Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €

 :: Ryscior :: Cité-Etat d'Alénaraque Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
[Event][Terminé]La Grande Guerre de l'Est
Aller à la page : Précédent  1, 2
Dargor
Messages : 1256
Date d'inscription : 25/05/2014
Age : 29
Localisation : N'importe où, mais avec mon ordi.
Le Maitre de l'Intrigue
Dargor
Asarith atterrit en douceur hors du palais. Ombre parmi les ombres, il se faufila vers les ruelles de la ville. Tout se passait pour le mieux pour lui. Il n’avait plus qu’à regagner un abri et laisser ses troupes partir à l’assaut quelques temps, avant de leur ouvrir les portes au moment où le combat ferait rage. Tel était le plan qu’il avait mis sur pied. Alors qu’il s’apprêtait ainsi à regagner la sûreté, une ombre projetée par la lumière d’une lanterne qui éclairait, seule, la ruelle dans laquelle il se trouvait, l’avertit qu’on souhaitait le frapper. Grâce à des réflexes accumulés après cinq millénaires d’intrigues et de complot, il esquiva sans peine la lame, et sans regarder tordit le bras qui cherchait à le frapper. En se retournant, il put apercevoir la personne qu’il retenait ainsi.

« Très chère Cinder, dit-il. Je serais heureux de fêter nos retrouvailles dignement, mais pour l’heure, j’ai à faire. Et ce que j’ai à faire ne te regarde pas. Aussi vais-je te demander de remettre cette petite sauterie à plus tard, veux-tu. Les grandes personnes ont du travail à accomplir. »

Sans rien dire de plus, il la lâcha et s’élança. Il savait qu’elle ne pouvait pas l’atteindre. Il était protégé de sa magie, et esquiverait tout coup. Il aurait pu l’emmener tout de suite, mais il avait imaginé un petit traquenard personnalisé pour son gibier favori, et n’avait pas encore pu le mettre en place. A plus tard, donc…

---

Au nord, les troupes impériales étaient calmées. Disciplinées. Prêtes à se remettre en route. Le temps était venu. Pour l’Empire de continuer à s’étendre. Même si rien ne pouvait être fait désormais pour régler ce grave problème. Tous les colporteurs, tous les ragots, raconteraient désormais la cruauté des armées de l’Empire. Caro Bowcer le regrettait, mais d’un autre côté, il fallait positiver. Une armée cruelle, c’était une armée crainte sur le champ de bataille.
Mer 18 Jan 2017 - 22:50
https://ryscior.forumactif.org
Revenir en haut Aller en bas
Helvoran
Messages : 121
Date d'inscription : 25/06/2014
Je suis votre plus sombre espoir
Helvoran
Fuir. Encore et toujours ? De retour au palais Helvoran restait seul dans son laboratoire quasiment vide de ce qu' il avait juger essentiel d'emporter.
Un appel à l'aide des élus. Voilà comment il prenait la conversation avec Numar. Restait un pas à franchir pour lui, mais avant il se devait de donner une chance à Manuela de pouvoir choisir son sort.
Au final elle aussi avait été vampirisé contre son grè. Bien que n'attachant que peu de sentiment pour la dirigeante. Il aimait se convaincre que quelque part son esprit luttait encore contre la folie qui c'était emparée d' Arsinoë. Certes convaincre Manuela de revenir à la vie relevait de l'impossible. Cependant et si les choses tournaient mal pour elle. Il lui offrait la chance au mieux de sauver son âme. Alors il prit soin d'enfermer dans une boîte un pendentif en verre contenant la précieuse potion qu' il avait mise au point. Finil en personne lui ayant révélé que Manuela était une de ses prêtresses dans un lointain passé. Il avait donner au pendentif la forme d'une lune.
Il quitta le palais pour ce diriger vers l'hôpital avec le mince espoir que lorsque Manuela decouvrirait son départ elle ne brise pas en morceau la chance de salut qu' il lui laissait comme cadeau d'adieu.

A son arrivée, il demanda a ce qu'on ne le dérange sous aucuns prétextes et s'enferma dans son bureau. L'hôpital était en effervescence et déjà des soldats blessés affluaient.
Il sentait la soif de sang venir et elle était particulièrement forte cette fois-ci. Il chercha instinctivement dans les étagères la potion qu'il avait mit au point pour limiter la soif et lorsqu'il la trouva enfin.Il hurla : « Plus jamais ! » envoyant vers un mur sur lequel la fiole se brisa.
Non plus jamais il n'aurait besoin de lutter contre cette soif qui le rongeait en ce moment même. Plus jamais il n'aurait a soutenir le regard méfiant des gens qui le regarde avec la crainte de se faire mordre.
Il arracha son pendentif et bu le contenu.
C'était légèrement salé. Rien qu' au contact du liquide il avait retrouvé le goût. Il resta debout redécouvrant cette saveur avant de porter les mains à sa poitrine qui le brulait de l'intérieur.
Il tomba à genou hurlant de douleur alors que ses poumons se vidaient de l'air qu'il venait de respirer.
Se recroquevillant sur le sol les charbons qui lui consumaient la poitrine finir par s'apaiser. Il pensa que l'on frappait à la porte puis réalisa que c'était les battements de son cœur. Muet depuis longtemps qui résonnaient à nouveau dans sa tête.
Il avait froid et resta un moment par terre ne pouvant détacher ses yeux de ses mains qui peu à peu reprenaient une teinte légèrement rosée.
Il s'étonna presque de ressentir de la chaleur lorsqu'il les frotta l'une contre l'autre.
Il se releva péniblement en prenant appui sur son bureau et se dirigea vers un miroir. Il observa longtemps ses canines dont la taille n'avait plus rien d'exceptionnel et dont la seule chose qui pouvait encore trahir leur longueur se résumait à un léger picotement au niveau de la mâchoire.

Il resta plusieurs heures tentant des expériences comme pour se prouver ce qu' il savait déjà. Il n'était plu un vampire.
Il put tenir une lame en argent sans avoir besoin de gant. Il se fit mal à la main en essayant de briser avec le poing uns des murs de son bureau et un peu avant l'aurore il empruntait pour la dernière fois le tunnel qui le conduirait loin d'Harmad emportant avec lui un sac et ses armes.

Ce ne fut pas simple. Passé la joie de retrouver les sensations des êtres vivants. Il fut pourtant contraint a progresser beaucoup moins rapidement qu'avant. Lorsqu'au loin il perçu la lumière du jour. Il estima la journée déjà bien entamée. Il en était a se demander si Hagen et Nazima ne s'impatientaient pas lorsqu' il fut projeté contre la paroi par une force qu' il connaissait malheureusement trop bien.
Accusant le coup, il eut le réflexe de sortir sa dague pour arracher à la vampire assoiffée de sang et ivre de folie un hurlement de douleur.

« -Ta faute ! »
Lui hurla ce qui avait été Arsinoë avant d' à nouveau lui asséner un coup qui le désarma envoyant Helvoran plusieurs mètres en arrière.
Une vive douleur à l'épaule et à la tête  l'aggressèrent lorsqu'il heurta le sol froid et humide du tunnel.
Il voulu se relever afin d'éviter une nouvelle attaque, mais c' était trop tard. Déjà l'amazone le maintenait au sol approchant dangereusement ses crocs de son cou.
Quel comble de finir ainsi pensa-t-il alors que malgrè sa force la bouche grande ouverte de la vampire se rapprochait inexorablement de lui.
Après un moment vain de lutte il senti sa chair se déchirer, puis bientôt ce fut son sang qui s'engouffrait dans la bouche d'Arsinoë.
Plus elle suçait, plus elle gagnait en force et lui perdait en résistance.
Il en était au point de ne plus pouvoir bouger. Immobile n'ayant conscience que bientôt il reverrai la petite fille rousse.
Cela ne tarda pas. Elle était là attendant patiament avec sa faux à la main.
Il voulu lui dire qu' il était désolé, mais en fut incapable. Comme il s'en voulait de la décevoir.
Il sombra dans l'inconscience et la dernière chose qu' il vit fut la petite fille brandir au dessus de ses épaules sa faux puis ce fut le blanc tout autour de lui. Il n'avait plus mal, il ne sentait plus le sol froid et humide, mais à la place une douce chaleur lui rappelant celle du soleil qu'il n'était pas parvenu a revoir. Cela il le regrettait. Il sentait aussi le contact délicat de l'herbe sur sa peau sans pour autant la voir. C'était une bien étrange sensation, qu' il avait déjà ressenti cependant il était incapable de se rappeler où et quand.
Dim 22 Jan 2017 - 17:30
Revenir en haut Aller en bas
Encelade
Messages : 13
Date d'inscription : 21/06/2016
Age : 23
Localisation : Sur une boule de silice et de fer qui tourne autour d'une boule de gaz fusionnant des atomes d'hydrogène qui tourne autour d'un trou noir supermassif.
L'Ogre Guerrier Errant
Encelade
Huit sabots battaient le sol à toute vitesse, l'attelage s'éloigna, avec des soupirs de réconfort: Ils avaient échappé aux griffes des ogres!

"Encelagh, tu les a laissé s'échapper, tu es content?" Cria un ogre en colère.
"Parfaitement", dit calment celui qui courait deux secondes plus tôt, et l'ogre couvert de blessures se retourna avec un sourire :
"Tout marche précisément selon mon plan".
Gofagh arriva en courant, suivi de quelques autres ogres:
"Hé, Encelade, t'as réussi à placer le colis?
-Oui, commandant! Ces gens auront une belle surprise en arrivant dans la prochaine cité... S'ils y arrivent!"

De retour au campement, Encelade fut rassuré de voir le tas d'os noircis et de cendres près du feu: La chose avait bien été brûlée, comme il se devait. Il fut aussi agréablement surprit de voire qu'Azagh l'humaine était parvenue à extraire une grande quantité du précieux suc digestif du monstre.
"Il se débattait encore! Dit-elle, alors que ses articulations étaient brisées et qu'il avait un paquet de flèches enfoncées dans la gorge... Comment as-tu fait pour le capturer?"
Effectivement, ça n'avait pas été facile. Encelade avait bien cru qu'il allait mourir dans ce tunnel...

Quelques minutes après s'être engouffré dedans, Encelade avait bien compris que, contrairement à ce qu'il avait d'abord pensé, cela cette galerie ne pouvait être un tunnel de nains: Elle était bien trop large, et le fond était inondé à partir d'une certaine profondeur, et montait jusqu'à ses genoux. Mais la curiosité l'a pourtant fait continuer, même après avoir senti et piétiné des restes humains.
Il avait rangé son arc, car la galerie était devenue assez large pour manier un gourdin, tout de même plus pratique pour frapper à l'aveuglette.
Grâce à cela, il a pu bloquer au dernier moment une attaque venues de l'obscurité, détectée à la dernière seconde grâce au bruit de l'eau, mais il ploya presque sous la force, plus grande que prévue: La chose frappait plus fort qu'un ogre. Encelade parvint encore à bloquer quelques assauts, mais il n'avait pas le temps de tenter une attaque, ni même de reprendre sa respiration:
Les attaques, fusaient, toujours plus violentes, toujours plus dures à prédire; quand il le sol, glissant et irrégulier, lui fit perdre son équilibre, et qu' il entendit l'assaut qui venait de sa droite, il n'eu pas le temps de lever son gourdin... Et il souffla enfin, laissant échapper un cri de frustration. Qui aurait été son dernier, s'il n'eut pas été accompagné d'un souffle de flammes.
Pas de quoi brûler son ennemi, mais assez, d'une part, pour le troubler, et d'autre part, pour laisser Encelade voir son ennemi: Un être hideux, un peu plus petit qu'un ogre, à la mâchoire animale.
Il en profita pour asséner plusieurs coups de gourdin à la créature, qu'il avait identifiée: C'était un troll.
Après avoir brisé autant d'os que possible à son adversaire -qui ne mourrait pas-, Encelade entreprit de faire sauter le plafond du tunnel avec son gourdin: Il n'était pas trop profond. Il sorti alors sa proie, mais avant de se hisser à l'extérieur, il senti une douleur sourde à son mollet: Un bébé troll ,pas plus grand qu'un mouton, l'avait mordu. Il se dépêcha de l'assommer à son tour.
L'ogre confia l'adulte à la première patrouille des siens qu'il aperçut, mais décida de discrètement mettre l'enfant dans une charrette humaine: Le monstre était sans doute assez puissant pour tuer des humains, et il pourrait vite grandir et devenir une grande menace pour eux, d'autant plus que les trolls sont connus pour assimiler très vite leur nourriture. Si le troll ne tuait pas les conducteurs avant leur arrivée, il causerait un massacre une fois arrivé dans la cité, et s'il n'était pas vite tué, il pourrait vire grandir: C'était un petit cadeau d'Encelade.

Quand aux sucs gastriques de l'adulte, l'ogre ne savait pas vraiment quoi en faire, mais il trouverait sans doute par la suite un moyen d'en faire une arme.

La cité était tombée en moins d'une journée, et les pertes étaient minimes dans le camp des ogres... Tout se déroulait relativement bien. Encelade se demandait seulement comment il avait plu émettre ces flammes: Il ne comprenait toujours pas ce don, pas plus qu'il ne le maîtrisait.
Sam 27 Mai 2017 - 21:55
Revenir en haut Aller en bas
Dargor
Messages : 1256
Date d'inscription : 25/05/2014
Age : 29
Localisation : N'importe où, mais avec mon ordi.
Le Maitre de l'Intrigue
Dargor
Gofagh le Bruyant observait la colonne qui avançait vers le sud, vers la deuxième cité humaine. Se tournant vers ses ogres, il prit la parole.

« Bien. Vous savez qu’on est là parce qu’il faut qu’on se fasse des copains des maitres des lieux. Mais j’ai vu certains d’entre vous un peu trop rigoler avec les humains. Oubliez pas que pour eux, on est et restera des monstres mangeurs d’enfants de jeunes pucelles innocentes. C’est vrai qu’on l’a tous fait une paire de fois, ne mentons pas, mais ces gars avec qui on combat n’attendent que l’occasion de nous poignarder. Oubliez juste pas ça. Oubliez pas ça parce qu’ils vous prennent pour des brutes sans cervelle. Jouer ce rôle est le seul moyen pour nous de survivre. Parce qu’on peut en casser le crâne à des milliers, il y en aura toujours dix de plus pour venir. Donc tant qu’on fait profil bas et qu’ils nous prennent pour des cons, on peut survivre, et attendre un jour où ça ira mieux. Mais tenez-vous sur vos gardes en leur présence. Compris ? »

---

Loin d’ici, la bataille faisait rage sur les murs d’une autre Cité-Etat. Les troupes d’Oro avaient finalement commencé à attaquer, et avaient pu profiter de l’ouverture des portes de la ville par un traitre dans l’enceinte de cette dernière pour investir le gros des défenses. En effet, en voyant la porte être attaquée, les stratèges de la cité avaient décidé d’y envoyer plus de troupes… Libérant hélas les murs. La situation était mal engagée, mais la cité avait de très nombreux soldats, et en très grande qualité…
Lun 5 Juin 2017 - 22:17
https://ryscior.forumactif.org
Revenir en haut Aller en bas
Dargor
Messages : 1256
Date d'inscription : 25/05/2014
Age : 29
Localisation : N'importe où, mais avec mon ordi.
Le Maitre de l'Intrigue
Dargor
Le sang, le bruit des armes et des cris se faisait désormais entendre de partout. Le traitre qui avait ouvert les portes à l’ennemi, Asarith, jubilait. Ses soldats, prévenus de la situation, avaient pris les gens des Cités par surprise. La défense qui avait été formée en urgence avait été trop fragile, et cédait petit à petit, mètre par mètre, rue par rue. Il observait cette drôle de bataille depuis les toits. Drôle de bataille oui car les hommes se retrouvaient agglutinés dans les rues, collés les uns contre les autres, et le combat semblait se dérouler au ralenti tant ceux qui pouvaient frapper éprouvaient des difficultés à trouver leurs cibles.
Mais il y eut bien sûr quelqu’un qui trouvait trop facilement ses cibles à ses yeux. Sur un toit non loin, une magicienne s’amusait à brûler certains de ses soldats. Délicatement bien sûr, car elle ne souhaitait pas que le feu se propage et aille faire des dégâts. Surtout dans une cité où un baril de poudre à canon pouvait se trouver plus ou moins n’importe où. Voire de la poudre dans le sol, on ne savait jamais. Pas d’incendie, c’était la règle. Mais elle tuait trop de ses soldats à son goût.

« Cinder, Cinder, Cinder, soupira-t-il. »

Il était temps qu’il intervienne pour la calmer. Il avait prévu un petit jeu spécial pour elle. Tant mieux, il allait pouvoir le mettre en place. Il aimait bien jouer avec elle. Discrètement, il approcha dans son dos. Elle ne le remarqua pas avant qu’il ne la prenne dans ses bras et ne la retourne pour l’embrasser tendrement. Alors qu’elle reculait pour l’injurier, le poison qu’il avait sur les lèvres fit effet sur elle. Et elle tomba vite dans ses bras, évanouie.
Une menace de moins.
Mar 13 Juin 2017 - 18:16
https://ryscior.forumactif.org
Revenir en haut Aller en bas
Dargor
Messages : 1256
Date d'inscription : 25/05/2014
Age : 29
Localisation : N'importe où, mais avec mon ordi.
Le Maitre de l'Intrigue
Dargor
Elle pouvait tout à fait imaginer leurs visages, alors qu’ils envahissaient les rues de sa ville. Elle pouvait imaginer leur jubilation alors qu’ils pillaient les maisons de sa Cité-Etat. Mais elle souriait. Dans sa défaite, Manuela Felicia souriait. Elle serait morte avant qu’ils ne la trouvent, et elle le savait. Et beaucoup d’entre eux mourraient également en ce jour.
Asarith avait eu besoin de lancer plusieurs assauts avant de parvenir à ses fins, la prise de la cité. Le dernier avait été le bon. Il faut dire que Manuela Felicia avait compris que sa cité allait tomber. Helvoran, de même que tous ses soutiens, l’avait quitté il y avait plusieurs jours à présent. Ses généraux encore loyaux s’étaient fait tuer les uns après les autres. Tous sauf un. Auquel elle avait choisi de ne pas donner la défende de la cité, mais plutôt son évacuation.

Il était évident pour elle qu’Harmad allait tomber à ce moment. Trop d’erreurs avaient été faites. Il était d’accord avec cela. Aussi, quand il était venu lui dire qu’il en était ainsi, elle avait souri. Au final, elle avait passé sa vie en quête du pouvoir, pour donner un sens à sa très, sa trop longue existence. Trois millénaires. Trois millénaires passés à chercher en vain à devenir la femme la plus puissante du monde. Et tout ça pour quoi ? Pour régner sur une ville isolée, et dont tous les habitants allaient à n’en pas douter mourir avec sa chute.
Elle avait commencé à sourire en apprenant que cela allait se réaliser, car au final, elle avait une petite idée. Vivez des siècles en faisant le bien, une seule mauvaise action à la fin pouvait tâcher à jamais votre réputation. Puisqu’elle devait perdre à nouveau, elle avait décidé de tester l’inverse. Puisqu’elle était réputée pour être abominable, une ennemie de l’humanité, que feraient les gens si elle sauvait sa ville et non sa vie avant de partir ?
Lassée de chercher à survivre, de partir ailleurs pour reconquérir un royaume, elle avait décidé de tester cela. Et pour cela, il fallait disparaitre. Et faire disparaitre dans l’honneur sa ville.

« Vous allez prendre vos hommes, général, lui avait-elle dit. Vous allez former un mur de cette armée jusque loin dans la forêt. Puisque Alénaraque doit être la seule Cité-Etat à rester debout, encore que nous ne sachions pas de quoi demain sera fait, vous allez y amener la population. Sous escorte.
-Majesté, la ville…
-La cité va disparaitre, avait-elle confirmé d’un hochement de tête. Mais pouvez-vous la sauver ?
-Non, majesté. »

Il en fut donc ainsi. Asarith détourna son regard de la ville, et laissa une troupe de soldats pour la rendre. Mais son armée suivait la population qui s’enfuyait, attaquant les groupes de retardataires. Ce serait un long voyage pour les citoyens d’Harmad, mais un voyage nécessaire, jugeait Manuela, car ils avaient plus de chances de survivre durant ce dernier que durant le pillage qui allait se dérouler ici. Après tout, tous avaient entendu dire ce qui était arrivé à Karak-Tur.

Elle avait mis ses plus beaux atours pour la fin, et fait sa plus belle toilette. S’éventant tranquillement, elle avait marché dans les rues de la ville, peuplées désormais uniquement de ceux qui pensaient pouvoir tromper la mort, des inaptes à voyager, ou de ceux qui ne voulaient tout simplement pas partir. Les troupes qu’Asarith avait laissé derrière lui, peu nombreuses, avançaient lentement, au loin. Ces quelques milliers d’hommes ne se disperseraient cependant certainement pas. Leurs officiers devaient être conscients des dangers qui les attendaient.
Aussi, quand elle avait regagné sa maison, alors que la journée touchait à sa fin, elle n’avait pas encore vu l’ombre d’un soldat. Et pour autant qu’elle sache, ils n’avaient pas encore atteint les cachots de son palais, où elle avait préparé une petite surprise. Elle entra par la porte de l’arrière-cuisine. Elle avait envie de parcourir à nouveau ces pièces qu’elle avait arpentée, enfant, avant de les abandonner une fois adulte. L’arrière cuisine, froide et humide, puis la cuisine, plus lumineuse, mais pas plus confortable. Derrière, la salle de réception, puis plus loin, le salon privé. Tout cela ne l’intéressait pas. Elle monta l’escalier. En face, le couloir menant aux deux chambres d’adultes, et à droite, un autre salon, et un autre escalier. Elle monta à nouveau. Le couloir se prolongea, puis elle arriva dans la chambre rouge. Sa chambre d’enfant.
Elle n’avait que peu de souvenirs de cet endroit. Ils s’étaient tous effacés, perdus dans la longue vie de souvenirs qu’elle avait. Elle dépassa les lits, marchant directement vers le paravent du fond. Sur la petite table qui se trouvait derrière, un verre contenait la potion que lui avait laissé Helvoran. Elle s’en empara, puis s’avança jusqu’à la fenêtre, regardant le jardin qui l’avait vue grandir. Buvant d’une traite le contenu, elle se laissa aller aux peu de souvenirs qu’elle avait encore.

La mèche devait être bientôt consumée à présent…

---

Ce fut un véritable coup de tonnerre qui fit tourner la tête d’Asarith. Prévisible. Quand il avait vu la population fuir, il avait compris ce que Manuela tramait. Dans ces conditions, hors de question de se risquer à y retourner, ou d’y renvoyer un trop plein de soldats. Il avait ordonné, malgré les cris de protestation de certains, la poursuite de la population d’Harmad. Ceux qui étaient capturés deviendraient esclaves, ceux qui étaient tués seraient laissés à pourrir sur place.
Il avait laissé le commandement de l’attaque de la cité proprement dite à Arphénise, la vampire à son service. Il trouvait cette dernière trop ambitieuse, et maintenant qu’il avait Cinder à ses côtés, il n’avait plus besoin d’une fausse fille. C’était une bonne méthode pour se débarrasser d’elle.
Vu toute la poudre qu’il devait y avoir à Harmad quand elle sauta, il était en droit de croire qu’elle n’avait aucun moyen d’avoir survécu. C’est donc le cœur léger qu’il rejoignit l’Empire, devant les murs de la Cité-Etat d’Alénaraque. Las ! Ces murs étaient bien garnis, et les troupes oréennes comme impériales étaient fatiguées de leur longue campagne à travers les forêts séparant les différentes Cités. On se quitta donc sur un armistice, auquel Angelo Santo, pontife d’Alénaraque, fut invité, afin qu’il appose sa signature.
L’Empire et Oro récupéraient des villes vides, hélas pour eux. Mais ils récupéraient aussi beaucoup de territoire. Et cela était toujours bon. Un territoire, cela contenait forcément des quelconques ressources. Quant à Alénaraque, elle vivrait, comme la dernière des Cités-Etats. Mais pour combien de temps…
Ven 1 Sep 2017 - 0:00
https://ryscior.forumactif.org
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Sauter vers: