Nom : Bolbir
Prénom : Eulalie
Race : Humaine
Âge : 23 tours
Sexe : Féminin
Origine : Tahar, au plus proche des Montagnes Noires
Lieu de résidence : Nomade
Métier : Prêtresse de Canërgen itinérante et cuisinière
Position sociale : Eulalie a été toute sa vie une marginale, premièrement du fait de la « profession » hautement controversée qu’exerçaient ses parents. Même lorsqu’elle a été recueillie par les prêtres de Canërgen, seule forme de société qu’elle ait connue jusque-là, elle restait en marge : non seulement parce qu’elle était la seule de son âge dans une communauté très largement adulte, mais également parce que son cas faisait débat. Ainsi de nombreuses personnes au sein même de la prêtrise toléraient au mieux sa présence, lui témoignait un franc mépris le plus souvent. Parce qu’elle a très vite dû apprendre à le faire, elle sait quand il est nécessaire de se présenter comme une prêtresse de Canërgen, afin de se faire accepter en tant que voyageuse itinérante.

Point de vue religieux : La divinité la plus importante de sa vie est Canërgen, bien qu’elle entretienne une relation très paradoxale avec lui. En effet, elle a vécu assez longtemps auprès de ses parents nécromanciens pour se souvenir du ton moqueur qu’ils employaient quand ils parlaient du dieu des morts, qu’ils appelaient d’ailleurs le vieux barbu. Mais elle a également été ensuite élevée auprès des prêtres de Canërgen, qui ont toujours montré une déférence sans limite au dieu. Si elle sait que le salut de son âme n’est vraiment pas assuré à cause de son enfance, elle le vénère cependant sincèrement, espérant que si elle passe sa vie à se rattraper, le dieu barbu, comme elle aime l’appeler affectueusement, la laissera entrer aux plaines de lumières. Elle vénère également Elis, qui a une place particulière dans son cœur : quand elle était petite, ses parents lui racontaient de sordides histoires sur leur jeu avec Elis, si bien que son imagination enfantine la considérait comme une amie, la seule de son âge, avec qui elle pouvait jouer quand elle rêvassait. Elle laisse ainsi toujours une offrande sucrée pour la déesse dès qu’elle cuisine. Bien que née et élevée dans la région de Tahar, elle n’entretient pas de relation particulière avec Lothÿe, si ce n’est au travers des superstitions dont n’ont pu se défaire ses parents, puis les prêtres de Canërgen par la suite. Cependant, parce qu’elle reste une enfant de Tahar malgré tout, elle se sent toujours plus en sécurité dans un pays chaud, où brille le soleil, ou près d’un feu ou d’une source de lumière. Elle se sent également attirée par Antescior, parce qu’elle semble partager la soif de connaissances de ses adeptes et par Finil, pour son amour des voyages et des étoiles.
Elle déteste Azma tout particulièrement, bien qu’aucune autre divinité du chaos ne soit dans son cœur : dans les récits qu’on lui a fait de cette déesse sanguinaire, elle y reconnaît trop ses parents.

Caractère : Eulalie est une jeune femme très gaie et souriante, à l’image des habitants de Tahar. Elle est assez exubérante et s’extasie sur de nombreuses choses qui semblent à certains triviales. Elle est très curieuse, et aime découvrir et apprendre si bien qu’elle est assez accueillante et joviale de prime abord. Elle sait mettre à l’aise, briser la glace et commencer des conversations sans souci quand elle est d’humeur. Si elle est passionnée et semble avoir la capacité de concentration d’une girouette, elle est néanmoins capable de ralentir et ainsi de se concentrer pour accomplir une tâche importante avec tout le sérieux nécessaire par exemple. Elle a cependant également des moments où elle semble comme prise de mutisme, souvent après s’être beaucoup enthousiasmée ou après une découverte quelconque. Parce qu’elle sait que la plupart des gens peuvent être troublés par ces phases à vide, elle a tendance, dans ces cas-là, à se réfugier en cuisine ou en méditation. Héritage direct de son enfance auprès de nécromanciens et autres fanatiques pas forcément très nets, elle a une certaine propension à agir de manière très, trop, chaotique quand la situation devient désespérée : elle peut à tout moment mettre en place une solution à laquelle une personne saine d’esprit n’aurait tout simplement jamais pensé parce que les chances de survie ne sont pas bonnes du tout. Eulalie ne voit cependant pas cela du même œil : habituée depuis sa tendre enfance non seulement à l’hostile nature de Tahar et à la magie dangereuse qu’utilisaient ses parents, mais également aux combats contre les créatures défiant la mort, elle a appris qu’il valait mieux s’élancer vers la mort avec la plus faible chance de survie de son côté plutôt que d’attendre qu’elle arrive à soi inévitablement.
Si elle parle beaucoup, elle a également un véritable don pour les oraisons funèbres, ce que même les prêtres qui ne la portaient pas dans leur cœur ne pouvaient nier. Même si elle aime raconter des milliers d'anecdotes, et en entendre, elle ne laisse quasi personne en apprendre plus que ce qu'elle ne veut bien dire.

Phobie(s) : Elle a une peur panique des esprits frappeurs, parce qu’elle ne peut s’empêcher de penser que sa mère a trouvé un moyen d’échapper à la terrible sentence de Canërgen et qu’elle cherche à tout prix un moyen de se venger de sa fille. Étrangement, l’idée que sa mère puisse être devenue une banshee ne l’effraie pas autant, sûrement parce qu’elle se souvient que celle-ci exécrait les banshees par-dessus tout.
Elle a également peur de voir son âme se disloquer à sa mort ce qui paradoxalement la pousse à toujours vivre comme s'il s'agissait de son dernier jour, la faisant prendre souvent des risques inconsidérés.
Santé : À force de se nourrir de trucs, parce que cela ne peut pas être qualifié de nourriture, au mieux franchement louche, au pire complètement mortel, elle a développé une certaine résistance qui lui permet de ne tomber que très rarement malade. De même, elle sait avec assez de précision ce qui pourrait vraiment la rendre malade et ce qui est plutôt ok dans toutes les bizarreries qu'elle déniche. Elle ne doit sa santé qu'à cela. En revanche, elle a souvent des ballonnements ou des hauts le cœur quand elle utilise la magie. User de trop d’énergie pour la magie la rend fiévreuse et fébrile dans l’heure.
Main : Ambidextre
Compétences : Elle est une excellente cuisinière, à force d’essayer de rendre ne serait-ce que mangeable ce qu’elle pouvait trouver. Il faut dire que ses tours auprès des prêtes n’ont fait que renforcer ce talent : trop petite pour entrer dans la prêtrise, ou être soldat, il fallait qu’elle justifie le bien fondé de la garder. Son ragoût est excellent, mais ne vous aventurez pas à lui demander de quoi il est composé. Ça serait dommage de tout recracher. Comme tout habitant de Tahar, elle sait faire la fête : elle peut enchaîner les blagues à une vitesse impressionnante et danse très bien. Malheur cependant à qui lui demandera de chanter : son incapacité à être juste est une compétence en soi.
Elle sait également comment combattre la plupart des créatures de la nuit, grâce à ses tours auprès des prêtres guerriers. Elle saurait quoi faire d’une épée dans sa main si elle n’avait vraiment plus que cela, mais sa véritable arme de prédilection est l’éventail de guerre. Sont serait d’ailleurs plus juste, puisqu’il s’agit de deux éventails pouvant se fusionner en un seul, pour augmenter la puissance et le tranchant des coups.
Son amour du voyage et sa curiosité l’ont également poussé à connaître les étoiles, même si elle est loin d’être experte dans le domaine et qu’elle parfait toujours ses connaissances sur le sujet.  

Compétences magiques : C’est une naturelle qui s’est éveillée assez tôt, poussée par ses parents et leurs congénères à la magie pourpre. S’ils étaient assez fous pour penser que faire pratiquer ce type de magie à une enfant ne serait pas désastreux pour son bon fonctionnement, ils n’ont en revanche pas poussé le vice jusqu’à lui faire pratiquer la nécromancie à un si jeune âge. Ce n’est pas pour autant qu’elle ne connaît pas de nombreux sorts de cette branche maudite : par le biais d’histoires ou de « coloriage » ses parents ont veillé à ce qu’elle apprenne les bases de cette magie. Si elle est d’un niveau plus qu’honnête pour la magie pourpre, elle évite cependant de trop de l'utiliser, pour des raisons évidentes, mais également parce qu’elle a peur d’ouvrir la porte à la nécromancie. Au contact des apprentis des prêtres surtout, et des étrangers qu’ils rencontraient, elle a pu apprendre les bases des autres Vents, sans pour autant avoir quelque prétention en la matière : elle peut quelquefois utiliser ses compétences magiques pour se sortir du pétrin, si elle n’a besoin que d’un sort simple. Elle évite de toute façon ce qui demande trop d’énergie, puisqu’à part pour le Vent pourpre, elle tombe inévitablement malade en cas de grande utilisation d’énergie pour la magie. Elle ne peut pas contrôler la haute magie. Puisqu'elle est terrifiée à l'idée qu'elle puisse être disloquée quand elle rendra son dernier souffle, et qu'elle considère de fait de ne pas "pouvoir" faire de la magie cléricale, elle ne s'y est jamais essayé.
En définitive, elle n'est pas une magicienne, et ne se considère pas comme telle: elle connaît des sorts peu complexes qu'elle a pu apprendre au fils des tours et qu'elle peut utiliser au quotidien (faire tourner les cuillères d'elles-mêmes dans les casseroles, embraser du petit bois, etc.). Elle a en revanche une maîtrise légèrement plus poussée en ce qui concerne le vent pourpre, qui est du à l'apprentissage qu'elle a eu quand elle était enfant jusqu'à ce que ses parents soient tués.

Physique : Eulalie est assez petite, même par rapport à la moyenne des femmes. Peu importe, elle sait jouer de sa petitesse pour se faufiler là où elle le désire. Elle est très musclée, non seulement de par son mode de vie nomade et son entraînement de prêtresse-guerrière mais aussi parce qu'elle adore se balancer. Si elle voit un arbre propice au balancement, elle n'hésitera pas à s'accrocher à une branche pour pouvoir y gigoter les pieds. Elle fait donc également cela sur les cordages des navires, au plus grand dam de tous les marins présents. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle porte des gants en cuir très résistant: ses mains étant son principal outil de travail, tant pour la cuisine que pour la prêtrise, elle doit y faire attention.
Parce qu'enfant de Tahar, elle a la peau très hâlée, même si elle a hérité de la couleur dorée des cheveux de sa mère. Elle a les yeux vert d'eau, couleur de la maigre oasis dans lequel elle vivait enfant. Malgré ses rudes conditions de vie, elle a gardé des traits assez doux et joviaux, presque enfantin. Une tâche de dépigmentation court de sa pommette droite à son oreille, tâche sur laquelle elle applique régulièrement une mixture étrange pour ne pas prendre de coup de soleil. De même, ses mains sont dépigmentées par endroits, souvenir de ses premières tentatives magiques.
Elle attache toujours une partie de ses cheveux en deux pyramides, pour se rappeler de son pays natal et des merveilleuses personnes qu'elle y a rencontrées. Elle se fait souvent des nattes sur le reste, afin de ne pas être gênée dans ses aventures.
Elle porte des couleurs très vives, qui se marient étonnamment bien dans le désordre des multiples motifs de ses vêtements. Rien n'est coordonné, parce que les marchands sont souvent plus enclins à vendre des choses à bas prix s'il manque la deuxième paire. Les seuls habits coordonnés qu'elle possède sont ces gants en cuir et ses chaussures, elles aussi en cuir, qu'elle a acheté au prix fort à un artisan très réputé pour être sûre qu'ils tiendraient sur la durée. Et de fait, aucun des deux habits n'a failli. Elle est également affublée d'un drôle de monocle, très épais, qu'elle attache souvent au-dessus de sa tête: il s'agit d'un morceau de longue vue qu'elle a déniché dans les dieux savent quel port.

Famille et entourage : Elle a vécu jusqu'à ses dix tours auprès d'une communauté, enfin c'est vite dit, renégate de sorciers, qui pratiquaient magie noire, nécromancie et autres joyeusetés, et d'adorateurs fêlés des divinités du Chaos et de Lorin. Ses parents Thana et Natos étaient de puissants nécromanciens qui cherchaient à devenir des Liches. Après avoir passé une partie de leur vie sur les routes, ils avaient établi, à tort ou à raison comment savoir quand vous êtes fous, que la déesse liche, puisqu'ils considéraient ces créatures comme les vrais dieux, se trouvait ici. Ils avaient de fait réussi à réunir une petite troupe de fanatiques pour les aider à trouver cette créature. Sachant cependant qu'ils seraient purement et simplement tués s'ils se montraient en ville, ils s'établir autour d'une oasis en déperdition, en faisant de nombreuses recherches dans le désert à la manière d'archéologues maudits. Ils décidèrent d'ailleurs à ce moment de leur vie d'avoir un enfant, qui serait capable selon eux de continuer leur œuvre s'ils n'y parvenaient pas. Bien que sur de trop nombreux aspects de très mauvais parents, ils essayèrent toujours de bien s'occuper de leur fille, conscient qu'une enfant brisée et en mauvaise santé ne pourrait pas être une bonne héritière. Ce sont eux qui, malgré l'insistance de certains de leurs compagnons, refusèrent d'apprendre dès le début la nécromancie à la petite. Ils étaient cependant très exigeants, si bien qu'Eulalie connaissait et pouvait réaliser plus de sorts qu'elle n'était capable de compter. De toute façon, dans un désert coupé de tout où il est dangereux de sortir de la tente parentale et où elle n'avait aucun ami de son âge, la petite n'avait pas grand-chose d'autre à faire qu’étudier. Parce qu'ils oubliaient souvent qu'une enfant a besoin de manger varié pour bien se développer, c'est un fanatique de Lorin qui lui a appris à cuisiner tout et n'importe quoi.
Après la mort de ses parents lors d'un raid de prêtres-guerriers de Canërgen, elle a été recueillie par ce groupe itinérant nommé la Compagnie de Lumière. Enfin plutôt par une prêtresse itinérante au fort caractère originaire de Tahar, Nour, qui a plus ou moins imposé sa présence au reste du groupe. Femme au grand cœur et droite dans ses bottes, elle est étonnamment douce dans sa rudesse. Elle adore Eulalie, qui lui rend bien. Si elle l'a recueillie contre l'avis de la plupart de ses camarades, c'est parce qu'elle lui rappelait sa nièce à Ose, qu'elle ne pouvait pas revoir avant la fin du tour et donc de leur périple. Elle s'est portée garante de la jeune fille, promettant à ses compagnons de l'exécuter elle-même au moindre problème. De fait, Eulalie considère que Nour est pour elle ce que les "mamans" sont aux autres enfants: elle est celle qui a été présente dès qu'elle avait un problème, même si elle lui bottait plus souvent les fesses pour que la jeune fille elle-même règle lesdits problèmes, mais aussi à ses débuts en tant que femme ou qui lui a appris à se coiffer, et pas extension à faire des nœuds. Elle est une des rares personne qui n'est pas dérangée par les phases de vide de sa jeune protégée et elle a toujours essayé de rendre heureuse la jeune fille. C'est elle qui a transmis de manière plus pérenne le goût pour la fête et la joie de vivre, si propre aux Tahariens, à Eulalie. Elle l’a également formée à l’éventail guerrier. Elle a 58 tours aujourd’hui.
Abel est un prêtre de Canërgen, tout comme Nour. Il a 55 tours. Il fait partie du même groupe qu'elle et l'apprécie beaucoup, se fiant à son jugement même s'il n'est pas forcément d'accord avec elle. Sans être ouvertement hostile à Eulalie, il a toujours été un peu méfiant avec la jeune fille, et ne s'est donc jamais embarrassé à essayer d'être gentil ou amical avec elle. Malgré tout, au fil des tours, les deux ont appris à s'apprécier, même s'ils ne l'avoueraient jamais. Il aime beaucoup que la jeune fille fasse preuve d'une grande concentration quand il lui apprend des choses et elle apprécie qu'il la traite toujours comme une adulte, sans rien lui cacher de la difficulté à laquelle elle se heurtera.
Al et Allie sont deux jumeaux de 48 tours qui ont rejoint la prêtrise chacun de leur côté et qui se sont retrouvés après des tours de séparations complètement pas hasard. Si Al était ravi d'accueillir la petite parmi eux, et a réussi à tout de suite mettre en confiance la jeune fille par ses très nombreuses histoires et par ses bons petits plats, Allie elle lui était franchement hostile et ne s'en cachait pas. C'est elle qui a exigé de Nour qu'elle s'occupe d'Eulalie en cas de problème et elle a refusé catégoriquement de la considérer comme une apprentie, puis comme une prêtresse de Canërgen.
Alaric était un apprenti débutant de 17 tours quand Eulalie a été recueillie. Il vient de Kelvin et a rencontré Allie là-bas, avant que celle-ci ne décide de revenir dans son pays natal. Malgré l'hostilité de sa mentor, il n'arrivait pas à voir la petite Eulalie autrement qu'une pauvre enfant abandonnée, aussi s'est-il rapidement pris d'amitié pour elle, au point d'avoir une relation fraternelle avec elle. Il lui a raconté les merveilles de la mer et de Kelvin quand elle était encore enfant, et lui a appris les rudiments de l'astronomie et de la navigation par les étoiles. Après être devenu prêtre, il est resté encore quatre tours auprès de la compagnie, puis il est rentré dans sa région natale, dans laquelle il exerce depuis quatre tours. Il a maintenant 29 tours.
Antony, dernier arrivé dans la Compagnie de Lumière quand Eulalie avait 16 tours, est un apprenti plutôt discret, qui ne parle pas beaucoup. Non pas par timidité, juste par désintérêt. Avant d’être apprenti prêtre, il est un magicien pratiquant la haute magie qui a décidé d’utiliser ses connaissances pour rendre le monde plus sûr. Il continue toujours à s’exercer, suivant le principe de la redondance, transportant avec lui un épais grimoire. Il a transmis quelques connaissances magiques à Eulalie, notamment sur des sortilèges de base pour faire un feu, lier ou délier des cordes, ravi de pouvoir échanger avec quelqu’un de la magie. Il a actuellement 29 tours.

Histoire : Eulalie est née au sein d'une communauté franchement pas nette de fanatiques complètement toqués, si bien qu’elle a appris très tôt à faire à lire, écrire et compter, puis par la suite à faire de la magie. Cependant encore beaucoup trop jeune pour que cela se passe de manière convenable, elle porte sur elle les traces de ses échecs magiques : quelques dépigmentations par-ci par-là, et une sorte d’intolérance à l’utilisation d’énergie pour la magie, qu’elle a cependant été obligée de dépasser pour la magie pourpre, sous la pression de ses parents. Il n’y a pas grand-chose à dire de ses dix premiers tours, qui ont été marqués par l’apprentissage de la magie, de longs moments seule la journée lorsque ses parents et leurs compagnons partaient à la recherche des secrets de Ravenna, leur déesse liche, de nourriture infâme et d’histoires sordides le soir qui tournaient toute autour des divers moyens pour tromper Elis et Canërgen. Elle était a priori destinée à de nombreux tours encore avec ce mode de vie, mais la troupe de prêtre-guerriers de Canërgen est un jour arrivée mettre fin à cette mascarade. Ce fut un véritable bain de sang : alors que normalement le plus gros de fanatiques étaient loin du campement le jour, cette fois-là tout le monde était présent. En effet, Thana et Natos avaient décidé qu’il était temps pour Eulalie d’animer son premier mort « humain », après des semaines d’entraînement sur des petits animaux morts depuis des tours. La Compagnie de la Lumière, regroupement de plusieurs prêtres-guerriers itinérants qui s’étaient rencontrés à Ose et s’étaient alliés pour chasser les groupuscules qui commençaient à un peu trop faire parler d’eux dans le désert, arriva au milieu de l’incantation de la jeune fille, qui, prise de panique, perdit complètement pieds. Les conséquences auraient pu être bien plus graves qu’elles ne l’ont été : Thana et Natos, voyant le sort échapper au contrôle de leur fille, reprirent ce dernier afin qu’il n’explose pas sur elle. Eulalie n’a ainsi gardé de ce sort raté qu’une trace à la figure. Ils en profitèrent d’ailleurs pour faire en sorte que le squelette réanimé protège l’enfant, pensant sans doute qu’ils ressortiraient vivants de cette rencontre. Ou bien s’agissait-il là d’un sursaut d’amour parental. Si en effet leur communauté était en surnombre par rapport à celle des prêtres guerriers, la folie de la moitié des membres a causé sa perte : loin d’être aussi organisés que la Compagnie de la Lumière, leurs sorts ou tentatives d’offensive étaient trop aléatoires et trop peu coordonnés, si bien que certains atteignaient leurs propres alliées. Malgré cette cacophonie, ou plutôt grâce à cette cacophonie, les adeptes de Ravenna réussirent à tuer deux des membres de la Compagnie. Ce n’est qu’après de longues heures de combat, puis d’investigation du campement, que les membres de la Compagnie retrouvèrent une petite fille absolument terrifiée encerclée par un squelette. Allie et Abel venaient à peine de terminer leur proposition pour tuer la jeune fille que le squelette, qui pourtant ne devait pas être encore sous le coup de la magie, s’anima pour se battre contre les deux guerriers. Chose étrange, après avoir entendu qu’une des prêtresses s’opposait à la mise à mort d’une enfant, il resta seulement en position de combat, comme s’il attendait de voir ce qui allait se produire. Alors que Nour, la prêtresse qui s’opposait à ses deux camarades, venait de réussir à convaincre la Compagnie de prendre la petite avec eux, au moins pour la déposer au premier orphelinat qu’ils croiseraient, l’étrange squelette, animé de bien plus que de la magie, sûrement un infime fragment de l’âme tout juste disloquée par Canërgen d’un de ses parents, se disloqua complètement, inerte. C’est ainsi qu’elle rejoignit la Compagnie de la Lumière. S’ils avaient résolu de la laisser à l’orphelinat le plus proche, ils se rendirent bien vite compte qu’aucun n’était réellement sur leur route, et que faire un détour pour en rejoindre un était fondamentalement aussi embêtant que de la garder pendant un tour avec eux. Au cours de ce tour elle apprit ainsi qu’il existait de bien meilleurs plats que ceux qu’elle avait mangés jusque-là et elle put entendre des histoires moins glauques, quoique toujours aussi inadaptées à son âge. C’est également lors de ce tour qu’elle eut contact avec de vrais dieux : via Nour, tout d’abord, Lothÿe, via Ric, ensuite, Ariel, et bien sûr, par la nature même de la Compagnie, Canërgen et Elis. Avec Ric, elle apprit les rudiments du maniement de l’épée et des marmites, aussi utiles en temps d’appétit que pendant les batailles, et avec Nour, ceux de l’éventail de guerre.
Alors qu’à la fin de leur périple Eulalie était censée rester à Ose, dans l’orphelinat proche de la maison de la sœur de Nour, la jeune fille, qui en avait décidé autrement, prit une casserole, une poêle et son plus grand courage pour s’échapper en douce une nuit et rejoindre la Compagnie avant qu’elle ne s’enfonce trop dans le désert. Si Abel et Allie étaient prêts à la renvoyer illico à l’orphelinat, en pièces détachées s’il le fallait, Nour voyait en revanche non seulement un bon moyen d’avoir une experte de la nécromancie qui s’ignorait dans leurs rangs mais surtout une petite fille combative qui ne les avait pas tant gênés que ça pendant les huit mois qui avaient suivi la mise en déroute des fanatiques. À force de persuasions, Eulalie intégra officiellement les rangs de la Compagnie en tant qu’apprentie de Nour, et passa ainsi quatre tours avec Nour, Abel, Al, Allie et Alaric à parcourir Tahar pour chasser les créatures contre nature du désert et pour organiser les cérémonies funèbres. C’est ainsi qu’elle apprit à consolider ses bases à l’épée mais également à l’éventail guerrier grâce à Nour. Quand elle eut seize tours, Alaric devint officiellement un prêtre-guerrier de Canërgen, Al prit sous son aile Anthony, un magicien de 22 tours et Eulalie débuta réellement son apprentissage. Elle parfit sa technique à l’éventail guerrier, appris à proprement exécuter des exorcismes, ses connaissances magiques de base avec Anthony ainsi que ses compétences culinaires. À la fin du quatrième tour d’apprentissage d’Anthony et Eulalie, Alaric partit rejoindre sa famille dans le royaume de Kelvin. La Compagnie de la Lumière continua ainsi son périple à travers le désert, alternant chasses aux monstres, célébrations de rituels mortuaires, longues marches, entraînements et cuisine. Alors qu’elle allait avoir vingt-et-un tour, et donc entrer dans son dernier tour d’apprentie, Nour se blessa assez gravement, ce qui lui imposa de rester à Ose pour sa longue convalescence, où elle reprit une place vacante au temple de Canërgen une fois un peu plus remise. Eulalie resta auprès d’elle terminer sa formation, savourant pour la première fois ce qu’était une vie sédentaire. Au bout de trois tours, ayant visité la ville de fond en comble, et commençant à sérieusement s’ennuyer, Eulalie résolut d’entreprendre un voyage pour visiter d’autres royaumes, avec en tête l’idée d’aller visiter Alaric, le plus grand temple de Canërgen, la Grande Forêt, monter à bord d’un bateau, … Elle espérait même pouvoir éventuellement croiser la route de Marina Ha’Hiz, pour voir si toutes les rumeurs qu’elle avait entendues à son sujet étaient vraies.