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Lieux notables de Ryscior
Dargor
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Le Maitre de l'Intrigue
Dargor
Bonjour à tous, nouveau topic dans l'univers !

Ce topic concernera les lieux notables de façon générale. Peu importent les royaumes, les styles architecturaux... Ou la raison pour laquelle ce lieu est notable.

Sans plus s'attarder...
Ven 22 Mar 2019 - 22:12
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Dargor
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Le Temple des Elus

Les représentants des dieux

Les représentants des dieux au sein des royaumes mortels sont les prêtres et les prêtresses. Ces derniers, investis des pouvoirs d’exorciser les êtres non-naturels (morts-vivants et démons), peuvent également soigner les blessures et les maladies. Cette magie, dite cléricale, est la marque de la bénédiction que leur donne leur dieu en échange de leur dévouement. Seuls les prêtres dévoués à Azma et Prarag, les deux dieux guerriers, n’ont pas de tels pouvoirs, et ont à la place respectivement une force et une endurance plus élevées que la normale.
Toutefois, il y a autant d’interprétation de la parole divine qu’il y a de prêtre sur Ryscior. Et s’ils servent tous leurs dieux, aucun ne peut prétendre avoir jamais discuté directement avec sa divinité d’allégeance sans mentir. Cet état de fait est voulu par les dieux eux-mêmes, qui lorsqu’ils ont quitté les royaumes mortels, ont décidé de laisser à ces derniers leur libre-arbitre, capacité à choisir eux-mêmes leur propre destin.

Pourquoi les prêtres alors ? Car les dieux savent qu’il y a des ennemis à la nature même de Ryscior. Ces ennemis sont les adeptes de la nécromancie et les démons. S’ils n’investissaient pas certains mortels de la capacité à combattre ces ennemis, alors il leur faudrait rester eux-mêmes parmi les mortels, les empêchant d’avoir leur libre-arbitre.
Mais puisque certains esprits mortels peuvent se laisser tenter par les pouvoirs immenses qu’offrent nécromancie et démons, il faut, estimèrent les dieux, que des hommes et des femmes puissent rester afin de leur montrer la véritable voie, celle de l’équilibre que les dieux voulurent en créant le monde.

Mais puisqu’il existe une interprétation de cette voie par prêtre, les dieux choisirent de nommer des hommes et des femmes de toutes races leurs élus. Ces élus appelés élus divins sont non seulement investis des pouvoirs cléricaux, mais leur vieillissement s’arrête à l’instant de leur nomination. Les mages nommés élus sont également les seuls à pouvoirs manipuler magie cléricale et profane.
Et surtout, seuls les élus divins peuvent dire sans mentir, comme le fait de temps à autre Tesla Eilun, élue de Finil :

« J’ai dialogué avec ma divinité d’allégeance. »

Le comportement des élus divins

Les élus ne sont pas tous nommés pour leur dévotion et leur stricte application des codes de conduite proposées par leur divinité d’allégeance, même si la plupart le sont. Certains, rares, n’ont même jamais servi la divinité à laquelle ils s’apprêtent à être liés quand ils sont nommés élus.
Mais toujours, les dieux les choisissent sur la base de leurs actes. La parole d’un élu ne suffit jamais. Qui pourrait de toute façon prétendre tromper un dieu ? Ces derniers savent bien que la personne qu’ils choisissent est apte à devenir leur élu par ce qu’elle a été, qu’elle est qu’elle sera, mais aussi par ce qu’elle a fait, qu’elle fait et qu’elle fera.
Il est possible qu’un élu déçoive sa divinité. En ce cas, sa bénédiction lui sera retirée. Malheur à l’élu à qui cela arrivera ! Quand on est nommé élu, c’est à vie. L’élu rejeté tombera rapidement gravement malade, d’une maladie que rien ni personne dans le monde des mortels ne peut guérir, et il mourra en quelques heures. A sa mort, il ne rejoindra pas son dieu, mais les plaines de Canërgen.

Toujours est-il que les dieux n’appellent pas, ou alors très rarement, leurs élus à changer de comportement quand ils les nomment. C’est pourquoi si certains élus, une fois nommés, partent prêcher le nom de leur divinité à travers le monde, se sentant investis d’une mission particulièrement importante, d’autres choisissent effectivement de ne rien changer.

« Il est théoriquement tout à fait possible d’être élu divin en se contentant de rester dans son village, à cultiver son champ. »
Ces paroles appartiennent à Cassandra Renrin, élue de Lothÿe.

Un tel cas de figure est cependant rare, et ne dure jamais longtemps, à cause de l’arrêt du vieillissement qui frappe les élus.

Elus et démission

L’élu devient très vite seul, car son entourage, lui, vieillit encore, et meurt de ce vieillissement. C’est un premier élément qui peut affecter l’élu divin, qui se rend compte qu’il pourrait bien vivre éternellement sans jamais pouvoir s’attacher au long terme à quiconque. Sachant que sa divinité choisira un élu pour le remplacer s’il vient à mourir, beaucoup d’élus ne supportent pas cette charge, et finissent par démissionner, ce qui est tout à fait autorisé. Dans ce cas, pacifiquement, la divinité lui retire sa bénédiction, lui promettant l’accueil dans son palais après sa mort.
Dans les faits, les élus les plus anciens, tels que Dortan Giger, élu de Cerumnos, ou Valentino Tarenziore, élu de Nerel, seuls élus humains à avoir vécu un millénaire révolu, ont pu noter des constantes dans le comportement des élus, des paliers auxquels ils ont tendance à démissionner en masse. Ils n’en parlent habituellement pas, parce que les non-élus n’ont pas intrinsèquement besoin de cette information, et parce que cela pourrait faire du mal aux élus les plus jeunes.
Voici cependant ce que dirait Valentino Tarenziore, si réussissait à le convaincre de parler de ce mystère.

« Quand on se penche sur la durée de vie des différents élus, on remarque curieusement certaines constantes dont on peut déduire quelques lois. C’est du moins mon impression, partagée avec Dortan Giger. En mille tours, nous avons pu voir des dizaines d’élus naitre et mourir.
Le premier cap à passer est celui de la décennie en tant qu’élu. A ce stade, l’élu aura pleinement pris conscience de sa nouvelle condition, et pourrait démissionner car ne se sentant pas à la hauteur de la tâche. Et que celui qui traite ces élus de lâche s’avance, que je lui dise de se taire. Il faut un courage incroyable pour admettre devant une divinité qui a cru en son élu sa propre incompétence.
Si ce passage est réussi, le cap suivant, pour les élus humains du moins, se situe aux alentours de trente tours. Celui-là est le plus meurtrier de tous. Je dirais que trois élus sur quatre s’y arrêtent. Peut-être faut-il y voir un semblant de logique dans la mesure où cette durée correspond généralement à une espérance de vie normale si l’élu était resté mortel. Vous vous amusez à calculer son équivalant en tours elfiques si vous le souhaitez, ce n’est pas ce qui est intéressant ici.
Dès qu’un élu est nommé, il cesse de vieillir. Pourtant, il continue à souffler ses bougies chaque tour qui passe, comme n’importe quel autre mortel. Jusqu’à ce cap fatidique de ces trente tours d’élu, où il continue ne serait-ce que pour lui-même à tenir le compte de ses anniversaires. C’est alors que sa conscience du temps qui passe se modifie. S’il était resté simple mortel, il aurait éprouvé ce sentiment du temps qui le rapproche inexorablement de la mort. Or, petit à petit, ses proches, anciens amis et connaissances disparaissent les uns après les autres. Qu’il en soit resté proche ou non, il arrive alors un jour, durant cette période, où l’élu se rendra compte qu’il sera un jour le seul être encore en vie de sa génération, et cette vie qu’il savait d’avance interminable commence à lui peser. Nombre d’élus se mettent alors à faire le décompte de ce qu’ils ont ou non réalisé durant le temps d’une vie humaine. Certains sont submergés par le sentiment qu’ils ne valent rien, d’autres sont saisis d’épouvante à l’idée d’un avenir sans fin. Beaucoup démissionnent alors.
Vient ensuite pour l’élu survivant un temps où, ayant dépassé l’espérance de vie normale, il sait qu’il serait mort s’il était resté mortel. Il se fait alors une raison quant à son statut extraordinaire, et accepte de faire face à son destin. Une fois cette étape franchie, on peut s’attendre à ce que la durée de son mandat d’élu, si nous pouvons nous permettre de parler ainsi, se situe aux alentours de trois siècles. Pourquoi précisément cette période ? Ni Dortan, ni moi-même, n’avons jamais compris. Mais c’est à ce moment que beaucoup d’élus semblent perdre la voie, et se désintéresser de leur propre dieu. Alors, ils démissionnent, quand ils ne sont pas reniés.
On observe les mêmes phénomènes à six siècles de vie. Le palier suivant, je suis en plein dedans. Un millénaire. Dortan m’a prévenu que c’était en quelques sortes un retour du palier des trente tours, sous une forme différente, mais pour l’instant, rassure-toi l’ami, je vais bien.
»

Bien sûr, à ces paliers et ces démissions peuvent s’ajouter des circonstances de morts plus brutales. Car les élus se trouvent au centre d’immenses conflits, qui dépassent souvent l’entendement des simples mortels.

Le Temple, un point de rencontre

Pour ces raisons, les élus ont tendance à se retrouver, à rester en contact les uns avec les autres. Il n’y a rien de plus normal que de rechercher des personnes extraordinaires comme on peut l’être, après tout. D’autant plus que les dieux encouragent la coopération entre élus. C’est même pour cette raison qu’ils ont créé le temple.
Ce dernier est en fait la ruine d’un temple antique, bâti en des temps immémoriaux. Il se trouve dans les montagnes de l’Empire d’Ambre, sur une montagne qui domine le lac où se trouve la Cité du Froid Saphir, dont les habitants savent qu’il ne faut pas essayer d’approcher le temple, qui fut toujours fermé, et qui depuis peu est réputé sévèrement gardé par des fantômes. Les habitants eux-mêmes ne savent pas que les portes du temple s’ouvrent quand un élu approche.
Ici, il peut rencontrer les autres élus. Ici, il peut leur parler. Et surtout, préparer la lutte pour l’équilibre de Ryscior.

L’organisation interne du Temple

Ce temple est un bâtiment circulaire. Son hall d’entrée est un long couloir vide et sombre qui fait le tour de l’enceinte. De temps à autre, il donne sur une porte, qui s’ouvre si un élu y appose la paume de sa main. L’élu entre alors dans un dédale de couloirs inquiétants, froids, dans lequel nul air ne peut s’engouffrer. C’est un endroit sinistre. Mais c’est en quelques sortes sa maison, en tant qu’élu. Cette maison contient plusieurs salles.
Une grande salle, qui contient une unique tablée, à laquelle sont apposée une chaise par élu. Car les élus ne peuvent emmener personne d’autre qu’eux-mêmes à l’intérieur. C’est ici que les élus peuvent se réunir. Seul à ne pas s’asseoir autour de cette table, l’élu d’Antescior a sa place derrière un livre qui flotte, sur une estrade surplombant la table. C’est à lui que revient en effet le rôle de diriger les débats. C’est d’ailleurs lui qui a le pouvoir d’appeler les autres élus au temple.
Ces débats pouvant durer plusieurs jours, il y a deux dortoirs dans ces couloirs. Un pour les femmes, et un pour les hommes. Il ne s’agit pas de salons privés de luxe, loin de là. Ce sont des lieux spartiates, qui contiennent des alignements de lits peu confortables et même pas séparés par un rideau. Les élus militaires de formation n’hésitent pas à comparer l’endroit au dortoir d’une caserne.
Pour les élus pour lesquels l’hygiène est importante (au grand dam de ces derniers, ce n’est pas toujours le cas de tous), un couloir contient des bains. Un autre couloir mène d’ailleurs à une cantine, qui pour le coup n’a rien à voir avec celle d’une caserne, puisque c’est la nourriture que réclame l’élu qui semble apparaitre du néant devant lui.
Pièce importante des lieux, au centre du bâtiment se trouve un petit jardin. Ce dernier, à ciel ouvert, contient un autel pour chaque divinité, afin que les élus puissent aller consulter leur divinité. Chaque autel est décoré de différente manière, pour le rendre à l’image de la divinité à laquelle il appartient.
Enfin, une bibliothèque se trouve quelque part dans ces couloirs. Mais c’est une pièce sans livre. Les élus qui souhaitent en consulter un ouvrage doivent le rechercher à travers des bulles de lumière qui flottent dans la pièce, et qui une fois attrapées se mettent à formuler des lettres devant les yeux de l’élus intéressé.

Des décisions importantes

Tout cela n’est pas fait pour mettre les élus à l’aise, car le temple est globalement sinistre, froid et humide. Mais il est là pour leur permettre de trouver un endroit où se réunir à coup sûr. Si tous les élus n’y viennent pas toujours, des réunions sont tenues tous les trente tours pour faire un point. Qui est là, qui est mort, remplacé par qui… Et surtout, les élus étant la bouche de leur dieu parmi les mortels, ils sont souvent écoutés par les souverains des royaumes. On discute plus souvent de politique que de la nature de Ryscior, dans ce temple où les préoccupations purement mortelles ne devaient pas avoir leur place.
Mais il n’en demeure pas moins que des décisions importantes y sont toujours prises. Que ce soit lors d’une réunion officielle, ou parce que des élus ont souhaité s’y retrouver dans un cadre plus privé.
Après tout, le temple leur est ouvert en permanence…
Ven 22 Mar 2019 - 22:12
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La Cité du Froid Saphir

Son histoire

L’histoire de la Cité du Froid Saphir remontent aux premières peuplades humaines qui s’émancipèrent de l’éducation des elfes, après que ces derniers les aient retrouvés après la Chute des Anciens.
De cette époque oubliée de tous si ce n’est des érudits des plus larges bibliothèques, il ressort que déjà, le premier temple de l’histoire se trouvait dans ce cadre paradisiaque, à l’abri dans les montagnes, loin de l’agitation du monde. Attirés par la magie qui l’entourait, et sans doute dirigées par des mages autant que par des chefs, plusieurs tribus s’établirent au pied de ce dernier.

S’ensuit une période que l’histoire oublia, et qui n’appartient qu’aux contes que l’on raconte aux enfants au coin du feu. Des histoires de vie dans la montagne, de premiers hivers rudes, qui dans les contes sont présentés comme les génies du froid qui peuplent le folklore de la Cité. A cette même époque naquirent les rites qui allaient par la suite devenir d’authentiques fêtes religieuses.

La Cité du Froid Saphir fut « redécouverte » des siècles plus tard par les royaumes humains. En fait, ils n’avaient jamais oublié qu’il y avait ici un peuple qui vivait dans les montagnes. Mais le secret dans lequel ils vivaient ne semblait gêner personne, et certainement pas les élus qui se réunissaient au sommet de la montagne. Voilà pourquoi quand ce secret fut percé par les pionniers d’un royaume qui appréciaient de s’installer dans de nouvelles terres, le premier contact fut étrange.
A la Cité du Froid Saphir, on avait pris l’habitude de prier à son envi, à sa façon. Le peuple qui était là avait pris un certain retard technologique sur celui des autres royaumes, mais aussi un retard philosophique, du fait de son isolation. Pour autant, était-ce un retard sociétal ? Car la petite taille de ce peuple avait poussé à dédaigner les systèmes féodaux qui étaient alors en vigueurs dans tout le continent, pour des systèmes plus éclairés basés sur le choix d’un peuple qui pouvait se réunir et parler.
Cependant, ce peuple trop petit ne pouvait guère plus exister sans être affligé, de plus en plus souvent, par la crétinerie causée par de trop nombreux mariages entre proches. Aussi, le contact avec un royaume extérieur fut pour ce dernier une délivrance. Ils se mirent à partager les fourrures et techniques de chasse et de survie en montagne avec ce royaume qui en échange venait leur apporter ni plus ni moins que le monde extérieur. Et l’annexion d’un peuple farouchement indépendant se fit par le commerce et le pacifisme.

Annexion qui cependant devait marquer la fin de certains aspects du peuple. Des festivals et rituels païens qui se livraient à l’époque, et qui avaient effrayé autant que fasciné les peuples civilisés, il ne reste guère plus que quelques individus isolés, vivant dans des petits villages aux alentours de grande ville, pour s’en souvenir.
Le folklore, lui, est resté. Il parle de génies du froid, d’esprits du lac, du dragon qui vit dans ces montagnes et laisse le peuple en paix, vu comme un esprit protecteur, mais aussi de l’âme de la forêt nourricière. Et surtout, il parle du temple en ruine dans lequel se rendent parfois les envoyés des dieux. Ce temple qui dit-on contient des portes. Ce temple qui parfois est réputé hanté, parfois béni, quand certaines légendes n’affirment pas que l’on peut y rencontrer les dieux eux-mêmes. Dans tous les cas, les mortels n’osèrent pas s’en approcher.
Bien sûr, il y eut des curieux pour monter jusqu’à lui. Mais quand les uns ne virent qu’une ruine, et repartirent déçus, les autres revinrent fous de ce qu’ils avaient vu. Fous de terreur ou d’émerveillement. Quelqu’un qui mettrait en commun leurs récits n’obtiendrait aucun portrait cohérent de ce qui se trouve réellement dans l’enceinte du temple, farouchement protégé par une magie que seuls les élus divins peuvent réellement percevoir.

La vie de la Cité, elle, devait continuer. Ce serait une histoire sans vraie histoire, car la cité n’évoluerait que très lentement, en permanence en retard sur le reste du monde. Mais en même temps, le reste du monde aurait les yeux rivés sur elle et surtout sur le temple qui se trouvait en son sommet. Voilà comment les rituels païens disparurent. Les danses au clair de lune, les grands brasiers autour desquels l’on chantait, et il fallait bien se l’avouer, les sacrifices, parfois, d’animaux, qui firent une réputation sinistre à ce peuple par moments, et dont les rumeurs d’aller jusqu’à sacrifier des hommes hantèrent les contes de mauvaises personnes, et de serviteurs d’antiques êtres que les humains feraient mieux d’oublier (Aucune preuve tangible de sacrifices humains dans la Cité du Froid Saphir ne fut jamais trouvée, mais rien ne permit cependant jamais d’affirmer avec certitude le contraire non plus), tout cela disparut indistinctement, remplacé par des temples de bois ou de pierre, des vitraux, des sculptures et des prières à genoux devant des autels.
Que l’on regrette les aspects les plus engageants de ces rites ou que l’on se dise qu’une œuvre de beauté a été engagée, le résultat est que tout fut écrasé indistinctement. Au mieux, les rites qui survécurent ne purent le faire qu’en changeant de forme, afin de correspondre à ce qui venait de l’extérieur des montagnes.

Puis les pèlerinages commencèrent… Et le reste de l’histoire de la ville appartint aux commerçants, dont la guilde a petit à petit pris le pouvoir, et au côté des congrégations religieuses, dirige désormais la ville en lieu et place de la population, comme ce fut le cas jadis.

Les petits villages, qui font partie du domaine de la Cité, se souviennent de cette époque reculée. Mais qui écoute l’avis des gens de l’extérieur ?

Une description de la ville

« Du journal d’un marchand itinérant,

J’ai toujours eu une très grande fierté pour les violons que je vends. Chacun est fait de ma propre main, avec passion et savoir. Aucun ne se ressemble, ils sont tous uniques, de par leur conception et leurs ornements. Ils ont tous une identité propre. Et vous voulez savoir pourquoi. Eh bien parce que chaque fois que je vais quelque part, un nouveau pays, une nouvelle cité, un nouveau village, j’utilise un nouveau bois. Et le plus beau mois qu’il m’a été donné d’utiliser est celui de la Cité du Froid Saphir.
Je me suis rendu à la Cité du Froid Saphir au début du printemps, après avoir fait un petit séjour dans la Cité-Etat d’Alénaraque. Il semblerait que je sois arrivé à la bonne période, car la Cité, située sur une montagne surplombant un lac, connaît des hivers très rudes. Les maisonss sont faites non pas de pierre mais de bois, afin de conserver un maximum de chaleur et les toits sont à deux pans afin que la neige puisse glisser au sol et en pas geler sur les maisons. Les habitants ont d’ores et déjà réussi à s’adapter aux conditions climatiques difficiles grâce à des systèmes ingénieux ! L’hiver amenait avec lui un tout nouveau fonctionnement de la Cité. Les montagnards les plus vigoureux allaient dans la grande forêt qui bordait la ville et coupaient le maximum de bois afin de faire des réserves. Cette forêt produit du bois prodigieux : épicéas, grands érables, chênes, sapins… Le rêve pour un luthier passionné tel que moi. Mais également pour les citoyens de la Cité car cela leur permettait de construire des bâtiments solides et chaleureux et d’avoir une réserve non négligeable de combustible pour le feu. La forêt leur offrait également une grande source de gibier. J’ai vu passer des cerfs, des écureuils, des lapins et même des lynx, pour les chasseurs les plus expérimentés – et chanceux.
Sur la Grande Place, à chaque printemps, tous les étals des marchés, les carrioles, étaient débarrassés tous les soirs pendant une semaine. Il ne restait plus que les grandes statues des dieux et déesse au centre de la Grande Place. La première fois que mes yeux se sont posés sur les statues, mon cœur a raté un battement. De prodigieuses statues de marbre représentant Elye, Mystin et Edus. Le tenancier de l’auberge qui m’avait accueilli, et qui au passage, vend la meilleure bière que j’ai jamais goûtée et prépare le meilleur ragoût de lapin aux pommes de terre du continent, m’a expliqué le choix de ces déesses et de ce dieu.

« Les statutes sont là pour qu’on oublie pas d’être reconnaissants envers les dieux. Elye pour avoir donné la vie à ce monde, Edus pour avoir créé les hommes qui ont bâti notre grande Cité. Et pour Mystin, ben vous savez pour sûr que c’est la déesse la plus respectée du pays. La magie est tout particulier ici, surtout à cause du temple des élus qui se trouve un peu plus haut sur la montagne. Enfin à c’qui paraît parce que personne n’y va jamais, et j’vous conseille pas de vous y aventurer non plus, c’est un tas de ruines qui est réservé aux élus. En tout cas, ça n’empêche pas que la magie reste très présente ici. »

Et il est vrai qu’une aura particulière se dégageait de cette ville. De par son agencement, qui, ayant pour centre la Grande Place, dessinait une étoile à quatre branches qui donnait sur les quatre grandes portes de la Cité, à chaque point cardinal. Les quartiers s’organisaient en cinq cercles autour de la Grande Place, de plus en plus large jusqu’à la lisière de la forêt. Mais également par l’ambiance générale, qui était toute différente de ce que j’avais pu voir dans les autres contrées. Les habitants étaient chaleureux et aimables, prêts à vous aider en cas de souci mais il y a eu tout de même une certaine distance qui vous faisait sentir que, même si vous êtes parmi eux, vous n’êtes pas l’un des leurs. Mais cela ne les empêchait en rien d’être bienveillants envers les voyageurs qui s’arrêtaient chez eux.
Pour en revenir à la grande Place, elle était débrassée tous les soirs afin de pouvoir installer de grandes tables pouvant accueillir le plus de monde possible. Tout le monde apportait de la nourriture et des boissons, on allumait un grand feu dans le foyer prévu à cet effet et voilà que débutaient les festivités. De la musique, des histoires, de la bonne humeur… C’était un merveilleux moment que le peuple partageait afin de célébrer la fin du rude hiver et l’arrivée du printemps salvateur. Les enfants couraient partout et les adultes discutaient entre eux dans une excellente ambiance.
Cette ambiance bienveillante est également présente les jours de marché. Pour un marchand, c’est un plaisir de commercer au grand marché de la Cité. J’y ai fait de très belles affaires et j’ai pu vendre mes violons à des musiciens talentueux, qui m’ont fait l’honneur de les utiliser durant les fêtes au soir. Malheureusement, cette bienveillance ne s’étend pas aux quartiers les plus éloignés du centre de la Cité. En effet, il n’est pas conseillé de se balader le soir dans les quartiers périphériques, au risque de vous retrouver au mieux soulagé de votre bourse, au pire, la gorge tranchée et votre corps jeté dans une ruelle sombre et insalubre. Il faut dire que la vie dans ces quartiers n’est pas facile. Il semblerait que votre quartier ait un impact sur votre position sociale dans cette ville. Plus on est proches du centre et mieux on se porte. Les quartiers en marge se retrouvent donc dans des conditions que je ne souhaite à personne. Les maisons sont dans un état déplorable, tout comme les habitants, et donnent l’impression d’être sans cesses plongées dans l’obscurité. C’est sans doute dû au fait qu’ils sont les plus proches de la forêt, ce qui n’aide pas à ne pas paraître peu recommandables.
Néanmoins, le troisième quartier semblait être la limite qui séparait la population pauvre et désœuvrée du reste. On y trouve des maisons et des boutiques encore debout et en plutôt bon état mais on remarque tout de même que la région proche du quatrième quartier n’est que très peu fréquentée. Les boutiques qui fonctionnent le mieux sont plus proches du deuxième quartier. On remarque tout de suite quand un habitant vient des mauvais quartiers. Un mépris non dissimulé est affiché sur le visage des autres, n’ayant aucun scrupule à les ignorer. J’ai déjà vu un marchand refusé de vendre sa viande à l’un d’eux, ne voulant pas de son « argent indigne ». En tant qu’étranger, je ne me suis pas interposé. Après tout, ce ne sont pas mes affaires, qui suis-je pour intervenir ?
Pour parler de choses un peu plus joyeuses, une chose m’a ravi les yeux à la Cité du Froid Saphir. Non non, je ne vous parle pas forcément de belles et jolies femmes. Mais plutôt de leur artisanat. En effet, les habitants produisent toutes sortes d’artisanats différents, des tissus de robes aux vitraux colorés en passant par des tapisseries gigantesques et finement tissées. Le peuple de la Cité du Froid Saphir semblerait avoir un penchant pour les belles choses. Si, en hiver, ils ont tendance à s’habiller de façon à combattre le froid mordant, cela ne les empêche en rien de concevoir de beaux manteaux de fourrure brodés de belles parures. Au printemps et le reste de l’année un le climat est bien plus clément et généreux, les femmes sortent leurs belles robes de belles factures et les hommes ne sont pas en reste pas non plus. Ce n’était pas des vêtements ostentatoires –si l’on excepte certaines personnalités dit… excentrique-, mais des vêtements simples, la beauté naissant de la qualité du tissu et de la broderie qui était exécutée avec beaucoup de talent. Les tapisseries aussi étaient incroyables et on en trouvait partout. Dans l’auberge dans laquelle je séjournais, la tapisserie représentait le fameux temple des élus. Le travail était fin et sublime, n’ayant rien perdu de son éclat au fil des années. On n’a jamais voulu me dire quel était le secret d’une telle qualité, secret connu de tous et bien enfouis chez les habitants de la ville.
Cet éclat de couleur se retrouve aussi dans les vitraux. Il n’y a rien de plus beau que de se balader le soir dans les rues et de voir les vitraux éclairés par les bougies de l’intérieur. Les pavés de la route se retrouvent animés d’ombres colorées et mouvantes, donnant à l’endroit une aura mystique.
J’ai quitté cette cité pour reprendre la route le cœur lourd et la tête pleine de beaux souvenirs, malgré les quelques mésaventures dont j’ai été témoin. Mais surtout, je suis reparti avec un bois d’une belle qualité qui m’a permis de créer de magnifiques violons, au son prodigieux, que je vends tout en chantant les louanges de la Cité du Froid Saphir.
»

Un lieu de pèlerinage

La cité du Froid Saphir est connue pour ses nombreux temples. Une multitude de divinités y sont représentées, même si certains ne tiennent lieu que par la présence de temples mineurs. Les plus majestueux se tiennent dans le premier cercle de la ville, le quartier le plus majestueux et le plus ancien de la ville. On peut ainsi citer par exemple le temple de Mystin, divinité adorée et attitrée de l’empire d’Ambre, qui est connu pour son majestueux pavillon illuminé de bleu aussi variés que possible, par la présence de vitraux à l’allégorie de la déesse, de pierres précieuses dont les saphirs des montagnes environnantes et de peintures murales relatant les exploits des plus grands adeptes de Mystin.
Quant aux autres temples, la plupart se tiennent dans la périphérie de la ville, créant autour d’eux des bulles de civilisation dues à leur activité. En effet, de nombreux pèlerinages se font vers la cité du Froid Saphir. Lieu de magies anciennes et rassemblement de cellules religieuses en ont fait une destination de choix. Il n’est ainsi pas rare de voir de grands groupes pèlerins venir en tout moment se recueillir au moins une fois dans leur vie en ces lieux. Une grande partie vienne de l’Empire même, en hommage à leur déesse tutelle. Seulement certains viennent de bien plus loin : Oro, Hasdruba et encore bien d’autres royaumes. Si la plupart des divinités y sont représentés, aucune excuse n’existe pour ne pas s’y rendre, surtout lorsque qu’on connait sa réputation.
Et qui dit pèlerin, dit commerce. En plus de son artisanat important, la ville s’est développée en grande partie grâce à ce point. Il existe ainsi de nombreux magasins, échoppes et autres lieux aux prix parfois exorbitant où de nombreux fidèles se rendent pour y acheter des produits en honneur à leur divinité. Selon les marchands de ces lieux, une partie du prix est directement reversé au temple même de la divinité et personne ne le niera dans ces temples. Tout le monde profitant de la combine, pourquoi faudrait-il l’arrêter ? Cependant, si certains prêtres l’acceptent avec difficulté, ils n’en disent rien car il faut bien son pain pour vivre.
Ainsi donc toute une économie forte lucrative s’est développée autour de cette réalité de la ville de pèlerinage. Et plus d’argent y sont dépensés, plus celle-ci s’agrandit, s’embellit pour augmenter encore sa réputation, au profit des locaux et des prêtres.

Sa célèbre fête de l’équinoxe de printemps

De toutes les fêtes de l'équinoxe du printemps, celle de la cité du Froid Saphir reste parmi les plus célèbres. Lors du l'équinoxe du printemps, l'entièreté des habitants du vaste de Ryscior fête le nouveau tour à venir et il en est de même pour le vaste monde. Ainsi de nombreux phénomènes magiques, de nature inexplicable pour l'homme, ont lieu lors de la nuit de l'équinoxe.
C'est le cas à la cité du Froid Saphir, connue pour son ancienneté et son lien fort avec les dieux. Ainsi, pendant l'équinoxe, une multitude de fragments aux couleurs aussi variés que possible et de nature inconnue volent dans le ciel donnant une nuit aux milles et unes couleurs. De plus, les eaux du lac se voient elle aussi connaitre le même phénomène et le bleu de l'eau se voit transformer en une multitude de teintes et de tons.
Pendant que la magie fait son œuvre pour illuminer cette nuit, les habitants en profitent pour fêter le nouveau tour. Avant minuit, de nombreuses cérémonies et processions religieuses ont lieu dans les divers temples et rues. Un jeûne est imposé. Il n'est pas rare que les habitants circulent d'un temple à l'autre, rendant hommage à une multitude de divinités. Tous les rites sont différents d'un temple à l'autre et chacune des divinités y reçoivent des hommages aussi variés que possible.
Une fois la première heure du nouveau tour arrivée, le jeûne se finit et l'ensemble des habitants se retrouvent dans le centre de la ville. Les rangs et les classes sociales sont abolis jusqu'au petit matin. Tout le monde est égal et fait la fête ensemble. Des grands banquets ont lieu un peu partout et tout le monde y est convié. Le tout est offert par les divers temples et la ville elle-même. L'alcool coule à flot et il n'est pas rare de voir encore continuer la fête alors que le soleil se pointe à l'horizon. Cette ambiance exceptionnelle et magique empêche la majorité des débordements. Qui souhaiterait commencer un nouveau tour avec des problèmes et infliger une injure aux dieux ?
Une fois le silence revenu et la fête achevée, la vie reprend normalement et le nouveau tour peut commencer dans les meilleures conditions.
Dim 25 Aoû 2019 - 22:27
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Dargor
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L’opéra et théatre de Kelvin

Physique de l’opéra

L'opéra de Kelvin est l'un des plus grands bâtiments de la ville. L'entrée forme presque un cube imposant par sa taille, sans compter les deux ailes annexes de part et d'autre du bâtiment réservé aux serviteurs et au personnel de l'opéra. Les étages du bâtiment sur la longueur sont une alternance de piliers au but décoratif et de larges et grandes fenêtres permettant de voir le haut quartier de la ville de tout côté. Les matériaux sont eux aussi en alternance: il y a un jeu de couleur entre une pierre calcaire blanche dominante sur le bâtiment et une autre légèrement plus foncée, tournant vers les gris.
L'entrée est composée de cinq portes principales permettant aux spectateurs de rentrer, alors que les portes des ailes externes, bien plus petites, sont à l'utilisation unique des personnes de plus basses classes. Les fenêtres au-dessus de l'entrée couvrent plusieurs étages et sont ainsi bien plus grandes, permettant d'avoir un large balcon au premier étage. Au milieu de chacune de ses fenêtres, on peut observer une série de statues représentant des personnages illustres, mis en scène de manière esthétique, ayant beaucoup offert à la ville de Kelvin. Au-dessus du dernier étage, sur le toit plat de l'entrée, on peut aussi voir deux statues en or représentant la déesse Filyon et le dieu Vamor, l'un patron de la ville et l'autre représentante du lieu. Quant à l'aile principale, à  l'inverse de l'entrée, elle est surmontée d'un toit en ardoise vert jade légèrement bombé de forme concave.
De part et d'autre de l'aile principale, sur les côtés, on peut examiner une niche par étage où là aussi continue la série de personnages illustre de la cité. Bien sûr, souvent les personnes présentes dans cette longue série ont été des donateurs assez généreux pour que leurs ancêtres soient présents sur cette oeuvre art géante.
Le jour, on peut observer toute la splendeur de ses sculptures, ornementations et autres décorations grâce à la lumière naturelle. Alors que la nuit, il y a un jeu de lumière avec la façade de l'entrée qui est éclairée par de multiples lumières et les côtés qui le sont par les multiples fenêtres donnant sur l'extérieur. Ainsi, grâce à ces lumières, il est facile de savoir si la haute classe de Kelvin est encore réveillée, ou s’il est passé l'heure des truands et des brigands. Il n'est d'ailleurs pas rare pour les bourgeois de la cité de vivre au rythme de l'opéra.
L’intérieur de l’opéra de Kelvin est riche, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais surtout, il est aussi massif que le laisse penser l’extérieur du bâtiment. Riche d’un large parterre, il compte en outre, disposées en fer à cheval au-dessus de ce dernier, six étages de loges et de balcons, auxquelles s’ajoute la loge Ducale, qui occupe à elle seule trois étages, sur une distance équivalente à dix sièges de large, au centre de l’opéra. Et malgré ces nombreuses loges, dont la massive loge des Ducs, l’opéra garde une capacité exceptionnelle, unique au monde pour un bâtiment de ce genre, puisqu’il peut accueillir plus de mille personnes ! Seuls les cirques dédiés aux jeux peuvent en accueillir plus à travers le monde, car ils sont de taille démesurée et ne sont pas des bâtiments fermés comme l’opéra.
Et les visiteurs sont aussi bien assis qu’entourés. Les dorures, toutes gravées, et les marbres sont mis en valeur par de nombreux chandeliers en or massif répartis intelligemment aux quatre coins de la pièce. Les fauteuils sont de velours rouge, du même velours dont sont fait les rideaux de l’immense scène, au plancher composé intégralement de bois importé de la lointaine Jungle, impeccablement lisse et ciré. Et ils sont profonds et bien rembourrés. La légende prétend qu’il est impossible de s’y asseoir inconfortablement.
Tout cela est bien sûr desservi par un système ingénieux d’escaliers, d’autres spirales plus discrètes, et d’ouvertures qui se trouvent dans les ailes du bâtiment. Malgré sa taille immense, grâce au génie de ses architectes et au travail de ses ouvreurs, triés sur le volet parmi les apprentis qui seront un jour des domestiques dans les plus hautes maisons de Kelvin, l’opéra n’est jamais un endroit où l’on piétine. Pas même dans la salle de réception, où des rafraîchissements des plus luxueux sont servis à chaque entracte !

Historique de l’opéra

À la suite de la mise à sac de Kelvin par les Iles de Jade, il y a une trentaine de tours, la ville connut une reconnaissance artistique avec la duchesse Morgane. De nombreux lieux d'arts furent reconstruits, encore plus grands et encore plus beaux que leurs prédécesseurs. C'est le cas du théâtre de Kelvin. Dans la coutume, les Kelvinois sont un peuple friand d'arts et ils sont connus à travers le monde pour leur théâtre et leur humour particulier, pas toujours compris par les autres royaumes.
Ainsi le risque n'existait pas dans cette décision de la duchesse de recréer le théâtre. Le profit y serait déjà avec la simple présence de l'élite de Kelvin, et s'amplifierait encore bien plus avec la population étrangère. Cela fut même une occasion rêvée, dans cette volonté de le créer encore plus immense, de renforcer la portée du théâtre de Kelvin à l'étranger. Ainsi lors de la première représentation du théâtre, à son ouverture, on put observer la présence de nombreux étrangers qui en profitèrent pour mener des affaires commerciales avec la ville portuaire. Même si l'on peut se demander si ce ne sont pas les Kelvinois qui ont réellement eu le profit dans ces affaires, vu leur talent dans le négoce.
Depuis lors, le théâtre vit une période florissante où à chacune de ses représentations, l'élite kelvinoise se réunit autour de nombreuses pièces de théâtre et d'opéra pour commercer, profiter du spectacle et aussi se montrer. Il faut bien sûr savoir que toutes les représentations n'ont pas la même importance. Seules les pièces réunissant les plus émissent personnages du monde du théatre ont la chance de croiser le haut du panier de l'élite kelvinoise et le duc.  
Dans le fond, n'est-ce pas au fond la seule utilité du théâtre et son point d'importance? Le théâtre est ainsi un lieu de commerce plein de mondanités et de codes où les plus riches se réunissent à l'écart du reste de la population.

Public de l’opéra

Kelvin, dans sa moelle et dans sa construction, est une ville partisane de la division sociale. Chaque personne est à sa place dans son quartier et ne le quittera sûrement jamais, sauf en de rares exceptions. Ainsi, le théâtre se trouvant dans le haut quartier, est une activité pour l'élite de la population. Les riches y pullulent et apprécient cette activité qui est digne de leur grandeur intellectuelle. Comme ils le diraient si bien: " A quoi bon offrir un plaisir raffiné à la plèbe se suffisant de si peu?". De toute façon, même si une personne d'une souche inférieure arrivait par le plus grand des hasards à atteindre le théâtre, il n'aurait sûrement pas les moyens de se payer une place, vu son prix. Les plus grandes troupes du monde de théâtre se bousculent la place, autant à cause de la visibilité que Kelvin offre que la paie donnée à la fin des représentations.
D'ailleurs, la nature élevée du prix se justifie pour trois raisons. La première est tout simplement de trier la population qui peut y accéder. Si sa position ne suffit pas à toujours faire fuir les curieux, le prix les achève bien souvent et les laisse partir la queue entre les jambes. Le deuxième est tout simplement le fait que le théâtre est une activité prisée. Il arrive bien souvent lors des pièces les plus célèbres que toutes les places partent en une journée. Après il ne faut pas croire que l'élite s'est déplacée elle-même pour prendre ses places. Il existe une entrée plus discrète pour les serviteurs qui doivent acheter la place pour leur maitre. De plus, en dehors des habitants de Kelvin, il n'est pas rare que des étrangers, attirés par son prestige et venus en voyage en ville, passent par leur théâtre. Il existe ainsi quelques places non vendues spécialement pour eux qui repartent parfois au double ou au triple du prix prévu à la base. De toute façon, à qui se plaindront-ils et ont-ils vraiment une raison de le faire? Ils ne connaissent bien souvent pas le prix réel d'une place. Et le théâtre doit rentabiliser ces places réservées spécialement pour eux, sans la garantie de toujours tous les vendre. Et la dernière raison, c'est qu'il faut bien éponger les prix exorbitants qu'a demandés sa reconstruction récente. Déjà que la terre en elle-même est un bien cher dans Kelvin, celle-ci coûte bien plus cher dans le haut quartier, et c'est sans compter le prix des matériaux demandés pour la construction. Après la duchesse Morgane savait ce qu'elle faisait, ce n'était pas un grand risque de parier que le théâtre attirait beaucoup de gains, vu la popularité de l'activité en Kelvin. Même les basses classes connaissent quelques théâtres itinérants dans le bas-quartier et apprécient grandement les représentations, plus souvent comiques que tristes.
Cependant, il existe quelques exceptions, aussi rares que chanceuses pour les élus. Le duc de Kelvin se doit d'être bon et il arrive quelquefois, au nom de sa générosité, que des habitants de Kelvin ou d'ailleurs, soient invités au frais du duc lui-même à une pièce de théâtre. Bien sûr, tout cela est richement communiqué et il n'est pas rare que les noms mêmes des élus soient connus dans toute la ville. Le duc est bon, mais il y réfléchit quand même à sa popularité et il se doit de garder la face face au parlement ou au directorat. Après, bien souvent le choix des élus est relégué en dessous, même si tout se fait au nom du duc, et  le hasard fait que les élus sont rarement les membres les pauvres de la ville ou des terres qui les entourent. Même si c'est une ouverture du théâtre aux classes inférieures, jamais un bouseux du labyrinthe n'aurait sa chance de rentrer dans celui-ci.

La place de l’opéra dans la politique kelvinoise

Il y a une chose à bien enregistrer à Kelvin, et c’est le fait que les décisions prises par le Directorat, véritablement gouvernement de la cité, sont toujours, dans les faits, prises avant les réunions publiques qu’il tient, qui ne servent dans le fond qu’à enregistrer ce qui a déjà été décidé, et à le présenter aux quelques directeurs qui auraient manqué les débats qui se déroulent à l’extérieur du palais, ou à l’intérieur, quand c’est la famille Ducale qui organise la grande réception.
Cependant, ces décisions ne sont pas seulement prises dans le contexte des bureaux cachés entre deux étages, dans des murs, ou des salons mondains. Une grande partie de la vie de Directeur consiste à participer à la vie artistique de la cité et à se montrer dans tous les contextes possibles, pour faire comprendre que l’on est ouvert à la discussion et prêt à négocier doucement mais sûrement la façon dont l’on va parler aux autres Directeurs de ce projet de réforme.
L’opéra ne fait pas exception. Pour les membres du Directorat, il est important de s’y rendre régulièrement et de se montrer dans les plus luxueuses des loges. Si le Duc ou la Duchesse sont présents, il convient d’ailleurs de chercher à être le plus proche possible d’eux, pour montrer que l’on a à tout le moins leur considération. Même si cela n’a rien d’officiel, pour le symbole, il est toujours appréciable de se tenir auprès des deux personnes les plus importantes de Kelvin.

Les riches fauteuils de l’opéra et sa scène ne fournissent cependant pas le seul Directorat. La chambre basse du parlement de Kelvin a également pour coutume de s’y rendre. C’est d’ailleurs elle qui traditionnellement occupe le poulailler, tout en haut. Comme les places sont trop chères pour le petit peuple, il va de soi que le poulailler devient réservé à ceux qui viennent vraiment pour discuter et non pas pour profiter du spectacle. Contrairement aux autres balcons, loges et parterres, où l’étiquette exige tout de même de se faire discrète dans la négociation des affaires.
Quand une cantatrice ou un acteur lève la tête, il verra donc tout en haut des spectateurs qui ne suivent le spectacle que d’un œil distrait, accaparés qu’ils sont par leurs propres négociations alors en cours. De la même façon, cet étage est occupé par les négociants qui ont proposé de signer au contrat après avoir passé un bon moment et qui espèrent simplement profiter de la façon dont l’autre benêt est distrait par le spectacle pour négocier au dernier moment un accord qui leur serait plus favorable.

Mais n’y aurait-il donc aucun amour pour l’art dans le public de l’opéra ? Ce temple de Filyon serait-il au final un purgatoire pour ses adorateurs ? Bien sûr que non. Dans le fond, les kelvinois apprécient toute forme d’art, et les riches kelvinois étant réputés pour avoir l’argent nécessaire pour acheter la moitié des artistes du monde (La rumeur ne dit pas si c’est leur fortune combinée qui permet cela ou si chaque habitant de la haute ville le peut), ils ont aisément accès à forme d’art, et savent trier, parmi les artistes, le bon grain de l’ivrée. Se faire siffler à Kelvin est considéré comme particulièrement humiliant, et se faire applaudir comme particulièrement glorieux.
Car au-delà de la politique, c’est aussi un public de connaisseurs qui peuple les sièges de cet opéra.

Les têtes d’affiche

Jotham Heiser, metteur en scène

Parmi les différents travailleurs des arts du spectacle, à Kelvin, aucun n’est aussi célèbre au sein de la ville dans son ensemble que Jotham Heiser. Il a en effet une capacité à séduire, un petit plus qui le distingue des autres, quand il prépare une nouvelle pièce, ou un nouveau ballet, qui est à la source de sa célébrité. Ce petit plus est un essai permanent de voir jusqu’où pourra-t-il aller sur scène sans choquer les bonnes mœurs, qu’est-ce qu’il pourra proposer sans que son public ne le refuse.
De son propre dire, « Ce qui me terrifie parfois, ce n’est pas tant ce que je peux avoir l’idée de mettre en scène que ce que le public est prêt à accepter. ». De fait, le public n’est pas prêt à tout accepter. Et s’il est si célèbre, et ses spectacles si populaires, c’est avant tout parce qu’il permet à son public de discuter. Entre ceux qui le haïssent pour ce qu’il fait et ceux qui le considèrent comme un génie, le débat est rude, et pour avoir des arguments, au final, les deux vont voir ses mises en scène et les pièces qu’il écrit, ce qui ne fait que renforcer continuellement la popularité de ce pur fils d’Hasdruba, venu à Kelvin parce que les nobles hasdrubiens ne pouvaient pas accepter un ménestrel avec une telle mentalité.  

Peter Jubal, chef d’orchestre

Exact inverse du précédent, et pourtant souvent son plus proche collaborateur, Peter Jubal est un chef d’orchestre et compositeur qui croit en la vertu du classicisme. Ses méthodes de travail ne sont cependant pas simples, et la façon dont il va diriger ses musiciens relève toujours pour eux du marathon. Il attend en effet d’eux une technique à toute épreuve, et une virtuosité de tous les instants. Paradoxalement, s’il dirige fréquemment des formations qui vont remplir la fosse (Immense !) se trouvant sous la scène, il préfère entraîner ses musiciens par plus petits comités, dans des orchestres de chambre qui font sa célébrité, puisqu’il se produit en conséquent plus souvent dans des salons que dans l’opéra.
Dans les deux cas, cela dit, sa popularité n’est plus à faire parmi le public, qui n’est absolument pas insensible à la complexité de ses mélodies et à la façon dont les musiciens l’exécutent, sous sa direction, avec une précision incroyable. Ce qu’ils ne savent pas, c’est la façon dont ce bourreau de travail traite ces derniers, c’est-à-dire comme des outils. Qu’il est difficile de travailler sous sa direction ! La moindre fausse note peut le mettre dans des colères qui font le pousser à humilier verbalement celui qui l’a exécuté devant le reste de l’orchestre, et à le faire répéter sans cesse, encore et encore, les mêmes notes.
Pur enfant de la haute ville, Peter Jubal applique ainsi une sélection impitoyable, qui permet d’appuyer son propre talent, et sa propre popularité.

Niobe la Blanche, cantatrice

Niobe, dite « la Blanche » en référence à sa chevelure et à son teint exceptionnellement pâle, est avant tout incroyable par le fait que nul ne sache d’où elle vienne. Et contrairement aux autres personnalités les plus célèbres de l’opéra, au fait qu’elle ne vive pas dans le luxe, mais dans une pension à la jonction de la haute et de la basse ville, dans une vie solitaire. Et pourtant, ce n’est pas les amis, voire compagnons, qui lui manqueraient si elle le voulait ! Avec sa beauté et sa voix, ainsi que la maîtrise de cette dernière, Niobe ravit l’opéra entier à chaque fois qu’elle marche sur scène.
Niobe est elle aussi un véritable bourreau de travail. Quand elle n’est pas en train de se préparer à un nouveau spectacle, c’est qu’elle est déjà sur scène. Et dans ses rares moments de temps libre, elle se rend dans des bibliothèques pour lire des pièces qu’elle n’a pas eu l’occasion de jouer.
Bien qu’elle refuse habituellement de parler aux inconnus, ceux qui parviennent à percer la coquille qu’elle a construite autour d’elle-même savent qu’elle a peur de quelque chose, qui relève de son passé, mais dont elle ne parle jamais. Il est cependant évident que ces spectacles, même quand Jotham Heiser lui fait mettre en scène quelque chose de brutal, ou que Peter Jubal la pousse dans ses derniers retranchements, sont pour elle avant tout un moyen de s’échapper, et c’est pour ça qu’elle aime tant les travailler.

Isaac Condon, acteur

Si Niobe la Blanche est réservée et rêveuse, Peter Jubal un bourreau de travail, et que Jotham Heiser aime les risques, Isaac Condon est l’inverse de tous les trois en une seule personne. Hédoniste et décadent, fainéant et fêtard, Isaac serait un misérable s’il n’avait pas plusieurs choses pour lui. Déjà un talent certain pour les mimiques, et donc pour le jeu d’acteur, ce qui en fait le meilleur de tout Kelvin, ensuite la certitude de toujours, quoi qu’il arrive, savoir qu’il aura un toit dans la basse ville, du côté du Pot Bleu de Dely, dont il est à tout le moins l’un des grands amis.
Isaac est quelqu’un qui a tendance à énerver ses semblables, surtout les quatre précédents, avec lesquels il travaille, du fait de son statut, très fréquemment (Heureusement pour lui, Peter Jubal n’est que très rarement en contact avec lui, pour le plus grand bonheur des deux hommes). L’enfant de la basse ville, comme on l’appelle, exemple d’ascension sociale, dérange en effet Niobe en la courtisant, dérange Jotham Heiser en réduisant son art à une vulgaire envie de choquer le bourgeois sans jamais aller assez loin, et Peter Jubal… Le hait pour ce qu’il est.
Hélas pour eux, les trois savent que dans le fond, si une représentation veut un espoir d’attirer le Duc, et il faut après tout le faire régulièrement, il faut un homme de son talent.
« Quel dommage que ce soit une telle ordure ! » en dira Peter Jubal.
Ven 22 Nov 2019 - 23:05
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Le Temple des Dames des saisons

Les Dames des saisons.
Quatre déesses que les mortels, bien inspirés en cela par des souvenirs d’époques aujourd’hui révolues, disent quatre sœurs. Elué, Haute Dame de l’hiver. Vamyse, Haute Dame du printemps. Daudysse, Haute Dame de l’Été. Isielle, Haute Dame de l’hiver.
Bien évidemment, elles sont en conséquence vénérées à travers tout le continent, d’une façon ou d’une autre. Oh souvent, les mortels ne voient en elles que des divinités mineures, n’hésitant pas à affirmer qu’elles ne sont que les servantes d’Elye, la déesse de la nature. Il est toutefois des mortels pour se consacrer entièrement à elles, pour leur donner leur vie.
De tels mortels ont fondé des temples à travers tout le continent. Après tout, même s’il était vrai qu’elles sont les demoiselles de compagnie d’une déesse plus importante, cette dernière étant la plus vénérée de tout le panthéon de Ryscior, s’attirer leur bénédiction reste un gage de bonne fortune ! Voilà pourquoi on trouve aisément des temples ou des chapelles dédiées aux Dames, souvent à proximité d’un temple ou d’une église plus important dédié à Elye.
Ces temples, dédiés aux quatre Dames, sont parfois séparés les uns des autres. Parfois, un temple accueille des autels pour deux Dames. Parfois pour trois. Parfois pour les quatre. Il n’y a pas de règle établie en la matière ! Une chose est certaine. Le plus grand de tous, lui, est résolument dédié aux quatre. On le trouve sur le flanc d’une haute montagne, quelque part dans la série de vallées marquant la frontière floue entre le Royaume des Nains et Euplemio.

Localisation du Temple : Pourquoi un endroit aussi reculé ?

Une question qui mérite autant d’être posée que d’avoir une réponse ! Pourquoi les prêtres voudraient-ils s’exiler dans cette vallée difficilement accessible, où l’hiver est rigoureux ? Comment recevoir de nouvelles vocations dans ces conditions ? Comment subsister ? Et pourquoi est-il malgré tout un lieu de pèlerinage ?
La plupart de ces questions trouveront leur réponse plus tard. Pour ce qui est de la première, la principale, celle qui déclenche toutes les autres, la réponse est simple : loin des villes, loin des soucis des royaumes, les fondateurs du temple prétendaient simplement apprécier le cycle des saisons qui passaient. N’est-ce pas la plus belle façon d’honorer les Hautes Dames après tout ? D’apprécier leur œuvre ?
Mais pourquoi ce lieu si reculé précisément ? Les mètres fondatrices du Temple, au nombre de quatre, une pour chaque Haute Dame, et toutes des femmes. Elles avaient instauré une tradition qui perdure encore dans ce Temple, que nous verrons plus tard, en même temps que leurs noms. Toujours est-il que dans leur mémoire commune, elles avaient abordé le point de ce lieu précis, par un poème en prose. Si personne n’en a jamais trouvé la clé à ce jour, tous les visiteurs du Temple, tous les pèlerins, l’entendent au moins une fois durant leur séjour. Et les théories sur sa signification réelle sont aussi nombreuses que les visiteurs eux-mêmes !

« Donne-moi la solution de ceci. Que se passera-t-il si le rêve devient réalité ? Que se passera-t-il si le rêve devient réalité ? Et si des millions à naître devaient vivre dans la maison que j’ai construit dans mon cœur, la noble maison de ma pensée. Et je parle aussi, oui, avant que ma jeunesse ne passe. Je parle à mon peuple et dit : tu seras fou comme je le suis. Tu gaspilleras, n’économiseras pas, tu risqueras tout, de peur de perdre, ce qui est plus que tout. Tu appelleras au miracle et je répondrai à cet appel mon peuple. Je répondrai maintenant et désormais, mon peuple que j’ai aimé, ne répondrons-nous pas ensembles ? »

Description physique du temple

Alors, divisé en quatre ailes ou pas ? Eh bien non ! Le temple est sur une petite hauteur, située paradoxalement au fond d’une vallée. Comprendre par là qu’il faut descendre le col pour accéder au temple, et ensuite remonter une pente, qui est en fait une butte formée naturellement au centre de cette vallée. Si des murs se sont ajoutés pour protéger le lieu des raids d’éventuels pilleurs, le temple n’est pas une forteresse pour autant. La preuve étant toutes ces fermes, ces vignes, ces pâturages qu’il faut traverser au sein de la vallée pour accéder au temple lui-même. Les lieux étant en effet isolés, il doit pouvoir subsister à ses propres besoins en cas de coup dur.

Les murs donc. Le temple n’étant pas une forteresse, le cercle qu’ils forment n’est pas fermé. Il est imparfait. Un mur se termine à une quinzaine de mètres de l’autre, créant la venelle qui va s’enrouler, au sein de la ville, vers le sommet de la butte, où on trouvera les chapelles. Comme ces murs entourent cependant ladite butte, il est évident que l’espace est limité. On construit donc partout où on l’on peut, pour loger les prêtres et les pèlerins, et on construit en hauteur. Si la ville, dans laquelle on compte avant tout les logements et les greniers où l’on entasse les vivres, occupe plus de surface que les lieux de prière et les bibliothèques, ces dernières sont bien plus grandes dans les faits, car des étages et des étages de chapelles et de bibliothèques sont entassés les uns sur les autres, dans un véritable labyrinthe d’escaliers et de couloirs. Un seul étage, le premier de tous, contient une unique pièce, et c’est l’église à proprement parler, ornée de monumentales statues des quatre Hautes Dames, qui sont en fait quatre piliers qui soutiennent le reste de l’édifice. Bien caché sous cette salle, une cave, qui sert de cellier, mais aussi de fondation. Les piliers, là aussi, y sont si massifs qu’il faudrait plus d’une dizaine de personnes pour en faire le tour. C’est là-dessus, et sur de solides murs porteurs, que s’appuie le temple proprement dit. A mesure que l’on monte cependant, les étages se font de plus en plus fins, et finalement, on arrive à la tour où se trouvent les cloches.

Un temple à la forme insolite, mais qui a su profiter de chaque centimètre de terrain qui lui était proposé.

Vie quotidienne d’un prêtre du Temple

Il faut tout d’abord bien garder à l’esprit que la plupart des habitants du Temple sont en fait des profanes. Certes, tous sont de fidèles serviteurs des Hautes Dames, mais pour autant, les prêtres et prêtresses authentiques sont des exceptions et non des règles au sein de cette communauté. Comment cela peut-être ? Eh bien… Ce ne sont pas les membres du clergé qui vont entretenir les bâtiments, cultiver les champs, élever les moutons, si ? Bon, il arrive que certains d’entre eux se livrent à ces activités, mais globalement, ils laissent cela à des personnes qui connaissent mieux ce métier qu’eux.
Cela étant, que font les prêtres qui résident en permanence au Temple ? Au risque de choquer, ils … Prient. Tout simplement. Oh il est vrai qu’ils peuvent aussi rédiger des ouvrages édifiants, peindre des toiles ou des icônes en l’honneur des déesses, ou encore sculpter. Mais le Temple à proprement parler n’est, et c’est là une chose rare, pas un lieu d’activité. C’est plus un lieu de dévotion totale. Dévotion aux Hautes Dames des saisons. De recueillement. Un lieu où l’on peut simplement apprécier la simplicité de la foi, à défaut de vivre une vie complexe au service de cette dernière.
Que l’on y voie là une certaine forme de renoncement, quand l’on connaît le projet du grand herbier des clergés des Hautes Dames, ou que l’on y voie une splendide vie de tous les instants, au service d’une divinité et de la foi, dans les deux cas, pour un jeune prêtre, passer quelques jours, ou un hiver complet, dans le Temple, est une expérience forte, dont l’on ressort renforcé dans sa foi, car désormais avec la conviction d’appartenir à une communauté, plus encore qu’à une religion.
Ven 26 Mar 2021 - 22:01
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