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[Terminé][PV Phadransie & Jack Lissander]A la Taverne des Pièces de Huit
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Dargor
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Le Maitre de l'Intrigue
Dargor
Brecianne Leocadas se trouvait sur les remparts de la ville, y effectuant une énième patrouille. Les murs de Port-Argenterie, bien que n’enfermant qu’une petite partie de la Cité, l’essentiel étant au-dehors de ces derniers, avaient l’avantage de progresser sur la mer, par une prouesse architecturale. De sorte qu’à leurs deux extrémités qui s’avançaient sur l’océan se trouvaient des bastions. Elle y avait fait installer des pièces d’artillerie, espérant que cela suffise, si ce qu’elle craignait arrivait.
Entendant du bruit dans le port, elle l’observa. Coincé entre les deux murs, il contenait deux fois plus de navires que ce qu’il n’aurait dû contenir en temps normal. Et cela, c’était grâce à elle… Ou plutôt grâce à une sirène. Cette dernière était venue la trouver, il y avait quelques mois, pour lui annoncer de bien graves nouvelles. Les raids elfes noirs étaient en train de ralentir. Comme tous les habitants du continent, Brecianne ne prêtait aucune importance à cet état de fait, même s’il était vrai que cela soulageait les voyages en mer d’une certaine menace. Mais l’idée que lui avait suggéré la sirène…

« Nous avons écouté, par curiosité, avec des sœurs, les conversations des navires elfes noirs rentrant au port. Ils disent que se prépare une attaque d’ampleur, sur tout le continent. En tant qu’élue de la Dame des Mers, tu es une de ses servantes au même titre que je suis une de ses demoiselle de compagnie. Il faut bien s’entraider entre sœurs, n’est-ce pas ? »

Brecianne Leocadas savait une chose concernant les sirènes. Bien qu’elles soient parfois très naïves à cause de leur absence totale de connaissance sur les évènements de la surface du monde, leurs conseils étaient toujours bons à suivre. Et s’il s’avérait qu’elle avait raison en ce qui concernait les intentions des elfes noirs, alors Port-Argenterie se trouverait en première ligne, à n’en pas douter. Brecianne ne pensait pas la cité évacuable. Les pirates l’avaient déjà fait face à une croisade hasdrubienne, car elle venait des terres. Mais ici, la menace venait de la mer, et pire encore, elle venait de ceux qui se donnaient eux-mêmes le titre de ravageurs des mers. Les pirates ne pourraient pas leur échapper en mettant les voiles, au sens premier du terme, pour s’enfuir. Ils allaient devoir se battre. Et surtout, il ne faudrait pas se battre sur la mer. Voilà pourquoi elle avait demandé à tous les capitaines de se rassembler. Cette fois-ci, Port-Argenterie se défendrait.
Le conseil des capitaines avait été difficile à convaincre. Bien entendu, l’interprétation nouvelle qu’elle apportait au retrait des elfes noirs avait fait grincer des dents, et elle n’avait même pas eu besoin de faire valoir qu’une sirène était venue la voir, elle, l’élue d’Ariel, pour que les autres capitaines la suivent dans son idée de faire quelque chose. Mais là où cela avait été compliqué, c’est lorsqu’il s’était agi de les convaincre de la nécessité de défendre Port-Argenterie. Si la moitié du conseil s’était rangée de son côté, l’autre, suivant Valentino Tarenziore, avait plutôt été d’avis de l’évacuer comme cela avait fait lors de la croisade hasdrubienne et d’attendre que la tempête passe pour revenir à terre.
Finalement, le conseil s’était rangé à son avis. Il avait fallu les convaincre que les elfes noirs allaient venir par flottes entières, et que si les pirates tentaient de fuir par la mer, rien ne garantissait d’échapper à une flotte elfe noire. Tous les capitaines pirates savaient le danger que représente un seul de leur navire, alors une flotte entière… Pour autant, Port-Argenterie était-elle défendable en cas d’attaque massive ?
C’était ce que Brecianne espérait. En rassemblant tous les équipages pirates dans la ville, et en mettant des canons sur les murs, elle espérait vivement qu’aucune armée ne pourrait rentrer. Mais d’un autre côté, elle était une pirate. Elle ne savait rien des batailles de siège. Les capitaines avaient fait venir des sultanats quelques militaires professionnels et quelques stratèges qu’ils payaient cher afin de savoir comment défendre au mieux ville, mais même là, cela s’avèrerait compliqué. D’autant plus que Valentino Tarenziore avait choisi de quitter la ville, plombant le moral des pirates. A tout le moins avait-il laissé son navire et son équipage derrière lui, et était-il parti par les terres. La rumeur de sa présence à Kelvin avait été répandue par les derniers équipages arrivés, mais peu de gens se souciaient de lui dorénavant.
Elle vit alors se diriger vers elle un vieil homme, en costume de capitaine, coiffé d’un tricorne et qui avait une paire de lunettes sur le nez. Elle le reconnut immédiatement. Jack Seth, un ancien capitaine, aujourd’hui retraité, à la carrière plutôt fructueuse. Son livre, c’était le registre des pirates, comme tout le monde l’appelait. Il y avait inscrit les noms de tous ceux qui se déclaraient prêts à combattre, afin de pouvoir énumérer leurs forces, les morts et les blessés après chaque bataille. Les pirates le laissaient faire, amusés par ce système, et après tout même s’il était un peu gâteaux, il ne faisait de mal à personne.

« Ah, Brecianne ma chère ! Vous tombez bien, lui dit-il. J’ai fini le recensement des nouveaux arrivants, nous avons désormais dix milliers, sept centaines et huit douzaines de défenseurs pour la ville. Tous ont inscrit leur nom dans mon livre, ou l’ont fait inscrire par moi, je suis bien heureux.
-Venez-en au fait, Jack, vous n’êtes certainement pas venu ici pour me parler des nombres, cela vous pouvez le confier aux stratèges que nous avons fait venir.
-Ah oui ! Il se trouvait parmi les arrivés récemment une certaine Phadransie la Noire. Un beau brin de femme, si vous voulez mon avis. Une pirate vétérante, qui a perdu une main et un œil. Elle a des beaux cheveux cependant, et des …
-Au fait, Jack.
-Ah oui ! Elle veut vous parler Brecianne. J’ignore pourquoi, mais elle y tient tout particulièrement. Je lui ai dit, comme j’avais fini d’enregistrer tous les arrivants, que je pouvais aller vous chercher, et elle a dit qu’elle vous attendrait dans la taverne des Pièces de Huit.
-Jack, si je devais parler à tous ceux qui le réclament…
-Elle a dit que si vous répondiez ça, je devais vous dire qu’elle avait des nouvelles d’Emerelle. Je ne savais pas ce que veut dire Emerelle, mais… Où allez-vous comme ça ? »

Emerelle. Cela faisait quatre tours que personne n’avait osé prononcer ce nom devant elle. Brecianne en voulait encore un peu à celle qui avait été comme une fille pour elle, mais elle avait fini par lui pardonner. Elle n’était pas la première femme à perdre un bébé, et la halfeline ne devait certainement pas être blâmée. Elle espérait vivement que cette Phadransie lui annoncerait qu’Emerelle était en bonne santé, et loin au nord, là où les elfes noirs ne risquaient pas de venir. Cela lui mettrait du baume au cœur.
Ven 10 Oct 2014 - 23:09
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Noire
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Noire
Les voiles du Galion Déité, Roi des Eaux, semblaient gonflées plus qu'elle n'auraient pu et n'auraient dû l'être. Les cieux étaient d'un noir d'encre, faisant écho à la Seconde du Navire pris en chasse sur les Mers, comme scindés sur un paradis d'infortune. Le tonnerre était assourdissant. Plus que tout ce que Phadransie avait déjà vu et vécu, plus que ce qu'elle aurait pu imaginer. Il grondait, très près, trop près, comme une bête vorace, un monstre gigantesque et pourtant invisible, impatient à l'idée d'engloutir le fier Vaisseau filant au vent. N'importe qui serait pétri d'effroi devant un tel spectacle. Les eaux étaient déchaînées, en écho aux cieux, elles se soulevaient et s'abaissaient en vagues sombres, titanesques. Parfois, frappaient des éclairs si lumineux qu'on se serait cru en plein jours. Et le vent, supporter bruyant, qui hurlait dans les cordages, la proue et la poupe, son entière soutien à la Garce Des Profondeur. Si la demi des Pirates pensaient leur mort certaine et s'en affolaient, la seconde moitié s'agitaient en tout sens, conservant jusqu'au bout un fortuite espoir. La chasse du Galion était lancée, et le Capitaine Drakk James Korlanos, à la barre, riait tout son saoul à la face du vent, des eaux et des cieux.
La Gemme Légende était à bord du Galion Déité, brillante comme un petit soleil, veinée de en son sein  de petites fissures, telle un organisme bel et bien vivant. Après des années de quête, passées à rechercher et piller les temples illégaux du Dieu Fou Lorin, enfin Phadransie était parvenue à mettre le crochet dessus l'Artefact.
Le Déité dû se replier afin d'éviter la lame qui venait par le fond, et tous furent soulagés lorsqu'il tint bon. Phadransie se trouvait aux côté du Capitaine, se tenant aux cordages pendants et virevoltant au dessus de sa tête. Le Galion amorçait une nouvelle descente vers les abysses, il fut submergé par une vague noire, encore plus élevées que les précédentes. L'un des boucanniers accourut du mieux qu'il put vers la proue du Navire. Il était trempé, ses cheveux volant et claquant derrière lui. Il dû se tenir cramponné au bastinguage afin de ne pas sombrer dans l'Enfer d'Ariel.


« Capitaine, il y a un traître parmis nous ! L'un d'entre nous n'a pas dû honorer Ariel avant de prendre la mer. Si nous ne le démasquons pas, nous allons couler, c'est sûr! »


Phadransie La Noire s'était précipitée sur lui, le regard faisant écho aux Ténèbres les environnant. Elle avait saisit le malheureux à la gorge et l'avait plaqué contre le bastingage.


« Certains plus vite que d'autres oui, j'en mettrai ma seconde main à couper! »


Les yeux du boucaniers s'étaient écarquillés de peur.


« Es-tu, oui ou non un Pirate ? Es-tu, oui ou non un Fils du Galion Déité ? Es-tu, oui ou non, au service du Capitaine Korlanos ??! »


Avant qu'il ne puisse puiser dans tout ce qu'il lui restait de courage et d'entendement pour répondre à l'oeil Noir qui le fixait, le Pirate fut précipité par dessus bord, vers une mort certaine au vu des vagues et des tourbillons grimaçants. Le Capitaine Korlanos repartit d'un franc éclat de rire, ses mains calleuses agrippées à la barre. Furieuse et anxieuse, la Seconde s'était précipité au milieu de l'Equipage terrifiés. Elle avait saisit son pistolet et avait tiré promptement dans la tête de celui qui gémissait, blotti contre le mât de Misaine. Elle en éventra un autre du revers du Crochet et lécha le sang qui maculait l'acier. A présent cela  suffisait. D'une voix puissante que le tonnerre recouvrait, Phadransie La Noire hurla à l'attention de l'Equipage :


-Vous me faites vomir bande de vermines pullulantes et grouillantes ! On croirait voir des cafards se tortiller au fond de leurs trous ! Putes des mers, avez vous oui ou non conscience, par les couilles des Démons, que vous vous dressez sur le pont du Déité ?! A quoi bon vous agiter ainsi, vous faites honte à votre Capitaine! »


Une voix ne tarda pas à lui répondre.


« Mais la Déesse nous a pris en chasse, Seconde Phadransie. Et tous à bord affirment ne jamais l'avoir offusquée ! »
« Alors le problème est tout réglé, Matelots. Si Ariel a pris le Galion Déité en chasse et que tous affirme ne pas l'avoir offusquée, alors l'un d'entre tous est forcément un sale menteur, de basse envergure, et qui mérite de finir les tripes à l'air se balançant la corde au cou entre les cordages du Déité ! Trouvez le ! Dénichez le ! Humiliez le !! Et ammenez le moi sur l'heure...»


Tandis qu'un énième éclair frappait le mât du Navire, les Pirates dégainèrent tous leurs armes, se jetant les uns sur les autres, hurlant et s’entre tuant, mettant au goût du jour la plus légitime des batailles au cœur de leur dernière nuit passée en ce monde. Un capharnaüm extraordinaire s'ensuivit, les hommes tombant comme des mouches sur le pont du navire, s'étouffant dans leur propre sang, les organes rependus pour certains, à quelques dizaines de centimètres derrière eux. Phadransie ne s'attarda pas, elle bondit dans les cordages, faisant abstraction de son crochet qui l'empêchait (trop) souvent de batifoler dans les nœuds du Navire. En se balançant et en bondissant, les cheveux au vent et le Tricorne au bout du crochet, elle réussit à atteindre le nid de pie. A des kilomètres autour d'eux, les eaux étaient noires et déchaînées. Mais le plus inquiétant n'était pas là. Au loin, à moins d'une heure, une gigantesque tornade frappait l'océan avec une violence inouïe, créant un gigantesque tourbillon, telles que Phadransie La Noire n'aurait pu l'imaginer, telle qu'elle n'aurait réussi à le décrire si elle en avait l'opportunité. Et le Galion Déité, sous l'autorité des vagues et du vent, se précipitait droit dedans. Nous sommes damnés.


Phadransie se laissa retomber, une bourrasque faillit la faire passer par dessus bord mais elle se servit de son crochet pour se rattraper au mât qu'elle scinda volontairement. Au prix de nombreuses acrobaties et de vagues, la Pirate rejoignit en courant le Capitaine. Ce dernier ne riait plus, mais toujours, un sourire moqueur s'imprimait sur son visage creusé. Phadransie cria en voyant son tricorne s'envoler et tomber dans les eaux déchaînées.


« Capitaine ! Nous ne pouvons aller plus loin et serrer le vent. Les abysses nous acceuillent, Capitaine ! »
« Je le sais, Noire. Il semblerait que ça soit le dernier voyage de ce bon vieux Déité. »
« Quels sont vos ordres ? »
« Mes ordres... »


Le Capitaine semblait soudain sérieux, les yeux plissés, tentant de retrouver la ligne d'horizon qui disparaissait et apparaisait régulièrement. Ses longs cheveux fouettaient l'air avec autant de violence que le vent pouvait leur en fournir.


« Amenez sur le pont les réserves ! Videz la cale du Déité, jusqu'au dernier tonneau ! Qu'il ne reste plus à bord une seule goutte de rhum ! Mes amis, annonça-t-il en s'adressant à tout son équipage qui cessèrent aussitôt le massacre, n'est-ce pas une belle journée pour honorer la Grande Garce ? J'autorise un buffet en son nom, ha ha ha !


Il repartit d'une franche hilarité, alors que tous se bousculaient sur le pont, courant vers la cale, y ramenant un à un tous les tonneaux ou bouteilles de rhum, de whiskey et d'eau de vie. Les pirates les fracassèrent à coup de haches et de sabres, se disputant pour pouvoir y goûter en premier. Le Capitaine tendit une bouteille de rhum à sa Seconde qui la lui déboucha avant qu'il ne la porte à ses lèvres et qu'il n'injure (ou honore, Phadransie avait toujours eu du mal à saisir la limite) la Déesse. Alors qu'une nouvelle vague recouvrit le Déité et emporta avec elle une demi dizaine de marins en vie, et une bonne dizaine de morts, le Capitaine commença à chanter. D'une voix forte que rien n'effraie, Phadransie se joignit à lui puis tout l'Equipage. Car devant eux, à présent, se profilait leur destinée sous la forme d'un tourbillon abyssale gigantesque. La mer était ouverte sur les Abysses, et c'étaient les Abysses qui attendaient avidement d'engloutir le Déité.


Yo ho ho
Souquez, massacrez, déferlez
Putes des Mers
Et faites le comme si vous aviez
L'Enfer d'Ariel derrière
Sur le coffre du mort,
Au dessus foi et loi,
Pour l'Argent et l'or,
Rien ne nous arrêtera
Ravagons, détruisons, buvons,
Comme dix, cent, ou mille
Scélérats
Le Capitaine vous le dira,
La Faucheuse ne nous connaît pas
En Enfer ou ici Haut,
Nous sommes les Maîtres des eaux
Sur le coffre de l'homme exécuté,
Une bouteille de rhum il a laissé
Yo ho ho


« Capitaine, ce n'est pas Ariel, n'est-ce pas.. ? »
« Non, Noire. Ca, c'est Lorin. »
« Comment est-ce possible.. ? »


La première secousse cruciale répondit à Phadransie. Le Galion Déité commençait à céder. Cette fois encore, la panique avait repris le dessus. Les Pirates couraient en tous sens, s'humiliaient ou priaient. Ils jetaient tout ce qu'ils pouvaient à la mer, certains préférant bondir par dessus le bastingage afin d'éviter la Rencontre directe avec la Déesse en colère, via l'Abyssale Tourbillon et la Tornade, entrecoupée d'éclairs, qui l'alimentait en garantissant une fin plus horrible encore.


« Capitaine, nous devons quitter le Navire ! C'est notre seule chance de sauver Légende ! »
« Non, Noire. Le Capitaine ne quittera le Déité que lorsque l'Endroit deviendra l'Envers et l'Horizon ne sera plus visible ! »
« Nous ne pouvons nous permettre de couler avec ce que nous avons à bord ! »


Cette fois ci ce fut un éclair transcendant qui percuta le Grand Mât et enflamma les voiles du Navire, entraînant au paroxysme la terreur des membres d'Equipage encore à bord. Des cordes tombèrent sur le pont, le feu se propageant sur le Mât centrale et les planches du pont. Le rhum rependu n'arrangea le Galion. En proie elle aussi à la terreur la plus furieuse, Phadransie, accrochée tant bien que mal au Mât et aux cordages, hausse la voix en espérant recouvrir le bruit des cieux déchaînés.


« Il est hors de question que je laisse couler Légende avec le Navire sans rien tenter ! Confiez la moi ! »
« Tu aimerais bien, hein ? L'ambition de dévore, Noire ?»


Une vague de fond percuta de nouveau le Navire, brisant les sabords, le faisant tanguer dangereusement. Le Capitaine Korlanos et Phadransie furent précipités à bâbord, arrêtés de justesse par le bastingage et leur propre adresse. Sans crier gare, Phadransie leva son sabre, et une un son crissant s'éleva lorsque son adversaire laissa jaillir Lame Noire afin de parer le coup.


« Donnez moi la Gemme Légende. »
« Tu es prêtes à abandonner à Lame Noire la seule et dernière main qu'il te reste, ma Seconde ? »
« Non. Pas encore. »


Phadransie La Noire pivota sur elle même, et, se servant du déséquilibre du vaisseau comme d'une force, quinta et attaqua.


« Pas cette fois ! »


Le Capitaine Korlanos n'eut aucun mal à parer le coup, et le suivant latéral qui s'ensuivit. Les deux adversaires, aussi rapides l'un que l'autre, commencèrent à s'affronter dans un duel aussi incroyable qu'indécis. Phadransie bondit sur le bastingage, arquant son équilibre sur celui du Navire en perdition, tout en enchaînant coups sur coups. Ce que l'un possédait en force brute et en défense, l'autre le complétait en vitesse et en ruse. Les deux sabres s'entrechoquèrent plusieurs fois, aucune fois Phadransie ne fit mouche.
Craquements après craquements se firent entendre, les haubans cédaient les uns après les autres. Déjà, le mât principal s'était écroulé sur le pont du navire et l'eau avide s'y était infiltrée en psalmodiant et rageant. La barre, sans personne pour la maintenir, tournait aussi vite que le vent le lui permettait, envoyant valdinguer bientôt le Galion Déité dans les Enfers. Phadransie para une offensive de face et se jeta sur le sol en roulant, elle parvint jusqu'à la barre qu'elle saisit fermement, empêchant sa rotation infernale. Le Capitaine Korlanos se jeta à son tour, poussant la Pirate, et saisissant la barre à pleines mains.


« Pousse toi de là ! »


L'averse avait redoublé de violence, à l'instar de l'ampleur des vagues et des éclairs qui s'acharnaient sur les voiles, comme si Lorin jugeait venu le temps d'en finir avec cette chasse dramatique. Le tonnerre était assourdissant, se répercutant dans le crâne de ceux qui l'entendaient. Et des flammes de plus en plus grandes et gourmandes dévoraient le pont, les tonneaux, les quelques Pirates qu'elles rencontraient et tout ce qu'elles voyaient. Le Navire tremblait et ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'il ne se fasse engloutir par le Tourbillon, et cède définitivement. Le Capitaine Drakk James Korlanos déployait toute la force qu'il possédait afin de faire filer droit le Déité sur les vagues déchaînées, et de maintenir la barre. Phadransie s'était accrochée du mieux qu'elle pouvait aux cordages, dans l'optique de ne pas passer par dessus bord ballottée comme une feuille au vent. Elle n'avait jamais vu le Capitaine Pirate si sérieux et concentré. Sans la regarder, toujours fixant l'horizon infernal, ce dernier dit d'une voix distincte que les cataclysmes couvraient.


« Noire, quitte le Déité. »
« Non ! Pas tant que le Capitaine restera à son bord ! »
« Noire, tu es Seconde du Galion et moi Capitaine, en tant que tel j'apprécie que tu ne frises par l'insurbordination lorsque je donne un ordre...et que tu t'y soumettes sans outre parlemantages !! »


Percutée en pleine poitrine par le bôme que le Capitaine venait de précipiter à bâbord d'un seul geste, la Pirate sentit sa colonne vertébrale heurter violemment le bastingage, et passa par dessus bord. La froideur mordante de l'eau la surprit et la tira hors de son état d'apathie provoquée par le choc. Elle réussit néanmoins à refermer ses doigts endoloris sur l'ancre qui passa à quelques centimètres d'elle, et fut tractée à une vitesse incroyable. En quelques battements de jambes, elle réussit à crever la surface des flots. Ses poumons la brûlaient et le bruit extérieur ainsi que le paysage cauchemardesque présageaient une fin trop proche. Elle lâcha la corde qui pendait au côté de la coque du Déité et s'accrocha à un reste de chaloupe qui survivait tant bien que mal au ballottement des eux déchaînées. Couvrant tonnerre, éclairs, averse, vent et vagues, la voix rude du Capitaine Korlanos tout chantant à bord du Déité s'élevait telle un requiem infernal. Les derniers Pirates encore sur le pont passèrent par dessus bord alors que le bâtiment cédait voiles et planches. Le Navire en feu s'engouffra au cœur du Maelström, étincelle au sein d'une nuit chaotique, sous les couplets immortels de la plus vieille tradition de la Piraterie.
Phadransie La Noire assista à la fin du Galion Déité, de son Capitaine et de la Gemme Légende.

*

« Un autre verre, s'il vous plait. »

La Pirate attendait depuis maintenant une bonne demi heure à la Taverne des Pièces de Huit, à Port-Argenterie. Quitter les Sultanats n'avait pas été chose aisée, et elle avait dû pour cela gonfler non négligemment la rançon offerte par le Gouvernement pour sa capture, officiellement morte ou vive, mais elle savait que tous rêvaient de la voir monter un jour sur l’échafaud. Qu'importe, jamais elle ne donnerait ce plaisir à qui que ce soit.
Elle avait ensuite servie plusieurs semaines, (deux mois complets en tout) à bord d'une Caravelle Pirate, habilitée de pillages de Navire Marchands voisins. Pillage, carnage, mise à sac, viols.. Tout ce qu'on pouvait imaginer de pire pour les non-pirates en vérité. Ces deux mois avaient été particulièrement appréciés de Phadransie. Enfin, il y avait de cela quelques heures (une dizaine d'heures), l'Ancienne Seconde du Galion Déité avait remis pied à terre. Toujours aussi nerveuse à l'idée de pouvoir être prise pour cible par Lorin à n'importe quel moment, arpenter les rues salaces et merdeuses de Port-Argenterie l'avait revigorée. Les retrouvailles d'un lieu familier et apprécié arrivaient presque à la détendre. Phadransie avait pris quelques heures pour se familiariser de nouveau avec ces rues boueuses, les marins ivres morts se faisant dépouiller par les enfants, les hommes un peu moins ivres réglant leurs comptes en duel à la sortie d'une artère principale, les filles de joies toujours aussi aguicheuses, les morts affalés sur les places centrales, les Capitaines ayant mis pied à terre qui lui faisaient de l'oeil, les ventes temporaires et secrètes d'esclaves... Phadransie prenait, en dépit de tout, du plaisir à être de retrour à Port-Argenteire. Ce plaisir s'était décuplé de façon presque inquiétante lorsqu'elle avait eu les informations qu'elle recherchait de la part d'un vieux Pirate habitué de la cité. A savoir, Brecianne Leocadas mouillait au Port. Brecianne Leocadas, l'Elue Divine d'Ariel, était ici. Et Phadransie allait tout mettre en œuvre pour la rencontrer. Elle avait payé son Informateur sans mot dire, dissimulant sa joie, et s'était levée de table. Puis elle avait enfin retrouvée le Vieux comme elle l'avait toujours appelé. Jack Seth. Et Phadransie n'avait plus hésité. Elle savait ce qu'il fallait faire, avait réfléchi à ce qu'elle devait dire pour attirer Brecianne Lecadas. Si tout se passait selon ses envies, ça ne serait pas elle qui courrait à Brecianne, mais Brecianne elle même si courrait à elle.
Sauf que Phadransie devrait revoir ses statistiques, car cela faisait maintenant une bonne demi heure qu'elle réfléchissait, et une heure qu'elle était assise seule dans cette Taverne, et pensait en fixant son verre de rhum tout en essayant tant bien que mal de rester le plus sobre possible.

« Rien de surprenant en somme, Brecianne Leocadas est une Elue Divine, par le premier poisson qu'on attrape dans son filet.  Je vais devoir mettre sur pied une autre stratégie. Et ne jamais plus prononcer le nom d'Emerelle.»

Elle releva la tête à ce moment précis, juste à temps pour voir une femme tirer une chaise et s'asseoir face à elle, à la fois sensiblement discrète et naturellement autoriraire. Brecianne Leocadas. Nul n'aurait pu en douter. Et les récits qui légendaient son éternelle beauté n'exagéraient apparement pas. Le Capitaine Brecianne aurait pu avoir n'importe qui dans cette Taverne, Phadransie le savait. Reste concentrée, ne bois pas plus. C'est ton unique chance, ne la gaspille pas. Brecianne Leocadas est mienne ce soir. Et bientôt le Déité et Légende...
Sam 11 Oct 2014 - 16:52
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Dargor
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« Phadransie la Noire ? demanda Brecianne en s’asseyant.
-C’est moi, répondit l’intéressée. »

Brecianne ne pouvait pas s’y tromper, elle correspondait totalement à la description brève que lui avait fait Jack. Ainsi donc, cette femme voulait marchander des nouvelles d’Emerelle contre … Contre quoi d’autre exactement ? Brecianne commença à se poser la question aussitôt qu’elle s’assit. Il était un peu tard, elle en était consciente, mais bon. Elle avait un peu perdu l’esprit. La pression de ces derniers jours, et il suffisait d’une bonne nouvelle, l’annonce d’éventuelles nouvelles d’Emerelle, pour qu’elle en devienne folle. Elle qui avait vécu plusieurs vies humaines.
Mais en même temps, en cette période de crise… Elle se força à penser à autre chose, à se concentrer sur la discussion à laquelle elle allait participer. D’un mot, elle demanda une bouteille de rhum au tavernier, qui la lui amena en personne, et sans passer par les servantes, aussitôt qu’il entendit l’appel. Elle déboucha tranquillement la bouteille, et but directement au goulot plusieurs gorgées, observant son interlocutrice. Le silence pesait entre les deux, et Brecianne sentit qu’elle allait rester assise sur cette chaise en bois un long moment.
Puis elle se décida à rompre le silence la première.

« Vous avez des nouvelles d’Emerelle Firnstay m’a-t-on dit. Quoi que vous ayez à me demander, je veux entendre ces nouvelles d’abord. Et soyons claires : je veux la vérité, et rien d’autre que la vérité. Quelle que soit cette dernière. Emerelle est ce qu’elle est, et si vous l’avez rencontrée, je veux savoir où, quand, et que vous a-t-elle dit. »
Sam 11 Oct 2014 - 22:19
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Elle ne tenta même pas de sourire en réponse à Brecianne Leocadas. De toute façon, Phadransie La Noire ne souriait jamais. Elle observa la Pirate boire à même la bouteille que le Tavernier lui avait apporté personnellement. Aucun doute, tous ici la connaissent. Phadransie se dit qu'elle aurait pu prendre les devants en commandant d'elle même ladite bouteille. Puis l'Elue Divine d'Ariel rompit le silence, l'air sure d'elle, autoritaire même si elle n'avait pas adopté le timbre de voix le plus élevée qu'elle le pouvait. 

« Vous avez des nouvelles d’Emerelle Firnstay m’a-t-on dit. Quoi que vous ayez à me demander, je veux entendre ces nouvelles d’abord. Et soyons claires : je veux la vérité, et rien d’autre que la vérité. Quelle que soit cette dernière. Emerelle est ce qu’elle est, et si vous l’avez rencontrée, je veux savoir où, quand, et que vous a-t-elle dit. »


Bon. Phadransie allait devoir se mouiller. Les manières de son interlocutrices ne l'intimidaient guère, tous les Pirates agissaient ainsi, entretenant presque amoureusement leur réputation de canaille sans foi ni loi. Il ne fallait tout de même pas qu'elle oublie, et ce à aucun instant, qu'elle s'adressait à Brecianne Leocadas, Elue Divine en apparence humaine, mais en réalité âgée d'au moins...Combien d'années en fait ? Plus d'un siècle, c'était sûr. 


«Soit. Emerelle Firnstay se porte bien, je l'ai vu il y a de cela quelques mois, environ 8 semaines pour être précise, dans un Boudoir à narguilé des Sultanats.»

Phadransie laissa environ une minute de silence s'installer entre elle et Brecianne. Histoire de la laisser assimiler ses propos et de leur offrir davantage de poids et de portée.

«Quant à ce qu'elle m'a dit, rien qui ne puisse directement vous interesser, en vérité, et comme je vous le dis, Emerelle a une certaine dette envers moi, trois fois rien mais néanmoins suffisante pour qu'elle eut acceptée de me fournir les renseignements dont j'avais besoin sans outre paiement. Pour le reste, considérant ce service qu'elle me devait comme acquis, nous nous sommes quittées en étrangères je dirai, voire en futures ennemies.»

Est-ce que Brecianne goberait cela ? Oui, surement. Malgré son grand âge, elle n'avait aucune raison de douter des paroles de Phadransie, et cette dernière avait passé du temps à les construire de façon pertinentes. De plus, ainsi formulées, elles laisseraient croire à Brecianne Leocadas que Phadransie avait d'une manière ou d'une autre, sauvée la vie d'Emerelle. Et en prétextant leur départ en futures ennemies, il n'y avait aucun risques pour que Brecianne Leocadas les pensent présentement amis, et que Emerelle Firnstay contredise ses propos si jamais la Capitaine venait à la recroiser. 
Phadransie attendit la réaction de la Pirate, scrutant la bouteille de rhum déjà vide. Elle hésita à en commander une pour elle mais se dit qu'il valait mieux rester à peu près sobre.

«J'ignore ce que tu veux savoir de plus, ajouta-t-elle néanmoins en osant le tutoiement (ce qui était osé en présence de l'Elue Divine en personne), mais je suis là et je n'ai aucunes affaires qui m'attendent ailleurs. Je suis à ta disposition. »
Dim 12 Oct 2014 - 11:21
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Dargor
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Brecianne ne fut pas dérangée outre mesure par le tutoiement. A bord de son navire, il n’y avait que ça. Même si sur terre, elle l’utilisait moins, qu’on en use en sa présence ne la dérangeait pas outre mesure. Ainsi donc, Emerelle était dans un fumoir à  narguilé ? Brecianne ne se sentit pas à l’aise en entendant cette nouvelle. Puis elle se rassura. Emerelle s’était certainement faite servante ou quelque autre métier dans le genre. Mais elle n’était pas du genre à vendre son corps. Même dans le cadre sobre et propre d’un fumoir à narguilé des sultanats.
Qu’elle ait quitté la pirate en future ennemie ne lui posait aucun problème. Emerelle fréquentait les personnes qu’elle voulait et se faisait les ennemis qu’elle souhaitait, même si cette Phadransie était le genre de femme que Brecianne souhaitait plutôt compter au nombre de ses amies. Et peu lui importait, en vérité, la dette qu’Emerelle avait contractée à l’encontre de la pirate. Le résultat était là. Emerelle avait payée en livrant à Phadransie un moyen de la contacter. Ce dernier, Brecianne le savait, n’était pas tant de venir à Port-Argenterie que de mentionner son nom. Car n’importe quel idiot savait qu’il suffisait de se rendre à la ville des pirates pour la trouver à coup sûr. Même si cela pouvait attendre plusieurs semaines, le temps qu’elle revienne d’une course, elle finissait toujours tôt ou tard par y revenir.
Mais à présent, allait venir le temps de répondre à Phadransie. Brecianne était en effet réellement curieuse de savoir pourquoi une femme irait-elle jusqu’à avoir besoin de se renseigner pour la trouver ? Elle avait forcément quelque chose à lui dire, ou à lui demander plus probablement. Et à partir de là, plusieurs options. Ou bien c’était une énième folle venue lui annoncer la fin des temps, car étant élue divine, elle savait forcément des choses là-dessus, ou bien c’était une pirate qui voulait lui demander de faier partie de son équipage, auquel cas en temps normal, Brecianne lui aurait dit d’aller voir Lilly, sa seconde, qui se chargeait des recrutements. Ou bien c’était autre chose. Et là, sa réaction s’adapterait.

« Je suis heureuse de savoir Emerelle en bonne santé, dit-elle, mais si tu lui fais du mal par la suite, saches que tu me conteras au nombre de tes ennemies. Enfin, je suppose que tu n’es pas là juste pour me donner des nouvelles de cette petite chipie. Vas-y, demande-moi ce que tu veux. Mais je te préviens, je ne suis pas forcément disposée à accéder à ta requête, si c’en est bien une. »
Dim 12 Oct 2014 - 18:27
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Phadransie s'accouda à la table, se servant de sa main gauche pour soutenir son visage. Elle se laissa aller à la contemplation du fer de son crochet et les jeux de lumières que produisaient les bougies et autres lumières avoisinantes dessus. En réalité, elle n'avait rarement était aussi concentrée et attentive aux paroles de quelqu'un qu’aujourd’hui. La priorité restait quand même que Brecianne Leocadas et Emerelle Firnstay ne se rencontrent pas de sitôt. La vérité éclaterait, signant son arrêt de mort. Elle se demanda si la femme qui accompagnait Emerelle aux Sultanats, elle ignorait son nom, serait du genre à la pister dans l'optique de vengeance et faire échouer tous ses plans minutieusement élaborés.

Elle conclut que non. Rechercher une pirate c'était accepter de sacrifier de nombreux mois, voire parfois des années,  en faveur de cette poursuite. Elle imaginait aisément que cette femme avait d'autres affaires à traiter ailleurs qu'à Port-Argenterie. Phadransie La Noire reprit : 

«Capitaine Leocadas, en vérité je ne suis pas venue demander une requête, quelle qu'elle soit. Cela fait de nombreuses semaines que je suis à ta recherche, de nombreux mois. Je ne désire de toi qu'une seule faveur, et j'espère que tu me l'accorderas. »


La Pirate planta son crochet sur le bois de la table, créant une entaille profonde.


«Brecianne Leocadas, je souhaiterai voguer à vos côtés sur les Grand'Eaux. Vos lois seront les miennes, et mon crochet sera vôtre. »



Phadransie La Noire était repassée au vouvoiement volontairement. Brecianne ne pourrait manquer de remarquer cela.
Dim 12 Oct 2014 - 19:19
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Dargor
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« Faire partie de mon équipage ? demanda Brecianne. »

Le tutoiement ou le vouvoiement, elle s’en fichait royalement. Mais ce qui l’intéressait plus, c’était la demande que venait de formuler cette pirate. Et pourtant, elle s’était inscrite sur la liste des défenseurs de la Cité tenue par le vieux Jack !

« Bon, d’accord, dit-elle, en buvant une grande gorgée de rhum. »

Il allait falloir tout lui expliquer du début à la fin apparemment.

« Je ne sais pas si tu l’as remarqué, Phadransie la Noire, ou quel que soit ton vrai nom, mais la cité est en branle-bas de combat ces derniers temps. Il y a d’assez fortes chances pour que les elfes noirs nous tombent dessus très bientôt, et nous préférons tous être là pour défendre la ville. Tu le savais peut-être ceci dit, mais tout de même, je dois t’avertir d’une chose. Je ne reprends pas la mer avant que le danger ne soit passé. C’est-à-dire pas avant quelques mois. Donc pour faire partie de mon équipage, on verra ça à ce moment-là. Quant à accéder à ta requête, disons que tu auras les mêmes chances que tous les autres marins. Tu iras parler à Lilly Seth, la petite fille de Jack, qui est ma seconde. Tu lui diras que tu veux t’engager à bord, c’est elle qui se charge des recrutements, et si tu arrives à la convaincre de tes capacités, peut-être qu’elle t’acceptera. Bon vu que tu as un crochet, tu vas sans doute te retrouver à un post où tu n’as besoin que d’une main, si tant est que tu sois acceptée. Autant dire que tu t’emmerderas sec. Enfin bon c’est toi qui voit. »
Lun 13 Oct 2014 - 20:31
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Phadransie se serait étouffée avec son rhum, si tant était qu'elle en buvait. A terre. Elle allait devoir passer plusieurs mois à terre. Qui plus est, prête à encaisser une attaque d'Elfes Noirs. Non pas que les Elfes Noirs l'intimidaient, loin de là. Mais le Dieu fou l'inquiétait réellement. A terre il aurait tout le loisir de la repérer, elle, seule et unique rescapée du Naufrage du Galion Déité. Elle n'aurait pas dû être en vie, il allait la punir pour avoir osé poser son crochet sur Légende et avoir foulé aux pieds ses temples clandestins et secrets. Et rester plusieurs mois à terre pour Phadransie, c'était comme agiter un drapeau rouge sous le nez du Dieu pour lui signaler son emplacement. Non, vraiment, je suis désolée, mais passer plusieurs mois à terre ça ne va pas être possible.

«Entendu, Brecianne.»


Phadransie appela une serveuse de la main et commanda une bouteille de rhum pour elles deux. Elle avait un rapide et pressant besoin de se soûler ce soir. Plusieurs mois à terre...


«A propos, à quoi bon passer par votre Seconde, cette Lilly Seth, puisque j'ai la Capitaine en face de moi. Si vous avez besoin d'évaluer mes capacités; grand bien vous fasse, je n'ai justement rien de planifié pour ce soir.»



Tout en disant ça, elle fit sauter le goulot de la bouteille qui venait de lui être apportée et la porta à ses lèvres. Puis après en avoir descendue une large goulée, la poussa vers son interlocutrice et future Capitaine. Phadransie le savait. 

Sa main glissa néanmoins sur la garde de son sabre, prête à le dégainer en une seconde si jamais l'occasion le lui imposerait. Si jamais Brecianne Leocadas oserait "tester ses capacités".
Lun 13 Oct 2014 - 21:04
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« Vous tester maintenant ? demanda Brecianne. Vous ne pensez pas que j’ai autre chose à faire ? A votre avis, la défense de la cité, qui l’organise ? »

Elle avait posté ces questions sur un ton énervé, mais le regretta aussitôt. Après tout, Phadransie avait raison. Et elle avait déjà sacrifié du temps précieux, simplement pour des nouvelles d’Emerelle. Elle avait au moins droit à un peu de repos.

« Quoique, dit-elle. A la réflexion, j’ai besoin de me détendre. Je vois que tu as la main sur ton sabre. Mais je t’en prie, nous n’allons pas nous battre comme des chiffonnières dans la taverne. Nous allons le faire intelligemment, dans un endroit où nous ne saccagerons pas tout. »

Elle l’emmena loin de la Taverne, sur les murs de la cité, dans l’un des deux basions qui s’avançaient sur la mer. A cette heure-ci de la journée, il n’y avait personne. Il faudrait qu’elle en parle aux stratèges ; si les elfes noirs attaquaient maintenant, ce serait un pur désastre. Enfin bon, elle était là, Phadransie aussi était là. Elles pourraient surveiller tout en s’entrainant. Elle dégaina son sabre, et salua son adversaire.

« Au premier sang, et pas le droit d’utiliser autre chose que ton sabre, lui dit-elle. Et si tu échoues, ne t’en fais pas. Lilly pourra toujours te trouver un job dans l’équipage. Avoir une main en moins n’empêche pas de partir aux canons, par exemple. Puis ça nous permettra de savoir où tu devras être quand les elfes noirs vont arriver. »
Mar 14 Oct 2014 - 20:40
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« Vous tester maintenant ? Vous ne pensez pas que j’ai autre chose à faire ? A votre avis, la défense de la cité, qui l’organise ? »


Si Brecianne Leocadas n'avait pas été Brecianne Leocadas, Phadransie lui aurait volontier donné la réplique. Etant donné la bouteille de rhum quasi-totale qu'elle venait de s'enfiler, la Pirate était de curieuse de savoir comment elle aurait réagi face à une attaque de front, et massive imminente. Sans compter que Brecianne Leocadas venait de se précipiter en courant pour avoir des nouvelles d'Emerelle Firnstay, négligeant considérablement ses chères défenses de Port-Argenterie. 
Néanmoins, avant qu'elle n'ait eu le temps de répliquer, Brecianne reprit : 


« Quoique. A la réflexion, j’ai besoin de me détendre. Je vois que tu as la main sur ton sabre. Mais je t’en prie, nous n’allons pas nous battre comme des chiffonnières dans la taverne. Nous allons le faire intelligemment, dans un endroit où nous ne saccagerons pas tout. »



Personnellement, Phadransie n'avait jamais rien eu contre le fait de se battre dans une Taverne. Elle en était même une grande habituée, et avait une vie derrière elle (ou du moins les 20 années de sa vie) accolée à ce genre de passe-temps. Elle devait reconnaître en revanche, que la Taverne des Pièces de Huit était plutôt calme (pour une Taverne Pirate elle entendait, un non habitué de la ville l'aurait décrite comme bouillonnante.) et qu'un duel contre l'Elue Divine de la Déesse de la Mer ne serait certainement un échange de deux pointes de Sabre. Phadransie La Noire acquiesça et but un large goulée de rhum pour oublier définitivement cette idée sotte de rester plusieurs mois à terre, et se donner de l'ardeur pour ce qui allait suivre. Brecianne l'emmena assez loin de la Taverne, elles grimpèrent aux murs de Port-Argenterie où toute la mer se déployait en dépit de l'ambiance "agitée" au minimum, "apocalyptique" aux grands mots, qui régnait tout le temps au Port. Le vent faisait voler leurs cheveux, Phadransie remarquait que le Capitaine scrutait la mer, semblant réfléchir à quelconque bagatelle qui l'indifférait. Sûrement la défense de la cité, cet endroit n'aurait pas dû être surveillé ?


« Au premier sang.»



Phadransie salua son adversaire et se saisit fermement de son sabre. Elle avait un réel avantage sur son adversaire. Elle était (en partie du moins) sobre et ne vacillait pas au fil de ses pas. Bien qu'elle n'ait pas eu l'impression que Brecienne chancelait comme elle l'aurait dû. Elle tient super bien l'alcool, ce n'est pas naturel. Si Brecianne Leocadas après avoir descendu une bouteille de rhum, était capable de raisonner clairement et même se livrer à un duel, alors quelles autres surprises lui réserverait-elle par la suite ? A part si elle dissimulait très bien son ivresse, dans ce cas...
D'une manière ou d'une d'autre, Phadransie était fermement décidée à lui montrer sa valeur. Il ne fallait pas confondre vitesse et précipitation, et les qualités de Léocadas étaient sans doute nombreuses..et sous-estimées. 

Phadransie La Noire leva son sabre et attaqua. Il n'y avait plus de place pour la réflexion ; elle savait que les événements allaient s'enchaîner à la vitesse de l'éclair. Et au fond, elle adorait ca. C'était une bonne part du charme de la Piraterie.

Elle ne toucha pas du premier coup, mais s'y attendait. Moins d'une seconde lui suffit pour parer à son tour un coup porté vers le haut, et attaquer sur les flancs. Brecianne bondit en arrière pour l'esquiver, ses cheveux bruns au vent. Elle était solide sur ses jambes, et semblait attendre. L'attaque de son adversaire, bien sûr. Phadransie avait horreur de cette expression lasse que le visage de la duelliste dépeignait. Elle courut encore et leva de nouveau son sabre. Brecianne Leocadas para sans grande difficulté. Elle fit appel à la force pour porter un coup à l'horizontal, et de face. Encore une fois, Brecianne l'arrêta aisément. Phadransie se déplaça sur sa gauche et tenta de se dérober, faire changer brusquement le mouvement de sa lame pour toucher un point que l'adversaire ne soupçonnerait pas. Ce fut une erreur. Avant que sa lame atteigne la nuque de Brecianne, cette dernière plus rapide, fit fondre sur elle son sabre, tel un éclat invisible et aveuglant à la fois. Phadransie réussit de justesse à l'éviter, elle roula en avant, percutant les jambes de Brecianne. Elle tenta de la repousser, espérant qu'elle ferait tomber son sabre, mais ce genre de choses n'arrivait qu'une fois sur dix. En temps normal, elle aurait pu tenter sa technique des "3 coups" mais la dernière chose dont elle avait le droit de se permettre était de fâcher Brecianne avec une technique de corps à corps dans un combat au sabre. Elle savait pourtant qu'aucune règle ne l'interdisait explicitement. Mais ce qu'elle savait pas, en revanche, c'était si Brecianne était oui ou non mauvaise perdante. Alors pour s'attirer les faveurs de l'Elue, elle, Phadransie La Noire, allait devoir perdre ? C'était simplement inenvisageable. 
Non, si Brecianne Leocadas ne l'avait pas encore touché, si elle n'enchaînait pas les fentes et les estocs, ce n'était pas parce qu'elle était faible et/ou mauvaise perdante. Simplement qu'elle la testait. Et la Pirate devait commencer à mourir d'ennui. Maintenant ça suffit. 
Phadransie La Noire gonfla sa poitrine d'air et exécuta une fente. A présent, elle allait montrer sa valeur à Brecianne. A présent, elle allait se battre pour de bon. Elle leva son arme et porta une série de coups latéraux, aussi rapides qu'elle le pouvait, sur son adversaire. Aucun ne fit mouche mais elle s'en doutait. Elle tourna sur elle même et se servit de l'élan de sa rotation pour appliquer un coup direct et vertical. Le choc que provoqua l'entrechoquement des deux sabres se répercuta dans les bras des deux femmes. Phadransie exécuta une seconde rotation, afin de porter le même coup mais de façon latérale. Une ruse qui avait fonctionné très souvent.
Elle se battait pour gagner ce duel.
Mer 15 Oct 2014 - 9:21
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Dargor
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Lorsque le combat commença, Brecianne se sentit tanguer un peu. Elle tenait bien l’alcool, mais elle n’aurait pas dû accepter ce défi après avoir bu autant de rhum. Voilà qui n’allait pas jouer en sa faveur aujourd’hui. Mais bon, après tout elle se rassurait en se disant qu’elle n’avait pas la réputation d’être invincible en duel, et que dans le pire des cas, un capitaine n’avait pas à être la plus fine lame de son équipage. Elle avait d’ailleurs un marin qui la battait à chaque fois qu’elle s’essayait à un petit duel avec lui, donc ça ne la gênait pas de perdre.
Pour autant, elle n’avait pas envie de perdre la face contre cette pirate. Même s’il n’y avait personne pour assister à la scène, Brecianne conservait sa fierté personnelle. Aussi se concentra-t-elle du mieux qu’elle pouvait sur le combat, parant sans difficulté les attaques qui lui étaient faites. Puis Phadransie commença à accélérer le rythme, et Brecianne sourit. Elle commençait à croire qu’elle avait affaire à une prétentieuse qui n’avait pas le quart du talent qu’elle affirmait avoir, mais maintenant qu’elle se lançait vraiment dans le combat, c’était beaucoup plus intéressant.
Puis elle fit un mouvement qui aurait paru pour le moins surprenant à tout bretteur, mais Brecianne sourit en la voyant l’exécuter. La botte à la un deux trois ! Elle avait eu l’occasion de se faire enseigner cette passe, difficile à exécuter, mais plus encore, elle avait eu l’occasion de se faire enseigner comment la parer. Elle nota une petite différence dans la façon qu’avais Phadransie d’exécuter la manœuvre par rapport à la façon dont on lui avait enseigné la chose, mais un peu d’innovation ne faisait pas de mal, et elle ne doutait pas que la parade fonctionnerait malgré tout, aussi la tenta-t-elle.
Et lorsque vint le coup latéral, Brecianne s’était baissée puis placée du côté où le sabre ne l’atteindrait pas. Du moins, pas avant qu’elle n’ait touché la gorge de son adversaire. En vrai combat, elle aurait eu le temps de la lui trancher avant que le sabre ne l’atteigne, et elle aurait donc gagné. Mais il s’agissait là d’un entrainement, aussi se contenta-t-elle de de piquer, de la pointe de son sabre, ladite gorge, faisant perler une simple goutte de sang. Rien de plus grave que cela, mais cela lui suffit. Elle s’écarta prestement, pour éviter que la lame de la pirate, emportée par son élan, ne lui fasse une blessure plus sérieuse avant de réaliser qu’elle avait gagné.
Elle nota cependant au passage toute l’imprudence qu’elle avait commis, et la façon dont ce duel avait failli tourner. Si elle n’avait pas été assez rapide, elle serait en ce moment même avec un sabre dans le flanc, en train de se tordre de douleur au sol, tandis que Phadransie essayerait vainement de stopper l’hémorragie qui se serait lancée. Un duel au premier sang pouvait aller très loin.

« Premier rappel, dit-elle alors que Phadransie vérifiait que sa gorge était bien en train de saigner, les duels sont interdits à bord de mon navire, même amicaux. Deuxième rappel, même si je suis plutôt positivement impressionnée par ce que tu es capable de fournir, il me serait injuste de te faire un traitement de faveur. Tu iras devant Lilly comme tous les autres, et tu la convaincras de te prendre à mon bord. C’est une bonne femme, elle je ne doute pas qu’elle t’acceptera. Elle sait reconnaitre ce que valent les gens. Si ça te chante, tu peux aller la voir dès maintenant, tu devrais la trouver sur la jetée, ou dans une taverne du port. Demande Lilly Seth, la petit fille du vieux, on devrait facilement te l’indiquer. Et en attendant, bienvenue à Port-Argenterie. J’espère que tu seras toujours là quand les elfes noirs débarqueront, nous aurons besoin de fines lames comme toi. »

Elle se tut là-dessus, guettant une réaction de la pirate.
Jeu 16 Oct 2014 - 21:38
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Phadransie avait écouté avec attention les propos de la gagnante. Ainsi donc elle avait perdu ? Brecianne Leocadas avait fait couler son sang. Mais il y avait bien plus inquiétant que ça pour la Pirate.

Brecianne Léocadas avait réussit à arrêter sa technique qu'elle imaginait pourtant imparable. Les 3 coups, censés immobiliser plusieurs secondes une cible, la rendant entièrement vulnérable, ou alors pouvant la tuer sur le coup, n'avaient jamais atteints leur but. Et Brecianne avait remporté cette manche. Ce n'était pas tant le fait d'avoir perdu le duel contre Brecianne qui tourmentait Phadransie La Noire. En vérité, elle avait toujours cru, le plus sincèrement du monde, que personne ne pouvait arrêter un 3 coup bien lancé. Elle même, n'utilisait cette attaque que très rarement. D'ailleurs, c'était même la première fois qu'elle l'utilisait vraiment, dans le but d'immobiliser et vaincre, et non dans l'optique de perfectionner sa technique. 

« J'irai voir ta Seconde, Lilly Seth, sans tarder. D'ailleurs je pense même que je vais me mettre à sa recherche ce soir même. »


Phadransie vit la Pirate hocher la tête et rengainer son sabre. Brecianne Leocadas effectua un volte face, d'un pas très sûr comme si jamais une goutte d'alcool n'avait pénétré son sang. Il est encore tôt, certes, mais si j'osais...

«Attends, Capitaine. Les 3 Coups.. Où as-tu appris à les parer ?»

Evidemment, elle ne s'attendait pas du tout à ce que l'Elue D'Ariel lui réponde. D'ailleurs elle ne lui indiqua rien de précis. En fait, Phadransie écouta à peine sa réponse. Il était peut être encore tôt, mais si elle avait passé tant de temps à rechercher Brecianne Leocadas ça n'était pas pour rien. La Noire repassa son sabre dans son fourreau, à son flanc, et arrangea distraitement le ruban noir sur son oeil.


«Un grand Pirate m'a appris cette technique. Et m'avait assuré qu'elle était imparable, voilà pourquoi je suis surprise. D'ailleurs, son nom doit sûrement te dire quelque chose. Il s'appelait...il me semble...Korlanos. Un certain Capitaine James Korlanos. Je crois qu'il a fait, ou faisait parti du Conseil des Capitaines. Vraiment, ce nom ne te dit rien..? »


Phadransie regretta de ne pas être en face de sa Capitaine, elle aurait pu ainsi voir l'expression qui avait pris d'assaut, l'espace d'une petite seconde incontrôlée, son visage. 
En vérité, ses dires n'en étaient pas emprunts du tout. Jamais le Capitaine Korlanos ne lui avait dit cela, et encore moins connaissait-il la technique secrète des 3 coups. Phadransie La Noire l'avait appris d'un autre homme, quelques années avant d'entrer à son service. Mais cela, Brecianne ne pouvait le savoir où le deviner.
Quant au Conseil des Capitaines de Port-Argenterie, bien que Phadransie l'ait soupçonné d'en avoir fait, où d'en faire parti (en tout cas de son vivant) elle n'avait aucune preuve venant appuyer cette pensée. Et Drakk James Korlanos avait toujours été très discret sur ce point là, trop aux pensées de sa Seconde. 
Néanmoins, elle allait se servir de lui et sa sulfureuse réputation, pour parvenir à ses fins auprès de Brecianne Léocadas. Elle ajouta, soulignant furtivement le silence étiré de l'Elue Divine :


«Peut être me trompais-je du tout au tout. Après tout, c'est vrai que ça fait des années que je n'ai plus revu ce vieux brigand. »
Ven 17 Oct 2014 - 19:35
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Dargor
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Brecianne resta silencieuse. Bien sûr qu’elle avait connu le capitaine James Korlanos. Elle ne se targuait pas de connaitre le nom de tous les capitaines pirates de Port-Argenterie pour rien. De là à dire qu’il avait été un ami… Ils avaient échangé quelques passes d’armes ensembles, rien de plus. Elle se retourna vers Phadransie, souriant tranquillement, et lui annonça qu’elle l’avait connu, c’était vrai, mais elle ne l’avait pas fréquenté pour autant.

« Sur ce, dit-elle, je crois qu’il va être temps de nous dire au revoir. Cette cité va mal, et n’est pas défendable pour l’instant. J’ai du travail à faire si je veux en tirer quelque chose lorsque nos adversaires arriveront… Ca te dérange si je te demande de rester ici pour surveiller l’océan ? Je doute qu’ils attaquent en plein jour, ça n’est pas dans leurs habitudes, mais nous n’en savons rien. Et je n’ai aucune expérience en matière de sièges, je préfère donc être le plus prudente possible. Ne t’en fais pas, je t’enverrais rapidement quelques pour te remplacer. C’est l’affaire de quelques minutes. »

Sans attendre de réponse, elle s’en alla d’un pas décidé. Que Phadransie considère donc cela comme son premier ordre, si cela lui chantait. Sinon, elle comprendrait sans doute les raisons qui la motivaient à agir ainsi. Elle partit à tout d’abord à la recherche de sa seconde, Lilly Seth, qu’elle trouva assise sur l’amarre à laquelle était attachée leur navire. Cela ne la surprit pas, Lilly mettait un point d’honneur à le surveiller, et quand elle ne se promenait pas en ville pour aller chercher de quoi boire et manger, on la trouvait à côté, s’assurant que tout allait bien, qu’il n’y avait aucun intrus, ou quoi que ce soit qui aurait pu lui nuire.
Non pas que l’imposant bâtiment puisse subir de réels dommages dans le port, il les aurait de toute façon régénéré, grâce à ses propriétés magiques exceptionnelles. Brecianne le soupçonnait parfois d’être plus qu’un simple navire. Lorsqu’elle en tenait la barre, il lui arrivait de savoir instinctivement s’il fallait donner un coup à droite ou à gauche, comme si cela était l’évidence même, et toujours aussi instinctivement, elle avait de temps à autre le sentiment qu’il lui fallait donner un ordre précis plutôt qu’un autre. Et lorsqu’il lui arrivait de confier la barre à l’officier de quart ou à Lilly si besoin était, ces derniers lui décrivaient le même sentiment, comme si le navire avait sa conscience propre…
Elle ricana à cette pensée. Bien sûr qu’il ne s’agissait que d’un navire ! S’il était vrai qu’il lui avait été donné par Ariel, il ne pouvait pas avoir sa conscience propre. Il n’était pas un être vivant. Il n’était qu’un tas de bois, de toile et de ferraille. Doté de propriétés magiques qui lui étaient propres, cela par contre, c’était vrai. Mais il n’était pas un être vivant, et il n’avait certainement pas une conscience.

« Un problème capitaine ? demanda Lilly, qui l’avait aperçue.
-Repos, Lilly, répondit-elle. Nous sommes à terre, tu peux m’appeler Brecianne.
-C’est compris capitaine, répondit l’intéressée, le sourire aux lèvres. Je peux quelque chose pour toi ?
-Il y a une pirate, Phadransie la Noire, en ville. J’aimerais que tu ailles la trouver, elle souhaite vraiment s’embarquer avec nous.
-Elle fera la queue, comme tout le monde ; si on commence à faire des traitements de faveur, on a pas fini d’en baver.
-Je te reconnais bien là. Mais je veux quand même que tu ailles la trouver. Et au passage, tu iras dire aux autres capitaines que y’a personne sur les remparts. Quand j’y repasserais ce soir, je veux des guetteurs. Et tu peux y aller maintenant, je surveillerais bien cette coque de noix toute seule, ajouta-t-elle en gravissant la passerelle. »

Elle avait envie de passer quelques instants à bord de son navire. Accoudée au bastingage, elle regarda Lilly partir en ville, tranquillement. C’était une bonne seconde. Brecianne espérait juste qu’elle n’allait pas malmener Phadransie sous prétexte qu’elle avait cherché à avoir un traitement de faveur.
Sam 18 Oct 2014 - 16:07
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Phadransie La Noire était assise sur le muret bordant l'espace défini. Elle surveillait l'horizon, elle était sobre, elle venait de perdre un duel au premier sang, elle était à terre et détestait ça. Plus que tout le reste réuni d'ailleurs. Instinctivement, la Pirate porte la main au goulot de la bouteille qui trônait, ou plutôt qui aurait dû, en temps normaux, si elle n'était pas là sous ordre (d'ailleurs le terme « ordre » restait à discuter, étant donné qu'elle n'était même pas encore véritablement membre d'équipage) de Brecianne Leocadas, trôner à côté d'elle. Evidemment aucun alcool ne la grisa en descendant dans son gosier. Cela faisait à présent bien plus d'une heure qu'elle attendait, et la lune grise dans le ciel noir lui avait confié l'itinéraire de sa course nocturne.

Phadransie La Noire avait juré de ne plus jamais se priver d'alcool, à partir du jour où le Capitaine Korlanos l'avait ramené en tant qu'esclave (ha ha!) de son île confetti, au sein de laquelle la Pirate avait été contreinte de s'exiler après le naufrage du Grand Val. Durant de longs mois, aucune goutte d'alcool n'avait touché sa langue. Elle avait survécu en mangeant des fruits et de la viande. Et en buvant de l'eau douce. Elle cracha en y repensant, et l'envie de quitter son poste pour acheter (ou dérober ?) une bouteille de Rhum à un vieil ivrogne l'alimentait davantage à chaque seconde qui
passait. D'autant plus que chacune paraissait durer le double de temps de la précédente.

Afin de ne plus trop y songer, Phadransie choisit de focaliser plutôt ses pensées sur Brecianne Leocadas. Qu'en juger ? Elle n'avait jamais été très douée pour cerner la personnalité des gens aux premiers abords. C'était même là l'un des domaines qui lui faisait grandement défauts. Alors elle s'était référé au code des Pirates, et prenait pour acquis le fait que « les Pirates ont pour seule autorité qui leur est supérieure celle de leur Capitaine et sa hiérarchie, si tant est qu'ils se trouvent en mer. » En d'autres termes, tous les Pirates étaient un ramassis de canailles, vauriens, hérétiques et renégats de la pire espèce et jamais elle ne ferait confiance à l'un d'eux. Et aussi des orphelins, et des ivrognes, et des voleurs, et des putes, et des violeurs. Et Yo ho ho.
Encore une fois, les pensées de Phadransie se dilatèrent pour converger en un seul et même point. Ce besoin oppressant de boire. Pour la énième fois de la nuit, elle réussit à les chasser loin.

Brecianne Leocadas l'avait surprise en bien des façons. C'était une Pirate, certes, mais avec un certain sens de la diplomatie et de l'honneur on aurait pu croire. Le seul fait qu'elle ait insisté pour que Phadransie se présente à sa Seconde avant d'embarquer, ceci afin qu'il n'y ait « aucun traitement de faveurs. » en disait long sur la personnalité de l'Elue Divine. Ainsi que sa manière de combattre. Phadransie La Noire avait vu nombre de Pirates, se livrant en duel, dégainer leur droublon et tirer dans la tête de leur adversaire avant même que ce dernier ait terminé de saluer. Personne ne savait dire si c'était légal, mais tous s'en contentaient car plus personne n'était là pour affirmer que ça ne l'était pas. Brecianne Leocadas aurait pu attaquer Phadransie de front, sabre en main, parer (voire executer) la botte des 3 coups et la jeter à terre sans qu'elle n'en comprenne quoi que ce soit. Mais Brecinna Leocadas ne l'avait pas fait.

« de l'Honneur, donc ? Ou un brin d'amour propre. Ou quoi d'autre encore.. ? »

Toujours était-il que la Phadransie allait devoir prendre cet aspect de caractère en compte afin d'assurer le bon déroulement des évenements à venir. Elle aimait bien Brecianne Leocadas, mais n'oubliait pas qu'elle était une Pirate. En l'occurence, si l'une devait planter son sabre dans la colonne vertébrale e l'autre pour y gagner, elle savait qu'elles le feraient sans se poser de questions. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver un tas de sentiments contradictoires pour cette femme. Du respect principalement, mais aussi, peut être, un brin de jalousie et un chouia de mépris. De la considération plongé dans un mélange odieux de sentiments à la fois pathétiques et de rebellions. Bref, Brecianne Leocadas l'intriguait, sur tous les points et aspects (d'ailleurs Phadransie n'aurait reconnu pour rien au monde qu'elle l'appréciait, pour la simple et complexe raison qu'elle la méprisait également).

Et la Pirate plaignait déjà Brecianne Leocadas pour ce qui allait bientôt lui arriver.

Mais depuis sa naissance elle avait joué un jeu solo, et ne comptait en rien changer ses plans. D'ailleurs, elle était là à surveiller la mer mais avait un rendez vous important à la première heure de la nouvelle Journée à ne pas manquer. Forcément, si aucune relève ne venait, elle désobéirait à sa future Capitaine et s'en irait. Elle était conscience qu'une telle faute, même un tel état d'esprit, à bord d'un Navire, pouvait justifier une pendaison haut et court. Elle appuya son dos contre le muret et se laissa aller à la contemplation d'un oiseau gracieux qui se laissait porter par la bise. D'ailleurs la Pirate commençait à avoir froid, et son chemisier léger n'aidait pas à se réchauffer. Il faut que je boive ! Je suis en train de contempler le vol d'un putain d'oiseau.

Phadransie La Noire se releva, arrangea son Tricorne et se dressa bien droite. Elle jeta un dernier coup d'oeil à l'Océan qui semblait lui tendre les bras.

« Que les Feux de Lorin consumment Brecianne et son putain d'Equipage. »

Elle ne s'était juste pas rendue compte que derrière elle, Lilly Seth venait d'arriver. Phadransie La Noire l'obersva sans ciller. Evidemment, elle m' a entendue. Elle avait connu la Seconde de Brecianne à l'époque où elles s'amusaient à détrousser les vieux ivres morts sur le Port d'Argenterie, mais rien de plus, ni haine ni complicité avait germé entre elles. Et à présent, après toutes ces années, les deux femmes se faisaient face. Phadransie la scruta, son œil Noir la détailla de pied en cape. « Deux sabres, deux pistolets, sûrement un troisième dissimulé quelque part ».
Alors que tous se seraient eux même damnés devant son regard, encore plus noir que la nuit qui les entourait, Lilly Seth ne cilla pas. « Elle doit bien savoir qui je suis, pourtant.. ? »

Lilly Seth l'avait entendu. Et en tant que Seconde de Brecianne Léocadas, Phadransie La Noire ne pouvait même pas lever le petit doigt contre elle, au risque de voir s'effondrer tous ses espoirs. Pieds et poings liés, asservie et enchaînée à la rame, suivant le rythme des vagues. A peu de choses près, sa situation ressemblait à cela.


Et ça aussi, Phadransie La Noire détestait.
Dim 19 Oct 2014 - 10:27
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Dargor
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Le Maitre de l'Intrigue
Dargor
Lilly considéra un instant la pirate qui venait d’insulter sa capitaine. Elle n’en voulait pas à son ancienne amie, après tout à terre, chacun disait ce qu’il voulait, les règles de respect et de bonne conduite n’avaient cours qu’en mer, afin de maintenir la discipline à bord des navires. En revanche, elle eut envie de faire remarquer à Phadransie que cela ne jouerait pas en sa faveur le jour où il lui faudrait être comparée à d’autres marins pour savoir si elle allait ou non s’embarquer avec Brecianne.
Mais au lieu de cela, elle décida d’attendre que Brecianne envoie des hommes sur cette tour vide, et de tenir le poste elle-même.

« Repos, dit-elle à Phadransie. La relève est arrivée. »

Elle regarda la pirate s’éloignait. Elle se méfiait un peu d’elle. Brecianne avait ses raisons, mais pour sa part, elle n’aimait pas trop engager des marins qui à terre maudissaient son équipage. Enfin bon, comme elle l’avait déjà pensé, cela ne ferait que ne pas jouer en sa faveur quand le temps viendrait. Enfin quand bien même, elle aussi, quand Borch Klay l’avait engagée à bord du navire de Brecianne, elle n’avait pas été très correcte.
Elle se souvenait précisément de la réaction de Borch, second de Brecianne à l’époque, quant à son attitude à bord du navire. Prochaine fois qu’on touche terre, tu débarques, disait-il toujours. Finalement, à l’engagement suivant, elle l’avait tellement embêté qu’il avait fini par céder. C’était un homme gentil, contrairement à ce qu’en disait sa carrure et son crâne rasé, tatoué, qui lui donnait un air féroce. Tellement gentil que Brecianne avait dû changer de second pour prendre elle, Lilly, la sachant plus sévère avec les marins quand elle se reposait.
Borch, pour sa part, était resté dans l’équipage, en tant que gabier, qui était l’endroit où il avait commencé à bord des navires. Et il y était toujours, d’ailleurs. Sa carrure intimidait souvent les marins ennemis lors d’un abordage. Mais elle n’était pas là pour penser à ça. Et d’ailleurs, la vraie relève arrivait déjà. Deux pirates crades qui se disputaient, ne cherchant pas à guetter l’océan un seul instant. A la place, il était évident qu’ils étaient ici pour boire un coup, à voire la façon dont ils débattaient sur le bon usage de la bouteille qu’ils avaient emmené avec eux.
Elle descendit du créneau du rempart sur lequel elle était montée, passant entre eux, et emportant la bouteille en question. Lorsqu’ils protestèrent, elle leur suggéra d’aller se plaindre à Brecianne Leocadas, après tout elle était sa seconde. Aussitôt, les pirates se turent. Lilly en rit intérieurement. A terre, la hiérarchie des pirates étaient valable quand ça arrangeait les gens uniquement. Il n’y avait pas de tribunal dans Port-Argenterie, et c’était tant mieux, sinon les juges passeraient leur temps à décider en fonction des circonstances, ou plus probablement en fonction de qui de l’accusé ou du défenseur amènerait le plus de rhum dans le tribunal.
Et au final, tout se réglait toujours dans la  rue, au sabre ou pistolet, voire aux deux. Les bagarres de taverne étaient rarement l’occasion d’aller jusqu’à la mort.
Dim 19 Oct 2014 - 15:11
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Jack Lissander
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A quelques heures de Port Argenterie, près des côtes du royaume des pirates, Jack, tenant la barre de son navire était en train de penser à cette femme qu'il avait rencontré il a maintenant 6 ans, cette femme avec qui il avait fait un marché, marché qu'elle devait tenir aujourd'hui à Port-Argenterie. Bien sur, il ne restait plus qu'à espérer qu'elle soit vivante. En tout cas, une chose était sure pour Jack, qu'elle soit vivante ou pas, ce serait un grand jour, il le sentait au plus profond de lui, ou peut être l'espérait-il tellement fort qu'il y croyait dur comme fer. Et comme cette espoir était tellement grand pour lui, il dit sans hésiter et en criant:
- Que quelqu'un m'apporte du rhum et que ça saute. 
Il n'eut pas à attendre bien longtemps qu'on lui apporte. Après avoir ouvert la bouteille, il dit:
- Que cette bouteille m'apporte autant de bonheur et de chances que toi ma chère.
Puis il l'a bu d'un coup. 

Plus tard, pendant la nuit, après avoir été interpellé par les gardes, il était enfin entré dans Port Argenterie, ville où une chose importante pour lui c'était passé, celle d'avoir trouvé son navire et son équipage qui lui as permis et lui permettait encore de voyager, comme ce capitaine avait été bête de l'avoir confiance ce jour là mais qui aurait pu deviné qu'il était nécromancien. En plus après le carnage qu'il avait engendré pendant que la majorité des pirates dormaient juste pour avoir un équipage. En pensant à celui-ci, Jack commença à rire. 
Il remarqua que la ville avait beaucoup changé, qu'elle avait un aspect plus militaire, chose étrange pour une ville pirate, une guerre se préparait t'elle ici? si c'était vrai, ce serait une guerre contre qui? si il avait une guerre, il devait se dépêcher car rester coincer ici signerait sa mort. C'est sur ces dernières pensées qu'il se dépêcha d'aller à la taverne des Pièces de Huit.
Mer 22 Oct 2014 - 22:20
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Noire
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Noire
Phadransie La Noire se retrouvait de nouveau, pour la deuxième fois en une même nuit, dans la Taverne des Pièces de Huit. Mais cette fois ci, elle avait pris grand' soin de dissimuler son identité. Si jamais quelqu'un la voyait en présence de celui qu'elle attendait, cela pourrait faire sombrer tous ces plans. Elle se rassura en constatant que presque tous les Pirates étaient ivres morts à cette heure avancée de la nuit. Dans un peu moins de trois heures maintenant, le jour commencerait à se lever. Phadransie était sobre, et elle devait le rester au moins pour les quelques minutes à venir. Un dernier effort.

Puis elle le vit. Emmitouflé dans un manteau encore plus Noir que le sien, la Taverne semblait presque avoir retenue son souffle lorsqu'il était entré. Il avança vers elle, Phadransie savait qu'il lui avait fallu moins d'une seconde pour la repérer, malgré son corps et son visage dissimulé. Il tira une chaise et s'assit face à elle sans rien dire. Il était grand, et faisait bien une tête et demi de plus qu'elle. Phadransie n'en avait cure, elle était là pour affaires, non pour se livrer en duel.

-Capitaine Lissander.

Elle savait qu'il détestait au plus haut point qu'elle prononce son nom, encore plus lorsqu'il était à terre. Car vulnérable. Phadransie le savait très bien, malgré tous les efforts remarquables et mensonges qu'il inventait pour contredire cette information. Elle se délecta intérieurement (ce qui se traduisit par un sourire mauvais sur son visage) de la colère qui passa sur celui de Lissander. Elle pu aisément l'imagienr serrer les dents, mais ne releva pas. Déjà à l'époque, il y avait plus de 6 ans, elle ne lui avait peut être témoigné tout le respect qu'elle lui devait. Mais d'un autre côté, Lissander n'avait jamis été son Capitaine, et il ne s'était d'ailleurs pas gêné pour lui rendre la monnaie de sa pièce à l'époque. Phadransie commanda une bouteille en prenant garde à ne rien révélé de son identité. Elle la déboucha et but à même le goulot.

-Bon, Lissander. Assez ri. Je suis disposée à vous donner ce que vous voulez, c'est à dire, en d'autres termes, vous livrer Brecianne Leocadas. Mais avant, comprenez qu'il me faut plus d'explication quant à vos motivations. Car voyez vous, trahir Leocadas, c'est comme insulter la déesse sous son nez. Si vous le faites, c'est soit que vous êtes fou à lier. Soit que vous avez déjà repérer une issue dérobée afin d'éviter son courroux. Et...je suppose que vous ne l'êtes pas, fou.


Elle lécha le goulot et s'essuya les lèvres d'un revers de la main gauche avant d'avancer la bouteille de rhum vers lui et écouter sa réponse.
Mer 22 Oct 2014 - 22:24
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Jack Lissander
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Jack Lissander
Jack regarda Phadransie d'un regard noir lorsqu'elle prononça son nom mais elle ne le remarqua pas à cause de son visage dissimulé. Puis après avoir écouté sa question, il prit la bouteille et but une bonne gorgée d'un coup:
- Vous ne me connaissez pas assez ma chère pour savoir si je suis fou. Mais peut être connaissez vous quelque chose sur moi qui vous fait penser que je ne le suis pas? Si c'est vrai, je suis tout heureux de l'entendre, surtout de vous madame La Noire. 
En disant son nom, il lui renvoyait la balle qu'elle lui avait lancé lorsqu’elle avait dit son nom. 
Ensuite, avant qu'elle réponde à sa question, il déposa la bouteille et la remit au milieu de la table puis regarda autour de lui pour vérifier si il avait des gens qui pouvaient les écouter, heureusement, à part des pirates ivres morts mais dans le fond, bien dissimulée, il y avait une personne suspecte, une femme, qui pouvait-elle être? Jack se leva et s’approcha de l'oreille de Phadransie: 
- De un, ne m’appelez plus jamais en public par mon nom si vous tenez à la vie. Et de deux, je veux tous les informations que tu connais sur Brecianne et je suis prêt à payer pour.
Sam 25 Oct 2014 - 21:39
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Noire
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Noire
Prêt à payer ? Vraiment ? Phadransie La Noire sourit. Evidemment qu'il allait payer. Livrer Brecianne Leocadas, l'Elue unique d'Ariel en personne n'impliquait rien de moins dangereux. Phadransie avait quand même quelques projets durant sa vie, elle ne voulait pas mourir. Pas de suite néanmoins. La Pirate se saisit de la bouteille qui était entre Jack Lissander et elle, et but. 

-Je bois à notre première rencontre, Capitaine, vous en souvenez vous ?

Elle lui fit un sourire que certains auraient pu qualifier de vicieux, d'autre de grimaçant et d'autre encore de déplacé. Et elle bu cul sec. 



*


Phadransie, du haut de ses 15 Tours passés, pour la énième fois depuis des jours, scrutait l'océan qui se déployait devant elle. Elle était pieds nus, l'eau lui arrivait jusqu'aux cuisses. Et elle regardait, scrutait, encore et encore, cette étendue d'eau qui la narguait depuis des semaines. Après le naufrage du Grand Val, en paiement de son viol à son bord par le Capitaine du Navire Pirate. Phadransie n'avait laissé aucun survivants. Elle n'en avait cure, de toute façon, cela faisait des semaines entières qu'elle avait rabroué cette scène au fond de sa mémoire. Elle espérait pouvoir prendre un nouveau départ. Encore pour cela fallait il qu'un Vaisseau daigne poindre le bout de son nez. Elle était perdue sur une île, perdue, au coeur d'un océan aussi perdu. Un confetti jeté à l'eau. Mais là, Phadransie ne pensait pas rêver. Au loin, sur cette tapisserie de ciel noir se dessinait la silhouette élancée d'un Navire noir. Un Navire Pirate donc. Elle ne savait si elle devait s'en réjouir pleinement ou appréhender le sort que les putes des mers lui réserveraient lorsqu'ils mettraient la main sur elle. Un pirate, toujours, reste un Pirate. Et Phadransie avait appris à s'en méfier, en particulier lorsqu'on était une jeune femme de bientôt 16 Tours.
La jeune femme avait donc pris la précaution de se mettre à retrait, dans la végétation. Les Pirates mettaient une chaloupe à la mer. Ils contaient donc accoster. Sans doute pour se ravitailler en nourriture ou on bois. A moins qu'ils soient sur la piste d'un Trésor. Pour peu, l'oeil de Phadransie qui lui restait virait au doré. 
Elle retint sa respiration lorsqu'elle vit s'approcher les Pirates. Quelque chose n'allait pas. Ils n'avaient rien d'humains. Pharansie n'avait jamais rien vu de tel. La Pirate retint sa respiration, ne pouvant s'empêcher de fixer de son oeil le groupe de zombies, à la peau gâtée et à la démarche presque mécanique. Ils étaient environ une dizaine, et avancèrent au coeur de la végétation qui recouvrait l'île. Phadransie les avait suivi, les voyant abattre les arbres afin de récupérer sur leurs épaules croûteuses le bois noir. Cet equipage de marins était sans aucun doute le plus effrayant et singulier qu'il était donné de voir. Un bruit la trahit ce jour là. Le craquement d'une brindille. Il n'y avait plus de place pour la fuite. Tous les zombies s'étaient jetés sur la jeune femme en grognant et marmonnant des paroles mâchées incompréhensibles. Phadransie n'avait ni sabre, ni poignard, ni pistolet sur elle. Déjà, deux grandes mains froides s'étaient refermées sur ses cheveux. D'un coup de pied formidable, elle avait réussi à se libérer. C'était maintenant ou jamais. Elle allait devoir utiliser et placer sa technique des 3 coups. La Pirate se saisit d'une branche solide qu'elle percuta sur l'épaule de l'un de ses opposants. Elle le frappa ensuite avec le pied en pleine poitrine. Il recula, mais déjà trois autres monstres se jetaient sur elle. Phadransie n'hésita plus. Elle accéléra la cadence, semblant faire un avec l'air. Tout allait se jouer maintenant. Elle vit presque les mouvements de ses adversaires, déjà plus ou moins lents, ralentir davantage. Elle se servit de sa main gauche pour toucher un nerf sensible, au niveau du cou du mort-vivant le plus proche. Bien sur, cela ne fit rien. Phadransie enchaîna avec deux autres touches puis elle recula. Sa cible cria quelque chose puis s'immobilisa debout, avant de s'écrouler, raide, la tête dans les feuilles. Phadransie l'écrasa de son talon et se retourna pour repousser les autres. Elle lutterait jusqu'à son dernier souffle, s'il le fallait. Phadransie cria quand un autre colosse répugnant posa ses mains sur sa poitrine, la faisant percuter le tronc d'un arbre. Immobilisée et coincée, elle réussit néanmoins le miracle de se dégager grâce à un formidable coup de pied en plein ventre et fuir ses bourreaux avec une roulade. De nouveau debout, le souffle court, elle se servit encore et encore de sa branche pour repousser les assaillants, mais elle n'eut aucune chance une fois leurs sabres dégainés. Phadransie repéra le plus dangereux, celui qui semblait le plus rapide. Elle courut vers lui et passa entre ses jambes. Elle leva encore la jambe et alterna coups de poings gauches et droits. 3 coups, encore. Poitrine, Hanche et Côté. Le zombie eut le temps de faire 4 pas avant de s'écrouler, lui aussi face contre terre. A bout de souffle, Phadransie ne vit pas le coup de poing qui lui fit cracher du sang. Les zombies s'acharnèrent, elle sentit des tas de mains l'agripper, la frapper et des coups de jambes percuter ses côtes. La fatigue terrassante dû à son utilisation de son coup spécial deux fois d'affiler acheva de faire ce que ses adversaires avaient commencés. Elle fut traînée sur une chaloupe, et remorquée sur le Navire Noir qui semblait lui faire de l'oeil au loin. Petit à petit, la Pirate sentit ses intestins en feu se décontracter, et son corps se raffermir. Mais cela ne changeait rien au fait qu'elle était prisonnière.


Le Capitaine était un homme moins effrayant qu'elle ne l'aurait cru. Il avait un visage qui semblait taillé dans de la pierre, très grave, dur, et antipathique. Mais il n'était pas fait de chair décomposées et de lambeaux de peau. Les zombies la jetèrent à ses pieds. Devant un homme à l'aspect si guerrier, au visage tellement impérieux, Phadransie, à 15 Tours passés, à demi nue, n'avait vraiment pas grand'espoir de ce sortir de ce piège dans lequel elle s'était elle même jetée. Il était debout, près de la barre, et tenait entre ses mains un coffre en bois, visiblement vieux. D'une voix posée, il dit en la scrutant de ses yeux alarmants : 


-Et bien et bien. J'envoie mes hommes chercher du bois pour réparer mon Navire sur un confetti perdu en plein océan, et ils me ramènent une Dame.


-Une naufragère. Phadransie pour vous desservir, avait elle répondu.


-Phadransie, pour vous ça sera, comme pour tous, Capitaine Lissander.


-Capitaine Lissander, avait elle articulé en haussant la voix, dites à vos cadavres ambulants d'éloigner leurs faces répugnantes de moi ou je vais vomir !



-Ma petite, je dois avouer que vous m'étonnez grandement. Je connais très bien chacun de mes hommes, je suis dans la confidence, concernant leurs forces passées et actuelles. Et les deux marins que vous venez de tuer ne faisaient pas partis de mes plus faibles servants, croyez moi. Vous me laissez sans voix. Une jeune vierge comme vous mérite mes respects.



-Qu'est ce qui vous incite à me croire vierge, Capitaine Lissander ?


-Une conviction intime, rien de plus ni de moi MaDame, s'était excusé le Capitaine.



-Capitaine, un vrai pirate lorsqu'il offre ses respects à une femme, n'en offre pas que les termes. Je demande à parlementer avec vous.


-Demandez. Demandez une fois et vous aurez.


-Je veux que vous me preniez à votre bord.


Le Capitaine Jack Lissander avait esquissé l'ombre d'un sourire, presque charmant.


-N'y etes vous pas déjà ?


-Je vois également que vous tenez là un joli coffre. Afin d'oublier ce "fâcheux accident" sur l'ile tout à l'heure je pense que m'en faire don sera suffisant afin de vous racheter.


-Ha ha h a! Vous ne manquez pas de toupet, sinon d’exigence. Ce coffre m'est précieux, mais je suis un homme de parole. Alors voyez ce que vous venez d’acquérir, Phadransie.


D'un geste sûr, presque expert, il avait touché la serrure et ouvert le coffre en bois. Même si Phadransie s'était imaginer y voir assez d'or pour pouvoir bâtir deux, voire trois fois sa vie, elle n'aurait pu rever mieux que ce qu'il se trouvait à l'intérieur. Des dizaines de bouteilles d'alcool, rhum et whisky, parfaitement alignés. Phadransie n'avait plus bu une goutte depuis des mois. Elle avait cru défaillir de bonheur.


-Beau brillant de verre n'est ce pas ? Et surtout bonne odeur ! Phadransie, bienvenue a mon bord. Buvez tout votre saoul cette nuit, afin de pallier a votre long exil sur cette ile, ce rhum est a présent le votre !




Phadransie était accoudée au bastingage, regardant au clair de lune les mains s'activer à bord du Navire, sous les coups de fouets des plus gradés. Elle se sentait très bien, il faisait chaud, la lune était belle. Elle était gaie. Puis surtout, elle avait enfin pu ressentir de nouveau le goût de l'alcool dans son gosier. Elle pencha la tête en arrière, laissant courir les embruns sur sa nuque.


 -Brecianne L-l-eocadas, vous v-v-voulez dire la Garce des profondeurs ? Ou plutôt non, l'Elue divine de la Garce. Vous la c-c-connaissez vous ?


Le Capitaine Lissander, accoudé près d'elle, la regardait sans une quelconque expression sur le visage pouvant trahir ce qu'il pensait. Il avait une bouteille de rhum également à bout de bras.


-Et vous, Phadransie ?


-J'ai c-c-connu une pirate un j-jour, une certaine B-b-Brassenne, je crois. C'était à l'ép-poque ou je traînais encore au port vous s'vavez. Mais c'est tout.



-Donc vous ne l'avez jamais rencontré ?


-Qui ca ?


-Brecianne Leocadas.


-Je m'en souviendrai ! Dites, vous me pensez naïve hein Liss-s-s-sander. Je sais ce que vous essayez de faire. M'obliger à m'enivrer pour que je vous raconte tout plein de choses sur moi et ma v-v-vie. Pourquoi donc Leocadas ?



-Je suis un homme puissant mais aussi prudent. Je voulais juste me renseigner sur cette femme, afin d'éviter de la croiser un jour sur les Grand'Eaux par exemple. Etre en tension avec l'elue divine d'Ariel ne serait pas bon pour nos affaires


-Si elle vous emmerde, Capitaine, autant mouiller toute votre v-vie dans un port merdeux pour ne pas avoir a la croiser. C'est un moyen sur que je dis.


-Cette Pirate ne me fais pas peur, aucun de ce ramassis d'ordures qui se font appelés pirates ne m'effraient.


-C'est bien C-capitaine. Nous sommes sans peur et sans lois. Yo ho ho. Et si un jour vous voulez rencontrer Brecianne Leocadas, alors f-faites moi signe. Je la trouverai pour vous. Pour vous remercier de m'avoir prise a b-b-b-ord et pour cet accueil et surtout, surtout, pour ce rhum ! Ce rhum si b-b-bon !



-Ma chère Phadransie, vos propos sonnent comme une promesse.



-Vos bouteilles de rhum valent bien cent promesses.


-Et bien, ceci n'est pas tombé dans l'oreille d'un homme sourd ! En attendant buvez encore. Profitez de cette nuit ! Oui, profitez tant que vous y êtes, demain vous ne le pourrez peut être plus...




Elle s'était réveillé le lendemain, le soleil était haut dans le ciel, et elle se tapait un mal de crâne assommant. Une sensation chaude et douce l'enveloppait. Phadransie tangua un instant et repiqua du nez, avant de se lever d'un coup. Elle était entourée de sable ! Tout autour d'elle, puis plus loin la végétation, les collines. Elle tangua et tomba. Son pied avait heurté le coffret en bois d'hier soir qui contenait les bouteilles d'alcool, bouteilles elles même entièrement vides étalées un peu partout sur la plage. La Pirate s'était élancé en hurlant de rage jusqu'à la berge. Elle avait bravé les vagues, ignorant le soleil qui l'aveuglait, au dessus de sa tête. Au loin, le Navire de Jack Lissander était déjà loin. Phadransie l'avait maudit mille fois, lui, ses bouteilles et son équipage. Mais plus personne n'était apte à l'entendre.


*

-Ce que je veux en échange des informations que je m'apprête à vous livrer, mon Cher ? Soit, mais mes prix sont élevés. Tout d'abord sachez que j'ignore ce que vous voulez à l'Elue D'Ariel, mais j'imagine aisément qu'il ne s'agit pas d'honneurs qui lui seront dus. Quoi que vous lui fassiez, peu m'importe. Vous pouvez très bien la donner en pature à vos chiens zombifiés où l'allonger sur la table à torture, peu m'en faut. Mais je tiens à ce que vous la gardiez en vie. Entendez moi bien. Au moins pour un certain temps, Brecianne Leocadas a un rôle à jouer dans le monde de la Piraterie et je refuse que vous la fassiez disparaître.
Ensuite, je veux que vous me preniez à votre bord, Capitaine. En tant qu'invitée, afin que je puisse suivre de près le déroulement des événements.
Enfin, si jamais cette histoire devait mal se finir pour moi, j'exige votre protection. Et si, pour me protéger de Brecianne, votre Navire devra se mettre en travers du sien, si pour ce faire, vous devrez cracher au visage de la Déesse, alors je n'en attendrai pas moins de votre part. Car nous avons un pacte dès à présent, n'est ce pas Capitaine..?

Phadransie La Noire sourit. Elle savait d'avance que Lissander était d'accord. 
Dim 26 Oct 2014 - 1:37
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Jack Lissander
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Jack Lissander
- Bien sur que je me souviens madame La Noir, comment je pourrai oublier cette rencontre? Surtout votre promesse que vous allez tenir bientôt.
Il se souvenait de tout dans les moindres détails, surtout le moment où Phadransie lui avait tenu cette promesse car elle était importante pour lui. Et aussi ce moment où il l'avait remise sur la plage où elle se trouvait avant de le rencontrer, il le faisait bien rire car il était sur qu'elle ne se doutait pas de revoir un jour cette île.
Après avoir écouté Phadransie qui proposait son prix, il réfléchit puis dit d'une voix ferme et sérieuse en la regardant droit dans les yeux sans qu'elle ne le remarque, car il portait encore sa capuche:
- Je vous laisserai tout le temps qu'il faudra mais après que ce temps soit passé, elle sera à moi et à moi seul. Je ne la laisserais à personne. Sinon pour votre protection, elle commencera après que vous m’ayez donné les informations que je désire et je veux que vous en ayez un maximum donc je vous laisse le temps d'en découvrir encore plus. Par contre, je ne veux pas que vous restiez sur mon navire, pour que je puisse la capturer, il faut que vous soyez sur le sien, et faites ce que je vous dirai le moment venu. Est ce clair?
Après cela, il lâcha son regard et regarda si il y avait toujours cette femme qui les observait. Et c'était encore le cas, il allait devoir s'en occuper avant de sortir car il n'aimait pas ça.

- Pour avoir plus d’information venant l’un de l’autre, cela se passera dans deux mois, car j'ai beaucoup de choses à préparer pour ce qui va se passer après cette rencontre. Maintenant, je dois vous dire que une de vos amies si je crois bien, nous observe depuis tantôt. Elle est derrière vous.
Mar 28 Oct 2014 - 20:16
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Noire
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Les conditions de Jack Lissander n'arrangeaient en rien Phadransie La Noire. Le Nécromancien était rusé. En lui demandant de rester à bord du Navire de l'Elue d'Ariel, en d'autres termes, il lui imposait de respecter les termes de son arrangement, et d'aller bien plus loin que lui livrer quelques infos sur Brecianne Leocadas. En clair, Phadransie La Noire, le moment venu, devra faire un choix. Trahir ouvertement Brecianne, ou trahir ouvertement Lissander. Il l'empêchait de jouer un double jeu. 
D'une autre part, ce que la Pirate désirait plus que tout, c'était le Déité. Et pour cela, elle avait besoin désespérément de Brecianne Leocadas. Donc, ça serait plus avantageux pour elle de se ranger entièrement du côté de Lissander ? Mais comment pourrait elle le faire, alors qu'elle ignorait tout de son plan ? Et puis, Phadransie n'était pas assez téméraire pour défier ouvertement Ariel, car enlever Leocadas résumait à faire cela. Si Lissander ne l'avait pas contacté il y avait quelques semaines, en lui demandant d'honorer sa promesse -promesse dont la principale concernée n'avait d'ailleurs plus aucun souvenirs-, mais surtout en lui promettant moult et moult richesses et pouvoirs, "ce que votre âme convoite", avait-il choisi comme termes, Phadransie ne se serait pas alliée à lui. Elle ne lui devait strictement rien, de son point de vue. Mais d'un autre côté, si Lissander parvenait à faire plier Brecianne et Ariel, alors il tiendrait sa promesse envers Phadransie. 

-J'accepte vos conditions, Capitaine. Nous nous retrouverons donc dans deux mois, ici même. 

Phadransie porta à ses lèvres la bouteille et la termina. Dans peu de temps, elle devra faire un choix et choisir un camp. Et ce dernier devra être celui du plus fort. Il n'y a rien à gagner à se ranger du côté du vaincu. Dans un peu plus de deux mois, Phadransie La Noire devra choisir à qui ira sa loyauté. Brecianne Leocadas, Elue Divine d'Ariel. Ou le Capitaine Jack Lissander.


*


Lilly Seth avança un peu plus rapidement au cœur de l'artère sordide de Port-Argenterie. Elle était tombée par hasard sur la Taverne des Pièces de Huit, et bien que son intention n'était pas à la base d'espionner Phadransie, elle n'avait pas pu s'empêcher d'y entrer à son tour après la voir franchir le seuil de la porte. Et ce à quoi elle venait d'assister était pour sûr intéressant. Elle aurait pu, elle aurait dû simplement s'en aller et aller avertir Brecianne de ce qui se tramait dans l'ombre du Port, mais au lieu de ça, Lilly Seth avait suivi furtivement La Noire une fois sa sortie de la Taverne. Malgré la demi bouteille de rhum qu'elle avait descendue, elle ne tanguait pas et semblait savoir où elle allait.
Lilly Seth accéléra encore, Phadransie était trop loin devant elle, et elle venait de la perdre. Une brume opaline descendait doucement sur Port-Argenterie, ne l'aidant pas dans son traçage. Au bout de l'artère, à l'intérieure de laquelle filles de joies et ivrognes à demi morts se donnaient en spectacle, un croisement en Y apparut devant Lilly. Elle hésita. Finalement, elle suivit son instinct, et opta pour le chemin le plus sombre, le plus nébuleux, ce qu'aurait fait Phadransie d'après elle. Elle évita la chute d'un énième marin ivre, et continua sur plus de 50 mètres. La lune était basse dans le ciel, d'ici une heure ou deux l'aube se lèverait. Lilly s'arrêta net. Elle s'était engouffrée dans un cul de sac. Elle jura et fit un volte face, bien décidée à retrouver celle qui lui inspirait de moins en moins confiance. Derrière elle, Phadransie La Noire l'observait, un rictus inquiétant sur le visage. Sans attendre davantage, la Seconde de Brecianne Leocadas se saisit de son pistolet qu'elle tendit. 

-Que faisais-tu aux Pièces de Huit avec ce type ?

Phadransie ne cilla pas. La brume descendait toujours plus bas autour d'elles deux. La Pirate gardait son œil fixé sur l'arme à feu qui la visait.

-Je ne vois pas de quoi tu parles. J'ai passé la nuit à me saouler près du port.
-Vraiment ? C'est étrange Phadransie. Une femme qui passe des semaines entières à chercher Brecianne Leocadas, l'Elue unique d'Ariel, fait tout pour se faire engager auprès de son Equipage, et moins d'une heure après, transige dans une Taverne mal famée face à un individu masqué de noir. Si on me demandait mon avis, je dirai que tu viens de vendre Brecianne à un ambitieux. Sais-tu au moins le sort que Brecianne Leocadas réserve aux traîtres et aux mutins ?
-Tu n'oserais pas appliquer sa sentence sans la consulter avant, n'est-ce pas ?

Lilly pressa doucement son doigt, jouant avec la détente.

-Je suis sa Seconde, je pense qu'elle me comprendra lorsque je lui expliquerai pourquoi j'ai dû tuer un de ses Membres d'Equipage, l'ayant livré à un ennemi d'Ariel.

Sans laisser plus de temps se dérouler, Phadransie bondit en avant. Le coup de feu passa près de son oreille et parti se ficher dans un mur à sa gauche. Elle balança sa jambe afin de faire lâcher à Lilly son arme. Celle ci voleta et tomba dans une flaque d'eau croupie, quelques pas plus loin. Lilly esquiva le second coup qui avait pour but de la faire chuter, plus rapide que Phadransie, elle se saisit de son second pistolet, dissimulé dans sa jambière. Non, tu n'en auras pas le temps. Phadransie La Noire lança son 3 coups. Sa main percuta à une vitesse inégalée la nuque, le poignet et la poitrine de sa cible. Lilly eut tout juste le temps de lever son arme vers la tête de Phadransie, avant que son corps fut pris d'une violente paralysie. Elle s'écroula, arme encore en main, sans comprendre ce qui lui arrivait. Un filet de salive descendait le long de son menton. 

-Tu aimes la techniques des 3 points-clés, Lilly Seth ..?
-Est-elle morte ?

Phadransie ne lâcha pas la victime des yeux pour répondre au Capitaine Lissander qui venait d'approcher dans la brume.

-Non, elle est toujours en vie. Mais inoffensive.  
-Il semblerait que tu aies bien amélioré ta technique depuis ce jour là, sur la plage.
-Capitaine Lissander, pensez vous que vous pourriez vous occuper d'elle ? En "signant" le meurtre de préférence, car il est logique de penser qu'autrement je serai la première soupçonnée par Brecianne Leocadas. Et ceci n'arrangerait pas nos affaire.

Phadransie recula en laissant le Capitaine Nécromancien s'approcher de la femme à terre. Elle ne lâcha pas une seule seconde Lilly Seth des yeux. Toujours en vie, elle allait pouvoir apprécier pleinement la suite des événements. Les derniers pour elle, à n'en pas douter.
Mer 29 Oct 2014 - 12:21
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Jack Lissander
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Jack avança vers Lilly Seth, toujours par terre. 
- Souhaitez-vous lui dire au revoir? dit jack en rigolant
Il commença à se concentrer. peu de temps après, de ses mains, venait d’apparaître deux boules vertes qu'il rassembla dans sa main droite. Puis il la lança sur Lilly. dans le sillage de la boule, se trouvait une fumée verte qui s'évaporait presque directement au contact avec l'air. Dès que la sphère entra en contact avec Lilly, un rayon, se trouvant sur l'endroit où il y avait quelques secondes la fumée, lia Lilly à la main droite de Jack. 
- En tout cas, moi je te souhaite une vie meilleure que ce supplice dans l'au delà.  
Dès qu'il dit cette phrase, une fumée couvrant et sortant du cadavre de Lilly commença à s'élever en l'air et se régénérait de façon continue et de petites sphères lumineuses se créèrent vers Lilly, avançant vers Jack à un rythme continu, faisant grossir ce rayon, ce manège recommença plusieurs fois.  
Ce phénomène continua jusqu'à que d'un coup, le rayon et la fumée disparaissent, laissant voir un squelette, celui de Lily. 
- Cela vous suffit madame La Noir?  
Jack se dirigeant vers son navire, dit à Phadransie:
- A dans 2 mois ma chère. 
Mer 29 Oct 2014 - 22:26
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Noire
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Le lendemain fut une journée assez tendue. Il ne fallut pas plus de quelques heures avant que le corps squelettique, ni brûlé ni consumé, les os à vifs chair fondue, de Lilly Seth soit retrouvé. Bien sûr, personne n'identifia de suite Lilly Seth. La moitié des commerciants qui ne criaient pas au mauvais sort, accusaient la nécromancie, ce qui au final revenait au même pour tous les autres.
Moins d'une heure encore plus tard, avant que le soleil ne soit entièrement levé dans le ciel, Brecianne Leocadas avait été touchée par les rumeurs et la terreur qui avait frappé, cette nuit, Port-Argenterie. Personne n'avait rien vu, rien entendu, rien remarqué de suspect. Pourtant le résultat était là. Lily Seth, Seconde de Brecianne Leocadas, avait été assassinée d'une manière qui vous laissait un froid glacial dans le dos.

Brecianne avait de suite reconnu Lilly, ne serait-ce grace à ses lambeaux de vêtements et son pistolet qui gisait, à trois pas d'elle.

Phadransie s'était arrangée pour ne pas être présente aux côté de sa Capitaine à ce moment là. Comme elle le prévoyait, Brecianne s'était de suite dirigée vers elle, quitte à fouiller à vue la moitié de Port-Argenterie avant de mettre le grappin sur la Pirate. Bien qu'elle n'ait pas dégainé son sabre pour le tendre sous la gorge de Phadransie La Noire, cette dernière savait qu'elle en mourrait d'envie, les yeux presque étincelants de colère, et juste son sang froid et son sens de la justice la retenaient. Après quelques explications -durant lesquelles Phadransie affirma qu'elle nn plus avait rien vu, rien entendu- Brecianne s'était calmé, mais lui avait jeté un regard noir.

-Tu es acceptée à bord, au fait. Même si les lois de la hiérarchie ne sont pas en vigueur sur terre, j'apprécierai que tu m'apportes ton aide dans la défense de la cité.

Et voilà que Brecianne était revenue à la Défense de la ville. N'était-ce pas plutôt une périphrase, afin de faire comprendre à Phadransie que désormais l'Elue d'Ariel la tiendrait à l'oeil ? L'ancienne Seconde du Déité l'avait gratifié d'un demi sourire et aait répondu qu'elle s'en acquitterait "avec plaisir."

Jurant de trouver quel était le mage noir qui avait fait ça, et de s'en faire un ennemi mortel, Brecianne Leocadas était reparti, la mine abattue. 

Malgré son professionnalisme et ses centaines d'années passées sur terre, Phadransie devina aisément que Brecianne Leocadas avait tenu à cette femme : Lilly Seth. 

La Pirate termina sa bouteille de rhum, et fut affectée à la surveillance maritime de Port-Argenterie, dont l'ambiance régnante y était devenue aussi tendu qu'un Pavillon Noir battant le vent. 

*


Deux mois venaient à présent de passer pour Phadransie La Noire. La Pirate était parvenue à se cacher candidement du Dieu Fou, attirant le moins possible l'attention sur elle, évitant de se montrer à tous et n'importe qui découverte en plein jour. Même si sa peur de se faire de nouveau prendre en chasse par Lorin était toujours terrée au fond de ses entrailles, Phadransie avait appris -elle n'avait d'ailleurs pas d'autres choix- à faire avec. Se concentrer sur ses tâches l'aida beaucoup. Tout d'abord ses tâches officielles. Sous les ordres de Brecianne Leocadas, elle s'occupait de la défense du Port, contrôlant les forges qui se chargeaient de produire davantage d'armes sous ordre de l'Elue Divine d'Ariel, surveillant l'horizon de jour comme de nuit, effectuant des tours de garde. Elle participa même durant quelques jours à l'entraînement de jeunes Pirates, leur apprenant à surmonter la paralysie de la surprise, à placer des estocs et revers décisifs, à endurer les coups durs, comme la perte d'une main ou d'un oeil en plein combat. Ce poste ne lui convenant néanmoins guère, elle avait assez vite demandé à Brecianne de changer de place dans la défense de la cité. Durant quelques jours aussi, elle seconda Brecianne afin de passer de Navires en navires et prélever 10% en nourriture et en eau de ce que chaque Navire et Capitaine Pirate possédait, afin de pouvoir éventuellement tenir un siège. Cette période ne dura pas plus d'une semaine.
Ensuite, ses tâches officieuses, qui s'avéraient beaucoup plus compliquées. Phadransie devait se rapprocher de Brecianne Leocadas, surement, doucement, afin d'en apprendre plus sur elle, de gratouiller des détails qui semblaient insignifiants au premier regards, mais s'avéreraient au final ne pas l'être. Le jour elle se consacrait à son devoir, la nuit elle allait de marin ivre en marin ivre, de rumeurs en rumeurs, et faisait un grand tri.
Elle avait hésité quelques heures avant d'accepter de travailler pour le Capitaine Lissander, se disant que dans le pire des cas, si jamais il échouerait, son nom ne ressortirait normalement pas de sa bouche. Et si c'était le cas, si Lissander lui demandait de capturer Brecianne pour lui par exemple...
Phadransie s'était décidée à le faire. Tant qu'elle n'aurait pas à tuer ou blesser mortellement l'Elue d'Ariel, elle obéirait à Jack. La récompense aguichante qui lui faisait miroiter n'y était pas pour rien. Et puis surtout, il était tombé au bon moment pour Phadransie. Il allait se salir les mains à sa place. Si jamais la Déesse était d'humeur aimable, après qu'il eut marchandé la vie de son Elue avec elle, Phadransie pourrait toujours y ajouter son grain de sel et demander à ce que le Galion Déité, injustement coulé, soit remorqué à la surface des eaux.

Elle en avait des palpitations rien qu'en y pensant. 

Phadransie reboutonna sa chemise et sortit de l'Auberge dans laquelle elle avait pris exceptionnellement une chambre. Elle en changeait toutes les semaines, favorisant parfois des nuits au clair de lune, à aider Brecianne dans son devoir qu'elle se faisait de protéger à tout prix Port-Argenterie. Phadransie rejoignit son Capitaine (ou future Capitaine, peu lui importait) sur les remparts du Port. Elle était assise à même le sol, carte de la ville en main, et traçait multiples croix rouges et encerclement dessus. Même si au début, Brecianne s'était ouvertement méfiée de Phadransie, la traitant avec une certaine antipathie, ces deux mois ensemble, l'une sous les ordres de l'autre, les avait un tantinet rapprochées. Phadransie cru même discerner un sourire volant sur les lèvres de la jeune femme en apparence, lorsqu'elle vit de la compagnie approcher.

-Je peux t'être utile à quoi que ce soit, Brecianne ?
-Tu as fais ta journée, Phadransie, demain l'aube viendra.

Phadransie acquiesça et vint s'asseoir près d'elle. Il fallait trouver un sujet de conversation interressant. Quelque chose d'à la fois innofnesif, mais autre que les stratégies militaires dont elles avaient parlé à longueur de mois.

-Les Elfes Noirs, les as-tu déjà combattus ?

Brecianne Leocadas mit un temps à répondre, et Phadransie se demanda si son sujet de conversation était bien tombé. Finalement, la Pirate passa une main dans ses cheveux jais, posant la carte sur ses genoux. Phadransie l'observait du coin de l'oeil, portant avec attention sa concentration sur le physique de l'Elue d'Ariel. En fait, elle l'appréciait de plus en plus malgré leurs différents. Alors pourquoi la vendre à Jack ? Parce que Légende, voilà pourquoi. 

Les deux femmes discutèrent avec une bonne volonté, un tantinet de rhum les grisant légèrement, presque toute la mi-nuit. Ce fut Brecianne qui se leva en première, décrétant qu'elle tombait de fatigue et décida de rejoindre son Navire. Phadransie porta le goulot de la bouteille à ses lèvres, mais elle était vide. Tiens ?

Phadransie La Noire se leva à son tour, rejoignant, pour la troisième fois en plus de deux mois, la fameuse Taverne. Deux mois s'étaient écoulés. Elle avait un rapport à transmettre à présent.
Jeu 30 Oct 2014 - 7:55
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Jack Lissander
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Deux mois étaient passés depuis que Jack avait quitté de Port-Argenterie, pendant ce temps, il avait profité de cette période afin de récupérer et régénérer ses forces. En effet, le fait d'avoir utilisé ses pouvoirs sur le continent l'en avait vidé.  En second lieu, il avait réfléchi durant des jours et des nuits à toutes les façons possibles qui lui permettraient de capturer Brecianne. Il savait qu'il y avait de fortes chance qu'elle soit sur son Navire à ce moment là, il fallait donc préparer une éventuelle bataille navale. C'est a dire réfléchir à comment préparer l'abordage, de quelle manière rendre son propre Vaisseau opérationnel, au niveau de l'équipage mais aussi des canons. Ayant fini de fixer son plan, et ayant remarqué qu'il n'avait pas assez de boulets,  il en avait donc profité pour s'approvisionner. Enfin, après cela, il dirigea son navire vers Port-Argenterie et mit plein cap vers cette destination. Bien sur, lors de cette longue période, les mers étaient toujours agitées à cause de cette malédiction qu'Ariel avait lancé sur lui. De plus, ces mers agitées avaient de lourdes conséquences, en effet beaucoup de ces zombies mourraient, mangés par la mer, comme si Ariel voulait les détruire. Mais il pouvait toujours faire regrossir son équipage en allant rapidement sur terre et en tuant les personnes destinées à rejoindre son futur équipage. 

*

Jack entra dans la taverne, même taverne où il avait fait sa deuxième rencontre avec Phadransie et où celle ci allait lui donner les informations capable de capturer Brecianne. Toujours vêtu de la même façon que la fois passée, il s'installa à une table et commanda deux bouteilles de rhum pour faire passer le temps en attendant Phadransie. 
Il n'attendit pas que Phadransie arriva pour boire sa bouteille, il ouvrit le goulot et but déjà une gorgée. Dans le fond, sa vie était parfaite ou plutôt allait être parfaite car il était sur de capturer Brecianne avec Phadransie mais ce n'était pas le plus drôle. Le plus drole était que Phadransie faisait confiance à Jack alors qu'à la fin, pour la remercier de ses loyaux services, il allait la renvoyer sur l’île, cette heureuse île où il l'avait rencontré avec comme cadeau, un coffret rempli de rhum. Peut être qu'après cette leçon, elle comprendrait qu'il ne faut jamais faire confiance au capitaine Lissander.
Jeu 30 Oct 2014 - 22:25
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Noire
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Phadransie La Noire repéra tout de suite le Capitaine Lissander. Il n'avait pas choisi la même table que la dernière fois, mais une autre, dans l'ombre bien dissimulée. La bougie qui devait normalement bruler au centre de la table avait été éteinte. Mesure de prudence, surement. Et Phadransie lui en était reconnaissante. Elle le vit boire à même le goulot d'une bouteille de Rhum, et Phadransie pouvait presque sentir sa propre gorge s'assécher en moins de temps qu'il n'en fallait pour le penser.

-Capitaine.

Elle s'assit en face de lui et se saisit de la deuxième bouteille. La Pirate était consciente qu'elle devrait y aller doucement sur la descente, venant tout juste de se terminer en compagnie de Brecianne Leocadas une énième bouteille tout à  l'heure. Lissander ne lui répondit pas, il hocha imperceptiblement la tête. Ses yeux étaient dissimulés sous son sombre habit.

-Nous revoilà comme prévu, Capitaine. Merci pour la bouteille. Mais avant que je vous apporte votre dû, j'aimerai avoir votre promesse. Votre promesse comme quoi, si vous obtenez de Brecianne et d'Ariel ce que vous désirez, moi même obtiendrai ce que vous m'avez promis en retour. Vous pouvez me promettre cela, n'est ce pas Capitaine ?

-Je le peux. Mais êtes vous sure de ce que votre cœur désire Madame ?

-Je suis assez grande pour m'occuper de mes affaires, merci Capitaine. J'ai donc votre promesse.

Pour toute réponse, le Capitaine Lissander porta à ses lèvres le goulot de la bouteille. Il bu tranquillement plusieurs gorgées de rhum. Phadransie l'observa sans ciller, puis reprit en se concentrant sur tout ce qu'elle avait réuni au cours de ces deux derniers mois.

-Le Navire de Brecianne Leocadas se nomme le Seigneur Émeraude, c'est un Douze Canon, avec de hauts mâts et possédant des capacités, si j'en crois les rumeurs, magiques. Ou du moins, il est capable de se régénérer durant les batailles navales. Brecianne est à l'aise avec toutes sortes d'armes, à poudre comme blanches. Elle a toujours, par habitude, un pistolet dissimulé dans sa jambière et un autre dans sa chemise. Elle sait aussi se battre au corps à corps, mieux que moi même si je devais en juger. Elle n'a pas de proches, ou d'amis. D'après ce que j'en sais, les Officiers Supérieurs du Seigneur Emeraude sont ses seuls proches. Ainsi que Lilly Seth, bien sûr. Il y aurait également des rumeurs qui circuleraient comme quoi Leocadas est tombée enceinte récemment, elle aurait accouchée en pleine mer il y a de cela quelques années. Mais il semblerait que le bébé n'ait pas survécu, et toute cette histoire paraît tabou. Le tout est relié à un nom, celui d'une Halfelinne, une certaine Emerelle Firnstay. Mais je vous le répète, il ne s'agit que de rumeurs. Exceptée pour la Halfelinne, qui a bien connue Brecianne. Le Second actuel de l'Elue d'Ariel se nomme  Borch Klay, un Marin plus ou moins âgé, taillé comme un colosse. Et enfin, dernière information, qui vous intéressera particulièrement je pense : Brecianne Leocadas ne dort jamais à terre. Mais à bord du Seigneur Émeraude, dans sa Cabine...
Jeu 30 Oct 2014 - 23:09
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