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[Terminé] Les apprentis diplomates. [Libre]
Enguerrand d' Alvestryn
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L'enfant terrible d'Hasdruba
Enguerrand d' Alvestryn
« -Du sable. Du putain de sable ! Encore et toujours. Partout à perte de vue. S’il n’y avait que ça encore. Une semaine déjà que nous côtoyons ces chameaux qui sentent les latrines. Sans parler de cette foutue chaleur qui devient glaciale une fois la nuit tombée. J’emmerde ce désert et aussi cette idée à la con que j’ai eu de t’accompagner Enguerrand. Oh ! Enguerrand ? Tu m’entends ? J’espère vraiment qu’elle vaut le coup d’œil ta fille du pharaon et que j’ai pas fait le déplacement pour rien.
-Bien sûr que je t’entends. On n’entend que toi d’ailleurs. Elle ne vaut pas ma femme, mais je suis certain. Du moins je l’espère que sa beauté réussira à te faire fermer ta gueule ne serait-ce que cinq minutes  cousin. Cesse donc de parler l’eau est précieuse dans cette contrée et tu tarirais un puit rien que pour étancher ta soif d’avoir pesté sur ce voyage. »
L’ironie du sort avait voulue qu’Enguerrand ayant activement, durant son errance défendu contre bien des menaces la cité d’Ose y revienne bien des tours plus tard comme ambassadeur d’Hasdruba. Les ducs, notamment Philippe de Sirenia aidé de Raoulet de Poitevin et Ulrick qui cherchait désespérément a marié son fils aîné. Finirent par convaincre le roi qu’un simple pacte de non-agression avec cette cité serait au mieux une épine en moins dans le pied du royaume. Une inquiétude en moins pour la lignée de Von Konniksee. Et peut-être une nouvelle victoire pour Raoulet de Poitevin  qui se plaît à voir que les chevaliers d’Hasdruba séduisent au-delà des frontières. Enguerrand posa les yeux sur la petite croix qui ornait l’écu d’Alberick. Un croix identique était venue s’ajouter à ses armoiries également.
Un tour était passé depuis leur retour de la croisade dans les cités- états. La campagne Hasdrubienne portait encore quelques stigmates des ravages causés par la guerre. Philippe de Sirénia ne parlait que d’une chose. Chasser les orcs qui avaient envahi son fief. Pour les exilés d’Oro qui avaient trouvé refuge en Hasdruba. La priorité était que Faël, maintenant nommé d’Alvestryn remonte sur le trône d’Oro. Mais avant de chasser l’usurpateur comme les Orois qui étaient resté fidèle à Faël nommaient Asarith des alliances étaient plus que nécessaire.
Voilà comment Enguerrand se retrouva accompagné de son cousin Alberick Von Konniksee avaient tous deux voyagé vers Ose.  Les grandes pyramides à peine en vue. C’est un cri déchirant le ciel qui leur fit lever les yeux juste à temps pour observer une ombre passer presque à ras de terre soulevant du sable avant de remonter en flèche vers l’astre brûlant.
Alberick la main au-dessus des yeux souriait en suivant la monture et sa cavalière qui hurlait d’effroi à chaque changement de direction de la griffonne.
« -Si elle fait la même tête qu’au décollage, je veux surtout pas manquer celle qu’elle va faire à l’atterrissage. Tu ne vas tout de même pas me faire croire que c’est simplement par pur soucis pour sa sécurité qui tu as insisté pour qu’elle fasse le voyage sur le dos de ta griffonne.
-Non. Répondu Enguerrand un sourire aux lèvres. C’est par galanterie. Puis je te rappel que Faël est bien meilleure ambassadrice que toi et moi. »
Lorsqu’ils atteignirent les portes de la ville La griffonne tournait encore haut dans le ciel. Les deux chevaliers remercièrent chaleureusement les habitants qui leur apportèrent de l’eau et des fruits. Agréablement surpris par cet accueil
« - C’est marrant ces petits fruits ça croque au milieu. Qu’est-ce que c’est ? » Demanda Alberick.
« -C’est des dattes crétin. » Lui répondit Enguerrand qui décida de mettre un terme aux acrobaties aériennes de sa griffonne en la rappelant.
Dim 19 Avr 2015 - 10:30
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Dargor
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Dargor
Fael d’Alvestryn, toute princesse héritière d’Oro qu’elle soit, était blanche comme un linge lorsque Fao, la griffonne d’Enguerrand, se posa dans la cité d’Ose. Elle savait bien entendu que le pharaon qu’elle allait rencontrer nourrirait sans doute certains griefs à son égard, mais pour le moment c’était le cadet de ses soucis.
A l’origine, quand Enguerrand lui avait annoncé qu’elle ferait le voyage sur le dos de Fao, elle n’en avait rien dit. L’appréhension était venue le matin du départ, lorsqu’elle avait vu la griffonne dans la cour du château, et qu’elle avait réalisé qu’il n’y aurait bientôt rien d’autre que cette griffonne et ses ailes pour l’empêcher de faire une chute fatale. Aussi, lorsqu’Enguerrand l’avait soulevée de terre pour l’aider à se mettre en selle, elle l’avait regardé avec un regard qui se voulait gêné, mais qui avait dû ressembler à un air de chien battu au vu des visages amusés de tous les témoins de la scène.

« Tu es sûr que c’est vraiment indispensable ? avait-elle demandé.
-Oui, fut sa seule réponse.
-D’accord, avait-elle glapit en s’asseyant sur la selle. C’est quoi ton nom déjà ? Fao c’est ça ? Alors ne me laisse pas tomber Fao, d’accord. Ne me laisse vraiment pas tomber.
-Vole aussi haut que tu puisses, mais ne me perds jamais de vue ma belle, avait simplement dit Enguerrand. »

Et avant même que Fael ne puisse protester une dernière fois, Fao s’était cabrée, et s’appuyant sur ses pattes arrières, avait bondit sur le toit de l’écurie, puis sur les remparts du château, elle avait ensuite avancé par bonds successifs sur tous les toits pour arriver au donjon, du haut duquel elle s’était jetée dans le vide avant de déployer ses ailes pour redresser juste avant de s’écraser au sol. Elle s’était alors élevée à toute vitesse, donnant des puissants battements d’ailes qui à chaque fois la faisaient monter un peu plus.
Au début du processus, Fael avait serré les dents et s’étaient cramponnée aux rênes. La griffonne avait dû sentir sa peur, et évidement, avait pris son temps, une fois au sommet du donjon, pour juger le meilleur angle de saut, laissant bien le temps à la princesse de se rendre compte que la bête allait sauter. Fael commençait à essayer de descendre de selle, croyant que la griffonne attendait le départ du convoi (lui prodiguant au passage un moment assez long pour la laisser s’enfuir) quand la bête plongea. Cette fois, Fael ne put retenir un cri qui n’avait rien d’héroïque, et lâcha les reines pour entourer le cou de Fao avec ses bras et se cramponner ainsi, collée à son dos.
C’est à cet instant qu’elle ferma les yeux. Lorsqu’elle fit l’erreur de les rouvrir, elle vit un immense vide entre elle et le sol, et sans crier ni paniquer, elle les referma. Il n’était pas question d’ouvrir un seul œil avant qu’elle ne sente un sol stable sous les pattes de la bête. La suite du vol fut une succession de purs moments de terreur pour la princesse héritière, qui à chaque changement de direction s’attendait à tomber dans le vide, et n’osait pas lâcher le cou de la griffonne. Griffonne qui s’autorisa même quelques piqués, sans doute pour attraper un petit animal, qui arrachaient des cris de terreur à la princesse.

« Redescends ! cria-t-elle à un moment, n’y tenant plus. Redescends et repose-moi ! Je ferais le voyage à dos de cheval, ce sera parfait ! Allez, vers le bas s’il te plait ! »

Et évidement Fao avait compris qu’il fallait monter encore plus haut, et qui plus était faire plus encore d’acrobaties aériennes. Fael d’Alvestryn était, à la fin, convaincue que la griffonne devait sentir sa peur, ce qui n’était pas difficile car elle hurlait à chaque piqué ou à chaque fois que la bête lui mettait la tête en bas, sans compter sa prise sur son cou qui se resserrait un peu plus à chaque acrobatie, sans jamais toutefois commencer à l’étrangler, et qu’en plus de sentir cette peur, elle s’en amusait. Ou bien alors Enguerrand avait demandé à sa griffonne de faire des acrobaties, mais Fael chassa cette hypothèse. Enguerrand ne lui aurait jamais fait un coup pareil.

Ce fut d’ailleurs la voix de ce dernier qui la convainquit d’ouvrir un œil alors que la bête ne bougeait plus. Elle se trouvait au sol, tranquillement allongée, et Enguerrand lui tendait la main pour l’aider à descendre. Sans se soucier de protocole ou de la moindre notion de dignité, elle ignora superbement sa main pour se jeter au sol et embrasser le sable.

« TERRE ! hurla-t-elle, inconsciente des éclats de rire et regards amusés qu’elle avait déclenchés. »

Par la suite, elle retrouva son maintien habituel.

« Le voyage s’est bien passé, madame ? demanda Albérick, qui ne cachait pas son amusement.
-Si ça c’est bien passé ? répondit-elle d’une voix énervée, qu’elle corrigea immédiatement, se rappelant qu’elle était observée. C’était vraiment une expérience très agréable, dit-elle. La prochaine fois, ajoutez un dragon qui essaye de me dévorer, et ce sera franchement parfait. Enguerrand, mon amour, je te remercie de te soucier de mon bien-être et de ma protection, mais pour le retour, c’est moi qui suis à cheval et toi à dos de griffonne. »

Sans attendre de réponse, elle se rendit auprès des tahariens, qui lui offrirent de quoi se rafraîchir et des dattes, en attendant que le pharaon n’arrive pour recevoir la délégation hasdrubienne. Connaissant la valeur de l’eau pour ce peuple, elle l’accepta avec un sourire aimable, refusant par contre toute autre forme de nourriture, son estomac étant encore trop noué par le vol pour qu’elle se risque à avaler quoi que ce soit.
Puis vint le pharaon lui-même. Il débarqua d’un char. Fael sentit les hasdrubiens se ranger derrière elle. Soit, après tout, elle était l’ambassadrice la plus compétente et la plus expérimentée du groupe. Les salutations d’usage eurent lieu, après quoi le pharaon prit la parole pour les inviter dans son palais. Fael, qui avait fini par dépasser la frayeur causée par le vol, prenait conscience du soleil du désert et de la chaleur étouffante qui régnait, aussi ne se fit-elle pas prier pour accepter l’offre. On les conduisit donc dans un palais qui était en fait une sorte de bâtiment légèrement plus grand que les autres maisons de la cité.
« C’est normal, expliqua-t-elle à Enguerrand et à Albérick. En fait, les cités ne peuvent pas vraiment s’étendre, aussi le palais du pharaon n’a-t-il qu’une fonction strictement administrative. Le reste du temps, il loge dans une maison quelque part en ville. J’ignore où serons-nous logés pour notre part.
-Vous serez éparpillés parmi des gens de mon peuple dont la maison est assez grande pour accueillir des invités, répondit le pharaon Ptaholem, même si elle ne s’était pas adressée à lui. A présent, je vais vous demander de suivre ma servante, ici présent, tandis que le reste du convoi partira rejoindre les serviteurs qui se trouvent à votre droite. Votre accoutrement serait une terrible gêne pour les quelques jours que vous allez passer ici. Nous vous avons donc préparé des vêtements plus pratiques pour vivre dans le désert. »
Dim 19 Avr 2015 - 11:42
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Enguerrand d' Alvestryn
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Enguerrand d' Alvestryn
Le trio remercia le Pharaon pour s’être déplacé en personne pour les accueillir ainsi que pour son hospitalité avant de suivre la servante qu’il leur avait désigné.
Alberick questionna Enguerrand pour avoir plus de précisions sur les termes employés par le Pharaon.
« -Quand il a dit éparpillés parmi les gens. J’espère qu’il ne voulait pas dire vivre avec des gueux si ? » Albérick lança un regard teinté d’anxiété à son cousin.  Enguerrand fort de son séjour durant son errance lui expliqua qu’avoir des servants n’était pas interdit, mais qu’en avoir de trop pouvait facilement  vous faire passer pour un fainéant. Passer pour un flemmard était certainement la pire des choses pour les Tahariens.. Albérick et lui-même allait devoir très certainement se rappeler aux bons souvenirs du temps où ils n’étaient que des écuyers et de s’occuper eux-mêmes des corvées d’habitudes assignées à ces derniers. Cela ne dérangeait pas plus que ça Albérick. Il n’était pas rare qu’il trouve insatisfaisant le travail de son écuyer ou des serviteurs qui l’entouraient en Hasdruba. Quoi de plus normal après tout. Un chevalier n’est-il pas au-dessus de tous ?
Lorsqu’il fit part de son raisonnement à Enguerrand. Celui-ci lui répondit simplement qu’avec ses deux tours de plus sur lui. Rien ne l’empêchait de le prendre comme chevalier servant si Albérick tenait tant à hiérarchiser les choses.
La maison où allait séjourné Albérick était d’une simplicité commune à beaucoup. Mitoyenne de part et d’autre. Elle ne comportait qu’un étage. Sa chambre, petite à la base. Se résumait à un grand placard une fois toutes ses affaires de voyage amené à l’intérieur. Enguerrand afin de prévenir un éventuel attentat diplomatique pouvant sortir à tout moment de la bouche de son cousin préféra rester avec lui. Signifiant à Faël qu’il la rejoindrait plus tard. Il la suivie du regard jusqu’à ce qu’elle disparaisse au coin de la rue précédée par la servante et suivie de près par Fao. La réputation de saint homme du pharaon n’était depuis longtemps plu à prouver. Toutefois Enguerrand gardait à l’esprit que dix tours auparavant. C’était la guerre entre Tahar et Oro qui avait emporté la vie de l’épouse du même pharaon.
Bien entendu Faël était trop jeune pour être responsable de cela à l’époque. Le chevalier espérait simplement que le pharaon ne lui en tienne pas rigueur.  Ce qu’Enguerrand redoutait le plus. C’était le manque de discernement des citoyens vis-à-vis de la reine légitime d’ Oro. Il chassa ses inquiétudes en se disant qu’avoir une griffonne derrière elle devrait en dissuader plus d’un.  D’autant plus que malgré le voyage désagréable qu’avait fait subir la griffonne à Faël. Il n’avait pas échappé à Enguerrand que son épouse avait réussi l’exploit de sortir de cette chevauchée peu commune saine et sauve. Si jamais il devait lui arriver quoi que ce soit, Fao l’emmènerait en sureté.
Il retrouva son cousin à l’intérieur de la maison un air dépité ornant son visage.
« - C’est plutôt du genre petit  ça comme baignoire non ?
-Surtout ne jette pas l’eau après t’être lavé avec. » Lui conseilla Enguerrand non mécontent de se débarrasser enfin de son armure.
-Quoi ils s’en resservent après ?  C’est ça que tu essayes de me faire comprendre ? C’est dégueulasse.
-Au contraire c’est très malin. Ne commence pas à faire la fine bouche ou je te promets qu’à la place d’aller arroser les plantes. Cette eau dans laquelle tu te seras lavé, je te la fait servir à boire.
 
Non seulement il allait devoir veiller en priorité absolue à la sécurité de Faël, mais aussi composer avec cette insidieuse danse au combien désagréable que la diplomatie exigeait.
« -En parlant de boire ? Ils picolent quoi le soir les Tahariens ? »
Enguerrand resta muet aux questions de son cousin. Il usa de l’hospitalité de ceux qui l’accueillait pour lui aussi se laver. Une fois cela fait ce fut une avalanche de conseils qui emporta  Albérick.
Garde ta cotte de maille en dessous de tes vêtements Tahariens. Mets ton surcot afin que l’on t’identifie comme chevalier d’Hasdruba. Garde ton épée à la ceinture. Assure-toi que ta monture et prête à partir des que tu le souhaites.
« -Bordel Enguerrand. Arrêtes j’ai l’impression que c’est mon père qui s’adresse à moi ! »
Enguerrand n’eut aucunes difficultés à persuader Albérick de suivre ses conseils. Il suffit simplement au chevalier de lui remémorer la chaleur écrasante du voyage pour que son cousin se débarrasse sans se faire prier des pièces d’armure trop encombrantes.
Ils n’eurent pas à chercher bien longtemps la demeure dans laquelle se trouvait Faël. Il faut dire qu’une griffonne sur un toit c’est facilement repérable.
Enguerrand eut un soupir de soulagement en voyant Faël discuter tranquillement avec ceux qui allaient être leurs hôtes durant leur séjour. Lorsqu’elle croisa le regard d’Enguerrand, même Albérick put discerner dans celui de Faël une pointe d’énervement.
« -Ça sent le canapé pour toi cousin. » Lui murmura Albérick.
Enguerrand sourit. Il connaissait cette maison pour y avoir séjourné durant son errance. Puis Faël l’avait dit elle-même. La cité ne peut s’étendre.
« -Crois-tu vraiment qu’elle m’obligerait à dormir sur le toit ? 
-Ça c’est vos histoires. Vas donc lui dire que c’était pour son bien le voyage à dos de griffonne. »
Ven 24 Avr 2015 - 18:32
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Dargor
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Dargor
Khu Nekho, vieux serviteur du pharaon, était en train de brosser ses chevaux quand Ptaholem Philopathor entra. Le palefrenier ne s’inclina pas. Il avait connu le pharaon enfant et savait que ce dernier le considérait plus comme un oncle que comme un serviteur.

« Il y avait la princesse héritière d’Oro aujourd’hui dans l’ambassade des hasdrubiens, dit-il.
-Celle-là même dont la famille a tué ta femme ?
-Elle n’était alors qu’une enfant, dit le pharaon. Je doute qu’elle soit d’une quelconque façon responsable de ce que les soldats de son pays on fait au nom de la couronne à l’époque.
-Ce sont là les paroles que j’attendais venant de toi, dit Khu. Que me veux-tu ?
-Ton opinion sur les hasdrubiens. Je t’ai vu les observer tout à l’heure. Tu étais curieux.
-Je ne les ai aperçu que de loin. Que veux-tu que je te dise ? Que le fiancé potentiel de ta fille est beau garçon ? Que cette princesse héritière a la croupe large et mettra bas facilement ? Que cette griffonne était impressionnante ? Tout ce qu’un vieux palefrenier comme moi peut savoir, tu le sais déjà, ô puissant pharaon.
-Il est toujours bon d’avoir ton conseil, car tu es un homme sage. Mais si tu n’as pas pu observer plus en détail, je n’ai pas à te déranger plus longtemps.
-Je te remercie, pharaon, dit Khu. Car mon vieux corps fatigue et je n’ai pas le courage de terminer ma tâche. Puisque tu connais ces bêtes aussi bien que moi, puis-je te demander une faveur ?
-Je sais déjà de quoi il s’agit, répondit le pharaon en lui prenant la brosse. Va prendre du repos, tu le mérites.
-Merci ô pharaon. Puis-je savoir où est logée la délégation ?
-Cela dépend. La princesse héritière et son époux sont logés chez Serrmoiheinpassetis et sa femme Jaimmpalanis. Pour les autres, j’ai délégué cette fonction.
-Tu as choisi sagement les hôtes des plus importants ambassadeurs, car ils sont bons. Je vois cependant à ton regard que tu doutes de quelque chose.
-Ce regard, mon ami, c’est celui d’un père qui s’apprête à donner sa fille à un chevalier qui il y a peu était son ennemi, dont il ne sait rien, et qui n’a jamais rencontré ladite fille.
-Alors, c’est une bonne chose que tu aies ce regard. Car cela signifie que si tu as l’impression qu’il rendra ta fille malheureusement, tu sauras faire passer ses intérêts avant ceux de la guerre qui arrive.
-Justement, dit une voix de femme. Si la guerre arrive, il nous faut des alliés. N’est-ce pas père ?
-Tu parles d’or, ma fille, dit Ptaholem sans se retourner. Et ta détermination est un bonheur pour mes oreilles. Mais si, lorsque tu accompagneras ce chevalier dans son château, il te rend malheureuse, je crois qu’il sera de mon devoir de père d’intervenir.
-Le devoir d’un père doit-il passer avant celui d’un pharaon ? lui demanda-t-elle, se mettant en face de lui, de l’autre côté du cheval.
-Le devoir d’un pharaon est d’aimer ses sujets comme il aime sa famille. Et si je suis insensible au malheur de ma propre fille, que ferais-je face au malheur de mon peuple ?
-Le devoir d’aimer son peuple comme ses enfants veut également dire que tu ne dois pas avoir de favoris parmi nous père. Il est normal que tu m’aimes plus que tout autre habitant de notre ville, mais tu dois te faire à l’idée que cette fois-ci, je ne suis qu’un habitant parmi les autres. Même si je suis malheureuse dans ce mariage. Ce qui est loin d’être assuré.
-Exact, dit Ptaholem. Ma fille, tes mots me mettent du baume au cœur. Je t’ai bien éduquée, et tu es d’une grande sagesse malgré ton jeune âge.
-J’ai peur père, avoua la princesse.
-S’il te rend malheureuse, alors je ne pourrais pas y faire grand-chose. A part lui parler. A défaut d’améliorer les choses, cela ne pourra certainement pas les empirer. »


Faël, pour sa part, après le frugal dîner qu’elle et Enguerrand avaient pu partager avec leurs hôtes, les écoutait jouer tranquillement d’un instrument de musique, la maitresse de maison d’une flûte et son époux d’un tambourin. De la fenêtre de la maison venaient les accords de dizaines d’autres instruments, dans les maisons voisines, qui jouaient tous des mélodies lentes et un peu tristes, même si aucune chanson ne s’élevait. Puis au bout d’un moment, leur hôte, laissant sa femme jouer seule de la flûte, suggéra à Enguerrand de sortir un peu avec lui sur le toit.

« Que vont-ils y faire ? demanda Faël.
-Il va sans doute l’inviter à partager avec lui une fumigation, répondit la femme en reposant sa flûte. C’est une herbe qu’il va faire brûler et qui dégage une odeur agréable. Et rester assis autour d’un feu entre hommes fait également du bien, à ce qu’il parait.
-C’est réservé aux hommes ? demanda Faël, étonnée de ne pas avoir été invitée.
-Pas du tout, répondit son hôte, mais cela n’est pas très conseillé pour les femmes qui pourraient porter un enfant. Nos ancêtres ont vu que celles qui pratiquaient cela durant la grossesse pouvaient mettre au monde des bébés difformes plus aisément.
-Je ne suis pas enceinte, répondit Fael.
-Tu pourrais l’être, mais ne pas en avoir conscience. Voilà pourquoi par tradition, les hommes ne présentent pas une telle offre aux femmes, sauf à celles qui ont passé l’âge d’enfanter. Tu peux les rejoindre si tu le souhaites cela dit.
-Je n’ai pas très envie d’aller voir Enguerrand ce soir, répondit Fael.
-Qu’est-ce qu’il peut bien avoir fait pour qu’une jolie jeune femme comme toi refuse d’aller le trouver ? demanda son hôte. »

En réponse, elle lui parla de l’histoire du voyage à dos de Fao.

« Et il a suffit de cela pour que tu refuses de rejoindre ton époux ? demanda la taharienne, étonnée.
-Disons que j’attends des excuses de sa part, répondit Fael. Je ne sais pas s’il s’est aperçu du point auquel j’ai été effrayée par ce vol.
-S’il t’aime, il le sait déjà. Mais par contre, s’il t’a mis, comme tu me l’as dit, sur cette griffonne pour te protéger de la fatigue du voyage et d’éventuels bandits, alors il estimera avoir bien agi. Et tu n’auras aucune excuse si tu ne les sollicite pas. Ce soir, réconciliez-vous, jeune femme. Il serait bête de vous bouder pendant des jours à cause d’un évènement pareil. Vous êtes encore jeunes, vous avez toute la vie. Et bientôt, vous aurez des enfants. En tant que mère, je peux t’assurer qu’ils te donneront de belles frayeurs. Et à chaque fois, tu te disputeras avec eux ou avec ton époux ? Ce n’est pas une bonne voie. »
Dim 26 Avr 2015 - 14:57
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Enguerrand d' Alvestryn
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Enguerrand d' Alvestryn
Enguerrand était heureux de retrouver les hôtes qui l’avaient accueilli lorsqu’il était en errance. C’est non sans une certaine fierté qu’il leur présenta son épouse. Malgré cela il fit profil bas tout le long du repas. N’arrivant pas à discerner à quel degré Faël pouvait lui en vouloir pour l’histoire du vol sur le dos de Fao. Il ne se fit pas prier lorsque Serrmoiheinpassetis l’invita à le suivre.
« -Ça n’a pas l’air d’aller fort entre toi et ta femme Je me trompe ? »
Dit le vieil homme en embrasant les herbes. Observant les volutes s’élever Enguerrand toussa lorsque le vent les envoya dans sa direction.
« -C’est moi qui n’ai plus l‘habitude ou c’est toi qui a bien chargé le mélange ? »
Réussi à dire Enguerrand entre deux quintes de toux.
« -J’ai peur d’avoir mal agit. » Lui avoua Enguerrand en lui récitant l’affaire du voyage pour arriver jusqu’à Ose.
« -C’était pour sa sécurité, mais les regards qu’elle me lance me font froid dans le dos.
-Tu es en train de me dire que c’est la première fois depuis que tu la connais qu’elle t’en veut pour quelque chose ? »
Enguerrand acquiesça alors que Serrmoiheinpassetis prit une profonde inspiration juste au-dessus du foyer duquel se dégageait une fumée très épaisse aux teintes grises bleutées. Lui aussi se mit à tousser violement.
« - Oui t’as raison j’ai eu la main un peu leste, mais j’ai eu une journée harassante. Tu as essayé de simplement t’excuser ?
-ça pourrait être un bon début ça ! » S’exclama Enguerrand en ce relevant. Prenant à peine le temps de remercier le vieil homme pour son conseil. Il se dirigea vers la pièce où était Faël tout en réfléchissant quels mots seraient les plus adéquats pour lui présenter ses excuses tout en lui expliquant qu’il pensait avant tout, à sa protection en faisant le choix de lui faire chevaucher Fao.
Les voix derrière la porte des deux femmes en pleine discussion le poussèrent à coller son oreille sur la porte pour connaitre la nature de leur discussion. Gêner par la musique venant de la rue il ne comprenait que des brides de phrase. Il crut pourtant reconnaitre  Faël annoncer « Je suis enceinte » à Jaimmpalanis.
Ce fut un flot de sentiment qui emporta le cœur du chevalier. Une joie immense aussitôt assombrie par tant d’inquiétudes quant à l’avenir. Et si en voulant la protéger le vol de Fao avait fait avorter son épouse !? Il senti ses jambes se dérober sous lui comme s’enfonçant dans les sables de Tahar. Ouvrant la porte il ne vit qu’une seconde son épouse.
« -Faël, je suis… »
Le plus heureux ?... Désolé ? … Un vertige puissant et un dernier « -C’est de ma faute. » avant qu’il ait cette étrange impression que tout n’est que coton autour de lui.
Oui c’était bien c’est de ma faute pensa Enguerrand avant de sombrer complétement dans l’inconscience et de s’écrouler au sol de tout son poids.
Après une brève concertation entre leur hôte et l’épouse du chevalier. Le vieillard fut m’y hors de cause d’avoir mis un peu trop d’herbe à bruler. En revanche tous se mirent d’accord sur le fait qu’Enguerrand n’avait rien d’un bon espion. En comprenant le contraire que ceux qu’ils espionnaient. L’émotion l’avait emporté jusqu’au sol. Restait le problème de soulever Enguerrand pour le mettre au lit maintenant. Même en conjuguant leurs efforts Faël et le couple arrivèrent à peine à le trainer de quelques dizaines de centimètres.


Albérick fut presque heureux de voir arriver Faël demandant son aide. En effet durant le repas de soir-Qui ressemblait plutôt à une rapine de paysan Hasdrubien. Soit quelques fruits et pas un morceau de viande à l’horizon.- Le chevalier regrettait presque d’avoir posé la question. « -Comment faites-vous pour ériger de tel monument ? » En parlant des pyramides.
Une simple question de politesse dont la réponse avait virée au calvaire architectural et mathématique. Ses hôtes, Lenombrepis et son épouse Calculatris étant en effet intarissable sur le sujet. Sans parler de leurs enfants, Troifoideussis et Troiéhtroissis qui récitaient sans cesse des tables de multiplication et d’addition.
Sur le chemin Albérick écouta Faël lui expliquer ce qu’il c’était passé et en découvrant Enguerrand inconscient il en devint hilare. Après l’avoir porté jusqu’à sa chambre Albérick prit congé bien décidé à profiter de la fraîcheur du soir et de l’ambiance festive qui c’était emparé des rues pourtant si déserte la journée.
Ven 1 Mai 2015 - 8:11
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Dargor
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Téti, fille du pharaon, se tenait devant la porte des hôtes de la délégation hasdrubienne lorsqu’en sortit celui qui serait bientôt son fiancé. Il logeait normalement ailleurs, mais Fael d’Alvestryn avait été le chercher pour une raison encore inconnue. La princesse taharienne avait hâte d’en découvrir les raisons, tout comme elle avait hâte de découvrir quel était l’homme auquel elle avait été destinée. Lui emboitant le pas alors qu’il se promenait dans les rues, elle serra sa caisse contre elle. Un jeu d’échec.
N’était-ce pas puéril de simplement espérer qu’il accepte une partie avec une parfaite inconnue ? Si, sans doute. Peut-être qu’en cherchant à titiller un peu son honneur, elle parviendrait à obtenir quelque chose de lui. Et puis après tout, c’était l’habitude à Tahar. S’il était un bon diplomate, il s’y plierait sans faire d’histoires. Voilà quelles étaient ses pensées alors que, un nœud à l’estomac, elle pressa le pas pour arriver à son niveau.

« Messire, dit-elle poliment. Accorderiez-vous à une femme qui s’ennuie un peu de distraction en cette soirée ?
-Avec grand plaisir ! répondit l’intéressé.
-Connaissez-vous les échecs ? enchaina-t-elle vivement, souhaitant couper court à toute remarque dérangeante.
-Madame, un chevalier ne peut se pas se permettre de ne pas connaitre cela. »

Autant dire que l’affaire était dans la poche. Après s’être présentée sous le faux nom de Pastis, elle l’emmena sur le toit d’une maison qu’elle savait inoccupée depuis quelques lunes, et déplia le jeu devant lui. L’objectif n’était pas pour elle de gagner, mais de voir le genre d’homme qu’on lui destinait. Elle le vit essayer de la dévisager, mais il en fut pour ses frais. Elle avait enfilé une tenue qu’elle ne portait jamais en temps normal, une longue robe qui dissimulait l’intégralité de son corps, allant même jusqu’à cacher sa tête sous un foulard, comme le font, disait-on, les femmes de Ram. De sorte que tout ce que pouvait voir le chevalier, c’était ses yeux. C’était voulu de sa part. D’une part parce qu’elle ne souhaitait pas être reconnue, d’autre parce que s’il ne connaissait pas son visage, à tout le moins aurait-il pu être influencé par ce dernier. Après tout, ne disait-on pas qu’elle était un joyau du désert ? S’il partageait cette opinion, sans doute son attitude serait-elle différente.

La partie s’engagea rapidement. Elle nota que, étrangement, il cherchait à tout prix à protéger sa reine, ne bougeait que peu ses fous, pas du tout ses tours, envoyait tous ses pions à l’abattoir, comme s’il essayait de couvrir l’avancée extraordinairement agressive de ses cavaliers, mais aussi et surtout de son roi. Une bien étrange stratégie, qu’elle contra par une avancée calme et mesurée de ses pièces maitresses, mais également de ses pions, qui nettoyaient ceux de son adversaire.
Puis vint le moment où elle comprit.

« Vous devriez vous méfier, messire. Mon pion vient de me débarrasser de votre cavalier.
-Il va surtout prendre plein la tête s’il ose ne serait-ce que porter la main sur son cheval sans son accord ce gueux ! répondit le chevalier.
-Le fait est, s’obstina-t-elle, que vous auriez dû mieux surveiller votre pièce.
-Foutaises que tout cela. Depuis quand un pion suffit-il à s’emparer d’un cavalier ?
-J’ignore comme on joue aux échecs chez vous, dit-elle, mais c’est comme ça que l’on fait ici.
-Je comprends mieux pourquoi votre pharaon ne vit pas dans un palais dites donc ! répondit l’hasdrubien en riant.
-La galanterie n’exigerait-elle pas que vous me cédiez de jouer avec les règles que je connais ? demanda-t-elle. Personne ne sera là pour voir que vous avez perdu face à une femme.
-D’accord, maugréa l’hasdrubien. »

La partie se termina par la suite rapidement. Elle tenta de lui expliquer les règles en vigueur en Tahar, mais il s’obstinait à vouloir donner un rôle bien trop important à son roi, qu’il devait protéger, plutôt qu’à sa dame, avec laquelle il aurait dû être agressif. Il faisait exactement l’inverse. Finalement, la partie se termina par un baiser d’Elis, dans lequel son roi était coincé contre une colonne, et sa reine à elle était protégée par son fou.

« Gagner grâce à une femme et à un ravi est loin d’être honorable ! signala tout de même le chevalier.
-C’est votre point de vue, répondit Téti sans entrer dans le débat. J’espère que vous avez passé un aussi bon moment que moi. Je m’en vais dormir. Passez une bonne nuit, chevalier. Demain vous attend une journée bien pénible, je le crains. Et vous devrez être présentable pour votre future épouse. »

Sans rien ajouter de plus, elle s’éloigna. Doucement d’abord, puis en accélérant de plus en plus le pas. Finalement, elle arriva à la maison qu’elle partageait avec la famille royale, qui jouxtait l’écurie. Le palais, comme on l’appelait ici, n’avait rien de tel, il était plus proche d’une villa oréenne que d’un véritable palais, mais elle aimait cet endroit. Son père l’attendait d’ailleurs à la porte. Elle retira son voile et ses robes encombrantes en arrivant devant lui.

« Je devine que tu es allée à la rencontre de ton futur époux, dit son père.
-Il est immature, dit-elle en passant devant lui. Gentil, mais terriblement immature.
-Il tombera sous ton charme, j’en suis sûr.
-J’espère également père, j’espère également, dit Téti d’une voix basse. »


Faël, pour sa part, achevait de passer un linge humide sur le front d’Enguerrand. Ce que lui avaient donné ses hôtes, ce bout de tissu mouillé, c’était un don incroyablement précieux pour eux. Il lui faudrait les remercier pour cela. Mais plus intéressant encore, c’était les raisons du malaise de son époux qui la fascinaient. Il l’avait cru enceinte, et cela avait suffi à le mettre dans un tel état ? Voilà qui l’intéressait au plus haut point. Après tout, viendrait bien un moment où il faudrait songer à confirmer ses craintes. En attendant il se réveillait, et il allait falloir le rassurer.

« Je ne suis pas enceinte, lui dit-elle sans lui laisser le temps de parler. Tu n’as aucune crainte à avoir là-dessus. Du moins pas encore. »
Mer 6 Mai 2015 - 11:25
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Enguerrand d' Alvestryn
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Une légère migraine rendait le réveil d’Enguerrand pénible. Pénibilité que Faël atténuait à merveille, plus par sa simple présence à son chevet que par ce linge humide qu’elle passait sur son front.
« Je ne suis pas enceinte. Tu n’as aucune crainte à avoir là-dessus. Du moins pas encore. »
Le chevalier resta allongé quelques instants à la regarder sans rien dire ne sachant pas comment réagir à cette nouvelle. Cherchant la main de son épouse il la serra délicatement dans une des siennes.
« - J’ai besoin de prendre l’air. » Lui dit-il d’un air grave en se levant. Le couple sorti discrètement sur la terrasse en prenant soin de ne pas réveiller leurs hôtes. Dehors, les rues se vidaient à mesure que la nuit et le froid qui l’accompagne s’installaient. Visible par-delà les remparts de la ville. Les masses sombres des pyramides s’élevaient vers les étoiles.
Curieuse, Fao s’approcha d’eux. Se tenant prête à recevoir un cavalier.
Faël s’écarta en prévenant qu’elle ne remontrait pour rien au monde sur le dos de la griffonne.
« -Je suis désolé pour le traitement qu’elle t’a fait subir, mais crois-moi lorsque je te dis que je ne pensais pas à mal. Jamais je ne mettrai ta vie en danger. Si j’ai insisté pour que tu chevauches Fao, c’était pour être certain que si jamais il m’arrivait un jour malheur, elle reste avec toi. J’entends ton peuple qui réclame ton retour sur le trône d’Oro.  Je n’hésiterais pas à donner ma vie pour toi et si tel est mon destin et que cela fait ton bonheur de régner sur Oro. Cependant je suis bien placé pour te dire que vivre sans un père est une mauvaise chose. Je t’aime Faël n’en doutes jamais. Que tu portes un enfant de moi me comblerait de bonheur, mais ne pas le voir grandir… »
Enguerrand lâcha la main de sa femme et lui tourna le dos. Il n’aimait pas confier ses doutes et encore moins qu’elle assiste à ça. Pourtant il en avait quant au succès de la reconquête d’Oro. Tout cela n’était pourtant rien par rapport au fait qu’un échec la décevrait certainement profondément.
IL leva son regard embué par les larmes vers l’astre nocturne.  Il ne se défilerait pas devant Asarith. Tout ce que l’on racontait sur cet homme résumait ses chances de victoire à peau de chagrin, mais l’idée de vivre en couard le répugnait encore plus que celle de mourir en chevalier. Tant de questions sans réponses l’assaillirent soudainement.
Avait-il ne serait qu’une chance, une petite chance de le vaincre ? Et si son épée ne s’enflammait pas de cette flamme si particulière lors du combat. Cela viendrait à dire qu’Ohiel trouve juste qu’il ne gagne pas ? Pire si elle cessait de luire lors du combat !? Qu’est-ce que cela pourrait-il  bien signifier ? Et quel roi serait-il si jamais il sortait victorieux ? Il cessa de chercher des réponses à ces questions qui le harcelaient à chaque fois qu’il rêvait cet affrontement. Rêve qui à chaque fois s’achevait sur une défaite.
Soupirant, il détacha le ruban qui lui tenait les cheveux. Espérant sans conviction aucune que cela le libérerait de ses inquiétudes.
Ses doigts caressèrent le ruban lui rappelant le serment qu’il avait fait à celle qui l’avait mené vers cette lame qu’il portait désormais à sa ceinture. Ce ruban qu’il avait fait serment de déposer sur un grand autel d’Ohiel il y avait de cela bien des tours.
« -Tu sais il faut que je te dise quelque chose. Après avoir régler ce que nous avons à faire ici. J’aimerais me rendre dans la ville de Jade étincelante dans l’empire d’Ambre. Pour y déposer ceci au temple d’Ohiel. »
Enguerrand prit le temps de lui expliquer pourquoi il tenait tant à cela. Puis il lui parla aussi de Téti.
« -Pendant mon errance et durant mon séjour dans cette ville. Bien des gens trouvaient que je ne serai pas un si mauvais prétendant pour la fille du pharaon. Cela ne s’est pas fait et ne se fera pas. Ne la jalouse pas pour rien quand tu la verras. Il ne s’est rien passé entre nous qui ai dépassé le stade de l’amitié. A l’époque j’étais ici pour chasser le…
-MINOTAURES !!! »
Un cri d’alarme venant d’une des tours de guet vers le sud mettant fin à la conversation.
Enguerrand se rattacha ses cheveux à la hâte tout en prenant place sur le dos de Fao qui trépignait déjà d’impatience.
« -Je rentrerais tard ce soir mon amour. »
Après quelques pas d’élan la griffonne emporta vers les cieux Enguerrand.
« -Ou tôt demain matin ! »

Albérick avait eu du mal à trouver le sommeil. Non pas que cette défaite à ce jeu l’ai affecté, quoique… C’était plus les dernières paroles de cette inconnue qui l’inquiétait.  C’était quoi une journée chargée ici ? Ce fut un vacarme qui le fit sauter de son lit et la voix d’Enguerrand qui le tira définitivement de ses pensées alors que lui tirait déjà son épée.
« -Des minotaures ça te tente cousin ? »
Albérick ne prit même pas la peine de lui répondre que déjà il descendait les escaliers à la recherche de son cheval. Enguerrand reprenant déjà la voie des airs.
«- Bordel ! C’est par où la boucherie dans ce foutoir ? Tu m’étonnes que c’est pratique une griffonne avec toutes ses rues… » Pesta Albérick qui à défaut de pouvoir suivre le vol d’Enguerrand chevauchait à tatillons dans les rues de la cité afin d’en trouver la sortie.
« -Eh ! Toi là dans la deux chevaux ! »
Albérick coupa la route d’un char qui ne s’arrêta que pour éviter l’accident. Le chevalier déglutit lorsqu’il reconnut le char du pharaon. Il s’excusa brièvement avant de tirer son épée.
« - Il me faut gagner la sortie au plus vite ! Par où est-ce que je dois guider ma monture ?
-Je m’y rendais justement chevalier. » Lui répondit l’homme qui ne pouvait être qu’un noble de par sa stature et surtout par le nombre de cavaliers qui le suivaient.
« -Je suis Gloiraothis. Fils de pharaon. Je m’apprêtais à aller combattre la menace qui vient nuire à la cité de mon père. Et vous chevalier. Qu’est-ce qui vous amène à entraver le convoi princier à cette heure ? Nous y serions déjà sans votre intervention au combien inutile. »
Poursuivit le prince tout en narguant du regard le chevalier qui le défiait tout autant.
A ces paroles Albérick serra aussi fort son épée que sa mâchoire. Tout en se rappelant  autant que possible le fait qu’il ne soit qu’ambassadeur en ce pays.
Ce fut l’arrivée d’Enguerrand qui coupa court a tout cela en atterrissant entre le char et la monture de son cousin.
« -Gloiraothis ! Content de te revoir ! » S’exclama Enguerrand qui, à peine descendu laissa Fao à nouveau s’envoler.
« -Je vois que tu as fait connaissance avec Alberick. » Le haussement de sourcil du prince et le ruminement du chevalier lui firent comprendre qu’il venait de manquer un choc des cultures des plus improbables.
« -Ils sont tout au plus une dizaine. Après le premier passage de Fao qui ne s’est pas gênée pour en tuer un. J’ai vu trentehandeservis positionner ses archers sur les murailles en revenant. Il a laissé le commandement à Enpleindanlemils. Bien entendu nous restons à ton entière disposition si jamais tuas besoin de nous. »
Gloiaothis leva la main et un cheval fut mis à disposition d’Enguerrand. Les deux chevaliers intégrèrent la colonne qui se positionna devant les porte de la cité.
« -On ne vous dérange pas tout de même ? » Se risqua Albérick en s’adressant au prince qui avait ravaler sa fierté en observant les troupes d’Ose se déployer.
« Ilnyapasdesoucis. » Lui répondit le prince alors qu’un « présent ! » se laissait entendre dans les rangs des cavaliers derrière eux.
Dim 17 Mai 2015 - 20:54
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Dargor
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Ptaholem était inquiet, et il savait que ses soldats partageaient son inquiétude. Il fit répéter pas moins de trois fois à Enguerrand le nombre estimé de minotaures, et fut littéralement choqué par la façon dont il annonça d’un ton calme et même un peu enthousiaste leur nombre. Un seul minotaure était en soit un adversaire redoutable, mais une dizaine suffisait parfois à raser une cité. Pire encore, il si minotaure il y avait, alors il y aurait également des orcs du désert. Un minotaure pouvait être accompagné de centaines de ces derniers, mais s’ils étaient aussi nombreux, alors il ne faisait nul doute que les orcs devaient être des milliers. Voire des dizaines de milliers. Il descendit de son char en arrivant devant le mur qui entourait la ville. La bonne nouvelle, c’est que les orcs n’auraient aucun engin pour les faire tomber, et n’escaladeraient qu’avec des cordes. S’ils avaient autre chose, ils ne l’utiliseraient qu’avec parcimonie.

« Que personne ne sorte de la ville, ordonna-t-il. S’ils sont aussi nombreux qu’il le semble, alors ce serait un massacre. Positionnez les archères sur les murs, et derrière eux les épéistes.  Si les peaux-rouges commencent à escalader les murs, rappelez-vous de les tuer eux et non leurs cordes. »

Tandis que ses soldats s’exécutaient, il commença à retourner vers l’intérieur de la ville. Enguerrand le rattrapa bien vite, posant Fao derrière lui.

« Tu ne vas pas sur les murs mon ami ?
-Enguerrand, je t’apprécie, mais nous sommes assiégés. Lorsque les elfes noirs ont envahi le continent, ils ont payé les orcs du désert pour former une immense horde et attaquer les villes et royaumes susceptibles de freiner leur progression. Je crois que nous affrontons les débris de cette dernière. Si cela est vrai, alors nous ne sortirons pas de la ville, et nous devons nous préparer à un siège de plusieurs jours, voire plusieurs semaines. J’ai des instructions à donner à Téti. Vu que mon fils et moi-même seront sur les murs, mieux vaut qu’elle prenne elle-même en charge les habitants. Quant à toi, je suis heureux de te trouver ici, je te destine à un rôle. Je veux que tu montes sur le dos de Fao, et que tu ailles en Hasdruba chercher tous les chevaliers prêts à nous secourir. Je tâcherai de prévenir par mes propres moyens les pharaons des cités proches. J’ai peur de ne pas pouvoir battre cette armée avec mes seules troupes. D’autant plus que chaque soldat est précieux, n’oublie pas qu’il s’agit d’habitant de la ville volontaires dont soldat n’est pas le véritable métier.
-Mais alors, dit l’autre chevalier, le fiancé de Téti, qui se trouvait également là, les chars que j’ai bloqué tout à l’heure, c’est qui ?
-Ca, ce sont les prêtres de la ville et les membres de ma famille, qu’il s’agisse de mon fils, de mes frères, ou de mes cousins. En tant que noblesse, combattre sur char est notre privilège. »

Ptaholem s’arrêta brusquement. Les murs n’étaient pas vingt mètres derrière lui que déjà, il allait faire demi-tour pour y retourner.

« Toi ! Albérick von Konniksee c’est ça ? Vu que tu dois épouser ma fille, va donc la trouver. Dis bien que c’est moi qui t’envoie, et que je lui demande de prendre les dispositions pour que la ville supporte un siège. Elle saura ce que ça veut dire. Puisque vous allez vous marier, autant que vous appreniez à travailler ensembles dès maintenant, pas vrai ? »

Et sans attendre de réponse, il fit demi-tour. Au loin, il entendit ledit Albérick demander ce qu’était cette histoire de « devoir » épouser sa fille, mais il avait pour l’heure d’autres soucis plus importants que cela à régler. Comme par exemple, défendre sa ville.

---

Spoiler:

Téti passait à la hâte en revue tout ce qu’on lui avait dit sur un siège. Son père lui ayant clairement fait savoir que s’il devait se battre sur les murs avec son frère, elle devrait pour sa part maintenir l’ordre en ville, elle connaissait la théorie. A présent, la pratique. Enfin, ça c’était vite dit. Quand elle sortit du palais, un guerrier vint la trouver et lui amena Albérick, le chevalier auquel elle avait parlé plus tard dans la soirée, et à qui elle était peut-être destinée. Il lui dit rapidement que son père avait jugé bon qu’ils travaillent ensembles durant ce siège. Téti observa ledit chevalier. Son père avait sans doute raison, et peut-être avait-il des connaissances en matière de défense.
Elle s’aperçut qu’il la dévorait littéralement des yeux. Cela lui parut bizarre pendant quelques instants, puis elle se rappela deux choses. La première, c’était qu’il la voyait pour la première fois. La seconde, bien qu’elle ne s’en fût jamais souciée, c’est qu’elle savait avoir la réputation d’être d’une immense beauté. Surtout qu’en ce jour, elle portait des vêtements de cour assez légers. Peu adaptés à la tâche qui l’attendait, certes, mais qui avaient le mérite de mettre plus encore sa beauté en valeur, et surtout de souligner la richesse de sa famille. Elle décida de décoincer un peu le chevalier.

« Seigneur Albérick, dit-elle en faisant une révérence. Je suis honorée de devoir faire cette tâche avec vous.
-Moi de même… commença le chevalier. »

Elle claqua des doigts devant ses yeux.

« Eh ! Tu parles à moi ou à mes seins ? demanda-t-elle sur un ton sec. »

Il bafouilla des excuses. Elle savait qu’elle n’aurait jamais dû utiliser ce ton, ni le tutoyer, mais pour l’instant elle avait d’autres choses à penser.

« Si nous devons travailler ensembles, autant nous regarder directement dans les yeux, dit-elle, ce sera bien plus agréable pour nous deux, et votre heaume vous manquera, je crois, beaucoup moins. Bien ! Les connaissances que j’ai en ce qui concerne la vie d’une cité assiégée sont purement théoriques, elles sont donc tout à fait faillibles, même si j’aime à croire que j’ai reçu une bonne éducation. Vu que vous avez déjà vécu l’expérience d’un siège, mais du côté des assiégeants, j’imagine que vous devez en savoir au moins autant que moi sur ce qui marchera ou non. C’est donc un honneur. Je m’apprêtais à aller faire abattre les têtes de bétail de la ville. M’accompagnerez-vous ? »
Mer 20 Mai 2015 - 19:58
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Enguerrand d' Alvestryn
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Enguerrand ne s’envola pas sur le champ. Il remonta dans la cité pour aller y trouver Faël. Lorsqu’il lui proposa qu’elle fasse office  de messagère afin qu’il reste pour défendre la cité. Son épouse devint blanche comme un linge à l’idée de remonter seule sur le dos de la griffonne. Aussi il abandonna bien vite cette idée sans montrer son profond désaccord quant au fait de devoir laisser Faël seule ici.
« -Pour qui je vais passer moi en Hasdruba ? Un chevalier qui fait office de messager et qui laisse son épouse dans une cité assiégée !?  Je ne suis pas un de ces foutu pigeons qui délivrent des messages ! »

Devant l’agacement d’Enguerrand Faël gardait son calme. Elle comprenait la situation délicate dans laquelle le mettait le pharaon. Pour un chevalier se faire donner comme mission quelque chose destiné d’habitude à un écuyer ne devait pas être facile à vivre.
« -Rien ne t’empêche de faire l’aller jusqu’à chez le père de ton cousin et de revenir aussi vite que possible. Je ne ferais que te retarder. Puis tu ne me laisse pas seule. Ton cousin reste là. »
Sur ses paroles elle lui donna un baiser en lui disant qu’elle serait certainement plus utile ici auprès des assiégés que sur le dos de Fao.
« -Je reviens vite. » Se contenta-t-il de lui crier alors que Fao l’emmenait déjà haut dans les cieux à une vitesse ne manquant pas de soulever l’estomac de Faël rien que de penser à cette ascension.
 
 
Enguerrand n’avait pas menti en disant que la fille du pharaon était d’une beauté à vous laisser muet. D’ailleurs Albérick n’avait pas dit un mot en suivant la princesse jusqu’aux étables. Là encore il dut lutter pour ne pas laisser son regard se poser sur les courbes de Téti. Ou plus exactement faire preuve de retenue et de discrétion pour ne pas se faire surprendre à nouveau à laisser son regard fixer trop longtemps le physique de Téti. Il laissa la fille du pharaon diriger l’abattage de nombreuse tête de bétail avant de se rendre compte de l’erreur qu’elle faisait. D’une main et en enjambant la barrière retenant les bêtes il arrêta les mains prêtent à trancher les têtes des pauvres bêtes
« -Mais vous êtes fou ! Il faut des seaux et des récipients pour y recueillir le sang. Le premier qui ose abattre sa lame sans respecter mes consignes ! Je lui destine le même sort ! Attrapant une masse au passage. Il s’employa à assommer l’une derrière l’autre les pauvres bêtes avant de se retourner vers Téti.

« -Envoyez donc ces piètres garçons de ferme surveiller les égouts avant que l’envie de taquiner d’autre bêtes à cornes ne me prenne et que je me serve d’eux comme appât. »
De justesse il évita l’empalement puis abattit sa masse sur la tête de l’animal qui alla finir sa course dans l’enclos.
« -Et va aussi falloir m’expliquer c’est quoi cette histoire de mariage avant que mon père ne l’apprenne. Sinon il ne s’arrêtera pas aux assiégeant lorsqu’il arrivera.
Lun 25 Mai 2015 - 6:50
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Dargor
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Ptaholem surveillait, loin devant la cité, la ligne noire comme la nuit de peaux-vertes. Il ne leur avait pas fallu une heure pour encercler totalement Ose, et maintenant, leurs beuglements couvraient tout le bruit que pouvaient faire les humains. Il allait falloir crier plus fort pour se faire entendre, mais heureusement, pour l’instant, ils ne passaient pas à l’attaque. Comme s’ils attendaient quelque chose.
Quoi que ce fût, ils passèrent à l’assaut à l’instant même où le pharaon avait ces pensées. Les orcs étaient des créatures bien plus intelligentes qu’il n’y paraissait. Croire qu’ils allaient foncer et tenter d’escalader les murs de la ville aurait été une grave erreur qui aurait conduit droit à sa ruine. Mais foncer tête baissée dès le début du siège faisait heureusement partie de leurs principes. Et peu leur importait le tir des archères que Ptaholem déclencha aussitôt, souriant. Il regrettait juste de ne pas pouvoir faire sortir les chars, qui avaient été renvoyés, inutiles, aux écuries. Peut-être aurait-il dû tenter de les faire sortir pour au moins espérer détourner l’attention de l’armée peau-verte. Mais il ne l’avait pas fait, la question ne se posait donc plus. Les orcs étaient à présent trop proches. Les arcs de Tahar n’étaient pas très puissants, aussi ne parvenaient-ils que rarement à percer la peau épaisse de ces brutes. C’est donc pour ainsi dire en avançant sans ralentir sous cette pluie de flèches que les orcs atteignirent les murs, et y montrèrent une nouvelle fois qu’il était suicidaire de sous-estimer leur intelligence.
Il y avait peu de bois dans le désert, aussi utilisèrent-ils majoritairement des grappins. Ptaholem rappela à ses soldats de ne pas trancher les cordes pendant que les archères se repliaient et que les orcs grimpaient. Il fallait en tuer un maximum, autrement ce siège ne se solderait que par la défaite des humains. Il fallait donc les laisser monter sur le mur, et les tuer ensuite.
Mais les peaux-vertes utilisaient aussi tout le bois qu’ils pouvaient. Des rares oasis du désert, ils avaient abattu les palmiers pour se faire des échelles. Pas des béliers, car cela faisait longtemps que les portes des cités de Tahar étaient des herses et non des portes de bois, faciles à enfoncer pour ces monstres. Le fer venait d’autres pays, et était solide. Alors que le bois… Une charge de minotaure suffisait à défoncer ces portes.
Puis les combats commencèrent. Et il n’eut plus le temps de penser.

---

Téti marchait, sous la lumière de la lune qui éclairait les rues noires de monde de la ville. Elle pestait contre ce maudit chevalier qu’on lui avait imposé en tant que fiancé. Eh vas-y que j’abats les bêtes moi-même, je sais tout, il est pas question qu’on fasse autrement que j’en ai décidé ainsi, parce que je moi je sais comment on fait, et certainement pas ces idiots du désert, qui pratiquaient ce travail depuis plus longtemps que lui en plus ! Il voulait savoir ce qu’était cette histoire de mariage ? Il le saurait. Il n’y avait plus d’histoire de mariage pour elle, et elle comptait bien le faire savoir à son père dès qu’elle le trouverait. Qu’il soit immature, soit. Mais l’orgueil des chevaliers hasdrubiens la dépassait. Il était un dirigeant, il avait un rôle à tenir. Ce n’était certainement pas de se réfugier dans une étable pour faire le travail que d’autres devaient faire.
Elle était tellement préoccupée par le fait de trouver la façon dont elle annoncerait qu’elle refusait ce mariage qu’elle avait du mal à se concentrer sur sa deuxième tâche. Vérifier que tous les points d’eau de la ville étaient sévèrement gardés. Cela n’était pas aisé, car il n’était pas facile de trouver des soldats qui ne soient pas sur les murs ou en train de se préparer à y aller. Et ils n’appréciaient pas souvent de se retrouver relégués au fond de la ville comme ça. Surtout les jeunes. Sans doute était-ce la fatigue, mais les vieux soldats qu’elle trouvait appréciaient bien plus de se voir confier cette tâche. Mais il ne devait pas y avoir que cela, réalisa-t-elle en voyant les jeunes grimacer à l’idée de se retrouver loin du front. Peut-être l’immaturité de la jeunesse et la sagesse des anciens ? Etait-ce si terrifiant que ça de se retrouver au combat ? Elle savait qu’on y risquait la mort ou la mutilation, mais les anciens devaient en avoir vécu des scènes traumatisantes… Elle se résolut à poser la question.
Et rentra presque dans sa bête noire du moment au détour d’une rue. Il avait du sang plein le tabard. Du sang animal.

« Mademoiselle, dit-il, je vous cherchais partout. J’aimerais que vous répondiez à ma question concernant le mariage.
-Alors écoute moi, maudit hasdrubien, commença-t-elle. Il y a un projet que je ne… »

Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase. Tous deux étaient proches d’un mur, et le combat y avait tourné à l’avantage des peaux-vertes. Assez pour que quatre d’entre eux descendent et les chargent. Elle poussa un glapissement horrifié lorsqu’elle réalisa cela. Les orcs identifièrent rapidement le danger, car ils se jetèrent à trois sur le chevalier, et un seul sur elle, qui la souleva sans peine. Tandis qu’elle se débattait, elle pouvait sentir la bête rire, puis brusquement cesser.
Le maudit hasdrubien en question avait trois cadavres à ces pieds. L’orc qui la tenait d’une main sur son épaule sortit un gourdin de son autre main, le tenant en respect.

« Répondez à ma question, mademoiselle, dit Albérick, souriant.
-Je ne crois pas que ce soit le bon moment, hasdrubien de malheur ! s’écria-t-elle, en tambourinant le dos de l’orc.
-J’ai cru mal comprendre, vous avez dû m’appeler messire, avec votre calme et votre assurance de princesse, non ?
-Il y avait un projet, mais rien d’officiel, dit-elle. Enguerrand nous a prévenus que votre père cherchait à vous marier, et mon père cherchait une alliance avec Hasdruba. C’était tacite, pas officiel ! Et je n’en veux pas plus que vous ! Et par Lothÿe, MESSIRE, pensez-vous vraiment que nous devions avoir cette discussion alors que je suis comme un sac de légumes sur l’épaule d’un orc ? »
Ven 29 Mai 2015 - 18:40
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Enguerrand d' Alvestryn
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Enguerrand ne s’arrêta que pour prévenir les caravanes qu’il croisait que la cité d’Ose était actuellement assiégée par les orcs. Après une journée de vol, les tours du  château von Konniksee furent en vue. Il hésita à s’arrêter afin de prévenir Ulrik de la situation. Cependant il poursuivit son voyage. C’est presque à la nuit tomber qu’il atterrit dans la cour du château du roi. Montant quatre par quatre les degrés. Il fit irruption dans la salle du trône essoufflé et en sueur. Il se dirigea lentement vers le roi sous le regard incrédule de l’assemblé essayant de reprendre sa respiration.
« -Mon roi dit-il en s’agenouillant. La cité d’Ose est assiégé en ce moment même par les orcs avec à leur tête plusieurs minotaures. Le pharaon m’a désigné comme messager. Il demande l’aide d’Hasdruba. »
Enguerrand fut autorisé à se relever.
« -J’ai entendu ton message Enguerrand d’Alvestryn. Va donc te restaurer et prendre un peu de repos.
-Merci mon roi. »
Savoir son épouse là-bas et lui ici en sécurité le mettait hors de lui, mais à quoi bon repartir sans une réponse du roi. Réponse qui prendrait certainement moins de temps que pour lever l’armée Hasdrubienne. Regagnant ses appartements il se rassura en espérant que la cité tienne bon. La pensé de ne retrouver que des ruine fumante à son retour à Ose le hanta toute la nuit. Le jour n’était pas encore levé lorsque le roi entra en compagnie de Philipe de Sirénia dans la salle où il tenait conseil. Enguerrand patienta pendant ce qui lui parut une éternité avant d’être invité à y entrer.
« -Quel message dois-je porter au pharaon sire ? »


-Si ce n’est que cette posture inconfortable qui vous gêne pour continuer cette conversation princesse…
Albérick fit un pas sur la gauche laissant approcher l’orc  avant de revenir sur sa droite tranchant net la jambe de la créature.  L’orc tomba lourdement sur le sol laissant échapper la princesse qui fut rattrapé par Albérick un peu avant de toucher le sol.
« -Princesse sachez que si votre cœur bat pour une de ces mochetés, je m’effacerais. Une si jolie femme que vous a le droit d’aimer qui elle souhaite. »
Il mit fin aux jours de l’orc en abattant son épée le décapitant d’un seul coup.
« -Messire le maudit hasdrubien ne saurait que vous conseillez de vous éloigner un peu du mur d’enceinte. Ce n’est pas une place pour une princesse. »
Dim 7 Juin 2015 - 16:08
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Dargor
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« Détends-toi, chevalier, commença par dire le Roy d’Hasdruba. Ton voyage a dû être éreintant, et je ne voudrais pas qu’il t’arrive malheur à cause de ta précipitation à vouloir venir en aide à ce peuple et à ton épouse. »

Il s’assit à une table, et invita Philippe et Enguerrand à prendre place eux aussi.

« Toutefois, dit-il, je comprends l’angoisse d’un jeune homme amoureux. Tu pourras te rendre à Ose, et annoncer au pharaon l’arrivée imminente de nos osts en grand nombre. Philippe recrute depuis la chute de son Duché des centaines de chevaliers pour reprendre ses possessions aux orcs. Affronter leurs cousins du désert devrait être pour eux un entrainement des plus intéressants, et maintenant que nous nous sommes engagés à nous allier avec eux, il serait de bon ton de prouver notre sincérité. Je ne m’y rendrai pas en personne, j’ai à faire en Hasdruba. Mais tu pourras bénéficier du soutien du Duc de Sirenia ainsi que de tous ses chevaliers aussi vite que possible. En attendant, je ne puis que te recommander de ne pas commettre de folie. Le temps que tous soient prêts et ici, l’ost ne partira de toute façon pas avant quelques jours. Pars donc en même temps qu’eux, si tu es capable d’apprécier quelques temps de sérénité ici avant que le combat ne reprenne. Car si ce que tu me dis est vrai, alors un long combat attend Ose.
-Permets-moi d’ajouter, intervint Philippe de Sirenia, que Ptaholem Philopathor est un excellent guerrier. Ne t’angoisse pas pour Fael, va. Il saura tenir ces bêtes aux portes aussi longtemps qu’il le faudra, voire même plus. Et sa cité est avec lui, car chacun en son sein sait qu’il mourra si les peaux-vertes venaient à passer les murs. Ils combattront donc tous jusqu’à la mort. Et ne laisseront certainement pas Fael se faire tuer. A moins que tous n’aient trépassé auparavant. L’hospitalité est sacrée pour les gens de Tahar. »

---

« Je m’excuse pour mes dires, dit Téti, regardant le sol. »

Elle était véritablement honteuse de son emportement. Et il venait sincèrement de l’impressionner par le calme avec lequel il avait pris ses insultes. Peut-être n’était-il pas si immature que cela après tout. Peut-être était-ce simplement le mode de vie et de pensée des chevaliers d’Hasdruba auquel elle n’était pas habitué. Après tout, si les deux royaumes avaient des cultures et des modes de vie divergents, il paraissait normal que leurs princes et princesses n’aient pas les mêmes pensées après tout.

« Continuons notre tâche, dit-elle finalement. Et chevalier, je vous suis redevable à vie, sachez-le. »
Lun 17 Aoû 2015 - 21:02
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Enguerrand d' Alvestryn
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Enguerrand voulu protester. Retourner dès que possible vers Tahar, mais il n'en fit rien. Son oncle le roi avait raison. Le voyage l'avait fatigué lui et sa griffonne. Il aurait du être heureux de savoir que la roi avait l'intention d'aider le pharaon. Cependant son inquiétude pour son épouse resté là-bas prenait le pas sur toutes choses. Même la présence d'Albérick aux côté de Fael ne suffisait pas à le rassurer complètement.
Une fois lavé il tourna en rond une bonne partie de la nuit dans sa chambre avant de se rendre aux écuries chercher Faö. Philippe de Sirénia prendrait le commandement de l'ost aussi, c'est avec les premier rayon d'un soleil à peine levé que la griffonne se posa sur le balcon donnant sur la chambre de ce dernier.

En guise de réveil Philippe eut la très certainement désagréable occasion d'entendre le cri de la griffonne à la place du chant du coq. Qu'importe pensa Enguerrand. Voir la tête de Philippe après un tel réveil lui changerait les idées.

                                                 _________________________

N'en parlons plu. Répondit Albérick tout en accompagnant loin des murs de la ville la princesse. Il allait lui demander quel tâches précisément ils leurs restaient lorsqu'il distingua un homme en armure. Ce n'était pas une armure traditionnelle de Tahar, mais bien une armure Hasdrubienne.
- Eh là chevalier ! Cria Albérick en se dirigeant vers l'inconnu qui lui fit face. Il ne portait aucun écu apparent aussi Albérick douta soudain qu'il ne s'agisse d'un Hasdrubien. Pourtant son armure de plaque. La facilité avec laquelle il la portait et même son allure droite lui ôtèrent ses doutes. L'inconnu regarda une seconde le bouclier d'Albérick avant de lui serrer l'avant bras.
- A quel Von Konniksee ai-je l'honneur ?
- Albérick. Répondit-il en lui serrant également l'avant bras.
- Enchanté Albérick. Je me nomme Hagen de Medella et voici Nazima Negada. Hagen montra une femme dans une robe noire dont la capuche ne laissait voir que son menton d' albâtre. Ces main étaient dissimulé par de grandes manches aux motifs dorées étranges.

Téti et Albérick même s'il l'ignoraient l'un et l'autre eurent la même pensée : J' ai déjà entendu ce nom, mais où ?- Comment êtes -vous arrivez ici ? La ville est assiégée Le questionna Albérick.
-Par les égouts. Répondit Hagen en haussant les épaules comme si c'était presque logique d'arriver par là lors d'un siège. On a croisé un chevalier sur un griffon en venant. Il nous a dit de rebrousser chemin parce que la ville était assiégée, mais on c'est dit qu'on seraient plus utile ici qu'ailleurs.
Une seconde Albérick jubila en entendant comment les deux personnes étaient arrivées dans la ville. Il avait presque envie de se tourner vers Téti d'un air « -Je l'avait bien dit ! » , Mais il n'en fit rien. Il venait à peine de se réconcilier avec la princesse ce n'était pas le moment de tout mettre par terre par une remarque qui plus est désobligeante envers une personne de son rang.
- Ma compagne de route souhaiterait s'entretenir avec le pharaon reprit Hagen.
- Vous le trouverez sur les murs de la ville, mais sincèrement je pense qu'il est un peu occupé en ce moment. Répondit Albérick en pointant de sa lame la direction des murs.
- On se débrouillera.Répondit Hagen avant de partir dans la direction indiquée suivi par Nazima.
Albérick resta sur place un instant toujours en se demandant où il avait bien pu entendre ce nom alors que Téti lui dit.
- J'ai certainement dû mal comprendre le nom de cette femme parce que Negada c'était le nom du premier pharaon.
Albérick retira son gant et de son auriculaire essaya de se déboucher l'oreille. Putain de sable pensa-t-il sans pour autant le dire.
- Pareil pour moi. Le peu que j'ai écouter des leçons sur les héraldiques et les noms célèbres. Le dernier des De Medella est mort il y a plus de trois cent tours. C'était un de mes ancêtres qui avait reprit ce fief. Fief maintenant territoire des rase-mottes d'Halfelins.
Après ces paroles ils reprirent leurs chemins plus ver le centre de la ville.
- Dites-moi princesse Vous auriez assez de bois pour construire un trébuch... Il s'interrompit en ce demandant si au moins elle savait ce que c'était un trébuchet. Puis reprit en lui demandant en quoi il pouvait se rendre utile.
Dim 10 Jan 2016 - 11:34
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Dargor
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« Trébu-quoi ? demanda Téti. »

De quoi lui parlait-il ? Elle avait entendu parler d’engin de guerre en bois utilisé par les royaumes du nord, donc quelque chose qui sonnait comme le mot qu’il avait prononcé, mais d’après ce qu’on lui avait dit, ces engins étaient utilisés pour faire tomber les murs durant un siège. Elle avait du mal à en saisir l’utilité maintenant. Elle envisagea tout de même un semblant de réponse qui aurait le mérite de lui expliquer la situation.

« Nous avons du bois, oui, dit-elle. Mais c’est surtout du bois de chauffage ou bien alors déjà destiné à un usage. Je ne sais pas de quelle quantité tu as besoin, mais je ne suis pas sûre que nous en ayons assez… »

C’était la réponse la plus précise qu’elle pouvait lui donner. En attendant, elle continua à réfléchir à ce qu’il lui avait dit. Il ne pouvait pas avoir l’usage au sein de la cité d’un engin de siège, donc qu’avait-il bien pu vouloir dire par là ? Et qui était cette femme qui, si son nom était vrai, devait descendre directement du premier pharaon de la cité ? Elle cessa de se poser ces questions quand il lui annonça son nouveau plan rocambolesque.

---

Philippe fut réveillé en sursaut par un cri strident. Un cri animal. Mettant par réflexe la main sur la poignée de son épée posée à côté de son lit, il se tourna pour découvrir à sa fenêtre une griffonne.

« Enguerrand… grommela-t-il en se levant. »

Il faudrait apprendre à ce jeune homme la notion de politesse dirait-on. Mais soit, il était l’heure du lever après tout. Il prit le temps d’aller manger un peu puis de bien s’habiller pour le voyage, après s’être fait soigneusement raser, juste pour prendre un peu sa revanche concernant le réveil en sursaut. Puis il descendit dans la cour. Après avoir jeté un regard entendu à Enguerrand, il monta en selle. La plupart de ses chevaliers étaient déjà prêts. Il fallut attendre quelques retardataires, mais au final, le départ ne fut pas repoussé. Enguerrant lui exprima une remarque comme quoi ils étaient bien peu nombreux. Remarque à laquelle le duc répondit que d’autres les rejoindraient en chemin.
Puis il partirent.
Dim 17 Jan 2016 - 10:37
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Enguerrand d' Alvestryn
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Que du bois de chauffage. Albérick grimaça un instant en jetant son projet aux oubliettes.

-Bon ben tant pis. Marmonna le chevalier Un peu déçu de ne pas pouvoir envoyer ne serait-ce que quelques pierres aux assaillants.
-Pas de bois. Pas de chocolat. Comme ils disent dans les cuisines du château. Il suivi la princesse jusqu'au marché de la ville. Tout en pensant qu'il avait manqué une occasion de l'impressionner. Si les chevaliers jugent sans honneur l'utilisation de tels engins. Ils connaissent néanmoins leurs mode de construction ainsi que leurs mise en œuvre. C'était même un bon exercice pour un écuyer de superviser ce genre de construction afin d'évaluer l'autorité dont il pouvait faire preuve sur ses sujets.
Tout a ces réflexions il stoppa net sa marche en retenant Téti par l'épaule alors qu'ils passait sous les immenses poutres destinées à porter les tentures d'origine utiliser pour tendre des voiles protégeant de la chaleur les gens qui viennent y faire affaire. Si la ville est assiégée. Pas de marché. Pas de marché. Pas besoin de poutres pour tirer des voiles protégeant de la chaleur. Tout en regardant  ce qu'il pensait être de solides poutres Albérick demanda à Téti « 
-Et ça c'est quoi ? 
Des bois qui ne peuvent que certainement plu que tenir de fins rideaux. 
Si jamais on s'en sort et que je dois vous mener jusqu'à l'autel. Rappelez moi de vous offrir une forêt juste au cas où.
Albérick devança Téti en lui signifiant que même s'il préférait aller tuer du minotaure. Il avait fait une promesse à Enguerrand et devait veiller à la sécurité de Faël. A demi mots il ajouta qu'il aimerait si possible veiller également sur la sienne.


Le premier assaut fut repousser. Le deuxième aussi. Tout comme le fut le troisième. C'est juste après celui-ci que le pharaon laissa à son fils le commandement. Il descendit les degrés vers le poste construit à la hâte pour s'y reposer. Seulement le temps de s'asseoir avant de demander à un grand officier l'état de la situation.
-Nous avons perdu Lemmys et Davidbowis. Mais Legroupkiss tient fermement Acidicis aussi. Steeveharris et ses vierges de fer repoussent tout ce killer (Faute faite exprès) tombent dessus et leurs en envoient encore plus. Nous n'avons plus de nouvelles de la staracadémis. Cependant gunsandrosis c'est reformer et porte à eux seuls les espoirs de bon nombre de soldats. Le pharaon passa cette remarque en revenant à des choses plus vitales. Combien de temps pouvons nous tenir ? Cette question le préoccupait plus que tout. Un siège était une bataille des plus compliquée il demanda a ce qu'on le laisse seul. Il avait besoin de repos. Dormir en sachant son fils sur les murs de la ville serait un miracle. Cependant reposer son corps était une nécessité. L’épuisement aurait raison de lui, mais le réveil vint d'une voie féminine et inconnue.
-Vous avez besoin d'aide. Cette aide, je peux vous y pourvoir. Je ne vous demanderez qu'une seule chose en échange.
Devant la couche du pharaon se tenait une femme. Elle se présenta comme la dernière des Negada.
-Vous êtes une...
-Vampire. C'est exact. Je suis très certainement l'être le plus méprisé par Lothïe à l'heure actuelle. Pourtant je n'en demeure pas moins l'une de ses première filles. J'ai seulement fait un choix à une époque de mon vivant.
Lentement elle releva sa capuche pour laisser au pharaon le droit de lui répondre dans les yeux. Elle s'assit tranquillement avant de reprendre.
-Alors que je me rendais à Negarath. Puisse que c'est comme cela que vous la nommée désormais. J'ai rencontré un chevalier sur un griffon. Cet homme à fait halte simplement pour nous dire que votre ville était assiégée. Comprenez que malgré mon état, je ne peux rester sans rien faire contre ceux qui veulent la perte d'une cité comme la vôtre.
Je suis sereine quant à l'état de Negadrath. Ceux qui vous attaquent en ont peur et n'osent y pénétrer. Pour dire vrai, personne n'osent même y cueillir sur les dattiers le moindre fruit. Tout cela parce que le nom de Negada est associé au mal.

C'est un fait et je l'accepte. Maintenant il me faut vous dire qu'une partie des milles légions de la première armée de mon père ont quitté leurs tombeaux et marchent en ce moment même vers votre cité. Elle sont sous mes ordres et attendent le vôtre... Si jamais vous en éprouvez le besoin. La réponse n'est pas une question d'honneur ou de survie. C'est simplement tendre la main à des principes exceptionnels pour palier à une situation exceptionnelle. Maintenant, je dois vous laissez car bientôt le jour va se lever et je ne peux assister à ce genre de spectacle vous en conviendrez. Je vais laisser mon... garde ici. Si vous avez quelques messages à me faire parvenir. Il me les fera parvenir. C'est inutile de vouloir le museler par quelques moyens qu'il soit c'est... Un Hasdrubien quelque peu excentrique dans l'âme.
Relevant sa capuche elle s’apprêta à sortir avant de lancer :
Vos ennemis sont devant vos portes. Pas dans vos murs.

Sur ce elle appela Hagen qui mit un temps semblant infini à finalement pointer le bout de son nez sous la tente. Rapidement il présenta ses hommage au pharaon. Il tenait,une longue arbalète et son épée tout juste rentrer dans son fourreau dégoulinant d'un liquide noir et poisseux laissai aisément deviné qu'il venait de s'en servir.
-C'est cool les vacances par chez toi. Il faudra qu'on revienne. Dit-il tout sourire.
Nazima baissa les yeux un peu gêné.
-Finalement je retire le « quelque peu » avant excentrique pharaon.
Puis elle sortie de la tente en écoutant (ou pas) Hagen qui se vantait d'avoir tuer deux orcs en un coup d'épée et en déséquilibre sur un corniche.


Enguerrand prit avec un calme peu habituel la dernière phrase de Philippe.
-Je n'en doute pas que d'autres viendront. A peine sortit de la ville il montra un parchemin cacheté au duc. C'est une lettre d'Albérick pour son père. Comme nous devons passer par son duché, je me disais que je pourrais lui remettre en cette occasion. Philippe n'y vu aucunes objections Alors que les rangs des chevaliers grossissaient au fil de leur cheminement. Il furent reçu par Ulrik et son épouse dame Clothide en personne.
Le couple s'empressa de demander des nouvelles de leur fils. Bien que les questions n'aient pas vraiment le même intérêt. Dame Clothide demandait s'il était bien logé, s'il ne souffrait pas de trop de la chaleur et s'il était gentil galant avec Téti. Ulrik quant à lui questionnait Enguerrand pour savoir si son fils avait été placé en première ligne, s'il prenait soin de ses armes et s'il faisait honneur à Prarag avant d'aller occire ses ennemis.

-Je pense que vous trouverez toutes les réponses à d'autres question dans cette lettre. Enguerrand sortit le parchemin avant de se le faire arracher par Ulrik.
Le duc Von Konnicksee lu attentivement, devint blême, se leva et hurla un « QUOI !? » à en faire trembler les murs du château.
-Le petit c... Impertinent !
Puis il se mit à lire à haute voix.
-Cher père. N'ayez crainte. Je représenterais fort bien notre maison car je sais que votre état de santé ne vous permet plu de venir faire le ménage à ma place séant. Économisez votre souffle et soyez certain que s'y vous avez peine à tenir votre lance, mon bras la tiendra fermement.

MOI ! Un Poitrinaire !!! J'ai encore assez de souffle pour lui souffler suffisamment fort dans les bronches à celui-là pour qu'il s'en rappel même après ma mort ! Lance molle ! Je vais lui en mettre une là où je pense moi de lance à ce petit con !Qu'on sonne le tocsin ! Aux armes chevaliers ! Votre duc part en guerre ! Ce n'est pas des orcs ou je ne sais qu'elle erreurs de la nature qui vont m'empêcher de lui en coller une derrière les oreilles à celui- là !

Enguerrand poussa du coude Philippe. Un Ulrik en colère sa gonfle tout de suite l'effectif.
Ven 29 Jan 2016 - 16:42
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Dargor
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Selon les mythes, un homme qui était dans son état normal était tel une douce brise, calme, qui agitait à peine quelques grains de sable au somme des dunes. Selon ces mêmes mythes, un homme qui réfléchissait était tel un vent qui se levait, et qui soulevait le sable et les tuniques longues des tahariens. Plus il réfléchissait, plus le vent se faisait violent. Avec le dilemme qui se posait à Ptaholem Philopator en cet instant, il aurait pu engloutir Ryscior entier dans une tempête de sable, si ces mythes étaient la réalité. Et le temps dont il disposait pour prendre sa décision lui était fortement limité. Les orcs à la peau rouge allaient bientôt repartir à l’attaque. C’était à eux qu’appartenait le choix du moment de l’affrontement, le choix du mur qui se ferait attaquer avec la plus grande intensité. Quand ils attaqueraient, Ptaholem savait qu’il n’aurait pas une seconde de plus à consacrer à ce problème, aussi devait-il le résoudre maintenant.

« Vos ennemis sont dehors, pas dans vos murs. »

Les mots de la vampire tournaient dans sa tête. Elle se trompait. Là n’était certainement pas la question. Elle était à ses yeux autant son ennemie que les orcs qui cherchaient à attaquer ses murs, et il le lui ferait bien savoir. Non, la question qu’il se posait, la vraie, était celle de savoir s’il devrait choisir le moindre mal. En tant que pharaon de la cité d’Ose, il avait déjà été confronté à des situations plus que complexes. A chaque fois, en tant que pharaon, il avait été confronté à l’éternel choix que devaient faire les dirigeants. Choisir le plus grand bien. Et s’il n’y avait pas de bien, il devait choisir le moindre mal.
Ici, il avait une vampire qui lui proposait une alliance contre les orcs. Le plus grand bien était totalement absent de ce choix, il le savait. Cela se résolverait en estimant ce que serait le moindre mal. Tel qu’il voyait les choses, deux choix s’offraient à lui. Faire confiance à la vampire, et gagner aisément. Ou bien attendre, au prix du sacrifice de nombreuses vies, les renforts qui allaient sans aucun doute venir d’Hasdruba. Des vies de sa cité. De ses gens. Des hommes et des femmes qu’il avait juré de protéger et de guider. Mais s’il acceptait l’alliance, il jetait l’ombre et l’opprobre sur la cité entière. Mais les circonstances permettaient-elles une alliance impie ?
Choisir le moindre mal, choisir le moindre mal.

« Laissez-moi seul, le temps de réfléchir, dit-il finalement. »

Elle sortir sans rien dire. Il alla trouver son trône et s’asseoir dessus. Il retira sa coiffe, dévoilant son crâne rasé, et la contempla, perdu dans ses pensées. Choisir le moindre mal, il savait le faire. Lorsqu’il avait fallu plier le genou devant Jarerianne Ersel, la pharaonne folle désormais maitresse de tout Tahar, il l’avait fait. Pour unifier Tahar et permettre aux cités une meilleure entraide. Plus récemment, il avait accepté d’héberger sous son toit une oréenne, qui pouvait être tenue pour responsable de la mort de son épouse après tout, au nom de l’alliance qu’il devait conclure avec d’anciens ennemis de son peuple, pour lutter contre un nouvel ennemi. Et plus sa mémoire remontait loin, et plus ces choix douteux étaient nombreux. Il en avait toujours fait. En y repensant, cela le plongea même dans une certaine contemplation intérieure. Se pouvait-il que sa vie entière n’ait été, jusqu’à maintenant, qu’une série de choix plongés dans l’obscurité mais attirés par les derniers rayons de lumière ? N’était-il pas tel un insecte nocturne irrésistiblement attiré par la flamme, au mépris des ténèbres qui l’entourait ?

« Père ? »

Sa fille Téti se tenait devant lui. Son fiancé hasdrubien derrière elle. Il était souriant et détendu, comme toujours semblait-il.

« Tu sembles soucieux, père, lui dit-elle.
-Ma fille, répondit Ptaholem, et mon futur fils, écoute toi aussi si tu dois un jour hériter d’un duché. Il est un temps où un souverain doit savoir faire des choix. Lorsqu’il est confronté à plusieurs choix bons pour son peuple, il doit toujours choisir le plus grand bien. Mais s’il sait qu’aucun des choix n’est bon, mais qu’il n’y a pas d’autre échappatoire, alors il doit choisir le moindre mal. Au pouvoir, il devient difficile de choisir le moindre mal. Car on se retrouve à estimer les pertes que cela engendrera. Je suis en train de faire ce même calcul en cet instant même. Car je suis confronté à ce choix. »

Il se tut, restant plongé dans ses pensées.

« Ma fille, je t’ai donné une grande éducation. La damnation éternelle pour la lignée des pharaons d’une cité vaut-elle la vie de peut-être des centaines de ses habitants ? »

Téti répondit sans hésiter.

« Tu m’as enseigné que les pharaons sont les guides des cités, dit-elle. Toi et les prêtres m’avez toujours dit que si le pharaon devait être plongé dans la honte, alors celle-ci rejaillirait sur toute la ville, car il en est le guide spirituel. Alors père, la pureté de l’âme de la lignée des pharaons vaut plus que la vie de ses habitants. Car que la lignée soit plongée dans la damnation, et c’est la cité entière qui la suivra, pour l’éternité. »

Elle se tut.

« Etait-ce une bonne réponse ? demanda-t-elle, hésitante.
-Si ton futur mari ici présent te demande à l’avenir des conseils, la réprimanda gentiment Ptaholem en se relevant et se recoiffant, il attendra de toi que tu n’hésites pas dans la réponse que tu vas lui donner. C’est ton rôle en tant que conseillère, d’être ferme et sûre de toi quand celui que tu dois conseiller ne l’es pas. Même si au fond, tu doutes d’avoir fait le bon choix. Tu regrettes sans doute que ces mots aient franchi ta bouche. Mais je te l’ai dit, tu ne pouvais que choisir le moindre mal. Quelle que soit ta réponse, les regrets t’auraient envahi. Maintenant, repose-toi, et fais plus ample connaissance avec ton futur époux. Sers-lui à boire et à manger, puis laisse-le t’inviter à sa table, car vous l’avez tous deux mérités. Pour ma part, fort de tes conseils et de la sagesse que je t’ai transmise, je dois aller faire connaître ma décision. »

Tandis qu’il entendait sa fille guider l’hasdrubien vers les cuisines du palais, il sortit de la salle du trône, retrouver la vampire.

« Vous êtes une créature qui a été répudiée par Lothÿe, dit-il. Parce que vous m’avez offert une assistance, je vous laisserai quitter la cité vivante pour ne jamais y revenir au lieu de chercher à vous abattre. Toutefois, Ose sera damnée si j’accepte l’aide d’une créature telle que vous. Adieu vampire, nous en avons terminé. »
Lun 22 Fév 2016 - 23:01
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Enguerrand d' Alvestryn
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« Vous êtes une créature qui a été répudiée par Lothÿe, dit-il. Parce que vous m’avez offert une assistance, je vous laisserai quitter la cité vivante pour ne jamais y revenir au lieu de chercher à vous abattre. Toutefois, Ose sera damnée si j’accepte l’aide d’une créature telle que vous. Adieu vampire, nous en avons terminé. »

-C'est ta décision et je la respecte. Je quitterais la ville dès la nuit tombée. Puis je me retirerai où devrait être ma place. Répondit Nazima sans pour autant cacher sa déception. Elle lui tourna le dos en reprenant
. -Prier pour ton salut ou votre victoire sera inutile. Cela fait bien longtemps que mes prières aux dieux tombent dans le vide et restent sans réponse. Cependant, je resterais à l'extérieur de la ville. Si par malheur vos assaillant l'emporte, je déchaînerais ma colère sur eux. Ce qu' il adviendra d'eux ne te concernera plu. Tu fouleras alors le domaine de Lothÿe et sa bienveillance envahira ton âme. Au revoir fils du soleil. Puisse ce destin venir à toi le plus tard possible et dans bien des tours. Les mortels d'ici te disent être un saint homme. Ta décision tend à confirmer ce qu'ils disent.

Nazima salua comme il se devait le pharaon avant de disparaître de son champ de vision comme si elle c'était évaporée en un fragment de seconde.




Albérick suivit Téti jusqu'aux cuisines. Son sourire c'était effacé à partir du moment où le père de la princesse l'avait appelé  fils. Puis complètement volatilisé lorsque ce qu'il avait prit pour une plaisanterie s'avéra réel. La rumeur de la présence d'une vampire dans le palais ne le rassura guère. Il fut heureux de voir Faël assise à une table. Elle était absorbé par un ouvrage certainement emprunté au palais.
Téti l'avait amené à table et le servait comme une fille de la plèbe l'aurait fait en Hasdruba. Docilement il laissa la princesse faire en jetant des regards interrogateurs à Faël qui, de temps à autre, levait les yeux de sa lecture et semblait s'amuser de la situation. Il se pencha vers l'épouse d'Enguerrand alors que Téti restait plantée comme un écuyer au milieu de la lice en attendant que son chevalier vienne saisir la lance qu'il tenait.
« - Je suis un peu embarrassé de cette situation. Chuchota le chevalier en espérant un conseil de Faël.
Celle-ci posa son ouvrage et sans prendre de mesure discrètes lui répondit :
-Vous chevaliers d'Hasdruba semblez être plus prompt à guerroyer qu'à charmer.
Albérick fit des gestes nerveux signifiant à Faël de parler moins fort.

-Pour dire vrai il me serait plus aisé d'affronter cette armée entière qui nous assiège que de compter fleurette à cette charmante personne et cela même si ce n'est pas l'envie qui m'en manque.

A cet instant Hagen entra dans la pièce, un  lourd sac de voyage sur le dos. Il remarqua l'autre chevalier et se dirigea vers lui.

-Il semblerait que ma compagne de route ne soit pas la bienvenue ici. Je te fais mes adieux Albérick Von Konniksee. Ce fut un plaisir en lui tendant la main.
-C'est bien dommage. Dit Albérick en la serrant. Un chevalier supplémentaire nous aurait été bien utile ici.
Albérick remarqua une marque qui lui avait échappé lors de leur rencontre la veille au soir.
-Tu ne semble pas pourtant être une créature de la nuit et tu portes la marque de l'errance à vie, mais qui es-tu Hagen de Medella ?
Albérick d'un vif mouvement du poignet lui tourna l'avant-bras face au plafond. Il écarquilla les yeux en voyant le nombre de marque apposée sur le gantelet d'Hagen et les dates qui figuraient à côté.
-C'est impossible ! S'exclama-t-il avec véhémence avant de reprendre plus calmement. Un chevalier errant ne peut prétendre être chevalier noir à un tournois que tous les dix tours !
-C'est pourtant vrai. Par dix fois j'ai été chevalier noir dans un tournoi Hasdrubien. J'ai hérité de l'errance à vie comme tous les cinquième fils de seigneur. J'ai en moi du sang d'elfe. C'est ce qui explique ma longévité. C'est aussi simple que cela. Si nous en avons fini. Il est temps pour moi de partir.

Hagen lâcha a contre cœur la main du chevalier. Hagen avait saluer Faël puis se dirigea vers la sortie quand Albérick le rappela.
-Chevalier ! N'est-il pas du devoir de chaque chevaliers errants de porter hors des frontières du royaume les valeurs d'Hasdruba ?
-ça l'est en effet. Répondit Hagen en se demandant où il voulait en venir.
-Et c'est en nous quittant que vous comptez le montrer aux habitants de cette ville ?
Hagen leva les yeux au plafond. Dans l'ombre sécurisant d'un coin de la pièce. Une chauve souris semblait suivre du regard ce qu'il se passait dans la salle.

-Si c'est ta façon de me demander de me battre ici. Elle est plutôt futée.  Hagen fit demi-tour et posa son sac à terre.
-C'est d'accord chevalier. En ce qui me concerne le dirigeant de cette ville n'a rien dit à mon sujet quant à mon départ ou non de cette cité.

Hagen prit place aux côté d'Albérick qui lui présenta l'épouse d'Enguerrand. Puis Téti qui jouait la servante attendant patiemment dans un coin de la pièce.
-De grâce princesse. Cessez de jouer les servantes c'est très incommodant. Prenez donc place à notre table. Dit Albérick qui se leva en lui avançant une chaise.

Le repas et leur repos fut de courte durée car déjà l'ennemi lançait à nouveau une offensive sur les portes de la ville.
Les deux chevaliers se levèrent sans prendre la peine de s'excuser. Hagen précédant Albérick qui s'arrêta un instant pour enfiler son heaume.
« - N'ayez crainte gentes dames car des e..al..ers ...Ha...du...ba ...ou... otège... »

Téti regarda Faël. Devant l'incompréhension de la fille du pharaon Faêl la rassura.
« -Vous aussi vous apprendrez vite a déchiffrer ce qu'ils disent au travers d'un heaume. Cela peut paraître compliquer, mais cela ne m'a prit qu'à peine quelques lunes.

Certains ne s'aperçoivent qu'ils le porte encore seulement lorsqu'ils se mettent à table pour dîner.


Une semaine passa et la ville d'Ose vivaient au rythme des assauts de la hordes orcs qui malgré les pertes qu'elle subissait semblait toujours aussi déterminé à passer par delà les murs de la cité. Chaque jours amenaient son lot de sang, de larmes et d'affrontement. L'usure du siège commençait à se faire sentir de plus en plus de part et d'autre des murailles qui repoussait maintenant avec un peu plus de difficultés les bêtes à la peau rouge. Les repas se prenaient souvent dans un silence pesant à une table de moins en moins garnie à laquelle la bonne humeurs des deux chevaliers laissait la place à leurs doutes quant à l'issue de la bataille.


Grolt dent cassée escaladait la grande porte sur laquelle était représenté un griffon. Il s'arrêta un instant à hauteur de la tête de l'animal pour lâcher un pet malodorant et bruyant juste devant le bec de la créature taillée dans la pierre.
Il était jeune et pourtant il se rappelait comment l'homme à l'épée brillante qui montait cette bestiole avait mit en fuite sa horde il y a de cela quelques saisons. Il l'avait vu quitter la ville en direction du Nord. Cette foutue bestiole et son foutu cavalier d'acier était parti. Cette fois il ne serait pas là pour sauver les êtres à la chair tendre qui se cachaient derrière les murs. L'assaut avait durer toute la nuit sans discontinuer. Le grand disque dorée allait encore leur brûler le cuir. Il fallait en finir maintenant. Passer ce mur puis manger les gens. Il prit position sur le haut de la porte levant haut son arme aussi grande qu'un de ces humains. Il poussa un cris à faire tressaillir le cœur fragile de ses adversaires. Ce ne fut pas un cri grave et rauque, mais aigu et strident qu'il entendit. Une seconde il se demanda comment il avait put pousser un cri de zozio. Il n'eut pas le temps de plus réfléchir à cela qu'il se senti voler loin au dessus de la ville. Rapidement les autres devinrent tout petits. Puis il cessa de monter haut dans le ciel. Le disque dorée sortant du sable lui offrit la vision d'une mer d'acier aux multiples couleurs lui paraissait infinie. Cette mer d'acier qui  bouillonnait l'instant d'avant se figea net en haut des dunes. Regardant au dessus de lui il reconnut la bestiole et la cavalier d'acier tenant sa lame luisante qui brillait aussi fort que le disque dorée. A ce moment la bestiole eut la mauvaise idée de lâcher  l'arme de Grolt qui  se sentit tomber  longtemps avant de ne plus rien sentir du tout.

Sur le mur Albérick ivre de joie  secouait aussi fort qu'il le pouvait le pauvre soldat qui se tenait à ses côtés. 

-Ils sont là ! Ils sont là !!!
-Cesse donc de lui hurler dessus et de le secouer de la sorte Albérick. Tu vas le rendre sourd  et sénile avant l'heure ce pauvre homme ! Lui ordonna Hagen qui se débarrassait d'un orc ayant eut la mauvaise idée de s'en prendre à lui.
Dim 28 Fév 2016 - 10:06
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Dargor
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« Ils sont là ! Ils sont là ! »

C’est en hurlant ces mots que le chevalier d’Hasdruba arriva en trombe dans la grande salle, ouvrant la porte des deux mains, dans un geste outrageusement dramatique, ce genre de gestes que Ptaholem voyait de temps en temps dans les pièces de théâtre que l’on jouait sur la grande place. Le jeune chevalier, excité, avait dû se dire qu’ajouter ce dramatique geste donnerait de l’ampleur à cette nouvelle.

« Reprends ton souffle, chevalier, dit-il, et explique-moi calmement qui est ce ils dont tu me parles.
-J’espère qu’il s’agit d’une bonne nouvelle, dit Téti, qui se trouvait dans la même pièce, dans laquelle elle avait été conviée en raison du caractère organisationnel de la réunion.
-Si c’est une bonne nouvelle, dit son père, tu n’as pas besoin de l’entendre. Si c’en est une mauvaise, il vaut mieux que tu ne l’entendes pas. Tu n’as pas dormi depuis quelques jours, et ton fiancé également. Chevalier, aussitôt que vous aurez délivré votre message, vous irez prendre du repos.
-Les chevaliers hasdrubiens, grommela le jeune homme, sont venus. »

Cela était une excellente nouvelle. La cité allait pouvoir souffler, après un siège bien trop long. Les conséquences se feraient ressentir durant un long laps de temps. Mais au moins, ils avaient désormais un espoir de briser ce siège qui les tenait. Qui les tenait depuis trop longtemps aux yeux du pharaon. Il était inquiet pour tout le monde. Inquiet pour sa population, qui avait souffert de nombreuses pertes, mais aussi de privations, car il avait voulu faire économiser les réserves dans le cas où ce siège s’éterniserait.
En tant que père, il était également inquiet pour sa fille et son fiancé. Durant ce siège, si les deux jeunes gens s’étaient rapprochés, ils s’étaient également donnés plus que de raison. Il faudrait leur enseigner à tous deux que parfois, le bon dirigeant devait savoir trouver du repos, même en période de crise aussi extrême que celle d’un siège. Quand il leur avait demandé depuis combien de temps n’avaient-ils pas dormi, il n’avait pas plaisanté en insinuant que cela aurait pu être des jours. Même lui avait été plus raisonnable.
Alors, ce grand soulagement passé, il donna ses instructions. Il allait falloir observer la réaction des orcs à l’arrivée des chevaliers. Les peaux-rouges du désert allait certainement changer leur stratégie, optant pour l’attaque à outrance ou pour la défense contre cette nouvelle armée venue. Ou la retraite. S’ils décidaient de ne plus attaquer les murs, il faudrait selon Ptaholem faire une sortie, pour aller assister les hasdrubiens dans la plaine, devant la Cité.

« Mais sans vous ! dit-il bien au jeune hasdrubien.
-Mais… commença ce dernier.
-Non !
-Je…
-Même pas !
-Puis-je…
-Certainement pas !
-Je veux…
-Ce n’est pas possible ! Tout ce que vous ferez, c’est prendre du repos. Vous avez accompli assez d’exploits guerriers ces derniers jours pour rendre votre nom fier et connu, jeune homme. Mais le temps est venu pour vous de vous reposer. Je ne voudrais pas que vous vous fassiez tuer maintenant parce que vous êtes à peine assez éveillé pour me regarder dans les yeux sans battre continuellement des paupières. »

Il se tourna vers Téti.

« Ma fille, bien que le message que j’aimerais pouvoir t’envoyer soit le même, tu as des devoirs à l’égard de ton fiancé. Assure-toi qu’il obéisse à mes instructions, et qu’il prenne du repos dans un des endroits les plus confortables du palais. Ensuite seulement tu pourras toi-même aller trouver le sommeil que tu mérites. Les hasdrubiens arrivés, ce siège n’est plus qu’une question d’heures, et j’aimerais que tout soit autant au carré que possible ici pour recevoir leurs seigneurs venus nous prêter main forte. Et au carré, cela implique une princesse au mieux de sa forme.
-Il sera fait selon votre parole, père, dit Téti. »

---

L’intéressée avait passé les derniers jours à administrer la cité. Elle avait découvert à cette occasion tout ce dont les gens pouvaient avoir besoin en cas de siège, et devait à chaque fois trouver des solutions. Punir les voleurs sévèrement, s’assurer que tous mangent à leur faim en modifiant au besoin les rationnements, et bien d’autres problèmes qui requéraient en permanence son attention. Voilà pourquoi elle était inquiète en voyant son père et ses officiers sortir. Elle avait presque l’impression que la cité n’arriverait pas à respirer sans elle. Mais c’était sans doute la fatigue qui lui donnait des rêves un peu fous.
Par contre, ce n’était pas la fatigue qui lui fit voir son futur époux tenter de suivre discrètement les guerriers vers les murs. Elle lui mit les mains sur les yeux.

« Il est extrêmement impoli de ne pas accepter le repos offert par notre hôte, dit-elle. Suivez-moi, chevalier. »

Elle avait bien compris, la dernière fois que son père lui avait demandé de s’occuper de lui ainsi, qu’en Hasdruba, c’était le rôle des serviteurs. Mais ici, les serviteurs étaient pour la plupart occupés ailleurs, et après tout, en Tahar, une épouse devait aussi s’occuper de son époux. Elle l’amena donc dans la cour du palais où se trouvait une banquette sur laquelle elle le fit s’allonger, allant pour sa part chercher un maigre repas qui, au vu de ce que le reste de la cité avait mangé ces derniers temps, paraissait un festin.

---

Faël observa le couple de l’autre côté de la cour du palais. Téti avait choisi une banquette à l’ombre du palais. Chose intéressante, le meuble était assez large pour que la princesse taharienne puisse s’asseoir à côté du chevalier. L’ancienne princesse d’Oro sourit en l’observant. Cette jeune princesse taharienne était sérieuse et presque obsédée par ses devoirs et son rôle, mais elle avait aussi un côté touchant dans certains points.
En fait, c’était le chevalier qui était supposé se reposer, mais visiblement, le pharaon avait sous-estimé son endurance. Mais bien estimé celle de sa fille, qui avait en effet atteint ses limites. Elle passa vite de la position assise à la position allongée, et tandis que Faël s’approchait, s’était tout simplement endormie à côté du chevalier d’Hasdruba qui ne savait apparemment pas vraiment comment réagir.

Faël d’Alvestryn n’était pas là pour lui apprendre à bien vivre son futur mariage, cependant, mais lui poser une question.

« As-tu vu Fao et Enguerrand ? »
Mar 29 Mar 2016 - 16:33
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Enguerrand d' Alvestryn
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-As-tu vu Fao et Enguerrand ?


Albérick releva la tête en direction de Faël.
-C'est compliqué de ne pas voir ton époux et son poulet géant. Il a effectuer un passage emportant dans les airs une de ces saloperies à la peau rouge avant de le lâcher pour qu'il aille percuter le sol. Et moi je suis ici assigné à résidence sous prétexte que c'est impoli de refuser l'hospitalité de notre hôte.
Albérick termina sa phrase en baillant bruyamment avant de s'en excuser. Puis il regarda Téti endormie à ses côtés.
Murmurant aussi doucement que possible à Faël.
-Tu crois qu'elle ronfle ? S'inquiéta le chevalier en désignant Téti visiblement plongée dans un sommeil profond.
-Si c'est le cas tu devrais vite t'en rendre compte. »
Dit-elle en souriant.Bientôt une ombre survola la cours intérieur avant de disparaître aussitôt. Puis Enguerrand fit son entrée dans cette même cours les bras chargé de nourriture et d'amphores contenant de l'eau.
-Par Prarag c'est déjà terminé ? Vous avez fait vite les gars ! S'exclama Albérick.
Il dû attendre quelques instant la réponse d'Enguerrand qui pensait plus à embrasser Faël à l'instant précis.
-Eh ! Vous le dites si je dérange surtout.

Silence ! Tu vas réveiller ta promise ! J'aimerais qu'il en soit ainsi. J'ai la permission de Philippe de venir vous portez un peu de nourriture et de l'eau. Et je tenais aussi à te libérer de ta promesse de veiller sur Faël. Au fait ton père est là... Il veut te tuer pour ta lettre.
-Mère l'y a autorisé ?
-Non je n'en ai pas le souvenir.
-Alors j'ai encore de beaux jours devant moi. Toujours est-il que le stratagème à fonctionné. Et en bon diplomate, je pense que je vais dormir un peu comme le pharaon m'y a invité.
A peine eut-il fini sa phrase qu'il s'écroula à côté de Téti qui ne bougea pas d'un pouce.
-Il me faut voir le pharaon Reprit Enguerrand. Nous avons chevauché sans pour autant nous hâter afin de ne pas arriver ici épuisé et... Il posa le creux de sa main sur la joue de son épouse.
-Pardonnes-moi. Je manques à tous mes devoirs. Ça va toi ?
Dim 3 Avr 2016 - 14:49
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Dargor
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Lorsque Téti s’éveilla, ce fut son père qui lui résuma la bataille qui avait eu lieu. Les hasdrubiens étant occupés à combattre aux pieds des murs de la ville, il avait ordonné une sortie afin de venir les assister. Pris entre ces deux armées, les orcs n’avaient eu d’autre choix que de combattre ou de fuir. Ils avaient essayé le combat, au début. Mais leurs chefs de guerre minotaures étaient vites tombés les uns après les autres, au prix de nombreuses braves vies humaines. Mais cela avait été payant. Car les peaux-vertes avaient alors commencé, les uns après les autres, puis toute leur armée. Nombre d’entre eux avaient été tués durant cette déroute, mais ils étaient plus nombreux encore à avoir pu regagner l’abri du désert.
Alors qu’il lui racontait cette histoire, lui apprit-il, le gros des soldats étaient encore occupés à s’assurer que les orcs qui leur avaient échappés n’essayaient pas de refonder l’armée qu’ils avaient formé il y avait à peine quelques heures. Cela, estimait-il, était inutile, car les peaux-rouges n’essayeraient même pas, mais dans un sens, en avoir la confirmation rassurerait les armée des deux royaumes.

Ils mirent en effet quelques jours à revenir, mais ils finirent par revenir. Les tahariens d’abord, car ils souhaitaient reconstruire les parties détruites de leur ville, puis les hasdrubiens. Et parmi eux se trouvaient bien sûr Enguerrand et son futur fiancé. Les hasdrubiens furent logés partout où cela était possible en ville, quand bien même certains insistèrent pour ne pas avoir de traitement de faveur. Mais aux yeux des tahariens, c’était là une hospitalité tout à fait normale. Puis vint le jour de rentrer en Hasduba, et Téti réalisa qu’elle devait sans doute les suivre.

« Et maintenant, on fait quoi ? demanda-t-elle un peu timidement à son fiancé après lui avoir fait part de cette découverte. »
Mar 10 Mai 2016 - 21:10
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