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[Empire d'Ambre][Libre][Terminé]Le monde est devenu fou !
Friedriech von Tanemberg
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Date d'inscription : 03/09/2014
Chevalier Errant
Friedriech von Tanemberg
Friedriech tournait en rond depuis des dizaines de minutes dans ce palais. Il n’était pas très à l’aise. Après avoir accompli sa mission en Oro, il était parti pour l’Empire d’Ambre, dans l’espoir d’y trouver des peaux-vertes à tuer, et des moyens de prouver sa valeur.
Et où est-ce qu’il se retrouvait ? A devoir attendre devant la porte du bureau de la demoiselle d’honneur de l’impératrice en personne. Il n’avait pas demandé ça lui !
Tout avait commencé quand il était arrivé dans la Ville de Jade Etincelante, la capitale de l’Empire. Par une bagarre de Taverne. Un homme qui avait osé remettre en cause l’honneur des chevaliers d’Hasdruba. Friedriech avait l’habitude d’entendre parler d’honneur baffoué, mais ce n’était pas pour autant qu’il allait accepter de laisser son royaume se faire marcher sur les pieds par un simple poivrot.
C’est pour cette seule raison que l’affaire avait totalement dégénéré. Ceci dit, de la bagarre de taverne qui s’ensuivit, il ne garderait que des bons souvenirs. Se battre pour l’honneur d’Hasdruba… C’était la première fois qu’il le faisait depuis deux millénaires. Même s’il avait passé ces derniers à dormir, cela lui faisait quelque chose.
« Mon amour, tu ne serais pas fière de moi, songea-t-il en regardant son œil bleu dans un miroir ».
Aussitôt qu’il l’avait épousée, Constance avait pris les choses en main, et plus jamais il ne s’était enivré ni ne s’était bagarré dans une taverne. C’était le bon temps. Une vraie femme, voilà ce qu’il avait eu…

« Messire ! dit une voix. Dame Katarina Ole vous attend. Messire ? »
La voix ramena Friedriech à l’instant présent. Il sécha une larme qui commençait à couler sur son œil et entra dans le bureau de cette demoiselle d’honneur. Pourquoi souhaitait-elle le voir au fait ?

Il lui fit un baisemain à peine entré, et contempla la dame. Une magicienne brune, drapée dans des robes bleu glace, et revêtant un manteau bleu marine bordé d’hermine, et des gants de cuir bleus également. Une magicienne de glace, avait-il entendu dire.
Il lui fit un baisemain.
« Mademoiselle, c’est un honneur.
-C’est un honneur aussi, chevalier d’Hasdruba, répondit Katarina Ole.
-Puis-je savoir pourquoi vous m’avez fait sortir de ma geôle ? demanda Friedriech, faisant fi de toutes les règles de politesse. Même si vos gardes étaient un peu brutaux, je m’y sentais bien.
-C’est bien là le problème, chevalier. Nous ne pouvons pas laisser un membre d’une famille ducale d’Hasdruba pourrir dans une de nos geôles alors que nous cherchons à avoir le soutien de Palménas de Llent… Et si vous me disiez ce que vous faites ici, chevalier ?
-Je suis en errance, rien de plus, déclara Friedriech. »
La conversation s’annonçait d’un ennui mortel. A son grand dam, Friedriech se trouvait au centre de discussions politiques. Il ne détestait rien tant que la politique. Il y a deux mille tours, il avait laissé cette dimension dans son entier à Constance, qui excellait en la matière, pour se consacrer à tout ce qui l’intéressait… Mais aujourd’hui Constance n’était pas là.
Mar 9 Sep 2014 - 19:30
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Friedriech von Tanemberg
Messages : 37
Date d'inscription : 03/09/2014
Chevalier Errant
Friedriech von Tanemberg
« En errance ? demanda Katarina. Soit. Mais dans ce cas, puisque vous êtes en errance, pouvez-vous me dire votre véritable nom ?
-Mon véritable nom, vous le connaissez, répondit Friedriech. Je suis Friedriech von Tanemberg, comme je l’ai déjà expliqué à vos soldats.
-Allons, chevalier, vous ne me croyez pas stupide au point de croire à ce mensonge ? Les seuls von Tanemberg en vit à l’heure actuelle sont Isabelle et son fils.
-Eh bien maintenant, nous sommes trois.
-En outre, ajouta Katarina sans se laisser perturber par cette interruption, choisir pour identité le nom et le prénom d’un homme mort n’est jamais une bonne idée. D’une part, c’est irrespectueux pour sa mémoire, et d’autre part, ce n’est pas vraiment discret. »

Friedriech resta silencieux. Il avait l’habitude qu’on lui formule ce genre de critiques. Il était normal, après tout, que tous le pensent mort. Mais d’un autre côté, Palménas et les autres ducs avaient cru à son histoire. La preuve en était cette maudite errance. Car ils ne la lui auraient pas accordée s’ils l’avaient pris pour un imposteur.
« Ce que je veux vous dire sur moi, dit-il finalement, vous le savez déjà. Maintenant, pourquoi m’avoir convoqué ?
-Etes-vous membre d’une famille ducale ? Répondez-moi honnêtement, chevalier d’Hasdruba.
-Oui, je suis membre de la famille von Tanemberg. Pourquoi cette question ?
-J’ignore si je dois vous croire ou pas, mais j’espère que vous ne m’avez pas menti. Toujours est-il que le temps est venu pour nos deux royaumes de se mêler des affaires l’un de l’autre.
-Je ne comprends pas, dit Friedriech.
-Avez-vous entendu parler de la troisième croisade, vous qui affirmez avoir sommeillé pendant celle-ci ?
-Oui, j’en ai entendu parler. Pourquoi l’évoquer ici ?
-Vous n’aimez pas tourner autour du pot n’est-ce pas ?
-Je n’aime pas les politiciens, ni les politiciennes comme vous. Je n’ai rien à ajouter. Pourquoi évoquer la troisième croisade ?
-Parce que les Cités-Etats l’ont faite échouer, et…
-Ne me racontez pas toute l’histoire, je la connais aussi bien que vous. Pourquoi la ressortir maintenant ?
-Parce que l’Empire d’Ambre souhaite donner à Hasdruba une occasion de se venger des Cités-Etats, répondit Katarina.
-De se venger des … Vous ne parlez pas d’entrer en guerre avec les Cités quand même ?
-Et pourquoi pas ? L’Empire d’Ambre rassemble ses armées. Officiellement, nous allons reprendre Orthan aux peaux-vertes. Mais une telle intrusion sur le territoire des Cités sera perçues par ces dernières comme un acte de guerre. Nous avons besoin d’alliés pour lutter contre les Cités-Etats.
-Et vous pensez qu’Hasdruba pourrait être cet allié ?
-Je pense qu’Hasdruba et la fédération d’Oro dans son entier pourraient être des alliés potentiels. Pedro de Alvarado souhaite étendre son territoire dans la Jungle, mais prendre quelques Cités-Etats ne lui déplairait pas, et il peut se permettre de faire les deux. Mais si nous avions le soutien d’une nation aussi puissante qu’Hasdruba…
-Le monde est devenu fou, gémit Friedriech. Personne ne défie les Cités. Personne.
-Tout change. Et tout doit tomber un jour, dit Katarina.
-Et quel rôle dois-je jouer dans tout cela ? demanda Friedriech.
-Nous savons, répondit Katarina, que plusieurs ducs envisagent de demander à Palménas d’appeler la quatrième croisade ailleurs que sur les Cités. Nous voudrions qu’il change d’avis.
-Je ne suis qu’un chevalier errant, tenta Friedriech.
-Accompagné d’une des servantes personnelles de la reine, vous serez un diplomate, répondit Katarina.
-Vous voulez dire que vous allez…
-Non, je ne viendrais pas moi-même, je suis plus une garde du corps qu’une servante. Mais Dalya Comnenus, elle, viendra avez-vous. Elle est membre du conseil permanent de l’Empire d’Ambre, et une magicienne du feu très réputée. Vous allez la détester, je peux vous le garantir, mais sa présence garantira la qualité diplomatique de votre mission. »
Ven 12 Sep 2014 - 21:21
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Friedriech von Tanemberg
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Date d'inscription : 03/09/2014
Chevalier Errant
Friedriech von Tanemberg
Une politicienne ? Magicienne ?
Effectivement, Friedriech la détestait déjà. Il n’aimait pas les politiciens, il n’aimait pas les magiciens, alors une combinaison des deux…
Il suivit cependant ses instructions quand Katarina lui recommanda d’aller la trouver à la porte de la ville, dans la voiture qui les conduirait tous deux en Hasdruba. En partant maintenant, il éviterait des soucis avec ses camardes de cellule après tout.
Cependant, il n’était pas plus grande honte pour un chevalier que de monter dans une voiture, aussi, lorsqu’il arriva devant cette dernière, ce fut sur la selle de son cheval. Et il n’était pas question de laisser le cocher l’inviter à monter dans la voiture. Il chevaucherait à côté de cette dernière, et qu’on se le tienne pour dit.
De la fameuse Dalya Comnenus, il ne vit rien durant la première journée de voyage. Elle avait abaissé les rideaux des vitres de sa voiture, semblant avoir décidé de ne pas se montrer, et il ne lui en voulait pas. Il n’avait pas vraiment envie de discuter avec elle. Pas tout de suite. Car il le savait, ce soir viendrait le moment où ils devraient faire connaissance. A son grand regret, qu’on se le tienne pour dit.

Et le soir vint. Ils s’arrêtèrent à une auberge, à laquelle Friedriech put enfin voir la fameuse politicienne qui devait l’accompagner.
Première remarque qu’il se formula pour lui-même, c’était que la dame était d’une beauté rarement égalée. Son visage grandement maquillé aux yeux verts était encadré de cheveux blonds coupés court. D’étranges tatouages courraient sur sa joue droite et entre ses deux yeux. Elle faisait à peu près la même taille que lui. Cependant, elle était d’une constitution beaucoup plus frêle, car mince sans être maigre pour autant. Lorsqu’il s’attarda sur ses courbes généreuses, Friedriech eut presque honte de penser que l’homme qui partagerait la couche de cette femme serait bien heureux.
Pour ce qui était des vêtements, elle portait une étrange tunique rouge sombre et noire. Au-dessus de la ceinture, celle-ci ressemblait à une robe dont les manches s’arrêteraient au niveau du poignet pour céder la place à des gants de cuirs rouge. Ensuite, venait une ceinture toute simple, en-dessous de laquelle la jupe de la robe descendait jusqu’à ses chevilles. Cependant, ladite jupe comportait une longue fente qui laissait voir une jambe nue, même si elle portait un pantalon court empêchant de voir le haut de cette jambe. En fait de chaussures, elle portait de fins hautes chausses de cuir doré.

« Avez-vous fini votre examen ? demanda-t-elle sans détour.
-Avez-vous fini le vôtre ? tenta Friedriech, bien que sachant qu’il n’était pas dévisagé.
-Ce que je vois me plait, se contenta de répondre Dalya. Et vous ?
-Il serait inconvenant de dire le contraire, surtout quand cela ne reflète pas la vérité. »
Sur ce, Friedriech fit un baisemain à la magicienne. Il souriait. Finalement, elle allait peut-être s’avérer moins ennuyeuse que les autres politiciennes.
Ils allèrent souper tous ensembles. Durant la soirée, Friedriech fit plus ample connaissance avec Dalya Comnenus. Il apprit beaucoup de choses sur elle. Elle avait une certaine fierté, en tant que noble, et elle n’aimait pas beaucoup l’humour. En revanche, elle avait un grand franc-parler qui plaisait à Friedriech. Il se demanda comment une telle femme avait-elle pu devenir politicienne. Elle devait deviner sa question, car elle lui expliqua que tout était dans la maitrise de soi.
« Voilà qui est intéressant, se contenta-t-il de dire. »

Puis vint le temps de rejoindre leurs chambres. La dame demanda un bain à l’aubergiste, qui lui fut coulé dans une pièce à part. Friedriech en fut soulagé. Il n’avait pas à lui dire dès maintenant qu’ils dormiraient dans la même pièce… Que les dieux soient remerciés il y avait tout de même deux lits. L’inverse l’aurait franchement mis mal à l’aise. Et il l’était déjà assez. Il se mit torse nu, ne gardant que son caleçon de toile, pour s’allonger sur le lit qu’il se destinait, attendant sa compagne de chambre.
Elle était vêtue d’une chemise de nuit lorsqu’elle entra, ses affaires pliées avec elle.
« Que faites-vous dans ma … commença-t-elle. »
Puis elle aperçut le deuxième lit.
« Oh non pas ça…
-Je ne m’en réjouis pas plus que vous, soyez-en sûre.
-Si vous ronflez, je vous envoie dormir dans l’écurie, se contenta-t-elle de dire en se couchant. Et n’espérez pas obtenir la moindre faveur.
-Vous m’insultez madame, répondit Friedriech en riant. Je suis un chevalier d’Hasdruba, j’ai trop d’honneur pour m’abaisser à séduire des étrangères ! »
Il réalisa ce qu’il venait de dire après que les mots eurent fini de franchir sa bouche, et se mordit la langue jusqu’au sang. Si elle était comme il le pensait, elle n’allait pas laisser passer ça.
Car Friedriech avait remarqué une chose : si Isabelle von Tanemberg ressemblait physiquement à Constance, il retrouvait presque sa femme dans cette Dalya. Et Constante l’aurait mis dehors s’il avait dit quelque chose de ce goût-là.
« Dehors, dit tout simplement Dalya.
-Dehors ? Mais…
-Puisque vous avez tant d’honneur, dit-elle sur un ton franchement vexé, je fais appel aux règles de la galanterie hasdrubienne. Vous allez me céder la chambre, car il serait inconvenant qu’une dame dorme dans l’étable, n’est-ce pas ?
-Vous avez raison madame. Je sors donc. »

En allant rejoindre la paille de l’écurie, Friedriech se surprit à penser qu’il aurait été agréable de rester dans la chambre pour cette nuit.
« Qu’est-ce qui t’arrive par Daudysse, murmura-t-il… Elle n’est pas Constance. Tu n’as pas le droit de tomber amoureux Friedriech von Tanemberg… »
Dim 14 Sep 2014 - 21:19
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Friedriech von Tanemberg
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Chevalier Errant
Friedriech von Tanemberg
Lorsque Friedriech se réveilla le lendemain, il trouva une Dalya fort énervée d’avoir dormis dans un lit inconfortable.
« Je suis bonne pour des courbatures toute la journée, lui dit-elle.
-Bienvenue sur la route, madame. Il vous faudra vous y habituer. »
Ce furent les seuls mots qui furent échangés de la matinée. Car dès le lever du soleil, l’attelage était reparti. Il allait falloir couvrir le plus de distance possible, car comme le lui avait expliqué Dalya, l’Impératrice Ereleis Bowcer était impatiente que son message arrive à Hasdruba.

Ainsi passèrent plusieurs journées de voyage, qui très vite se muèrent en semaines, le temps d’aller de la Cité de Jade Etincelante au palais royal d’Hasdruba. Durant le trajet, Friedriech von Tanemberg eut tout le loisir de réfléchir à son amour pour Dalya Comnenus, qui allait grandissant au fur et à mesure qu’il la connaissait, discutant avec elle tous les soirs.
Il avait juré serment de fidélité à Constance, c’était un fait. Mais Constance était morte depuis deux mille tours, ce qui faisait de lui un veuf. Dès lors, il était libre d’aimer à nouveau si tel était son bon plaisir. Cet argument tendait à l’approcher de Dalya.
Mais d’un autre côté, il avait trop aimé Constance pour la trahir uniquement parce qu’elle était morte. Sinon, que  devenaient les histoires d’amour courtoises ? Il était Friedriech von Tanemberg, il resterait fidèle à la parole donnée. Tel était l’argument qui le poussait à garder ses distances par rapport à cette magicienne de l’Empire d’Ambre.
Mais d’un autre côté … Par les dieux, voilà qu’il était déchiré entre l’amour qu’il vouait à Constance et le serment qu’il lui avait prêté, et d’un autre côté, il y avait cette Dalya… Atÿe se jouait de lui, ça n’était pas possible !
Finalement, il prit une décision. Il cacherait tout à Dalya. Avec un peu de chance, il découvrirait qu’elle avait déjà un fiancé, ou un époux, comme il conviendrait à une dame de son âge, et alors il n’aurait plus à se soucier de ces affaires, car son code d’honneur lui interdisait de courtiser une femme mariée ou déjà promise au mariage.
Cette décision le rendit serein.

Dalya Comnenus, de son côté, était intriguée par cet étrange chevalier. Tantôt très aventureux dans leurs conversations, tantôt très réservé, il pouvait passer d’un état à l’autre en quelques instants seulement.
Elle n’avait pas eu besoin de réfléchir bien longtemps pour comprendre qu’elle ne laissait pas indifférente. Il n’y avait qu’à voir la façon dont il la couvait des yeux quand ils étaient en présence l’un de l’autre.
Restait à savoir ce qu’elle-même pensait de cette affaire. Et elle était un peu perdue, elle devait bien l’avouer. D’un côté, aimer un homme lui déplaisait. Elle n’avait pas envie de s’engager, pas envie de renoncer à sa liberté, en aucune sorte. De l’autre, elle devait avouer que le chevalier d’Hasdruba était bel homme, et plutôt intelligent, pour un chevalier d’Hasdruba. C’est-à-dire qu’il se coltinait fermement à son code de l’honneur, mais il savait admettre qu’une femme comme elle puisse se mouvoir en toute liberté, et il n’avait pas fait de remarques déplacées sur ses pouvoirs…

Tels étaient ses sentiments tandis que le carrosse s’avançait sur les terres hasdrubiennes, à moins d’une journée du palais de Palménas.
C’est alors que vinrent les brigands.
L’affaire fut rondement menée par Friedriech. On attaquait tout de même pas ainsi un chevalier d’Hasdruba sur les terres du roi enfin ! Et sa hache de frapper, et de fendre un crâne, puis un deuxième. Mais les brigands, il y en avait quatre, et Friedriech, bien qu’en ayant tué deux, fut obligé de se défendre, car sa hache l’alourdissait.
« Ne craignez pas dame Dalya ! Je n’aurais aucune peine à châtier ces manants ! »
En effet, le chevalier n’aurait eu aucune peine à les vaincre, s’il n’y avait pas eu un cinquième larron. Alors qu’il affrontait les deux épéistes restant, Dalya aperçut un arbalétrier se placer dans son dos, invisible.
« A terre ! cria-t-elle »
Friedriech, obéissant par pur instinct, se jeta au sol, avant de sentir une langue de feu passer au-dessus de lui. En se relevant, il constata que deux bandits étaient morts, terrassés par les flammes, et le dernier en fuite.
« Madame, je vous dois beaucoup je le crois, avoua-t-il. S’il a quoi que ce soit que je puisse faire pour… »
Elle le fit taire d’un baiser sur la bouche, avant de remonter dans le carrosse.
« Ne pas mourir, dit-elle simplement. »
Mer 17 Sep 2014 - 21:48
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Friedriech von Tanemberg
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Chevalier Errant
Friedriech von Tanemberg
La sensation causée par les lèvres de Dalya sur les siennes poursuivait encore Friedriech quand ils entrèrent au palais. Elle le poursuivait car il avait sa réponse. Il ne pouvait pas la laisser insensible, c’était tout simplement inenvisageable à présent. Et maintenant qu’il avait chassé tout doute sur la nature de ses sentiments pour lui, il ne lui restait plus qu’à réfléchir à sa réaction. Même s’il avait décidé qu’il agirait en fonction des agissements de Dalya et sans rien dire à cette dernière, il s’était aperçu que le souvenir de Constance le hantait bien plus maintenant qu’il ne le hantait auparavant, alors qu’il aurait dû être serein avec sa décision. Du moins, c’était ainsi qu’il voyait les choses.
Mais sa décision était prise. Dès qu’ils se trouveraient seuls, et il allait faire tout ce qui était en son pouvoir pour que ce moment vienne rapidement, il dirait tout à Dalya. Il n’avait aucun doute, le souvenir de Constance le torturerait encore plus une fois qu’il aurait dit ça, mais il ne pouvait nier le fait qu’il ait besoin de parler à Dalya, besoin de lui expliquer ce qu’il ressentait, besoin de l’entendre dire ce qu’elle pensait de cette affaire. Il avait entendu parler d’un homme un jour, un chevalier de légende, nommé Mandred, qui avait perdu sa femme jeune. La chanson qui parlait de lui disait qu’après cela, il couchait encore avec de nombreuses femmes, mais à chaque fois qu’il se réveillait dans leurs bras, sa première pensée consistait à faire des excuses silencieuses à sa défunte femme.

« Sans doute ferais-je ainsi, songeait Friedriech alors que des écuyers prenaient en charge son cheval, et qu’un serviteur allait annoncer son arrivée à Palménas de Llent. »

Ils furent rapidement pris en charge. Après tout, la galanterie exigeait qu’on ne fasse pas attendre une émissaire. Surtout venant d’un royaume allié à Hasdruba. Car bien que Friedriech n’ait jamais entendu parler d’une alliance à proprement parler, il en était certainement ainsi pour que l’impératrice envoie l’une de ses conseillères demander au roi d’Hasdruba d’appeler à la croisade, rien de moins.
« Angoissé ? lui demanda Dalya, alors qu’on les annonçait, dans la salle du trône.
-A vrai dire, je ne suis pas supposé rentrer ici avant plusieurs années, dit Friedriech. Telles sont les règles de l’errance.
-Et si tu es mon escorte ?
-Nous allons voir ce qu’en pense notre bon roi.
-Ton bon roi, Friedriech. N’oublie pas que pour ma part, je suis ici pour représenter les intérêts de l’impératrice.
-Madame, messire. Vous pouvez entrer, leur dit alors un garde. »

C’était la deuxième fois que Friedriech mettait les pieds dans la nouvelle d’audience du palais royal d’Hasdruba. Il considéra, alors qu’il marchait vers le trône où l’attendaient Palménas de Llent et Urca de Llent, son épouse et la reine d’Hasdruba, les changements qui avaient eu lieu.
Auparavant, la salle était bien plus petite, et beaucoup plus sombre. On y faisait tenir au maximum une trentaine de personnes, et l’unique fenêtre était en fait un soupirai qui peinait à laisser passer la lumière. Il y faisait incroyablement chaud en été, et très froid en hiver, car il n’y avait pas de cheminée. Combien de soirées avait-il passé avec ses six frères d’armes à discuter jusque tard dans la nuit ! Dans ces moments-là, personne n’avait le droit d’entrer. Pas même leurs femmes respectives. Il avait même réussi à convaincre Constance de ne pas insister et de s’endormir sans l’attendre lorsqu’une telle soirée avait lieu ! C’était une chose rare. Et parfois, les chevaliers ne rejoignaient pas du tout leur lit, et le lendemain, les serviteurs les trouvaient encore en train de parler, étonnés d’apprendre que le jour s’était levé.
Maintenant… Maintenant, il s’agissait d’une immense salle, dans laquelle tout le palais royal originel aurait pu tenir en entier d’ailleurs. Il faut dire que ce dernier était composé de quelques pièces à peine, la plupart des habitants dormant à l’auberge du village. Il était à l’époque intégralement en bois, et maintenant, il s’agissait d’une splendide bâtisse de pierre. Bâti sur une colline, les flancs de cette dernière avaient été creusés afin que seul un chemin en zigzag à peine assez large pour laisser passer le carrosse de Dalya puisse mener au château. L’intérêt défensif était évident. Le château lui-même était en fait un véritable village, avec une première couche de remparts qui abritait une basse-cour. A l’intérieur de cette dernière, une autre qui entourait les habitations. Et enfin, une dernière couche encadrait le palais proprement dit. Ce dernier était désormais assez grand pour héberger lui-même les invités royaux, à condition qu’il n’y en ait pas plus d’une centaine.
La salle d’audience, pour sa part, était désormais éclairées par de larges baies vitrées sur lesquelles se trouvaient de splendides vitraux figurant les exploits des sept chevaliers fondateurs. Le trône du roi était couvert de tissu bleu tandis que le trône de la reine était couvert de velours rouge. Un immense tapis menait de la porte au trône, et c’était celui-là que foulaient Friedriech et Dalya, sentant dans leur dos le regard des nobles.

Les salutations d’usage furent échangées avec le couple royal.
« Je suis heureux, déclara Palménas, de recevoir une diplomate de l’impératrice. Puis-je savoir quel message m’est destiné ?
-Ce serait un plaisir de vous le transmettre, majesté, répondit Dalya. Mais l’impératrice m’a demandé de vous le dire uniquement en privé, et de vous laisser libre de juger bon ou mauvais de l’énoncer à votre cour.
-Je vois. Je suppose que je ne peux pas refuser. L’impératrice est sage, et ses conseils sont toujours précieux, aussi écouterais-je votre message avant le souper. Puis-je adresser quelques mots à votre compagnon de voyage, mademoiselle ?
-Ce sera avec plaisir, répondit Dalya. Je souhaite cependant faire remarquer à votre majesté que Friedriech von Tanemberg n’a fait qu’accepter la mission qui lui était proposée par Katarina Ole.
-J’entends bien mademoiselle. Mais cependant, messire Friedriech doit savoir qu’il n’avait pas le droit de revenir avant la fin de son errance. Qu’en dites-vous, messire ?
-J’en dis, mon roi, que n’avait pas été discuté le cas où une mission qui m’aurait été confié me conduirait au palais royal. Je suis conscient qu’il est de ma faute d’avoir accepté cette mission. Mais n’est pas chevalier d’Hasdruba quelqu’un qui refuserait de venir en aide à une noble demoiselle.
-Je vois que nos points de vue convergent, Friedriech von Tanemberg. Aussi ne serez-vous pas châtié. En revanche, je vous demanderais de quitter le palais incessamment. Votre mission a pris fin. Retournez à votre errance.
-Majesté ! intervint Dalya. Puis-je vous demander une faveur ?
-Faites, émissaire de l’Empire d’Ambre, mais je ne suis pas sûr de pouvoir y accéder, si c’est ce à quoi je pense.
-Le chevalier Friedriech von Tanemberg m’a bien servi tout au long du trajet de l’Empire au palais royal, me sauvant la vie à plusieurs reprises. Puis-je vous demander de muer son errance en une mission d’escorte pour les années qu’il lui reste à errer ? Je suis certain que je saurais lui trouver des travaux dignes d’un chevalier.
-Mademoiselle, bien que je comprenne votre doléance, il m’est impossible d’accéder à cette requête, et…
-Je crois au contraire, mon époux, intervint alors Urca de Llent, que la demande de cette demoiselle est tout à fait légitime. Vous devriez être bien placé pour savoir qu’il n’est point de mission plus hardue pour un chevalier que d’escorter une dame pendant plusieurs années, n’est-ce pas ?
-Oui euh oui certes, dit Palménas. L’argumentaire la reine se tient. Vous avez de la chance, émissaire, qu’elle ait parlé pour vous. Je crois que je peux donc accéder à votre faveur. Qu’on se le tienne pour dit, Friedriech von Tanemberg, vous passerez les dix prochaines années à prendre soin de mademoiselle…
-Dalya Comnenus.
-De mademoiselle Dalya Comnenus. Vous effectuerez chacune de ses volontés, et vous la protégerez contre tous les dangers, quel que soit leur ampleur. Et vous serez cela en observant toute la galanterie qu’un chevalier d’Hasdruba se doit d’observer. Est-ce clair ?
-On ne peut plus, répondit Friedriech. »
Ven 19 Sep 2014 - 19:26
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