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[FLASHBACK][PV Ikaël] Affûtez les couteaux et les sabres, et bourrez bien le fût des canons !
Noire
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Heaven can wait
Noire
Etant un RP FlashBack, merci de songer à se référer à l'ancien univers et l'ancienne map de Ryscior !


Phadransie La Noire foula de nouveau aux bottes le pont du Galion Déité. Elle se sentait fort bien, et légère, tout comme le navire qui la portait et le vent qui venait fouettait ses cheveux sur sa nuque. Le seul point blanc en ce noir tableau, était la présence fort incommodente de Madame Red, qui commençait très sérieusement à soumettre à une rude épreuve le peu de patience qu'elle aurait pu se vanter de posséder. Le Galion, barré d'une main de fer par le Capitaine Drakk James Korlanos, venait d'envoyer à plus de dix mille pieds sous la mer un navire de marchandises en provenance de l'Empire d'Ambre. Après que le traditionnel « A l'abordage ! » fut porté haut les cieux par Phadransie La Noire, Seconde du noir vaisseau, le navire pillé et les marins vaillants encore debouts envoyé à fond de cale, les pirates avaient eu la chance de découvrir les trois invités de marque que transportait le trois mât qui se faisait nommer jusqu'à présent « Le Chrysolithe ». Il y avait là un couple de nobles, le Marquis Lisio de la Molle, suzerain de quelques petites terres quelque part dans l'Empire, et son épouse, ainsi que leur fille dans la fleur de l'âge les accompagnant : Frêne. C'étaient là une part des informations que Phadransie avait extraites du couple infortuné, réduits au rang de simple amusement pour La Noire.
Il leur fallut renoncer à tout amour propre, tout privilège ou désir de vengeance, tout désir tout court en fait. La piraterie n'est point faite pour tout confondre, et certainement pas les titres terrestres et marins. Sur les Grand'Eaux, c'était la loi du plus fort qui primait, et tous titre de noblesse qu'ils possédèrent ne surent les sauver de la démone qui les avait allongés sur sa table de tortures. Monsieur et Madame de la Molle marchèrent vers le chaos et la souffrance dans leurs dernières heures, avant que Phadransie La Noire ne s'en lasse et mette subitement fin à leurs jours. Et voici Phadria Red, Officier de quart du Galion Déité, occupée à argumenter à sa suite.

« Je ne pense pas que ça soit une très bonne idée madame, disait-elle tout en marchant derrière La Noire au crochet étincelant lui tournant le dos.
- Ton rôle n'est pas de penser, rétorqua d'une voix lugubre Phadransie, chassant par ce timbre-ci Phadria comme elle eût chassé une mouche.
- Que ferons nous une fois que la famille nous aura envoyé l'or ? Si elle l'envoie.

Phadransie La Noire se saisit alors de Madame Red sans prévenir, de sa main gauche, et l'appuya contre le bastingage, rugissante comme si elle fût allée au combat.Absorbée par sa haine succinte, elle pressa sous sa nuque son crochet, jouissant par avance de ce contact si souvent rêvé, parfois à deux pas de naître, mais pourtant n'ayant jamais éclaté. Red était rusée, et parvenait à échapper au couperet de Noire en courbant la nuque, tant qu'elle brillait par son professionnalisme à ses côtés. Et ainsi, Phadransie ne pouvait rien lui faire : Phadria Red demeurait, de plus, à l'ombre du gréement du Galion Déité bien avant qu'elle s'y tienne elle-même.

- La famille nous envoie...l'or...et...nous..nous...leur...enverrons...des têtes...

Elle avait prononcé ces mots avec alanguissement, en appuyant les « s » avec circonspection comme son crochet faisait le tour du cou de Phadria.

- Vous vous faites des ennemis supplémentaires. Et inutiles qui plus est, poursuivit néanmoins cette dernière sans quitter l'arme terrifiante de ses yeux verts, n'osant plus bouger un doigt.

Cruellement blessée dans sa sérénité si durement acquise, ce fit avec l'air de la menace la plus sérieuse, bien que sous-jacente, que Phadransie La Noire fit à sa rivale la réplique suivante :

- Aurai-tu quoi que ce soit à opposer à la Lieutenant en Second de ce Galion, Officier de Quart Phadria Red ?!!
- Non madame, s'étrangla la Rouge.
- JE dirige ce navire. Et ton rôle est de m'obéir et t'écraser à mes pieds. Autrement crois moi, c'est avec plaisir que je teinterai de rouge ce joli minois !
- C'est au rôle du Capitaine de diriger le galion, avec tout mon respect madame. Vous n'etes que sa Seconde.
- Et j'ai la bénédiction du Capitaine Korlanos me concernant. Autre chose à y redire ?
- Non..Non madame. C'est tout..
- Bien. Maintenant hors de ma vue, espèce de chienne.

N'attendant probablement plus que ça, et n'étant peu en position d'affirmer davantage son avis, Phadria Red se dégagea de la Seconde, et écarta d'un geste enervé les quelques marins s'étant amassés autour d'elles dès lors que Noire avait haussé la voix en la plaquant contre le bastingage, crochet sur la peau. Phadria Red savait que tous à bord attendaient avec avidité le moment ou ça arriverait. Les deux femmes étaient en rivalité, et tous savaient que Phadransie La Noire n'acceptait pas la concurrence. Dès l'instant où le poste de Lieutenant en Second lui avait été offert par le Capitaine, Phadria Red, bien que déçue car le convoitant elle-même, avait espéré que la tempête houleuse se recroqueville enfin, et la laisse en paix vomir son échec : vogue la galère comme l'on disait. Mais au contraire, cette tension parfois palpable, au lieu de s'effacer fut mise en relief. Phadria Red savait que des paris avaient été lancé à bord : à savoir qui de Noire ou Red s'écraserait -et cette fois définitivement- devant l'autre. Et pour l'heure, Phadria n'avait point l'avantage. Quoique possédant en main une petite carte qui pouvait bien valoir son importance, et que Noire n'avait pas : celle de la sympathie. A défaut d'avoir conquis celle de tous les marins à bord du Galion Déité, Phadria possédait celle de la plupart d'entre eux. Mais Noire avait pour elle celle du Capitaine Korlanos. Phadria arrangea son tricorne tombant un cran devant ses yeux, dans un geste maladif de précision.

- Madame Red.

Phadransie ne s'était même pas retournée en lui adressant la parole. Phadria Red ne se retournerait pas non plus, ainsi en décida-t-elle.

- Oui.
- Va nettoyer. Et conserve les têtes dans ta cabine. Je viendrai te les réclamer le moment venu.
- A vos ordres.

Noire jouissait de cet ordre qu'elle avait administré plus d'une fois à Phadria. Cette dernière savait qu'elle faisait référence à sa cabine -en vérité pas vraiment sa cabine, mais une cabine quelconque tenue pour l'occasion-. La cabine à l'intérieur de laquelle Noire s'en était donnée à cœur joie sur les corps du Marquis et son épouse. Encore une fois, elle allait devoir faire le ménage derrière La Noire et se débarrasser des restes dans la mer. Phadria Red modifia sa trajectoire, elle jeta au passage un cordage dans les mains d'un mousse un peu trop inactif à son goût, et fit ce qu'elle devait faire. Personne à bord du Galion Déité ne discutait un ordre de Phadransie La Noire.


~

Phadria effectuait son quart, comme elle avait pour habitude de le faire. Très bientôt, dans les ténèbres de la nuit probablement, le Déité atteindrait le port d'Argenterie. Pour beaucoup, c'était là-bas que leur voyage prenait fin. Phadria Red estima mentalement à une cinquantaine -sur près de cent-vingt membres d'équipage que comptait le navire- le nombre de marins qui verraient leur contrat à bord du Galion Déité prendre fin. Chacun d'entre eux seraient payés pour leurs services à bord, le résultat du pillage du Chrysolithe équitablement réparti, en tenant compte toutefois des rangs occupés par tous à bord. Puis, une fois les esclaves vendus, le total des gains s'ajouterait à cette rémunération. Et enfin, la rançon qui avait été exigée à la famille des De La Molle en échange de leurs malheureux parents. Parents désormais morts depuis plusieurs lunes, songea amèrement Phadria en soufflant sur la petite flamme contenue dans la lanterne qu'elle portait à bout de bras. De toute façon, elle était fort entièrement persuadée que la famille ne céderait point aux menaces de pirates. Qui paierait une somme aussi exubérante sans avoir de plus vive garantie ?
Phadria Mary Red descendit enfin dans les geôles, où demeurait normalement la dernière des De La Molle : leur gamine. Elle ne devait pas outrepasser plus de quinze ou seize Tours. Alors qu'elle descendait dans les cales humides du vaisseau, Phadria Red entendit le bruit de pas caractéristique derrière elle, s'approchant. Elle ne prit pas la peine de saluer Noire lorsque celle-ci la dépassa. Depuis leur dernière altercation sur le pont, il y avait de ça déjà plus de deux lunes, c'était la première fois que Phadria Red se trouvait de nouveau seule avec elle.

Phadransie La Noire se rendit jusqu'à la cellule qu'elle visait : y dévisager la jeune noble enfermée, mal vêtue et mal nourrie fit naître sur ses lèvres un sourire malsain. Elle était déjà passée une fois, le sang de ses parents rependu dans sa cabine encore chaud. La Noire n'avait pas résisté au fait d'annoncer à leur fille chérie la nouvelle, ajoutant à celle-ci une plus hilarante encore : d'ici quelques jours ils atteindraient Port-Argenterie, cité des forbans et des pirates, et elle serait vendue en tant qu'esclave.

- Les clés.

Phadria Red consentit à les lui remettre comme elle en avait la garde. Pour la prisonnière, que possède les clés l'une ou l'autre, autant vaut. Alors, Phadransie La Noire la fit sortir de sa cellule. Phadria se demanda dans quel but, vu que l'ancre n'avait pas encore été mouillé dans le port d'Argenterie.

- A genoux devant moi.

Tremblante, la gamine n'osait lever ses yeux embués de larmes vers sa geôlière. Phadransie la bouscule sans une once d'empathie.

- Hé ho la chienne ! Tu veux m'énerver ou quoi ? J'ai dis à genoux !!

Elle l'agripa et l'envoya mordre la poussière elle-même : Phadria n'intervint pas. Après tout, la liberté de la gamine ne lui appartenait plus désormais. Phadransie en était toute-maîtresse, et elle l'avait broyée et jetée au néant avec un net plaisir. C'est alors que Phadria Red remarqua la hache d'abordage qui reposait contre le sol et que Noire venait de saisir. Elle n'eut pas le temps de rien, ni de crier, ni d'intervenir, ni même de clore les paupières. Dans un geyser de sang, Noire venait d'exécuter sa prisonnière. Elle cloua au sol le corps animé de spasmes de la jeune Frêne. Phadria ne sut contenir ses dents serrées plus longtemps :

- Madame, c'était une marchandise d'exception. L'équipage attend auprès de son or, si ils apprennent que vous venez de l'exécuter vous aurez très vite une mutinerie sur les bras !
- Ne crois pas ça Madame Red, je sais ce que je fais. L'équipage sera payé, j'en fais mon affaire.

Et alors qu'elle venait de prononcer ces mots, elle jeta à Phadria une bourse en toile qu'elle attrapa au passage. Le poids contenu dans sa main lui fit comprendre qu'elle n'aurait pas de soucis financier avant un bon moment ! Bien sûr, la pêche du Galion avait été très bonne, mais les esclaves n'étant pas encore vendus, il était anormal que cette bourse se trouve si lourde...

- Vous avez eu la rançon...
- Ces fils de pute ont payé, oui. L'intégralité, et en une seule fois.
- Et qu'on-t-ils eu en retour ?
- Ce qu'ils désiraient. Les Marquis. Enfin, les têtes des Marquis, répondit Noire avant de se laisser aller à un rire franc mais bref.

Phadria Red inspira avec profondeur, et renonça à donner son avis. Après quoi, apercevant Noire mettre la tête de Frêne dans un sac et le lui confier, elle s'éloigna de la Seconde.

- Madame Red, l'interpella de nouveau cette dernière. Assure toi que ce courrier leur soit envoyé, et que cette tête-ci s'en retourne aux côtés de ses parents dès que nous fouleront Port-Argenterie aux bottes. Après les avoir laissé espérer que la gamine était en vie, il est temps de les confronter à la dure réalité !


~



C'est ainsi que moins de douze heures plus tard, le Galion Déité atteignit les quais de Port-Argenterie, capitale de la vile piraterie, repère des hors-la-lois et voleurs de toutes sortes et cité des tréfonds de la bassesse humaine. Alors que Phadria Red payait un coursier pour la sale besogne que lui avait reléguée Noire, Phadransie entreprit quelques jours après leur arrivée de s'occuper des recrutements. Cela se faisait dans une petite taverne face au port, « La putain d'Argenterie » pouvait se lire sur la pancarte de bois pendue au dessus de la porte. Porte ouverte tant il y avait masse de foule se pressant dans le but de signer. Pour grand nombre de jeunes orphelins délaissés de Virel, signer son engagement à bord d'un grand navire pirate était source d'euphorie, et un moyen bien plus sûr qu'un autre d'échapper à leur enfer quotidien. Phadransie La Noire ne le savait que trop bien au fond de son cœur... Mais elle savait aussi que peu de ces jeunes mousses là survivraient à leur première traversée. Telle un marteau gigantesque, la piraterie forgeait dans les Grand'Eaux les nombreux candidats sur l'enclume de la vie.

- Allez, bouge, tonna Phadransie en faisant au vieil homme qui venait de signer un geste de la main pressé.

Elle accompagna ceci d'une rasade de rhum, laissant la boisson couler le long de son menton, jusqu'entre ses seins. A côté d'elle, les différents Quartiers-Maîtres du navire, riant et se saoulant. Le Capitaine Korlanos était resté à bord. Il mettait très rarement pied à terre.

- Vous deux, lâcha Phadransie en soumettant du regard le duo de jeunes adolescents -un garçon et une fille- qui s'avançait timidement : vos qualifications ?
- On a grandi ici madame, murmura d'une voix frêle le garçon en évitant le regard de la Noire. Je suis doué pour dérober des choses comme...comme de la nourriture...des fois.

Alors, Phadransie sentit un vent aride se lever dans son cœur, et elle en eut la gorge presque nouée. Ces deux gosses lui rappelaient étrangement... Elle chassa ses pensées sur l'instant ! N'y pense plus, c'est du passé, morbleu ! C'est loin. A ses côtés, les Quartiers-Maîtres s'esclaffaient à ne plus en respirer de façon raisonnable.

- C'est bon, je les prends, dit-elle d'une voix sèche, coupant court à leur hilarité grasse. Tu signes ici, et toi aussi, ajouta-t-elle en poussant devant leurs yeux ébahis une feuille jaunie comportant une liste d'autres noms.
- Je ne sais pas écrire, madame, s'excusa le garçon.
- Alors tu t'emmerdes pas, fais une putain de croix.

La fille osa alors lever les yeux vers Phadransie La Noire ; quand bien même cette dernière la vit lui sourire avec candeur, elle ne le lui retourna point. Derrière les nouveaux mousses, d'autres personnes encore se pressaient dans le but de s'engager sous le pavillon noir du Capitaine Korlanos. Phadransie congédia ses deux là d'un geste de la main et s'autorisa une nouvelle gorgée de rhum. Elle lâcha tout de même entre ses dents, à leur égard :

-Bonne chance les merdeux...
Ven 27 Nov 2015 - 20:17
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Ikaël AGÆTÍ
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Mercenaire survivant
Ikaël AGÆTÍ
Port de Paraquo, Empire D’Ambre


Ikaël regarda la façade du magasin. Une simple odeur de bois pourri avertissez de la vétusté de l’endroit, encore plus surement que les vitres, verte de crasse. Il poussa la porte qui, miracle, eu la bonté de ne pas ce désagrégée en mille morceaux.
Le "magasin d’antiquité" était rempli d’objet recouvert par des toiles d’araignées, le seul client étant un homme patibulaire, dont la carrure n’avait rien à envier à celle d’un Orc.
Charmant

Ikaël se dirigea vers le comptoir, tenue par un veille homme. Il semblé très nerveux, et nombre de ses ride était le fruit d’un stress qui l’avait sans doute fait vieillir prématurément.

« B-Bonjour, Monsieur, puis- je vous, être utile ?
- Je cherche des Œuf de Fadége.
Un masque d’effroi s’abatis sur le visage du commerçant.
-Euh, Je vais ... voir dans la réserve.
L’homme s’esquiva dans son arrière boutique, comme si il avait Elis aux fesses.
Ok, déjà que j’était super en confiance.

Soudain, Ikaël vis apparaitre devant ses yeux un sac de toile, tenu par une grosse main.
- Mettez ça sur votre tête, grogna l’autre "client".
Ikaël regarda de biez le tissue, et jetant un coup d’œil au type.
- Vous êtes sérieux ?
L’homme montra les dents dans un simulacre de sourire. Ikaël soupira, apparemment, oui, il était sérieux. Prenant le sac d’un coup sec, il le posa sur le sommet de son crane.
- Hum, j’ai connue de meilleur béret.
Son interlocuteur serra les poings, qui émir quelles que craquements.
-C’est une cagoule, connard, tu m’es ta tête a l’intérieur, du gland.
-Ah.
Une fois fait, Ikaël ce tourna vers l’endroit où était le mastodonte.
- Et comme ça, c’est bien ?
Il n’eu pas le temps de finir qu’il reçue un rude coup sur la tempe et s’ombra dans l’inconscience.


Se faire gifler par une brute, n’est pas le moyen le plus plaisant de ce faire réveiller, mais reste très efficace.
Ikaël sursauta sur ça chaise, la première chose qu’il fit fut la vérification de ses mains.
Libres, au moins il a confiance, m’assommer n’était peut-être pas prévue.
La deuxième chose qu’il vit fut la brute de service, qui c’étais retirait sur le coté. Enfin en trois, il vit un homme, un noble, assis de l’autre coté d’une table.
Tout ce monde était dans une pièce sombre éclairait par quelles que bougies.

- Ah, Monsieur Ikaël AGÆTÍ, enfin on vous appel aussi Meumera, N’es pas ? Comment vous sentait-vous ? Mille excuse, mais mon garde du corps a fait un peu trop de zèle.
-Euh, bien merci. Comment vous me connaissais, je vous es jamais vus ?
Prennent un aire suffisant, l’homme, poursuivie.
- Oh, allons, cela fait maintenant 4 jour que vous passé devant cette vitrine. Pensiez-vous que votre petit manège passerait inaperçue ?
- Quoi, non ... vous, vous devait me confondre avec un autre.
Cet homme adore le pouvoir. Il aime le montré, l’utilisé et doit en abuser. Jouons le jeu.
-Oh je ne pense pas, j’ai mes source, voyer vous, un homme aux cheveux noirs avec des yeux jaunes ne passe pas inaperçue. Mais c’est sans importance. J’imagine que vous été là pour le contrat ? J’espère que ...
- C’est vraie, j’imagine que c’est vous le commanditaire ? C’est quelle est la mission ?
L’homme grimaça.
- Ne me couper plus la parole. Je disais donc que j’espère compte sur votre discrétion lors de cette opération. Je suis d’ailleurs très surpris de voir déjà un homme répondre à mon annonce, cela fait moins 7 Jour que j’ai lancé ce contrat, comment cela ce fait-il ?
- Oh, la chance, j’étais en ville, venue voir un veille amie, quand j’ai eu vent du contrat.
-Alors, j’imagine que vous avait entendue parler de cette histoire qui c’est produit il y a 7 jour, a propos du Chrysolithe ?
- Oui, une histoire a en perde la tête. Une prise d’otage sur un navire, une rançon demandé et 2 jour après que celle-ci soit partis, la famille reçoive la tête de leurs proche, le reste devait être trop encombrant pour être envoyé. Beaucoup s’inquiète pour la fille, encore captive, du moins, on l’espère. Une vraie tragédie.
- Malheureux. Mais Le Chrysolithe était aussi un navire marchand, et a son bord, se trouvait une livraison que j’ai payé au prix fort, votre mission, si vous l’accepté, sera de reprendre a ses criminels, le coffre contenant ma transaction.
- Hum je vois. Euh, minute, vous voulait que je m’infiltre sur un bateau pirate, qui doit actuellement mouiller dans Port-Argenterie, vous êtes malade. Il peuvent très bien l’avoir vendue votre truc, je vais pas courir a traverse tout les pays, enfin sa dépend combien vous rajouté.
Un certain agacement marqua les trais du noble.
- Peuh, suffit, il est claire que je perds mon temps avec vous. Vous n’avait pas l’aire d’un mercenaire, vous avez quoi 22/23 Tours ?
- 20
L’homme pinça les lèvres.
- C’est encore pire. Écoute moi "gamin", tu n’a rien avoir avec les professionnelle que je recherche pour se job. Je cherche quelqu’un avec de l’expérience et une réputation un peu plus solide que de faire partie d’une "super équipe" qu’est cette prétendue Légion Noire, mais sa ma l’air d’être des conneries., et si tu ne te sentait pas capable, alors dégagé et laisse la prime a ceux qui peuvent la prendre.
Le noble se leva et se dirigea vers la porte.

-Attendez, un nom pour vous convaincre. Alano de la Molle.
Alano stoppa net ça marche et ce retourna.
-Comment ...
Ce tour ci, ce fut à Ikaël de prendre un aire revêche et sur de lui.
« Allons, Alano. Vous pensiez que j’étais de ses mercenaires qui ce jette sur les pièces d’or qu’on leur lance au pied, et qui ne voit pas le couteau au dessus de leurs dos.
Non. Moi je suis du genre à marcher sur les pièces et d’attendre que vous parties pour que je les ramasse tranquillement.
Franchement, vous vous attendiez a quoi en crient sur les toits "500 pièces d’Or pour une mission secrète", une telle chose sa attire forcément l’attention et la curiosité. Vous avait vos source, moi aussi, il ma fallu 3 jour pour découvrir l’identité du commanditaire, c'est-à-dire vous. Alano de la Molle.
Mais, lorsque j’ai apprit ça, j’avais un sentiment de ... déjà vus ... déjà entendue. Bien sur, je connais la réputation de magicien que vous trimbalé, je suis même honoré de rencontrait un telle maitre. Mais se n’étais pas ça, c’étais autre chose.
Ah, ça me revient, votre frère jumeaux, Lisio, dont la tête vous a était récemment et généreusement rendue. Personnellement, je trouve ça bizarre, un homme perd son frère, et la première chose qu’il fait est de lancer un contrat destiné à des mercenaires aguerries. Ikaël secoue la tête.
Pas logique, si vous vouliez la tête des pirate qui on commit ce crime, pourquoi ne pas joindre vos ressource a l’expédition punitive qu’est entrain d’organisé la famille de l’épouse de Lisio. J’ai donc creusé un peu et c’est fou se que l’ont apprend en fouillent le compte d’une personne.
Et il se trouve, qu’il y a 1 Lune, soit en même temps que le départ de votre frère pour un voyage d’agrément, vous avait retirait une grande somme d’argent, plus de 6000 Pièces d’or. Et voila que sur le chemin du retour, le navire se fait, semble t’il, capturait par des pirates. Lorsque vous avait reçue la demande de rançon, vous n’avait pas réagit tout de suite, vous pensiez que c’était un canular, et qu’en l’absence de preuve, votre belle famille réagissait trop vite. Ça se défend.
Mais voila, 2 jour plus tard, vous recevait un colis pas très grand, mais inoubliable. Et se même jour vous lancer, ce que l’on appelé, un contrat enflammé. La mission semble si dangereuse, que la prendre est comme saisir une feuille en feu, et le contrat disparaitra des annonce aussi vite que si la feuille prenait vraiment feu.
En plus vous n’avait aucun sens de la mesure. 500 Pièces, pour une équipe de 5 c’est déjà un gros contrat, mais pour une mission solo, c’est juste ... délirant.
M’enfin, qu’importe.
Permettez moi donc, maintenant, de supposé : Ikaël posa ses coudes sur les genoux et joignis les mains
Lorsque votre frère est partie, vous lui avait demandé de faire une escale quelle que part et de récupéré une marchandise que aviez acheté, vous lui aviez confié la somme due, en toute confiance. Sauf que, lors de son voyage de retour, Virel et Ariel on décidé de travailler main dans la main pour vous prendre les deux. Si vous pensiez que c’était un canular, l’arrivé des têtes a confirmez le pire des scénarios, et vue que vous ne pouviez plus demander a votre frère si il a réellement fait l’échange, vous voila a rédigé un gros contrat.
J’ai oublié quelle que chose ? »

Silence. Pendant une trentaine de battement de cœur, un silence rythme par le souffle de chacun.
Alano ouvrit la bouche, mais on entendit un autre battement avant qu’il ne trouve ces mots.
- C’est ... très ... impressionnant, mais pourquoi cette petite comédie ? Et puis je doute que vous es y est les aptitudes physiques pour accomplir cette mission.
Ikaël se leva, s’approcha de la petite table mono-personnel derrière laquelle Alano c’était tenu, le prennent par un coté, il la projeta violement dans les airs, elle fit presque un tour complet dans les airs et atterri dans un grand fracas.
Alano fit un pas en arrière de surprisse, son garde lui, en fit vers l’avant, prés à intervenir.
- Le Physique c’est mon problème. Pour la comédie, c’était pour vous montrait que l’on me sous-estime, et si je vous est dupé, ça ne sera que plus facile avec les pirate. Soyons clair, je prends le contrat. Il ne me manque plus que la description de votre marchandise ?
- Hum, la marchandise doit rester secrète, elle est donc dans un coffre en fer avec 2 serrures intégré dont je suis le seul détenteur, mon frère ignorais sont contenu. Je lui néanmoins demande de faire dessiné sur le couvercle, 2 fois l’écu de notre famille. Tenez. Et si vous ouvrer ce coffre, je ferais de votre vie un enfer.
Alano lui tendis un bout de parchemin qu’Ikaël récupéra et mis dans sa veste.
- Bien, parlons tarif, 1000 Pièces d’Or pour récupéré votre coffre.
- Quoi ? Vous déconné, j’ai annoncé 500 ...
Ikaël leva la main pour l’interrompre
- Je sais où et quoi cherché, 1000, ou, je vais a Port-Argenterie pour jeté votre coffre dans la mer.
Alano déglutit, il venait de se faire avoir et sentait que la menace n’était pas en l’air. Hésitant il négocia.
- 750 ?
Bingo Ikaël "soupira".
- Va pour 750, mais je veux 30% d’avance, pour les risques et le voyage. De toute façon je n’ai pas les contacts nécessaires pour revendre votre marchandise
- Pour les risques, je veux bien, mais le voyage, vous oublier. J’ai affréter un bateau rapide qui vous conduira directement a Port-Argenterie. Victor, conduit Ikaël à celui-ci.

Une fois arrivé dans la rue, en compagnie de Victor le garde du corps, une pensé frappa Ikaël :
Connard, il n’as même pas demandé a vengé son frère, et encore moins fait semblent d’être triste.
Putain, même pas un mot pour sa niece.
Sam 28 Nov 2015 - 17:15
https://ryscior.forumactif.org/t225-chalut-o-presentations-de-un_
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Phadria Red
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Je suis à toi pour toujours
Phadria Red
Phadria Mary Red parcourait les ruelles marchandes de Port-Argenterie, avec la même idée de les dépouiller de leurs plus belles marchandises qui lui était venue à l'instant même où Phadransie La Noire avait remis entre ses mains sa paye d'Officier. A bord du Galion Déité, les Officiers, spécialisés dans chaque domaine, maintenaient une bonne place hiérarchique, et par conséquent leur rémunération se devait importante. Fut-ce qu'on parla piraterie, et que la question de rétribution demeurait difficile à traiter : ceci car les sommes variaient à chaque contrat, selon si la "pêche" du Galion avait été bonne ou pas. Mais la plupart du temps, elle l'était. La réputation du Capitaine Korlanos s'étendait à son navire, et bien tout Port-Argenterie, au minima.

En premier venait, bien sûr, le Capitaine, auquel la moitié du butin était reversé. Puis le Premier Lieutenant, ou Second, en l'occurrence Noire, qui prenait une part représentant environ la moitié de celle du Capitaine. Donc la moitié de la moitié. Les Sous-Lieutenants et l'Aspirant Lieutenant de bord avaient droit à la moitié de la part du Premier Lieutenant chacun. Puis venaient ensuite la part des Quartier-Maîtres, qui remportaient peut être deux tiers d'une part équivalant à celle des Sous-Lieutenant et de l'Aspirant Lieutenant, dont la part pouvait en fait se trouver légèrement moindre que celle des Sous-Lieutenants. Enfin, les Officiers, de quart, ou sous-Officiers et Officiers Supérieurs. Eux étaient rémunéré plus ou moins de même façon que les Quartier-Maîtres, avec un léger écart. Enfin, les Premier Maîtres et le Chef de Pièce de bord qui récupéraient ce qui signifiait deux tiers de la part des Officiers. Enfin venaient les Maîtres (Maître Canonnier, Maître Navigateur lorsqu'il y en avait un, Maître Charpentier, Maître Calfat, Maître Voilier, Maître Cambusier, Maître Coq, Maître d’Équipage et Maître Bosco) , puis les marins ouvriers (canonniers, charpentiers, calfats, voiliers, cambusiers, coqs et bosco.) suivi de la classe des gabiers et de la vigie, puis les simples matelots et enfin les jeunes mousses, matelots en formation. Ceux-là repartaient généralement avec ce qui représentait peut être un pour cent du butin. Mais à bord d'un trois-mât pirate comme le Galion Déité, ce un pour cent pouvait parfois se trouver être plusieurs pièces d'argent, voire une petite poignée d'écus en or.

- Je te le prends l'ami.

Phadria Red balança une pièce d'argent au marchand abhorrant la moustache la plus excentrique qui lui fut été donné de voir à ce jour -et la plus soignée aussi- et quitta l'étable un nouveau Tricorne sur la tête, l'ancien sous le bras. Madame Red se plaisait à rappeler à tous qu'elle était "une femme nom d'un chien !" et qu'en tant que telle, rien ne lui plaisait tant lorsqu'elle était à terre que de dilapider le butin du navire pirate l'ayant porté en fringues. Et surtout, surtout en tricornes. D'aucun murmurait sur son passage que sa cabine à bord du Déité contiendrait des dizaines de Tricornes, de gabarits, statures, matières et allures diverses ; mais tous ayant néanmoins la particularité d'être rouges. Ces rumeurs étaient-elles fondées ? Phadria Red aimait à en conserver le plein suspens.
Ainsi coiffée de sa nouvelle acquisition, elle jugea qu'il était également temps de changer de chemise, de corset, de veste, de pantalon, de fourreau, de gaines, de ceinture et de... Et puis merde.
Son sourire était presque lumineux tant il étincelait sur son visage, et montrait là tout l'excès de sa gaieté passagère. Phadria Red fut refaite de pieds en cap.

C'était la tombée de la nuit. Phadria Red eut l'idée de passer sur la place des esclaves, là où la vente du jour devait avoir lieu. Et avec le retour du Galion Déité à Argenterie, cette vente promettait moult marchandises d'exception ! Des torches se consumaient lentement au dessus de haut piliers, permettant d'éclairer ainsi ladite marchandise. Phadria ignorait pourquoi les gens d'Argenterie raffolaient tant des marchés nocturnes. Déjà, le Maître des Esclaves ventait sa populeuse marchandise, dont la totalité provenait du Galion Déité de Korlanos. De fait, il y avait présente à cette vente la quasi totalité du navire. Phadransie La Noire était la grande maîtresse des opérations ; elle devait s'assurer qu'une taxe pas trop importante serait prise sur la marchandise par le Maître des Esclaves, et qu'il ne grugerait pas en lui remettant en main propre la part qui lui serait due. Enfin, une fois servie, elle confierait au Sous-Lieutenant la charge qui sur tout autre navire, ne lui aurait point incombé, de diviser le tout restant entre tous les marins, tandis qu'elle même amènerait personnellement la plus grosse moitié du total au Capitaine Drakk James Korlanos resté à bord.

- Combien pour ce roitelet de l'Empire ? tonnait le Maître en tirant un homme par les cheveux, chevilles et poignets liés par une épaisse corde.

Il entama tout un discours ventant les évidents et nombreuses qualité du bougre, insistant sur le montant qu'il y avait fixé et que "putain, à ce prix là c'est presque donné !". Phadria n'écoutait que d'une oreille, elle était surtout venue dans le but de récupérer son or, et se tirer une fois ceci fait. Assister à des ventes d'esclaves ne l'avait jamais réellement excitée, voir de pauvres corniauds traînes-merdes tirés sur une estrade lui rappelait souvent qu'il y avait quelques jours encore, ces cons là étaient encore des hommes et des femmes de libres. Ils étaient tombés sur plus fort qu'eux, c'était ainsi. Phadria Red ne les plaignait pas vraiment, elle parvenait à rester indifférente à tout ça. Souvent, ces ventes d'esclaves étaient même une occasion de réjouissance. La preuve se trouvait en Noire, assise sur un banc, près d'une des nombreuses tables ayant été apportées à l'extérieur le temps que la vente durerait, qui fumait un tabac fort-odorant passant de sa main à celle de son plus fidèle Quartier-Maître tout en titillant une bouteille de rhum de son crochet : visiblement elle voyait en cette vente plus que de l'amusement malsain. Le Maître poursuivait son galimatias ; Phadria Red lui répondait de brillante façon, bras croisés et en fumant elle aussi clopes sur clopes. Depuis le commencement de la nouvelle vente de Port-Argenterie, Madame Red n'avait guère porté d'attention aux acheteurs qui repartaient, tous sourires, avec leur marchandise, généralement encordés aux poignets et aux chevilles, et corde au cou. Enfin, il allait de soi que Port-Argenterie, étant repère de brigands et ville majoritairement pauvre, caressant de très près la délinquance de masse, ne demeurait point le meilleur endroit pour une vente d'esclave. Les femmes partirent beaucoup plus vite que les hommes, mais tous partirent. Des revendeurs se trouvaient dans la foule.

Une fois la vente achevée, Phadria se rendit auprès du Lieutenant du Galion afin de récupérer son dû, qu'il lui attribua sans autre forme de parole. De nouveau approvisionnée en or, Madame Red se mit à la recherche d'une taverne plutôt remuante ; le Galion Déité étant à quai pour plusieurs semaines encore, le temps de recruter la main d'oeuvre nécessaire à son nouveau voyage. En écho à ce dernier, Phadria Red avait entendu des rumeurs circulant parmi les Lieutenants, Quartiers Maîtres et Noire : il était question d'un trésor inestimable, quelque chose qui dépasserait les rêves les plus fous et les rendrait immensément riches. Une trésor magique, une Légende liée à un Dieu, quelque chose de peu concret...et qui les amènerait à traverser de nouveau l'Océan des Elfes Noirs, probablement. A moins que la chasse de ce trésor-ci soit remise à une date ultérieure.
A l'intérieur de l'auberge chantaient des baladins, peu étonnés du trouble agité d'Argenterie régnant, et dans lequel ils étaient contraints de se produire ce soir. Sans doute étaient-ils des natifs. Tout à fait affamée par l'âpreté d'une telle journée -et d'une telle soirée- Phadria Red se fit apporter à table une rata de haricots accompagnant un gigot fumé qu'elle mangea de bon cœur, appréciant à sa juste valeur la rareté d'un bon plat de viande lorsqu'elle touchait terre. Ce moment lui fit grand bien ; son cœur s'en retrouva réchauffé.

- Je peux me joindre à vous ?

Elle leva la tête et un sourire vint délicatement se fondre sur ses lèvres vaporeuses.

- Mettez vous à votre aise monsieur Thorn.

L'homme arrangea respectueusement le large bicorne noire sur sa tête, et tira la chaise face à Phadria, sur laquelle il prit place. Il arrêta une serveuse d'un geste posé et commanda deux bouteilles de rhum. Bonne initiative Thorn, songea Madame Red.

- Reginald Thorn, c'est bien ça ?
- C'est ça, oui, sourit son interlocuteur. Madame Red, je suis surpris.
- Et de quoi donc mon ami ?
- Mon prénom. Que vous vous en souveniez.

Phadria n'eut point à se forcer pour lui rendre son sourire. Elle s'était toujours plus ou moins bien entendu avec ce gars là.

- Allons Reginald, nous suons tous deux sur le pont du même vaisseau. Quoi de plus normal à ce que je retienne les noms et rares prénoms des membres d'équipages ? En particulier lorsqu'il s'agit d'un Sous-Lieutenant de bord.
- Aye, vous avez raison madame, sans doute.

Il rabattit une mèche de cheveux brune derrière son oreille percée, et il sembla alors à Phadria Red que l'intensité de ses yeux gris la transperçait. Reginald Thorn déboucha d'un coup de dent expert la bouteille de rhum arrivant, et en remplit aux trois quart les deux verres livrés avec.

- Une première et dernière bouteille de ce bon rhum partagé ne sera jamais perte de temps.
- Du temps nous en avons à foison Reginald, sourit Phadria en portant le verre à ses lèvres, le Galion Déité ne lèvera pas l'ancre avant plusieurs semaines.
- Ho, voici ce que j'étais venu vous dire Madame Red. Je ne repars pas à bord du Déité. Je viens de signer mon engagement auprès d'un brigantin aux voiles toutes aussi noires que celles du Galion, un trois mât assez récréatif dans son genre s'il en est : L'Eradicate. Son Capitaine, un certain Everhell, m'a annoncé le départ pour demain l'aube. Je viens vous présenter mes adieux, en quelques sortes.
- Pourquoi quitter le Galion Déité si précipitamment ? Cela fait tout juste un jour et une nuit que nous mouillons au port.
- Phadransie.

Le dénommé Reginald ponctua sa phrase d'une brève gorgée de rhum. On hésita un peu, puis il paracheva sans départir son regard charmeur des yeux émeraudes de Phadria :

- La gamine des otages ne figurait pas parmi la marchandise tout à l'heure. A elle seule elle valait presque toute la garnison.
- Elle n'a pas supporté son séjour dans les geôles du Galion, lança Phadria en adoptant un air neutre et portant à sa bouche le verre à demi vidé.
- Elle n'a pas supporté, non. Effectivement, on supporte difficilement une décapitation, Madame Red.
- Ah. Vous le saviez.
- Disons que j'ai vu La Noire se débarrasser du corps. Je peux vous dire que j'ai pas apprécié.
- Moi non plus mais que voulez vous que j'y fasse ? Vous connaissez Noire.
- Oui. Voilà pourquoi je me suis tiré. Un conseil vous devriez en faire autant avant qu'elle ne fasse traite de votre cas. Tout le monde sait qu'elle cherchera à vous tuer.

A cela, Phadria Red sut sourire avec davantage de conviction.

- Qu'elle vienne, je l'attend. Je ne mettrai pas fin à mon contrat à bord du Déité à cause de sa Seconde.

Son interlocuteur termina son verre et commanda quelques biscuits à grignoter qui lui furent vite apportés.

- Restez prudente tout de même Madame Red. A choisir entre vous et elle, je préférerai que ça soit elle.
- Des paris jasent déjà parmi les marins, Sous Lieutenant Reginald. De quel bord étiez-vous ?
- Je déteste perdre mon temps et mon argent avec des paris, lâcha froidement le pirate, surtout si ils concernent la putain de Korlanos.
- Quelle putain ?
- Vous croyez qu'elle a eu le poste de Lieutenant Second comment ?

Phadria Red ne put s'empêcher de rire, avec franchise.

- Elle a dû sucer. Ils sont tous d'accord sur ça à bord.
- Vous pensez cela envisageable pour une fille comme ça..? demanda Reginald Thorn tout en fixant Madame Red dans les yeux, avec une féroce détermination dans les mots.

Phadria se prit au jeu, et ne cilla pas en lui répondant d'un air presque chantant :

- Pourquoi pas.
- Cela serait bien curieux comme expérience...

Encore une fois, il l'avait quasi déshabillée du regard.

- Une façon comme une autre de passer le temps. Ou de prendre de la bouteille mon ami !

Phadria leva entre eux la bouteille de rhum avant de les resservir tout deux. Moins d'une bouteille plus tard, ils avaient déjà trouvé une auberge disponible pour les accueillir le temps d'une demi nuit. Après des longs mois passés en mer, Phadria Red ne trouvait rien de tant plaisant que l'achat de Tricornes rouges. Et le plaisir de la chair doucement mêlé aux arômes de l'alcool.
Mer 2 Déc 2015 - 1:53
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Ikaël AGÆTÍ
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Mercenaire survivant
Ikaël AGÆTÍ
L’avantage des commanditaires dont le sport préféré est de jeté de l’argent par la fenêtre, c’est qu’au moins, quand ils font quelle que chose, ils le font bien, ou a l’inverse, très mal. Ainsi, quand Alano avait informé Ikaël, qu’il avait affréter un bateau pour qu’il joigne rapidement Port-Argenterie, il ne pouvait que constater la justesse de sont choix puisque ils arriver a destination en un peu plus de quatre Lune.
Mais quelle que soit la somme qu’aurait put payer Alano, l’équipage de la Ragoteus ne s’attarda aucunement dans le "Port des Pirates", et si ils auraient pus jeté Ikaël par-dessus bord pour écourté leur escale, ils l’auraient fait sans sourcillé.

A peine le pied a terre, Ikaël commenças son enquête pour identifié le navire a l’origine de la prise d’otage, saisissant par la même occasion, une marchandise hors de prix. On parle d’une famille de noble prise d’otage, et qu’en récompense de la rançon (1000 Pièces d’or), ce fus juste leurs tête qui fur renvoie, c’est le genre de chose qui fait parlé, non ?
Mais malgré 9 jour de recherche dans les nombreux bordels et tavernes de la ville. Le soir commençait a tombé, Ikaël se rendis finalement dans une nouvelle taverne.
Rien. Que dalle, que pouik. EN 9 JOUR PUTAIN !
*Soupir*
Les choses les plus évidentes sont souvent les plus durs à voir.
*Re-soupir*
Qu’elle idée aussi de vouloir garder sa marchandise secrète. A l’heur qu’il est, il se peut que le coffre est était forcé, le contenue, vendue et dispersé.

Ikaël pris une chambre et un repas, avec un certain abattement.
Pris dans ses penser il s’exclama.
- Eh, attend, minute …
- Qui y a-t-il monsieur ? S’interrogea la serveuse, surprit de cette soudaine déclaration.
- Ah, au rien, je penser a voix haute, merci,
Génial, maintenant tu va passer pour un frappé.
Où j’en étais ?
Ah, oui. Le coffre est en fer protégé par 2 serrure intégré, vus la capacité d’Alanol à dépenser sans compté, sur tout pour ce précieux … machin. Il doit être suffisamment dur pour mettre en miette la dentition d’un ogre, alors ça va pas être demain la veille qu’ils l’ouvriront sur leur bateau, et impossible de le vendre sans connaitre sont contenue. Donc, si ils l’on ouvert, ils sont forcément passé par un forgeron, sans l’aide d’un "expert", il on plus de chance de détruire le contenue qu’autre chose, enfin, si ils sont pas trop con pour essayer.

Ikaël pris donc la décision de faire un tour des différents forgerons. En réduisent sa recherche a 4 ou 5 type, ses chance de trouvé des infos sur les pirates augmenterait drastiquement.

<>

Le lendemain soir, Ikaël trouva des réponses intéressent en la personne de Rekor, un forgeron Nain. Celui-ci en bon professionnelle reconnue en Ikaël, un exelent client potentielle.
- Mes hommages messire. En quoi puis-je être utile à un guerrier tel que vous ? Peut-être ...
- Peut-être que vous ne me proposerait rien du tout. Écouté moi maitre Nain, je suis a mon 5 forgeron de la journée, soit, au bas mot, 6 épée, 4 hache, 2 espadon et une masse d’arme, et non je ne suis pas intéressé, merci.
Ikaël prononça ces dernières paroles avec une certaine colère contenue dans la voix. Rekor interrompit son geste.
- Hum, et bien, en quoi puis-je vous être utile ?
- Je vais être directe et simple : Avez-vous récemment eu la visite d’hommes qui on demandé votre expertise pour forcer un coffre de fer ?
- Oh, et bien possible. Mais de tels clients demanderaient une certaine discrétion.
Ikaël abatis 3 pièce d’Argent, le nain sans doute surprit par la promptitude de cette humain, loucha un demi-battement dessus avant de s‘en saisir.
- A quoi ressemblai t’ils, eux et le coffre, et d’où venait celui-ci ?
- Et bien, il s’agisse d’un coffre de très bonne facture, tout en fer, avec deux serrure, mais l’une d’en telle était a moitié détruite par les précédentes tentatives des pirate, mais je ne me souviens plus très bien des pirate ou de leurs provenance.
Compléta Rekor d’un sourire malicieux.
- Ah, dommage, répondit Ikaël, vraiment dommage.
Puis il passa de l’autre coté du comptoir, et tout en dégainent lentement son épée, il continua.
- Je ne l’est peut-être pas précisé, mais j’ai passé une journée vraiment merdique, entre les bousculades, tentative de vol, de meurtre et autres. Il a en plus fallut que je déleste ma bourse sans aucune garanti pour des informations aléatoire, et pas qu’une fois.
Ikaël dirigea la pointe vers la tête du nain.
- Et toi, qui a les informations que je recherche, tu me demande de m’alléger encore. Parle, ou je t’allège des tiennes.
Et pour donner plus de poids à ses propos, il abaissa légèrement son arme. Rekor recula précipitamment et agita les mains devant lui.
- OK, ok c’est bon et j’en sais rien. Ils ont débarqué en coup de vent un jour, et m’on demandé d’ouvrir leur coffre. Il avait déjà tenté de l’ouvrir a coup de poudre, et je leur est dit que je pourrait rien faire de plus, sans détruire le contenu du coffre. Je leur est dit que pour se genre de coffre, il valait mieux voir un serrurier. Il m’on traité d’incapable et son repartie.
Ikaël fixa le nain une seconde, puis rengaina souplement.
- Bien. Y en a-t’il un par le quelle vous me conseiller de commencé ?
Rekor baissa a demi les bras et d’une voix peu assuré, il avança.
- Facile, il n’y en a que deux : Jonas, et autre gars, Urik.
- Merci, bonne journée.
Un serrurier, évidement, espèces de pauvre tache. Au moins les pirates que tu cherche sont pas plus malins que toi.
Il est trop tard aujourd’hui, encore une journée dans le vent.


Le lendemain matin, Ikaël commença par le serrurier plus proche, Urik.
- Bonjour, saluât poliment Ikaël.
L’homme ce raidi, il était apparemment en proie a une tension palpable.
- Je suis désoler, monsieur, mais je suis fermé aujourd’hui.
- A bon, pourtant la porte est ouverte.
- J’est oublié de la verrouiller, je ne peut rien faire pour vous. Ajouta Urik, la voix tremblante.
- Sa ne sera pas long. Avait vous récemment un coffre en fer ? Avec deux serrure, d’on l’une avait était forcé ?
A chaque’une de ses question, Urik blêmisse, ce tournent sur le coté, il sera contre lui sa main gauche contre lui, et de l’autre, il désigna la sortie.
- Je ne voit pas de quoi vous parlé, maintenant sortez. Il avait presque hurlé c’est derniers mots.
Ikaël baissa la tête, l’air résigné. Arrivé a la porte, il ne posa pas la main sur la poigné, mais sur verrou qu’il poussa, dans un bruit sec. Puis, il retourna devant le marchant et posas les mains sur le comptoir.
- Vous êtes le seul autre serrurier de la ville, et Jonas n’a pas vus de tels coffres depuis 2ans, -Petit mensonge pour gagné du temp.- par-contre, vous, je suis sur que si.
Urik jeta des regards paniqués autour de lui, puis derrière lui, et évalua la distance que le séparé de la porte de son atelier. Ikaël renifla pour attiré sont attention et lui jeta un regard de fausse compassion.
- C’est une possibilité, mais je ne la conseil pas. Écouté, je ne vous veux aucun mal, tous se que je veux savoir, c’est quand et qui vous a amené ce coffre ?
- Je ne peux rien vous dire, répondit-il, les yeux fuyant.
- Pourquoi ? Les murs n’on pas d’oreille a ce que je sache, Ikaël tourna sur lui, en tous cas pas a ce que je vois.
- Pourquoi ? Vous voulais savoir pourquoi ?
Urik ramena sa main gauche devant lui, et enleva le bandage qui l’entouré, puis il la montra a Ikaël, la lui collent presque au visage. Un trou orné le centre de celle-ci.
- Voila pourquoi. Mais j’imagine que vous en foutée. Quand ses types son arrivée, c’était les armes a la main, il mon poursuivie jusqu’a mon atelier. Leurs chef ma montré un coffre, celui que vous avait décrit. Il ma demandé de l’ouvrir, je leur est dit que non, je pouvait pas le faire tout de suite, il me faudrait l’étudié deux ou trois semaines, et que peut-être je pourrait faire un passe-partout pour le coffre, et y a cette garce, cette pute des mers, qui c’est approché, et ma planté son crochet dans la main.
Urik vacilla sur ses pied a l’annonce de se souvenir, il reprit, hésitent.
- Elle ma dit que j’avais 7 jour. Et il son repartie, avec le coffre, comme si je pouvais ouvrir un coffre en 7 jour sans l’avoir sous la main.
Urik s’arrêta haletant. Il n’avait partagé ça avec personne, qui aurait put l’aidé, mais le dire tout haut, même a un inconnue venait de le libéré d’un énorme poids qui pesait sur sa conscience. Ikaël reprit calmement.
- C’était quand ?
- 7 jour, 7 putain de jour que j’ai passé a construire, nuit et jour, touts les passe-partout que je connaisse. Alors maintenant, partait pars que s’ils nous surprennent ...
Il laissa sa phrase en suspend et jeta un œil inquiet a la porte de sa boutique.

Ikaël comprenait sa terreur, elle était même légitime au vus des habitudes de ses pirate. Mais il avait un contrat a remplir. Il prit une bourse, et se mis a compté son contenue, fessant tinté les pièces pour rajouté a sont propos. Puis il lâcha la bourse et clama
- 20 pièces d’Or. Je vous achète tout les passe-partout que vous avait crée pour 20 pièces d’Or.
Urik, ouvrit la bouche de stupeur, quoi 20 pièces d’Or, et la garantie de me faire tué si j’accepte ?
- Je vois a votre bague que vous êtes marié. J’ai beaucoup voyagé et toute les femmes que j’ai croisée ne parlé que de voyage grandiose dont elle rêver, dans contré lointaine, de région grandiose et qu’ l’on dit magnifique. Déjà que j’ai du mal avec mes petite conquêtes, alors tous les jours. *Soupir forcé*
L’homme regarda Ikaël avec étonnement, puis sa tête se dirigea vers la bourse, oscilla de l’un a l’autre, puis se transforma en un hochement de tête, discret au début puis beaucoup plus ferme.
- D’accord suivez moi.
Urik prit la bourse et rentra dans son atelier, il se dirigea vers un bureau, ouvrir un tiroir et sortie un trousseau de clés.
- Tenais, dit-il en les tendant à Ikaël.
- Vous êtes sur qu’une marchera ?
Urik émit un petit rire sarcastique.
- Si une ne marche pas, alors ce n’était pas a moi qu’il fallait parler.
- Bien merci. Désolé de vous en demandé encore, mais on t’il dit quelle que chose ... d’utile ? Le nom du navire ou du capitaine ?
Urik baissa les yeux, il n’aimait pas penser à cette journée.
- La, la femme a discuté avec le chef, il on parlé d’un recrutement, je pense avoir entendue le nom d’un navire, le Galion Déité, je crois.
- Bien, merci. Bonne journée, et passé le Bonjour a votre femme {1}.
Dit-il malicieux, puis, Ikaël sortie.

<>

Ikaël rentra immédiatement a son auberge, monta dans sa chambre, prit son sac, le vida et le retourna. Saisissant une aguille et du fil dans la chambre, il se mit a la tache de crée une poche au fond de celui-ci. Il y introduit le trousseau de passe-partout, referma la poche et tapa dessus pour voir le bruit que fessait les clés, puis resserra la poche autour et recommença jusqu’a que le morceau de tissus soit silencieux et fasse illusion.
Il aurait put les jeté, mais vus le prix a payent pour les obtenir, il trouvait légitime de les gardé. Qui plus est sa pourrait lui servir pour d’autre chose, C’est des passe-partout, non ?

<>

Se n’est quand début d’après-midi qu’Ikaël trouva le bureau de recrutement pour le Galion Déité, enfin bureau, c’est un bien grand mot pour désigné la table perdue eu milieux de cette auberge. Une file d’homme attendait, impatient de pouvoir monté a bord d’un navire et de pouvoir se faire de l’or, de préférence en tuent. Ikaël fronça du nez, soit, mercenaire n’est pas un métier d’enfant de cœur, mais il ne tuez pas sans raison, et trop de ses homme sentez la soif de sang gratuite.
Il repensa au serrurier, Urik, que les dieux lui vienne en aide tant de violence, alors que c’est son métier. Soudain, il se figea. La fille, la nièce. Cette pauvre gamine doit être perdue, abandonné quelle qua part, il se donna une claque mentale.
Non, n’y pense pas. Quoi qu’il lui soit arrivé, tu ne dois plus pouvoir faire grand-chose.
Quoique, sur se navire je pourrait répondre a cette question.

Pris par se coup de sang, il doubla la file d’attende, et poussa négligemment le candidat qui venait de s’avancer. De loin, il avait vus que quelles que grand gaillard qui respiré l’amabilité, s’est donc avec une certaine surprise, qu’il constat que le "responsable" du recrutement assit derrière la table, était une femme.
- Bonjour, et mes hommages madame. C’est bien ici le recrutement pour le Galion Déité ?
Phadria Red, qui commençais a s’ennuie ferme a toujours s’occupé du recrutement, redressa la tête interloqué par cette énergumène.
- Aye, c’est bien ça.
Avant même qu’Ikaël ne commence à ce présenté, il fut interrompu sur sa gauche par une voix particulièrement remonté.
- Espèce de connard, t’est qui pour me poussé et me grillé la place comme ça.
Un concert de protestation venue de la file vient compléter cette prise de parole. Ikaël se tourna ver lui.
- Et biens, patience, s’est ce que j’allais faire.
Puis se retournent vers Phadria, il n’eu cependant pas l’occasion de commencer, qu’une main le poussa, le forcent à faire face au mécontent. Celui-ci serré des poings et des dents, si fort que ce fut un miracle qu’il réussie a parlé.
- Alors, là, t’est gonflé. Je te somme de t’excusé immédiatement et de rentré dans le rang, sinon tu risque de le regretté.
Ikaël regarda se type avec un certain ahurissement. Non, clairement non. "Je te somme de t’excusé immédiatement" était une expression plus que ridicule dans la bouche de cette homme. Mais il voulait des excuse, et bien soit.
Ikaël se jeta à bras ouvert sur lui et lui fit un câlin.
- Désolé, murmura t’il a son oreille
Free Hug:
.
..

silence
Un silence de plomb dans toute la taverne.

D’un seul coup, l’homme s’agita, et s’extirpa maladroitement de l’étreinte d’Ikaël.
Le visage du gaillard devint aussi rouge qu’une tomate, de rage ou de honte ?
- Qu-que-co-COMENT ose tu...
A cour de mot pour définir cet acte, il mit la main à l’épée et dégaina.
Quoi, tu là eu ton câlin d’excuse.
- Je m’appelle Stollon ARITA, et tu ne vivras pas assez longtemps pour me voir devenir le plus grand capitaine de Ryscior. Rugit-il.
Ikaël dodelina de la tête, un petit sourire en coin.
- Mouai, tu repasseras.
Puis il releva le bras et pointa le pistolet qu’il venait de chouravé a la ceinture du dit Stollon. La détonation retenti, vite suivie d’un crie de souffrance du propriétaire de l’arme, qui sous l’effet de surprise avait lâché son sabre, et ce tenait la jambe.
Ouh, j’est du touché l’os. Sa doit piqué sévère.
Ikaël fit la grimace, jeta un coup d’œil à la file d’attente, le candidat suivant fit un petit pas en arrière, ce retourna face au groupe derrière la recruteuse, puis baissa la tête, et déposa l’arme sur la table.
- Ou j’en étais ? Ah Oui. Ikaël AGÆTÍ (il s’inclina légèrement), je souhaiterai m’engagé a bord du Galion Déité.
Phadria reprit soudain contenance.
- C’est se que j’ai crut entendre, mais quelle sont vos qualifications ?
Une voix derrière elle ne manqua pas de faire une remarque.
- A part avoir une grande gueule. Je suis que t’est un pied-ferme qui sait pas se que s’est la mer.
Ikaël ne jeta même pas un regard à la bande derrière Phadria, conscient que c’était elle qui aurait le dernier mot, et donc son meilleur ticket d’entrée. Et puis une amie dans la place, ça serait toujours utile.
- Votre collègue à a moitié raison. J’ai déjà fait des voyages en mer, mais je n’ai jamais servie sur un bateau. Alors, en attendant de prouver ma valeur au combat, je me contenterais des plus simple besogne et d’apprendre.
Pour ponctué cette phrase, Stollon émis un gémissement de douleur, des plus disgracieux. Toutes les têtes tournées vers lui, puis revinrent sur Ikaël.
- Et c’est quoi, votre valeur au combat ? demanda Phadria.
- Guerrier libre, soldat indépendant, combattant professionnelle. En un mot, Mercenaire, dite moi qui je dois taper et je le fait. Simple.
- Aye, simple en est fait. Mais notre capitaine n’aime ni les incapable, ni le vantard. Avec de la chance, ils passe par-dessus bord.
-Alors je nagerais jusqu’au rivage, compléta Ikaël avec le sourire.
- Alors signe ici, une croix suffira. Dit-elle en montrent un parchemin.
Ikaël pris la plume, descendit la liste, un instant il hésita a écrire de son nom, puis décida de signe anonymement en tracent avec ses initial "I.A.". Il reposa ensuite la plume, et tendis la main au dessus de la table, Phadria hésita, puis lui la serra.
- Phadria Red.
- Je serais enchanté de faire équipe avec vous.

Note:
Mar 22 Déc 2015 - 11:16
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Heaven can wait
Noire
La date de départ du Galion Déité se faisait dès lors bien présente. L'équipage du vaisseau était au total et comptait même davantage de corps que lors de sa précédente expédition. On cherchait souvent sur les quais de Port-Argenterie sa sinistre Seconde, à défaut de pouvoir y trouver le Capitaine, à qui l'on faisait des révérences tout en demandant une date. Lorsque Phadransie fut en l'état de la communiquer, très vite tout Argenterie fut au fait. A l'aube du quarantième jour de mouillage du Déité, il lèverait l'ancre et quitterait la cité des pirates. On en était déjà au trente-huitième et les derniers tonneaux étaient en train de trouver leur place dans les cales du soixante-dix canons. Le pavillon noir battait le vent depuis la veille, d'ici deux jours, le joyau de Korlanos prendrait le large avec la marée.
Peu d'âmes étaient restées à bord tandis que le Galion Déité faisait bon mouillage. Il y avait bien sûr, le Capitaine, et parfois sa Seconde qui passait grand temps auprès de lui dans son espace personnel afin de lui rendre comptes et préparer la prochaine expédition. Néanmoins, Phadransie avait comme une idée vague de refuser le choix de loger soit à terre, soit à bord, et elle aimait à mêler les deux. Les Sous-Lieutenants étaient tenus de rester à bord, surveillant le vaisseau tandis que les Quartier-Maîtree se délassaient sur les quais ou dans n'importe quel bordel environnant. Ainsi, les Sous-Lieutenants se chargeaient de gérer tout ce qui était marchandises et réserves avec La Noire le jour, et la nuit endossaient temporairement un rôle d'Officier de Quart, veillant ferme sur le pont du sombre vaisseau. Le départ quoiqu'inattendu du Sous-Lieutenant Reginald Thorn avait exigé de la part de ses comparses davantage de travail, mais il avait préparé sa retraite en règle et s'était rendu pour retirer sa paye, auprès de Phadransie en personne avant de prendre congé définitivement. Les Sous-Lieutenants à bord du Galion Déité demeuraient très exactement dix, tous des hommes, et reconnaissables à leur Tricorne plumés ainsi que leur long manteau. Dans la chaîne de commandement, bien qu'à bord les Quartier-Maîtres étaient considérés comme les grands supérieurs au-dessus de l'équipage, eux même sous la Première Lieutenant Phadransie, les Sous-Lieutenants tenaient une place importante et se chargeaient d'assurer les transaction entre la Seconde et les Quartier-Maîtres. De plus, leur paye impliquait qu'ils soient toujours au moins deux à bord du Galion Déité de nuit comme de jour lorsque celui-ci était à quai.
Ce soir là, la garde du navire était assurée par Messieurs Storn et Kornik, Marven et Cornélius de leur prénom. Une bouteille de rhum en main, tous deux accoudés au bastingage du Déité le regard plongé dans l'horizon sous une pluie d'étoile, ils attendaient avec une impatience mal dissimulée la relève. Après une énième histoire salace que les deux hommes avaient crue tordante, elle fit place au silence, et ce que le devoir attendait d'eux qu'ils fassent semblait se manifester en une sombre silhouette gravissant la passerelle menant au pont du Galion. Trop ivres pour réagir avec assez d'intelligence, le plus proche, Kornik Storn la saisit par le bras de sa main galeuse et l'empoigna avec toute la fermeté dont un homme saoul peut être capable. « Et la donzelle, disait-il en la secouant, ici c'est le Galion Déité de Korlanos, personne n'y monte avant que l'ancre soit levée. Tu dois te casser d'ici si tu veux pas qu'on te fasse la peau. »
Une secousse brusque destinée à dégager ledit bras, suivi d'un coup de genou en plein ventre envoya le Sous-Lieutenant mordre la poussière. A la clarté de la lune l'on put enfin discerner les traits de la femme, et pour cause, elle avait tous les droits de se trouver à bord.

- La prochaine fois que tu es de garde espèce de fils de pute, bois moins. Où tiens mieux l'alcool.

Phadransie La Noire l'assomma à coups de talons en pleine tête, ce qui ne manqua de faire jaillir plusieurs gouttes de sang. Le second Lieutenant put s'épargner ce sort, il s'écarta de sa supérieure la laissant mettre crochet bas sur la bouteille de rhum à demi-remplie trônant encore sur le bastingage.

- Et toi connard ! Tu es ivre aussi ?
- A peine, madame.
- Tu tangues !
- Ho. Autant que vous alors, madame.

Un silence marqua de sa présence cet échange des plus désagréable pour l'homme. Phadransie La Noire se contenta de marquer sa joue de son crochet en une fine mais sanglante coupure, et tourna les hauts-talons.

- La garde du Galion est une chose sérieuse tas de sous-merde ! Dorénavant je veux que les hommes qui s'assurent de celle-ci ne soient pas emplis d'alcool comme une huître d'eau ! Reprenez vos postes.

Après une large gorgée de rhum à même la bouteille, elle rejoignit le Capitaine Drakk James Korlanos dans ses appartements. Se trouvait près de lui, un autre homme au visage balafré mais fier, surmonté d'un Tricorne plumé et noir.

- Noire, lui dit Korlanos tout en relevant les yeux de la carte qu'il observait avec ce qui semblait être une forte-attention, voici le Capitaine du Grand Corsaire actuellement à quai : L'Ondinois.

Phadransie La Noire eut du mal à sourire à cet oiseau-là, même le saluer. Elle vint poser sa main sur le bureau, l'ignorant superbement. Plutôt grand et bien bâti, âgé d'environ quarante Tours et rasé de près, les belles lames qu'il portait ça et là sur lui -à son flanc, dans son dos croisés, sur son torse, dans ses bottes, sous la brodure de son Tricorne- n'avaient point échappée à La Noire. Elle parvint à s'en méfier malgré le mépris qu'elle avait pour cet homme qu'elle ne connaissait que de nom et qui se trouvait à bord du Galion.
La belle présentation que voilà passée, celui que l'on surnommait l'Ondinois saisit entre son pouce et son index le visage de la Seconde que voici, poussant par là leurs deux regards à s'affronter. Drakk James Korlanos, occupé à tracer des arcs de cercle à l'aide de son compas sur la carte, ne se préoccupait que d'un œil de ce manège.  

- Lâche moi fils de pute !

Un crachat bien lancé vint maculer le visage du Capitaine, qui dû lâcher entre sa main celui de Phadransie. Tranquillement, il se saisit d'un mouchoir passé à sa ceinture et s'essuya.

- Ca n'est pas une femme ça Korlanos. C'est une furie.
- L'Ondinois, voici Noire. Noire, l'Ondinois, lança distraitement le Capitaine du Galion toujours penché à ses occupations.
- C'est une Lieutenante ?
- La Première, rétorqua Phadransie en foudroyant cet homme-ci d'un regard si noir que les flammes des enfers de Canërgen auraient pu s'y contenir.

L'Ondinois choisit de ne pas surenchérir, mais en aucun cas il abaissa son regard. Phadransie préféra l'ignorer, plutôt que céder à la tentation de le dépecer sur son crochet. Elle tourna de nouveau le visage vers son Capitaine.

- Vous vouliez me voir ?
- Assieds-toi Noire.

M'asseoir ? Alors que ce fils de pute reste debout ?

- Merci, mais ça va, je suis bien ainsi. Je resterai pas longtemps de toutes façons.
- Tu tangues. Es-tu au moins assez sobre pour analyser et comprendre ce dont nous allons parler ?

Phadransie La Noire le somma d'abréger d'un geste expéditif du crochet.

- Je viens te faire part de la nouvelle destination du Galion Déité, Noire. Et pour ce faire, nous ferons voile en compagnie du Grand Corsaire. Une alliance entre nos deux vaisseaux vient d'être mise au goût du jour.
- Remise plutôt, corrigea l'Ondinois bras croisés sur sa poitrine musculeuse.
- Quel est notre cap, Capitaine ?
- Les Iles de Jade, Noire. Nous allons faire le sac de Port-Dual.
- Ainsi que d'Eudézée, ajouta l'Ondinois en fixant la carte maritime livrée au regard du Capitaine Korlanos.

Deux noms qui ne signifiaient rien au regard de Phadransie mais qui tombèrent néanmoins directement dans sa mémoire. Alors seulement le Capitaine du Déité montra à sa sombre Seconde l'emplacement des Îles de Jade, et plus spécialement de l'île Eudézée, sur sa carte. Il la mit au vent des latitudes et longitudes à emprunter, du cap et de la trajectoire que suivrait le navire, des courants qui le porteraient. Il évoqua à voix haute la stratégie mise au point avec l'Ondinois, une attaque prompte et succincte sur deux fronts.

- Cette attaque nous rapportera beaucoup, conclut le Capitaine en grattant sa barbe broussailleuse de ses ongles noircis, mais il nous reste néanmoins un problème à régler...
- Celui-ci je m'en charge, dit l'Ondinois d'une voix ferme. L'Amirauté de Tanequil et des Jades je les ai à ma botte et les tiendrai à distance. En fait j'ai déjà des gars dans la place.
- Nous pourrions ainsi pénétrer dans les eaux des Îles de Jade sans être repérés avant le moment de l'attaque. Un joli coup, l'Ondinois.
- Merci vieille palourde.
- C'est le truc le plus pédé que j'ai jamais entendu, maugréa entre ses lèvres serrées La Noire.

Heureusement, personne ne releva. Les deux Capitaines levèrent enfin les yeux de leur carte. Phadransie fut prise pour cible de leur regard.

- Et bin quoi ?
- Nous avons mis le paquet sur le recrutement du Galion, n'est-ce pas Noire ?
- Pas mal de guerriers et mercenaires, comme vous le vouliez, Capitaine.
- Tes hommes plus mes hommes, reprit l'Ondinois en s'adressant à Korlanos, nous avons là une jolie petite armée. J'ai cru comprendre que tu disposais de près de quatre-cent-cinquante membres d'équipages plus les supérieurs. A mon bord, il y a plus de trois-cent âmes. Cela fait au bas mot plus de sept-cent cinquante pirates pour dévaliser Port-Dual.
- Nous ne nous éterniserons pas, conclut Korlanos. Ceux qui restent à terre seront perdus. Tu peux dès lors laisser des « fuites » parmi l'équipage quant à notre destination.

Quelques minutes plus tard, Phadransie La Noire prit congé du Capitaine du Déité.

- Tu l'as pêchée où celle-ci Korlanos ?
- Tu ne me croirais pas si je te le disais, répondait le Capitaine tout en débouchant une bouteille de rhum ambré de vieil âge.
- Tente toujours.
- Repêchée sur un confetti très cher ! Seule âme damnée perdue au milieu de l'immensité de la Passe. Un îlot pas plus grand que ma paume, un confetti désert posé sur l'eau.
- Ca n'est pas une sauvage, sourit l'Ondinois.
- Non, il est vrai. Elle venait de faire du Grand Val feux de tout bois.
- Le Grand Val ? D'Andelzzer ? Le Noir ?
- Lui-même.

Un large sourire vint fendre les lèvres du Capitaine l'Ondinois.

- Ça explique pourquoi on ne l'a plus vu arpenter Argenterie depuis des Tours !
- Ne la cherche pas l'ami, ajouta Korlanos en servant à son invité un verre de rhum, c'est une vipère, et elle ne prend pas même la peine de dissimuler ses crochets.
- Et toi ?
- Je suis immunisé contre son venin.



~


Accoudée au bastingage, vidant à petites lampées une bouteille de bon rhum, le bonheur pour Phadransie La Noire comme son œil se perdait dans l'immensité des cieux faisant un au loin avec les Grand'Eaux. Ne pas se tenir prête à dégainer même une bouteille ou deux dans le nez, passait, selon les critères de Phadransie, pour de la stupidité. Elle avait grandi et s'était forgée en partant du principe que n'importe où et n'importe quand, quelqu'un chercherait à lui planter un sabre entre les omoplates ou bien lui nicher une balle entre les deux yeux. Aussi ce fut avec la vitesse de l'éclair qu'elle se saisit de Lame D'Or, toujours fidèle dans son fourreau, et la brandit contre la gorge de l'Ondinois qui approchait dans son dos. Amenant l'homme jusqu'à l'Artimon où elle fit cogner son dos, son Tricorne richement orné glissa de sa tête et tomba sur le pont. Lame D'Or peinait à ne pas s'enfonçait déjà dans la gorge de cet importun qui avait osé la défier.

- Korlanos a peut être bonne estime de toi, fils de pute, mais ne profite pas des avantages qu'il t'octroie à bord du Galion Déité ! Ce navire est aussi le mien !

Que de peine ne se donnait-elle pas pour parvenir à ne pas récolter du bout de Lame D'Or le sang de l'Ondinois.

- Vraiment ? sourit son interlocuteur acculé. Je vous pensais Seconde, pas Capitaine.

Phadransie éloigna son arme et sa fureur de cet homme.

- Tire toi d'ici. Regagne les cales de ton navire merdeux là où est ta siresse de place !

L'Ondinos entreprit de se recoiffer.

- Je venais justement vous proposer de monter à bord. J'aurai quelque chose à vous montrer dans ma cabine.
- Ils disent tous ça, argua Phadransie La Noire en lui tournant le dos et rengainant. J'ai dis dégage.
- Auriez vous peur, Seconde Noire du Galion Déité ?

Phadransie fut frappée par les termes : elle tourna sur elle-même de nouveau. Elle ne trouvait aucune raisons à lui céder suite à cette affirmation. Moi ? Peur ? De toi en plus ? Connard !

Elle suivit l'Ondinois à  bord du Grand Corsaire, amarré plusieurs dizaines de mètres plus loin.



~


- Vous pouvez cesser d'agripper ainsi la garde de votre dague. Je suis un pirate mais j'ai de bonnes manières.

Phadransie l'envoya mentalement se faire foutre tandis qu'il refermait sur eux deux la porte de sa cabine. Spacieuse et meublée de manières séduisantes, les appartements de l'Ondinois n'avaient rien à envier à ceux du Capitaine Korlanos, quoique plus petits. Il désigna un fauteuil face au bureau afin que Phadransie y prenne place tandis que lui-même s'asseyait derrière. Le sentiment du danger était vivement éveillé chez Phadransie La Noire tandis qu'elle obtempérait finalement, lâchant la garde de son sabre dans son fourreau. Quel bon sens pouvait-elle espérer d'un pirate aussi rustre que celui-ci  ? L'Ondinois sortit progressivement de ses tiroirs cartes et parchemins qu'il étalait devant La Noire.

- Tu ne sembles pas trop connaître les Îles de Jade, attaqua-t-il passant directement au tutoiement. Mais j'imagine qu'à ton âge c'est quelque peu normal. On ne peut pas avoir voyagé partout et navigué sur toutes les mers.
- Je connais plus de choses que tu le crois, cracha froidement son interlocutrice sans baisser le regard un seul instant.
- Très bien La Noire. Alors que sais-tu de Port-Dual et d'Eudézée ?

Au lieu de mots, ce fut un regard aussi noir que la réputation de sa détentrice. Calmement, l'Ondinois reprit en avançant les documents vers Phadransie :

- Voici les Îles de Jade sur cette carte, telles que te les a montré le Capitaine Korlanos. On peut y voir en vérité tout un archipel, mais toutes les îles ne sont pas nommées. Les sept Îles les plus importantes, celles auquel le commun pense immédiatement lorsque l'on parle des « Îls de Jade » sont ces sept là : Tanequil, la plus connue, Valaam, Odam, la Verte, Kaer, Bay et Feoh. Voilà une autre carte. Sur celle-ci, l'échelle est moindre, tu peux ainsi voir avec plus d'aises les différentes îles et couronnes d'îlots autour des sept îles principales. Bien sûr, ces îles-là sont nommées, mais leurs noms ne figurent pas sur toutes les cartes.

Il tendit à Phadransie une troisième carte, qu'elle saisit, piquée par la curiosité.

- Ici, tu peux remarquer l'île d'Athor, vers l'Île de Kaer, perdue dans les Grand'Eaux des Jades. Et bien sûr, à côté de la petite Athor, cette île là : Eudézée. Tu peux donc voir que Eudézée et Athor sont assez éloignées des sept îles principales. Même Kaer, leur plus proche voisine parmi les sept, se trouve à plusieurs miles en retrait des autres. C'est aussi pour sa position géographique que nous avons décidé, avec Korlanos, d'atteindre Eudézée. Une attaque sur deux fronts nous offre ensuite une opportunité de fuite non négligeable, par l'Est, vers les côtes de Kelvin et la Mer de Glace si nous poursuivons par le nord, ou bien par le Sud, sans devoir se frayer un passage forcé parmi les navires des autres Îles, trop loin pour avoir le temps d'intervenir avant notre fuite. Si nous fuyons par le Sud d'Eudézée, nous longerions les côtes extrême-sud de Kaer avant d'atteindre les côtes Sultanes puis nous pourrons nous fondre soit dans la Passe, soit dans l'Océan des Elfes Noirs. En fait, après l'attaque de Port-Dual, le Galion Déité et le Grand Corsaire se sépareront probablement. Je mettrai le cap sur la Mer de Glace, et j'imagine que Korlanos se dirigera au Sud ; ce vieux forban a toujours apprécié la sueur et les moustiques.
- Et Port-Dual ? demanda Phadransie en reposant la carte maritime sur le bureau de l'Ondinois. Qu'est-ce que c'est ?
- J'y venais. Désormais tu sauras que toutes les îles de Jade à l'exception des sept principales sont dans quatre-vingt-dix pour cent des cas très pauvres. Les habitants vivent de leur savoir-faire artisanal, et puis surtout de pêche et de culture. Athor n'échappe pas à cette règle. Mais Eudézée, si. Pourquoi ? Grace à Port-Dual. Port-Dual est le nom donné au grand marché mensuel d'Eudézée. Un, marché opulent et connu dans toutes les Îles de Jade.
- D'accord. Donc vous voulez...piller un marché ? lança Phadransie un rictus peu convaincu au visage.
- C'est le but de cette expédition, oui.
- Morbleu ! Mais ça ne rime à rien ! Tu viens de me dire que toutes ces putains d'Îles étaient plus pauvres que les loqueteux d'Argenterie. On n'y gagnera rien.
- J'ai dis que toutes ces îles étaient pauvres...à l'exception d'Eudézée et des sept autres. Eudézée, grâce à Port-Dual.
- Il est si grand que ça ce putain de marché ?

A ces mots, l'Ondinois sourit de toutes ses dents.

- Des commerçants et artisans de toutes les Îles de Jade viennent se retrouver tous les mois à Port-Dual ! Les étales s'étendent sur des kilomètres, hauts en couleurs et en richesses. On y trouve de tout, marchands, esclavagistes, forgerons, tisserands, tanneur, armuriers, bijoutiers ! Port-Dual parvient à lui seul à faire monter en flèche le niveau de vie d'Eudézée, je ne vois pas de quelle preuve supplémentaire tu aurais besoin Noire ! Bien sur, l'appât du gain est notre première et principale motivation pour piller Eudézée, mais il y en a encore une -en plus de position géographique qui facilite notre fuite-.
- Parle, l'Ondinois.
- La piraterie. J'imagine que tu le sais, mais la piraterie est sévèrement réprimée dans les Îles de Jade. Exceptée sur les îles les plus pauvres. Leurs ports acceptent que des navires pirates y mouillent, ils ferment les yeux et en échange non seulement nous commerçons avec eux, mais en plus nous ne les attaquons pas. De toutes façons, nous n'aurions rien à y gagner, et elles sont trop démunies pour espérer lutter contre la piraterie. Or, Eudézée n'est pas de ce bord. Elle et ses gardes blancs -nom donné aux soldats de l'Île de Kaer dont le gouvernement d'Eudézée dépend- ont une haine farouche des pirates et il nous est interdit de mouiller dans leurs ports. Peut être as-t-u déjà entendu parler du cas de Drako L'Ondinois ?
- L'Ondinois, ça n'est pas toi ?
- J'ai hérité du titre de mon père, Capitaine du Grand Corsaire avant moi. Drako l'Ondinois a été mis en exil par son propre équipage sur l'île d'Athor après une mutinerie. Les gardes blancs d'Eudézée n'ont pas tardé à le ceuillir, avant même qu'il ne puisse s'embarquer à bord du premier raffiot venu. Un marin d'Athor l'aurait reconnu et transmis son identité à Kaer. Le Conseil de ces sauvages l'a condamné pour piraterie.

Comme il tendait à Phadransie un ultime document, un extrait officiel du jugement de Drako l'Ondinois, il semblait le réciter à voix haute sans avoir besoin de lire les mots.

-  Vœu par le Conseil Druidique d'Eudézée, le procès criminel que voilà extrait et instruit à la requête et diligence de Martin, Stanislas de prénom, demandeur et accusateur, contre John Bartholomeus surnommé  Drako l'Ondinois, accusé du crime de piraterie. Le Conseil l’a condamné et condamne à faire amende honorable devant la principale porte du temple de la Déesse Mère, nu la chaîne au col et tenant en sa main une torche ardente du poids de deux livres, pour là, dire et déclarer à haute et intelligible voix qu'il a fait pendant plusieurs Tours le métier de forban, dont il se repent et demande pardon à la Déesse. Exécuté à la crépuscule de la Lune d'Ocre du Règne d'Isielle, sa dépouille sera exposée dans la vierge de fer au port d'Eudézée, face vers l'horizon, afin que quiconque s'y promène puisse lire les lettrages tracés sur le panonceau de bois et placé autour du col du condamné : Pirates, partez !

Phadransie La Noire rendit le rouleau de papier à l'Ondinois, plus émue qu'elle ne l'aurait crue.

- Triste fin, lâcha-t-elle froidement.
- Ton Capitaine n'a pas eu beaucoup à me convaincre pour mettre à sac Eudézée, conclut l'Ondinois en se levant de son fauteuil. Je m'enrichie. Et je venge du même coup la Prétentieuse qui a mis fin aux jours de mon père. Eudézée s'est trop souvent foutue de la gueule des pirates, toute-petite qu'elle est. Nous allons la faire payer. Qu'en dis-tu Noire ?


Phadransie commençait à bien apprécier ce type, en fin de compte. Elle s'était levée également.

- Aye l'Ondinois ! Je noierai dans le sang le sol de cette pute, puis je l'incendierai.
- Tu peux garder les trois cartes que voilà, Noire. Je sais que Korlanos n'en a pas besoin, mais toi ça ne te ferait pas de mal de les étudier. Un Premier-Lieutenant se doit d'être parfaitement informé.
- Je le suis déjà.

Phadransie fut sur le point de dire quelque chose lorsque l'Ondinois tendit la main vers la porte de sa Cabine.

- Je te laisse regagner ton navire, Noire, si tu le désires. Autrement, j'aurai une proposition à te faire. Une proposition d'ordre...amicale.

Sans rien y prétendre de plus, l'Ondinois avait envoyé sur Phadransie un sabre d'abordage. La garde était incrustée de rubis taillés. La Noire l'attrapa au vol, surprise par la vitesse de cette action.

- Ne t'ai-je pas offensé tout-à-l'heure, en me montrant brutal et grossier avec toi ? Je t'offre l'occasion de prendre ta revanche. Après tout, c'est ce que me criait ton œil tout du long de notre entrevue avec Korlanos ! Je te propose un duel amical.
- Lorsque je me bats, répondit Phadransie en se mettant en garde, c'est pour faire jaillir le sang.
- Très bien, Noire. Au premier sang, dans ce cas !

Assurément, ça serait la première fois que Phadransie La Noire livrait un duel au premier sang à l'intérieur d'une pièce à habiter ! Ce fut bien vite à ses dépens qu'elle apprit d'elle-même le second surnom de Fillipe l'Ondinois : Le Faucon. Fin bretteur malgré sa musculature, il se servait de cette dernière afin de porter des coups tout en force, et n’hésitait point à s’effacer tout en souplesse lorsque l'offensive arrivait. Retorse, Phadransie jugea plus prudent de ne pas lui révéler la maîtrise de son Trois Coups qui aurait pu faire tourner le duel en sa faveur. Son niveau d'escrime ne valait pas celui du fils de Drako, dit le Faucon au vue de sa capacité à fondre sur ses adversaires lors de duel aux lames blanches, elle en fit la constatation et bien vite se trouva une lame sous la gorge.

- Tu te bats bien, Noire. Je comprends pourquoi Korlanos t'a prise toi.

De quoi tu doutais, fils de pute ?

Il écarta enfin la lame du cou de la vaincue.

- Désormais, Noire Seconde du Galion Déité, je t'aurai d'obligation si dès lors tu consentais à cesser de me menacer du regard comme tu aimes à le faire. Je ne doute pas de ta valeur, mais je viens de te démontrer la mienne.

Il essuya d'un geste tranquille la goutte de sang qui maculait la lame de son sabre avant de se rasseoir derrière son bureau et ranger l'acte de condamnation de Drako dans un tiroir qu'il ferma à double tours.

- C'est clair ?
- On ne peut plus.
- A la bonne heure. Au fait, tu peux garder le sabre. Je ne manque pas d'épées ici.

Phadransie trouva judicieux de le planter sur le bureau d'ébène du Capitaine, à deux doigts de son auriculaire afin de faire bonne mesure.

- Je n'en manque pas moi non plus, Capitaine. Et si tu as encore quelques instants à m'accorder, j'ai moi aussi une...proposition..à te faire.

L'Ondinois leva vers elle ses deux prunelles brunes.

- Oui ?
- J'ai en ma possession un coffre bien mystérieux, doublé de serrures qu'on n'arrive ni à crocheter ni à forcer. J'ai dû quérir l'aide de forgerons ainsi que de serruriers sur terre, mais il semblerait qu'aucun de ces fils de pute de siresse n'ait été en mesure de faire quelque chose d'utile. Le serrurier à même filé à l'anglaise, de peur que je lui plante mon crochet à l'intérieur de son autre main. Ha ha ! Comme si je me serai contenté de lui lacérer la main, après tout ce temps de perdu !
- Et que contient ton coffre ?
- Ça, c'est la question a douze-milles écus...
- Je vois. J'en prends la moitié.
- Moins que ça !
- La moitié ou je me désintéresse de cette affaire.
- Tu es un voleur, l'Ondinois !
- Tout comme toi, Noire. Tu ne me feras pas croire que tu iras offrir la moitié restante à Korlanos une fois ton coffre ouvert. La différence c'est que moi je vole, mais pas mon supérieur.

Phadransie laissa tomber son crochet étincelant sur le bureau dans un crissement sinistre qui ne fit même pas frémir son interlocuteur.

- Il faut convenir que l'air noir que tu te donnes est charmant, sourit l'Ondinois à cette menace, tu me rappelles bien une femme que j'ai aimé il y a bien des Tours.
- Tu ne me baiseras pas, lâcha simplement Phadransie avant de tourner les talons. T'es trop vieux.
- Si tu changes d'avis, ma porte est ouverte.
- Je repasserai demain lorsque le ciel sera d'encre. Avec le coffre.
- Très bien, Noire. Je verrai ce que je pourrai faire. Une dernière chose, lança-t-il alors que Phadransie avait déjà la main sur la poignée de porte, ce serrurier qui a quitté son échoppe...tu ne penses pas que quelqu'un aurait pu l'acheter pour qu'il prenne la fuite ainsi ? Quelqu'un d'également intéressé par le coffre, par exemple.
- Si c'était le cas, alors il aurait avec lui les passes du serrurier.
- Il guetterait ce coffre. Et le meilleur moyen d'espérer retrouver un butin pris par des pirates...
- C'est de s'engager à leur bord.

Phadransie prit congé de l'Ondinois, les pensées torsadant en elle. Ça n'était pas à son cœur à qui elles parlaient. Mais à son crochet. Si espion il y avait à bord du Galion Déité, elle le trouverait !
Mer 23 Déc 2015 - 19:36
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Phadria Red
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Je suis à toi pour toujours
Phadria Red
Avec une parfaite aisance, le tatoueur Matto Yoshi s'imprégna davantage des détails, des ombrages, des reliefs et de l'inspiration qu'il tentait de confier à son travail. L'encre, rouge, toujours plus rouge, coulait sous la peau hâlée de Madame Red, allongée et entièrement nue comme à son premier jour, devant ses yeux. Si il avait eu, au début de la séance, un brin de mal à contenir l’édifice de désir et le tourbillon d'amour qui prenaient d'assaut son pauvre cœur, il s'en était très bien accommodé au fil des minutes. Il réalisait là une petite pièce après tout.
Ça n'était pas la première fois pourtant que Machine était troublé par la jeune femme qu'il tatouait. Il se souvient encore de leur toute première rencontre, ici même, à Port-Argenterie. Oh, c'était il y avait quelques Tours à présent. Quatre ou cinq en vérité. Madame Red était encore Mademoiselle, et avait tout juste dix-sept Tours. Elle était sorti d'on ne savait-où, avait débarqué dans son échoppe avec ses grosses bottes et sa grande gueule et avait, non pas demandé, mais exigé qu'on la tatoue ; et « sur l'heure » s'il-vous-plait, le tout avec de l'encre rouge.
Machine ne demeurait pas misogyne, loin de là, mais il se savait un brin machiste et vivait très bien avec cet état d'âme, lui comme sa conscience. Ainsi, l'arrivée de cette gamine qui se croyait pirate dans son magasin lui avait foutu les glandes. Il l'avait froidement -mais poliment, néanmoins- conseillé de s'en aller, lui avait dit que lui ne tatouait que les mecs, et qu'il y avait bien d'autres tatoueurs dans Argenterie prêts à perdre un peu de leur temps sur un corps de fillette. A cela Mademoiselle Red avait balancé à sa figure, et d'une poigne d'homme s'il-vous-plait, un sac en cuir fin et mouillé, empli d'écus d'argents. « Tu es le seul à posséder de l'encre rouge » lui avait-elle balancé à la gueule. Malgré ses belles résolutions, Matto Yoshi s'était laissé convaincre par le poids de la bourse qu'il avait soupesé. « Bon, tu veux quoi ? » On pouvait sentir l'inimitié dans le timbre de sa voix gutturale. Alors, la gamine malvenue avait ôté sa robe, toute entière, ouida, ainsi que son corset et, entièrement nue, elle était venue s'asseoir sur la table d'hêtre basse qu'il destinait à ses clients. Et c'est qu'elle ne voulait pas n'importe quel motif la garce ! Red semblait résolue à ne point se retirer avant d'avoir le cou, la nuque, les épaules, le sommet des bras ainsi que la poitrine recouverts de motifs végétaux et marins. Rouges et en une seule fois. Alors Machine lui avait ri au nez. « Tu n'es qu'une donzelle, qu'il lui avait craché au visage, tu en aurais là pour une demi-journée. La douleur serait trop grande. Tu supporteras pas. Tu veux pas plutôt que j'te fasse un crane sur l'épaule ? C'est joli un crâne, et ça me prendrait que quelques minutes. Ca va bien aux bonnes femmes qui se disent pirates, ça, un crâne. » Il ne le savait pas encore, mais il n'aurait pas pu trouver de meilleur façon d'insulter Madame Red qu'en lui jetant cette réplique au visage. Toujours était-il que la gamine nue avait insisté, elle ne repartirait pas avant d'être tatouée, et elle désirait que l'on commence « sur l'heure, morbleu ! ». Machine se souvient avoir râlé, il lui avait retiré deux fois le prix qu'il aurait proposé à tout autre client -et particulièrement un client masculin-, et s'était mis au travail avec un professionnalisme déconcertant, malgré tout. Il fallait dire qu'elle n'était pas trop mal foutue la garce ! La peau était ferme et tendue, pas de rides, pas de cicatrices, pas d'ulcération. Une peau de gamine quoi ! Il avait ouvert son autoclave afin d'en retirer une sorte de capuchon en fer, bardé de dizaines d'aiguilles minuscules, de sa propre fabrication. Il avait examiné l'état des pointes à l'aide de sa loupe de joaillier, puis satisfait, enfilé l'ensemble au bout de sa tige munie d'un fin manche de bois, de bien deux pieds de longueur. La séance avait durée six heures. Et la gamine avait conquis Machine de par sa résistance à la douleur ! Il avait vu bien des colosses geindre, se tortiller, même pleurer, parfois, ou s'évanouir, pour bien moins ! Et qu'en était-il de Mademoiselle Red ? Elle serrait les dents, d'épaisses gouttes de sueur coulaient le long de son front fiévreux, elle luttait de toutes ses maigres forces, et résistait. A la fin, il lui avait donné le bras pour l'aider à se relever, et proposé de dormir ici, le temps de reprendre ses forces, ce que la gamine lui avait refusé. Elle s'était rhabillée, brûlante de fièvre, et avait quitté l'échoppe. Alors ce bon vieux Machine avait juré qu'elle dormirait d'un sommeil sans rêves bien deux ou trois jours d'affilé. Il se souvient encore de sa surprise lorsqu'il l'avait vu déambuler, petit bout de femme tatouée, le lendemain à l'aube, toute guillerette. Elle lui avait dit : « un crâne sur l'épaule, Machine ! C'est joli un crâne, et ça ne prend que quelques minutes ! » Il était resté coi comme un con. Mademoiselle Red avait quitté le magasin le bras décoré d'un Jolly Roger, cadeau de la maison. « Je repasserai te voir assez vite, avait-elle dit avant de s'en aller vers le port et lui lancer un baiser au vol. » Machine avait senti son cœur faire un bond dans sa poitrine. Il avait prit ces dernières paroles pour une sorte de promesse. Phadria Red reviendrait le voir, lui ! Il se languissait déjà de sa prochaine visite ! Et il l'avait attendue, la salope !
Des mois. Des cycles. Un Tour. Deux Tours. Trois Tours. Cinq Tours. Jusqu'à ce qu'il parvienne à la chasser de ses pensées en se disant qu'elle ne réapparaîtrait plus, que de toutes façons c'était une pirate et il avait été con depuis le début de s'attacher ainsi à une pirate. Madame Red était rapparue précisément quand il ne l'attendait plus, durant le règne de Daudysse du cinquième Tour.
Et il était présentement à ce tournant là de sa vie, en train de tatouer cette femme qu'il avait tant et tant attendu, et tant et tant rêvé. Pour couronner le tout, elle voulait cette fois un albatros volant au dessus d'un navire aux voiles déchirées, lui même voguant sur une mer déchaînée. Et tout ce petit monde devait se situer à la demande de la belle à l'intérieur de sa cuisse. Avait-elle choisi cet emplacement délibérément pour se jouer cruellement de lui ? Le tester ? Ou bien était-ce une sorte de petite vengeance en réponse du jour où il avait refusé de la tatouer ? Toujours était-il que Machine -ou plutôt Matto Yoshi- se disait maître de ses émotions et de son corps et que, plongé dans les tréfonds de son art, il avait fini par ne plus se laisser perturber par la beauté aux cheveux de jais qui s'offrait délibérément à sa toute-contemplation.
Au début, cela n'avait point été facile de trouver un accord concernant l'oiseau marin. Machine n'avait pas, ou peu voyagé en bateau. Et même lorsque ce fut le cas, il avait eu d'autre choses à foutre que de scruter le ciel et les oiseaux qui y volaient. En plus, pour lui, tous les piafs se ressemblaient ! Allez différencier une mouette, d'un goéland, d'une sterne, d'un albatros, vous ! Mais Madame Red -puisqu'il ne s'agissait plus d'une Mademoiselle- y tenait, cela ne devait en aucun cas être une mouette, un goéland ou une putain de sterne ; non : un albatros. Alors sur ses précisions orales, il avait tenté d'en assimiler le portrait le plus correct, et avait commencé à piquer. En rouge. Bien sûr. Toujours en rouge.
Alors qu'il tatouait, quoiqu'ayant déjà bien avancé dans son ouvrage, le fin rideau qui protégeait sa baraque de l'extérieur et des regards indiscrets -en réalité il n'avait tiré ce rideau que pour Madame Red et par respect pour son intimité, tatouer au grand jour sous l’œil d'Argenterie lui faisait une sorte de publicité- s'écarta afin de laisser entrer un jeune garçon à la figure crasseuse et aux cheveux bouclés. Quel âge pouvait-il bien avoir ce petit con là ? Pas plus de douze ou treize Tours en tout cas. Le petit con en question vira au rouge pivoine en surprenant la jolie dame que voilà, couverte uniquement de son tricorne qu'elle avait rabattu sur ses yeux verts aux cils épais, jambes là écartées et le bras plié soutenant sa tête à la chevelure épaisse. Machine avait cessé de piquer.

- Et bien, tu veux quoi le morveux ?
- Ma...Ma...Madame Red, bredouilla-t-il en détournant pudiquement le regard.
- C'est moi, répondit l’intéressée sans même prendre la peine de le regarder dans les yeux.
- Je viens de la part de Monsieur Thorn, madame, bafoua le gamin en prenant grand'soin de laisser traîner ses yeux partout sauf sur le corps dénudé de la pirate.
- Reginald ? Que me veut-il ? Je le croyais parti à bord de l'Eradicate.

C'est en tout cas ce que le sous-Lieutenant lui avait dit au lendemain de leurs ébats, en la quittant alors qu'elle dormait encore.

- Il a quitté Port-Argenterie, madame, oui. Mais il m'a demandé de vous dire que le départ du Galion avait été avancé, instruction convenue entre la Seconde et les sous-Lieutenant de bord.
- Et ?
- Monsieur Thorn m'a parlé du quarantième jour d'amarrage madame...
- Quoi ??!

Phadria Red avait crié fort, ce qui fit sursauter le pauvre Machine à ses pieds. C'était aujourd'hui.

- Au crépuscule, madame, poursuivit le garçon les cheveux en bataille.

Déjà, le soleil avait commencé son déclin derrière l'horizon, noyant dans l'or la surface scintillante des eaux du sud.

- Putain de morbleu de merde ! Abrège Machine ! ordonna la belle. Je ne peux pas louper ce départ !
- Je n'ai même pas fini l'oiseau, maugréa ce dernier, et le bateau est à peine ébauché.
- Laisse tomber le navire dans ce cas, contente-toi de terminer l'albatros !

Ce qu'il fit. Après quoi Phadria Red se releva en un bond, la jambe lui semblant de bois. Elle se saisit de ses habits -rouges, toujours- et partit en courant, clopinant, jusqu'au port. Elle n'avait pas payé.


~



Tout le beau monde était présent à bord pour le grand voyage. Le premier pour certain. Probablement le dernier pour beaucoup. Phadria, comme presque toutes les âmes à bord en vérité, ignorait où le Galion irait bourlinguer cette fois-ci, et quelles seraient ses victimes. Elle repéra les têtes familières, les autres Officiers, les matelots foulant de nouveau le pont de leurs pieds nus, les gabiers, les groupes de mercenaires, l'air sombre, les Quartiers-Maître, bien sûr, ces sortes de maîtres incontestés à bord, les nouveaux petits mousses, puis les sous-Lieutenants. A l'exception de Reginald Thorn qui avait dit merde au Déité, tous étaient là de nouveau. Phadria Red s'accouda au bastingage. Putain, Thorn allait lui manquer. Elle venait tout juste de s'en rendre compte. Ah, par de traces de Noire, nota-t-elle. Sans doute devait-elle être dans sa cabine, quoique ce fait là soit assz étrange ; habituellement Phadransie La Noire ne ratait jamais un appareillage.
Un filet de sang coulait le long de la cuisse de Phadria, humidifiant ses tissus. Elle jura et déchira l'une des manches de son tricot afin d'en faire un possible bandage. Elle fut interrompue dans sa manœuvre par l'arrivée d'un homme imposant, la dépassant d'une bonne tête, le dos et l'épaule tatoués, nu jusqu'à la taille, portant une arquebuse ainsi qu'un fouet dans le dos et plusieurs tromblons à la ceinture. Elle fit mine de l'ignorer. Il l'aborda :

- Heureux de te revoir parmi les corps du Déité.
- Barre-toi Garry !
- Tu as faillis louper le départ à ce que je vois -il ne se gênait pas pour la reluquer tandis qu'elle commençait à entourer sa cuisse du bandage d'infortune-. Prend ça plutôt.

Il lui tendait une bouteille de rhum quasi vide, qu'elle accepta. Elle termina le fond de la bouteille sur la plaie encore chaude et etouffa un cri de douleur. Puis elle banda. Garry récupéra sa bouteille qu'il vida avant de balancer à la mer.

- Hé, c'est vrai ce qu'on raconte ?
- Qu'est-ce qu'on raconte ?

Phadria Red n'avait qu'une envie : que ce gars-là se barre. Et elle ne se gênait pas pour le lui faire comprendre dans le timbre de sa voix.

- Que tu t'es envoyé en l'air avec Thorn !
- Tu es jaloux ?
- Donc c'est vrai.

Elle l'envoya paître d'un regard bien singulier et préféra se retirer. Elle gagna sa cabine et s'allongea, fatiguée. De sa couchette, Madame Red pouvait entendre les préparatifs et l'agitation liés au départ imminent du Galion. Elle savait que le Capitaine se rendrait sous peu sur le pont afin de prier la Grande Garce de veiller sur le voyage de ce bon vieux Déité. Qui sait si elle n'aurait pas mieux fait de suivre monsieur Thorn à bord de cet Eradicate ? Non pas qu'elle se déplaisait à bord du Déité, loin de là. Phadria adorait ce navire, fort et fier comme un soldat ou un roi. Un roi des mers. Elle aimait ses voilures immense, le bois sombre de sa coque, le cliquetis du cabestan, ses pièces de canons de fer et de fontes, le travail de sculpture minutieux exécuté sur ses sabords. C'était un navire vivant ! De sa cabine, elle devinait aisément le treillis convergent des haubans et des enfléchures du vaisseau, s'envolant vers le ciel rougi. Les rais du soleil couchant dansant dans le gréement et tant d'autres choses ! Mais voilà, elle avait travaillé à se forger une réputation sur ce navire, comme à Port-Argenterie et partout ailleurs en vérité, et à présent elle devait faire avec. A savoir, subir les contemplations d'amour sur sa personne de la quasi totalité des membres d'équipages ! Les contemplations dans le meilleur des cas, les avances douteuses doublées de plaisanteries libidineuses et salaces dans le pire et la plupart. Sans mentir, sur les quatre-cent-cinquante âmes au bas mot que portait le Galion, elle en savait bien un tiers amoureuses d'elle, hommes et même femmes. L'autre tiers ne rêvait de rien de moins que la posséder. Il fallait dire que la population du Galion Déité était presque entièrement masculine, et que les quelques pirates femmes qui y habitaient n'occupaient pas des postes importants. En terme de pouvoir, on y trouvait le nom de Noire, en tant que première Lieutenante du navire. Puis elle, Officier de quart. Alors que Phadransie se fichait comme d'une guigne de plaire ou non, en terme de beauté physique, c'était par la terreur et l'autorité qu'elle régnait dans les cœurs. Le bien être, la sensualité, la féminité, la spontanéité. Autant de traits de caractères que possédait Phadria Red et qui la différenciait de Noire. Bien que la première pouvait compter également sur quelques uns de ses partisans à bord – comme Garry, le Quartier-maître, également son toutou.-
Monsieur Thorn, ou Reginald, avait toujours été différent dans sa manière de l'approcher. Plus subtil, il ne cherchait pas à dissimuler ni à exalter son désir pour elle. Il était naturel, et parvenait à se montrer très professionnel avec l'Officier -donc inférieure en grade- qu'elle était. Ainsi qu'amical, lorsque la situation l'admettait. Il lui avait même prêté main forte lors d'une bataille qui avait failli être sa dernière, songeait Phadria ressassant de vieux souvenirs. Elle et lui s'étaient ainsi battus dos contre dos, féroces, comme des lions, jusqu'à la victoire. Elle ne l'avait jamais remercié pour ça, et lui ne s'était jamais vexé à cause de cet oubli inconvenant. C'était un bon sous-Lieutenant, un bon marin, un bon ami...et un bon amant, sourit Phadria les yeux ouverts sur le plafond de sa cabine ainsi qu'une mer de nuage. Oui, Reginald lui manquerait. Mais elle ne se laisserait pas végéter pour autant ! Son orgueil l'en empêchait et la ramenait à l'ordre. Après tout, les sifflements et les invitations plus ou moins raffinées étaient le lots de grand nombre de jolies femmes lorsqu'elles vivaient entourés principalement d'hommes. Surtout en mer. Sous son bandage rougi, elle sentait encore le sang palpiter avec violence dans ses veines gonflées. L'albatros, figure de liberté et de passion, savait apprécier la vie qui se déployait sous ses ailes. Il la goûtait à chaque battement. Et davantage plus bas, porté par d'immenses vagues onduleuses, un infime morceau inachevé de la coque de ce qui aurait dû être un dix-huit canons arborant le pavillon noir.


~



Presque vingt-quatre heures après le départ du Galion Déité, toutes les âmes à bord -y compris le Capitaine Korlanos- étaient exigées sur le pont. De deux choses l'une : le navire se dirigeait vers le nord de Ryscior, en empruntant la Passe, et plus précisément, se dirigeait vers le Raz de Fonteneau, plus communément surnommé par les pirates le Raz de la Garce. Et qui disait Raz de Fonteneau, disait cérémonial du Raz. Afin que le cérémonial se déroule en règles, tous devaient être présents.
Le raz de la Garce est un endroit sur Ryscior fort périlleux, parce que les courants y traversent un grand nombre de rochers et hauts-fonds qui ne se montrent qu'à fleur d'eau, et bien des navires s'y sont éventrés. Le danger que l'on y court à ainsi donné lieu au cérémonial, adopté par tous les pirates. Tous se présentaient devant le Capitaine, ou un Lieutenant, et juraient de dire la vérité. Après quoi, ils répondaient oui ou non à la question « êtes-vous déjà passé sur le Raz de la Garce ? ». Afin d'ecourter le cérémonial qui aurait duré des heures si les quatre-cent-cinquante âmes du Déité se pliaient à la question, seuls les mousses, les matelots, les mercenaires ou artisans, les gabiers et les boscos se voyaient interrogés. Si le marin répondait par oui, le Capitaine -ou le Lieutenant- lui offrait un écu de bronze en guise de respect et de reconnaissance. Si le marin répondait non, il devait alors payer lui-même 3 écus de bronze au navire. Dans le cas où le marin ne pouvait pas payer -ce qui arrivait très souvent- on amenait alors sur le pont du Déité un baquet de bois, que l'on remplissait d'eau salée et parfois vinaigrée. Et le marin y était noyé une fois, comme de coutûme. Pas de morts, et plus de peur que de mal généralement. Une fois le cérémonial passé, le Capitaine se devait de distribuer équitablement les écus au travers les Officiers, Quartiers-Maitre et Lieutenants ou sous-Lieutenants de bord.
A partir de ce cérémonial, les sous-Lieutenants que Phadria remarquait avaient sans doute dû juger intelligent de procéder en même temps à l'appel à bord. D'une pierre deux coups. Il fallait également, tant qu'à faire, que les Quartiers-maître qui seraient responsables des matelots, se présentent aux nouveaux embarqués, ainsi que les Officiers et les Lieutenants : en d'autre termes Noire, car elle était seule Lieutenante à bord du Déité. Les autres n'en étaient que sous-Lieutenants.
Et, une fois n'étant pas coutûme, le Capitaine était présent sur le pont. Tout vêtu de noir et de gris, il aborait un large tricorne plumé faisant ombrage à ses prunelles sombres. Des bagues rutilantes dansaient à ses doigts, eux-même patinant sur la garde dorée de son sabre célèbre et passé à sa ceinture, Lame Noire. Sa barbe était brune, quoique tirant déjà bien sur le gris, et encadrait un visage rude au regard d'aigle. Drakk James Korlanos dans toute sa splendeur. Et à ses côtés, bien sur : Noire, songea Phadria Red. Les nouveaux embarqués ainsi que les plus jeunes mousses ne parvenaient plus déjà à détacher leur regard de ces deux sombres antagonistes maîtres du vaisseau qui les portait. Deux ? Trois, corrigea mentalement Madame Red. Derrière Noire la silhouette ratatinée d'une femme à la peau légèrement hâlée. Elle semblait...Phadria Red fronça les sourcils en distinguant malgré l'ombre du Grand Mât qui se projetait sur elles-deux, la laisse en corde passée autour de son cou. Mais que diable fout Noire, se dit-elle pour elle-même, habituellement elle fait des prisonniers qu'une fois les abordages ou les pillages passés. Toujours en fin de lutte, jamais à l'appareillage du Navire. Et à juger de l'état physique de la femme, pliée presque en deux, vêtue pour tout habit que d'une sorte de pagne en loques, elle ne pouvait être rien de plus que la nouvelle prisonnière de Noire. Pourquoi ce besoin de l'exhiber ainsi ? Phadria Red étira son sourire. L'on parlait de Phadransie La Noire là. Rien ne la réjouissait plus que l'humiliation publique qu'elle pouvait opposer à ses pairs -et même ses impairs- !
L'un des sous-Lieutenant se saisit d'un rouleau de papier qu'il déroula, et commença à faire l'appel d'une voix de stentor. Déjà, les Quartiers-maître avaient monté sur le pont la barrique d'eau de mer, que Noire avait fait vinaigrer au maximum, évidemment. Elle s'estima satisfaite uniquement lorsque le liquide était aussi noir qu'il pouvait l'être. Quelle chance j'ai eu pour ma part, songea Phadria Red, d'avoir eu ces trois écus de bronze sur moi à l'époque.
Le cérémonial avait commencé, et Madame Red, bras croisés sur la poitrine, observait avec un fin sourire aux lèvres, son déroulement. Phadransie La Noire était debout au même niveau que Korlanos, la tête haute et la chevelure au vent sous son Tricorne. De temps en temps elle humectait son crochet de ses lèvres, signe d'un ennui profond ou d'un grand intérêt, Phadria Red n'aurait su le dire.
Lorsque l'interrogé jurait qu'il avait déjà emprunté le Raz de la Garce, même lorsqu'il était évident qu'il mentait -Phadria prenait en témoin le jeune âge de la plupart de ces menteurs- Noire leur lançait un écu de bronze sans mot dire, d'un regard noir, et ils se retiraient. Lorsqu'ils avouaient ne jamais avoir navigué sur ces eaux et n'avoir pas les écus necessaires afin de s'acquitter de la taxe, deux des Quartiers-maître les aggripaient par les épaules, et les plongeaient sans ménagement dans la barrique d'eau jusqu'à ce qu'ils s'y noient, après quoi ils les retiraient de là et les lançaient sur le pont, le temps qu'ils parviennent à se redresser et se remettre sur pieds. Quelquefois, une ou deux gifles de la part de leurs compères n'étaient pas les malvenues. Quand le matelot reconnaissait ne jamais avoir emprunté le Raz mais pouvait payer sa part, Noire la récupérait, et les redistribuait immédiatement entre les Officiers, sous-Lieutenants et Quartiers-maître à bord. Phadria gagna donc près de dix écus de bronze dès le premier jour de mouillage du Galion Déité.
Alors que Noire s'en retournait dans sa cabine avec son esclave, après s'être présentée d'une façon plus le moins obscène aux nouveaux membres d'équipages, Phadria ne sut empêcher de venir à elle d'anciens souvenirs.
La première fois qu'elle-même avait procédé au cérémonial du Raz de la Garce, c'était aussi à bord du Galion Déité, il y avait plus de trois Tours en arrière à présent. Phadria n'était que simple matelot qui déjà, visait un rang supérieur dans la hiérarchie à bord, mais Noire, en revanche, était une moins que rien. Elle n'avait pas même ses dix-sept Tours. Korlanos venait de la ceuillir fraîchement d'une île déserte, une sorte de mauvaise plaisanterie du destin. Elle avait été traînée à bord presque de force, paquet tout maigre et tout enragé ; une vraie furie qui ne se priait pas pour insulter copieusement les Quartiers-maîtres. Elle avait l'air d'une gamine, pas même d'une femme. On l'avait calmée à grands coups de fouet, puis obligé à participer à la manœuvre puisqu'elle se prétendait douée pour cela. Et la nuit même elle tentait d'assassiner le Capitaine. Cette histoire était devenue une sorte de légende à bord du Galion Déité, connue de tous. Noire avait échoué, et le Capitaine Korlanos avait tranché lui-même sur Lame Noire sa main droite, main qu'elle avait osé lever sur lui, avant de la clouer sur la porte de sa propre cabine. Puis, voilà le plus étrange, il avait cautérisé puis bandé la plaie lui-même, comme si Noire eût été sa propre fille. Il lui avait donné du repos à bord, et même une cabine, dix jours avait-il dit, pas un de plus ni un de moins. Une fois ce délai passé, le Second de bord -homme que Phadria était occupé à courtiser, soit dit en passant- devait aller la voir, et lui faire ce marché : soit elle trouvait sa place parmi l'équipage du Galion Déité et on la traiterait comme telle, soit elle choisissait de s'entêter, ou se montrait incapable à la manœuvre, et dans de tels cas elle passerait par la planche. Noire avait rapidement fait son choix comme Phadria avait gagné le cœur du premier Lieutenant, et lui parlait déjà d'un rang d'Officier, mieux vu et mieux payé. C'était à ce moment précisément que le Déité passa par le Raz de Fonteneau et le cérémonial eut lieu. Lorsque le nom de Phadria Mary Red avait été prononcé par son amant, elle s'était simplement acquittée de la taxe après avoir juré ne jamais être passée sur le Raz de la Garce. Lorsque celui de Phadransie Nuit Noire -son nouveau surnom tout trouvé par Korlanos- fut clamé, elle n'avait pas de quoi payer son passage. On allait la noyer dans l'eau et le sel sans ménagement quand le Capitaine en personne s'était interposé. Il avait payé pour elle, puis s'était retiré dans sa cabine après un dernier regard empli d'obscurité et de brume à sa protégée. Dans le creux de la main gauche de Noire se lovaient les trois écus de bronze que Drakk James Korlanos lui avait lancé au visage avant de tourner le dos.


~



L'attention que Madame Red prodiguait à son quart, délimité par la chute des grains de sable du grand sablier placé sur le Gaillard d'arrière du vaisseau, lui permit de repérer le sous-Lieutenant Storn avant que lui-même ne la repère. Elle posa sa lanterne près de la porte de la coupée et le questionna sur sa présence à cette heure-ci, à savoir au beau milieu de la nuit, sur le pont. Bien sûr de par son rang il possédait le droit de se trouver où il le désirait lorsqu'il le désirait mais...

- Madame Red, la Seconde vous convie dans sa cabine sur l'heure.

Sans poser davantage de questions, Phadria suivit son supérieur, tout en gardant près de sa main la garde de son sabre, prêt à jaillir de son fourreau au besoin. Elle n'aimait pas cela.


~



Noire referma la porte complètement. Phadria Red était rassurée ; elle n'était pas seule dans la cabine de la Seconde. La totalité des sous-Lieutenants et des Officiers étaient là aussi, se tassant. La cabine personnelle de Noire était pourtant loin d'être petite. Et là dans un coin, accroupie, la femme en laisse de tout à l'heure.

- Ecoutez-moi bien, commença Noire, j'ai des instructions précises et catégoriques vous concernant. Ainsi qu'au groupe des Quartiers-maîtres, mais je ferai passer le mot à Garry qui se chargera de transmettre à son tour. Ce que j'ai à vous dire ne doit en aucun cas sortir de ces cloisons mes agneaux, si jamais j'apprends que l'un de vous a un peu trop ouvert sa gueule...

Elle brandit son crochet doré devant eux, dans un geste qui se voulait fort explicite, et laissa sa phrase en suspens. Qu'elle abrège. Noire reprit :

- En fait, j'ai deux informations. La première est claire, -elle se tourna et fixa d'un œil mauvais particulièrement les Officiers de Quart- ouvrez l'oeil. Nous nous attendons à avoir des espions à bord. Probablement des mercenaires. Une sorte d'« expédition punitive », ricana-t-elle.

Ça ne serait une surprise pour personne. Voila ce qui arrive lorsqu'on se fout ouvertement de la gueule d'une grande famille qui vient de payer fort cher afin de retrouver un fils, un cousin ou un frère.

- J'imagine que si ces fils de putes cherchent à nous « punir », poursuivit Noire, ils ont fait appel à des mercenaires. Or, nous en avons engagé bon nombre à bord. Officiers, ne laissez rien filer durant votre quart. Si un de ces bâtard se trouve là où il ne devrait pas être, amenez-le moi sur l'heure. Si ils sont plusieurs, je vous autorise à les tuer. Mais gardez m'en un vivant. Ce dernier point est non discutable. Si il se passe quoi que ce soit de regrettable sous le quart de l'un des Officiers, et que ce dernier n'a rien vu venir, c'est lui qui se tortillera sur mon crochet, compris ?

On acquiesça du chef, bras croisés.

- Autre chose. Il y aurait une personne à bord, ou peut être sont-elles plusieurs, mais dans tous les cas moins nombreuses que le premier groupe, qui guette l'or du Déité. Ce ruffian-ci, c'est un cambrioleur. Il est là, parmi les nouvelles recrues, et tôt ou tard il finira par se montrer et se trahir. Épinglez-moi cette poiscaille-là sur l'heure !
- Quel or ce gars-là voudrait bien cambrioler ? Demanda l'un des sous-Lieutenant.
- Un trésor précieusement gardé à bord.
- Quel est-il ? tenta un autre en chiquant du tabac. Un coffre ? Un artefact ?
- Ça n'est pas tes affaires, ça, mon chéri. Je vous ordonne juste d'harponner ce fils de pute et me l'amener. Comme d'habitude, les Officiers, viendrez me rendre compte de votre quart après que celui-ci ait été fait. Si quoi que ce soit bouge à bord de ce navire, même un putain de rat, faites que j'en sois informée !

De nouveau, on acquiesça. Puis après un silence, Noire croisa les bras et esquissa un fin sourire.

- Dernier point camarades. Je pense qu'il est temps pour les Officiers et Lieutenants à bord de ce vieux Déité d'être tenu informé quant à sa destination. Notre Capitaine a fait mettre le cap en ce moment même sur les Îles de Jade ! Notre cible est Port-Dual.

Quelques commentaires, quelques torpeurs, des sourires, des grincements de dents. Mais pour Phadria, un coup sourd, comme la salve assassine d'un glas que Noire venait de sonner jusque dans son cœur. Avait-elle bien entendu ? Evidemment que tu as bien entendu. Port-Dual. Comme pour confirmer ses doutes, Noire reprit en réponse à l'un des Officiers :

- Les Îles de Jade ne sont pas composées de seulement sept îles molaston ! C'est pas possible d'être aussi con morbleu ! Port-Dual en plus n'est pas une île, c'est un putain de marché, l'endroit où tous ces fils de putes aux bourses gorgées d'or se retrouvent le temps de quelques emplettes. Le nom d'Eudézée doit parler à la plupart d'entre vous.

Si il lui parlait ? Phadria avait passé toute son enfance et son adolescence entre Athor, son île natale, et Eudézée, sa prestigieuse voisine. La mise à sac de Port-Dual... C'était impensable. Aujourd'hui encore, elle avait de la famille qui se rendait tous les mois à Port-Dual, non pas pour acheter, les siens ne demeuraient pas très aisés, mais pour vendre le produit de leur labeur. Phadria songea à son père, puis à ses frères : Jian puis Béryl, qui avaient sûrement dû reprendre le commerce de leur père. Putain. Enfin, reprendre. C'était bien là un grand mot. Notre père n'est pas si vieux, songea Phadria sur le point de défaillir, il a encore la santé solide. Quel âge pouvait-il bien avoir maintenant ? Putain, elle l'ignorait. Putain. Putain. Putain.
Noire avait déployé une carte, et, de son crochet, expliquait aux plus curieux qui s'étaient approchés le détail de leur destination, les courants qui les porteraient ainsi que les lieues qui les séparaient encore de leur destination (une lieue égalant près de six kilomètres terrestres). Noire répondit également aux questions nombreuses concernant le navire qui suivait le Déité depuis son départ d'Argenterie. Bien sûr, il était de notoriété publique parmi l'équipage que le Grand Corsaire était un ami du Capitaine, mais jusqu'à présent personne à bord -à l'exception de Noire et de Korlanos- ne savaient rien de plus. Et pendant ce temps, Phadria se noyait dans une houle de pensées affligeantes. Port-Dual, un marché haut en couleur, un lieu d'émerveillement s'étendant sur des kilomètres, là où n'importe qui pouvait trouver tout ce qu'il voulait y trouver. Le prestige d'Eudézée. Le prestige des îles de l'Est comme l'on disait aussi, car Eudézée se situait tout à fait à la pointe est des Îles de Jade. Et puis ses frères, son père. Sa mère. Merde, qu'est-ce qu'elle dirait si elle me voyait pirate ? Pire, si elle me voyait faire la mise à sac de Port-Dual ? Et moi-même, de quel côté devrai-je me placer le moment venu, en tant que Madame Red pirate et Officier de Quart du Galion Déité, en tant que Phadria, fille d'Andréa Red et Grim Red, sœur de Jian et Béryl, et en tant que femme libre ? Alors que le regard de Madame Red, empli d'une détresse intérieure sans nom croisait celui de la nouvelle esclave de Noire, entravée et la laisse au cou, elle se crut face à un miroir invisible donnant sur son âme.


~



Ce fut après une telle annonce, et l'esprit fort troublé que Phadria Red reprit son quart. Elle divaguait pourtant, la belle, la lanterne à bout de bras tandis qu'elle avançait dans les cales du Galion. Elle se dirigeait vers la Sainte-Barbe, comme l'aurait fait un automate animé par quelque volonté lui étant inconnu. C'est sans doute à cause de cela que la pirate ne vit point arriver le Quartier-maître qui l'aborda. Il commença par poser une main rèche sur son épaule, ce qui la surprit, puis l'obligeant à se retourner vers lui en la secouant. Rien de bien méchant en soi, mais il demeurait si brutal et Phadria si loin en matière d'esprit, que cet élan lui sembla deux fois plus vif et violent. Elle sauta sur ses pieds et le repoussa d'un coup de poing en pleine poitrine, qui lui coupa le souffle et le fit reculer de quelques pas.

- Mais tu vas pas bien ou quoi salope ! beugla-t-il une fois remis du choc.
- Je fais mon quart Garry. Tu m'incommodes.
- Je suis venu te causer, Red.
- Alors fais vite, j'ai pas que ça à faire que de t'écouter pester.

Il se saisit d'une torche qu'il alluma à l'aide de son briquet, et marcha aux côtés de Phadria tout en lui parlant :

- Tu as remarqué la nouvelle prisonière de la Seconde ?
- Qui ne l'a pas remarqué ? Elle s'est bien arrangé afin que tous la voient lors du cérémonial.
- Et tu sais pourquoi elle en est réduite à ça, cette pute-ci ?

Sur cette phrase, le soliloque qui avait prit d'assaut le crane de Phadria s'arrêta. Ils poursuivaient leur marche.

- Parce que toi tu le sais ?
- Ouais. La Noire me l'a dit.
- Alors parle. Arrête de faire traîner les choses, Garry !

Il se pencha presque à son oreille, pour lui siffler les mots suivants avec quelques perfidies et une profonde délectation quant à sa réaction :

- Car c'est une native d'Athor.

Phadria puisa en elle tout le courage necessaire afin de ne pas s'arrêter net ou blemir.

- Et ?
- Fais pas ta fine, Red. Nous savons tous les deux que Noire l'a asservie car elle a besoin d'un guide et d'informations pour préparer la mise à sac de ce putain de marché, là. Port-Machin. Et nous savons tous les deux que toi aussi tu viens des Îles de Jade. D'Arthor ou d'Eudézée, je pense même.

Cette fois Phadria stoppa son pas avec un haut-le-coeur qui la pétrifia une demi-seconde. Il sait. Morbleu, je suis perdu. Ce fils de pute sait. Elle le foudroya du regard.

- Que dis-tu ?!
- Ta tronche lorsqu'elle nous l'a annoncé tout à l'heure parlait pour toi. Imagine la joie de Noire si elle l'apprenait. Je suis persuadé que ça lui ferait plus plaisir de t'avoir toi, à la place de cette esclave.

Il laissa courir ses mains calleuses sur le cou nu de Phadria.

- La corde serrée au cou. Et les chaînes aux chevilles.

Elle haïssait ce contact et le repoussa violemment. Surtout, ne pas lui donner l'impression qu'il a un avantage. Prône l'indifférence, Phadria.

- Ne me touche pas putain.
- Tu vois où je veux en venir salope ? La Noire écoute toujours ce que j'ai à lui dire, et si tu ne tiens pas tes promesses, je risque d'avoir la langue pendante...
- Noire ne déclancherait pas une rixe entre nous deux à bord pour un prétexte aussi con. Elle devrait en répondre devant Korlanos.
- Elle en a tellement rien à foutre de Korla...
- De plus je ne t'ai jamais rien promis Garry. Maintenant je suis une grande fille, je peux terminer mon quart toute seule, aurevoir.

Il s'arrêta à son tour, fit tomber sa torche sur le sol avant d'étouffer le feu du talon de sa botte.

- Je ne vais pas t'attendre indéfiniment, Red. T'es qu'une putain d'allumeuse, et maintenant tu dois payer. Alors soit tu me donnes ce que tu me dois, soit...
- Va parler à Noire, laissa tomber Phadria avec l'indifférence la plus totale tout en le dépassant, elle t'enverra chier.

En réalité, Garry avait raison sur un point. Il était plus qu'évident que Noire jubilerait en faisant de Phadria sa prisonnière et son esclave. Mais comment savoir chez cette femme où s'arrêtait la convoitise et où s'arrêtait la raison ? Qui de la tentation ou du devoir l'emporterait chez la Seconde du Galion Déité ? Tu es dans la merde, Phadria. Dans la merde jusqu'au cou.

- Fini d'onduler de la poupe entre les jambes de Thorn, cracha le Quartier-maître le regard lascif. C'est bientôt moi qui te culbuterai !
- Retourne plutôt culbuter Noire lorsqu'elle est pleine de rhum, répondit Phadria du tac-au-tac en le dépassant. Vous faites bien la paire tous les deux.

Ce fut alors que le Quartier-maître se saisit de Phadria par la nuque, dans un geste tant violent qu'elle en brisa sa lanterne à ses pieds. Il la jeta avec force contre la coque et enfoui son visage dans sa chevelure. Pressé contre elle comme il l'était, elle pouvait sentir l'ampleur de son désir pour elle. Il bandait comme un porc.

- Fais moi attendre encore sale pute, et j'enverrai La Noire te chercher.

Elle se retint de lui cracher au visage, mais c'est yeux dans les yeux qu'elle lui fit les mots suivants :

- Touche moi encore une fois, une seule fois, Garry. Et je te tue.

La violente résolution pétillant dans le regard de Madame Red fit oter sa main au Quartier-maître.

- Tu ne peux rien contre moi, ricana-t-il entre ses dents noirâtres serrées. Blesse-moi ou tue-moi, et La Noire te tombera dessus. Elle attend de ta part le moindre écart avec impatience ! Elle prendra plaisir à te punir pour ça ! Je suis intouchable, Red. Tu le sais.
- Tu veux parier ?

Alors, et sans lui laisser le temps d'une répartie, Phadria Red lui balança entre les cuisses un coup de genoux d'une ampleur digne de sa rage et de son dégoût. Il tomba sur le plancher des cales, en criant comme si on l'eut éborgné. Elle ramassa sa lanterne brisée, et s'en retourna, le sang bouillonant dans ses veines. Dans son dos, le Quartier-maître eut le temps de hurler :

- Un jour je te ferai hurler salope ! Tu t'y attendras pas, mais je jure que je te tomberai dessus et je te défoncerai !!

En attendant, c'est lui qui hurle. Phadria eut beau se répéter plusieurs fois cette phrase mentale, elle ne parvenait pas à se rassurer quant à toutes les menaces qu'on venait de lui faire en l'espace de quelques minutes.
Jeu 14 Jan 2016 - 15:39
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Ikaël AGÆTÍ
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Mercenaire survivant
Ikaël AGÆTÍ
Après son passage au bureau de recrutement, Ikaël se dirigea au quai où mouiller le Galion Déité. Arriver à proximité, Ikaël ne put se retenir de levé un sourcille circonspect, au-delà du drapeau pirate qui battée fièrement au vent (chose inimaginable ailleurs), c’était les canons, tous sorti et visible, regardent de leurs œil le reste du port, qui retint
Pas de doute, c’est un navire pirate, et les hommes a bord sont des bourrins sans scrupule, et fière de l’être.
*soupir*
ça m’ai le thème de l’ambiance

Alors qu’il venait de posé un pied sur vers la passerelle d’embarquement, il fut stoppé par une main qui le retourna brusquement.
- Ola tu va où comme ça ?
- Euh, je sais pas, peut-être sur le navire sur lequel je me suis engagé. Maintenant, excuse moi je monte.
- Oh, et biens écoute le pied-ferme, s’est un bateau pirate, alors t’a intérêt que sa soit vrai, pars que j’peut garantir qu’il y en aura qui sont bien content de trouvé un passager clandestin.
Ikaël se retourna et continua de monter la passerelle en reculent.
- Un bateau pirate ? Non sans déconner, dit-il en désignant du bras le Jolly-Roger.
A peine venait-il de se retourné dans le sens de sa marche, qu’il percuta un membre de l’équipage qui descendez du navire. Surprit, il perdit l’équilibre et s’affala sur la passerelle.
Biens que pris de court, l’esprit aiguisé et super entrainer d’Ikaël réussi a capté une information cruciale.


Hum, sacrée poitrine.

- Oh, pardon mademoiselle, s’est moi qu’ *hurf
Il fut brutalement interrompu par une botte qui s’écrasa avec précision sur sa gorge.
Mus par de solide reflexe Ikaël dégaina un poignard dans son dos, puis en l’enfonçant dans la jambe qui lui écraser la gorge. Pris par surprise, et avec un peu de chance, cette garce perdait l’équilibre et tomberait a l’eau, sinon elle s’écroulerait sur la passerelle, et la d’un bond se serait a Ikaël de
STOP
Stop Ika. Non, tu n’est pas la pour dégommé un max de gus, alors discrétion, prend sur toi et plie.
Ikaël desserra donc son emprise sur son arme (qu’il n’avait pas encore dégainé), pendant se temps, Phadransie s’était baisé et posa le bord courbe de son crochet sur la joue du mercenaire, le contact froid du métal acheva de ramener Ikaël sur l’instant présent.
- La prochaine fois, ce sera capitaine en second Phadransie, compris, larve ? grogna-t-elle. Mais au-delà de sa mauvaise humeur évidente, ce que remarqua Ikaël, fut la lueur sauvage qui brulé au fond de ses yeux.

Psyyyyyychopaath
Baisse les yeux ou tu crève.

Chose qu’il fit, Ikaël tenta aussi de s’excuser, mais avec une botte sur la gorge, se n‘était pas tache aisé.
- P-Pa-Pardon, capitaine Phadransie, sa ne ce se reproduira plus capitaine Phadransie.
Phadransie fit glisser sont crochet sur la joue, non sans cacher sa malice, puis se redressa en prennent soigne de bien écraser la gorge d’Ikaël.
- Bien.
Puis partie sans un regard en arrière.
*soupir*
Et merde

Ikaël se releva en se massa la gorge, en regardent du coté de l’homme de garde il constata que celui-ci s’était écarte plus que de raison du chemin qu’avait pu prendre la seconde du navire.
La terreur quelle doit faire régniez. Hum, crochet et caractère, mieux vos pas qu’elle sache je que je possède.

Sa journée était loin d’être fini, alors qu’il était arrivé dans la cale où se trouvait les logements de l’équipage, il y avait déjà un peu de monde, mais il eu la change de trouver un hamac libre. Mais lorsque d’autres hommes plus ancien descendir, Ikaël fut "poliment" invité à laisser sa place par ceux-ci.
- Hem, nope, je crois pas. Premier arriver, premier servie, ses ces qu’on dit, non ? alors s’il te plait, laisse moi tranquille, j’ai pas dormie cette nuit et je suis pas d’humeur.
Sur ce, il se retourna dans son hamac, d’où il fut brusquement expulsé.
- Bon, écoute moi bien le pied-ferme, j’suis sur ce bateau d’puis plus long toi, alors quand on t’dit un truc, tu le fait.
- ... Non, pas envie.
Le coup partie, un solide crochet qu’ikaël amortie en tournent la tète pour accompagner le coup, il prolongea son mouvement par une rotation complète du corps qu’il acheva par un coup de coude direct dans le pif de sont agresseur.
La baston générale fut déclarée

A 15 contre 1, Ikaël fut solidement maitrisé, non sans avoir rendue la pareil une douzaine d’entre eux, a cela s’ajouter les coups que certain c’était échanger sous prétexte du pugilat général.
Lorsqu’un officier descendit enfin pour mettre fin au barouf, il échangea deux/trois mot entre lui et le reste des hommes, ensuite celui-ci se posta et se baisa aux yeux d’Ikaël, solidement maintenue par 2 gaillard.
- Alors, qu’avons-nous, un jeune coq qui veut prouver a papa et maman qu’il est un homme, un vraie ? Inutile de te demandé qui tu es, tu ne peux être qu’un ses mercenaire qu’on engage quand il nous manque des vraie hommes de la mer.
Il lui cracha au visage. Ikaël n’essaya pas d’esquivé et se contenta de le regarder froidement. L’adrénaline lui était arrivé au cerveau, il en était arrivé a la conclusion qu’il ne pouvait rien faire sans empiré les choses. Alors il attendait la fin de la tempête.
L’officier se retourna et pris le sac d’Ikaël
- Ses tes affaires ?
Peut-être, ducon. T’en voit d’autre qui pourrait être a un "non-marin"
L’officier retourna le sac et laissa tomber les affaires sans précaution, Ikaël ne put s’empêcher de retenir son souffle lorsque l’officier retourna la toile, a la recherche d’une poche secrète, mais bredouille, il lança négligemment le sac retourné par dessus son épaule.
Fiou, sa marche.
L’officier se pencha et fouilla dans le tas d’affaire a ses pieds, poussant des "Oh" et des "Ah", comique pendant qu’il inspecté les livres.
Dans l’autre sens pensa Ikaël pendant que l’homme fessait mine de s’intéressé au contenue de l’un d’eux.
Finalement, l’officier prit pour lui le poignard de rechange d’Ikaël, mais il fut pris de court lorsqu’il mis la mains sur le set de couture.
- Tiens, on n’aurait pas mentir sur sa nature lors de l’engament. Alors, madame, qu’avait vous a dire pour votre défense ?
Prenant une grande inspiration, Ikaël commença à parler, sans savoir pas où commencé.
- S’est un set de couture, vous-vous pouvait pas comprendre, ses beaucoup plus utile qu’on le croit.
- Ah, tiens donc. Toi, range ses affaires, vous deux, emmené le et suivez moi.

Ikaël fut donc trainer manuel militari sous les rire goguenard des marins.
- Eh, mademoiselle, sa te dit de voir le grand méchant loup.
- Fait gaffe au vent, on pourrait voir sous ta jupe.
Merveilleux
On ouvrit une porte et il fut expédiament propulsé à travers celle-ci, alors qu’il se retourné pour se mettre sur les coude, il reçue en pleine tète son sac, la poche secrète contenant les clés en premier, soutenue par un livre. Il s’affala, sonné.
- Si tu aime t’en la couture et le linge, s’est la place parfaite pour toi.
Et la porte claqua, puis une voix marquée par l’âge l’interpela.
- Tiens donc, un p’tit jeune s’ai enfin décider a me donné un coup de main.
Ikaël redressa la tète, se qui eu pour résultat de lui offrir le spectacle d’une pièce toute retourné, dans laquelle un vieil homme, a la jambe de bois qui montait au dessus du genou.
Encore mieux. On pari qu’il est gateux ?

---

Ikaël passa donc le reste de sa journée en compagnie de son nouveau colocataire, l’interrogent sur lui, sont rôle et le navire.
Drefus était donc un vieux loup de mer, suite à une blessure qui lui avait couté la jambe, il ne pouvait plus combattre sur le pont, mais refusant d’abandonné le navire, le capitaine Korlanos lui avais trouvais un poste en cale, ainsi c’était t’il retrouvait avec une aiguille et un fils dans les mains, a réparé les voiles du Galion Déité, étant donné qu’il s’agisses d’un poste laissant beaucoup de temps libre, les officier avait trouver judicieux de le remplir en chargent le vieil homme de leurs lessive.
Et oui, il était gâteux.

Mais, qu’importe, Ikaël put terminer sa journée tranquillement, apprenant l’air de rien 2/3 trucs sur le navire.
Il réussi a se faire une couchette, mais en plein milieux de la nuit, il fut réveiller par Drefus, qui ronflé comme un sonneur.
- Silence, dit-il en lui jetant une de ses botte, mais il ne réussi à obtenir qu’un grognement. Rah.
Ikaël se leva soudainement et sortie par la porte, s’il ne voulait pas êtres coopératif, le temps le sera. Ainsi, Ikaël se promena dans les entrailles du navire, jouent de-ci de-là, a cache-cache avec les rondes.
Ah, que de souvenir. Même en me comportent normalement, je réussissais à faire peur a ma mère. Ahaha, le nombre de crise cardiaque que je lui ai donné juste en marchant dans les couloirs.
Après, avoir parcourir les soutes, il retourna dans la cabine qui était devenue sienne, a sont plaisir, Defus avait cessé de ronflé.
Il s’allongea et, alors qu’il commencer a s’endormir, il se redressa d’un coup, complètement réveiller par le constat qui lui traversa la tête.
- Attend, minute, bordel de …
Il se tourna vers la porte et la fixa, comme si elle allait s’ouvrir d’une seconde a l’autre.
Bordel. S’est moi ou je viens de me baladé tranquillement dans un putain de bateau pirate, bourré de garde comme si s’était une simple partie de cache-cache, et ça pendant … une heure, une heure et demi.

Whoua. S’est même pas amateur a se niveau là, ou sinon j’ai eu une putain de chance. Bah, il est trop tard et j’ai du sommeil a rattrapé.


Il s’avéra qu’il avait eu de la chance, après une nouvelle journée a quai, Ikaël tenta une escapade nocturne, deux heure, deux heure pendant lesquelles il entendit Virel faire roulé les dés, ainsi rentra t’il pantelant, en fessant vœux de prudence a l’avenir.
Alors, qu’il dormé et se remettait de cette nuit, il fut réveiller au petit matin par les crie de l’équipage, et après les avoir entendue d’une oreille pâteuse, le sens de se raffut arriva : on embarquée.
Mais étrangement, personne ne vient querir Ikaël.
Se soir là, Ikaël fis une nouvelle visite du navire, une première heure, discrète, puis lorsque la moitie de la nuit passa il en fit une seconde, et se fus sans problèmes sérieuse.
Mais pourquoi fouillé le navire alors que le coffre était forcement enfermé quelle que part, sous clé et sous surveillance ?
Et bien justement, pour savoir quelle sont les portes sous clé et sous surveillance, une information aussi utile que de savoir quelle porte sont toujours ouverte car il n’y a rien a cacher.

Lors de cette seconde escapade, Ikaël retomba sur le dortoir duquel il avait étais chassé. Il ne fut guère surprit de voir qu’un des hommes qu’il l’avait apostrophé avait pris possession de son hamac.
Ikaël sortit une lame prés a entaillé une des corde, suffisamment pour qu’il tombe, pas trop pour lui laisser le temps de partir. Un sourire carnassier naquit sur ses lèvres, avec un peu de chance ses bourrin s’accuserai mutuellement et dégénérait en bagarre générale.
Ikaël stoppa son geste.
Inutile
Oui, inutile. Pourquoi se geste ? Pour pansé un honneur et un orgueil blesser ? A quoi bon, il connaissez sa propre valeur, et se qu’il lui était arrivé n’était rien, sans importance.
Il rengaina, se retourna et quitta le dortoir.
Même pas sur qu’il se souvienne de moi.
Stop, il regarda la porte du dortoir.
Es qu’il se souvienne de moi ?
Même pas sur, il mon jeter dans un coin comme une merde.
Qui s’occuperait de Drefus? Pourquoi s‘occuperais du vieux gâteux qui lave le linge ? Qui connait réellement Drefus, ou même son nom ?
Personne, personne n’en n’a rien a foutre, s’est juste "le vioque".
Et moi en comparaison, je suis encore moins, juste un visage, et encore.
Et il n’y pas meilleur cachette que l’endroit où tout le monde croit qu’il n’y a rien.
En fait, il mon donné sur un plateau d’argent, la meilleur planque du navire.
Virel, je t’adore.

Ikaël rentra donc souriant dans sa cabine commune avec Drefus.
Drefus qui ronflé.
Rectification, je te hais.

Alors qu’il s’allongé, et en attendant, que l’autre vioque gâteux et puant ai finie de maintenir éveillé le navire tout entier.
Ikaël refit mentalement la liste des choses a faire
Rentré sur le navire, ok, ça s’ai fait.
Connaitre le navire, en cour.
Trouvait l’emplacement du coffre, va y en avoir une dizaine à parier.
Déterminé notre route et les objectif des pirates, et secondairement, des échappatoires.
En sous-mains se faire des alliés, bonne chance, vus ta réputation à bord.
Récupère le coffre, mes couilles de chance.
Se cassé avec le coffre, pas pareil que sortir sans.
Revenir a Ambre, vivant de préférence.
Et la niéce, trouvez la nièce, ou des infos sur elle, au moins pour la forme.
...
Comme d’habitude, une liste longue comme 10 bras.

- Fait chier. {1}

Au matin du deuxième jour en mer, se fut Drefus qui le réveilla.
- Aller debout la jeunesse, dit-il sourient de ses chicot, s’est le cérémonial du Raz aujourd’hui.
- De quoi ?
- Le Cérémonial du Raz, arch, tu dois pas savoir. Tu verras, j’te conseil de préparé ton fric.

Arrivé sur le pont, Ikaël regarda stoïquement le rituel, lorsque le premier gars incapable de payer se vit plongée sans ménagement, il recompta machinalement les pièces sur lui.
En attendant sont tour, Ikaël identifia le capitaine, facile, vus comme il ce tenez droit et hautain, retrouva sa recruteuse, et la seconde qui tenait en laisse une femme.
Bien que légèrement interpellé par un telle comportement, venant d’une telle psychopathe, se n’était pas non plus très surprennent. Mais peut-être que c’était la nièce, hum, question a creuser.
Cette brève inspection faite, il du faire des efforts pour ne pas piqué du nez, décidément ses ballade nocturne ne lui réussisse pas.
- Stollon ARITA
Réveil
Réveil immédiat, complet et sans préavis.

Stollon ? Stollon ARITA ? le mec que j’ai couché a l’auberge. Oui s’est lui. Mais comment il peut être ici, je lui ai mis une balle dans la jambe.
Bon, ok. Ce présenté avec une balle dans le pied, j’suis capable. Mais là, merde, il marche. Il marche normalement, rien, pas de boitement, même pas de crispement d’un coin de la bouche.
S’est trop clean, trop propre, trop bien fait.
Magie
Sa peut être que magique. Mais, foutre dieux, comment il a put trouver un mage-médecin suffisamment capable de le soigner et de le rendre opérationnelle en moins d’un jour ?
Oui, un jour, entre mon recrutement et le départ, il n’y a eu qu’un jour de battement.
Et puis mage ou pas, comment il a fait pour passé outre du sacraux saint jour de repos ? Question stupide, il est passé outre, ou là assommé.
M’enfin qu’importe.
Trop bizarre, j’aurais 2/3 question a lui poser un de ses jours.

Le tour d’Ikaël fut rapide, un non simple et 3 pièces de bronze comme droits de passage.

La nuit venus, il laissa de coté toute ses interrogations de la journée, se coup-ci il s’attarda un peu plus dans les salles, jetant un coup d’œil rapide, après tous le coffret était assez massif {2} et impossible a ouvrir, il l’avait peut-être mis de coté sans trop de surveillance, ignorent sont importance.
Soudais, il entendit des pas et une discussion houleuse s’approché. Avec la souplesse d’un chat, Ikaël ce plaça dans le coin de mur du coté du battant de la porte. Il se retournât juste a temps pour voir la porte s’ouvrier et buté contre le mur l’enferment dans le coin de la pièce, a l’abri des regards, puis elle se referma.
- Et ? Continua une voix.
- Fais pas ta fine, Red. Nous savons tous les deux que Noire l'a asservie car elle a besoin d'un guide et d'informations pour préparer la mise à sac de ce putain de marché, là. Port-Machin. Et nous savons tous les deux que toi aussi tu viens des Îles de Jade. D'Arthor ou d'Eudézée, je pense même.

Phadria Red, sa recruteuse, Ikaël se surpris a aussi bien ce souvenir d’elle. Non qu’il soit intéressé, mais dingue comme certaine personne vous reste en tète pour pas grand-chose.
En tous cas, il se concentra sur le présent, Phadria et l’homme c’était arrêter, la discussion prenez un ton beaucoup plus agressif et perfide.
Puis il tourna carrément a un chantage. Chantage qui n’était pas en faveur de Red et que l’homme semblez être un obscène notoire dans sa "contrepartie"
Puis l’homme plaqua violement Red contre le mur, Ikaël posa la main sur la poigné de porte, pesant le pour et le contre d’une intervention.

- Fais moi attendre encore sale pute, et j'enverrai La Noire te chercher.
Soit galant et prend des risque ?
- Touche-moi encore une fois, une seule fois, Garry. Et je te tue.
Laisse couler et gardez sa couverture ?
- Tu ne peux rien contre moi, ricana-t-il. Blesse-moi ou tue-moi, et La Noire te tombera dessus. Elle attend de ta part le moindre écart avec impatience ! Elle prendra plaisir à te punir pour ça ! Je suis intouchable, Red. Tu le sais.
- Tu veux parier ?
Soudain, le conflit se résolva de lui même, l’homme, Garry apparemment, poussa une plainte que les hommes ne pousse qu’en une occasion.
Ouph, l’avantage féminin, et apparemment, elle y est pas allée de main morte.
S’éloigné déjà, sans doute sans un regard en arrière.
Dans un dernier cri de rage Garry hurla :
- Un jour je te ferai hurler salope ! Tu t'y attendras pas, mais je jure que je te tomberai dessus et je te défoncerai !!
Puis, Ikaël du attendre que celui-ci est rassemblé les morceaux de sont orgueil en miette et s’éloigne pour qu’il puisse partir, il rentra ensuite directement dans sa cabine. Mais sur le chemin, sont cerveaux tourna a plein régime.
Phadria dispose d’information crucial, mais dangereuse pour elle, si dite aux mauvaises personnes, La Noire en tète. Pour être exacte, on attaque sa ville natale, donc en plus de connaitre la destination en tend qu’objectif, elle en a une plus intime. Et il semble évident que sa conscience la travaille.
Dans les grandes batailles, il y a toujours des morts et des disparues, non ?
Idée que voila, mais il me faut en savoir plus. Le chantage serait ma dernière carte (et ma plus mauvais), mais avant, il y a d’autre moyen, une discussion normal, avec une dose de nostalgie sur nos villes d’origine ? Ça sa pourrait marcher, ou du moins un bon prélude.
Et puis mise a par ça, elle a l’air haut gradé, même très haut gradé, son aide me dépannerait beaucoup, ne serai-ce que pour connaitre le navire, l’équipage.
Si elle n’est pas au courant directement pour le coffre, au moins peut-elle savoir où on cache les objets de valeur.
Oui, pourquoi pas. Il faudrait qu’il prenne contact d’abord avec la femme, ensuite avec l’officier en elle.
Je pense pas que Drefus me tienne rigueurs de pas être toujours présent.


Ikaël soupira.
Et moi qui voulait me faire une amitié sincère sur se navire.
Raté





{1} Le résumé de ma vie. #IRL
{2} 45x45x30
Jeu 31 Mar 2016 - 15:58
https://ryscior.forumactif.org/t225-chalut-o-presentations-de-un_
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Noire
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Date d'inscription : 24/09/2014
Age : 35
Localisation : ???
Heaven can wait
Noire
Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune.
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.
P.V



Petit Oz faisait parti de ces personnes capables des plus hautes entreprises, et pourtant languissante dans l'oisiveté, faute d'avoir les galons nécessaires pour les exécuter. Avant que ce vieil Halfelin se fasse pirate du temps de Darko L'Ondinois, à bord du Grand Corsaire, sa vie aurait pu se résumer à ça. Du moins, c'étaient les mots précis du Capitaine actuel du Corsaire, Filippe L'Ondinois, fils de Darko, en cette nuit sans lune, alors qu'il s'adressait à Phadransie avant que le concerné ne vienne dans sa cabine. La Noire avait croisé les bras, faisant jouer du crochet sur sa peau tandis qu'elle assistait aux tentatives imparfaites du Halfelin pour ouvrir le coffre.

- J'en ai assez vu, finit-elle par cracher en le repoussant avec violence, tu es un bon à rien le Petit ! Et toi l'Ondinois, tu es un menteur. Tu m'avais dis que ce con là saurait l'ouvrir.
- Non, corrigea le Capitaine le torse bombé assis à son bureau, j'ai dis qu'il y avait une chance pour que Petit Oz puisse ouvrir le coffre. Pas qu'il saurait le faire.
- Va t'en, le gnome ! brailla La Noire à l'attention de l'Halfelin qui avait dressé son pied-de-biche entre lui et elle.
- Je m'en vais. Inutile d'être si désagréable, madame.

Ainsi Petit Oz ne gratifia Phadransie La Noire d'un regard mécontent que quand il se vit le pied à l'extérieur de la cabine de l'Ondinois. Phadransie tira la chaise faisant face au bureau du Capitaine, et s'y posa, le coffre serré contre elle de son bras droit.

- Il doit mourir, conclut en fin de comptes La Noire. Il a vu le coffre. Il sait que je le détiens. Il sait que nous cherchons à l'ouvrir. Il en sait trop.
- Certainement pas, Noire. Petit Oz était à bord de mon Corsaire avant même que je ne sois dans les couilles de mon père. Il avait sa confiance, et dispose donc de la mienne. De plus, je lui ai promis qu'il ne serait pas inquiété en cas d'échec.
- Je ne vois pas où est le problème, lança Phadransie l'air le plus naturel au monde.
- Le problème c'est que, contrairement à toi il semblerait, je suis peut-être un pirate, mais je n'ai qu'une parole.
- Et il est temps de la tenir un peu, tu ne crois pas ? Quand auras-tu des résultats à me montrer ?
- D'ici une demi-lune, un peu moins. Nous mouillerons à Borto Pelo.
- C'est quoi cette connerie encore ?
- Borto Pelo est le nom d'un banc de terre minuscule et entouré d'eau, non loin des Îles de Jade.
- Et qu'y a t-il d’intéressant à Borto Pelo ?
- Rien du tout, à part des sangliers et des vaches sauvages. Un port miteux, une taverne et un bordel, voilà tout. Nous n'y resterons pas longtemps.
- L'Ondinois aurait-il absolument besoin de se divertir dans un bordel galeux avant d'attaquer Port Dual ? le brima La Noire.
- Je ne me risquerai pour rien au monde dans ce bordel là, Noire ! Non, en vérité si j'ai demandé à Korlanos cette escale à Borto Pelo, c'est parce qu'une bonne troupe de forbans boucane sur cette île du matin au soir et du soir au matin. Ils élèvent des hordes de chiens, se lavent une fois par lune, courent jour après jour après des vaches et ne savent probablement pas naviguer, mais en revanche, leur chef est un vieil ami à moi, j'ai nommé Garel le Mielleux.
- Quel rapport avec notre affaire ? Tu crois qu'il pourrait crocheter cette serrure ?
- Urik, le fameux serrurier de Port-Argenterie auquel ton cambrioleur a fait un peu peur avait un frère fut un temps...
- Garel ?
- Qui s'est fait boucanier depuis bien une bonne quinzaine de Tours maintenant. Il est temps d'aller lui rendre une petite visite.

Comme Phadransie La Noire avait été plusieurs minutes dans la cabine de l'Ondinois sans pouvoir en tirer aucun bénéfice, elle se trouva de mauvaise humeur, et préféra rejoindre le Galion Déité, le coffre sous le bras. Au-dehors, la nuit était tombée depuis plusieurs heures, silencieuse et froide. Le Galion et le Corsaire, tels deux princes, avaient jetés l'ancre dans les bas-fonds, et se reposaient presque flanc contre flanc, à la manière d'un tableau artistique dont les protagonistes auraient été disposés sur la toile avant même que les poils du pinceau ne fussent mouillés. L'Ondinois ne la raccompagna pas. Un Officier du Grand Corsaire lui déroula l'échelle de corde afin qu'elle puisse monter à bord de la chaloupe sur laquelle elle était venue, et qui l'attendait au pied du vaisseau. La Noire y prit place, calant le coffre entre ses cuisses, se saisit de la rame de sa main gauche et parvint à rejoindre son navire en quelques coups et une embardée. Elle se saisit de nouveau du coffre, qui demeurait tout de même imposant à force de le porter à creux de bras, puis s'accrocha à l'échelle. Immédiatement après cela, ladite échelle fut remontée. Des bras solides agrippèrent Phadransie et l'aidèrent à se poser sur le pont du Galion Déité.

- Tout va bien, madame ?
- Ca va Garry. Tu peux remonter la chaloupe, puis repos. Regagne ta cabine.

Phadransie La Noire remarqua la lueur de curiosité vibrant au creux des prunelles noires de son Quartier-maître. Elle était le héraut d'une tendance au questionnement. Jamais il n'avait demandé ce qui se trouvait à l'intérieur de ce coffre, ni pourquoi sa supérieure se donnait la peine de rendre visite au Capitaine du Grand Corsaire au beau milieu de la nuit et dans la plus grande réserve. Mais La Noire savait qu'il résisterait à cette envie de poser toutes les questions qui devaient le démanger en ce moment-même, car Garry était son chien de Quartier-maître, et il la craignait. Jamais elle ne l'avait torturé, ni même blessé, mais elle exerçait sur lui une toute-malfaisante autorité, mêlé d'un sentiment de domination, chose qu'il redoutait...et appréciait un peu. Il n'osait rien lui opposer, et exécutait avec un aveuglement à priori sans égal tous les ordres qu'elle lui donnait. En contrepartie, Phadransie faisait de Garry un homme puissant et respecté à bord, et avait accepté qu'il s'étende sur elle quelquefois lorsque le Galion jetait l'ancre dans un port. En vérité, lors de ces instants-là, c'est lui qui menait le jeu, elle étant trop ivre pour pouvoir contrôler aucun de ces aspects. Plus d'une fois à son réveil, Phadransie s'était demandée si elle ne ferait pas mieux de le tuer, pour le punir. Mais elle y avait renoncé, en se disant que Garry lui serait toujours utile un jour. Comme en cet instant. Le Quartier-maître avait exécuté ses ordres, puis s'était retiré dans sa cabine, prenant le soin au passage d'envoyer l'Officier de quart « voir ailleurs si j'y suis ». Ainsi, Phadransie n'avait pas eu à croiser le pirate qui faisait sa ronde.

Elle voulut allumer une cigarette avant de rejoindre ses draps, mais ne trouva plus son briquet, et, faute de tabac à chiquer, dû tirer un trait sur cette activité pour ce soir. La Noire jura, se saisit de nouveau du coffre en bois épais, et se rendit jusqu'au Gaillard du Déité, là où se trouvait sa cabine. En remontant le pont, elle croisa une silhouette sombre qui semblait errer, sans trop savoir où elle se rendait. La Noire l'interpella haut et fort.

- Hé toi ! Fils de pute !

La silhouette se dégagea de l'ombre portée sur elle, et malgré l'épaisseur de la nuit, Phadransie pu en distinguer les traits.

- Chienne siresse ! Madame Red !

L'Officier de quart la salua d'un signe de tête. Phadransie ne le lui rendit pas et la dépassa, cet épisode déjà plié et rangé au fond de sa mémoire... Puis elle se raidit ! Que foutait Red ici, au trois-quarts de la nuit ? L'Officier qui faisait sa ronde nocturne et régulière venait d'être admonesté par Garry il y avait de cela même pas cinq minutes. De plus, Red ne portait pas de lanterne à bout de bras. Donc, elle n'était clairement pas sur le pont en son statut d'Officier...

- Qu'est-ce que tu fous là, Red ?

La femme en rouge haussa les épaules, tout en se passant une main dans la chevelure battant légèrement sous les courants d'air.

- Insomnie. Je suis sortie fumer un peu, c'est tout.
- Personne sauf les Officiers et les Lieutenants n'a à se balader sur le pont du Déité de nuit et sans justification.
- Ben...Je suis Officier, non ?

Un silence vint ponctuer cet échange. Cette pute lui cachait-elle quelque chose ? Elle prétendait fumer, mais Phadransie ne remarqua aucune clope à ses doigts. Juste la bague vermeille rutilante à son auriculaire, comme d'habitude.

- Regagne ta cabine Red. Et fais en sorte de ne pas devenir un fardeau à mon bord !
- A propos, murmura dans un souffle chatoyant et rusé cette dernière, se fichant comme d'une guigne de l'insulte qui venait de lui être faite, ce « cambrioleur » à bord. Celui à la recherche du trésor du Déité, -tout en disant cela, elle avait laissé courir son regard sur le coffre que portait Phadransie sous son bras- on l'a retrouvé ?

Phadria Red osait la défier ainsi ? La Noire sentit son sang ne faire qu'un tour. Tuer cette chienne lui paraissait être une occupation qui serait tout-à-fait la bienvenue présentement ! Elle se demanda quels seraient les cris de Madame Red lorsque son dos nu raclerait sous la quille.

- On ne l'a pas retrouvé, non.
- Il finira bien par se faire épingler.
- Je vais m'occuper de cette affaire personnellement désormais.
- Et moi je vais m'excuser. C'est vrai, je ne devrais pas sortir fumer en pleine nuit comme ça. Passez une bonne nuit madame.

Phadria Red arrangea son tricorne sur sa chevelure jais, et tourna les talons. La Noire trouva ce dénouement correct.


~


L'île de Borto Pelo ne formait pas plus de dix lieues du levant au ponant. Il n'y avait qu'un port, du même nom. Un endroit dépravé, construit sur pilotis, claudiquant et un brin sinistre. Plus loin dans l'île, on y trouvait essentiellement des plaines de hautes herbes, ainsi qu'une forêt de résineux. Les boucaniers se partagaient la plaine, le port et la forêt. Pour ce faire, ils avaient formé trois groupes d'hommes. Les premiers, ceux de la plaine, au nombre de quinze, chassaient à la courre les vaches sauvages. Chaque homme disposait d'environ six chiens, plus un braque, ainsi qu'un couteau au côté et rien de plus. Lorsque les chiens débusquaient les vaches, les boucaniers se hâtaient de lui trancher le jarret, puis emmenaient l'animal jusqu'au camp. Ils dépeçaient ensuite leur prise, et offraient les boyaux aux chiens. La viande était fumée, puis roulée dans le gros sel avec de la bonne herbe, afin de mieux la conserver, quant à la peau, ils la faisaient sécher puis la battaient pour produire du cuir. Il en était de même avec les boucaniers qui chassaient en forêt, à la différence près que ces derniers n'utilisaient point de chiens, mais des fusils. Lorsque les deux groupes avaient salés suffisamment de viande, et séché suffisament de cuir, ils se rendaient jusqu'au port, ceci pour deux raisons. La première, assez évidente, était d'y vendre leur marchandise, qui serait ensuite revendue de nouveau aux pirates qui avaient pur habitude de s'attarder quelques jours à Borto. La seconde raison, plus subtile, donnait raison aux appels charnels. Après plusieurs mois passés en forêt ou en plaine, à chasser le sanglier ou la vache et accompagné uniquement d'hommes et de chiens, ces boucaniers dépensaient presque l'intégralité de leurs écus récemment gagnés par la vente de leur labeur en débauche et en alcool. Tant qu'en moins de trois jours, il ne leur en restait plus, et qu'ils devaient repartir pour courir la campagne, afin de débusquer le gibier, lui trancher le jarret, le fumer, le sécher ect...

Garel le Mielleux, frère d'Ulric de Port-Argenterie, commandait aux chasseurs de la forêt, mais il lui arrivait de chasser à la courre les vaches parmi la troupe des plaines et il pouvait tout autant disparaître des jours entiers au port si l'envie lui prenait. Il était connu et respecté dans toute l'île.

- Combien pour mes services ? demanda l'homme bourru en serrant entre ses doigts la garde de son couteau contre son flanc gauche.

Face à lui, La Noire. Entre eux-deux, un certain coffre. Le boucanier fit tinter contre sa poitrine les nombreuses chaînes en argent et en or pendant à son cou. Il supportait en vérité, depuis plusieurs secondes, un vrai regard noir !

- La moitié de la moitié, tonna La Noire. Et c'est non négociable.
- La moitié de quoi ? Ce coffre ? Et qu'est-ce qu'il y a d'dans ?
- On l'ignore, reconnut Phadransie un brin calmée.
- T'es bien gentille la donzelle, mais si y a d'la merde au-dedans, la moitié de la moitié d'une merde, ça m'interresse pas.

Derrière Garel le Mielleux, à pas plus de trois pas, une dizaine de boucaniers, fusils à l'épaule, assistaient à cette étrange tractation. Phadransie commençait à être lasse de ce coffre et de son contenu de siresse ! Qu'il s'ouvre, c'était tout ce qui importait !

- Alors quoi ? cracha-t-elle.
- Tu payes maintenant, et j'accepte dl'ouvrir la donzelle.
- La Noire. Mon nom est Capitaine Phadransie La Noire, Lieutenante en Seconde du Galion Déité de Drakk James Korlanos et Terreur Noire des Grand...
- Enchanté, moi c'est Garel. Et j'veux tes pierres, rétorqua ce dernier en pointant du doigt ceux de la main gauche de Phadransie.
- Mes bagues ? Elles ne sont pas à ta taille, vermisseau !
- Peut être mais les pierres dessus sont grosses et jolies. Ca doit bien se revendre.

Sans omettre quoi que ce soit de plus, La Noire se dépouilla elle-même de ses bijoux, du bout de son crochet et en toute expertise. Elle les remit au boucanier.

- Maintenant ouvre ce...
- J'veux aussi ton épée. C'est du bel acier ça, je le vois de là. Et le fourreau qui va avec, la donzelle ! C'est du bon cuir. Et moi j'suis boucanier. Le cuir, j'connais et j'aime ça.

Phadransie La Noire aurait peut être été bien aise de contenir son rire, mais elle ne sut le faire.

- Non mais tu te prends pour qui sale chien ? Tu devrais ramper à mes bottes plutôt que tenter de me dépouiller !
- Je veux l'épée, insista d'une voix languide Garel. Sinon pas de coffre.

La Noire le foudroya du regard puis ôta la sangle de son fourreau afin de le tendre au Mielleux.

- La petite aussi, lâcha-t-il en désignant Lame D'Or d'un haussement de tête.
- Lame D'Or reste avec moi !
- Le corsage alors.
- Qu'en feras-tu ?
- C'est mon affaire la donzelle.
- Tu es un voleur sale fils de pute !

Garel tendit sa main, paume ouverte, dans l'attente de la réception de son dû. La Noire dessangla également l'intégralité de son corsage avant de le remettre à son interlocuteur. Elle ne portait plus qu'une fine chemise blanche à présent, ample et qui dissimulait quasi-rien de ses seins.

- Voilà, peut-être veux-tu mon tricorne, en plus de ceci ? Ou bien mes bottes ! Ou encore ma culotte, non ?
- C'est à voir. C'est d'la dentelle ?
- OUVRE CE PUTAIN DE COFFRE OU JE JURE DEVANT LA GARCE C'EST MOI QUI VAIS T'OUVRIR FILS DE PUTE !!!

Garel le Mielleux gratta sa barbe hirsute qui encadrait un visage retors à la bouche grimaçante.

- Aye, la donze. Dans huit jours.
- Que dis-tu enculé ?!
- J'en ai pour huit jours de travail, au minimum. La serrure est complexe. Dans huit jours, et tu as ma parole femme, le coffre sera ouvert.
- Ton frère pouvait faire ça en trois.
- Mon frère a visiblement échoué, sinon tu ne serais pas en train de quérir mes services aujourd'hui. Huit jours.
- Nous appareillons avec la marée cette nuit-même. Nous ne resterons que quelques heures sur cette île de merde.
- Alors je prendrai ma place à bord du Corsaire. L'Ondinois n'y verra pas de problème.
- Mais moi j'en vois un, enjoignit Phadransie, je refuse que le coffre ne te sois laissé ! Et hors de question de le laisser à bord du Grand Corsaire non plus !
- Il suffit alors de m'aménager une cabine confortable à bord du Déité. J'ai cru comprendre que les deux navires voguaient de concert.

Phadransie réajusta avec minutie son tricorne au-dessus de son œil.

- Ça sera chose faite. Tâche juste de ne pas louper le départ du Déité.


~


Phadransie, malgré les rires salaces envahissant la taverne du port de Borto Pelo dans laquelle elle se trouvait avec les pirates à la fois du Corsaire et du Déité, fit à Garry ces mots suivants :

- Je veux que tu la suives, où qu'elle aille et quoi qu'elle fasse. Il y a quelque chose qui cloche avec cette salope-là !

Après altercations entre les boucaniers et les pirates, il avait été convenu qu'une cinquantaine d'hommes en plus ne seraient point de trop pour attaquer Port-Dual et Eudézée. Ainsi, les meilleurs fusiliers et escrimeurs de Borto Pelo avaient été acceptés au sein de ce projet qu'était d'apporter la mort jusque dans les Îles de Jade. Le Second du Corsaire avait jugé la place et les vivres à bord de son bâtiment nécessaires pour le temps que durerait le reste du trajet menant à Eudézée, et on avait donc convenu que ces nouvelles recrues vogueraient sous le pavillon de l'Ondinois. Pour plus de précaution, les Lieutenants de chacun des deux vaisseaux avaient acheté aux boucaniers de l'île plusieurs tonneaux d'eau pure, ceci afin d'éviter quelconque risque de disette qui les presserait dans leur entreprise. Puis, la quasi intégralité des deux équipages mêlés aux boucaniers, soit au bas mots plus de huit-cent forbans ! Huit cent hommes, sortis de nulle part, et qui allaient fendre les Grand'Eaux sur les Îles de Jade, tel un faucon fendrait les cieux sur un rongeur ! A ce stade-ci, on pouvait clairement parler d'une petite armée ! Une armée composée essentiellement de pirates, mais aussi de mercenaires, d'espions visiblement, de médecins et de boucaniers ! Afin de fêter la levée d'un tel bataillon et leur victoire prochaine, qui leur apparaissait comme certaine, les flibustiers s'étaient tous réunis à l'intérieur ou autour de l'unique taverne du port et avaient fait ripaille. L'eau de vie, le rhum, la bière et les femmes ne manquaient pas, même si le dernier point fut beaucoup disputé. Les Lieutenants, Quartier-maîtres et Officiers se trouvaient à l'intérieur de la taverne, et les autre forbans se pressaient au-dehors, faute de place. Tous les tonneaux d'alcool de Borto Pelo avaient été traînés en extérieur et percés du bout des sabres. L'or et l'alcool déferlèrent sur le port. Manquaient à ce spectacle d'abondance et de débauche, seuls les Capitaines de cette opération, comme deux enfants turbulents que l'on aurait puni, enfermés dans leurs cabines.

Garry descendit une énième chopine, tandis que remuait sur ses cuisses une pute aux lèvres purpurines, entièrement nue, dont les cris se faisaient de plus en plus perçants, à la recherche de son orgasme visiblement. La Noire à côté de son Quartier-maître dû lui brandir son crochet sous le nez afin de parvenir à capter son attention !

- Garry, connard, tu m'écoutes !

Le Quartier-maître dû faire un effort surhumain afin de tourner la tête vers sa supérieure.

- Oui, oui.
- Je l'ai croisée sur le pont l'autre jour, visiblement à la recherche de quelque chose ! Il se peut que notre fils de pute de cambrioleur ait fait pression sur elle afin qu'elle recherche le coffre pour lui ! Nous ne devons rien laisser au hasard, par Ariel ! Je veux donc que tu la gardes à l'oeil ce soir, et ne la perds pas de vue ! Clair ?

Le travail nécessitant l'attention dudit Garry en un tel moment fut pour lui laborieux et fort éloigné de ses habitudes. La pute s'était déjà cambrée en arrière et criait de plus en plus fort, ce qui n'interpella personne, comme si la chose fut tout-à-fait normale en de telle circonstances. En fait, c'était le cas. Garry en cet instant n'était pas le seul à se livrer à de la débauche publique. Phadransie La Noire, à ses côtés, dont la seul vue de ces putes la mettait en hargne terrible, envoya valser le verre du Quartier-maître d'un coup de crochet ! Ce dernier cogna contre le sol et se brisa en plusieurs fragments éclatés.

- TU M’ÉCOUTES BORDEL DE MORBLEU DE MERDE ?!!

La Noire leva son bras de toute sa hauteur après s'être elle-même redressée de la chaise sur laquelle elle demeurait, et abattit en un sang-froid effroyable son crochet étincelant d'or dans la nuque de la putain qui n'eut jamais le temps d'achever la tâche qu'elle s'était mise en idée d'exécuter ce soir ! Violente, La Noire balança le corps aux bottes du Quartier-maître qui n'avait rien vu venir, les déliant du même coup ! Elle expédia un coup de poing d'une telle ampleur dans le bouche de l'homme qui chuta également de sa chaise, crachant du sang au travers sa lèvre inférieure fendue. La Noire acheva ce tableau de plusieurs coups de pieds dans les côtes, ainsi que dans le visage, tout en hurlant :

- Quand Phadransie La Noire parle, bande de sous-merde-traîne-cul-de-putain, on l'écoute !!! Debout, dépêche-toi !

Alors que le Quartier-maître, massant sa joue visiblement douloureuse, trottait plié en deux vers la sortie, la pirate lui lança en dernière instruction :


- Quoi que cette pute de Madame Red manigance, ne la tue pas !! Elle est à moi !





~



Phadransie La Noire avait toujours eut un problème avec les prostituées ! Leur seule vue l'agaçait, et c'était sans compter sur les mots aux timbres faussés qui sortaient de leur bouche en toutes circonstances ! Les mots comme les sons, et toutes sortes de gémissements simulés d'ailleurs ! Voilà pourquoi elle avait rapidement quitté la taverne qui penchait de plus en plus à se changer en orgie. Elle frappa à la porte de la cabine de l'Ondinois, une bouteille de rhum brun en main. Elle n'obtint aucune réponse, alors, d'un naturel qui lui était tout-à-fait propre, La Noire enfonça la porte. L'obscurité de la pièce ne la surprit pas. Elle se saisit d'une bougie éteinte posée sur le bureau de l'Ondinois et l'alluma. Le Capitaine cligna d'un œil dans son lit.

- C'était du bois d'acajou volé de la Grande Forêt..
- Tu dors ?
- Ben avant que tu n'enfonces ma porte, Noire, je dormais, oui.

Phadransie hésita quelques instants. Putain, la situation était soit terriblement comique, soit affreusement pathétique. Elle n'arrivait pas à se décider. L'Ondinois se tourna dans son lit, afin d'éviter la luminosité de la bougie que La Noire penchait sur lui avec un léger sadisme quelque peu malicieux.

- Tu veux quoi Noire ?
- Je peux te laisser si tu veux.
- Tu veux quoi ? répéta le Capitaine.

Putain c'était une bonne question ça. Que voulait-elle en défonçant ainsi la porte du Capitaine Filippe L'Ondinois à bord de son propre navire ?

- Tu m'accompagnes sur le Déité ?

Un râle étouffé lui répondit.

- Pour y faire quoi ?
- Parler.

Il se redressa, les draps tombant de ses épaules laissant entrevoir son torse nu. Phadransie remarqua une dague sous son oreiller.

- Parler ?
- Parler.
- Mmff...Bon je te suis. Attends-moi dehors, je dois m'habiller.

Phadransie lui balança au visage une chemise blanche.

- T'emmerde pas. Mais arme-toi bien ! On sait jamais...

Elle le laissa se vêtir, l'image d'un sourire obscène de femme en tête. Il la rejoignit moins de dix minutes plus tard dans sa propre cabine. C'était la première fois qu'il y pénétrait. La Noire referma la porte d'un claquement sec. Certaines choses devaient lui être réservées à elle, et à elle seule... Elle s'assit sur le fauteuil, à côté du Capitaine et lui tendit des roulés d'herbe. Ils fumèrent ensemble, enchaînant clopes sur clopes, mêlant au tabac l'alcool. Le rhum que Phadransie avait débouché s'avérait de très bonne facture ! De fil en aiguille, l'ivresse les y aidant, l'Ondinois et Noire s'étaient mis à rire ensemble aux même vannes, comme deux amis, n'en empêche l'écart d'âge. Pour Phadransie, tout tournait et tanguait, et le tabac fort et fumé en quantité lui faisait tourner la tête.

- On va jouer un peu ! décida-t-elle enfin.

Ho, un jeu à la con, au principe de dés et de mises volontaires ! Phadransie y perdit son briquet, mais sut très vite récupérer la main. Elle avait moins bu que lui, et le savait fort bien ! En l'espace de quelques secondes, l'Ondinois perdit au jeu une chemise, un gainage de cuir, un poignard à la garde d'argent, le fameux sabre incrusté de rubis, son propre briquet -plus celui de Noire qu'il avait gagné-, deux ceinturons, un anneau d'or et un tromblon chargé de six coups. Phadransie examina l'outil avec un profesisonalisme non simulé !

- C'est une très belle arme, ricana-t-elle.
- Tu as triché Noire !

Elle bondit alors sur lui, pointant le canon de l'arme à feu très exactement entre les deux yeux du pirate. Ce dernier, trop ivre -ou trop en confiance- pour être effrayé de ce geste, se contenta de poser ses deux mains sur les fesses de sa sombre compagne.

- Non, bâtard, je n'ai pas triché... J'ai récupéré exactement ce que ton ami Garel le Morveux, Garel le Molaston, Garel le Merdeux m'a dérobé pour mon coffre...avec un petit intérêt, c'est vrai. C'était un pote à toi, l'Ondinois ! Tu savais très bien ce qu'il allait m'en coûter !
- Je vois... Korlanos n'avait pas tord lorsqu'il parlait de serpent. Tu es une sale vipère, lâcha-t-il entre deux sourires en coin.

La Noire appuya davantage la ramification de l'arme contre le front de l'Ondinois.

- Et ôte tes mains immédiatement si tu ne veux pas que je te fasse exploser la cervelle !

Elle bondit avec une certaine souplesse et s'éloigna enfin du pirate, ouvrant d'un coup la porte de sa cabine !

- Un problème Noire ?
- Du bruit... Il y a quelqu'un qui furète dans les cales du vaisseau.
- Un marin ivre, autant vaut.

L'Ondinois, tout torse nu qu'il était, prit le soin de se coiffer de son chef.

- Allons voir tout de même. Je ne serai pas surpris que ça soit cette vieille canaille de Korlanos en train de se faire reluire sous l'entrepont !

Phadransie n'était point d'humeur à plaisanter. Elle pointa son tout-nouveau tromblon et passa devant l'Ondinois.

- Ou notre cambrioleur...
Mar 5 Avr 2016 - 4:16
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Phadria Red
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Phadria Red
Elle arrangeait les plats, près de moi, pour m'aider ;
- Puis, comme ça, - bien sûr pour avoir un baiser, -
A.R



- Qu'est-ce que tu fous là, Red ?

La femme en rouge haussa les épaules, tout en se passant une main dans la chevelure battant légèrement sous les courants d'air. Cela faisait à présent près de deux jours qu'elle avait laissé derrière elle les menaces faites par le Quartier-maître du Galion Déité, Garry. Enfin, laissé derrière, pensait Phadria, voilà ces propos qui me reviennent encore une fois en mémoire, et de façon très désagréable en plus.

- Insomnie. Je suis sortie fumer un peu, c'est tout, répondit Madame Red du ton de voix le plus tranquille.

En vrai, elle ne souffrait pas d'insomnie. Seulement, le sommeil avait pris un peu de temps à venir à elle ce soir-là, les pensées et l'appréhension prenant le pas sur la narcose. Un peu d'air me ferait du bien par la Garce, s'était-elle dit avant de sortir fouler aux bottes le pont du navire.

- Personne sauf les Officiers et les Lieutenants n'a à se balader sur le pont du Déité de nuit et sans justification, grailla La Noire d'un ton lugubre comme à son habitude.
- Ben...Je suis Officier, non ?

Phadria Red n'avait pas préparé le réplique, mais cette dernière lui était venue naturellement. Elle s'en félicita intérieurement.

- Regagne ta cabine Red. Et fais en sorte de ne pas devenir un fardeau à mon bord !

La divergence de Madame Red aidée par les piqures de Noire permit à la rouge de capter le coffre de bois que portait la Seconde du Galion sous le bras.

- A propos, ce « cambrioleur » à bord. Celui à la recherche du trésor du Déité, on l'a retrouvé ?
- On ne l'a pas retrouvé, non.
- Il finira bien par se faire épingler.
- Je vais m'occuper de cette affaire personnellement désormais.
- Et moi je vais m'excuser. C'est vrai, je ne devrais pas sortir fumer en pleine nuit comme ça. Passez une bonne nuit madame.

Phadria Red planta là Phadransie et regagna sa cabine. Elle se fit une place sur son propre lit, au travers les cent-soixante-dix-huit tricornes de sa possessions, et entreprit de désangler ses bottes. Ses pensées voltigeaient de nouveau à l'intérieur de son crane, mais elles n'allaient plus à Garry désormais. C'était quoi ce coffre ? Et que pouvait bien foutre Noire à trois heures du matin sur le pont du Déité ! Elle a parlé d'un trésor précieusement gardé à bord la dernière fois, lorsqu'elle a réuni les Officiers dans sa cabine. C'est précisément les mots qu'elle a employé. Précieusement... Si ça n'était pas elle ou Korlanos qui veillait au grain sur ce trésor-là, elle n'aurait pas employé ce mot-là, ''précieusement''. Donc le coffre est le trésor. Ou plutôt le contenu du coffre. Quelle idée aussi de se balander en pleine nuit avec cette merdaille sous le bras ! A moins que ce coffre n'ait pas encore été ouvert et que Noire cherche à le faire... Ca justifierait le fait que son contenu ait été ni dépensé, ni utilisé ! Elle doit sûrement essayer de mettre le crochet dessus, et forcer la serrure, qui paraissait intact lorsque je l'ai vu tout-à-l'heure. Mais cette excurssion nocturne... Si Noire ne sait pas ouvrir ce bidule-là, personne à bord ne le saurait...

Phadria pu replier les jambes sous elle, et s'étendit enfin de façon qui lui sembla confortable sur sa couchette, bras derrière la tête. Elle se laissa bercer par les lents remous que faisait le Galion Déité sur les Grand'Eaux, paisibles au possible. Une vraie danseuse, ce Déité!
Madame Red ferma les yeux, sentant le sommeil la prendre petit-à-petit. Très vite, la jeune femme flotta vers des voilures plus légères sur une mer de songes. Mais avant qu'elle ne s'endorme entièrement, elle eut un haut-le-corps à la manière d'un éclair venu la percuter !

- Noire ! Le Grand Corsaire !

Elle se tourna sur le flanc et esquissa un sourire.

- L'Ondinois...


~



Les jours suivant se passèrent comme ils le durent, sans encombres. Les nouveaux mousses passaient leur journée à briquer le pont, fabriquer des nœuds d'ajut, faire la vaisselle et s'entraîner au maniement des armes. Les mercenaires, dont la plupart commençaient sérieusement à se faire chier à longueur de journées, assistaient très souvent à ces échanges de passes entre marins et mousses dans les cales, ceci afin de ne pas gêner les hommes à la manoeuvre. Il existait plusieurs fines, voire très fines lames parmi les marins du Galion de Korlanos, et ceux-ci se faisaient un plaisir de former les jeunes. En contrepartie, ces derniers leur rendaient service le temps que durait la traversée, comme par exemple rapiécer leur vêtement, veiller sur leur équipement ou lustrer leur sabre, et ce jusqu'au premier abordage ou pillage. Après cela, beaucoup de choses changeaient. Les mousses ayant fait leurs premières armes, ayant versé leur premier sang et gagné leurs premiers écus, voyaient d'un très mauvais œil le fait de continuer à recoudre le linge ou porter les encombrements de leur maître d'arme. Ceci étant valable, évidemment, uniquement pour ceux qui y revenaient vivants.
Rien ne fut remarqué durant les quarts des Officiers, pas plus durant celui de Madame Red que d'un autre. Noire fulminait, bisquant qu'elle crucifierait ces ''fils de pute de siresse à la Misaine dès qu'elle les aurait attrapé !''
Conformément aux ordres donnés, Phadria surveillait d'un œil attentif particulièrement les mercenaires engagés. A bord du Galion Déité, il y avait près de trois-cents pirates, artisans, marins, mercenaires et commandants compris. Sur ces trois-cents bougres, les mercenaires étaient au nombre de trente, très exactement. Il y avait trois groupes.

Le premier se faisait appeler les Précurseurs de l'Ombre. Originaires de la côte Sultane, ils portaient sur leur visage des draps en tissu sombre aux mœurs des sultanats, qui dissimulait à leurs interlocuteurs leur visage. De ce que Phadria avait cru en comprendre, c'était le Capitaine du Grand Corsaire qui les avait fait mendier jusqu'à Port-Argenterie. Les Précurseurs de l'Ombre ne possédait aucun réseau, aucune base et n'appartenaient à aucune guilde. Ils se disaient d'eux qu'ils venaient d'une même fratrie et acceptaient tous sortes de contrats, travaillant avec n'importe qui du moment que ça payait bien. Ces gars-là étaient au nombre de neuf, neuf frères et sœurs donc, six hommes et trois femmes. Étrangement, leur leader était une femme qui se faisait nommer l'Ombre de Miserë. Peut-être l’aînée, songeait Phadria. Les Précurseurs de l'Ombre possédaient chacun deux cimeterres, rangés dans leur dos grâce à un harnais spécial, ensuite certains d'entre eux avaient une arbalète, d'autres des poignards d'un demi bras de longueur.

Le second groupe était composé de quatre personnages hétéroclites. On y trouvait-là un Orc (Korr), un Gobelin (Mëzalt) et deux Hommes (respectivement Simon et Ozan). L'Orc se battait à la hache, le Gobelin avait des poignards de toutes sortes à la ceinture, le premier des deux hommes portait un arc, le second, accompagné d'un grand chien noir, avait des griffes métalliques fixées aux mains. Phadria nota qu'il paraissait y avoir des mésententes au sein même de ce quatuor, qu'on surnommait le Clan des quatre, simplement. Ils avaient été engagés par Noire tandis qu'ils prenaient un peu de bon temps à Port-Argenterie.

Venaient enfin les seize natifs de Pré Bois, en frontière de la grande Jungle. Habitués à prêter main-forte aux pirates lors de grandes entreprises, ils se débrouillaient aussi bien sur terre que sur mer, pratiquaient tant l'abordage que le pillage, le vol que le meurtre (le viol également, selon Madame Red), et fonctionnaient à la façon d'une petite armée. On trouvait parmi eux de grands escrimeurs, deux mages rouges et d'habiles assassins. En d'autres termes (et toujours selon Madame Red) quelques sauvages munis d'une grosse épée, deux vieux timbrés capables d'allumer un incendie et certain péquenauds trop nuls pour les duels à lame blanche, préférant frapper leur ennemi endormi. Ils se faisaient appeler les Lions de Pré Bois, et leur chef, un géant de près de deux mètres de hauteur, Garral Kilédys.

Et en dernier, cet jeune ambitieux que Phadria avait engagé elle-même sur les quais d'Argenterie. Elle ne se souvenait plus de son nom, mais son visage était resté gravé dans sa mémoire. Comment oublier un tel olibrius ? Elle ne savait pas trop ce qu'il valait mais c'était toujours deux bras de plus pour faire tomber Eudézée.

Des Précurseurs de l'Ombre, du Clan des Quatre, des Lions de Pré Bois et du petit mercenaire engagé par Phadria, qui avaient signé leur engagement à bord du Galion Déité sous les ordres de l'Empire d'Ambre ? Il allait de soi que l'un des trois groupes était mandaté par un Duc ou deux De la Molle, en tant qu'expédition punitive, et il serait bien de les débusquer avant l'attaque d'Eudézée. Ces mercenaires-là seraient capables de faire échouer toute l'opération ! Puis il y avait cette histoire de coffre et de cambrioleur ? Le petit dernier ? Après tout ça se tient, si on veut dérober un bien à l'intérieur d'un navire pirate, on envoie un seul cambrioleur, pas plusieurs. La discrétion est le mot-clé. Mais ce type n'était même pas un homme, tout juste un gamin. Difficile de penser que les nobles aient fait appel à lui pour une telle mission. D'un autre côté, ils auraient tout-autant pu prendre le contre pied en l'engageant. Phadria Red s'était donc mise en tête de garder à l’œil ce garçon-là aux yeux jaunes dont le nom lui échappait. Elle avait prit un peu de temps à le trouver à bord, il s'était apparemment fait remarquer lors du premier jour d'embarquement, et on l'avait foutu dans les soutes avec le Vioque, comme on l’appelait. Il passait donc ses journées loin de tout à coudre, et on pouvait le voir uniquement le temps des repas, durant lesquels il mangeait toujours seul. Selon Phadria, il n'y avait rien à signaler. Elle n'avait même pas pris la peine de redemander son nom au gamin.


~



C'était la première fois que Phadria Red posait le pied sur l'île de Borto Pelo. Dégueulasse. Apparemment, les Capitaine devaient engager quelques hommes supplémentaires, d'où cette escale dont on ne lui avait pipé mot. Cependant, ni Korlanos ni l'Ondinois ne mirent pied à terre et les Lieutenants interdirent à quiconque de quitter le navire. On vit seulement Noire, en revanche, se rendre à terre et dans une direction apparemment précise. Elle mijote quoi cette garce, encore ?
Phadria passa le reste de la journée au repos dans sa cabine, récupérant de son quart de la nuit. Une fois le soleil perdu derrière l'horizon et l'astre lunaire dans la nue, les Lieutenants levèrent leur indications, et chacun put se détendre les jambes à terre. Les instructions demeuraient néanmoins formelles, à l'aurore, le Grand Corsaire et le Galion Déité lèveraient l'ancre, et retourneraient caresser les vagues jusqu'à Eudézée cette fois.

- Ne vous éloignez pas du port et de la Taverne, expliqua tout-de-même l'un des Lieutenants du Galion, plus loin c'est la forêt puis les plaines, et les ruffians qui y vivent n'hésitent pas à tirer sur tout ce qui bouge !

Il avait ajouté tout en rajustant son tricorne sur sa tête :

- Il y a également un bordel sur le port. Si vous avez le réveil difficile, nous n'irons pas vous y chercher et vous serez laissé sur terre.

Phadria s'était hissée jusque sur la grande hune, le dos posé contre le grand mât de hune tandis qu'on avait fait il y avait quelques heures sur le pont les termes précédents. Sous elle, la voilure avait été affalée contre la grande vergue, à la manière de toutes les autres voiles, en fait. Madame Red, étonnamment bien de sa place, avait laissé la horde de marins et mâles en rut descendre à terre, peu pressée pour l'heure de se mêler à la foule et se voir criblée de propositions douteuses. De la place qu'était la sienne, la pirate put distinguer nettement ce que chaque marin faisait, où il se dirigeait ainsi que les boucaniers, ce que chacun d'eux faisait et où il se dirigeait. Il sembla que dans un premier temps les pirates firent connaissance avec les nouveaux engagés. Aux yeux de Phadria, ils ressemblaient à des putains de barbares, à l'image des mercenaires engagés, rien de plus. Elle plissa ses yeux verts. Au loin, dépassant les docks et le port, la taverne et les putes, un petit groupe se dirigeait vers la forêt et disparut sous l'orée de cette dernière. Ils mijotent quoi, eux...

Svelte, Phadria bondit hors du hunier, glissant le long des haubans et atterrit sur le pont. Elle manqua y percuter le Capitaine Korlanos sortant de sa cabine. Elle s'arrêta de justesse et s'excusa. Ce dernier la toisa d'un regard, sombre, mais néanmoins pas noir.

- Un soucis Madame Red ?

On croirait entendre, Noire.

- Aucun, Capitaine !
- N'es-tu pas pressée de te rendre à terre toi aussi ?
- Et vous-même ?
- Depuis le temps que tu sers à mon bord, tu devrais le savoir. Je...
- ...ne quitte jamais ce vaisseau, car il est comme votre femme ! Je le sais, aye !

Elle offrit à Drakk James Korlanos l'un de ses sourires les pus malicieux.

- J'allai justement quitter le navire !
- Passe du bon temps, Officier Red !

Phadria prit ses jambes à son cou vers la forêt, tenant sur sa tête son large tricorne dentelé.

- Du bon temps, ça n'est pas si sur...

Elle s'appuya contre le tronc d'un épineux, afin de reprendre son souffle et récupérer du sprint endiablé qu'elle venait de mener. Phadria s'accroupit, à la recherche de traces laissées au sol. Il lui fallaut plusieurs minutes avant de les trouver, étant peu habituée à un sol aussi terreux et meuble, ni à chercher sous les branches mortes et les feuillages ! Moins de dix minutes plus tard, la rouge avait retrouvé les pirates. Les mercenaires, se corrigea-t-elle. Les Lions de Pré-Bois. Le groupe de seize entourait leur chef, monsieur Kilédys. Ce dernier parlait d'une voix assez portante, afin de la demi-trentaine d'hommes autour de lui l'entendent. Le groupe de seize ? Ils n'étaient que quinze, nota Phadria. Le seizième enfoiré est où ? Red n'eut pas beaucoup de temps à consacrer à cette question comme les informations qui se disaient tout haut demeuraient intéressantes ! Phadria en crut très bien ses oreilles ! Elle esquissa un sourire, dissimulée derrière un large tronc d'ébène comme elle l'était. Les Lions de Pré-Bois évoquaient à voix-haute la mort de Lisio de la Molle, son épouse Clarisse et leur fille cadette Frêne. Ils parlèrent aussi de leur commanditaire, un de la Molle de toute évidence, mais dont ils ne semblèrent point décidé à lâcher le nom. Qu'importe, songeait Madame Red, j'ai ce qu'il me faut. Il était question de cent-cinquante écus d'or fin pour le naufrage du Galion Déité et toutes ses âmes à bord, le tout preuve à l'appui, cela allant de soi, et cinquante de plus si la tête de Drakk James Korlanos ainsi que Phadransie La Noire étaient amenées jusqu'à l'Empire. La perspective de deux-cents écus d'or ne paraissaient évidemment pas déplaire aux mercenaires. Phadria apprit d'eux qu'ils comptaient empoisonner l'équipage une fois le pillage de Port-Dual effectué, en se chargeant de rendre indigeste le rhum à bord. Une fois le plus gros de leurs ennemis morts ou mourants, ils attaqueraient. La séance fut levée. Phadria ma grande, tu as plutôt intérêt à te barrer d'ici, si ils te voient ça risque de mal se finir La main promptement posée sur son sabre d'abordage, Phadria Mary Red, du plus discrètement qu'elle le put, se retira, et parvint sans encombre à s'éloigner dans l'ombre des broussailles. Pas de brisement de brindille sous ma botte, la chance est avec moi ! Les yeux rivés sur le sol, la belle prit grand'soin de ne pas faire remarquer sa présence à cause de cette bêtise idiote qui arrivait dans tous les romans ! Ainsi, elle put s'éloigner convenablement. Hélas, le regard baissé ainsi, elle ne vit point la sentinelle à plusieurs pas d'elle, le seizième larron, qui la reconnut aussitôt. L'alerte fut donnée ! Phadria prit ses jambes à son cou !

- Seize dépravés à mes trousses, c'est bien ma veine ça !

Phadria entendit un poignard fendre l'air à côté de son oreille, avant de se perdre dans les bas branchages d'un vieil arbre. Ses poursuivants gagnaient du terrain, vrombissant comme une tempête ! Elle entendit un sifflement strident derrière elle alors qu'elle bondissait au-dessus d'une souche abattue, puis quelque chose de lourd vint percuter sa nuque, et dans la seconde une corde vint faire trois ou quatre tours autour de son cou, l'étranglant de la même façon et de manière atroce ! Etouffant, Phadria tomba sur le sol comme ses poursuivants lui tombaient dessus. Ses doigts cherchaient en vain à détacher cette arme singulière, dont deux poids de fonte étaient accrochés aux extrémités de la corde qui, lancée à pleine vitesse, venait automatiquement s'enrouler autour des jambes, ou beaucoup plus rarement, du cou de sa proie ! On la libéra assez vite tandis que des poignes lourdes la relevèrent. A demi pâmée et dans les vapes, il fallut plusieurs gifles pour la remettre en pleine possession de ses moyens. Ainsi, Madame Red put constater sans aucun doute possible qu'elle était entre les mains de l'ennemi !
Garral Kilédys, ce géant à la mine féroce, la saisit d'une main calleuse et puissante, par les cheveux alors même qu'elle donnait de plus en plus de fil à retordre à ses assaillants.

- C'est qui celle-là ? cracha-t-elle d'un ton qui ne laissait que peu de doutes quant-à-ses-futures intentions. L'un de vous la reconnaît ?
- Une Officier de quart. Madame Red.
- Madame Red, mmh ? Lâcha avec lasciveté Kilédys en approchant une lame de sa nuque. Personne ne la regrettera, je crois. Une triste fin pour une si belle dame. Ivre morte, trébuchant sur l'un des pilotis mal entretenu des quais de Borto, tombant à la flotte et s'y noyant...
- Enlève tes mains de moi putain, cracha Madame Red sans trop oser titiller la lame sur sa gorge cependant, tu me fais mal !

Evidemment, un éclat de rire général vint lui faire la réplique. Elle ne s'était attendu à rien de plus.

- Allez, aurevoir et adieu Madame Red, Officier du Galion Déité ! Dommage que tu n'aies pas plutôt été La Noire. Sa tête à elle vaut vingt-cinq pièces d'or au moins !

Phadria esquissa un sourire malgré l'inconfort dans lequel sa position la mettait.

- On peut faire l'échange si vous voulez, les gars. Ça me dérange pas !

Ils la jetèrent à terre. Au moment où la lame de Kilédys allait s'abattre sur la nuque de la pirate, l'un des Lions fit les propos suivants :

- Une minute chef ! Korlanos n'appareille que demain matin ! On a encore quelques heures à profiter sur la terre fermes !

Les autres approuvèrent. Garral haussa un sourcil sans cesser de menacer Phadria de sa lame néanmoins.

- Et alors ? Vous voulez y faire quoi de plus ?
- Ben...On pourrait...

Le regard des Lions de Pré Bois allait de Garral Kilédys à Phadria Red, et de Phadria Red à Garral Kilédys. L'on pouvait juger dans leurs prunelles embrasées de l’appétit le plus vorace qui sait quelquefois habiter un homme avec obscénité.

Ils finirent par se jeter sur elle, l'immobilisant et déchirant déjà son pantalon. Des griffes marquèrent son corset qui lui fut arraché. Les insultes que Phadria Red leur faisait ne les arrêta pas. Garral Kilédys ordonna à deux de ses hommes de monter la garde.

- Vous passerez en dernier*.



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* : Au même moment que la dernière réplique de Phadransie sur le post au-dessus.
Mer 6 Avr 2016 - 17:01
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Ikaël AGÆTÍ
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Mercenaire survivant
Ikaël AGÆTÍ
Lorsque le Galion Déité amarra à l'île de Borto Pelo, l’humeur d’Ikaël revins au beau fixe, non qu’il avait le mal de mer, mais il comprenait maintenant que marché sur un sol ferme et stable lui avait manqué.
Pars contre celui d’être dans une ville miteuse et nauséabonde, un peu moins.
Bienvenue a Argenterie 2, la grandeur en moins.
Très vite, si se n’est quasiment instantanément, l’équipage s’est répartir en deux groupes : ceux qui vont aux bordels, et qui vont foutre le bordel, dans l’auberge généralement.
En d’autre circonstance, Ikaël aurait étais tenté de faire une soirée de beuverie, mais rien ne l’invité ou ne l’encouragé. Trop de chose le dégouté dans ce contrat, les hommes, tous des bête a peine tenue en laisse, l’équipage, sans esprit d’équipe seul compté la compétions et l’écrasement de l’autre, tous sur se navire dégouliné de sang et de sauvagerie poisseuse. Alors non, il n’irait pas a l’auberge, il n’avait pas envie d’entendre rabâcher les exploits barbare de chaqu’un ou de la voir a l’action, en particulier d’une. Il tourna un peu en dans le bourg tous en récapitulant la situation :
Il en avait discuté avec Drefus, et avait cru dans un premier temps que la nièce avait était vendue comme esclave, comme c’était le sort de la plus part des prisonnier, mais en laissent trainé l’oreille lors des repas, il semblerait que Phadransie l’ai envoyé rejoindre ses parents.
*soupir*
Cela l’attristé et lui fessait chier, non qu’il avait beaucoup d’espoir de l’aidé, mais bordel, une gamine, une enfant, un peu d’honneur et de respect bordel. Mais c’était peu être mieux que l’esclavage, qui sait sur qui elle serait tombée.
La fouille du navire étais elle terminé, la tache n’avait pas étais toujours aisée, mais quand les gars de la ronde décidé de ce partagé une bouteille autour d’une partie de Dé, bah, ça aide. Il en était arrivé a la conclusion simple que le coffre ne pouvait qu’être que dans une cabine d’un haut gradé.
Pour souligné sont propos il vit passé Phadria, sans doute la troisième en chef sur ce navire, il n’avait pas encore eu l’occasion de l’approchez, lui cloitré dans ça cabine et elle constamment sur le pont, dommage car elle semblé avoir un peu plus de conversation que les autres.
Tiens d’ailleurs, la plus part des officiers on du descendre sur la terre ferme cette nuit, ce soir est s’en doute l’occasion idéal pour fouillez leurs cabines, mais comme entré dans les cabines ... Les passe-partout peut-être ? Mais je devrais les révélez, et les caché, ressortir, recaché ça vas être chiant et dangereux si on tombe dessus.
Et puis quelle cabine ? Celle de qui ? Comment être sur qu’elle est vide ou l’occupant endormie ? Et si tu trouve le coffre et le récupère toute suite, d’une : Alerte général et fouille de tous monde et de deux : où le caché ? Drefus est gâteux, pas aveugle, et il est fidèle au capitaine.
Non, non. Il faut être précis est rapide, savoir qui, où et quand, pour au final gardé le coffre le moins longtemps possible à bord.
Pour le quand, facile, la grosse bataille me parer tous indiqué, le galion sera plus vide que maintenant et personne ne remarquera mon absence aux "festivités". Mais pour cela il vaudrait mieux connaitre la ville.

Les pensé d’Ikaël revint vers Red, elle était un double ticket gagnant, les Dieux lui avais donné l’occasion de savoir quelle venait d’Eudézée, et elle était Quartier-maitre elle connaissait donc le Galion Déité et sont équipage mieux que lui. Mais voilà au moindre faux pas, sa tète roulerait sur le pont, et lui dire qu’il vient voler une de "leurs" propriété doit être dans ce gout là.
Bah, quelle importance, rien ne m’oblige à la mettre dans le coup. Au pire je n’aurais qu’une sympathique amie, au mieux elle me taxera un peu d’Or sur le contrat.
Oh mon dieu quelle malheur, elle me pique de l’argent, peuh sur 500 pièces d’Or, quelle perte.
Alano n’a aucun sens de la mesure.


Ikaël revint donc sur ses pas et retrouva le coin où il avait vus Phadria, en regardent ses empreinte de pied, une idée lui vient.
Non, sa serait pute. Et puis elle risque de te collé une dague dans la gueule.
...
Mais sa serait tellement amusent.

En se redressant Ikaël sourit et ce frottent les mains.
Bien, il est temps de la retrouve, se glissé derrière elle et de joué a « devine qui s’est ? »
S’est donc avec l’air d’un gamin complotent une bêtise, ce qui était globalement vrais, qu’il remonta la piste. Très vite il remarqua que Phadria semblé faire de même, mais suivait un groupe, étrange.
Alors qu’il continué à progresser, il entendit un bruit de fourré, beaucoup trop important pour une personne, c’était même carrément une course, curieux, il s’approcha. Apparemment c’était un des groupe de mercenaire du bord, les Lions de Pré Bois, Ikaël ne se souvenais vaguement de les avoir vus. Toujours est t’il qu’il semblait en grande discutions, qu’une voix interrompue.
- Enlève tes mains de moi putain !!!
Red ?!
Bordel de merde, Quesque qu’elle fait là ? Profitent de la discussion il s’approcha un peu plus et la réponse devint secondaire face a l’évident, Qu’allé t’il lui arrivé ?
Génial, me voilà a devoir joué le chevalier d’Hasdruba maintenant.
Il s’approcha donc du groupe, dont deux homme s’était mis en retrait, sans doute pour monté la garde, mais vus comme il tourné le dos a la forêt et semblé plus captivé par le prochain spectacle que sur une éventuelle menace, le doute était permis.
Ikaël dégaina Bân et respira un grand coup, et récapitula :
Je doit agir vite et fort pour attiré un maximum leur attention, espérait que Phadria en profite pour fuir, et la suivre.
Vêtement pour la plupart, gare à d’éventuelles protections cachées, cote de maille pour 4 et armure légère pour seulement 2 autres et ... deux magiciens, pas très gros mais gare a leurs surprises.
Rien de bien résistant en somme, mais un peu nombreux.
Génial


Ikaël piqua donc un sprinte et fonça sur les "sentinelles" qui lui tourné le dos, celle de gauche n’eu à peine le temps de se retourné qu’elle se prenait un violent coup en diagonal dans la courbure du cou, celui de droite mis la main a l’épée et commencez a dégainé quand Ikaël refit venir Bân et lui fit un fendant en travers du visage. Les deux coups n’était pas très propre, et n’avait pas pour but d’être discret, mais il avait eu suffisamment d’impact pour, a defaut de tranché, sévèrement les contusionné. Ikaël enjamba les deux premières victimes et débarqua a moins de 3 m du groupe et s’exclama :

- Devine qui s’est ?
L’attention des Lion se focalisé complètement sur Ikaël, il avait entendue les deux sentinelles tombé, et maintenant un gus débarqué en beuglant a tus tète.
Et la première réaction fut désagréable.
- TOI
Oh non pas lui.
Stollon ARITA sortie des rangs.
- Toi, espèce d’enfoiré, tu te souviens de moi j’espère ?
- Hum, non.
- C-Connard
Il ce précipita sur Ikaël, dégainant sabre et poignard. Le coup viens de la gauche, Ikaël recula d’un pas pour laissé passé la lame devant lui, Stolon répliqua en fessant une estoc de sont poignard qu’il n’eu pas le temps de finir car l’épée d’Ikaël s’abatis sur sont bras, rien de bien fort et de tranchant, mais suffisant pour dévie le coup. Sous la douleur, il lâcha le poignard, gonflé de colère Stolon pris l’initiative sur quelle que coups qu’Ikaël para et esquiva. Stolon revint finalement à un grand fendant par la gauche d’Ikaël.
- Bordel, tu va arrêter de joué a l’anguille.
- D’accord.
Ikaël s’immobilisa et pris appuis, leva sont protège-bras gauche et bloqua la lame dans un tintement sec. Ikaël n’avait même pas besoin du demi-battement de stupeur de Stolon, il profita de l’ouverture de garde pour lancé une demi-estoc par le bas, droit dans son cœur, qu’il perfora de part en part. Dégagent d’un mouvement du bras gauche la lame de Stolon, il l’appuya ensuite sur sont torse pour facilité l’extraction de Bân de sont nouveau fourreau sanglant, puis il se tourna vers le reste des Lions de Pré-Bois.
- Bien. Qui veux ...
Il fut interrompu par un bruit de fourré d’où sortie un gaillard au teint rouge et au pif gonflé d’alcool qui lui fonçait dessus sabre au clair.
- Espèce de fils pute, pourquoi ta empêché cette garce d’avoir ce qu’elle mérite, A l’abordage.
Putain, il salement imbibé lui. Bordel de merde c’est qui lui ???
En tout cas, il n’était clairement pas en état de combattre, et sa course pataude permit a Ikaël de préparé un solide coup de pied qu’il lui décocha dans le gras du bide. L’homme ce plia immédiatement de douleurs et ... vomi ?
Ikaël n’eu pas l’occasion de plus s’étendre sur la question, qu’un cri de fauve retenti.
- YYIIAAAAAAAARRRRRRHHHHHH.

Quoi encore ?
En levant la tête, sont regard fus immédiatement happé par Phadria qui se dresser debout, un sabre dans chaque mains, le corps nue taché d’une grande tache vermillon. N’attendant pas que la stupeur retombe, elle se jeta sur sa deuxième victime, les yeux chargés d’une haine indicible.
Bon bah finalement, on tue tous le monde.
Il jeta un regard sur la scène déjà surréaliste et remarqua qu’un des type en armure, étais entrain de gobé des mouche, le froque baissais, s’en doute le premier de la partouze.
Ah. Premier arrivé, premier servie.
Par un grand coup dans la nuque.
Lun 8 Aoû 2016 - 12:39
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Phadria Red
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Je suis à toi pour toujours
Phadria Red
A quoi bon vivre, étant l'ombre
De cet ange qui s'enfuit ?
A quoi bon, sous le ciel sombre,
N'être plus que de la nuit ?

Hugo



Tout s'enchaîna avec la vitesse des orages en pleine mer ! Un sabre d'abordage dans chaque mains, Madame Red, comme le vieux Jack Seth d'Argenterie le répétait toujours, buvait le sang. Il aimait dire, le Vieux comme tous l’appelaient : le sang est comme le rhum, plus on boit, plus on veut en boire. La folie suit l'ivresse, et avec les excès se multiplient les horreurs.

Phadria Mary Red n'en était pas à ses premières horreurs. Ces putains de Lions de Prébois avaient faillis la violer ! Ils avaient d'ailleurs bien commencé, si on y regardait bien. Sa chemise déchirée, son corsage au sol, à côté de ses jupons, ses jarretelles et ses bottes, elle n'était habillée plus que de ses tatouages lorsqu'elle tuait et repeignait la terre de Borto-Pelo la maudite en rouge sang ! Elle avait cru apercevoir du coin de l'oeil Gary, mais ne s'attarda pas sur la question. Déjà, les survivants restants -moins d'une dizaine- entreprenaient de fuir cette diablesse d'acier et d'encre rouge qui tourbillonnait sur elle-même, faisant sauter des têtes, ramenant avec sa lame des morceaux d'os et de cervelles, laissait jaillir des tripes, se contractant une fois sur l'herbe comme des vers morts, et perforait des cœurs !

Phadria, de la folie et de la rage dans le regard, les rattrapa et, nue comme à son premier jour, les envoya rapidement répondre de leurs dernières intentions devant Canërgen !

« Faut toujours tout régler par ses propres moyens ! gueula-t-elle en fauchant le dernier des Lions. A comprendre ses couilles !

La belle s'apaisa doucement, serrant toujours entre ses phalanges la garde de ses sabres d'abordage. Un amas de cadavre -plus un mec en train de vomir- constellait désormais la forêt de Borto-Pelo. Ikaël dut sans doute user d'effort afin de ne regarder dans les yeux cette beauté nue mouchetée de rouge qui le foudroyait du regard :

- Et toi tu sors d'où putain !

Ses lèvres crispées se changèrent alors en un petit sourire, qui n'était pas spécialement rassurant !

- Ho ! Tiens ! Gary !

Elle annonça très naturellement à cet oiseau tombé du ciel venu battre de l'aile au visage de tous ces Lions, et à qui elle devait apparemment la vie :

- Ne bouge pas, camarade ! J'en ai pas pour longtemps!

Comme si le jeune guerrier avait le choix et l'opportunité de partir loin ! Madame Red s'avança alors jusque devant Gary qui relevait alors la tête de sa gerbe, tête qui lui semblait véritablement lourde ! Il cligna de l'oeil lorsqu'il fut soumis à l'attraction de cette ombre rouge qui le lorgnait de haut.

- Red, putain ! Mais qu'est-ce que...
- Ça va, tu t'es bien rincé l’œil, connard ?

Et Madame Red prit bien garde à la façon dont elle distribua ses coups de pieds, nus, à ce Quartier-Maître là. Bien sûr, elle visa les couilles, et plusieurs fois. Lorsqu'il fut en position fœtale nageant dans son propre vomi, hurlant comme si on l'eut circoncis à coups de silex, la pirate s'estima enfin satisfaite, et se retourna vers Ikaël.

- Baisse les yeux toi aussi ! Le temps que je me rhabille !

Ce qu'elle fit, prenant grand plaisir à faire durer le moment, jusqu'à ce que tout ait regagné sa place, et sa bonne place, comme il le fallait s'il vous plait ! Jusqu'à la jarretière déchirée qu'elle roula en boule et balança dans les mains du garçon aux yeux jaunes, un sourire mesquin aux lèvres !

- Cadeau ! Je pourrai plus en faire grand chose dans cet état ! Considère ça comme gage de remerciement pour ton intervention ! »
Mer 17 Aoû 2016 - 14:14
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Ikaël AGÆTÍ
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Ikaël AGÆTÍ
- Cadeau ! Je pourrai plus en faire grand chose dans cet état ! Considère ça comme gage de remerciement pour ton intervention ! »

Ikaël jeta de rapide coup, entre la jarretière qu’il venait de recevoir, le tas de lard rué de coup qu’été devenue Garry, et les restes des Lions de Pré-Bois. Le combat avait tellement violent et unilatérale qu’une fois qu’il eu éliminés les deux mages, Ikaël put rengainer et constaté que Red avait mis en charpie un bon tiers de l’équipe, et cela avec une redoutable et implacable férocité.
Et voilà que Phadria Red, s’en aller, la tête haute et fière, comme si son honneur n’avait nullement étais mis en péril.
Ikaël soupira.
Et je vais devoir négocier avec elle. Bah, j’ai connue des premier rencontre plus sanglante.

Voyant que sont indic s’en aller sans un regard derrière elle, il prit la jarretière par les extrémités et tira dessus, puis relâchent le bout de tissu, qui transformé en véloce projectile, viens heurta la tête de Phadria.
- Quoi encore ? Cracha-t-elle en se retournant.
S’avancent de quelle que pas, Ikaël pris la parole.
- Excuse-moi Phadria, mais tu semblais tellement, hum, déterminé tout a l’heure, que je n’est pas put te demandé un petit quelle que chose. Nous somme bien que sans mon intervenions, tu aurais pris chère. Donc, j’estime que tu a donc une dette d’honneur envers moi, non ? Qui va au-dela de ... ça, dit-il en désignant la jarretière au pied de Phadria.

Phadria écarquilla les yeux face au culot et a l’aplomd de la déclaration d’Ikaël. Dans un premier temps elle sera la garde de son sabre, et il était facile de lire dans ses yeux.
- Quoi une dette envers ce tronfio qui débarque de nulle part ?
Jetant quelle que regard au alentour, elle remarqua que tous les cadavres n’étais pas de sont fait, et ce rappela que les Lions de Pré-Bois compté deux mage dans leurs rang, hors elle ne souvenait pas d’en avoir affronté.
Force de constaté qu’il avait raison. Sans lui, si elle n’était pas morte, elle serait encore en train de ce faire visité par ses serpents puants. En plus venez s’ajouté une certaine impatience de quitté se lieu et de faire une croix sur cette histoire.

- Mouai, Quesque tu veux ? Mais fait gaffe a ta pomme, s’est pas pars que tu ma sauvé une fois que tu peux tout te permettre, moussaillon.
- D’accord madame, et ce n’est pas grand-chose de tout façon. Récemment, vous avais fait l’acquisition d’un coffre en fer plutôt récalcitrant a qu’on l’ouvre. Tous ce que je veux, s’est savoir qui le garde et où il est ? Sa ne peut être qu’un officier, donc, le quelle et dans quelle cabine ?
Mer 24 Aoû 2016 - 12:44
https://ryscior.forumactif.org/t225-chalut-o-presentations-de-un_
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Phadria Red
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Localisation : Quelque part dans les Îles de Jade
Je suis à toi pour toujours
Phadria Red
Quand mon orage succombe,
J'en reprends dans ton coeur pur ;
Je suis comme la colombe
Qui vient boire au lac d'azur.

Hugo



Ce n'est pas possible, pensa Madame Red en pinçant les lèvres, que ça soit lui le fameux ''cambrioleur'' que craint Noire. Elle se pressa nullement afin de répondre à ce garçon aux cheveux ébouriffés et aux yeux jaunes, qui venait tout juste de reprendre son souffle, une main posée sur la poitrine. On vit alors s'afficher sur le visage de l'Officier Phadria Red cet air tout doucereux, sucré au premier goût, plutôt acide à la digestion, et auréolé de plus fins attributs de la féminité dont elle savait si bien se parer. Lentement, elle se tourna vers son interlocuteur, un sourire caché, pelotonné au coin de ses lèvres rouges.

«  Racompagne-moi.

Et sans l'attendre, elle récupéra sa précieuse jaretière puis tourna le dos au carnage ainsi qu'à un Gary plus mort que vif. Sitôt qu'il lui eût emboité le pas, Phadria le gronda d'un simple regard.

- Es-tu con ou bien ? Parler d'un tel sujet à côté du plus fidèle toutou de la Seconde ! Tu veux passer sous la quille du Déité ou quoi  ? A moins que tu ne préfères la planche.

Et à chacun de ses pas, elle tordait et distordait entre ses doigts encore tâchés de sang chaud la pauvre jaretière qui venait claquer au vent, surprenant parfois un ou deux volatiles sur leur perchoir naturel.

- Alors que je viens tout juste de démasquer l'expédition Impériale punitive, ajouta la brunette en élargissant son sourire enjôleur si envoûtant, voilà que le cambrioleur de Noire tombe lui-même  son masque à mes bottes. Elle te cherche avec un certain empressement, tu sais ? Méfie-toi de Noire, tête de noeud. Tu ne la terrasseras pas à toi seul. Et bien qu'elle ait déjà été terrasssée, elle a toujours réussi à gagner, même en perdant.

Tandis que Yeux-De-Crapaud méditait sur ces termes d'une philosophie profonde, Phadria Red progressait à travers l'épaisse forêt de résineux et la végétation retorse. Sa théorie, afin de ne pas être entendue, avait toujours été de parler en marchant. Le garçon qui l'accompagnait la comprendrait aisément. On ne savait jamais, particulièrement à Argenterie, quelle espèce de pourceau pouvait bien épier votre conversation, parfois même sans raison précise, simplement à l'affût d'une bonne occasion, celle d'empocher un peu d'or en vendant un secret à vos ennemis. C'était procédé courant à la cité pirate car tous perséveraient dans le crime et le trafic. Tout s'achetait et tout se vendait. Comme partout ailleurs, songeait quelquefois Phadria.

- Voilà donc où tu en es, moussaillon. Je peux te dire où est le coffre, te mener jusqu'à Noire et ensuite te laisser te démerder avec cette folle. Je n'ai hélas plus trop les moyens de parier, mais si tel avait été le cas, crois-moi j'aurai misé sur elle ! Ou bien, je peux aussi m'arranger pour que tu récupè res ce fameux coffre, chose qui te tient apparement très à cœur de ce que j'ai pu voir ! Mais ce faisant, je réclame ma part sur le contenu du coffre ! Donnant, donnant.

Crapaud n'eut que le temps de plisser le nez et fermer les yeux afin de réceptionner en plein visage la jaretière ambulante que lui offrait la sublime créature en face de lui.

- Le butin d'abord. La vie ensuite ! »
Lun 5 Sep 2016 - 18:43
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