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[Grande Forêt][Event][Terminé]La grande tempête approche
Dargor
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Localisation : N'importe où, mais avec mon ordi.
Le Maitre de l'Intrigue
Dargor
Filillë, fille de Fartaën, sentait les regards de l’assemblée dans son dos. Tout ce que la Grande Forêt comptait d’elfes était ici. Mais pas seulement. Il y avait également là des elfes de la Jungle en grand nombre, au moins deux centaines, une délégation d’une trentaine d’elfes du désert, un représentant envoyé par les communautés des Steppes, des Marches, des Terres du Nord et de Valaam. Enfin, les étrangers les plus nombreux étaient les elfes des profondeurs. Plus d’un millier, menés par leur roi Mayi, le Noir Seigneur. En ce moment, l’ensemble de la nation des elfes sylvains était en deuil. Son père, le roi Arur, roi de tous les elfes sylvains, venait d’être tué.
Pire encore, une dizaine d’autres elfes avaient trouvé la mort en tentant de le protéger. Et parmi eux, Fartaën. Si Arur n’était pas forcément respecté par tous les elfes sylvains, c’était le cas de Fartaën. Car il n’était pas n’importe quel elfe. Il était tout d’abord l’élu de Vamyse, la Dame du Printemps, mais aussi et surtout le premier de tous les elfes sylvains, celui que Malene, reine des elfes blancs, avait appelé son frère en quittant le continent. Voilà pourquoi, plus encore qu’à cause de la mort d’Arur, toute la nation des elfes sylvains était en deuil.
La cérémonie funéraire ne fut pas humble. Elle fut grandiose. Les druides elfiques avaient fait pousser des fleurs de sorte que chaque elfe ait la sienne, et toutes furent posées sur les dépouilles des deux membres les plus importants de la nation sylvestre. Puis, finalement, quand chaque elfe eut pu demander à Canërgen d’aborder à ces âmes respectables le repos qu’elles méritaient, les dépouilles furent approchées par des prêtres du Seigneur des Morts, et l’oraison put alors commencer.

Le lendemain, Filillë réunissait l’ensemble des représentants des nations elfiques présents dans la Grande Forêt à cet instant. Car on leur avait pour l’instant uniquement parlé de la mort au combat de Fartaën et d’Arur. Mais personne ne leur avait révélé la vérité. Du temps des Anciens, trois races vivaient en harmonie. Depuis la chute des Anciens, ces trois races se battaient. Mais jamais, non jamais la race des hommes n’avait été jusque-là. Et en voyant les éclairs qui brillaient dans les yeux de Filillë, Astalil, l’élu de Mystin, qui était arrivé entre-temps, comprit que quelque chose n’allait pas.

« Mes frères, dit-elle en s’adressant à l’assemblée. »

Il y avait là Astalil, Mayi, l’humain Dortan Giger, les représentants de toutes les communautés elfiques, un chef centaure, une dryade, un faune, et même un treant.
Filillë n’était pas encore reine des elfes sylvains, mais cela ne saurait tarder. Aussi était-elle habilitée à leur donner dès maintenant des instructions. Cela découlait d’un principe selon lequel les elfes sylvains doivent toujours avoir un roi. Aussi, bien la pudeur exige que Filillë respecte un deuil d’un tour complet de la roue des saisons avant d’être couronnée reine, elle avait l’autorité que lui conférait ce titre dès maintenant.

« Arur et Fartaën sont morts, et nous les avons pleurés hier. Mais si vous savez qu’ils ont été tués, il est temps de vous révéler les circonstances de leur mort. Mon père avait emmené Fartaën, ainsi qu’une partie de leur escorte,  à la lisière de notre royaume, près d’un endroit que les humains appellent le royaume de Folmer. Tout aurait dû bien se passer. Ils étaient escortés, ils étaient des elfes sylvains, aucun soldat ou bûcheron humain n’aurait dû pouvoir les voir, et encore moins les attaquer. Et ce n’est pas ce qu’il s’est passé. Nos guérisseurs et nos tisseurs de charmes ont longuement travaillé sur les corps pour les rendre reconnaissables et pour leur donner la dignité qu’ils avaient de leur vivant. En vérité, ce qu’il s’est passé est bien pire. Les bucherons qui les ont mis à mort avaient pénétré en profondeur dans la forêt. Cela n’a rien d’exceptionnel en soit, et nos gardes des pierres laissent de telles incursions avoir lieu dès lors qu’il ne s’agit pas d’un défrichage intensif. Aussi ne se sont-ils pas méfiés quand les bucherons se sont comportés comme s’ils étaient en reconnaissance, sans manier leurs armes.
« Ils devraient perdre leur titre de garde des pierres, ceux qui ont fait cela, car les bûcherons étaient là pour défricher par le feu. Mais ils ne le perdront pas, vous comprendrez pourquoi après. »

La nouvelle fit éclater des cris de stupeur dans l’assemblée. Stupeur générale qui fut bien vite remplacée par une colère naissante. Filillë, intérieurement, sourit. Elle était là pour obtenir de ce conseil quelque chose, et elle savait qu’elle allait l’avoir.

« Le feu a bien pris, car il faisait sec à cet instant. Les gardes des pierres ont abattu les humains aussitôt qu’ils se sont aperçus de ce qui arrivait, mais il était trop tard, car ils n’avaient pas de tisseur de charmes apte à appeler une pluie qui aurait éteint les flammes parmi eux. Le vent a poussé l’incendie vers la lisière, de sorte que mon père et Fartaën et leur escorte se sont retrouvés coincés. Lorsqu’ils ont sorti des bois afin de contourner l’incendie, ils sont tombés sur des humains en armes, prêts à accueillir un ost elfique entier. Il est inutile de dire ce qui est arrivé à nos pères et à nos frères. Les gardes des pierres ont récupéré les cadavres, après avoir repoussé l’armée humaine, car ces maudits hommes ne sont certainement pas capables de les affronter lorsqu’ils sont déterminés à récupérer les dépouilles des leurs, lorsqu’ils combattent avec une rage à nulle autre semblable, prêts à mourir pour atteindre leur objectif. »

Elle laissa son discours faire son petit effet. Tous, sauf Astalil, affichaient une rage qui ne demandait qu’à être dirigée vers une cible.

« Nous avons trop longtemps subi les humains ! cria-t-elle en se levant brusquement de sa chaise. Vengeons-nous ! Non contents d’abattre les arbres qui nous prodiguent la vie, voilà qu’ils les brûlent, qu’ils tuent nos pères et qu’ils tuent nos rois ! Leur soif de destruction ne s’arrêtera jamais ! Folmer nous a ouvertement défiés. Et moi, je dis que nous devrions répondre à son défi ! Montrons-leur que les elfes ne sont pas les êtres doux et dansant nus sous la pleine lune qu’ils croient ! Qui est avec moi ? »

Une clameur lui répondit. Tous étaient désormais debout, sauf Astalil qui affichait un air perturbé.

« Brûlons les maisons de pierre de ces humains ! rugit une voix, que Filillë reconnut comme étant celle de Mayi. Elle sourit. Elle n’avait jamais douté du soutien de ce dernier. Que les elfes reprennent ce qui est à eux ! Filillë, le crime commis par ces humains est d’une ampleur à nulle autre semblable, et je suis heureux de voir que tu veux leur faire payer au centuple. Le soleil s’est levé il y a une heure ? Je prends les portails elfiques, ce soir, lorsqu’il se couchera, une armée entière te suivra jusqu’en enfer !
-Moi de même ! rugit Dortan Giger. Vous me connaissez tous. Vous savez tous que je ne suis qu’un homme. Mais je ne peux pas laisser cela impuni. Des choix doivent être faits, et des sacrifices consentis. Fartaën était un ami. Arur également. La vengeance est mauvaise conseillère, mais le temps vient où tous doivent payer pour leurs crimes.
-Il me plait à rêver que tu sois un elfe, Dortan ! dit une voix dans l’assemblée. »

Filillë vit alors qu’Astalil réfléchissait toujours.

« Tu ne te joins pas à notre combat, Astalil ? demanda-t-elle.
-Vous n’avez pas besoin de mon aide pour broyer Folmer, dit l’intéressé. Et je n’ai pas l’intention de vous en empêcher. Mais fais attention à ce que tu fais, Filillë.
-Je fais attention à ce que je fais. Les humains apprendront à nous craindre, peu importe le prix à payer.
-C’est bien de cette attitude que j’ai peur, répondit Astalil. Ecoute, Filillë, des affaires d’importances m’appelleront ailleurs pendant que tu mèneras ta guerre. Mais quoi qu’il arrive, je t’en supplie, ne va pas plus loin que Folmer. »

Filillë sourit.

« Nous verrons cela en temps et en heure. Pour l’heure, j’ai un peuple à préparer pour la guerre. »

Le lendemain, alors que le soleil se couchait, Filillë se promenait dans le camp qui avait été dressé non loin de la lisière. Mayi n’avait pas menti, ses elfes des profondeurs avaient été prêts en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Un millier de guerriers prêts au combat. Autant que ce que la Grande Forêt avait rassemblé, et la Jungle avait fourni le même nombre. Quant aux autres tribus, elles avaient toutes envoyé un champion les représenter. Cette armée avait été rassemblée en une journée grâce à la magie des portails elfiques.
Elle entra sous la tente qui servait de conseil de guerre. Dortan Giger et Mayi l’y attendaient, ainsi que ses principaux généraux.

« Qu’attendons-nous ? demanda Mayi.
-La forêt luttera à nos côtés, répondit Filillë. Mais les dryades, les faunes, les centaures et les treants mettent du temps à se rassembler. Nous ne partirons pas en guerre sans eux. »

L’attente ne ferait pas de bien à ses troupes, mais la présence des forces de la forêt en vaudrait la chandelle. Surtout si ce que lui avait promis le dragon des forêts Gortenks était vrai.

Spoiler:
Ven 21 Nov 2014 - 20:13
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