, les gens vont être calmes.
-D’accord, d’accord. Et comment s’appelle cet endroit ?
-Un fumoir à narguilé. Mais tu vas voir qu’on y fait bien autre chose que fumer. Tu y auras aussi des boissons et des bains publics si tu le désires. C’est ça, la taverne ici. J’espère que tu apprécieras. Pour ma part, j’aime bien. Et il n’y a pas de risque de voir certaines personnes se livrer à des compétitions d’alcool. »

Et Emerelle aimait bien ces endroits. L’alcool, bien qu’elle prétende le contraire, elle ne le tenait pas un seul instant, ne serait-ce qu’à cause de sa petite taille. Ici donc, pas de risque d’être ivre. Et pas de risque de dire des bêtises qu’elle pourrait regretter par la suite. En plus, elle ne serait pas juger. Il n’y avait que des femmes en ce fumoir. Lorsque Juri lui en demanda la raison, elle lui expliqua que femmes et hommes n’allaient pas au fumoir le même jour en ces lieux, afin de garantir que les deux sexes prennent du plaisir indépendamment l’un de l’autre. Les sultanats étaient ainsi. Une société très stricte, très propre sur elle, et très belle en même temps. Vraiment les royaumes préférés d’Emerelle, qui avait pourtant beaucoup voyagé.
Elle laissa Juri quand celle-ci repéra un masseur qui lui avait l’air compétent. La guerrière de l’Empire d’Ambre utilisait beaucoup son corps pour combattre, et même si elle maintenait ce dernier en forme, elle n’en appréciait pas moins, de temps en temps, une telle séance. Emerelle avait déjà dû la masser elle-même à plusieurs reprises, mais elle était plutôt mauvaise à ce rôle. Alors qu’un vrai masseur, musclé comme l’était celui qui allait la prendre en charge…
« Je te retrouverais aux bains, dit tranquillement Emerelle. »

Les bains étaient divisés en plusieurs salles. Le bain d’eau froide, le bain de vapeur et le bain d’eau chaude. Emerelle pour sa part, préférait le bain d’eau chaude, même si elle savait le bain de vapeur bien plus apprécié, elle ne comprenait pas pourquoi. Après s’être déshabillée, elle se laissa tranquillement couler dans la retenue d’eau chaude, savourant la sensation de froid causée par le contact trop brutal avec un élément plus chaud que l’air libre, puis savourant plus encore la sensation de chaleur qui l’envahit petit à petit… Oui, vraiment, elle aimait ces fumoirs à narguilé.
Dans ce moment-là, elle oublia tout. Son enfance, l’esclavage, Brecianne, puis Juri. Plus rien n’avait d’importance. Elle avait simplement l’impression d’être loin d’ici, dans un autre monde, où elle serait seule. Elle ferma les yeux, un sourire aux lèvres, et quiconque l’eut observé en cet instant aurait pu croire qu’elle était endormie.
Ven 26 Sep 2014 - 17:53
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"Vas y donc, au lieu de passer ton temps à ressasser de maudits souvenirs !"

Mais comment donc parvenir à oublier, même temporellement ? Phadransie La Noire n'avait presque jamais peur. Elle ne se laissait jamais surprendre. Elle n'avait pas eu peur lorsque le Capitaine Korlanos l'avait faite prisonnière à bord du Déité ; elle n'avait pas eu peur lorsqu'il lui avait tranché sur Lame Noire sa main droite ; elle n'avait jamais eu peur en déchirant le voile d'intimité qui enveloppait les Temples du Dieu Lorin et n'avait pas tremblée lorsqu'elle avait tenu entre ses mains la Gemme Légende. Elle aurait dû trembler de peur en l'emmenant à bord du Gallion Déité, pensant fuir le courroux du Dieu.

"Elle s'est réellement endormie là..?"

Depuis cette nuit funeste, celle où Lorin avait pris en chasse le Gallion Déité -et l'avait coulé- , la peur ne l'avait plus jamais quittée. Une peur acerbe et aiguë à la fois. Une peur qui enveloppait tout son être dès qu'elle n'était plus sous la protection d'Ariel, dès qu'elle n'était plus en mer. Et pourtant, cette fois ci elle n'avait pas eu le choix. Phadransie La Noire avait dû mettre pied à Terre. Etait-ce son orgueil qui l'avait enjoint, sous peine d'agitation panique, à choisir ce lieu précis, et non pas un autre, afin de rencontrer son informatrice ? Un lieu entouré d'Eau.  
Finalement, la Pirate posa instinctivement sa main sur la garde du seul héritage qu'il lui restait, venant de son Capitaine et du Gallion. Le poignard fine lame, à la garde dorée avec subtilité et travaillée avec une incroyable précision. L'arme qu'elle avait involontairement choisie dans la Cabine du Capitaine Drakk James Korlanos dans le but funeste de lui retirer la vie, ne l'avait jamais plus quittée ce jour où elle avait perdue sa main pour l'acquérir. 

"Elle est petite, elle n'a pas l'air armée, il doit être aisée de la tuer en cas d'altercation. Mais elle est venue accompagnée, murmura pour elle même Phadransie. Et je mettrai ma seconde main à couper que la femme avec elle lui sert sûrement de couverture ou de garde du corps.."

Dissimulant son poignard sous sa chemise -sa seule arme avec l'épée qu'elle portait à son flanc gauche-, l'ancienne Seconde du Gallion Déité s'avança d'un pas mesuré et confiant à la fois. La jeune Halfeline avait les pupilles closes. L'eau chaude sur sa peau semblait la plonger dans un état d'apathie presque inquiétant. "Mais cette femme a les informations que je recherche." Phadransie se tint bien droite, debout près du bassin d'eau chaude. Elle se racla la gorge une seule fois, avant que la jeune femme entrouve avec une certaine grâce ses yeux clos. L'ombre de la Pirate recouvrait entièrement la totalité de son corps dépassant le niveau de l'eau. 

-Vous avez des informations pour moi, il paraît.

Phadransie La Noire haussa un sourcil sous son tricorne. "Par l'Enfer de la Garce, j'ai l'impression de m'être faite rouler avec cette damnée Halfeline." La Pirate croisa les bras, tendue comme elle l'était depuis que ses bottes foulaient la Terre ferme. Elle interrogea son informatrice du regard, en se demandant si elle allait sortir de son bain ou bien, le cas contraire, si elle même allait devoir se mettre à nue et plonger à ses côtés dans ces thermes.
Ven 26 Sep 2014 - 19:49
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Emerelle se tira de sa torpeur lorsqu’elle entendit une inconnue se racler la gorge derrière elle. Peut-être la personne qu’elle était venue trouver ?

« Vous avez des informations pour moi, parait-il. »

La femme qui avait parlé ainsi était une humaine portant à la main droite un crochet et un bandeau à l’œil droit. C’était là la pirate qu’on lui avait décrit. Elle cherchait des renseignements que la halfeline n’aurait, selon le message qui lui avait été transmis, probablement aucun scrupule à lui donner.
Le problème, c’était qu’Emerelle n’avait aucune idée de ce qu’on lui ferait dire. Et elle était bien placée pour savoir que les pirates pouvaient se montrer durs lorsqu’ils n’étaient pas contents, surtout s’ils parlaient à un non pirate. D’un seul coup, elle regretta de ne pas avoir emmené Juri avec elle pour cette entrevue.
La pirate semblait attendre hors de l’eau. Emerelle supposa qu’elle n’avait pas le choix. Elle sortit donc, et après s’être séchée, remis un peignoir. Elle marcha ensuite tranquillement vers un petit salon privé, où les gens pouvaient s’asseoir en petits comités, voire en duo.
Elle s’assit tranquillement sur les épais coussins posés directement à même le sol, puis se tourna vers sa future interlocutrice, essayant de réfléchir. Elle avait été au service de Brecianne Leocadas. Si une pirate voulait des renseignements qu’elle était apte à fournir, c’était certainement sur l’élue d’Ariel, son ancienne capitaine. Restait à savoir ce qu’elle voulait savoir avec précision. Emerelle craignait en fait qu’elle ne puisse rien apprendre à la pirate qu’elle ne sache déjà.

« Des informations, dit-elle enfin. Ca se pourrait bien. Quel genre d’informations ? »
Ven 26 Sep 2014 - 22:22
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Cet endroit n'était pas fait pour rassurer Phadransie, c'était le moins que l'on puisse dire. Mais depuis quelques semaines maintenant, aucun endroit sur la Terre ferme en vérité, n'avait le don de rassurer Phadransie La Noire. Elle laissa la jeune Halfeline se diriger vers les salons, et l'imita lorsqu'elle s'assit sur les coussins posés sur le sol. D'instinct, la Pirate songea qu'il serait aisé pour un Dieu tel que Lorin d'ouvrir une fissure entre elles deux et de les emporter en moins de temps qu'il n'en faut pour hisser un pavillon noir, dans les bas enfers de la Terre. La pirate hésita quelques secondes, puis, la main posée fermement sur la garde en or de son arme, se força à s'asseoir en face de l'informatrice. Elle laissa errer son regard autour d'elle, cherchant où pouvait bien se trouver la compagne de la Halfeline, mais ne la vit pas. 

« Des informations. Ca se pourrait bien. Quel genre d’informations ? »


Phadransie La Noire ne cherchait pas à se montrer polie. Juste discrète. Ce qui justifia le fait qu'elle parla très doucement, presque de manière inaudible, et son interlocutrice due légèrement tendre l'oreille pour intercepter le vol des mots qui franchirent ses lèvres.


« Vous le savez. »


D'un geste de la main, la Pirate arrêta une femme qui passait et commanda du rhum. Elle fut néanmoins balayé amèrement par une négation "désolée" selon la serveuse, et dû se contenter d'un alcool local. Lorsque la boisson arriva, elle en offrit un verre à la Halfeline. 

«Je ne sais pas si Ca tient bien l'alcool, mais dans le cas contraire elle sera sûrement plus malléable.»


Phadransie descendit son verre cul sec et s'essuya les lèvres d'un revers du crochet. Elle se sentait beaucoup mieux. Pas pour autant détendue, mais mieux. La sensation brûlante se rependant d'abord dans son gosier, puis sa trachée et son ventre la grisa merveilleusement. Elle n'eut pas besoin de beaucoup se forcer pour laisser jaillir de sa gorge sa voix la plus lugubre.


«Brecianne Leocadas. Je veux savoir où la trouver, quelle est sa flotte, si elle mouille dans un de ces Port merdeux où vogue voiles déployées au gré du vent. Et ne vous montrez pas tacitune dans vos informations. »



Phadransie La Noire ajouta, la voix ayant descendue d'un octave supplémentaire.


«Buvez. Lorsque je cherche à tuer, je favorise un revers du Crochet. Je n'empoisonne jamais mes cibles.»
Ven 26 Sep 2014 - 23:12
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Emerelle comprenait maintenant qu’elle aurait dû plus se méfier. Lorsque la pirate lui avait annoncé qu’elle devrait déjà savoir les questions qui lui seraient posées, la halfeline était restée tranquille. Après tout, c’était le jeu de ne pas aborder directement le sujet, et elle avait même cru que la conversation serait agréable si la pirate consentait à tourner un peu autour du pot pendant quelques instants.
De même, lorsqu’elle avait commandé de l’alcool, Emerelle ne s’était pas méfiée. Elle n’avait toujours pas touché à son verre, car elle ne savait que trop bien ce qui l’attendait si par hasard elle se risquait à s’enivrer. Elle allait dire des choses qu’elle aurait aimé cacher, et faire tomber son masque. Car ici, même son interlocutrice savait qu’elle avait été pirate, elle continuait à jouer les nobles dames. Une pirate repentie, c’était rare, mais cela existait. Il n’était pas question que cela tombe.
Puis la pirate avait pris une voix grondante et menaçante.

« Brecianne Leocadas. Je veux savoir où la trouver, quelle est sa flotte, si elle mouille dans un de ces Port merdeux où vogue voiles déployées au gré du vent. Et ne vous montrez pas taciturne dans vos informations. »

Que pouvait-elle bien vouloir à l’élue d’Ariel exactement ? Emerelle n’en avait aucune idée, et cela ne la concernait pas. En revanche, ce qui la concernait, c’était le ton sur lequel on lui parlait.

« Buvez. Lorsque je cherche à tuer, je favorise un revers du crochet, je n’empoisonne jamais mes cibles. »

A présent, Emerelle comprenait son erreur, vraiment. Son erreur avait été d’aller dans ce petit salon privé, de ne pas prendre Juri avec elle, et de faire confiance à une pirate. Elle avait accumulé les bêtises, elle en payait maintenant le prix. Ce que cette femme voulait savoir, la halfeline n’en savait rien. Elle ne savait pas beaucoup plus sur Brecianne Leocadas que ce qui se disait d’elle, du moins le supposait-elle. Et cette femme semblait bien du genre à lui faire payer cher un manque d’informations…
Cependant, de sa peur, la halfeline ne laissa rien transparaitre. Il ne fallait surtout pas laisser cette femme pensait que son petit jeu l’inquiétait, ou bien alors elle serait encore plus en confiance et poursuivrait dans cette voie. Peut-être choisirait-elle de se montrer plus sage si elle voyait que l’intimidation n’avait aucun impact sur elle. Elle regarda son verre, puis décida de le négliger. Elle ne boirait pas une goutte aujourd’hui. Il lui faudrait avoir les idées claires durant la suite de leur conversation.
Restait à présent à savoir ce qu’elle allait lui dire. Elle réfléchit rapidement. Cette femme, dont elle ne savait même pas le nom, qui se comportait de façon plus que déplaisante, souhaitait des renseignements sur son ancienne capitaine. Emerelle avait quitté la piraterie depuis quelques tours, mais elle savait bien qu’il y avait des rivalités entre capitaines et entre équipages. Si cette femme était une espionne, elle ne pouvait pas vouloir du bien à Brecianne Leocadas. Et même s’il était vrai que l’élue d’Ariel et elle-même ne s’étaient pas quittés en très bon termes, Emerelle savait qu’elle lui devait le fait de vivre libre, d’être ce qu’elle était, et peut-être même de vivre un point c’est tout.
Avait-elle donc vraiment envie d’aider une adversaire de Brecianne ? Non, clairement pas.
A présent se posait une seconde question. La question comment allait-elle réagir face à cette femme. Lui mentir ou s’en aller. Les deux étaient risqués. Car si elle mentait et que son interlocutrice le savait, elle allait vers des ennuis.
Mais d’un autre côté, tenter de s’en aller était plus dangereux encore. Elle pourrait tenter de rejoindre Juri au plus vite, mais pour chaque pas que faisait l’humaine, il lui en fallait deux. Elle serait immanquablement rattrapée en quelques instants. Il lui fallait donc mentir, ou déformer la vérité.
Et dans ce contexte, peut-être que jouer les effrayées ou tenter de faire comprendre à la pirate que sa menace avait du poids la servirait.

« Je ne boirais pas, dit-elle cependant, je ne tiens pas l’alcool. Mais s’il vous plait, ne pointez pas ce crochet vers moi… Je vous dirais tout ce que vous voulez savoir. Habituellement, la capitaine Brecianne Leocadas mouille à Port-Argenterie, mais quand son navire a besoin de réparations, elle part dans les carènes peu regardantes sur le client de la côte. Je crois qu’elle a un pacte avec les ducs de Kelvin pour pouvoir profiter de la leur sans être inquiétée, et en retour les ducs ne mettent pas de prix sur sa tête… Le reste du temps elle croise dans les mers de l’ouest. C’est tout ce que je sais sur sa localisation, je vous le promets ! »

C’était en partie un mensonge. Car s’il était vrai que Brecianne se livrait à la piraterie dans les mers qu’elle avait décrites, elle ne s’arrêtait jamais à aucun autre port que Port-Argenterie. Son navire, donné par Ariel en personne, n’avait besoin d’aucun soin d’aucune sorte. Les trous qui étaient faits dans sa coque et dans ses voiles, s’ils ne pouvaient pas être réparés en mer et par l’équipage, semblaient se régénérer comme un tissu vivant… Et bien entendu, elle n’avait aucun contrat avec le duc de Kelvin. Du moins aucun connu de la halfeline.
Restait à espérait que l’étrangère goberait ces mensonges.
Sam 27 Sep 2014 - 14:08
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Port-Argenterie. Quelle coïncidence. Une coïncidence, certes, mais pas nécessairement étrange. Après tout, c'était à Port-Argenterie que se dressait le Conseil Des Capitaines. Il paraissait donc assez judicieux de penser que Brecianne Leocadas en faisait partie. Port-Argenterie, la ville où j'ai grandie et que j'ai quitté il y a plus de 7 ans. Et puis, Kelvin. La Grande Minable de l'Ouest, comme l'avait une fois nommée le Capitaine Korlanos. La Putain de l'Ordre. «Bon..Guère étonnant.» 
Phadransie écoutait avec attention ce que l'informatrice avait à dire. Quelque chose lui déplaisait -en plus du fait de devoir être à Terre-. L'Halfeline semblait trop délicate, trop sincère. Elle qui d'habitude déclenchait des rixes au sein de Tavernes bruyantes, bordels pas possibles, prenant son réel plaisir à éventrer et écorcher les soudards ; se retrouvait...ici. Dans un fumoir à narguilé assourdissant par son silence, face à une Halfeline minuscule, la priant de ne pas la menacer, et lui délivrant toutes les informations qu'elle voulait entendre. Soit elle ne se sent pas en sécurité et se débarrasse de sa charge, soit elle se fout de moi... Phadransie La Noire accouda son bras sur ses genoux, repliés en tailleur, et laisse errer son regard sur le tranchant de son crochet. 


«Port-Argenterie, Kelvin, les Mers de l'Ouest...»


Elle dû lutter contre cette saisissante envie de braquer son arme sous la gorge immaculée de la jeune dame. 


«Excuse moi, l'amie. Mais je ne pense pas avoir été assez clair sur ce que je recherche réellement.» 



Phadransie se délecta de cette infime seconde de stupeur qui voila le visage de son interlocutrice. Bien que la Pirate devait être aussi nerveuse qu'elle -et donc, par conséquent, compensait cet état d'angoisse par une exacerbation-, elle se força tout de même à adopter une voix plus claire, moins grave et davantage portée. 


«Je cherche à rejoindre le Capitaine Leocadas, non la provoquer. Ceci pour des raisons personnelles que je ne divulguerai pas. Port-Argenterie, La Minable de Kelvin, Les Mers de l'Ouest. Ce sont là autant d'informations que j'aurai pu découvrir de moi même avec un tant soit peu de volonté. Je vais reformuler ma demande une dernière fois. Si votre survie dépendait de mes chances de fouler le Pont du Navire de Leocadas, quelle direction m'améneriez vous à prendre ?» 



La réplique était directe, explicite et implicite à la fois. Ce que la jeune Halfeline ne tarderait pas à comprendre : Si jamais elle n'avait rien de plus précis comme informations à fournir, Phadransie La Noire n'aurait aucune commisération pour sa vie. Fais attention, n'oublie pas que la Halfeline n'est pas venue seule. Oui mais d'un autre côté, plus vite l'informatrice parlerait, plus vite la Pirate pourrait reprendre la mer. Et pour la faire parler efficacement et rapidement, sans avoir recours à la torture, le mieux était de se montrer menaçante comme elle venait de l'être. Et puis si la femme en face de Phadransie était effrayée, elle en resterait sûrement là lorsque viendrait le moment pour la Pirate d'honorer les termes du contrat. En vérité, elle avait tout perdu à bord du Gallion Déité. Elle n'avait même pas de quoi acheter les informations de la Halfeline. 
Phadransie sentit ses mains trembler en entendant ce qui ressemblait de près ou de loin à un grondement à l'extérieur du fumoir. De l'orage. Morbleu, je ne dois pas m'attarder ici ! Et je dois me montrer encore plus discrète, déclencher une rixe ne m’avancera en rien, sauf à me faire repérer de Lorin. La Halfeline l'avait vue trembler. Phadransie se maudit, et la maudit intérieurement. Pour se calmer encore, elle porta à ses lèvres le verre en face de son informatrice et le descendit cul sec encore une fois. Elle ne doit pas comprendre que je fuis. Que je suis terrifiée. Elle essaya de se corriger mentalement, en se disant que rien ne l'effrayait vraiment, qu'elle était telle qu'elle, Phadransie La Noire, avec son avis de recherche, avec son crochet, avec son certain nombre de morts sur la conscience, ceux avec qui elle avait prit du plaisir à tuer, et puis ceux avec qui elle en avait prit beaucoup plus, et puis c'est tout. Ce devait être tout. La Pirate se sentait étonnamment grisée, et dû se concentrer sur les nouvelles paroles que la Halfeline prononçait afin de parvenir à en saisir le sens. A sa droite, le flacon d'alcool des Sultanats était vide. Et l'orage gronda encore.
Sam 27 Sep 2014 - 15:25
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« Port-Argenterie, Kelvin, les Mers de l’Ouest… »

Oui, songea intérieurement Emerelle, gobe mon mensonge, qu’on en finisse.

« Excuse-moi, l'amie. Mais je ne pense pas avoir été assez claire sur ce que je recherche réellement. »

Emerelle recommença à s’inquiéter. Évidemment, elle avait déçu la pirate. Elle ne lui avait rien appris de plus que ce qu’elle savait déjà. Et là, ça allait être le drame. Elle s’attendit à sentir le crochet de son interlocutrice s’enfoncer profondément dans sa joue pour la mutiler, ou dans sa gorge pour la tuer, peut-être.

« Je cherche à rejoindre le Capitaine Leocadas, non la provoquer. Ceci pour des raisons personnelles que je ne divulguerai pas. Port-Argenterie, La Minable de Kelvin, Les Mers de l'Ouest. Ce sont là autant d'informations que j'aurai pu découvrir de moi-même avec un tant soit peu de volonté. Je vais reformuler ma demande une dernière fois. Si votre survie dépendait de mes chances de fouler le Pont du Navire de Leocadas, quelle direction m'amèneriez-vous à prendre ? »

Voilà une information qui intéressait Emerelle au plus haut point en revanche. Elle voulait rejoindre Brecianne peut-être pour faire partie de son équipage, peut-être pour lui demander une faveur en tant qu’élue d’Ariel…
Dans ce cas ça changeait tout. Emerelle se sentit en cet instant en position de force. Si l’étrangère ne souhaitait pas se battre avec Brecianne, alors elle n’irait certainement pas jusqu’à tuer pour l’atteindre. Et donc, elle, Emerelle Firnstay, n’avait plus rien à craindre. Du moins ça, c’était la théorie. Et après, elle pouvait très bien se tromper.
Le tonnerre gronda à cet instant. Et Emerelle sentit que bien que furtivement, l’étrangère fut inquiétée par ce simple éclair. Elle rit intérieurement. Une pirate effrayée par l’orage. Cet élément était à prendre en compte, car effrayée, il serait plus facile de se débarrasser d’elle.
A présent, il fallait réfléchir à ce qu’elle allait lui dire comme mensonge, ou comme semi-vérité. Emerelle choisit une option simple. Puisque la pirate semblait prête à tout pour rejoindre Brecianne, il allait falloir la convaincre de trahir son ancienne capitaine, celle qui l’avait sauvée. Et pour cela, rien de tel que de poser une simple question.

« Dis-moi, pourquoi tiens-tu tant que ça à la rejoindre, Brecianne Leocadas ? »

Juri fit pour la troisième fois consécutive le tour des bains. Elle était sortie rapidement du salon de massage, et bien qu’Emerelle ait prétendu se trouver dans les salles de bains, elle ne s’y trouvait en vérité pas du tout. A priori, il ne lui était rien arrivé de fâcheux, mais elle n’aimait pas l’idée de la halfeline se promenant seule. Elle se rendit aux vestiaires du fumoir tandis que le tonnerre se mettait à gronder, où elle trouva la robe de son amante. Nul doute désormais, elle était toujours dans le bâtiment. La guerrière se rendit auprès d’une serveuse, qui lui indiqua qu’Emerelle s’était rendue dans un salon privé avec une femme plutôt louche, qui avait un bandeau et un crochet à la place de l’œil et de la main.
Cela rassura Juri. Emerelle avait l’habitude de fréquenter des pirates, vu qu’elle en avait été une. Elle pouvait se rendre sans crainte au salon privé, en prenant tranquillement son temps.
Sam 27 Sep 2014 - 21:17
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Lorsque la question cruciale tomba, Phadransie en eut un haut le corps. Si elle n'était pas dans ce foutu fumoir, si elle n'était pas si nerveuse, si elle n'avait pas en face d'elle cette petite personne si déroutante par son inoffensive naïveté, cela fait longtemps qu'elle aurait réglé les choses à sa manière. Et puis cet orage... Bien sûr, Lorin n'était pas un être omnipotent responsable de 100% des catastrophes naturelles qui frappaient Ryscior. Mais après avoir vu, avoir succombé au Feu du Ciel et aux Abysses d'Outre Tombe du Dieu fou, comment ne pas trembler en entendant le grondement de l'orage si près ? Phadransie La Noire avait vu les voiles du Déité en Feu, et la Mer de Ténèbres s'ouvrir sur les Enfers les plus sombres. La Pirate se releva, faisant tomber au sol la bouteille de verre qui se brisa. Toi qui voulais miser sur la discrétion. Elle  braqua son crochet sous la gorge de la Halfeline. 

«Je n'avais pas l'intention d'en arriver là, Halfeline ! Mais tu ne me laisses pas le choix ! Ta stupidité concorde avec ta modicité !! Je ne compte ni m'attarder ici, ni te tuer si tu me dis simplement ce que je veux savoir !!»


Et vite si possible, songea La Noire, car déjà les serveuses et masseurs avaient cessés leurs activités pour se concentrer autour d'elles. Si seulement nous étions en Mer, j'aurai déjà réglé cela à ma manière ! Phadransie reprit d'une voix forte afin que tous entende.


«Reculez tous ! Je suis venue récupérer des informations, puis je m'en irai ! Toi, l'informatrice ! Dis moi, Brecianne Leocadas, où puis-je la trouver en ce moment ?! Si tu le sais, dis le moi et je m'en irai. Si tu l'ignores, je jure, par la pute des Mers, que je t'embarque avec moi et tu auras tout le loisir de réfléchir à une réponse en route !»



Phadransie La Noire accentua la pression autour de la gorge délicate de la jeune personne qu'elle menaçait. Elle, sous les ordres de Brecianne Leocadas ? Du bluff, c'est impossible. Si elle n'avais pas aussi bu, et pas aussi vite, Phadransie se serait souvenu que la petite Halfeline qu'elle menaçait n'était pas entrée seule dans le fumoir à narguilé. Elle serra son crochet si fort contre la gorge de son adversaire, qu'un filet de sang commença à perler sous l'acier. Voilà. Nous y sommes.
Sam 27 Sep 2014 - 21:58
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Alors on en était là. La douleur. Omniprésente. Emerelle avait souffert à de nombreuses occasions dans sa vie, cette simple entaille dans sa gorge n’aurait pas dû tant la faire souffrir. Encore qu’au vu de sa petite taille, la moindre entaille causée par un objet à taille humaine prenait des proportions bien plus importantes. Mais elle souffrait. Elle souffrait parce qu’à cet instant, elle allait mourir. C’était certain. Cette folle allait la tuer. Jamais elle n’aurait dû accepter cette entrevue. Jamais elle n’aurait dû se séparer de Juri.
Mais même avant de se faire tuer, Emerelle décida de garder une contenance et de cesser de jouer les effrayées. Elle était sereine. Elle était supposée être une noble dame, maitresse d’elle-même en toutes circonstances. Et c’est ce qu’elle serait jusque dans la mort. Sa rose était dans les vestiaires. Elle aurait aimé l’avoir sur elle pour sa mort, mais qu’importait ? Elle ne la suivrait pas dans le royaume de Canërgen.
Restait à répondre à la pirate. Et elle décida de continuer à mentir. Après tout, cela ne changerait plus rien à présent.

« Je ne t’ai rien caché, dit-elle calmement. Tout ce que je t’ai dit, c’était la vérité, toute la vérité, et rien que la vérité. Si tu n’es pas capable de t’en contenter, libre à toi de t’acharner sur mon cadavre, mais en ce sultanat, le meurtre est puni par la décapitation, sache-le. Brecianne Leocadas, si elle n’est pas en mer, tu la trouveras à Kelvin ou à Port-Argenterie. Et tu lui diras bien que tu as tué Emerelle Firnstay, je suis curieuse de savoir si elle t’applaudira ou si elle tentera de me venger. Que veux-tu savoir de plus ? Je ne fais plus partie de son équipage. Où sont-ils en ce moment-même, je n’en sais rien. Si ça se trouve, ils ont changé de zone de chasse, de port d’attache. Si ça se trouve, ils ont changé de navire. Qu’est-ce que j’en sais ? Ca fait quatre tours que je les ai quittés. Quatre tours que je me suis repentie, que je suis devenu une dame du continent. Tu comptes mettre fin à mes jours maintenant ? Mais vas-y, essaye, qu’on rigole un peu. Moi je partirais sereinement chez Canërgen. Toi, tu devras faire face à la colère de tous ceux de cette ville, à un long procès, une détention dans les cachots, et finalement tu seras décapitée sous les acclamations d’une foule qui te hait. Non vraiment, je suis bien dans ma peau. »

Juri entendit tout le discours d’Emerelle, de loin d’abord, puis de près ensuite, à mesure qu’elle se mit à courir vers l’endroit où elle entendait la voix de sa compagne. Par les dieux, pourquoi fallait-il qu’elle se soit stupidement mise en danger comme cela ? Emerelle n’avait jamais été très prudente, et souvent, s’était laissée aller à faire des bêtises desquelles Juri l’avait sorti tant bien que mal à chaque fois. C’était une chose qui plaisait à la guerrière. Mais étrangement, elle qui clamait ne s’être jamais attaché à personne, ressentait une folle angoisse à l’idée de perdre cette petite femme qui respirait la joie de vivre et s’acharnait à vivre sa vie aux dépens des autres avec un certain cynisme.
Elle finit par la trouver dans les bras de celle que lui avaient décrite les dames du salon. Elle avait un crochet sur la gorge, et du sang coulait sur le crochet.

« Emerelle ! hurla-t-elle par réflexe, pensant sa compagne morte ou mourante. »

Elle réalisa son erreur quand Emerelle tourna vers elle une tête sereine, et quand la pirate tourna vers elle une tête souriante. Emerelle n’eut pas le loisir de se défendre que ce fut déjà un poignard qu’elle avait sous la gorge. Elle était Juri Han, elle était largement capable de vaincre cette pirate. Elle en avait maté des bien plus intimidants. Mais elle ne pouvait pas attaquer, pas maintenant. Le temps qu’elle atteigne sa cible, la gorge d’Emerelle serait grande ouverte, et le sang s’en échapperait à gros bouillons.

« Ca peut se passer de deux façons, pirate, dit Emerelle. Tu peux être aimable et me relâcher maintenant, ou cela peut se terminer en bain de sang. Que ce soit ici ou ailleurs, de nous trois, une ou deux mourront si tu ne me relâches pas maintenant. Je sais que mon amie Juri, ici présente, ne sera pas au nombre des mortes. Toi tu y seras. Quant à moi, j’y serais peut-être, à voir. Donc maintenant, tu pars chercher Brecianne Leocadas seule, et tu me relâches. D’accord ? Et commence donc par retirer ce poignard que tu as sur ma gorge, c’est tout à fait désagréable. »

Emerelle maintint le silence, attendant une réaction de la pirate ou de son amante. Elle avait conscience que tous les regards étaient braqués sur elle. Elle aimait cela. Elle existait aux yeux de tous ces gens à présent, et elle existait en tant que noble dame, qui ne se laissait pas intimider par une criminelle. C’était sa couverture, ce qu’elle prétendait être. Jamais cela ne lui avait autant servi qu’en cet instant.
Juri était tous muscles tendus. Emerelle pouvait presque la voir bondir et attaquer sauvagement la pirate. Elle pouvait voir son pied partir en avant pour aller heurter sa mâchoire. Mais d’un autre côté, elle pouvait distinctement voir la pirate l’égorger avant que Juri n’arrive. Et pendant que Juri la tuait, elle se voyait elle-même chuter au sol, le sang s’échappant de sa gorge, ayant du mal à respirer. Puis elle voyait Juri pleurer pour la première fois depuis qu’elles s’étaient rencontrées. Puis le guet arrivait, et Juri refuserait de lâcher son cadavre. Son si petit cadavre. Pourquoi avait-il fallu qu’elle soit si petite…
Mais pour l’heure, tout ceci, c’était encore une prévision d’avenir. Pour l’heure, elle était vivante, et Juri n’avait pas bondit. Et elle avait toujours ce poignard sur la gorge. Sa vie et sa mort étaient entre les mains d’une ennemie. Et elle n’aimait pas ça.
Sam 27 Sep 2014 - 22:40
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Noire
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« Ca peut se passer de deux façons, pirate. Tu peux être aimable et me relâcher maintenant, ou cela peut se terminer en bain de sang. Que ce soit ici ou ailleurs, de nous trois, une ou deux mourront si tu ne me relâches pas maintenant. Je sais que mon amie Juri, ici présente, ne sera pas au nombre des mortes. Toi tu y seras. Quant à moi, j’y serais peut-être, à voir. Donc maintenant, tu pars chercher Brecianne Leocadas seule, et tu me relâches. D’accord ? Et commence donc par retirer ce poignard que tu as sur ma gorge, c’est tout à fait désagréable. »


Phadransie était dans une salle situation. Elle qui aimait tout maîtriser, jusqu'à la durée des cris d'agonie de ses victimes. Rien que pour l'avoir accolée dans une situation pareille, elle éprouvait l'envie de déchiqueter cette Halfeline, qui venait de la ridiculiser devant tous ces clients. Décapitée. Moi ? Décapitée ? Phadransie éclata d'un rire strident et lugubre qui aurait fait hérisser les poils de la nuque des plus braves.


«Tes informations ne valent rien, elles sont aussi méprisables que ce fumoir de damnés sultanats.»


La Pirate recula de trois pas en emmenant la noble Dame avec elle. Quel plaisir elle prendrait à lacérer cette petite personne. Elle lui ôterait cet air orgueilleux, cette façon de parler presque autoritaire. Elle tacherait de rouge ce corps blanc qui semblait si parfait, elle l'écouterait hurler puis pleurer puis gémir puis supplier. Ne sombre pas, canaille ! Ne perd pas le fil de tes pensées. L'autre garde du corps...


Il suffisait de voir l'expression que dépeignait la dénommée Juri pour comprendre qu'elle était plus que déterminée, envers et contre tout, à la tuer. Phadransie avait eu besoin d'un regard pour comprendre que si elle amenait la Halfeline avec elle, si elle la couchait sur la table à torture, si elle la touchait, alors sa garde du corps se chargerait de lui faire payer ces actes au centuple. Avoir Lorin aux basques  était suffisamment dérangeant, au goût de la Pirate, pour risquer de se faire une ennemie supplémentaire. La foule autour de Phadransie s'était rapprochée. La Pirate se montra brutale en manipulant la Halfeline, demandant à la foule, spectateurs impuissants et ignares, de reculer. Tous obéirent devant son regard noir qui semblait prêt à lancer des éclairs de même couleurs, tous, exceptée bien sûr l'amie de la Halfeline. Phadransie balança devant elle, avec la plus grande violence, la petite personne qui ne put s'empêcher de retenir un cri de douleur en tombant. Les masseuses et les serveuses se précipitèrent pour relever la noble Dame, vérifier si elle allait bien. Avant même que celle qu'on appelait Juri eut prit l'élan suffisant pour s'élancer, Phadransie se saisit de son poignard Garde D'Or et le lança de toutes ses forces. L'ennemie, la vraie, c'est elle. La Pirate vit l'humaine s'arrêter nette sous l'impact du coup et ses jambes, pourtant si puissantes, se dérober. Le poignard s'était fiché à quelques centimètres du coeur, près de l'épaule. Phadransie s'élança, récupéra son arme,et se fraya une sortie à grand coups de crochet. Pour rien au monde elle n'aurait abandonné cette arme dans la poitrine de cette inconnue. Au diable les sultanats. Elle entendit sa cible se redresser sur un coude et crier quelque chose, mais n'en avait cure. Elle partait loin d'ici et loin de tout, loin d'elle même ; elle devait trouver Brecianne Leocadas. Sa prochaine destination était toute tracée. Le Port. Puis de là, elle devrait trouver un bâtiment qui mouillerait tanguant, prêt à l’accueillir au sein d'un Equipage. Elle servirait encore quelque temps sous la protection de la Garce des Profondeurs, puis ferait escale à Port-Argenterie et tenterait de mettre le crochet sur le Capitaine Leocadas. L'Elue Divine de la déesse. Elle l'aurait ensuite persuadée de la prendre à son service -sans bien sûr évoquer son "petit" accrochage avec cette Emerelle Firnstay- , puis elle gagnera sa confiance. Phadransie La Noire quitta en courant le fumoir en se dirigeant vers le Port. Là non plus, elle n'entendit pas ce que disaient la Halfeline et sa Garde du corps, probablement en train de se perdre dans une flaque grossissante de sang. Une seule chose comptait à présent pour Phadransie La Noire. Quitter au plus vite la Terre ferme et trouver un Equipage.
Sam 27 Sep 2014 - 23:50
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