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[Terminé][PV Juri]Enrôlée de force
Dargor
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Le Maitre de l'Intrigue
Dargor
Accompagné d’un humain, l’elfe regardait le duo entrer dans une auberge. Une halfeline de petite taille et une humaine, et qui correspondaient parfaitement à la description fournie par son roi. Un sourire triomphant se peignit sur son visage lorsque, quelques minutes plus tard, l’humaine quitta seule l’auberge pour aller s’enfoncer dans les ruelles.

« Nous ne la suivons pas ? demanda l’homme qui l’accompagnait.
-Pauvre imbécile, répondit l’elfe. Elle serait capable de nous mettre tous les deux en pièces si nous tentions de l’attaquer. Notre cible à nous, c’est la halfeline. Maintenant, allons-y. Il s’agit de faire vite. L’humaine peut en avoir pour longtemps, mais je peux aussi me tromper. Et je ne veux ni laisser passer une belle occasion, ni prendre des risques inutiles. »

L’humain acquiesça en silence, et le second duo entra dans l’auberge. L’elfe marcha vers l’aubergiste, et lui présenta une pièce d’or.

« Où est allée la semi-homme ?
-Je ne sais pas, répondit l’aubergiste. Ma femme m’a dit que ma vue baissait.
-Voilà de quoi payer des lunettes, répondit l’elfe en ajoutant une deuxième pièce. Où est-elle ?
-Monsieur, je ne peux pas livrer mes clients… commença l’aubergiste, puis il s’interrompit en remarquant les oreilles pointues de son interlocuteur. Elle se trouve dans la troisième chambre à droite à l’étage. Elle attend qu’on lui monte de quoi prendre un bain, pendant que sa garde du corps est en ville. Vous me ferez pas d’ennuis pas vrai ?
-On vous fera pas d’ennuis. La garde du corps, je le garantis pas, mais nous non, dit l’elfe, emboitant le pas au soldat humain qui déjà montait à l’étage. »

Sans se poser plus de question, l’humain enfonça la porte d’un coup de pied, surprenant une halfeline qui était tranquillement assise sur le lit, perdue dans ses pensées. Elle fouilla dans sa poche pour en sortir un petit couteau. L’elfe se jeta sur elle est la désarma d’une seule passe. L’humain la saisit alors dans ses bras tandis qu’elle appelait au secours.

« La petite dame va se calmer, commença-t-il, se croyant malin. »

A la mention du mot « petite », la halfeline mordit sauvagement le bras qui la retenait prisonnière, arrachant un cri de douleur à l’homme. Soupirant, l’elfe lui frappa l’arrière du crâne, l’assommant sur le coup.  C’est tout ce qu’il se passa à l’auberge ce soir-là. Quand la garde du corps reviendrait, son amie serait disparue depuis longtemps.

--

Quand sa prisonnière rouvrit les yeux, elle se trouvait dans un cachot sombre et humide. De là où il était, caché dans l’ombre, l’elfe put voir qu’elle eut le bon réflexe d’inspecter rapidement ce qu’on avait pu lui faire pendant son inconscience.
C’est-à-dire rien. Il était un elfe noir après tout, il ne passait pas à l’acte quand ses sujets d’étude étaient inconscients. Sortant de l’ombre, il approcha de sa future victime, qui curieusement semblait ne pas avoir peur. A ses côtés, le prêtre qu’il avait convoqué.

« Juri te tuera pour ça. Et pour quoi que tu t’apprêtes à faire, dit la halfeline d’une voix calme.
-Je veux juste lui envoyer un message, répondit l’elfe. Une preuve que vous êtes vivante et entre mes mains. »

La halfeline défit son collier et lui donna.

« Elle sait que pour rien au monde je me séparerai de ce genre de choses. Maintenant fous moi la paix, et ton acolyte aussi.
-Je ne crois pas que nous nous soyons très bien compris, répondit l’elfe. J’ai besoin d’une preuve et d’une menace crédible à la fois. »

Sans prévenir, il saisit la halfeline et la plaqua au sol, face contre terre. Mettant un genou sur son dos pour l’empêcher de se débattre, il saisit sa main droite et la força à tendre le bras, puis dans l’autre main s’empara d’un hachoir.

« J’espère que vous ne tenez pas trop à votre intégrité, dit-il pour plaisanter. »

Puis il abattit son arme.


Asarith, roi d’Oro, contemplait la main qu’il y avait dans le coffret.

« Je devine que tu t’es amusé à la retirer, dit-il.
-C’était intéressant, répondit Famke, son assassin personnel. Elle n’a pas crié, ni gémit. Elle s’est contentée de tenir son moignon et de me regarder dans les yeux, en serrant très fort les dents par contre. Et moi, je la regardais, d’un air amusé. Elle avait le visage crispé dans une expression de douleur intense, des larmes coulaient sur ses joues, et elle transpirait à grosses gouttes, mais elle n’a rien émis. Par un cri, pas un gémissement. Cela s’est terminé lorsqu’elle s’est évanouie.
-Intéressant, dit Asarith. Bien ! Attends quelques jours pour laisser mariner l’autre avant d’aller la chercher. »
Mer 22 Avr 2015 - 16:27
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Juri
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Juri
Son œil magique commençait à la brûler et à la picoter, ce qui était très désagréable. Juri devait en libérer l'énergie, et vite, si elle elle ne voulait pas se consummer sur place.
Et elle n'y tenait pas vraiment.

Avant de sortir, elle avait prévenue Émerelle de rester dans leur chambre. La halfeline avait acquiescé, souriante, lui promettant de ne pas sortir...
Et c'était la dernière fois qu'elle l'avait vu.

Maintenant elle n'était plus là, ni dans la salle de bain, ni nulle part dans les endroits de l'auberge auxquels Juri pouvait accéder.
La combattante avança à grand pas jusqu'à la salle principale du bâtiment, où elle comprit que l'aubergiste avait sa part de responsabilité là-dedans.
En effet, le visage pâli par la peur, il transpirait abondemment et gardait une main sous le comptoir – là où la plupart de ses pairs, et probablement lui aussi, cachait une arme en cas de grabuge.

Il lançait des regards inquiets dans tout les sens et lorsque il aperçut Juri et son œil qui flamboyait, il fut tellement apeuré qu'il mit quelques secondes à réagir, avant d'empoigner son arme.
Quelques secondes que la guerrière mit à profit afin d'effectuer un saut d'une hauteur impensable, vers l'avant. Elle s'accrocha au lustre pendant une centième de seconde, juste ce qu'il lui fallait pour infléchir sa trajectoire et atterir sur l'aubergiste – Ou plutôt, le fusil qu'il avait sorti, le rendant inutilisable au passage car completement tordu.
Elle attrapa le pauvre homme térrifié par le col, et sa voix était impitoyable quand elle demanda :

-Où est l'halfeline qui était avec moi ?

L'homme poussa un couinement de peur, et Juri le lâcha d'une main afin que l'autre soit libre. Afin de pouvoir lui foutre un énorme coup de poing. Il fit un vol plané et atteris contre une fenêtre, dont les carreaux se cassèrent.
La combattante avança au milieu des bruits de verre, faisant attention à ne pas blesser ses pieds nus.
Elle s'agenouilla sur l'homme qui sanglotais, conscient qu'il allait sans doute mourir.

-Je répète ma question. Où est l'halfeline ?

Sa voix était tranchante – et effrayante pour l'homme, qui continua de pleurer sans répondre. La patience de Juri n'étant pas illimité, plutôt même très réduite à ce moment-là, celle-ci attrapa le petit doigt de la main droite de sa victime.
Et le brisa d'un coup sec, lui tirant un hurlement.
La voix de la guerrière s'éleva encore, d'un calme terrifiant.

-Si tu ne veux pas que je te brise tout les autres, avant de me mettre à tes orteils, tu as interêt à cracher le morceau. Vite.

Il avoua alors, d'une voix entrecoupée de sanglot, que c'était un elfe et un homme qui était venue la chercher. Ici, les elfes étaient craint, et leur roi était un elfe, il ne pouvait pas leur désobéir. Il ne savait pas pourquoi ils l'avaient emmenés, ni où, il ne voulait pas mourir, il avait une famille, des amis...
Juri le fit taire d'un coup de poing qui le rendit inconscient.

Elle se leva. Elle ne tirerais rien de plus de cet homme.
Après avoir récupérer ses affaires, et 'interroger' quelques autres clients, elle sortit sans plus d'information que la tête de l'elfe qui avait emporté son amante.


Pendant le reste de la semaine, elle le chercha sans relâche. Sans le trouver... Jusqu'à ce qu'il se présente à elle de lui-même.
C'était la nuit, et Juri était sorti, comme à son habitude, dans les coupes-gorges afin de libérer l'énergie de son œil magique.
Ceux qui la traquaient, ou du moins leur chef, étaient malins car ils attendirent que sa soif de sang soit apaisé avant de l'attaquer. Ils avaient bien choisi leur endroit. Une place en terrain découvert, ronde, où ils pourraient l'attaquer à plusieurs et non un par un – auquel cas ils n'auraient eu aucune chance.
Ce qu'ils n'avaient pas prévu, c'est que la guerrière ne libérait que le minimum d'énergie à chaque fois, afin de ne jamais être prise au dépourvu – elle en avait donc encore, et se battait avec la férocité d'une manticore. Comme elles, elle riait en continue, d'un rire sadique, d'un rire joyeux et terriblement cruel pendant que les hommes tombaient sous ses coups. Comme elles, elle se réjouissait de la souffrance de ses ennemis.
Juri était la prédatrice et ses hommes étaient devenus ses proies ; aussi incroyable que cela puisse paraître, à trente contre une, elle était en train de gagner.
Aussi vive qu'un feu follet, aussi foudroyante qu'un éclair, elle était en train de gagner. Et la dernière chose que voyait ses adversaires avant de mourir, c'était l'éclat violet d'un œil et le sourire pervers de la jeune femme.

L'elfe, qui ne s'était pas encore montré, regardait la bataille d'un œil attentif. Il voyait bien que la combattante allait gagnée.
Il jura silencieusement. Son bras fit un mouvement, et une sarbacane apparut comme par magie entre ses doigts.

Juri sentis une piqure dans son cou et s'effondra en plein saut. Ses membres devinrent lourd, puis ses paupières... L'elfe qui correspondait à la description de celui qu'elle cherchait apparut dans son champs de vision, et elle l'entendit murmurer «Vous êtes convoquée par le roi Asarith...» avant de sombrer dans l'inconscience.

Lorsqu'elle se réveilla, elle était solidement enchainée, aux poignets et aux chevilles, et enfermé dans une minuscule cellule. Elle entendait les voix des gardes qui s'approchait dans le couloir, et apercevait la lueur de leur torche dans la fente qui séparait le sol de la porte.
Cette dernière s'ouvrit sur l'elfe qu'elle avait aperçu avant de s'évanouir – Juri le reconnaitrait entre mille- qui laissa l'humain qui l'accompagnait la trainer hors de la pièce.
Réduite à l'immobilité, tout ce qu'elle pouvait faire était de les insulter et de leur cracher sa haine, et elle ne s'en priva pas.

Ils la jetèrent sur le sol devant le roi Asarith, auquel elle jeta un regard haineux. Qu'est-ce qu'il lui voulait, celui-là ?
Lui souriait, semblant amusé par la situation, et cela fit encore grandir la colère de la guerrière.

-Qu'est-ce que vous me voulez !? Cria-t-elle, furieuse.
Ven 8 Mai 2015 - 17:52
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Dargor
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Dargor
Lorsqu’on avait annoncé à Asarith qu’on lui amenait la guerrière, celui-ci n’avait pas réagi. Ça faisait partie du plan qu’on la lui amène. La question était de savoir quand. C’était donc maintenant, soit. Aussi, calmement assit sur son trône, il congédia toute la cour qui l’entourait. Les courtisans humains s’éloignèrent bien vite, ayant très vite appris à obéir à leur roi quand celui-ci souhaitait être seul. En les voyant sortir, Asarith s’amusa de la façon dont il avait été aisé de berner un royaume entier. Quelques cadeaux pour faire plaisir à la populace, l’assurance pour les nobles que leurs intérêts ne soient pas mis en jeu, et personne ne s’était opposé à son couronnement. Du moins, ceux qui l’avaient fait étaient morts ou exilés, mais le problème hasdrubien était mineur. L’ensemble de la population semblait s’être assez accommodé de son changement de gouvernant.
Le roi Asarith, en observant cette foule sortir, avait été amusé. Il avait pu observer, durant le laps de temps où il avait hébergé la sorcière Cinder, à quel point lui et ceux qui l’avaient suivi dans le monde des humains n’étaient plus des elfes noirs. Ils n’étaient pas pour autant des elfes blancs, ni des elfes sylvains, mais ils étaient loin d’être des elfes noirs. S’ils partageaient leur passion pour la fourberie et la cruauté, ils ne gagnaient pas par la terreur. A la réduction en esclavage pure et simple que proposaient les elfes noirs, Asarith avait choisi d’opposer le constat suivant. Puisque les sous-races étaient faites pour servir et les elfes noirs pour régner, autant être aussi généreux que possible, dès lors qu’il pouvait se le permettre. Bien sûr, Asarith aurait tout autant aimé faire crucifier un dixième de la population par pur plaisir, mais le temps de la cruauté viendrait lorsque son royaume se serait étendu à l’intégralité du continent. En attendant, il ne pouvait pas encore se permettre de perdre l’amour de son peuple, ni de lui faire subir des souffrances. Pas alors qu’il avait besoin de son armée entière et prête à mourir pour son roi.
C’était donc pour lui une période de vaches grasses et maigres à la fois. Grasses parce que sa domination du continent avait commencé. Les Poignards d’Argent n’ayant jamais rien réussi, les dissoudre avait été une bonne chose. A la place, il régnait ouvertement sur un royaume. Il était dans une position bien plus stable qu’il ne l’avait jamais été, tout en ayant au final un pouvoir similaire et plus simple à maintenir. Il fallait juste sauvegarder les apparences. Et de vaches maigres car d’un autre côté, il y avait cette frustration, cet ennui lié au fait qu’il ne puisse pas assouvir ses besoins sadiques et animaux… Voilà pourquoi il caressait en souriant le coffret qu’il offrirait à la guerrière. Il avait hâte de voir sa réaction.

« Qu’est-ce que vous me voulez ? cria-t-elle. »

La colère… Asarith appréciait cela. En temps normal, il l’aurait d’autant plus appréciée qu’il aurait cherché à briser cette volonté pour ne faire de cette femme qu’une vulgaire loque prête à tout pour le servir. Mais là encore, il n’avait pas besoin de ça pour l’instant. S’il l’avait faite venir ici, c’était pour qu’elle combatte dans son armée. Toutefois, il n’avait pas l’intention de l’empêcher de jouer un petit numéro des plus appréciables.

« Fais-la taire, dit-il simplement au guerrier elfique qui se trouvait derrière elle. »

Le guerrier leva une main.

« Pas comme ça idiot ! Je veux qu’elle reste quand même apte à comprendre la suite. »

Comprenant ses instructions, ledit guerrier déchira sans se poser de questions un morceau de sa propre chemise avant de bâillonner la guerrière.

« Bien, reprit Asarith, en se levant de son trône et en prenant le coffret en main. Tu te demandes sans doute, ô Juri Han, ce que tu fais ici. Vois-tu, j’ai quelques oiseaux qui sont venus chanter à mes oreilles, et me raconter tes exploits au combat. Tu es, selon eux, une guerrière d’une grande valeur, et qui ne fait preuve d’aucune pitié envers ses adversaires.
« Vois-tu, ce sont là deux qualités qui me plaisent énormément. Voilà pourquoi j’aurais vraiment envie que tu rejoignes mon armée, l’armée d’Oro. Tu serais libre d’y combattre à ta guise, dès lors que tu obéisses aux ordres de ma générale, Ghlaïr Lamepoison, ainsi qu’aux miens et à ceux de ma tendre épouse, quand nous t’en donnerons.
« Tu dois sans doute te dire que je plaisante en te faisant une telle offre, mais je suis tout à fait sérieux. Et le fait que tu fasses appel à la magie noire de temps à autre ne me dérange pas. Parlons un peu de ta paye. Tu seras logée et nourrie au frais de mon royaume. Mais surtout, ton amie halfeline restera en vie.
« Ah, nous y voilà. La délicieuse petite Emerelle Firnstay. Tu dois te douter que je suis à l’origine de son enlèvement, n’est-ce pas ? Et en effet, elle se trouve bien dans mes cellules. Si tu tentes de me désobéir, elle mourra. Si tu tentes de me tuer, elle mourra. Et je crois inutile de préciser que son agonie sera longue et douloureuse.
« Pour preuve de mes dires, ce coffret contient la main de votre amie. J’espère que sa vision te montrera à quel point je suis sérieux dans mes engagements. »

Il ouvrit le coffret devant la guerrière, dévoilant son contenu, sur lequel il n’avait pas menti un seul instant. Sans attendre sa réaction, il se retourna, et marcha d’un pas lent vers son trône. Tout en faisant ainsi, il fit signe au garde de lui permettre de parler. Il était curieux. Allait-elle accueillir la nouvelle avec une froide résolution, se lamenter sur le sort de son amie, ou l’envoyer brûler en enfer ? C’était réellement, à ses yeux, la partie la plus intéressante d’une prise d’otage. Alors, il s’assit sur son trône, et observa la guerrière humaine. Il n’en attendait plus qu’une chose. Sa réponse.
Mar 12 Mai 2015 - 17:52
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Juri
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Juri
Juri était furieuse, et son œil gauche brillant trahissait sa colère. Asarith ne s'adressa même pas à elle en premier, demandant d'abord à son garde de la bailloner. Elle eut beau se débattre, elle était pieds et poings liés et ne pouvaient rien faire.
Elle se sentais impuissante, et ce devait être le sentiments qu'elle détestait le plus au monde.

Elle l'écouta donc parler. Il prenait son temps, il semblait apprécier sa propre voix.

Il voulait donc qu'elle combatte dans son armée. Tiens. Bizarre. Habituellement, les souverains ne l'appréciaient pas trop dans son armée - à cause de la magie noire sans doute. Mais elle avait l'impression que ce roi n'était pas comme les autres...

C'est lorsqu'il fit référence à Emerelle que Juri faillit sortir de ses gond. Si ces liens n'avaient pas été des chaines, et moins solidement attachés, elle se serait sans doute jeter sur lui dans l'intention de le déchiqueter.
Elle poussa un grognement de bêtes sauvages en voyant la main d'Emerelle dans le coffret. Comment avait-il seulement osé la toucher ? Comment avait-il osé prendre ce qui lui appartenais, à elle, Juri, et s'en servir comme il le souhaitait ?

Les yeux écarquillés par la folie, elle le regarda marcher tranquillement jusqu'à son trône.
Elle ne le laisserais pas toucher à Emerelle. La halfeline était sienne, et personne d'autre n'avait le droit de la toucher.

C'est pourquoi lorsqu'il enleva le bâillon, elle se retint. Ses yeux criaient milles injures et autant de malédiction et de promesses de morts, ses pensées n'étaient concentrées que sur la haine et les insultes qu'elle voulait lui envoyer à la figure, mais elle ne dit rien.
Un rictus de haine tordit son visage.

Pourtant, sa voix, bien que remplie d’exécration et de rage, était calme lorsqu'elle articula, les dents serrées :

-...Très bien. Je rejoindrais votre armée.

Rien que prononcer ces mots ne faisait qu'attiser la flamme de sa fureur, et, à l'instar d'une jumelle, celle de son œil n'en brillait que plus intensément.
Mer 27 Mai 2015 - 9:39
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Emerelle Firnstay
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Emerelle Firnstay
A genoux dans le noir et la pestilence, de nombreuses égratignures engourdissant son corps mutilé, Emerelle Firnstay, depuis quelques jours qu’elle se refusait à compter, transpirait lorsque la lumière du soleil se montrait et grelottait lorsque venait la nuit, au son des gémissements et des vaines prières des nombreux autres prisonniers des cachots du palais royal d’Oro. De nombreux timbres de voix se mêlaient dans ce bruit continu, et toutes les voix étaient cassées. Mais aucune autant que la sienne. Le tout dans un sombre sous-sol insalubre, voilà quelle était sa maison à présent.
Quand elle s’était réveillée, après s’être évanouie après qu’on lui ait… Elle n’osait pas penser à cela. Son moignon la faisait atrocement souffrir. Et elle refusait de le regarder. Dès qu’elle y pensait, les larmes lui venaient aux yeux, et elle détournait ces derniers en gémissant préférant regarder les rats et les cafards par dizaines, qui venaient d’on ne sait quel trou dans le mur, courir librement dans sa cellule. Elle avait l’impression que tout allait bien dans ces moments, qu’il y avait encore sur son bras droit une main qui répondait et qui s’agitait. Mais elle refusait de poser les yeux dessus. Parce qu’elle connaissait la vérité, et qu’elle ne voulait pas la regarder en face.
Quand elle s’était réveillée donc, son bras était soigneusement bandé et nettoyé. Sans doute avait-on voulu éviter qu’elle s’infecte. Cela se confirmait, car régulièrement, un humain venait la trouver et nettoyait la blessure avant de changer son bandage. On voulait qu’elle survive à cette épreuve, elle en était certaine. Mais qu’ils aillent tous se faire voir. Elle n’y survivrait que si elle le voulait. Juri ne pourrait pas la secourir ici, c’était certain. Alors elle avait décidé de ne pas leur donner le plaisir d’être vivante, ni dans son état normal.
On lui avait proposé de quoi se laver au lever du soleil ce matin-là. La tentation était grande. Sa robe était déchirée et noircie par le sol crasseux de sa cellule.
Il fallait dire que cette cellule était des plus confortables. Un unique soupirail à peine assez large pour laisser passer la lumière lui permettant de comprendre que c’était le jour, voilà quel était l’aménagement de sa cellule. Pour le reste, il s’agissait d’une pièce vide, sans même de la paille pour qu’elle puisse s’allonger. Non, elle devait dormir à même le sol crade, et faire ses besoins dans un autre coin de la pièce. Un escalier de deux marches menait à la porte de la cellule, fermée en permanence.
Toujours était-il que sa robe était déchirée en bien des endroits et noircie, ses cheveux étaient gras et crades, totalement décoiffés, et elle soupçonnait des poux d’y avoir d’ores et déjà élu domicile, et elle ne parlait pas du reste. De nombreux coins de son corps la démangeaient ou la brûlaient. Mais malgré la tentation, elle avait renversé l’eau du baquet qu’on lui avait amené. Elle ne s’abaisserait pas à donner à ces maudits le plaisir de les supplier ou de donner l’impression de considérer le régime de faveur auquel elle avait droit.

Quelques minutes, ou quelques heures, qu’importait, après l’évènement du baquet, une elfe vint la trouver. Elle portait une armure noire et avait de longs cheveux blancs attachés en une unique queue de cheval. Elle avait quelque chose à la main, mais Emerelle vit mal ce dont il s’agissait. Elle regarda un instant le baquet, comprenant pourquoi elle pataugeait sur un sol humide, puis sans rien dire s’approcha de la halfeline, qui comprit alors ce qu’elle tenait entre les mains. Il s’agissait d’une laisse. Elle se tâta le cou, mais l’elfe noire saisit sa main valide pour l’attacher au collier, et le serra jusqu’à ce qu’Emerelle serre les dents de douleur. L’elfe sourit, puis après avoir regardé, relâcha un peu ledit collier. Il ne s’agissait pas qu’on nécrose cette main en y coupant la circulation du sang, comprit Emerelle.
Elle se laissa par la suite trainer, littéralement. Elle n’allait pas donner à cette elfe le plaisir de coopérer, aussi s’assura-t-elle au début de ne marcher que de façon à la forcer à tirer sur la corde. Ce petit jeu lassa rapidement l’elfe, qui toujours sans rien dire tira un coup sec, la forçant à se rapprocher, et la gifla violement. Sonnée, Emerelle décida de ne pas recommencer. Elle ne doutait pas qu’elle serait assommée à nouveau si elle dépassait les limites. Elles parcoururent de nombreux couloirs et escaliers avant d’arriver devant un grand rideau richement décoré. Emerelle avait depuis longtemps compris qu’elle était dans les quartiers riches du palais, et cela se confirma quand elle entendit le brouhaha des conversations. Qui se turent rapidement, à la demande d’une voix solitaire. Puis, en entendant tout le monde lui obéir et sortir, Emerelle comprit que la voix devait être celle du roi.
Puis une voix qu’elle ne connaissait que trop bien retentit.

« Qu’est-ce que vous me voulez ? »

Elle eut envie d’hurler en entendant Juri, mais l’elfe derrière elle lui mit la main sur la bouche pour étouffer sa voix. Elle se débattit pendant tout le discours d’Asarith, mais elle avait affaire à une guerrière après tout. Elle ne parvint même pas à la mordre lorsqu’elle essaya, alors que la main était juste devant sa bouche pour la faire taire. Puis ce fut la catastrophe.

« … Très bien. Je rejoindrai votre armée. »

Emerelle pleura silencieusement. On l’avait utilisée pour enrôler Juri de force. Lentement, les quelques larmes qui coulèrent au début se transformèrent en torrent. Pourquoi ? Pourquoi Juri accepterait-elle ? Elle ne devait pas. Emerelle ne voulait pas qu’elle serve ce monstre. Il fallait qu’elle refuse, qu’elle la laisse mourir… Abandonner ainsi n’était pas normal pour elle. Même si elle l’aimait, Juri n’aurait pas dû vouloir à ce point la protéger… Ou alors Emerelle la connaissait encore bien mal.

« Peut-être pour vous assurer que je ne mens pas, voudriez-vous voir votre amie, dit alors la voix du roi. Je vais vous laisser quelques instants, avec vos gardes respectifs, pour avoir la discussion de votre choix. Oh, et n’oublie pas, nouvelle recrue. M’insulter ou me menacer est un acte de haute trahison. Tu sais ce que cela veut dire. »

Puis Emerelle le vit sortir par une fente dans le rideau. Alors, la guerrière elfique la fit entrer. Elle courut autant que possible vers Juri, mais fut arrêtée par un coup sec donné sur la laisse qui lui tenait la main alors qu’elle était à deux mètres.

« Tue les tous Juri ! hurla-t-elle, les larmes coulant encore sur son visage. Tue-les tous ! »
Jeu 28 Mai 2015 - 14:33
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Juri
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Juri
La haine de Juri se calma légèrement en voyant Asarith, devenu le nouvel objet de ses pensées, disparaître après lui avoir dit la laisser voir Emerelle.

La halfeline apparut, et Juri serra les dents en voyant son état pitoyable.

Mais ce qui acheva de la mettre hors d'elle, c'est de voir la laisse attacher au poignet d'Emerelle.
Emerelle était à elle. Emerelle était à elle. Emerelle était À ELLE !

La guerrière bandait tellement ses muscles pour faire céder ses liens que cela lui en faisait presque mal. Personne n'avait le droit de toucher à sa protégée, de l'utiliser comme ça. Elle était sienne... sienne... complètement sienne...

-Tues-les tous, Juri ! Tues-les tous ! Hurla la voix brisée d'Emerelle.

Juri poussa un grognement de douleur en tirant encore plus sur ses liens pour s'en libérer. Les tuer... Oui, tous les tuer... tous, jusqu'au dernier... sentir leurs os se briser sous ses coups, voir la détermination ou l'orgueil dans leur regard se faire petit à petit remplacer par la peur...
Oui, Juri ferait tout ça. Ils périraient tous. Elle serait prédatrice, et ils seraient ses proies.

Tout vient à point à qui sait attendre, après tout.

-Calme toi, Emerelle. Si je me bats pour lui, tout ira bien pour toi, dit Juri avec une voix d'un calme inhabituel et qui semblait lointaine. Et me battre, c'est ce que je fais de mieux.

Juri ne pensais plus qu'à sa revanche, à présent. C'était pour l'accomplir qu'elle se lèverais le matin, qu'elle se battrais contre les ennemis de ceux qu'elle voulait tuer. Elle ferait tout pour y parvenir. Tout.

Son sourire, remplie de folie, était porteur d'une promesse de vengeance.
Son œil gauche brillait d'une lueur étrange (bien que toujours aussi intense), non plus comme une flamme, mais plutôt d'une lumière concentrée et diffuse.

Oui, Juri les servirait.

Mais après, elle se ferait une joie des les anéantir.
Sam 30 Mai 2015 - 14:58
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Emerelle Firnstay
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« Calme toi, Emerelle. Si je me bats pour lui, tout ira bien pour toi, dit Juri avec une voix d'un calme inhabituel et qui semblait lointaine. Et me battre, c'est ce que je fais de mieux. »

Emerelle cessa de pleurer, et devint silencieuse en entendant cela. Tout irait bien pour elle ? Tout irait bien pour elle ? Elle avait envie de lui parler de sa cellule sombre, où elle étouffait le jour, où elle grelottait la nuit. Cette horrible pièce qui puait, où elle devait dormir à même le sol de pierre, sentant parfois des rats essayer de grimper sur son corps durant la nuit. Non, tout n’allait pas bien pour elle. Rien n’allait bien pour elle, au contraire. Tout son corps la faisait souffrir, et maintenant, elle allait devoir rester dans sa cellule jusqu’à la fin de ses jours, en sachant que Juri allait servir ses bourreaux.
Elle garda le silence en observant ses pieds nus et noirs de crasse pendant quelques instants. Puis, les instants se transformèrent en minutes, dans un silence de mort. Au bout d’une dizaine de ces minutes, elle sentit que l’elfe derrière elle tirait sur sa laisse. Elle avait dû conclure de son silence que la conversation s’achevait là pour l’instant. Emerelle ne chercha pas à dire quoi que ce soit. Juri avait pris sa décision, et vu le ton sur lequel elle lui avait répondu, ça ne l’enchantait pas non plus. Elle était résolue. Emerelle se demanda pendant quelques instants si elle n’était pas plus malheureuse qu’elle dans un sens. Après tout, Juri allait devoir combattre tous les jours pour leurs bourreaux désormais communs…

Elle fut surprise lorsque l’elfe ne la ramena pas à sa cellule. Elle sortit même du palais, et Emerelle apprécia cette grande bouffée d’air frais, même si l’odeur du bâtiment carré vers lequel elle était emmenée n’était pas très agréable, à tout le moins était-ce mieux que la mauvaise odeur de son cachot habituel.
Le bâtiment en question, de ce qu’elle pouvait en voir, était petit. Pas d’étage, juste le rez-de chaussée. Le mur était en simple bois sombre. Lorsqu’elle y entra, elle vit qu’il s’agissait en fait d’une coursive qui décrivait un large carré, et longeait une fosse. Il y avait une barrière pour éviter que les gens ne tombent, et ce qu’elle avait pris pour un mur n’était en fait qu’une palissade pour éviter que les curieux ne viennent se pencher sur la barrière. Quand elle le fit, elle comprit bien vite pourquoi.
En bas de la fosse se trouvait enchainée une monstrueuse manticore. Tout autour d’elle se trouvaient se ossements animaux. Il y avait là des chevaux, des vaches, et même… Emerelle déglutit en reconnaissant de loin des crânes humains. Et à côté de cette manticore, lui flattant le flanc, le roi Asarith, son coffret calé sous le bras.

« Bien, dit-il en la voyant. Notre deuxième protagoniste ne devrait pas tarder à arriver. »

A l’instant où il terminait sa phrase, d’une porte qui se trouvait de l’autre côté de la fosse jaillirent Juri, toujours ligotée, et son garde. Juri l’aperçut, et les deux femmes se regardèrent quelques instants, avant que le roi ne reprenne la parole.

« Vous êtes arrivées plus tôt que je ne l’aurais pensé, dit Asarith. Vous aviez réellement peu de choses à vous dire, dites-moi. Mais cela me convient. Rapides et efficaces, c’est quelque chose de bien. Ghlaïrh, ma mortelle générale, ont-elles été … polies ? »

Alors qu’il parlait, en bas de la fosse, qui était en fait elle-même un mur de pierre, une porte s’ouvrit, et un bœuf nerveux en sortit. Aussitôt, la manticore se jeta sur lui, et entreprit de le mettre en pièces et de le dévorer. Cela dura extrêmement longtemps, et le bœuf hurla pendant tout le processus, car Emerelle nota bien que la bête avait pris soin de ne le tuer que le plus tard possible, quand bien même elle dévorait son corps. Elle tenta au bout d’un moment de détourner les yeux, mais la dénommée Ghlaïrh la saisit par la tête et la força à regarder. N’y tenant plus, Emerelle finit par vomir le peu de nourriture qu’on lui laissait manger depuis qu’elle était en prison. Mais même à ses oreilles, cela ne suffit pas à couvrir les hurlements de douleur du bœuf.

« La halfeline a demandé à l’humaine de vous tuer, ainsi que chacun d’entre nous, mon roi, dit la dénommée Ghlaïrh, sur un ton glacé.
-Je te remercie de ta fidélité, répondit Asarith. Vois-tu, Juri, je t’ai dit que me menacer ou parler de ce genre de choses était un acte de haute trahison. Je ne doute pas que tu te sois tenue… Toutefois, j’aimerais en parler à ton amie. Emerelle Firnstay ! Regarde-moi, petite halfeline. »

Emerelle obtempéra. Elle n’avait pas grand-chose d’autre à faire de toute façon.

« Ton amie va me servir. Le moindre de mes caprices, elle l’exécutera parce que sinon, tu en payeras les conséquences. Toutefois, la règle du « Pas de haute trahison » s’applique également à toi. Donc tu me places dans une situation compliquée… Aussi, j’aimerais te faire, ainsi qu’à toi, Juri han, une petite démonstration. »

Il sortit la main de son coffret et la jeta en l’air. Emerelle gémit en la voyant se faire gober au vol par la manticore. Puis elle entendit du bruit.
De la porte par laquelle elle était entrée jaillirent plusieurs humains qui ressemblaient bien à des garçons d’écurie. Mais pour l’heure, ils tenaient une petite cache reliée à quatre chaines. Emerelle sentit alors Ghlaïrh lui tirer dessus et la forcer à rentrer dans ladite cage, où elle n’arrivait même pas à se tenir autrement qu’assise. Elle vit ensuite l’elfe noire aller aider son confrère à tenir Juri immobile.
La suite ressembla à un cauchemar. Ils attachèrent la première chaine à la rambarde, puis tirèrent avec la deuxième de sorte qu’elle soit attachée à la rambarde d’en face. Emerelle se retrouvait donc suspendue en l’air au-dessus d’une manticore qui avait l’air d’avoir grandement appréciée le goût de sa chair. Les deux autres chaines furent attachées ensuite aux deux autres rambardes. Durant tout le processus, Juri avait été maintenue en place par ses chaines et les deux elfes noirs.
La manticore, pour sa part, essayait de s’envoler pour aller déchiqueter la cage, mais la chaine était heureusement trop courte. Mais de peu. Plusieurs fois, les griffes du monstre heurtèrent le métal de la cage, la secouant, et à une occasion, l’une d’elle parvint à atteindre Emerelle à la jambe, heureusement trop peu pour lui faire grand-chose de plus qu’une égratignure. A ce moment, en bas, Asarith flatta sa bête pour la calmer, et comme un chien obéissant à son maître, le monstre s’allongea tranquillement. Puis le roi sortit de la fosse par la même porte qu’avait emprunté le bœuf, et quelques minutes plus tard, réapparu derrière Juri.

« Vois-tu Juri, dit-il, si tu me trahis, la cage tombe. Et si me déçois, à chaque fois que tu me décevras, nous donneront du mou aux chaines, de sorte qu’elle descendra un peu… Sans tomber pour autant. Cela te convient-il ? »
Dim 31 Mai 2015 - 15:34
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Juri
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Feng Shui Engine
Juri
Juri, perdue dans ses idées de vengeance, resta silencieuse et ne s’en aperçut même pas lorsqu’Emerelle sortit de la pièce. Elle n’opposa même pas de résistance lorsque son garde tira sur ses chaines, et le suivit docilement.

Entendre la voix d’Asarith, même de loin, ne fit qu’exciter son imagination.
Dans la cour où ils entrèrent peu après, elle jeta un regard lointain à Emerelle qui était de nouveau là avant que son attention soit accaparée par l’animal devant elle.
Une manticore.
Juri n’avait jamais vu une telle bête, mais elle fut tout de suite séduit par l’impression de puissance et de force brute qui en émanait. Ainsi que par l’intelligence et le sadisme qu’elle vit lors de la petite démonstration d’Asarith.
La guerrière se reconnaissait dans la Manticore.
La discussion entre Asarith et sa pétasse de capitaine ne l’intéressait plus, elle ne faisait qu’observer le fauve avec un sourire pendant que son sang s’enflammait dans ses veines. Enfin un adversaire à sa mesure…
Le roi l’appela, mais Juri ne réagit qu’à peine, perdue dans sa contemplation.

C’est alors qu’ils firent apporter quelque chose qui la tira finalement de ses rêveries. Une cage où ils forcèrent Emerelle à s’asseoir, parce qu’elle était tellement étroite que même la halfeline n’y rentrait pas debout ou allongée.

Les yeux de Juri s’écarquillèrent, passant de la cage à la manticore alors qu’ils attachaient la première au-dessus de la deuxième.
Ils n’allaient quand même pas faire ça ?
Sa propriété et sa Némésis ainsi bloqué, inaccessible malgré la distance si faible qui les séparaient ?

Pourtant, ce fut ce que confirma Asarith.
Elle perdit son intérêt pour la manticore alors que celle-ci s’agenouillait devant lui. Jamais un adversaire à la mesure de la jeune femme ne se plierait à quelqu’un.

Juri ne fit qu’haïr le roi de plus belle.

Elle le tuerait, et sa mort serait le plus grand des extases qu’elle aurait jamais ressenti – Plus grand encore que celui qu’elle avait eu en butant cette salope de pirate, et surpassant même l’exaltation qu’elle avait goûté à la mort du sorcier qui lui avait donné ses pouvoirs.
Ce serait la jouissance suprême.

La guerrière se détourna. Et c’est d’une voix froide comme la mort qu’elle répéta :
-Je combattrais pour vous.

Jeu 17 Sep 2015 - 18:11
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