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Ile des elfes noirs
Dargor
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Le Maitre de l'Intrigue
Dargor
L’Île Noire

Physique du pays

Bien que dite « Île » et indiquée comme telle sur les différentes cartes de Ryscior, l’Île Noire est en fait un petit continent au sud du monstre qu’est le Vieux Monde où vivent les royaumes plus pacifiques que connait le monde. Plus pacifiques, car le peuple de l’Île Noire est un peuple sanglant. Les elfes noirs.
Peuple de l’Île Noire, oui, mais leurs cités se trouvent exclusivement sur son rivage, et peu d’entre eux pénètrent profondément à l’intérieur. Car c’est ici que lors de la Chute des Anciens, les démons pénétrèrent pour la première fois le plan réel. Le portail démoniaque qu’ils utilisèrent, qui se trouve au centre de l’île, dans une immense plaine balayée par des vents portant des odeurs de souffre. Ce portail ne put jamais être détruit. Bien qu’un cercle de pierres gardiennes le maintienne désormais fermé, son influence se fait donc sentir. Cette plaine est stérile. De la roche noire à perte de vue attend ceux qui s’y aventurent, paysage monochrome uniquement nuancé par des lacs de lave bouillonnant à l’air libre. Rien n’y vit, car des vapeurs toxiques planent dans les fumeroles qui s’échappent des trous du sol. Aucune plante ne pousse, et aucun animal ne s’y aventure jamais. En outre, à l’approche du portail, les voix des démons peuvent se faire entendre, murmures mauvais dans le vent, et de temps à autre, des silhouettes apparaissent dans la fumée. Des silhouettes monstrueuses. Pénétrer à l’intérieur du cercle de pierres gardiennes qui se trouve au centre de la plaine ? Même les elfes noirs ne sont pas assez fous pour faire cela. Car à l’intérieur de ce cercle, ce n’est plus le domaine des mortels. Ces pierres sont la porte des enfers, et elles seules les empêchent de s’ouvrir à nouveau.
Cette plaine est entourée de très hautes montagnes où vivent des créatures monstrueuses en tous genres et en grand nombre, tels que les manticores, les araignées géantes, les basilics ou les dragons noirs, par centaines. C’est là qu’il y a la plus importante proportion de ces bêtes pour un territoire donné. Y vivent également des communautés d’elfes noirs, parias au sein même de leur société, assez fous ou désespérés pour préférer une vie dans ces lieux inhospitaliers à une vie dans les cités noires.
Au pied de ces montagnes s’étend une plaine qui peut être traversée en trois jours par un marcheur, et qui mène droit à la mer. C’est là le véritable royaume des elfes noirs, leur domaine. Des meutes de siens sauvages vivent cependant dans ces plaines, qui n’y n’hésitent pas à attaquer tout être vivant qu’ils reconnaissent comme n’étant pas un elfe noir. Pourquoi cette exception ? Parce qu’ils ont appris à se méfier des maîtres des lieux.

L’histoire de l’Île de Noire

L’histoire de l’Île Noire elle-même commence à la Chute des Anciens. A l’époque, cet endroit était déjà un lieu de magie puissant. Les Anciens qui y vivaient la maitrisaient comme personne, car les couleurs étaient puissantes ici. Peut-être est-ce ce qui attira les démons en premier ? Pourtant, de tels lieux de pouvoirs n’étaient pas si rares à l’époque. Toujours est-il que c’est une guerre qui ravagea particulièrement l’Île Noire. Tous les Anciens qui y vivaient furent tués par les démons, qui après cela purent librement franchir la mer et marcher sur le continent, y apportant une guerre qui ne se résolut que lorsque les plus puissants mages elfiques revinrent sur l’Île Noire pour dresser le cercle de pierres gardiennes condamnant cette faille qu’ils ne pouvaient refermer. La suite, c’est l’histoire du monde. Celle de l’Île Noire en particulier reprend lorsqu’Asarith, premier roi des elfes noirs, comprit qu’il ne pourrait pas gagner la guerre de la Déchirure à cause de la construction des portails elfiques par ses cousins.
A l’époque, l’Île Noire étant abandonnée, et malgré la protection des pierres gardiennes, le portail avait encore de l’influence sur les lieux, et les démons se trouvaient jusqu’au rivage de l’Île. Asarith argua que les elfes noirs étaient assez puissants pour les repousser jusqu’au cercle de pierres. Ils en eurent en effet la puissance, et installèrent sur le littoral leurs six villes. Peu après la fondation officielle de ce royaume, Asarith disparu, laissant son fils Kelnozz sur le trône. Avec lui disparurent une cinquantaine de chevaliers, sorcier, assassins elfes noirs de tous les âges des deux sexes, ainsi que sa femme, Dizzalyr, reine des elfes noirs. Il laissa en outre l’épée Perce-Cœur, qui peu à peu devint le symbole de la royauté. Les rois et les reines elfes noirs n’auraient jamais de couronne sur la tête, mais jusqu’à très récemment, ils auraient toujours Perce-Cœur à la ceinture.
La suite de l’histoire de l’Île Noire est intimement liée à celle des elfes noirs, et donc totalement impossible à résumer. Intrigues politiques en tous genres et raids esclavagistes rythmèrent leur vie, et les noms synonymes de pouvoir changeaient trop fréquemment pour qu’un observateur extérieur puisse réellement suivre tout ce qui se passait. Chaque nouveau conflit enfonçait les elfes noirs toujours un peu plus dans leur propre perversion, de sorte que si leurs ancêtres d’autrefois avaient encore un peu de dignité, les elfes noirs d’aujourd’hui sont bien plus violents, bien pervers, bien plus cruels et bien plus fourbes.

Le paroxysme de cette décadence fut atteint récemment, lorsque la reine Driruita eut le pouvoir, durant peu de tours, mais largement assez pour faire d’énormes dégâts à la surface du monde comme chez les elfes noirs eux-mêmes. C’est ainsi que les elfes noirs se sont pour la première fois alliés à un ost démoniaque, et comme cela était régulièrement coutume depuis la Déchirure, aux nains des profondeurs afin d’entreprendre quelque chose qu’ils n’avaient encore jamais fait. Un véritable retour sur le continent. A cette occasion, ils détruisirent Port-Argenterie, la cité des pirates, ainsi que de nombreux royaumes humains. Finalement, leur invasion fut stoppée par le retour d’Asarith.
Ce dernier estimait que l’heure du triomphe des siens n’était pas encore venu, et choisit donc de retirer le masque qu’il portait depuis cinq millénaires pour ordonner aux siens de retourner sur l’Île Noire, en mettant fin à cette guerre. Pis encore, il reprit Perce-Cœur à Driruita. Ces actes poussèrent les dirigeants elfes noirs, qui n’étaient de toute façon pas tous favorables à cette invasion, certains étant ouvertement contre, à retourner sur l’Île Noire, ignorant les protestations de leur reine, qui savait bien ce qui l’attendait si ce qui avait été son projet phare tournait à l’échec.
L’invasion fut en effet, bien que beaucoup de royaumes humains la considéreraient comme un succès retentissant s’ils étaient capables de faire la même, considérée comme un échec par les elfes noirs, qui tournèrent leur colère vers leur reine, qu’ils accusèrent d’avoir, par son incompétence, envoyé de nombreux elfes à la mort de façon tout à fait inutile, d’avoir perdu l’un des symboles sacrés des elfes noirs (Perce-Cœur), et d’avoir renoncé à l’héritage des Anciens (dont se revendiquent encore aujourd’hui les elfes noirs) en pactisant avec les démons. Driruita ne survécut pas plus de quelques jours au retour de son peuple sur leur île. Son exécution publique donna lieu à un spectacle inédit dans l’arène, et c’est devant un cirque plein et des milliers d’elfes noirs qu’un de ses gardes du corps les plus fidèles la fit hurler de douleur pendant des heures avant que son cadavre ne soit jeté aux chiens des plaines. Quelques heures plus tard, il n’en restait que des os impeccablement nettoyés.

Succéda alors à Driruita la reine Dhaulnyre. Si en théorie, ce changement de pouvoir signifiait que la routine installée depuis cinq millénaires pouvait reprendre, dans les faits, leur société allait subir de grands changements.
Le premier d’entre eux fut la question de ce qu’il fallait faire d’Asarith, à présent que ce dernier était de retour. Quand la reine Dhaulnyre apprit qu’il était à la tête du royaume humain d’Oro, elle envoya une délégation, menée par l’une de ses pires ennemies, la pyromancienne Cinder, sa grand-mère et l’un des soutiens historiques de Driruita, effectuer la périlleuse mission de demander à Asarith quelles étaient ses intentions. Pacifiquement, ce dernier répondit qu’il ne comptait pas revenir tout de suite sur l’Île Noire, mais que lorsque le temps du triomphe de sa race viendrait, il reprendrait son poste légitime, espérant bien que les rois et reines de l’île assureraient une régence de qualité en son absence. Ce message était clair pour les elfes noirs, et signifiait qu’Asarith avait pour l’instant d’autres plans. Quant à Cinder, comme Dhaulnyre l’avait espéré, elle ne revint jamais.
Le deuxième changement fut la volonté de réforme de cette nouvelle reine. Ambitieuse, cette dernière a un projet différent de celui de Driruita. Si la précédente reine avait pour projet d’offrir une nouvelle gloire aux elfes noirs, Dhaulnyre trouve à ce jour plus sage de leur rendre leur gloire passée, avant de l’amplifier. Un projet dangereux, car en choisissant de perturber lea routine qui s’est installée, elle sait fort bien que si elle devait échouer elle aussi, les elfes noirs ne seraient pas plus tendres avec elle qu’avec Driruita.

Les elfes noirs

La société des elfes noirs est une société particulièrement rigide. Les elfes noirs eux-mêmes étant des personnes énigmatiques et réservées, qui savent cacher toutes les émotions, quelle que soit la nature de ces dernières. A l’ignorant, ou à celui qui les hait, ils peuvent n’apparaitre que comme une race de tueurs sanguinaires, aussi prompts à massacrer des civils qu’à se tourner les uns contre les autres à la moindre occasion. Cette vision n’est pas entièrement fausse, mais elle est très fortement incomplète. La situation est beaucoup plus complexe que cela, et il y a de nombreuses subtilisés dans le code de conduite elfe noir, qui inclut même une sorte de code d’honneur. De riches traditions, une culture importante, sont autant de liens qui unissent l’ensemble des elfes noirs autour de cette même contradiction. La contradiction ‘une société civilisée et raffinée à l’extrême, pourtant fondée sur la notion primitive et sauvage de la survie et du triomphe du plus apte. C’est d’ailleurs, détail intéressant, pour cela qu’aucune distinction n’est effectuée par les elfes noirs entre les sexes, et ce dans chaque aspect de leur société, puisqu’ils considèrent que ce n’est pas la biologie qui confère l’aptitude ou non à survivre.

Le cœur de la société elfe noire est la famille, le terme étant dans ce cadre particulièrement vaste. En effet, la famille regroupe toutes les personnes ayant des liens de sang et les conjoints et conjointes de ces dernières qui ont choisi de quitter leur famille d’origine pour intégrer celle de leur époux ou épouse. A cause de cette conception, ou grâce à elle, la « famille » chez les elfes noirs est un concept qui peut aller d’un seul individu (s’il a perdu tous les siens) à plusieurs centaines d’elfes. Les plus grandes familles deviennent d’ailleurs de véritables organisations. Si les familles de taille que l’on pourrait qualifier de normales vivent d’ailleurs sous le même toit, les plus grandes familles logent dans plusieurs foyers, voire des quartiers entiers de villes.
Il convient d’ailleurs à ce sujet de noter que la raison pour laquelle la population elfe noire ne diminue pas est qu’une femme elfe noire aura en moyenne sept à neuf enfants dans sa longue vie, ce qui permet à la population de se renouveler à chaque génération, et même d’augmenter, de façon moins spectaculaire que les humains mais d’augmenter néanmoins, et ce malgré le taux de mortalité élevé.
Pour en revenir aux familles elles-mêmes, à la tête de chacune d’elle se trouvera le ou la chef de famille. Généralement, ce dernier est l’elfe noir le plus âgé, mais cela peut également être, cas cependant rare, un elfe noir plus déterminé, plus intelligent, plus agile et plus jeune qui a arraché le contrôle à tous les autres candidats. Le but de chaque famille est d’arriver à la tête de la hiérarchie sociale elfe noire. Ce ne sont donc pas des familles fraternelles où les elfes rient entre frères, sœurs, cousins, cousines, mais plutôt d’organisations d’entraide basées sur les liens du sang. Les luttes de pouvoir internes aux familles pour avoir un maximum d’influence sont d’ailleurs monnaies courantes, et il n’est pas rare que le frère cherche à assassiner sa sœur si celle-ci prend trop d’influence, et inversement. L’inceste est également chose considérée comme normale par les elfes noirs, même si le mariage incestueux n’existe pas pour les raisons qui seront évoquées plus tard.
Systématiquement, les enfants elfes noirs sont élevés par leur mère, d’une part car leur père n’est pas forcément connu, et d’autre part parce qu’il ne fait de toute façon que très rarement partie de la famille, aussi n’a-t-il pas son mot à dire dans l’éducation de l’enfant (et même s’il faisait partie de la famille, ça ne changerait rien, l’enfant étant considéré par les elfes noirs comme un investissement sur l’avenir, et donc le principe de concurrence entre tous les elfes empêche les mères d’envisager que quelqu’un puisse leur retirer le bénéfice de longs mois de grossesse).
Le mariage elfe noire est une chose particulière, car il implique que l’un des conjoints quitte sa famille pour partir vivre dans une autre. Il y a deux types de mariage chez les elfes noirs, et ce ne sont jamais des mariages d’amour (si tant est que les elfes noirs sont capables d’un tel sentiment). Le premier, c’est celui qui scelle une alliance entre deux familles. Dans ce cas, il s’agit d’un double mariage où une famille donne son plus jeune fils à la plus jeune fille de l’autre (peu important l’écart d’âge), et l’autre famille doit à son tour donner un fils ou une fille (pour compenser le départ dans la précédente). Le deuxième mariage, c’est celui où un membre d’une famille cherche purement et simplement à en intégrer une autre, que ce soit pour fuir sa propre famille avec laquelle il s’est embrouillé ou pour en intégrer une plus intéressante car plus puissante (pratique plus courante, et qui implique la famille d’accueil voit un intérêt à abriter cette nouvelle tête).
Si sa famille est anéantie par un conflit avec une autre famille, ou s’il est en danger dans sa propre famille ou comprend qu’il ne pourra jamais s’élever dans la hiérarchie de cette dernière, l’elfe noir isolé aura plusieurs options pour survivre. Il pourra intégrer une famille déjà existante par le mariage, fonder sa propre famille avec un autre elfe noir sans famille (ou incapable de s’élever dans la hiérarchie de la sienne et souhaitant tenter l’aventure ailleurs), deuxième option qui est d’ailleurs la plus encouragée puisque permettant l’émergence régulière de nouvelles familles, ou enfin il pourra rejoindre le clergé de Silir (pratique mal vue).

Une fois sa famille connue, un elfe noir doit connaitre sa place dans la société elfe noire. Généralement, il pourra se référer à la place de sa famille, car les elfes noirs qui occupent un échelon différent de celui occupé par le reste de leur famille sont tout à fait rares.

L’échelon le plus haut placé est celui de souverain des elfes noirs, et il ne peut y en avoir qu’un seul. Actuellement, c’est la reine Dhaulnyre. Le roi ou la reine est issu(e) de la famille la plus puissante de l’Île entière au moment de son couronnement. Le chef de famille ne vient alors jamais siéger en personne, l’espérance de vie des rois et reines étant trop courtes (monter sur le trône est d’ailleurs source de conflit au sein de la famille, mais pour savoir qui n’y montera pas plutôt que qui y montera). Une fois au pouvoir, le roi ou la reine doit jouer habilement. Car traditionnellement, il ne peut pas tant faire ce qu’il souhaite que ce que sa famille souhaite qu’il fasse. Mais le roi ou la reine ayant des obligations à l’égard de tous les elfes noirs, ils doivent toujours faire attention à ne pas les négliger. Cela explique leur espérance de vie courte : Ils doivent à la fois satisfaire leur famille qui souhaite consolider sa position tout en s’assurant que les autres elfes noirs puissent se livrer à leur jeu de pouvoir dans des conditions saines. Autant dire que la plupart des souverains connaissent une fin prématurée. Passé cela, tout est permis au roi elfe noir, sauf de lever les armées qu’il peut commander contre d’autres elfes noirs. Les rares cas de souverains ayant tenté de passer outre cette loi se sont finis de façon désagréable pour ceux-ci.
L’échelon immédiatement inférieur est celui des échevins. Il n’y en a que six dans la société elfe noire, et ce sont les dirigeants des six cités. La reine est de droit échevine de la capitale, et c’est elle qui désigne les échevins des cinq autres villes. Ils ont pour rôle de les administrer d’une part, et d’autre part d’y rendre un simulacre de justice, la justice elfe noire consistant à ce que, lorsqu’une personne commet un meurtre au vu et au su de tous, le mettre à mort s’il n’arrive pas à se défendre convenablement (chose rare). La société elfe noire est en effet une société d’apparence, où la seule condition pour qu’un meurtre ne soit pas autorisée est de le faire au vu et au su de tous.
En dessous des échevins viennent les elfes noirs de la noblesse. Un titre de noblesse pour un elfe noir s’obtient par le mariage avec un noble, auquel cas l’elfe du commun n’a pas de choix autre que de venir dans la famille du conjoint, ou bien alors par anoblissement de toute la famille, ce qui n’arrive que si l’échevin de la cité en décide ainsi. Pour le convaincre, il convient de le payer suffisamment ou que des membres de la famille se soient montrés d’une grande valeur. Le seul avantage qu’il y a à être dans la noblesse ? L’accès aux fonctions d’échevins ou de souverain. Rien de plus. Il est même considéré comme tout à fait normal que certaines familles du commun soient plus puissantes que des familles nobles.
En-dessous des nobles se trouvent les elfes noirs du commun, les plus nombreux. Ils passent leur temps à essayer de se démarquer assez pour que leur famille soit anoblie, ou à essayer d’attirer l’intention d’un noble célibataire ou veuf (déclencher par soi-même le veuvage en question ne ferait pas reculer un elfe noir) pour l’épouser.

Remarque : Elfes noirs nobles ou du commun, tous exercent les métiers de la vie courante, nécessaires à la bonne marche de la société. Ce n’est pas parce que les elfes noirs sont tous dévorés par l’ambition qu’ils en oublient de survivre. Parmi eux, on trouve donc bien sûr des fermiers, des miliciens, des médecins, des marchands, des artisans, et même des villages de pêcheurs, qui vivent sur la côte entre certaines villes ! Mais tous restent des elfes noirs, attention.
Remarque secondaire, les elfes noirs dits « sans famille », à savoir les membres du clergé de Silir et les sombrelames sont considérés à tous les égards comme des elfes noirs du commun, c’est-à-dire qu’ils ne sauraient jamais être appelés à régner, que ce soit sur une cité ou l’intégralité des elfes.

L’échelon inférieur aux elfes noirs du commun est celui des corsaires et des chasseurs. Qu’ils soient nobles ou du commun, les elfes noirs âgés de cinquante à cent cinquante tours sont obligatoirement envoyés sur les arches noires qui sillonnent les mers ou vers l’intérieur des terres. Ils partagent alors leur vie entre la vie d’un elfe noir normal, à la ville, partageant les activités de leurs familles, suivant des apprentissages, complotant, comme le font les elfes, et leur travail de corsaires ou chasseurs. Ceux qui sillonnent les mers sont donc les corsaires, et ils ont pour but de faire des raids esclavagistes ou couler des navires étrangers qui s’approcheraient trop proche de l’Île Noire. Ceux qui sont à l’intérieur des terres bien plus nombreux (c’est un rapport de quatre à un environ). Leur mission de base est de capturer des chiens des plaines ou des bêtes des montagnes, puis de les dresser pour en faire des bêtes de guerre ou des animaux très appréciés dans les arènes, voire dans le cas des chiens des plaines des animaux de compagnie de luxe, parfois. En outre, les chasseurs vétérans mènent une fois par tour des expéditions d’une extrême importance, depuis l’accession au pouvoir de la reine Dhaulnyre, vers la plaine au centre de l’Île, pour entretenir le cercle de pierres gardiennes condamnant la porte des enfers.
Une fois cette période finie, l’elfe noir retrouvera sa position sociale normale, ou bien selon son choix rester corsaire ou chasseur toute sa vie. Le choix lui appartient exclusivement. Si la plupart retournent à une vie normale, nombreux sont les exemples d’elfes noirs ayant eu une brillante carrière politique par la suite en choisissant de continuer dans cette voie.

L’échelon encore inférieur est celui des esclaves. La vie d’un esclave est généralement malheureuse et pénible, mais ce n’est rien comparé aux conditions de vie que subissent ceux qui sont capturés par les elfes noirs. Outre le fait qu’ils soient obligés de travailler dans la pluie, la neige et le froid simplement vêtus de haillons, ils font souvent l’objet des cruelles attentions de leurs maîtres qui savent comment les faire souffrir, et y prennent un plaisir sadique. La vie de leurs esclaves n’a qu’une valeur monétaire aux yeux des elfes noirs, et ils en tuent souvent un ou deux pour l’exemple. Une fois qu’ils ont été achetés, le torse de chaque esclave est marqué au fer rouge du nom de son propriétaire, et les maîtres des bêtes, nom donné par les elfes noirs aux contremaitres (souvent elfiques, parfois non, si un esclave se montre particulièrement doué), leur apprennent rapidement quelles sont les conditions qui ont régir leur vie.
Par exemple, il leur est interdit, sous peine de mort, de regarder le visage de leurs maîtres, à moins que ceux-ci ne les y aient autorisés, et un certain nombre d’esclaves sont aveugles. En effet, ceux qui ont été affectés à des tâches pour lesquelles la vue n’est pas juger nécessaire se la font brutalement retirer par leurs maîtres. Il leur est également interdit de se parler entre eux quand ils travaillent, sauf si cela est justifié par la tâche à accomplir. Ceux qui désobéissent se font alors couper la langue, pour ensuite s’étouffer dans leur propre sang. Leurs cous sont étranglés par des colliers reliés par des chaînes. Au moindre signe de lassitude, leurs dos sont meurtris par les coups de fouet et si l’un d’entre eux tombe d’épuisement, plutôt que d’ouvrir son collier pour le faire sortir du rang, les maîtres des bêtes le décapitent sans autre forme de procès. Les révoltes d’esclaves sont rares et toujours cruellement réprimées. Et de toute façon, en raison de la brutalité des elfes noirs, seuls les approvisionnements récents peuvent encore avoir assez de volonté pour participer à une révolte.
Il y a plusieurs catégories parmi les esclaves. Les approvisionnements récents, les gladiateurs et les esclaves insulaires. Les premiers concernent tous les esclaves qui ont été capturés sur le continent. Il n’y a rien à ajouter sur eux. Les esclaves insulaires sont les enfants des esclaves nés sur l’Île Noire. Les esclaves, il faut bien le comprendre, permettent en effet à la société elfe noire de fonctionner. Toutes les tâches ingrates et éreintantes physiquement autres que le maniement des armes leur sont en effet laissées. Si les elfes noirs fermiers existent, ils exploitent de grandes zones agricoles nécessitant un grand nombre d’ouvriers, et ce sont alors les esclaves qui sont appelés. Cet exemple est convertible pour la plupart des professions. Au vu de la cruauté avec laquelle ils sont traités, les approvisionnements récents ne peuvent pas suffire à combler le taux de mortalité.
C’est pourquoi, contre toute surprise, des enfants naissent parmi les esclaves. Comment parvient-on simplement à avoir des enfants dans ces conditions de vie ? C’est que les maîtres es bêtes savent le point auquel sont nécessaires de tels enfants. C’est pourquoi les esclaves, une fois leur travail terminé, jouissent de leurs propres quartiers (surveillés par les maîtres des bêtes). Dans ces derniers, ils sont libres de parler, d’agir à leur guise afin de former de petites communautés. C’est pourquoi dans ce semblant de vie personnelle, il arrive régulièrement que des esclaves soient enceintes. Dans ce cas, si elles n’arrêtent pas de travailler tant qu’elles en sont physiquement capables, elles se voient épargner les châtiments corporels, et sont mieux nourries que les autres esclaves. Cela dure jusqu’à ce que l’enfant soit sevré. De même, si l’enfant travaille à partir de cinq tours, jusqu’à ses quinze, il n’est pas exposé aux châtiments corporels.
Reste enfin le cas des gladiateurs, les moins malheureux des esclaves. Les elfes noirs adorent les jeux de combat, et les gladiateurs sont donc privilégiés parmi eux. Un elfe noir qui possède des esclaves peut décider d’en prendre un ou une, de l’armer, de l’entrainer, et d’en faire un gladiateur (un elfe noir sans famille peut choisir de devenir gladiateur lui-même, auquel cas son rang sera équivalant à celui des corsaires ou chasseurs). Afin de préserver l’égalité de ses chances, un gladiateur commencera par combattre des débutants comme lui, et se hissera au fur et à mesure de ses victoires, jusqu’à mourir, car les combats sont systématiquement avec mise à mort.
Il arrive également que plusieurs gladiateurs soient envoyés dans l’arène, que ce soit pour un combat jusqu’au dernier survivant ou pour lutter contre des bêtes ramenées par les chasseurs, qu’il s’agisse de chiens des plaines ou de monstres des montagnes.
Cette vie dangereuse a un prix. Les autres esclaves disent en effet des gladiateurs qu’ils sont les plus chanceux d’entre eux : Ils ne peuvent être exposés à aucun châtiment corporel (ce serait contre-productif), mangent à la table de leurs maîtres (généralement assis par terre et sans assiettes ni couverts, mais tout de même), et au lieu de dormir dans les baraquements avec les autres esclaves, ont droit à une chambre dans la maison des elfes noirs eux-mêmes. L’ameublement est spartiate, la chambre petite, mais c’est un luxe incroyable. Tout cela, bien sûr, quand ils ne sont pas laissés dans le cirque pour préparer un combat proche.
Note intéressante, il n’y a qu’un seul type d’esclave qui est assuré d’être gladiateur à son arrivée, ce sont les esclaves amazones. Ces dernières sont toujours gladiatrices, car les elfes noirs connaissent leur talent et leur sauvagerie au combat. Peu nombreuses, elles sont capturées en même temps que certains lézards de la Jungle que les elfes noirs aiment à aller capturer, pour les faire combattre dans les mêmes arènes.

Cette société étant évoquée, il convient de parler des réformes menées par la reine Dhaulnyre. Cette dernière ayant constaté que les elfes noirs courraient à leur perte, elle cherche à calmer ce climat de violence et de mort à tous les étages, et à favoriser une politique de natalité parmi les elfes noirs aussi bien que parmi les esclaves. Le modèle évoqué plus haut est appelé à l’avenir à changer, et la justice se veut désormais plus répressive. Reste à savoir où iront ces réformes, et surtout, si elles seront acceptées…

La religion chez les elfes noirs

Les elfes noirs sont un peuple qui traditionnellement ne se soucie pas vraiment de foi. Comme toute autre chose, la religion leur sert surtout à maintenir l’illusion d’une société raffinée et structurée. Théoriquement, un elfe noir est libre d’être au service de la divinité qu’il souhaite, mais dans la pratique, un elfe noir qui se mettra au service d’un autre dieu que Filyon, Silir, Simialle, Ariel ou Azma sera au mieux regardé bizarrement au pire la risée de ses congénères. De même, le clergé chez les elfes noirs est assez restreint. On ne peut trouver chez eux que des prêtres d’Azma, Ariel, Silir ou Filyon, et ils sont très rares.
Les prêtresses d’Ariel embarquent systématiquement sur les navires corsaires, qui de toute façon ne partiraient jamais sans elles. Les elfes noirs se veulent meilleurs marins du monde, ils doivent donc avoir les faveurs d’Ariel quand ils embarquent. Pour eux, ce n’est pas simplement avoir une faveur que de s’attirer ses grâces, mais un véritable devoir.
Les représentants du clergé d’Azma sont communs, mais ce sont avant tout des fous que les elfes noirs gardent enfermés en permanence. En temps de paix, ils sont invités à combattre dans les arènes, dans des combats jugés trop compliqués pour les gladiateurs normaux, qui mourraient tous dans même que le spectacle soit appréciable. En temps de guerre, en revanche, ces prêtres sont lâchés sur le champ de bataille pour y faire un carnage.
Les prêtres et prêtresses de Filyon sont les plus rares. Leur rôle dans la société elfe noire est un rôle d’ornements. Quand les familles organisent de grandes fêtes pour faire étalage de leurs richesses ou tendre des pièges, ils sont utilisés comme jouets sexuels. Exposés sur des piédestaux dans la salle, qui veut d’eux se sert et les emmène dans une chambre.
Enfin, les prêtres les plus rares sont ceux de Silir. Ceux-là sont les elfes noirs dont la famille a été anéantie et qui ont choisi de renoncer à l’ascension sociale. Les prêtres de Silir sont importants, car ce sont les érudits et notaires elfes noirs. Ils se chargent d’organiser les mariages et les cérémonies funèbres, car même les elfes noirs enterrent leurs morts (sauf exceptions), mais surtout ils se chargent d’observer le jeu politique, que ce soit entre les différentes familles ou même en leur sein, et de consigner toutes les actions qu’ils peuvent observer. Ce qui fait qu’eux seuls peuvent dresser un tableau historique cohérent du peuple noir, mais ce secret, ils le gardent jalousement.

Puissance militaire

Au combat, l’armée des elfes noirs est un spectacle terrifiant pour n’importe quel ennemi. Leurs guerriers se vêtissent d’armures noires auxquelles sont mêlés des tissus sombres, et leurs bannières sont également dans des teintes ténébreuses. Ce peuple préférant combattre la nuit, ils font cela afin de se fondre dans le décor, et de profiter de la vision nocturne, avantage inné chez eux. Cependant, il ne faut pas croire que les combattre le jour est un avantage certains, ils y sont tout aussi doués. Il s’agit juste d’une préférence personnelle pour eux. Et cela ajoute au côté terrifiant de leur armée le fait que la nuit et les ténèbres soient leurs alliés.
Les osts noirs sont composés de lanciers, d’arbalétriers, d’archers à cheval, de cavaliers lourds, de cavaliers chevauchant des pégases choisis pour leur robe noire, voire des manticores, mais aussi d’épéistes, de hallebardiers… Les elfes noirs manient toutes les armes, car c’est un de leurs apprentissages premiers : Apprendre à combattre. Même quand l’enfant apprend la politique, l’apprentissage des armes occupe toujours la moitié de sa journée, voire plus s’il se destine à une carrière de soldat. Puis, sa période en tant que corsaire ou chasseur lui apprend la pratique guerrière, mais aussi politique. Ceux qui atteignent cent cinquante tours ont donc appris à combattre pendant trois vies humaines, mais continuent encore à s’entrainer régulièrement. Telle est l’armée des elfes noirs.
Elle est également appuyée par des choses plus exotiques. Les sorciers elfes noirs sont si connus dans le monde que leur magie sinistre fait l’objet de toutes les mauvaises légendes du monde, et de toutes les histoires destinées à faire peur. Ces mages utilisent la magie noire, magie leur permettant de faire souffrir n’importe quel ennemi, ou de le tuer de façon atrocement violente. Les chiens des plaines, ainsi que les créatures capturées par les montagnes ou dans la Jungle, lors d’expéditions des elfes noirs, ajoutent une ménagerie insolite à cette armée, et leur servent de bêtes de guerre, qui une fois dressées, n’ont plus qu’à être lâchées au milieu des rangs ennemis pour y faire un carnage. Enfin, les prêtres d’Azma ont une réputation qui n’est plus à faire…
Au-delà de tout cela, les elfes noirs ont une flotte d’une puissance incroyable. Leurs navires ne sont pas les plus nombreux, et ne comptent guère qu’une cinquantaine de membres d’équipage. Petits, ils sont conçus pour une seule chose : la vitesse et les raids. On dit cependant qu’ils sont la première puissance navale du monde car s’il est vrai que leurs corsaires sont bien moins nombreux que les marines des autres royaumes, en revanche, ce qu’ils n’ont pas en nombre, et la poudre à canon qu’ils n’ont pas, ils compensent cela par la valeur de leurs combattants et les talents de leurs capitaines. L’histoire de ce navire corsaire elfe noir qui coula quatre galions sans qu’un seul elfe noir ne soit tué et laissa le cinquième s’échapper pour qu’il raconte ce qui s’était passé est connu de tous les marins du monde, et est également jugée parfaitement crédible.

Le régiment de renom : Les tristelames elfes noirs

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« Ceux qui sont appelés à combattre directement pour le compte du Trône Noir auront peut-être la chance de se voir accompagner par un contingent de sa garde, les Tristelames. Ces soldats proviennent de notre capitale, et sont nos guerriers les plus redoutés. Merveilleusement cruels et efficaces au combat, les Tristelames sont la terreur de nos ennemis. Gardez-vous cependant de leur faire totalement confiance car ils n’ont juré loyauté qu’au Trône Noir, peu importe son occupant, et s’ils jugent que vous êtes en faute, vous devrez alors en répondre devant eux. Une telle éventualité est à éviter si vous tenez à la vie. »
=> Discours d’un précepteur elfe noir à ses élèves.

Les elfes noirs sont des êtres mégalomanes et égoïstes qui cherchent toujours à accéder au pouvoir, même s’ils doivent pour cela piétiner les cadavres de leurs rivaux. Ce mode de vie est la source d’une instabilité gouvernementale constante. Mais malgré cela, il faut bien s’assurer que l’autorité du roi puisse être respectée, sans quoi le mode de vie elfe noir s’effondrerait sur lui-même. C’est pourquoi les souverains de ce peuple pervers, s’ils ne peuvent faire confiance à aucun de leurs semblables (à part peut-être leurs familles, et encore), peuvent s’appuyer sur les Tristelames. Ces derniers ont pour tâche sacrée de leur servir de garde personnelle et d’appliquer l’impitoyable volonté du roi sur le champ de bataille. Ils doivent bien entendu prouver leur dévotion avant d’être admis au sein de l’ordre. Mais cette dévotion au trône noir est inébranlable, peu importe qui siège dessus.

Les Tristelames sont recrutés parmi les enfants des familles nobles, et sont enlevés à leurs parents dès la naissance. De facto orphelins, ils n’ont ainsi plus de liens familiaux pour les distraire. Instruits dans la citadelle abritant leur ordre, non loin de la capitale, ils apprennent les talents martiaux nécessaires pour devenir l’élite de l’Ile Noire, les enfants de la haine et de la guerre élevés dans la bataille et dans le sang. Dès qu’ils en sont capables, les novices sont jetés les uns contre les autres dans des combats à mort, si bien que seuls les plus forts, les plus rapides et les plus impitoyables survivent. Au cours de leur croissance, ceux qui font preuve d’une férocité et d’une ruse particulière sont généreusement récompensés par leurs maîtres. La violence qui rythme leur vie a beau se limiter à la simple cour d’entrainement, le reste de la vie quotidienne consistant surtout en l’apprentissage d’une discipline de fer, chaque génération de futurs Tristelames perd en réalité les deux tiers de son effectif avant que celui-ci n’arrive à l’âge adulte.
Lorsque les aspirants atteignent l’âge de devenir de véritables Tristelames, soit très précisément cent tours, ils sont amenés devant le Trône Noir, vidé de son occupant pour l’occasion, et s’agenouiller devant lui pour jurer un serment de dévotion indéfectible. C’est ce serment qui alimente les feux de la haine et du mépris qui brûlent au fond du cœur de chacun d’entre eux, car aucun guerrier ne peut être supérieur à ceux qui se sont agenouillés devant le Trône Noir, c’est pourquoi ils sont psychologiquement incapables de croire que quiconque puisse les vaincre.

Guerrier d’élite absolue, même selon les critères elfes noirs, au combat, un Tristelame considère généralement que la meilleure défense est l’attaque, et il sera toujours en première ligne pour mener la charge. Leur mission est simple : trouver l’ennemi et le tuer. Cette vie de lutte constante depuis la petite enfance fait que ces Elfes Noirs souffrent de gros problèmes mentaux. Si les elfes noirs sont par nature antipathiques, les Tristelames en particuliers détestent tout le monde, tout le temps et pour toujours, et ils prennent un grief personnel contre tout ennemi qui ose avoir l’audace de ne pas mourir au premier coup de leur épée et de résister à leurs assauts brutaux. Ces guerriers d’élite ne laissent pas pour autant cette haine les consumer. A la place, ils l’embrassent et la moulent pour en faire une arme mortelle. Ils concentrent leur rage contre leurs adversaires, de façon à déchaîner des coups de plus en plus puissants, et à ne jamais faiblir. Ainsi, si les Tristelames ne sont pas invincibles, jamais l’un d’eux ne sera aussi dangereux que s’il est blessé ou dominé. Car ces circonstances les poussent à se dépasser.
Les Tristelames portent des armures lourdes finement décorées afin qu’ils puissent savourer le bruit des coups futiles qui résonnent contre l’acier des nains des profondeurs. Traditionnellement, ils manient épée et bouclier.

Chose rare, en matière de hiérarchie, les Tristelames sont tout à fait neutres. Leur loyauté va au Trône Noir, et ils ne trahiront pas celui ou celle qui se trouve dessus. Ils sont en effet les garants du fait que la société elfe noire ne s’effondre pas. Malgré leur haine et leur orgueil, ils sont donc capables de tous se traiter mutuellement sur un pied d’égalité, ce qui explique l’absence de maître pour la garde.
Il n’est arrivé qu’une seule fois dans l’histoire de l’Ile que la garde ferme les yeux sur une révolte contre le souverain, ou plutôt la souveraine, la reine désormais haïe Driruita. Celle-ci s’était en effet méfiée des Tristelames, qu’elle considérait comme peu fiables, et les avait désavoués pour recruter sa propre garde personnelle. Les Tristelames, conscients qu’ils ne pouvaient se révolter contre celle qui occupait le Trône Noir, avait encaissé l’insulte. Mais ils eurent leur vengeance. Quand les elfes noirs en révolte vinrent trouver la reine Driruita, elle les appela à l’aide, voyant que sa propre garde l’avait trahie. Ils se mirent de la cire dans les oreilles pour ne pas entendre ses appels. Quand ils virent que les révoltés la saisissaient, ils se retournèrent, pour ne pas voir la scène. Que pouvaient-ils faire pour aider le Trône Noir ? Ils ne voyaient ni n’entendaient les violences que subissaient son occupante. Après le couronnement de la reine Dhaulnyre, cependant, ils vinrent la trouver. L’intégralité du corps d’élite entra dans la salle, en chassant sans ménagement les elfes noirs présents, sauf la reine. Nul ne sut ce qu’ils lui dirent ce jour-là. Mais après quelques minutes, la reine, blême, sortit de la salle du Trône, et déclara qu’il n’y aurait sous son règne aucune autre escorte pour la royauté que celle des Tristelames.

La cité humaine d’Eure leur faisait face. Un petit contingent d’elfes noirs l’observait, sachant que les humains ignoraient tout de leur présence dans ce bois.

« Nous pourrions prendre la ville, tenta l’un d’eux. Si nous infiltrions la ville et tuions les gardes, nul doute que nous pourrons par la suite aisément profiter de la panique pour ouvrir les portes à l’armée.
-Elle arrive quand ?
-Demain. »

Un silence se fit.

« C’est trop tôt, dit la sorcière du groupe. Même si ce ne sont que des humains, nous n’avons que quelques heures. Infiltrer la ville serait faisable, je suppose. Elle est bâtie sur une rivière, et je peux me charger d’enfoncer les grilles qui empêchent de passer par là, avec un petit sort. Mais après, il faudrait vaincre à nous six la garnison… Tu parlais d’un bon plan quand tu m’avais convaincu de venir, Din.
-Il n’a pas tort, intervint une voix. »

Les elfes nois se retournèrent. Le sixième membre du groupe. Un tristelame, qui les avait suivis sans rien dire après avoir écouté leur conversation.

« Que veux-tu dire ? demanda la sorcière, qui répondait au nom de May.
-Je veux dire qu’il a eu raison de nous avoir fait venir. Ces trois-là ne serviront à rien. Lui-non plus à vrai dire. Mais toi, tu peux me faire entrer dans le palais. Et me laisser faire ce à quoi je suis meilleur que tous ici.
-Et c’est ? demanda Din, agacé.
-Tuer. Sorcière, dit-il en mettant son casque, fais-moi entrer dans ce palais, et tu verras que je connais mon travail. »

Le lendemain, quand l’Ost Noir arriva, les portes de la cité étaient ouvertes.


Les elfes noirs et le reste du monde

Les elfes noirs sont pour ainsi dire en guerre contre le monde entier, et ne voient dans les autres royaumes que des faibles prêts à être réduits en esclavages. Tout le paradoxe de la société elfe noire réside cependant dans le fait qu’ils soient une menace immense, mais que personne, à part ceux qui ont vécu la guerre de Ram, ne prend au sérieux. En effet, si leur puissance militaire est immense, les elfes noirs ne semblent pas souhaiter revenir sur le continent avant longtemps, et si leurs raids et pillages de navires sont ennuyeux pour le commerce, ils sont de toute façon en soit rares, et les elfes ne vont que de façon très exceptionnelle piller des cités entières, ce qui fait que les grands royaumes finissent souvent par oublier qu’ils représentent une menace latente.
Seul Ram, qui a reçu il y a cinq tours une piqure de rappel que peu de monde souhaiterait recevoir, prend cette menace au sérieux, et les patrouilles qui parcourent les terres ramiennes sont formées, sur les conseils des elfes des sables, à se préparer à une attaque soudaine et brutale des elfes noirs. Que ce soit dans les cités, sur la mer ou les campagnes, une nouvelle concrétisation de cette menace est en train d’être préparée à Ram, seul royaume à prendre au sérieux un danger que tous devraient redouter.
Quant aux elfes noirs eux-mêmes, ils ne voient dans ce royaume, que comme dans les autres, une immense réserve d’esclaves potentielle. Vision que la reine Dhaulnyre espère changer. Le fait que les elfes noirs aient dû se replier lors de leur invasion, même si la coupable a été punie, montre bien les royaumes humains sont devenus puissants, et qu’il faut que les elfes noirs s’adaptent. D’où ses réformes.

Personnalités notables

Dhaulnyre, Reine de l’Île Noire

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La reine Driruita ayant été, après sa défaite sur le continent, exécutée, une nouvelle dirigeante a pris sa place. Ironiquement (et donc fortement apprécié par les elfes noirs), il s’agit de la petite fille de Cinder, l’une des principales alliées de l’ancienne reine. Dhaulnyre est normalement beaucoup trop jeune pour monter sur le trône. Apprentie sorcière, elle n’avait en effet que cinquante tours quand elle y a accédé, pour un total aujourd’hui de cinquante-six tours. Normalement, elle devrait être en train de faire sa carrière en tant que corsaire ou chasseresse !
Les elfes noirs ne sont pas dupes. Elle a été placée là par quelqu’un. Ce qui les gêne, c’est qu’elle n’avait plus de famille, puisque celle de sa grand-mère a été décimée, et que ses deux parents ont disparu durant la guerre à Ram. Autrement dit, même si elle était de sang noble, elle était orpheline. Ehnaït, son grand-oncle, seul survivant de la famille, fait donc l’objet de tous les soupçons, d’autant plus qu’il a aussitôt été nommé échevin…
Mais manipule-t-il réellement sa petite fille ? Il était opposé à ce qu’elle envoie sa sœur, Cinder, à la mort. Et il n’est pas nécessairement favorable aux réformes menées par Dhaulnyre. Car cette tête brûlée a une vision pour les elfes noirs. Elle estime que la défaite de Driruita est liée à la décadence de sa race, et souhaite donc lui redorer le blason. Au nombre des réformes qu’elle mène se trouve un encouragement des naissances chez les elfes, mais aussi une vraie étude de la politique humaine. Qu’ils soient parmi les elfes noirs ou les autres races, Dhaulnyre compense sa jeunesse par une étude systématique et approfondie de ses ennemis. A ce jour, elle a échappé à toutes les tentatives d’assassinat dont elle fut la cible depuis son accession au trône. Le nombre de naissance a recommencé à croitre dans sa population. Tout se déroule donc pour le mieux, à ce jour, pour celle qui est aussi échevine de Chasz-Kar, capitaine de l’Île Noire.

Ehnaït, échevin d’Akor Alak

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Ehnaït était pendant longtemps un elfe noir méprisé par chacun de ses congénères, en raison du fait qu’il soit en apparence très sentimental et démonstratif, ce qui le rendait selon les critères elfes noirs aussi faible qu’idiot. Mais ce n’était qu’une apparence, qu’il utilisait afin de mieux tromper ses adversaires politiques qui le prenaient pour un idiot. Depuis qu’il est devenu échevin, il a dû tomber ce masque, qui ne tenait plus. Les elfes noirs ne sont après tout pas idiots : S’il a duré si longtemps, c’est qu’il n’est pas celui qu’il prétendait être.
Ehnaït, puissant mage noir de huit-cent-trente-deux tours, commence à se faire vieux, mais profite de la vie d’échevin maintenant qu’il peut enfin laisser libre court à ses vices d’elfes noirs, décuplés chez lui. Son principal ennui reste sa petite nièce, Dhaulnyre, qui s’émancipe de plus en plus de l’emprise totale qu’il avait sur lui au début de son règne. Il faut dire que cette emprise est difficile à maintenir, maintenant qu’il est à Akor Akal, loin de la capitale, et qu’il ne peut plus lui parler en permanence. Il se demande à présent si elle n’a pas fait preuve d’une étonnante maturité pour son âge en se débarrassant de Cinder, qu’elle savait son jouet, sans doute envoyée mourir à Oro, et en l’éloignant le plus possible d’elle.
Quoi qu’il en soit, Ehnaït est vieux selon les critères elfes noirs. Il arrive peu à peu à l’âge auquel les elfes noirs regardent leur carrière et estiment ou non leur réussite dans la vie. Et lui estime avoir réussi. Après tout, avec une sœur ainée pyromancienne et politicienne réputée brillante, qui l’aurait cru échevin un jour ?

Taenya, échevin d’Insorn

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Faren, garde du corps et bourreau de Driruita, grand-père de Dhaulnyre, et allié précieux d’Ehnaït, avait tout pour être nommé échevin dans sa cité. Il le fut, les premières années du règne de Dhaulnyre. Mais il était également un danger pour elle, car il avait déjà trahi une reine, et elle le savait au service de son grand-oncle, qu’elle cherchait à éloigner. Il fut donc le premier échevin dont elle dût gérer le malencontreux décès sous son règne, après qu’il ait oublié de vérifier si on n’avait rien versé dans son vin. Pas de chance, ce jour-là, il se pourrait qu’une âme appréciant la reine ait quelque peu versé un liquide mortel dans ledit vin. Le résultat fut sans appel, et il fallut trouver un nouvel échevin.
Cette fois, Dhaulnyre ne fit pas de pari, et ne prit pas le risque de se trouver avec un échevin qui irait contre sa volonté. Elle nomma Taenya à la tête de la cité. Cette elfe présentait pour elle l’énorme avantage d’être une ennemie jurée de Driruita et de Cinder, et donc d’Ehnaït à présent, et donc une alliée potentielle de premier ordre. En la nommant, Dhaulnyre envoyait un signal fort à ceux qui n’aimaient pas sa façon de gouverner. Le signal étant que c’était elle qui décidait à présent, et que s’ils n’étaient pas contents, ils pouvaient tout aussi bien parler à ses tristelames. C’est d’ailleurs après cette nomination qu’elle dût échapper à trois tentatives d’assassinat en quelques tours. Elle y échappa brillement.

Lokhir, échevin de Jan-Duag

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Capitaine corsaire le plus réputé parmi les elfes noirs, considéré comme le meilleur marin de l’île et peut-être l’une des plus fines lames de son peuple, celui que l’on surnomme « Le Roi Corsaire » sur l’île possède en outre le plus grand navire des elfes noirs. Sur les mers, quand des navires elfes noirs viennent à se rencontrer, c’est lui qui fait la loi. Quand une campagne doit être planifiée, c’est lui qui décide quel capitaine doit rester en mer pour intercepter des navires, quel capitaine doit aller piller la côte, et quel capitaine peut rester sur l’Île Noire et pleurer sur sa triste déchéance.
Dhaulnyre souhaitant que les raids elfes noirs se rarifient mais s’intensifient en violence, elle a logiquement nommé le meilleur de ses stratèges en mer à la tête d’une cité. En outre, dans la cité qui compte le plus grand nombre de corsaires, une personnalité telle que Lokhir est respectée par tous. Et pour terminer, son autorité incontestée sur l’ensemble des capitaines corsaires elfes noirs en fait un leader naturel et un choix normal pour un tel poste.
Lokhir est un cas rare parmi les elfes noirs, dans la mesure où il a acquis sa légitimité sans vraie subtilité. Son poste d’échevin, il ne le doit pas à son talent politique (encore qu’il en ait, comme se doit de l’avoir un elfe noir), mais à son talent de guerrier et de capitaine. Les membres de son équipage, même à terre, lui obéissent et lui servent d’agents. Dans sa ville, toutes les familles ont des traitres potentiels, prêts à massacrer tout le monde sous leur toit pour Lokhir, ou pour avoir la main de sa fille, Briza, jeune elfe noire de cent-cinquante-deux tours, officiellement femme la plus courtisée de l’Île, qui aime à se jouer de beaucoup de ses prétendants. Après tout, cette dernière sait que la famille de Lokhir, paradoxalement, est très petite. Une dizaine d’elfes à peine. Ce qu’elle souhaite, c’est un époux qui vienne d’une famille puissante. Car elle sait bien que quand Lokhir mourra, elle aura besoin d’un tel soutien politique. Lokhir a engendré une bonne guerrière, mais aussi une habile politicienne.

Gerydra, échevin de Mourn-Kar

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Premier échevin à avoir été nommée par Dhaulnyre, dès son premier jour de règne, Gerdyra a reçu la cité de Mourn-Kar à gouverner. Elle était connue, avant d’accéder à ce poste, pour diriger une famille composée exclusivement de sorciers et de sorcières, chose rare parmi les elfes noirs. En effet, si les sorciers sont respectés dans leur société, une famille exclusivement constituée de mages sera par définition peu nombreuse, car même s’ils sont plus communs chez les elfes, les sorciers restent rares, ensuite parce que cette spécialisation trop poussée les rendra forcément faibles sur bien d’autres aspects, et donc des proies faciles pour le stratège avisé.
La longue survie de cette famille au cours de l’histoire de la société elfe noire montre cependant qu’il y a plus que la simple magie dans leur éducation. Que Gerydra soit capable de tenir la barre à deux mains et de diriger avec fermeté sa famille tout en la protégeant contre des attaques montre qu’elle est non seulement une sorcière talentueuse, mais aussi une politicienne redoutable, au moins en matière défensive, à défaut de passer à l’offensive sur ce plan.
Or, chez les elfes noirs, un dicton dit que Celui qui ne fait que se défendre finit par ne plus rien défendre. Conséquence, aux yeux de Dhaulnyre, Gerydra se devait d’être une bonne politicienne à tous les plans. Un pari risqué, car les attaques venant de l’intérieur de sa cité se multiplient. Elles viennent aussi de l’intérieur de sa famille, qui se sent mise en danger par ce poste. De tous les échevins, Gerydra est celle qui a la position la plus précaire. Mais elle survit à ce jour, preuve de son talent en la matière. Et puis après tout, il faut bien que les postes changent régulièrement de mains. Qu’elle se fasse tuer, pour la reine, ce ne serait jamais qu’un pari perdu.

Gelbere, échevin de Sh’Il-Kar

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Gelbere, pour sa part, est le plus ancien échevin actuellement en vie. Bien que peu d’elfes se souviennent avec exactitude de la date de sa naissance, mais il aura bientôt un millénaire, cela est une certitude. A cet âge, les elfes ont repris leur vieillissement, et il devrait avoir l’air vieux, et pourtant il parvient mystérieusement à garder un aspect somme toute plutôt jeune.
Malgré cet aspect, sa vieillesse peut se sentir dans sa fatigue physique qui s’est accélérée avec l’âge, mais qui ne l’empêche pas de régulièrement délaisser ses affaires d’échevin pour aller chasser le chien des plaines, en capturer des meutes entières, et en faire à la fois ses bêtes de guerre, ses animaux domestiques et ses bêtes d’arènes. Gelbere éprouve une grande admiration pour ces bêtes, qui sont sur le continent stupidement affectueuse, mais ici, dans les plaines des elfes noirs, des tueurs redoutables, dont les elfes eux-mêmes se méfient. Il est d’ailleurs un grand amateur des jeux du cirque pour cette raison, puisque ses spectacles préférés sont le déchainement des chiens dans son arène. Les meilleurs gladiateurs de l’Île Noire ne viennent jamais de Sh’Il-Kar, où leur espérance de vie est bien trop courte à cause de tout cela.
Gelbere règne sur sa cité depuis des siècles, ayant été nommé bien avant que Dhaulnyre ne soit arrivée sur le trône. Il doit cependant composer avec cette nouvelle ennemie, qui voit d’un mauvais œil le fait qu’il soit avant tout un elfe noir vieux jeu, qui a trouvé tout son content dans le règne de Driruita. Puisqu’elle se réclame reine qui va dans une direction radicalement opposée, il est évident qu’elle ne peut accepter le côté rebelle de cet échevin…
Sam 18 Avr 2015 - 11:22
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