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[Terminé][PV Phadransie]Le Chasseur devient la Proie
Dargor
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Dargor
La Jungle. Sa chaleur étouffante, son humidité qui rendait l’air moite, sa végétation surabondante, et les nombreux dangers qu’elle recelait. Pour les elfes noirs, cet environnement hostile constituait un excellent terrain de chasse. D’une part car il mettait toutes leurs qualités de forestiers à l’épreuve, et à très haute épreuve, d’autre part parce que les prises qu’ils en ramenaient rencontraient toujours un fort succès dans les arènes des cités noires.
Briza avait appris en rentrant de la capitale que son équipe de chasseurs était convoquée pour une mission dans la Jungle. Elle s’en était réjouie, car c’était un grand honneur. La suite du message ne lui avait cependant pas plu. Chaque elfe devrait amener un esclave personnel afin de servir de proie aux prédateurs que les elfes devraient capturer. Des appâts. Et elle n’avait pour sa part qu’un seul esclave. Honma, qu’elle avait espéré rentabiliser dans les arènes. Elle aurait pu la cacher, ou en réclamer un autre… Mais si cela s’était découvert, elle aurait désobéi aux ordres. Il était vrai que c’était normal pour une elfe noire, mais à l’heure, le jeu n’en valait pas la chandelle. Adieu les rêves de gloire dans les arènes ! Honma finirait dévorée par un quelconque lézard de cette maudite jungle.

Le navire était peu à peu en train d’accoster. La Jungle s’étendait devant eux. Honma était enchainée à fond de calle avec les autres esclaves. Briza n’aurait pas le loisir de lui parler durant cette expédition. Après tout, elles n’étaient plus seules à seules….
Lun 13 Juin 2016 - 0:16
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[...] Devant l'apparence réelle de ce qui me hante et
me gouverne depuis des jours et des années,
je deviendrais une ombre sans doute.

Desnos






Briza:

Andelzzer:



La fortune varie, avait-on coutume de dire du temps de Port-Argenterie. Et celle de Phadransie variait très souvent. Elle en avait connu d’innombrables, des wenches, qui pour s'en sortir avaient dû putasser dans les tavernes ou les bordels des quais. Cela n'avait jamais été son cas. Elle était une gosse fière, une femme hautaine, une pirate de pied en cape, et lorsque sa fortune à elle variait, elle en provoquait aussitôt une nouvelle.

C'est ce qui faisait tout le mythe de la vie de celle qu'on connaissait sous le pseudonyme de La Noire. A une vingtaine de Tours à peine, elle avait subi et déclenché plus de hauts et de bas dans son existence que n'importe qui, et vécu tant et tant d'aléas qu'elles auraient pu passer pour des histoires.

Le dénouement approchait. Il coulait sur l'ardent ruisseau de sa haine.

De retour de leur réception, Briza, la pute, l'Elfe, l'avait de nouveau abandonnée dans les écuries en compagnie d'autres esclaves avant de tourner les talons. Elle avait promis à Phadransie du sang, des échauffourées, un public, en d'autres termes : les Arènes Noires. Voler avait depuis toujours été son rite, et tuer elle savait très bien le faire. C'était même l'unique méthode en ce jour qui préservait son esprit de la folie noire. Tuer l'empêcherait de perdre le contrôle d'elle-même, et de bondir un jour sur Briza pour en finir, signant son propre arrêt de mort. Au coeur de chacune de ses journées passées sur l'Île Noire pullulaient des centaines de démons dans une abominable caricature du bûcher final des bas-enfers.

Phadransie ne s'éveilla pas de sa rêverie profonde. Elle savait ce qui se passerait désormais. Briza lui restituerait probablement un crochet, ou même une lame, qu'elle pourrait accrocher à son bras et brandir aux maelstroms des arènes noires ! Son délire fut infini, elle ne rêvait point de sa propre gloire face aux gladiateurs, loin de là, mais de celle qu'elle retirerait intérieurement lorsque cette grosse pute de Briza crèverait à la vue de tous, dévorée vive par des chiens des plaines.

Phadransie avait développé un don de divination depuis que son visage était parti en fumée, il y avait bientôt deux lunes. Autrefois, elle ne croyait pas en la destinée de chacun. Tout le monde reste tête-à-tête avec ses crimes, pensait-elle, et les Dieux n'ont pas leur mot à dire. La vie n'était qu'insalubrité et injustice, et seuls les meilleurs s'en sortaient. Après tout, n'avait-elle pas vu le jour dans les merdes dégouttant de Port-Argenterie ? Mais aujourd'hui, elle savait qu'il n'en était rien. Elle voyait l'avenir, et elle avait clairement vu celui de sa geôlière. Briza mourrait dans les arènes noires, dévorée vivante par des chiens enragés sous les acclamations de centaines de spectateurs.

Elle qui voulait y envoyer son esclave, qu'elle prétende posséder quelconque ascendance sur la vie et la mort d'autrui après ça !

Phadransie La Noire se pencha vers la cuvette de bois contenant l'eau des esclaves.

Son visage portait les stigmates des enfers. Comme si des démons qui s'y étaient échappés avaient établi leurs mains sur elle. Elle s'échapperait un jour de l'Île Noire, c'était certain. Sitôt que Briza mourrait, elle s'y attellerait corps et âme. Mais ce visage, qu'en ferait-elle ? Dans le flot de ce monde cruel pour Phadransie, la belle figure allait de paire avec la réussite et le pouvoir. Un malformé vêtu de haillon n'aurait jamais pu se faire un nom sur les Grand'Eaux, et elle ne s'était jamais gêné du temps d'Argenterie pour passer son crochet sous la peau de tous les malades, galeux ou mochards qu'elle croisait sur les docks !

Outrepassant le fait que la laideur de ses brûlures lui provoquaient constamment de la douleur et des maux de tête terribles -tant qu'il lui arrivait encore de s'évanouir parfois lors de ces crises-  , devrait-elle passer le reste de sa vie -future !- sur les océans le visage dissimulé sous un masque, un capuchon ou toute autre procédé qui lui filait la gerbe ?

Puis une idée lui vint ! Elle mâchouillait des caillots de sang imaginaires en y songeant, et se sentait sourire -si tant est que ce visage pouvait donner l'impression de sourire- ! Le nom de Théoden vint se jouer d'elle, et elle rit en se jouant de lui à son tour ! L'expression qu'elle lirait sur sa face suffisante lorsqu'elle le retrouverait, puis le tuerait ; lorsque cette façade de démon s’élèvera au-dessus de son air moribond et qu'elle sera assez près pour murmurer à son oreille "Me voici" ; la comblerait de joie. Ce visage pourrait bien lui convenir, finalement ! La monnaie dont Théoden paierait la rançon de son infamie ne serait que de boulets de canon, de cris et de sang, et dans peu il viendrait lui-même en personne la payer de cette monnaie. Elle écarta son visage de ce miroir aqueux, et murmura entre ses lèvres serrées les noms d'Asarith et de Lamepoison. Baldassare Everhell, ce traître. Avec lui elle prendrait tout son temps, l'écorcherait vif du visage à la plante des pieds et jetterait le tout aux chiens. Eux-aussi, viendrait leur heure.

Et puis il y avait Lokhir.

Ce nom eût eu bien moins d'autorité sans l'ombre de la Déesse des mers planant sans cesse au-dessus de lui. Lokhir était intouchable, elle le savait. Le moindre de ses contacts la brûlait affreusement, et elle n'imaginait pas même lever un crochet sur-lui. Sur ces pensées, elle dériva encore et encore, et comme toutes nuit, le sommeil lui fut interdit. Phadransie sait l'art d'évoquer les instants damnés. Et le repos ne s'accouple pas avec la damnation.

~



Quelques jours passèrent, et bientôt les portes battantes des écuries aux esclaves s'ouvrirent à la volée. Seule tandis que ses confrères s'en étaient allés à leurs besognes quotidiennes, La Noire vit venir cette Briza qu'elle haïssait. La sécheresse et l'indifférence se lisaient dans ses yeux noirs. Phadransie tentait de dissimuler au mieux la haine viscérale qui dansait dans les flammes de ses pupilles. Sans un mot, Briza tourna alors les talons, invitant son esclave à la suivre. Sans un mot. Phadransie La Noire était à la fois au service de Briza et esclave de la maison de Lokhir, depuis plusieurs cycles, père de cette dernière et favoris de la Déesse qu'elle craignait et servait. Les esclaves sur l'Île Noire étaient des chiens, et en tant que tels on n'attendait pas d'eux des paroles. Briza le lui avait expliqué une fois. Ça tombait bien, Phadransie n'avait rien à dire à sa geôlière ; tout juste des insultes la concernant. Elle avait tenté une fois auprès de Briza la demande d'un transfert. Elle avait parlé de servir Lokhir, et surtout de servir en mer, à bord du Seigneur Émeraude. Briza ne l'avait pas frappé. C'est à peine si elle ne l'avait pas tuée pour l'impudence d'une telle demande. Depuis ce jour, la Noire et la noire ne se parlait, et c'était entre elles un échange de regard noir qui fusait. Là aussi, Briza l'avait une fois mise en garde. "Un jour je te crèverai l’œil Honma, pour t'apprendre le respect" avait-elle dit. La Noire avait simplement noté que jusqu'à ce jour elle n'en avait rien fait. Elle la destinait aux arènes, et une gladiatrice aveugle n'aurait pu lui rapporter beaucoup d'or.

Le collier qu'avait cinglé Lokhir autour de son cou lors de son arrivée infortunée sur l'Île Noire était toujours à sa place, aussi serré qu'on pouvait l'être et à la limite de la suffocation, en revanche la chaîne qui tenait lieu de laisse ne l'était plus. Phadransie n'en avait apparemment plus besoin -une esclave docile, n'est-ce pas ?- et cela ne lui déplaisait pas, loin de là, de ne plus être traînée derrière un ou deux Elfes Noirs comme une bête. Parfois quand l'envie de sang gagnait tout son être, il lui arrivait de se poser la question à elle-même. Suis-je réellement devenu un animal ?

Mais le seul fait qu'elle puisse remettre en question cette affirmation la démentait. Dans le cas contraire, cela n'aurait pas dérangé La Noire. Du moment que cet animal-là était capable de furieux coup de griffes et possédait des crocs assez longs afin de transpercer même de la chair noire !

Elle grimpa dans un coche, subit la traversée qui se déroula sans un mot. Au moins ne devait-elle pas courir derrière, pieds nus par monts et vallées, implorant muettement le repos, fut-il éternel, à chaque secondes. Et la fille de Lokhir compromit les divagations prémonitoires de son esclave par l'arrivée au port de Menrenwen !

Ce fut la troisième fois que Phadransie La Noire pouvait contempler un port Noir ; elle n'oubliait pas la pleine-agression d'une telle contemplation. On n'oubliait pas Saïrla.

Un bise venant du large s'était levée, et sembla à Phadransie une bouffée d'air pur salvatrice. La seule qui balayait ce port maudit, semblant danser jusque dans la voilure des innombrables vaisseaux amarrés. En un tel endroit une cette pression ambiante, gorgée d'arrogance, d'hostilité, et prête à écorcher la peau à vif de n'importe qui. Les navires élancés, sombres, au gréement violet ou parme trônaient sans fierté. On aurait dit des imposteurs se dressant sur les restes d'un trône. Port-Argenterie, pensa La Noire.

Et comme à Saïrla, aucune mouette ou goéland dans les airs, aucun poisson sous l'eau et aucun chien sur les docks. L'eau était d'un noir d'encre, trouble et sans beauté. Elle se remémora la première fois que Lokhir l'avait traînée derrière lui sur des kilomètres, jusqu'au port de Saïrla. La vision d'un tel spectacle macabre était si marquée, l'imposture de tous ces navires, alignés par centaines si grande, l'influence d'un tel endroit si insoutenable et noir, qu'elle n'avait su y résister et avait vomi aux bottes de Lokhir. L'Île Noire exerçait une emprise terrible sur l'âme de ses détenus. Nyx lui avait dit, une fois qu'elle annihile toute volonté, aspire toute humanité. ''Si je ne tente pas ma chance maintenant, elle me sera bien plus dure à saisir demain. Et plus encore après-demain.''

Elle ne vomit pas cette fois-ci, et ne comprit pas où on l'amenait lorsqu'on la parqua à fond de cale avec une quinzaine d'autres esclaves humains. Phadransie savait qu'une arène noire se trouvait en ville, à Menrenwen. Et ses compagnons de cellule étaient tout sauf des guerriers !

Les jours ordinaires, lorsqu'il n'y avait pas de remous ou de grain à affronter, la plupart se tenaient accroupis, ou bien recroquevillés en position fœtale contre la coque du navire. Certains ne supportaient point la mer, ils vomirent. Phadransie eut tout le loisir de détailler cette charogne-là. Nulle flamme, nul nom, nulle vie dans leur regard ; des morts-vivants, voilà tout, se disait La Noire. Très pale, la moitié des esclaves étaient tatoués, un alphabet qui ne ressemblait en rien à notre langue commune et que Phadransie ne sut identifier. L'autre moitié était marquée par le fer rouge. Je suis donc la seule, pensait la pirate déchue, à avoir été marquée par le feu. Et au visage.
Elle connaissait suffisamment les Noirs à présent pour savoir que ces signatures avaient été faites par leur maître sur des êtres parfaitement conscients et éveillés. Et si ils ne supportaient pas le traitement, on les laissait mourir et on essayait d'en mutiler avec un autre.

Certains esclaves étaient entièrement nus, d'autres vêtus de guenilles. Aucun ne portaient de bottes ou de chausses, mais songeait Phadransie, ça semblait être une formalité d'usage chez les esclaves des Elfes Noirs. Elle remarqua que certains esclaves avaient une main en moins ou un œil en moins. Les trois-quarts avaient le crane rasé. Des contusions plus ou moins douloureuses ainsi que de nombreuses cicatrices semblant faites à la pointe d'un couteau -Phadransie ne s'y connaissait que trop bien- ornaient les corps malingre et décharnés de ces traînes-merde là. Il manquait les ongles à certains, le collier à d'autres. Et pire que tout, plusieurs d'entre eux subissaient dans leur corps la percée de plusieurs anneaux circulaires, métallique, qui avait sûrement pour utilité de relier une laisse à l'esclave. Le plus gros de ces anneaux était fixé dans la colonne vertébrale, paraissait-il, à intervalles réguliers. Si un anneau sert à lier une laisse, se demandait Phadransie, à quoi donc servent les quatre ou cinq autres ? Du sadisme ? Les Elfes Noirs n'avaient pas de temps à perdre ainsi sur leurs esclaves ! Elle ne trouva pas la réponse.
Chez d'autres, ce port d'anneaux métallique fixé et enfoncé d'un bon pouce sous la chair se situait au-dessus des mains ou sur les pieds, le long d'un bras voire même, advenant un anneau au diamètre plus petit, sur la lèvre. Une façon comme une autre de marquer ses esclaves, peut-être.

Tous avaient l'air de morts-vivants, et si leurs maîtres le leur avaient ordonnés, ils se seraient entre-tués pour pouvoir être le premier à les sucer ! Quelle plaie ! Phadransie avait horreur des esclaves Noirs.

Elle remarqua l'un d'eux en particulier, dont des pièces de mauvais cuir avaient été cousues un peu tout le long de sa peau, entourant son crane dégarni et passée autour de ses bras, cousue la aussi, donnant l'illusion d'une sorte de marionnette en mouvement. Le brun vieilli contrastait avec sa peau laiteuse. Son visage, mangé par la petite vérole ou toute autre maladie, pelait à tout-vient, et la peau se fripait comme un vieux papier que l'on aurait froissé entre ses mains autour des lambeaux de cuir cousu.

Très vite, La Noire baissa la tête, encore sous la prise d'un de ces maux-de-tête habituels, violent, sans appel et douloureux. Les contours de la cale se brouillèrent, aucun esclave ne parla. Elle le surmonta, comme tous les autres.

« Tu penses que si on taille ça en pièce, demandait d'une voix terrible car sereine Andelzzer assis à ses côtés, ça crierait ?

Phadransie ne le regardait jamais lorsqu'il lui parlait ; de même qu'il ne la regardait jamais -ou rarement-. Ils portaient leur regard respectif dans la même direction, se parlaient sur le même timbre de voix, ressentaient les même émotions. Andelzzer était une part d'elle, et elle était une part de lui. Il lui apparaissait parfois, de moins en moins souvent, il était vrai.

- Ça pue. Ça pullule. Ça ne se défendrait pas, lui répondit-elle.
- Comme des porcs à l'abattage. Sous le saignoir du boucher.
- Ce qu'ils sont tous.
- On y va ?

Alors Phadransie tourna légèrement sa tête vers son alter-ego. Andelzzer ne souriait jamais lorsqu'il parlait. Jamais. Pourtant, ce qui frappa La Noire en cet instant fut l'immensité du sourire qui faisait rayonnait son âme. Ses lèvres demeuraient serrées.

- Non on n'y va pas.
- Pourquoi ?
- Tu n'as pas de corps. Tu es mort. Tu ne peux tuer.
- Allons. Tu oublies que je suis en toi depuis des Tours !
- Quand Briza viendra elle découvrira une mer de sang. Ils vont croire que c'est moi. Ils me tortureront. C'est non.

Andelzzer émit une sorte de ronflement guttural.

- Tu ne me fais pas confiance ?
- Je fais confiance à personne.
- Je peux tuer tes bourreaux aussi.
- Non, tu ne peux pas.
- Ensemble nous pouvons.
- Arrête.

Phadransie soupira.

- Pourquoi m'apparais-tu ? Après tous ces Tours. Pourquoi maintenant ?

Le silence qui suivit fut frappé du sceau de l'effarement. Finalement, le Capitaine Elfe Noir répondit à sa délatrice :

- Je ne sais pas. Peut-être car c'est maintenant que tu as besoin de moi.
- Tu ne m'en veux plus de t'avoir tué ? lui sourit La Noire.
- Tu ne m'en veux plus de t'avoir violée ? lui sourit Andelzzer.

Le rictus de la première s'élargit.

- Non.
- Je suis en toi pour toujours, maintenant. »

Un Noir pour une Noire, songeait Phadransie. Après tout...

Le trajet touchait à sa fin, cela durait depuis plusieurs semaines. La Noire ignorait toujours où la salope de fille de Lokhir avait prévu de la traîner cette fois-ci.
Ven 24 Juin 2016 - 13:28
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Dargor
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La bête était énorme. Plus de deux fois la taille d’un elfe à n’en pas douter, et presque une dizaine de mètres de long, à vue de nez. Ce quadrupède s’abreuvait tranquillement dans un ruisseau devant Briza, assise au milieu des plantes qui ornaient le sol de ce coin de Jungle.

L’expédition avait commencé depuis une semaine à présent. Jusqu’à maintenant, les elfes n’avaient fait que progresser dans la Jungle, leurs esclaves derrière eux. Grâce à l’expérience du chef de groupe, qui avait déjà plusieurs fois été dans la Jungle, ils avaient pu en éviter les pièges mortels jusqu’à maintenant, même quand ils les avaient rencontrés. On avait dû sacrifier un ou deux esclaves, lorsque cela s’était avéré nécessaire. Le seul évènement notable pour Briza avait été sa petite humiliation. Elle avait oublié de marquer Honma au fer rouge à son arrivée, et elle en avait payé le prix. Les autres elfes noirs s’étaient moqués d’elle, et plusieurs avaient fait mine de la prendre comme leur propriété. Ce n’était pas le fait qu’il s’agissait d’Honma, mais plutôt le désir de ne pas être volée qui avait fait agir Briza. Cette dernière avait sans dire un mot chauffé sa lame au fer rouge, avec le feu de camp des elfes, et avait marquée Honma à l’improviste, un soir. Un splendide « Briza » ornait désormais la poitrine de son esclave.

Tout cela l’avait amenée ici, en cet instant. Elle s’était éloignée quelques instants du groupe pour aller pisser dans les hautes herbes quand elle avait repéré la bête, et s’en était approchée, fascinée par ce monstre. Ils avaient déjà croisé plusieurs grands lézards de la Jungle, mais aucun comme celui-ci. Sa tête était petite et son corps fin, mais chose amusante aux yeux de l’elfe noire, il avait sur le dos deux grandes rangées de plaques dorsales, et au bout de sa queue une formidable massue d’épines. Elle n’aurait pas aimé être frappée par cela. Elle s’approcha.
A mesure qu’elle s’approchait, malgré sa discrétion, la bête dût sentir qu’il y avait quelque chose, car il releva de plus en plus fréquemment la tête de son ruisseau, jusqu’à complètement regarder dans sa direction. Etait-elle cachée ou pas ? Briza s’en fichait. Toujours est-il que la bête semblait se préparer au combat. Ses plaques dorsales devinrent rouges, et tandis qu’il grognait, sa queue se mit à balayer la terre derrière lui. A n’en pas douter, il n’appréciait pas sa présence. Elle retourna auprès du groupe.

Lorsqu’elle parla de sa rencontre, le chef de groupe sourit.

« La présence de cette bête est intéressante. Nous ne chercherons pas à la capturer, car les siens ne valent rien dans les arènes. Mais là où il y en a un, il y en a généralement de plus intéressants, car les herbivores cherchent sa protection, et ils attirent donc fatalement les carnivores. C’est eux qui nous intéressent. Prenez quelques esclaves, et amenez-les proches de lui. Il faut qu’il s’habitue à eux, ainsi que tous les autres lézards que Briza n’aura pas vus. Lorsque viendra la nuit, des prédateurs viendront à cet endroit. C’est là que nous entrerons en scène. »

Les esclaves furent bien vite attachés proches du monstre. Quant aux elfes, ils grimpèrent dans les arbres. Filets et armes empoisonnées furent vite déployés. Les esclaves ? Des appats. Les armes ? Destinées à endormir, et non à tuer.
Jeu 30 Juin 2016 - 21:09
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Elle cachait - la scélérate ! -
Sous ses mitaines de fil noir
Ses meurtriers ongle d'agate,
Coupants et clairs comme un rasoir.

P.V



Phadransie La Noire dû passer bien plusieurs heures, attachée à un tronc d'arbre. La plupart des autres esclaves avaient eu les poings et les chevilles liées, et on les avait jetés à même le sol. Mauvaise idée, songea La Noire lorsque des fourmis de taille remarquable commencèrent à grimper cette montagne de viande fraîche qu'on leur offrait. Et les fourmis de la Jungle n'étaient pas les fourmis d'une forêt ou d'une plaine lambda. Phadransie, qui avait déjà bénéficié d'un petit séjour dans cette Jungle, il y avait plus d'un Tour maintenant -une autre vie- ne les connaissait que trop bien. Bien vite, elles piquèrent, elles rongèrent la peau des esclaves, et ces derniers durent s'agiter frénétiquement, voire même convulsivement afin de les chasser. Ainsi, les esclaves allongés et jetés au sol, ligotés comme un bon vieux chapelet de grasses saucisses Novienne, vinrent rapidement se tenir contre les troncs. La Noire craignait les serpents, en plus des guêpes, des araignées géantes et de tout un autre tas de bestioles qui aurait volontiers fait de ces quelques esclaves leur dîner. Par chance, hormis quelques fourmis ils n'eurent rien à craindre de pire.

La Noire n'était pas attachée comme le commun des esclaves. Ne disposant plus de main, et plus que d'un seul bras, Briza avait lié autour de son collier une liane à la manière d'une laisse, qu'elle avait relié autour du tronc d'un arbre, qui montait si haut que Phadransie ne distinguait pas son feuillage. D'une certaine manière, elle avait la chance de disposer de plus de liberté de mouvement que ses congénères, la liane possédant plusieurs mètres de longueur. Elle put ainsi passer ces longues heures de captivité tout à son aise -la belle ironie !- et pisser lorsqu'elle en avait envie, sans avoir besoin de se retenir jusqu'à en devenir jaune, comme les trois quarts des autres esclaves.

Puis enfin, quelque chose bougea dans la vastitude de cette Jungle ! Un gros lézard, aux dents aiguisées comme des lames de rasoir, et qui avait l'air tout sauf sympathique ! Et pas de chance pour Phadransie, il la remarqua elle en premier !

La Noire bondit à l'instant ou il se jetait sur elle ! Si elle avait survécue à l'Île Noire, aux Elfes, aux tortures et aux geôles, ça n'était certainement pas pour crever ainsi sur le continent !

Elle tira sur sa laisse, mais le collier se comprima aussitôt et elle comprit qu'elle n'irait jamais loin ainsi ! Le lézard rugit, et Phadransie eut la bonne idée de se jeter au sol de justesse afin d'éviter le coup de queue magnifique qu'il lui destinait inconsciemment tandis qu'il venait de mordre à pleine dents dans le lot d'esclaves !

La liane se rompit sous le coup du lézard !

Phadransie sauta sur l'occasion tandis que des filets et des flèches pleuvaient du ciel. Putains d'Elfes Noirs !

Elle s'éloigna de ce capharnaüm en courant !

Alors que derrière elle le lézard semblait bigrement furieux, tranchant en deux des esclaves impuissants de ses dents et de ses griffes, que tout autour d'elle des troncs et des branches s’abattaient au sol, manquant de peu de l’assommer ou pire, elle s'éloigna de champ de bataille.

Tant et si bien, qu'elle pu assister au dénouement de cette scène, de loin. Les Elfes paraissaient victorieux, le lézard s'étai affalé. Endormi, paraissait-il. Les Noirs ne semblaient peu se soucier des esclaves morts, pas plus que de la demi dizaine des esclaves en vie. Briza cette pute n'avait pas même remarqué son absence.

La Noire hésita, les Elfes venaient de balancer leurs filets autour du lézard. Puis elle sortit des fourrés et se dirigea vers le petit groupe, l'air le plus serein du monde. Elle venait d'échapper à la mort de peu, paraissait-il. Encore une fois !

Son bras, ses flancs et ses genoux saignaient à cause de l'irritation et des coups des herbes hautes et des branchages ; mais c'était un moindre mal.
Dim 3 Juil 2016 - 20:57
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Dargor
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La chasse fut bonne. Des lézards avaient été capturés. Sur le chemin du retour, les elfes noirs purent prendre en chasse quelques amazones, en tuer certaines, et en capturer d’autres. Il en fut de même avec une expédition d’humains malheureux, qui avaient pris un mauvais chemin, qui les avait menés droit vers les elfes noirs. Des esclaves supplémentaires, et un amusement supplémentaire également.

Briza parla à Honma avant de rembarquer :

« Tu as survécu, dit-elle. Malgré la stupidité qui t’a donné ton nom, tu as survécu. C’est une bonne chose. Je pourrais gagner de l’argent grâce à toi. Beaucoup d’argent. Je te donnerai des bras, une fois de retour sur l’Ile Noire, que tu aies de quoi te battre. A moins que je ne te laisse te battre avec tes seuls pieds comme tu l’as si bien fait. Cela pourrait être amusant. Tu combattras dans les arènes des gladiateurs. Et tu m’y rapporteras. De l’argent. Puis tu y mourras. C’est ton destin. »
Ven 22 Juil 2016 - 11:05
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