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[Fini][Event] Une réunion divine
Elise Sazem
Messages : 27
Date d'inscription : 03/11/2016
Elue de Nimen
Elise Sazem
- Je serais ton guide vers le temple, élue. Pas qu’on se connaisse mais je sais de nombreuses choses, dont ce que tu es, Elise Sazem. Le temps est venu de faire l’appel et de partir.

Elise Sazem ne savait pas de quoi parlait l’homme qui se tenait face à elle mais elle remarquait un détail, sa prestance. Si on lui disait qu’elle se tenait face à un riche prince ou un grand noble, elle le croirait sans hésiter. Et face à ce charisme, elle ne pouvait pas partir, elle était comme absorber. Et sans dire un mot, elle répondit à l’inconnu d’un mouvement de tête.

- Le temple va nous appeler nous tous et nous aurons le choix d’y répondre. Quel sera le tien ? Me suivras-tu ? continua-t-il.

Deux semaines qu’elle se tenait seule dans l’immense ville de Kelvin et rien pour elle ne l’empêchait de partir de cet endroit, excepté l’accablement de sa propre vie. Elle ne savait que faire de celle-ci et un inconnu lui parlait d’un long voyage et d’appel. Elle ne comprenait pas trop son charabia mais elle décida d’accepter. Elle savait que de nombreuses choses dans ce monde dépassaient les mortels mais elle n’en était plus un, qu’elle le veuille ou non. Et pas qu’elle prenne son statut au sérieux, mais aucun autre choix ne se présentait face à elle. Le destin l’avait peut-être fait croiser cet homme pour découvrir un moyen de se libérer de sa malédiction divine, de son statut et de son affiliation à Nimen, la pire des divinités à ses yeux. Être l’élue d’une folle qu’elle avait promise de vaincre, telle était sa destinée.

- Je l’accepterais. Non que j’y comprenne quelque chose, mais je me doute que seul quelqu’un d’important et de doué pourrait deviner mon nom et mon… rang dans ce monde, d’un simple regard, lui répondit-elle d’une voix décidée et sûre.

- Alors soit, répond l’homme.

Au moment où il dit cela, chaque élue, quelque soit l’endroit dans lequel il se trouvait, sentit comme un second battement de cœur étranger à son propre corps : le signe de l’appel et d’une réunion imminente. Il savait déjà tous ce que cela voulait dire, à l’exception d’Elise. Inil Boson les avait appelés au temple des élus, près de la cité du Froid Saphir, en plein dans les montagnes de l’Empire d’Ambre. Tous auraient le choix d’y répondre ou pas, aucune obligation ne les tenait. Plusieurs préféraient maintenir leur vie que de prendre en compte l’appel, mais une majorité viendrait quand même avec chacun leur raison : revoir d’anciens compagnons, rencontrer d’autres personnes de leur statut, mener leur mission d’élus, profiter des hasards de la vie, … Aucune des justifications ne dépassait les autres et toutes étaient légitimes. Et à la suite de l’appel, il savait au fond d’eux quand aurait lieu la réunion et y réfléchirait.

- Maintenant, partons ! Le chemin jusqu’au temple est encore loin. Je me doute que tu dois avoir une myriade de questions mais trouvons d’abord un bateau pour partir vers l’empire d’Ambre et ensuite viendra le temps des interrogations.

Elle ne pouvait que saluer la justesse de sa critique. Surtout que quoi de plus facile que de trouver dans Kelvin un navire. L’épreuve se trouvait plus dans savoir lequel prendre, qui partirait en direction des ports d’Ambre. Mais c’était sans compter le talent ou plutôt la prévoyance d’Inil. Sans aucune difficulté, il trouva bien vite un capitaine en partance de l’Empire d’Ambre et le paya d’une bonne somme pour bénéficier d’un voyage tranquille, un peu à l’écart du reste de l’équipage. Il ne restait donc plus qu’à attendre le lendemain pour le départ. Elise avait encore une chambre dans l’auberge quelque peu miteuse dans laquelle elle logeait depuis son arrivée en Kelvin. Même si le luxe n’y régnait pas, elle s’y sentait en sécurité et un tant soit peu chez elle autour des quelques habitués qui se connaissaient tous les uns des autres et passaient leur soirée à boire. Elle proposa à l’élu de dormir dans sa chambre. Elle lui laisserait le lit et dormirait par terre. Pour une nuit, cela ne lui posait aucun problème. Inil accepta sa proposition dans l’espoir de bien sûr trouver mieux.

Une fois arrivé à l’auberge, directement Inil demanda à l’aubergiste si une chambre était libre pour la nuit. Et heureusement pour lui, ses vœux furent exaucés. Il eut sa chambre personnelle et n’aurait pas le besoin de squatter celle d’Elise. Non que l’idée de dormir avec quelqu’un dans une même chambre lui déplaise, mais il préférait laisser l’intimité à l’élue de Nimen, ou plutôt à une demoiselle.

- Il faut moins savoir profiter des bonnes choses tant qu’elles sont là. Nous n’aurions bientôt plus ce luxe lors du voyage en mer.

Ce fut ainsi qu’il se justifia de son choix. Les deux personnes montèrent déposer leur affaire et redescendirent après pour manger. Ils prirent chacun ce que proposa l’aubergiste avec une bonne bière et discutèrent de tout et de rien en mangeant. Au fur et à mesure que la soirée continuait, les deux compagnons continuèrent à commander à boire, sous l’impulsion légèrement volontaire d’Elise. Même si elle n’aimait pas spécialement être bourrée, elle savait qu’elle en avait besoin pour commencer ce long voyage. Surtout qu’elle n’en aurait plus l’occasion une fois en mer, pour pouvoir accepter la dureté de sa réalité. Elle ne savait pas quand elle avait pris l’occasion de se pencher dans l’alcool pour commencer à accepter quelquefois sa vie mais d’une certaine manière, cela la chagrinait. Après bon, soit, les faits étaient là et elle continua comme si de rien n’était. Cela n’était que passager. Elle noyait sa solitude dans la boisson, mais elle savait, ou plutôt espérait trouver une réponse ailleurs.
Et la soirée continua avec une bonne quantité de bières pour Elise. La dernière, elle l’adressa à Bluck, le curieux semi-nain avec qui elle avait voyagé dans un temps qui lui paraissait déjà si lointain, et ensuite décida à monter dormir, sans même vérifier où se trouvait son comparse. A peine se posa t’elle sur son lit qu’elle s’endormit telle une masse.

Le lendemain matin fut rude. Elle se réveilla au bruit des coups à sa porte.

- Elise, lève-toi, nous ne devons pas manquer notre voyage, cria l’homme de l’autre côté de la porte.

Elle se maudit autant qu’elle maudit Inil. Sa tête allait exploser à force du boucan qui frappait ses tempes à vives. Elle souffrait à cause de l’alcool trop abondant d’hier. Qu’elle avait pu être son idée d’hier pour décider de tant boire. Elle n’en savait rien, ou si, mais elle préféra l’oublier. Elle se leva, sortit de son lit et rassura l’élu qui frappait à sa porte depuis déjà dix bonnes minutes. Elle se prépara ensuite et descendit avec tout son barda.
Une fois en bas, elle se dit qu’heureusement que ces verres de lunettes étaient teintés pour cacher en partie son état. Elle but un bon verre d’eau et mangea un bout de pain en quatrième vitesse pour ensuite partir avec Inil à leur navire.

Après une bonne trotte, ils arrivèrent sur le bateau et montèrent dessus. Le voyage commençait enfin. La traversée jusqu’à l’Empire d’Ambre fut bien longue : deux longues semaines de navire à s’arrêter à divers ports en chemin pour commercer. Pendant ce temps à leur disposition, Elise en apprit bien plus sur Ryscior mais aussi sur le monde des élus avec la bibliothèque humaine qu’était l’élue d’Antescior. Comment un homme pouvait savoir autant de choses ? Elle n’en savait rien mais elle en était toujours autant étonnée. Et c’est ainsi que dura leur traversée, dans la discussion et l’apprentissage, où quand c’était possible, Elise rajoutait son petit détail de connaissance, même s’ils étaient bien légers face à Inil.

Une fois arrivée à bon port, Elise fut heureuse d’être sur la terre ferme. Non qu’elle ait le mal de mer mais elle préférait sans hésiter la beauté du paysage terrestre que du domaine d’Ariel. Et cela n’était pas un blasphème mais juste une préférence et une histoire de goût personnel.
Elle préférait le paysage devant elle plutôt que la mer dans son dos : une grande ville portuaire où la vie régnait avec encore derrière une multitude de plaines cultivées derrière les remparts, et au loin des rivières et des forêts. Un royaume, ou plutôt un empire, où elle se serait bien vu vivre si sa vie avait été différente, si Nimen l’avait laissé tranquille. Tout le malheur qui lui arrivait n’était que de sa faute. De la mort de ses parents à sa malédiction, la déesse folle ne jouait que d’elle et d’une certaine manière, Elise s’était dévoué à la déesse, non de la manière traditionnelle mais en rêvant d’y mettre fin. Elle ne connaitrait la mort que dans la chute, soit la sienne, soit celle de la déesse l’entrainant avec elle. Et elle qui s’était ainsi promis de ne jamais tuer, n’aurait que pour seul objectif de briser sa promesse pour rendre le monde meilleur en détruisant une nuisance. Elle ne savait pas comment elle allait faire, ni même si son objectif était réalisable mais elle le souhaitait de tout son cœur. Et son regard de meurtrier, elle le cachait derrière ses lunettes teintées en les remontant encore une fois.
Elise regardait vers l’est vers sa prochaine destination dans l’espoir d’accomplir sa mission. Pour cela, elle avait avec elle Inil qui lui servait de guide. Et ensemble ils se mirent directement en route. Le temps n’était pas au repos mais au voyage pour arriver au temple, dans les montagnes, près de la cité du Froid Saphir, la belle cité des lacs.

Le voyage jusqu’au temple dura encore une dizaine de jours, traversant l’Empire d’Ambre d’est en ouest, de la côte à sa chaine montagneuse. Et lors de leur voyage, ils croisèrent la population d’Ambre, dans les champs cultivés où les céréales grandissaient, dans les collines et vastes pâturages où circulaient les bergers et leurs animaux et dans les auberges locales qui signaient leur fin de journée de marche. Elle voyait dans ce royaume une population heureuse de sa vie, derrière ces habitudes guerrières et ces palissades. L’Empire d’Ambre qui s’était toujours préféré à se défendre des autres peuples, avait gardé cette habitude forte de savoir se battre. C’est pourquoi il n’était pas rare pour les paysans de savoir se battre, de garder des semblants d’armes chez eux et de protéger leur village derrière des murs de bois. Mais malgré tout cela, Elise voyait dans ces lieux une population prospère et heureuse de sa manière de vivre. Toujours accueillante, ces gens lui rendaient ses sourires et lui proposaient toujours aisément un logis en cas d’absence d’auberge. C’est ainsi qu’elle put discuter de manière plus privilégié avec eux, en proposant ses soins et sa science en échange du toit et d’un simple repas.
Le sourire et le plaisir de vivre n’était pas les traces d’une population et d’un royaume florissant. Elle le croyait en tout cas. Elle avait voyagé à travers le monde et de ce qu’elle avait pu en voir, c’était ce qu’elle croyait. Mais maintenant, tout cela ne la concernait plus. Elle n’était plus n’importe qui, un simple habitant de ce vaste monde.

Le onzième jour, elle posa enfin le pied à vue de la grande cité du Froid Saphir, la ville au pied du temple. Le deuxième et presque dernier jalon de leur voyage au temple. Elle ne savait pas si elle était heureuse ou pas d’être enfin arrivé à destination, mais d’une certaine manière, elle n’était pas contre un peu de repos.

- Nous voici enfin à destination, près de notre demeure en quelque sorte, lui dit Inil en regardant les montagnes dominant la cité.

Elle suivit ainsi le regard de son compagnon mais ne vit que des montagnes et encore des montagnes, sans même savoir ce qu’elle devait observer. Seulement elle se remit en marche et se dit qu’elle découvrirait bien assez vite ce qu’elle devait voir. Et Inil suivit son pas pour ensuite reprendre sa place de guide, dans la suite de leurs discussions habituelles, à tergiverser du monde et de ce qu’ils en savaient, que ce soit dans la médecine, la géographie, l’histoire et encore bien d’autres domaines : leur routine à eux deux, qu’elle appréciait, d’en savoir toujours plus et de découvrir de nouvelles pistes à explorer. Même si elle avait ses convictions, son objectif, elle n’en restait pas moins une érudite à sa manière, bien faible face à Inil mais il n’était jamais trop tard pour apprendre.

Ils étaient enfin arrivés au temple selon Inil, pourtant elle ne voyait rien face à elle. Ou plutôt elle ne voyait rien du tout à moins d’un mètre. Depuis dix bonnes minutes, ils marchaient dans le brouillard dans ces reliefs. Le moindre faux pas pouvait permettre la rencontre avec Elis et pourtant chaque pas de l’élu d’Antescior était encore plus serein que le précédent, comme si la voie lui était guidée par sa divinité titulaire même. Et ainsi ils avancèrent à deux, Elise suivant Inil, pendant un petit temps qui parut une éternité pour Elise. Celle-ci en voyant ce brouillard, se crut dans sa propre vie, comme si cette brume représentait sa voie qu’elle avait perdue. Elle ne savait où aller et ne pouvait qu’avancer, toujours tout droit, sans hésiter un seul instant car le temps ne l’attendrait pas.
Et elle avança jusqu’à arriver devant le temple où le brouillard se dissipa d’un coup. Seulement face à eux, se tenait sept personnes à l’allure fantomatique qui bloquait l’accès. Alors que les six sur les côtés, en armure complète, se tenaient prêts à dégainer les armes, celle du centre, une femme au turban et aux vêtements orientaux aussi bleus et pâles que son apparence, leva le bras pour empêcher ses compagnons d’attaquer :

- Passez et entrez, je sens en vous que vous en êtes dignes. Vous voici chez vous, élus.

Non moins rassurée, Elise avança en suivant Inil et en même temps qu’ils firent cela, les six fantômes en armure disparurent. Seulement la femme quant à elle ne disparaissait pas et continua à la fixer :

- Je ne te reconnais pas. De qui peux bien tu être l’élue ? dit lui-elle.

- Elisandre, Elise est l’élue de Nimen, répondit à sa place Inil dans le but de lui éviter tout gêne.

Il savait bien que mentionner ce détail déplaisait beaucoup encore à la jeune élue. Pourtant elle n’aurait pas le choix de l’accepter et de le revendiquer car lors de cette réunion, elle représenterait sa déesse, qu’elle l’apprécie ou pas. Peut-être aurait-il mieux fait de ne rien faire. Seul le temps lui révélerait s’il avait bien agi.
Pour laisser passer les deux, Elisandre disparut et se tint face à eux, l’immense porte du temple en ruine. Grande de plusieurs mètres, d’une couleur légèrement bleutée, on pouvait sentir le poids des âges que la porte avait due connaitre, de par les traces du temps incrustées avec l’érosion et les nombreuses griffes. Des combats avaient-ils été menés dans cet endroit, comme donnait l’impression de certaines griffes, bien trop profondes pour être naturelles ? Elise n’en savait rien mais est-ce que cela la concernait ? Oui en quelque sorte car elle était chez elle, dans la grande maison des élus, seulement elle était épuisée.
Ils étaient en effet arrivés à la fin de leur voyage, et pourtant seulement commençait le plus dur. La réunion allait commencer, une fois que tous les élus seraient présents. Qui serait présent et quand ? Personne, ni même Inil ne le savait. Il lançait l’appel et supervisait la réunion mais celle-ci n’était en aucun cas obligatoire. Seul le choix de l’élu même était important, pour savoir s’il désirait venir représenter sa divinité lors de cette réunion. Pour plusieurs, cette réunion n’avait même aucun intérêt. Mais seul le temps révélerait qui serait présent.
Ven 22 Mar 2019 - 22:19
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Dargor
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Le Maitre de l'Intrigue
Dargor
L’appel… Marina l’avait ressentie pendant plusieurs jours. L’appel du temple. Il s’était fait insistant, pressant, mais elle l’avait toujours rejeté. Elle avait d’autres chats à fouetter, et ce au sens premier du terme. Un nécromancien utilisait des chats morts ramenés à la vie pour terroriser un village, dans le nord-est de Ram, là où le désert avait depuis longtemps disparu, car l’orée de la Jungle était trop proche pour permettre à la sécheresse de se maintenir. Dans cette région reculée du grand sultanat, les villages et les petites villes étaient souvent des proies faciles pour les malfaiteurs de tout genres, car les chasseresses de démons étaient loin, et venaient rarement, même s’il fallait bien avouer qu’elles faisaient un effort honorable pour ne jamais totalement abandonner la région.
Mais cette fois, il n’y en avait pas. Et c’était elle, Marina Ha’Hiz, qui avait dû abattre les chats morts-vivants du nécromant, et découvrir l’horrible plan qu’il prévoyait pour eux, et la façon dont il espérait utiliser leur morsure pour propager la non-vie. Elle lui planta son épée dans la gorge. Mais ça n’avait été que le début de l’appel. Quand elle avait un but, il lui avait été facile d’y résister. Mais à présent, il hantait ses journées et ses nuits. La puissance de l’appel du temple…

Elle n’avait jamais mis les pieds dans le temple des élus. Elle n’avait jamais sûr, jusqu’à ressentir l’appel, qu’il était là. Elle savait que si elle s’y rendait, elle trouverait les autres élus, mais elle n’était pas sûre de vouloir les rencontrer. Après tout, ils représentaient ces divinités qu’elle avait tant haïes après la mort de sa sœur. Mais d’un autre côté, elle entendait la voix d’Alid et Beskha, ses mentors, qui lui répétaient de ne pas laisser la haine la consumer jusqu’au bout… Et comme s’il avait senti cela, l’appel se mit même à hanter ses rêves. Si bien qu’un beau jour, elle réveilla en chemise de nuit, sur son cheval, après plusieurs heures de chevauchée. Il lui avait bien fallu admettre, ce jour-là, que cet appel mettait en jeu des forces qui dépassaient ses propres compétences. Peut-être y avait-il quelque chose de bon après tout à se rendre au temple.
Mais des semaines de voyage plus tard, arrivée devant le temple, elle se mit à en douter. Avant de grandir la longue côte qui la mènerait jusqu’au temple, elle s’était arrêtée au lac pour y acheter du poisson séché. Identifiée comme une élue divine, elle avait eu droit à un accueil magistral, et savait déjà qu’elle ornerait à présent d’autres vitraux. Elle espéra qu’ils ne lui voueraient pas un culte. Sinon, son absence quand ils auraient besoin d’elle… Enfin elle avait préféré ne pas penser à de telles choses. Et elle avait repris sa route, et se retrouvait à présent devant les portes massives du temple. Elle s’y immobilisa. Elle avait répondu à l’appel à présent non ? Elle avait vu le temple ? Qu’est-ce qui l’obligeait d’y entrer ? Et de quoi avait-elle peur au juste ? De découvrir que les élus étaient lâches, ou au contraire qu’ils étaient bons ? Était-elle intimidée par certains élus qu’elle allait y rencontrer, et dont les exploits avaient bercé son enfance ? Elle espérait que non. Peut-être qu’elle était juste mal à l’aise, car cet endroit semblait imprégné de la présence des dieux… Mais elle n’allait pas laisser ces derniers lui dire quoi faire. Elle prit une grande inspiration. Elle triompherait de cette peur. Et de ce temple. Et si ce rassemblement d’élus s’avérait ennuyeux, eh bien elle s’en irait.

Elle poussa les grandes portes du temple…
Dim 31 Mar 2019 - 22:26
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Lykaios
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Tête pensante de la meute
Lykaios
Alors que Valentino Tarenziore posait la main sur le coupe-papier finement ciselé qu’il envisageait de voler, un battement de son cœur se fit plus fort que les autres. L’appel. Poussant un soupir, il lâcha l’objet à regret et s’en alla sans se retourner. Il n’aurait pas le temps de s’en occuper, il était temps d’y aller.

Valentino salua chaleureusement son hôte, le remerciant pour l’invitation et le pria de l’excuser car il avait une affaire urgente qui exigeait toute son attention. En sortant, il remit son chapeau sur sa tête et dirigea ses pas vers sa demeure. Sa chère Comnena avait dû recevoir l’appel du temple également et avait dû en faire part à sa mère, qui devrait normalement avoir commencé les préparatifs du voyage. Valentino termina le reste du trajet dans un état songeur, se demandant qui serait présente cette année et s’il allait avoir l’occasion de rencontrer les nouveaux élus. Il commença également à préparer mentalement leur voyage jusqu’à l’Empire d’Ambre.
À peine eut-il le temps de franchir le pas de la porte qu’elle lui sauta dans les bras. Il la rattrapa, la fit tourner et la reposa à terre, un grand sourire s’affichant sur son visage à la vue des yeux pétillants de Comnena et de son rire. Sa femme l’accueillit plus calmement mais tout aussi tendrement. Elle était en pleine préparation de leurs bagages, aidée de sa fille. Quant à lui, il monta dans son bureau préparer les différentes instructions qu’il laisserait à suivre lors de son absence.
Durant le dîner, Comnena lui posa tout plein de questions sûr comment était le temps des élus et ce qui allait se passer durant cette réunion. Elle ne s’y était jamais rendu, Valentino la trouvant encore trop jeune pour se rendre à cette réunion, et, il fallait l’avouer, il avait du mal à accepter le fait que sa fille puisse être l’élue de Mystin. Mais plus les années passaient et plus cette idée se faisait concrète, ne manquant pas d’inquiéter son père. Il n’en fit néanmoins rien paraître et tenta de répondre à un maximum de ses questions, tout en échangeant un long regard avec sa femme. Plus tard, alors qu’ils allaient se coucher, ils discutèrent longuement au sujet de leur fille.
« - Est-ce que tu penses sincèrement que c’est une bonne idée de la laisser y aller avec toi ? N’est-elle pas encore trop jeune ? » Lui demanda Anabelle tandis qu’elle retirait les coussins du lit pour les poser sur le fauteuil à côté. Valentino poussa un soupir, et, se passant la main dans les cheveux, s’installa dans leur lit.
« - On sait depuis sa naissance qu’elle est différente, et maintenant qu’elle a reçu l’appel, on ne peut plus faire semblant de l’ignorer. Et il y a des élus bien plus jeunes qu’elle encore. Il est temps qu’elle assume son rôle et nous, d’arrêter de nous voiler la face. » Son ton n’était pas aussi convaincant que ses paroles mais sa femme ne dit rien, comprenant que cette situation ne lui plaisait pas à lui non plus mais qu’ils n’avaient plus le choix. Elle l’enlaça et ils se mirent d’accord sur le fait qu’ils lui annonceraient la nouvelle avant de partir.
La jeune fille sauta de joie et courut dans tous les sens à cette annonce, le matin suivant. Elle allait enfin voir le temple des élus de ses propres yeux ! Elle qui avait toujours rêvé de s’y rendre avec son père et de rencontrer les autres élus. Transportée de joie et excitée par l’aventure qui l’attendait, c’est pratiquement elle qui guida ses parents jusqu’au port où ils prirent le bateau vers le nord, direction l’Empire d’Ambre.
Le voyage en bateau se passa plutôt bien, malgré le fait qu’Anabelle n’était pas très à l’aise en mer. Quand le vent soufflait et que la mer s’agitait, il lui arrivait d’être malade et elle ne se sentait pas en sécurité, ballottée comme cela à travers les flots, totalement soumise aux caprices d’Ariel. Elle fut donc contente de toucher le sol de la Cité du Blanc Diamant au bout de plusieurs jours de bateau. Le reste du chemin se fit à cheval, s’arrêtant dans les différentes auberges tout au long de la route que Melchior l’Administrateur avait fait construire durant son règne. Le trio finit par arriver à la Cité du Froid Saphir, où logerait Anabelle durant le temps de la réunion, n’étant pas admise au temple. Elle quitta donc sa petite fille sur une embrassade à lui couper le souffle et sur un baiser donner à son mari et alla s’installer dans l’auberge de la Cité, réputée pour sa bière et son ragoût de lapin aux pommes de terre.
Valentino continua son chemin, sa fille à ses côtés, qui le pressait toujours plus encore de questions à propos du temple et des élus. Il devait avouer que lui-même avait un peu hâte d’y arriver. Chose qu’ils finirent par faire au bout d’une petite heure à cheval. Arrivés devant la porte, ils descendirent de cheval et, avant d’entrer, Valentino retint sa fille et la poussa à se retourner vers lui.
« - N’oublie pas, ce n’est pas une fête, ni un jeu. Il va falloir que tu ne fasses pas de grabuge et que tu restes près de moi. Observe bien tout ce qui va se passer et n’oublie pas que tu es ici pour représenter Mystin. » La jeune fille hocha la tête d’un air solennel. Après une dernière caresse sur les cheveux de sa fille, il la poussa gentiment vers la porte, qu’il ouvrit devant ses grands yeux ébahis et étincelants de joie.
Lun 1 Avr 2019 - 22:03
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Alkan Holdus
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Le chercheur philosophe
Alkan Holdus
Delya Curtie sautait d’un cordage à l’autre sans se soucier de l’océan qui s’ouvrait sous elle. Le bateau dans lequel elle se trouvait filait entre les vagues. La météo était clémente, le soleil brillait, Ariel semblait de bonne humeur et un vent puissant les poussait droit vers leur destination. Delya écoutait claquer les voiles dans le vent, perchée effrontément sur les cordages. L’équipage qui l’avait recrutée avait besoin d’un halfelin pour faire la cuisine. Ils ne trouvaient personne alors la jeune halfeline les avait finalement pris en pitié et avait décidé de les accompagner. Delya devait donc cuisiner, mais dès qu’elle le pouvait, elle grimpait aussi haut que les cordages le lui permettaient, se balançant volontiers dans le vide. Elle ne tombait jamais, même lorsqu’elle tentait les figures les plus risquées. Son agilité d’halfeline l’aidait beaucoup, mais elle savait que ses prouesses étaient surtout dues à sa chance. Les marins s’amusaient à la regarder, organisant des paris pour savoir quand est-ce qu’elle tomberait. Lorsqu’elle était en hauteur, Delya se remémorait les sensations qu’elle éprouvait lorsqu’elle était sur le dos de son petit frère, volant au dessus des nuages. Elle aurait aimé être un dragon elle aussi.

Alors que Delya était agrippée d’une main au cordage, prête à sauter, elle se figea. Son cœur venait de faire un battement plus fort que les autres. L’Appel. Depuis qu’elle était élue, c’était la première fois qu’elle le ressentait, mais on lui en avait déjà parlé et au fond d’elle-même, elle savait ce que cela signifiait. Son instinct lui dictait d’aller à l’Empire d’Ambre pour assister à la réunion des élus. Elle se demandait si elle devait y aller. Après tout, elle ne connaissait personne là-bas, elle ne saurait certainement pas quoi faire… Elle ne se sentait bien qu’auprès de son frère adoptif ou à bord d’un navire. D’un autre côté elle était curieuse de rencontrer les autres élus et d’échanger avec eux. Delya décida finalement de se rendre à la réunion des élus, même si ça l’embêtait de prolonger son voyage. L’halfeline voulait voir ce que c’était au moins une fois dans sa vie pour pouvoir juger. Si elle était déçue, elle n’y retournerait pas.

Elle se rendit compte qu’encore une fois, Virel, sa déesse, lui montrait son visage le plus clément car elle se trouvait sur un navire qui allait justement en direction de l’Empire d’Ambre. Si tout se passait bien (et elle n’en doutait pas une seconde) elle serait au temple d’ici trois semaines au maximum.

Une semaine plus tard, ils étaient arrivés à bon port. Le capitaine du bateau paya Delya pour ses services à bord avant qu’elle ne s’en aille. Elle avait au final une coquette somme en poche puisque les marins avaient insisté pour lui donner une partie des recettes des paris, pour la remercier du divertissement qu’elle leur avait offert. Elle ne se souciait vraiment pas de cet argent qui représentait peu par rapport au trésor de sa mère adoptive, mais elle savait qu’elle en avait besoin pour louer une monture.

Elle loua donc un poney, seule monture à sa taille, pour se rendre au temple. Elle se mit alors en route vers la Cité du Froid Saphir. Elle traversait les plaines, les champs, les landes, voyant petit à petit se dessiner dans le lointain les chaînes de montagnes où se trouvait l’antique temple. Être de retour dans son pays natal était assez étrange pour elle, cela faisait bien longtemps qu’elle n’y avait pas mis les pieds, et la dernière fois, elle était condamnée à des travaux de servitudes de l’Empire. Les paysages n’avaient pas réellement changé et elle savait parfaitement quelle direction prendre pour être au temple le plus rapidement possible. Tandis qu’elle chevauchait, Delya s’interrogeait. Combien d’élus répondraient à l’Appel ? Pourquoi étaient-ils convoqués ? S’était-il passé quelque chose de grave ? Après tout, Delya n’était au courant des dernières nouvelles que grâce aux rumeurs que répandaient les pirates de Puerto Blanco. En tant qu’élue, elle se demandait parfois si elle devait être plus informée que les autres, mais elle finissait toujours par se dire qu’étant la représentante de Virel, son rôle n’était pas de protéger le monde en s’impliquant dans des conflits que personne n’avait su résoudre auparavant, comme pourrait le faire l’élu d’Antescior. Elle pensait plutôt que son rôle d’élue consistait à représenter l’aléatoire et tout simplement à profiter de sa chance jusqu’à ce que Virel lui montre son visage le moins clément. Delya savait qu’elle n’aurait certainement pas le luxe de remettre sa démission à sa déesse, comme tous les autres élus. Étant l’élue de la chance et de la malchance, son espérance de vie était plus limitée que celle de ses semblables, puisqu’un jour se sera la malchance qui lui sourira et l’issue lui en sera fatale. L’halfeline étant devenue joueuse grâce à sa bonne fortune, appréciait être l’élue d’une déesse aussi capricieuse et imprévisible que Virel. Elle qui n’a toujours eu que la chance de son côté, elle aimait savoir que la malchance la guettait, son sort dépendant entièrement de la bonne volonté de sa déesse lunatique.

Après cinq jours de voyage, Delya était finalement au pied de la chaîne de montagne. La brume en dissimulait le sommet et le temple était encore invisible pour l’halfeline. Elle laissa son poney dans une écurie de la Cité du Froid Saphir puis commença à gravir la montagne. Elle comprenait pourquoi une rumeur disait que l’endroit était hanté, la brume et le vent hurlant entre les falaises n’avaient rien de rassurant. Bientôt, elle discerna les traces de ruines antiques. Le temple n’était plus très loin. De grandes et sombres portes se dessinèrent alors derrière la brume.

C’est avec curiosité que Delya Curtie poussa pour la première fois les lourdes portes du temple des élus.
Lun 13 Mai 2019 - 10:23
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Elise Sazem
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Elue de Nimen
Elise Sazem
Et une fois à l’intérieur, la porte se ferma comme elle s’était ouverte, toute seule. Inil claqua des doigts et toutes les lumières du couloir s’allumèrent. La poussière et le froid seraient leur compagnon, à eux deux et même aux autres élus pendant cette longue réunion. Après tout ceci restait passable. On sentait surtout que ces lieux n’avaient plus été visités par quelques-uns de plus tangibles que ces esprits guerriers depuis bien longtemps.

- Nous voici les premiers arrivés, si aucune des lumières du temple n’est allumée, dit l’élu d’Antescior. Il nous faudra encore patienter quelques jours avant de voir arriver tout le monde, en espérant que la majorité des décidés est démarré leur voyage sans trop tarder.

Cela laisserait du temps à Elise d’accepter la réalité dans laquelle elle s’était jetée, la vérité sur sa nature d’élue et surtout sur sa déesse titulaire. Puis elle aurait besoin pour se reposer. Elle était exténuée du voyage et ne désirait qu’une bonne nuit de sommeil.

- Avant de te laisser vaquer à tes occupations, qui sont loin d’être variés en ces lieux, mais non moins illimité, je vais te faire visiter les lieux. Il n’y a pas grand-chose, mais mieux vaut tout connaitre et prendre ainsi ses aises avant l’arrivée d’autres élus. Mais avant tout chose, je dois te préciser que l’alcool est proscrit en ces lieux lors de la réunion. Comme je sais que des fois… dit-il avant d’être coupé sec par Elise.

- Je n’ai pas besoin d’entendre tes remarques. Je sais faire sans. C’est juste passager, dit-elle en baissant le ton vers la fin de sa phrase.

Même elle n’y croyait pas, depuis le temps qu’elle était comme ça. L’alcool était une clé magique lui permettant de fuir la réalité, une sorte de tremplin pour l’aider à plonger dans les doux draps de l’oubli. Et rien ne l’y fera changer tant qu’elle serait dans cette situation, paralysée dans la bougie de sa jeunesse éternelle. Mais le temps n’était pas fait pour se morfondre. Elle était à la recherche de solutions. Et avec le sourire, elle invita Inil à lui montrer la voie, autant dans la visite que dans sa propre quête.
Il lui montra la pièce de la réunion avec la chaise à son nom, ou plutôt au nom de Nimen. Ensuite, il lui montra sa chambre, les bains et en dernier lieu la bibliothèque. Elle ne comprit pas et crut à une blague en voyant l’absence de livres et d’étagères. Et à la place de cela flottaient des bulles de lumières et une ambiance magique, et surtout solennelle qui lui rappelaient les grandes bibliothèques qu’elle avait pu parcourir pour parfaire ses études.

- En ces lieux se trouvent tous les livres que tu peux désirer, dans les limites du possible, lui dit-il. Il te suffit de fouiller parmi ses bulles. Elles contiennent de nombreux savoirs et écrits.

Elle avait trouvé l’activité qui l’occuperait pendant cette longue attente. Et cela se vit sur son visage, heureux d’avoir trouvé une piste. À son sourire, Inil lui répondit de la même manière. Entre hommes du savoir, il comprenait le plaisir d’une belle bibliothèque, et celle-ci, sans aucun livre, restait l’une des plus belles qui existent.

- Il se fait tard, je vais te laisser. Je crois que tu as trouvé quelque chose à faire, quant à moi je vais retrouver mon lit. Bonne nuit Elise.

- Merci Inil et bonne nuit. Je vais bientôt aussi rejoindre mon lit. Je veux regarder quelques petites choses.

Et après lui avoir souhaité, elle s’assit à une des tables en prenant avec elle une des bulles de lumières. Elle sortit de son sac un carnet de notes, un vieux crayon souvent mâchouillé et son tas de feuilles volantes qu’elle trimballait depuis toujours. Elle avait toujours voulu servir le monde après sa vie en lui offrant ses savoirs et voilà qu’on lui offrait la possibilité. En plus de pouvoir chercher un moyen de se libérer de Nimen, elle regarderait pour laisser la trace de son passage. Elle attrapa la bulle et se mit à penser à un livre et dans celle-ci commença à apparaitre ses lettres qui défilait et changeait au fur et à mesure de sa lecture.
Elle était tellement absorbée qu’elle continua toute la nuit, en griffonnant d’une écriture rapide et à la limite de l’illisible, autant dans le carnet que dans ses feuilles disparates. Jusqu’à que la fatigue la rattrapa et qu’elle s’endormit la tête la première dans ses écrits.

Le lendemain, elle se leva de ses notes légèrement chiffonnées et se dégourdit les jambes. Elle avait mal partout. Quelle mauvaise idée de s’être endormi ici alors qu’un lit l’attendait. Elle décida de mener un brin de toilette et de manger un petit casse-croute pour continuer son travail. Et les deux jours suivants continuèrent ainsi pour elle : lecture, étude, manger et dormir. Elle se revoyait en étude, à passer des journées complètes sur des schémas du corps humain ou animal, des encyclopédies et tout autres livre poussiéreux digne de te tuer la plupart des gens autant d’ennui que de l’inhalation de la poussière.  Une mort bien stupide en soi qui l’aurait fait rire si elle l’avait croisé, se dit-elle. Le savoir peut tuer, au premier sens du terme.
Puis une fois qu’elle était encore perdue dans son étude, une femme apparut dans son dos. Elle se pencha et essaya de comprendre les pattes de mouches qui composaient son écriture, mais n’y comprit rien :

- Qu’étudiez-vous ? lui demanda-t-elle.

Elise la regarda perplexe, n’étant pas sûre d’avoir bien compris. Ni même plus sûre de savoir à qui était destiné la question, mais vu le regard de la femme dans ses notes, elle n’eut d’autres possibilités que de comprendre le destinataire.

- Le bien fait du silence dans l’étude, ou encore mieux pour ma personne. Même si je ne dirais pas non à de l’alcool, ça marche tout aussi bien pour oublier les autres, lui répondit-elle en souriant. Même si je ne crois pas que mes notes vont vous intéresser, ni même que vous allez les comprendre, ce que j’arrive déjà difficilement moi-même. Sinon, enchanté, Elise Sazem, voyageuse itinérante.

- Je me présente, Faël Alvestryn, élue de Daudysse et membre de l’administration impériale. Et pour répondre à votre question, je connais bien des choses pour ne pas me perdre dans votre charabia. Même si je ne vois pas l’utilité d’associer la magie, la science, de la spéculation et les maladies, ou cela concerne deux choses bien séparées. Elue de Nimen, je parie ? lui répondit-elle sur le même ton qu’elle.

Elise se mordit la lèvre en entendant son dernier dire. Elle était choquée que quelqu’un est si vite compris son affiliation, même si elle désirait s’en détacher. Et sur un ton sec, elle invita la femme à partir.

- J’ai encore beaucoup à faire. Allez-vous-en ou laissez-moi tranquille.

Puis comme elle s’était ouverte, elle se referma bien vite dans le mutisme et la solitude. Elle donnerait réellement beaucoup pour une bonne cuite. Elle n’aimait pas ce lieu, ni même ces gens. Et pourtant elle était chez elle.
Dim 19 Mai 2019 - 17:05
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Lykaios
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Tête pensante de la meute
Lykaios
Au vu des lumières et du ménage qui semblait avoir été fait récemment, ils n’étaient pas les premiers à être arrivés. Valentino soupçonnait Inil d’être déjà là avec une des nouvelles recrues, comme à son habitude. À cette pensée, l’élu de Nerel esquissa un sourire. Il était curieux de découvrir les nouvelles têtes et de revoir ses vieux condisciples.
Parcourant les couloirs, il fit visiter les lieux à sa fille qui se trouvait sur leur passage. Elle l’accabla de questions, intarissable et émerveillée. Valentino se demandait d’ailleurs bien pourquoi au vu de l’ambiance sinistre et glaciale qui régnait sur le temple. Quand ils passèrent devant la salle de réunion, elle insista pour aller voir le siège qui lui était attribué et alla s’asseoir dessus. Le siège était encore un peu grand pour elle, la pointe de ses pieds ne touchant pas le sol. C’était encore étrange pour Valentino de se dire que sa petite fille était là, dans cet endroit si particulier. Il avait encore du mal à se faire à l’idée qu’elle puisse endosser le rôle d’élu de Mystin. Comnema resta là un moment, silencieuse, avant de sauter à terre et de suivre son père à nouveau. Valentino se dirigeait donc vers les dortoirs quand ils croisèrent Inil.

« Je savais bien que j’avais entendu des voix dont une qui m’était familière, » dit-il en s’approchant de Valentino, la main tendue. Ils s’étaient toujours plus ou moins bien entendu. L’élu de Nerel avait toujours eu beaucoup de respect pour celui d’Antescior, qui était un homme sage et réfléchi. Il lui sourit et lui serra chaleureusement la main.
« Ça me fait plaisir de te voir Inil, cela commençait à faire longtemps. » Il s’écarta ensuite pour dévoiler sa fille qui, par timidité, s’était cachée derrière lui. « Laisse-moi te présenter ma fille, Comnena, élue de Mystin. Bien que tu sois déjà informé j’imagine. Nema, voici Inil, l’élu d’Antescior. » Inil la salua d’une légère révérence, sous les yeux émerveillés de la jeune fille.
« Je suis enchanté, Comnema. Je vais vous accompagner aux dortoirs, l’élue de Nimen est déjà là, elle ne sera donc pas toute seule dans les dortoirs. » Valentino acquiesça d’un signe de tête, un peu soulagé de ne pas laisser sa fille seule. Ils discutèrent en marchant, rattrapant le temps perdu. L’élu d’Antescior avait beau être arrivé bien après Valentino, il comptait néanmoins parmi les plus anciens. Ils avaient donc eu de nombreuses années pour se lier d’une amitié et d’un profond respect l’un pour l’autre. Valentino respectait l’intelligence et la sagesse de l’élu d’Antescior et celui-ci le respectait notamment pour son ancienneté. Comnema les écoutait discrètement tout en continuant à examiner les lieux autour d’elle. Valentino posa quelques questions à propos de la nouvelle élue de Nimen, Élise Sazem. D’après Inil, elle ne serait pas un danger pour Comnema, ce qui rassura quelque peu le père. Être élu ne voulait pas forcément dire être bon et intègre. Il en était lui-même le parfait exemple.
Ils finirent par arriver devant les dortoirs et aidèrent la jeune fille à s’installer dans un des lits. Élise n’était en vue nulle part. D’après Inil, elle serait encore à la bibliothèque où elle n’aurait pas bougé depuis son arrivée. Ils attendraient donc pour faire sa connaissance. Passant ensuite déposer les affaires de Valentino dans son propre dortoir, ils se dirigèrent ensuite vers la cantine. L’heure était venue de dîner.
Dim 9 Juin 2019 - 17:53
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Dargor
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Note aux participants : Je fais intervenir en tant qu'admin un autre élu dans ce post pour commencer à les ramener tous de façon un peu racontée, au lieu de le faire de façon anonyme et par groupes. N'hésitez pas à faire de même, mais pas plus d'un élu par post s'il vous plaît, et à condition de ne pas changer de point de vue (Ex. Alkan qui a choisi Delya peut jouer d'autres élus non déjà choisis par les autres joueurs, à condition de tout raconter du point de vue de Delya). Si vous pensez avoir besoin de précisions, nous sommes là pour ça !

---

Marina Ha’Hiz n’était en fait pas seule quand elle était arrivée au temple. Pour tout dire, elle savait qu’elle était suivie depuis longtemps quand elle avait atteint la porte du temple, aussi s’arrêta-t-elle après l’avoir poussée. Etait-ce un élu qui venait également au temple ou quelqu’un d’autre ? Elle espérait vivement que ce soit autre chose, car dans ce cas, ledit élu ne pousserait pas la porte, vu que précisément, il n’en était pas un. Elle l’espérait car elle avait peur de les rencontrer. Comme réagiraient les autres élus si leurs dieux leur avaient dit pourquoi ELLE, elle était là ? Comment réagiraient-ils s’ils percevaient la colère qui bouillonnait en elle, et s’adressait notamment aux élus ? Elle avait ainsi peur de les rencontrer. Oh, en même temps, bien sûr qu’elle était là pour ça ! Mais ce n’était pas parce qu’elle avançait vers son objectif qu’elle souhaitait qu’il advienne aussi vite que possible. Et bien qu’elle soit au temple, si elle pouvait encore acheter ne serait-ce que quelques instants de tranquillité…

Ce pari fut perdu, quand la porte du temple fut poussée quelques minutes après qu’elle soit passée. Elle s’était cachée dans le couloir sinistre qui bordait le temple, espérant que personne ne la remarque. Après tout, ici, la lumière était faible. Mais l’homme semblait savoir voir dans le noir, car aussitôt qu’il entra, il tourna les yeux vers elle. Correction, il ne savait donc pas voir dans le noir, il devait juste avoir un sixième sens.

« Je sais ce que tu penses, dit-il. Mais tu respires simplement tellement fort que je pourrais t’entendre à des kilomètres. Je peux même te dire que tu es très exactement … »

Il ne termina pas sa phrase, mais tandis qu’elle restait cachée dans l’ombre, reculant avec autant de discrétion que possible, il banda son arc massif en un éclair, et tira une flèche, qui atterrit entre ses deux jambes. Puis l’homme avança vers elle. C’est à ce moment seulement qu’elle remarqua à quel point c’était un colosse à qui elle s’adressait. Il devait peser le poids de plusieurs hommes bien nourris, et ses armes lourdes et ses vêtements de cuir l’identifiaient clairement comme un guerrier. Un autre élu guerrier, donc.
Il se présenta. Il était Dortan Giger, l’élu de Cerumnos, et il s’excusait de la rudesse de ses manières, car il était conscient que cela aurait pu être effrayant. Il n’aimait simplement pas être espionné. Mais il n’eut pas besoin d’en dire plus. Car Marina se mit à trembler devant lui. Dortan Giger ! L’homme qui avait vu un millénaire naître et mourir, et plusieurs siècles après cela ! Le légendaire élu de Cerumnos, qui disait-on parcourait le continent entier depuis, racontaient certain, l’aube des temps, pour défendre les humains qui étaient dans le besoin ! Elle avait un peu honte d’elle, car elle avait toujours su que le rôdeur légendaire ne pouvait être partout à la fois, et que les dieux l’ayant choisi, ne pouvaient être vraiment responsables de l’attaque qui lui avait pris sa famille. Mais pour autant… Entre savoir cela et rencontrer cette légende vivante, il y avait un monde. Et voici que Dortan l’appelait sa camarade élue ! Et l’invitait à la suivre à l’intérieur du temple !

Elle s’en voulut, car elle ne sût rien dire d’autre que « Monsieur Dortan… Je vous admire beaucoup. J’ai entendu plein d’histoires à votre su… ». Elle s’était interrompue là, en se collant des claques. Elle était une femme adulte ou une gamine qui rencontrait son prince charmant ? Sa honte ne fit que grandir quand Légende rit de bon cœur. Et son rire dût retentir dans tout le temple, quand il lui disait de rassurer. Apparemment, il faisait cet effet à tous les nouveaux élus, filles ou garçons.

« Tu t’habitueras à en fréquenter des comme moi, dit-il. Car nous serons nombreux ici dans les temps à venir. Bien ! Il n’est de bonne société qui ne se quitte, et il me semble avoir aperçu dans la ville du lac la ravissante Anabelle Tarenziore, ce qui veut dire que son mari doit être ici. Si tu me permets, je vais aller à sa recherche. »

Des comme lui, Marina songea en lui emboitant le pas, remarquant qu’il lui en fallait deux pour couvrir la distance que Légende couvrait en un, il ne devait pas y en avoir autant qu’il le disait. Et modeste avec ça ! Elle se mit à se demander si elle l’admirait ou le jalousait. Elle espérait lui trouver un défaut. Et le plus vite serait le mieux, car cela lui permettrait de se dire que dans le fond, Légende n’était qu’un homme. Et là oui, Dortan Giger serait un nom adapté à sa personnalité. Mais pour l’heure ce n’était pas le sien. On ne pouvait pas être … Légende, l’élu de Cerumnos, et s’appeler Dortan Giger. C’était simplement impossible. C’est avec cette pensée en tête qu’elle déambula dans le temple, dans ses parties éclairées. Il fallait bien admettre que c’était beaucoup moins sinistre ici.
C’est ainsi qu’elle en vint à rencontrer sa première élue. Attirée par une foule de lumières qui illuminaient l’embrasure d’une porte, elle se risqua à glisser un œil, et fut émerveillée par les lumières qui flottaient effectivement dans la pièce. Il fallait bien admettre que depuis qu’elle avait quitté les arènes de Ram, elle trouvait un monde plein de merveilles autant que de dangers, et cet endroit semblait à classer dans ses merveilles. C’est sans vraiment être surprise que quand elle pensa aux arènes, elle vit plusieurs bulles flotter vers elle. C’était presque normal. Ces … Choses devaient bien avoir une utilité. Par curiosité, elle précisa sa pensée. Elle voulut voir Maria et Marina, les deux jumelles. Et finalement, en effet, une bulle s’isola, contenant plusieurs registres. L’un d’eux était celui du maître, qui envoyait une lettre à un de ses amis, à propos de ces jumelles oréennes qu’il avaient recueillies très jeunes. L’autre était un discours de Beskha, la costumière. Et le troisième d’Alid, le maître des gladiateurs… Elle recula. Quel était cet endroit qui connaissait toutes les choses ? Et y avait-il un risque à s’absorber dans ces souvenirs ? C’est totalement sans s’en rendre compte que, en reculant, elle bouscula quelqu’un.

Canërgen, Cerumnos, faites que ce ne soit pas Légende !
Dim 16 Juin 2019 - 22:02
https://ryscior.forumactif.org
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Elise Sazem
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Elue de Nimen
Elise Sazem
Plusieurs jours s’étaient écoulés depuis son arrivée. En tout cas, c’était ce qu’elle avait à croire, car pour elle, ce temps passé n’était qu’un tout, une unité entrecoupée des phases de sommeils peu profonds et des repas aussi rapides qu’ils étaient possibles de le faire. Elle aurait pu se demander combien étaient le plusieurs, mais cela n’avait plus de sens. Ce n’était que du temps passé où à chaque instant les mots volaient autour d’elle et elle y plongeait autant par plaisir que par résignation. Tel un insecte, elle se plongeait dans ces bulles de lumière et de mots.
Et dans ces mots, il y avait de tout, si elle le lisait bien : de la joie, des espoirs, des dénis, des mensonges, de la mort et pourtant aucun ne l’accrocha. Elle était telle une princesse dans une tour faite de murs titanesques lisses d’une perfection inimaginable et aucun preux chevalier fait de mots ne viendrait essayer de les escalader pour la sauver. Et du haut de sa tour, elle regardait le sol pour ensuite se laisser tomber dans une mer violente, agitée par tous les pires maux d’Ariel. Et elle tombait, coulait et s’étouffait dans ces eaux agitées, sans jamais en mourir. Elle ne savait que faire pour mourir, car la mort lui était interdite. Mieux valait pour elle vivre damnée que d’accorder une victoire aussi infime qu’elle soit à Nimen. Et de cet océan de mots, elle sortit la tête de l’eau pour respirer une nouvelle fois et replonger à la recherche d’une solution.

Cet état la tuait et elle le savait bien. Tout perdait au fur et à mesure de sa saveur. Même le plus somptueux des mets lui paraissait fade. Les nuits étaient de plus en plus courtes et elle se réveillait à chaque fois plus fatiguée que la veille. La solution devait être là sous ses yeux et elle ne la trouvait pas. Elle dépouillait chaque livre avec autant d’avidité que de désespoir et de nouvelles pistes s’ouvraient à chaque fois. Un livre lu lui donnait la tâche de deux autres à lire. Sa liste augmentait tout le temps et elle s’y perdait même. Jusqu’à arriver à un tel état où elle oubliait parfois qu’elle avait lu un livre avant de voir qu’elle connaissait déjà les phrases sous ses yeux. Et quand cela lui arrivait, elle sortait quelques instants pour respirer un bon coup et reprendre son travail par la suite.
Une fois par malheur, elle passa devant un miroir et put voir l’état de ses yeux derrière ses verres opaques. Elle avait des cernes et un regard qui lui faisait presque douter de sa propre vie. Son teint était aussi blanc qu’un mort ou un malade. Elle avait la même mine sur certains des patients qu’elle avait traités le jour avant leur mort. Était-elle encore en vie ou était-ce un cauchemar ? Elle n’en sut rien et la réponse ne l’intéressait guère. Seule comptait la solution et enfin elle serait libre de vivre ou de mourir. Jamais elle ne s’était sentie aussi proche de la vérité et elle le savait. Elle devait se ressaisir et encore avancer. Même si elle n’en avait plus la force, elle devait faire l’effort. Dans ces bulles de lumière se trouvait la solution.
Et une fois cette résolution prise, avec aussi peu de plaisir qu’il était possible de le faire, elle décida de retourner à la bibliothèque où l’attendaient ces notes. Elle ne remarqua même pas le changement dans la pièce. Elle se contentait de mettre un pied devant l’autre et de cacher son visage autant derrière ses lunettes que dans le fait de toujours regarder le sol. Elle ne voulait pas être vue et ne désirait voir personne, surtout depuis qu’elle avait croisé Fael, qui avait reconnu sa tutelle du premier coup d’œil. Juste à y penser, une haine incontrôlée naquit en elle et elle se mit à grincer des dents.

Pourtant, cela ne dura pas. D’un coup, alors qu’elle regardait encore ses pieds, elle se fit bousculer, non de manière violente, mais avec le peu de force qui lui restait, elle ne put que tomber. Elle ne savait que penser, tout se bousculait dans sa tête et elle ne voyait plus rien pendant un moment. Tout était flou et elle se sentait mal. Elle n’avait plus ses lunettes, mais elle savait qu’elle n’en avait jamais eu besoin. Des larmes coulaient de ses yeux et cela se passait sans aucune raison. Elle ne comprenait plus rien. Et quand enfin elle se frotta les yeux, elle put voir le regard étonné de la femme devant elle, sûrement dû à son état. Et quand elle s’avança pour l’aider, Élise ne put s’empêcher de crier de toutes ses forces :

- Allez-vous-en. Ne me touchez pas !

La femme hébétée par son attitude exagérée ne sut que faire et ne bougea pas. Pendant ce temps, Élise se releva et prit ses lunettes puis partit en courant. Elle ne savait que faire et encore moins où aller, mais elle trouva un coin à l’allure calme, sans personne. Et complètement perdue, elle se mit à pleurer tout ce qu’elle retenait depuis si longtemps et une tempête d’émotions l’envahit et rien ne l’arrêta. Elle savait que la femme l’ayant poussée n’y était pour rien. Mais elle était à bout de nerfs et son regard de jugement avait achevé les dernières murailles de sa tour et cette fois-ci, elle s’était noyée dans cette mer de mots et d’émotions.
Ven 21 Juin 2019 - 17:26
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Alkan Holdus
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Le chercheur philosophe
Alkan Holdus
Delya entra dans un couloir circulaire éclairé par quelques bougies. Elle s’attendait à un hall d’entrée plus luxueux, mais au moins l’intérieur était cohérent avec l’extérieur. Il faisait assez froid, il n’y avait apparemment pas de chauffage, tout était poussiéreux et sombre… Une chose était sûre, l’ambiance était loin d’être chaleureuse. Elle était seule dans le couloir, aucun autre élu n’était en vue, mais puisque les bougies étaient allumées, elle ne devait pas être la première arrivée. Elle suivit donc le couloir qui s’ouvrait devant elle. Il y avait de fines gravures sur les murs anciens, sûrement des hiéroglyphes d’une langue oubliée qui racontent l’origine des élus divins. L’halfeline n’aimait pas cet endroit, elle préférait être à l’air libre tandis qu’ici, elle ne voyait aucune fenêtre. Elle eut une pensée pour les élus qui étaient allergique à la poussière, les pauvres ne pouvaient même pas s’aérer. Delya espérait qu’il y avait tout de même une zone où elle pourrait profiter de l’air frais.

Finalement, elle trouva une porte. Elle l’ouvrit et découvrit à l’intérieur une grande salle dans laquelle il y avait une très longue table et des chaises, chacune au nom d’un dieu. Elle chercha celle de Virel. Sa chaise était avec celles des autres Maîtres du Chaos. Elle se dit qu’il devait s’agir de la salle de réunion du temple, qui était pour l’instant vide. Elle sortit de la salle et continua son exploration du temple. Une autre porte se présenta à elle. En la poussant, elle eut le plaisir de constater qu’elle menait vers un espace extérieur. L’air était assez froid mais il lui fit le plus grand bien. Cet espace à ciel ouvert était un petit jardin. Les plantes étaient plutôt petites et rabougries, mais il était toujours plus agréable pour l’halfeline d’être ici qu’à l’intérieur des couloirs poussiéreux et lugubres. Elle leva les yeux, espérant presque voir son frère adoptif traverser le petit carré de ciel visible. Après avoir contemplé le firmament et avoir remercié silencieusement les dieux pour ce petit espace, elle se reconcentra sur le jardin. De petits autels s’y trouvaient, apparemment un au nom de chaque dieu. À nouveau, elle voulut voir consacré à sa divinité. Elle le trouva rapidement parmi les autres. C’était un petit autel qui n’avait rien de particulièrement voyant, à l’exception des couleurs des pierres utilisées. La moitié des pierres était noire, l’autre moitié était blanche. Ces pierres, bien qu’étant en nombre égal, étaient réparties sans aucune logique, ne suivant aucun motif particulier. Delya était admirative de cette représentation de la chance et la malchance. Elle admira longuement le dessin complexe que formaient les briques noires et blanches s’entremêlant, retraçant l’aléatoire total de l’humeur de Virel. En tant qu’élue divine, la jeune halefeline se sentait à part. Elle n’avait jamais rien fait pour mériter ce statut, mais le hasard avait fait que Virel s’était toujours montrée clémente envers elle, ce qui faisait d’elle la personne la plus chanceuse du monde. Elle avait l’impression d’être une intruse, alors que des milliers de personnes à travers Ryscior subissaient le courroux de sa déesse même s’ils ne l’ont pas mérité. Elle qui n’avait eu que des pierres blanches au cours de sa vie, elle savait pertinemment qu’un jour ou l’autre, ce sera la malchance qui l’accueillera à son tour, et ce retour de flamme lui sera fatal. Oui, Delya était vraiment une élue à part, c’est le hasard qui l’a menée ici. Pourrait-elle être utile pour les débats ? Elle l’espérait, mais en doutait. Que pouvait apporter la représentante de la chance et la malchance ? Finalement, Delya se rendit compte que ces questionnements étaient inutiles, après tout, la chance continuerait certainement à lui sourire lors de cette réunion, elle n’avait donc pas à s’en faire. Elle remercia sa déesse d’être aussi bonne envers elle, puis elle rebroussa chemin et retourna dans les corridors obscurs. C’est alors qu’elle croisa pour la première fois une personne en ces lieux. Il s’agissait en réalité de deux personnes, un homme et une petite fille. Elle était très étonnée de voir une enfant ici, mais préféra ne pas faire de remarque. Elle s’adressa à l’homme, espérant être diplomate :
« Bonjour monsieur, je suis Delya Curtie, élue de Virel, c’est la première fois que je viens ici. Est-ce que cela vous dérangerait si je vous accompagne, je ne sais pas réellement quoi faire…
-Ah la nouvelle élue de Virel ! Enchanté de faire ta connaissance, je suis Valentino, élu de Nerel, pour vous servir. Et voici ma fille, Comnena, élue de Mystin. Joins-toi à nous pour le dîner, nous étions justement en train d’y aller. Inil devrait également nous rejoindre dans quelques instants, c’est l’élu d’Antescior.

-Avec plaisir, merci ! »
Mar 23 Juil 2019 - 12:09
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Lykaios
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Tête pensante de la meute
Lykaios
Si la décoration de la cantine était rustre et spartiate, le dîner avait, lui, l’avantage d’être excellent. Adressant une petite prière à Nerel, Valentino entama donc son repas avec appétit. Sa fille était également très contente et s’amusait à faire apparaître presque tous ses plats préférés, profitant de l’absence de sa mère qui n’était pas là pour lui faire de remontrances. Valentino, quant à lui, finissait toujours de ne pas céder aux caprices de la petite fille, n’ayant pas la même sévérité que sa femme. Il sourit donc à sa fille et embrassa la salle du regard. Chaque fois qu’il venait, il se disait qu’il serait peut-être temps de faire quelques travaux de rénovation et changer la décoration de ce lieu. Si le fait d’avoir une apparence extérieure sombre et sinistre avait l’avantage de repousser les curieux qui arrivaient jusque devant le temple, ce n’était néanmoins pas une raison pour laisser les locaux internes dans un si mauvais état. Mais ne pouvant engager des non élus pour faire les travaux, il faudrait que ce soit eux-mêmes qui s’en occupent et ce n’était pas gagné…
Il n'y avait d’ailleurs que très peu de monde dans la salle ce soir-là. En se dirigeant vers la cantine, Valentino et sa fille avaient fait la rencontre de Delya, élue de Virel, qui les avait accompagnée. À peu près du même âge que Comnema, elles s’étaient tout de suite bien entendu et étaient actuellement en pleine conversation. Inil, quant à lui, s’était éclipsé quelques instants et n’allait pas tarder à venir les rejoindre. Akemi Hime était également présent, prenant son dîner seule. Elle avait salué Valentino à son entrée et avait demandé de ses nouvelles, puis s’était présenté aux deux jeunes filles qui l’accompagnaient. D’un sourire, il l’avait laissé à son repas pour aller s’installer. Il se demandait si Akane, la jumelle d’Akemi, allait être présente à la réunion. Si le temple les incitait à faire une trêve dans leur affrontement, il en subsistait néanmoins quelques tensions. L’air était électrique quand elles étaient dans la même pièce. Valentino espérait donc que si les jumelles étaient réunies, qu’il y est tout de même assez d’élus présents afin de les tempérer et de noyer cette tension sous une relative bonne ambiance.
Celui dont Valentino attendait la venue avec impatience était Dorian Giger. C’était, avec lui, l’un des plus vieux des élus divins. De par cela, ils étaient donc devenus ce qui se rapproche le plus d’amis, Dorian étant pour ainsi dire, la définition même du mot ermite solitaire. Valentino vouait un profond respect pour Dorian, qu’il voyait comme une constance dans cet univers. À cette pensée, l’élu de Nerel sourit légèrement, faisant tournoyer son vin dans sa coupe.
L’arrivée d’Inil accompagné d’un nouvel élu le sorti de sa réflexion.
Lun 29 Juil 2019 - 16:41
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Elise Sazem
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Elue de Nimen
Elise Sazem
Note aux participants : Vu le nombre d’élus augmentant dans les lieux, voici la liste de tous ceux ayant déjà été cité et donc présent dans ce RP. Ceux avec une croix sont au contrôle spécifique d’autres joueurs et ne peuvent être manipulés par d’autres.

- Elise Sazem, élue de Nimen X
- Inil Boson, élu d’Antescior
- Elisandre, élue du Juge
- Marina Ha’Hiz, élue de Canërgen X
- Valentino Tarenziore, élu de Nerel X
- Comnena Tarenziore, future élue de Mystin
- Delya Curtie, élue de Virel X
- Faël Alvestryn, élue de Daudysse
- Dortan Giger, élu de Cerumnos
- Akemi Hime, élue d’Ohiel


Une bonne demi-heure s’était passée et elle avait retrouvé son calme. Personne n’était venu la déranger, et donc personne n’était au courant, logiquement, de sa crise et de son état. Elle retira ses lunettes pour se regarder dedans. Toujours la même tête de déterré auquel s’ajoutaient des yeux rouges, à force d’avoir pleuré. Elle les remit et essaya de se réarranger un minimum les cheveux et le reste. Le résultat ne serait pas extraordinaire, mais tiendrait le coup.
Elle se décida à manger, à se laver. Ensuite, elle dormirait un peu, cela ne lui ferait pas de mal. Elle n’arriverait quand même à rien dans cet état, si elle désirait avancer dans ses recherches. Elle s’en rendait bien compte, mais se l’avouer faisait mal. Elle n’avait pas le temps. Chaque seconde était comptée avec cette folle. Elle s’avança donc vers la cantine. Une bière lui ferait autant de biens que de sentir propre sur soi.
Quand elle arriva, deux tables étaient utilisées. L’une avec une femme seule et une autre avec Inil et bien d’autres gens dont l’élue de Daudysse. Elle rentra de manière discrète et se mit sur une des tables qui restaient, seule. Elle pensa à une bonne chope de bière et à un repas bien consistant et tout cela apparut devant elle. Elle devrait s’en émerveiller vu le bijou que c’était, mais elle n’en avait pas la force. À peine la bière apparut qu’elle en claqua la moitié d’une traite. Une bière pour se détendre, cela ne pouvait pas faire de mal. Elle mangea ensuite le plat devant elle, sans plus d’entrain malgré le fait que la nourriture était bonne, et sirotait en même temps le reste de sa bière. Plus le repas passait pour elle, plus elle se perdait dans ses pensées jusqu’à ne plus trop faire attention à ce qu’il l’entourait. Elle ne voulait juste plus s’attacher à la réalité et fuir loin, dans un autre monde ou un autre temps. Était-ce ainsi pour tous les élus présents ou avait-elle juste tiré la mauvaise pioche ? Et surtout, à quoi servirait-elle dans cette réunion ? Celle-ci débuterait sûrement demain ou le surlendemain, vu que la majorité des élus souhaitant venir étaient déjà arrivés. Et pourtant, elle ne savait toujours pas comme celle-ci se passerait. De grandes décisions seraient-elles prises ou pas ? Seul l’avenir le dira.
Jeu 1 Aoû 2019 - 17:10
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Dargor
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Le Maitre de l'Intrigue
Dargor
Note aux joueurs : Tous les élus présents ne sont bien sûr pas mentionnés dans ce post. Toutefois, je mentionne que les élus « Maléfiques », ou pour des raisons d’indisponibilité majeure, sont absents. Voici donc une liste des élus absents à ce conclave, vous pouvez considérer que tout élu non absent est présent et donc jouable :

- Sasha Braus (Elue d’Elis) : Elue enfant, son père non élu ne la laisserait pas se rendre seule à ce qui est pour elle qui vit au royaume des halfelins l’autre bout du monde.
- Théoden (Elu d’Ariel) : C’est un PJ à la base Théoden, donc on ne va pas lui piquer son personnage. Partons du principe qu’il est en mer. Si je n’arrive jamais à le faire revenir sur le forum, je crois que nous le ferons passer PNJ.
- Jarerianne Ersel (Elue de Lorin) : Elle n’en a rien à fiche du conclave.
- Elyse Fadelis (Elue de Filyon) : Elle est actuellement en mission dans la Jungle et peut difficilement en sortir.
- Nynaeve la Rouge (Elue d’Azma) : Elle ne compte pas se rendre au conclave.
- Dhaulnyre (Elue de Silir) : Elle ne compte pas s’y rendre non plus.
- Asarith (Elu de Simialle) : Pas plus volontaire que les autres.
- Malene (Elue de Naraën) : Elle voudrait venir si son téléphone n’avait pas sonné occupé.


Les conversations étaient allées bon train quelques jours. Les élus étaient arrivés les uns après les autres, sans se presser pour certains, presque au garde à vous pour d’autres. Globalement, une ambiance fraternelle régnait ici. Les élus partageaient tous le poids de semblables responsabilités sur les épaules, et pourtant elles étaient si différentes les unes des autres, selon les dieux qu’ils représentaient ! Mais peu importait. La communauté se liait aussi grâce à ces conclaves. Il s’agissait pour certains de se rencontrer, et de savoir qu’ils auraient un jour des amis en cas de besoin.
Cela, Tesla Eilun, l’élue de Finil, le savait. La prophétesse avait vu que des amitiés et des inimitiés naitraient durant ce conclave. Mais elle n’avait pas eu besoin d’être prophétesse pour le faire cela dit. N’importe quel imbécile pouvait dire que quand des inconnus se réunissaient, des liens allaient naître. Surtout quand ils partageaient la même profession ! Mais ce qu’elle avait, elle, c’était des noms. Chose qu’aucun autre élu n’avait. Cependant, elle se gardait bien de les dévoiler. Quel intérêt après tout ?

La dernière élue à arriver fut la druidesse Tavish. Par habitude, Dortan et Inil savaient qu’elle serait la dernière. Après elle ne restaient que les élus de dieux maléfiques, qui ne venaient jamais à ce genre de conclaves. Et elle se déplaçait toujours lentement, privilégiant le fait de marcher et d’acheter une place dans une charrette de passage de passage plutôt que de se déplacer à cheval. Sans compter qu’elle s’arrêtait dans un village dès qu’il y avait un enfant malade, ou une femme proche du terme, ou un blessé de façon générale. Mais elle était ainsi, et il fallait bien qu’elle mérite sa réputation de sainte vivante.

Toujours est-il qu’une fois arrivée, ils déclarèrent que le conclave commencerait pour de bon le lendemain. Après tout elle avait droit, après son long voyage, à une bonne nuit de sommeil. Et donc, le lendemain, vers dix heures, tous purent prendre place dans la salle avec les sièges prévus à cet effet. Ce serait Dortan ou Inil qui ferait le discours d’introduction. Le rôle échouait, protocolairement, à Inil, mais il arrivait qu’il laisse cette faveur à Dortan, l’aîné de l’assemblée. Il le lui laissa d’ailleurs encore une fois.

« Mes amis, mes frères et sœurs élus, dit Dortan. Je suis plus fort à l’arc qu’en discours, donc je ne serai pas long. Nous sommes ici car de grands bouleversements ont eu lieu dans notre monde, et les guerres récentes ont coûté la vie à nombre d’entre nous, qui ont été remplacés par autant de nouveaux élus. En outre, deux élues qui ne venaient habituellement pas sont aujourd’hui présentes. Je souhaite donc que tous se fassent connaître les uns des autres, avant que nous parlions de ce que nous pensons pouvoir faire pour le bien de ce monde. »
Ven 16 Aoû 2019 - 10:41
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Lykaios
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« Mes amis, mes frères et sœurs élus, dit Dortan. Je suis plus fort à l’arc qu’en discours, donc je ne serai pas long. Nous sommes ici car de grands bouleversements ont eu lieu dans notre monde, et les guerres récentes ont coûté la vie à nombre d’entre nous, qui ont été remplacés par autant de nouveaux élus. En outre, deux élues qui ne venaient habituellement pas sont aujourd’hui présentes. Je souhaite donc que tous se fassent connaître les uns des autres, avant que nous parlions de ce que nous pensons pouvoir faire pour le bien de ce monde. »

Il eut un moment de silence empreint de respect qui suivit les paroles de Dortan, avant de se muer peu à peu par un silence gêné et suspendu, chacun attendant que quelqu’un d’autre prenne la parole. Valentino profita de ce moment pour observer et détailler chacun des élus autour de lui. Il en connaissait la plupart, aussi s’attarda-t-il sur les nouveaux venus. Aucun ne semblait prêt à s’exprimer le premier. Par peur ? Intimidation ? Flemme ? Valentino se posait la question quand il entendit une chaise à quelques places à lui crisser sur le sol. Il ne fut pas spécialement surpris en voyant que c’était Delya, assise à côté de sa fille. Il avait eu le temps de l’observer depuis qu’il avait fait sa rencontre et elle semblait toujours agir sur un coup de tête, à l’instinct. Comme uniquement guidée par sa déesse titulaire. La jeune fille se racla la gorge et se présenta. Valentino, quant à lui, retourna à son observation. Certains avaient un air bienveillant concernant la petite élue, d'un peu moins, à cause de leurs griefs envers Virel, qui n’accordait pas sa chance à tout le monde.
Les nouveaux élus se succédèrent à la suite de Delya puis vint de nouveau le silence. L’élu de Nerel échangea un regard amusé avec Dortan. Les élus avaient beau se renouveler, l’hésitation et le silence durant le début des conclaves étaient aussi vieux qu’eux. Et avait toujours tenté le côté trouble-fête de Valentino.

« - Et si nous parlions un peu de l’état du commerce actuel ? » Il planta son regard dans celui de Jason Elvirae et haussa un sourcil provocateur. Il avait vu passer quelques-uns des élus de Vamor et Jason était celui qu’il préférait. Il menait la vie dure aux voleurs des grandes routes commerciales mais c’était surtout un mercenaire et il était bien moins collet monté que les autres. Une sorte de respect et de cordialité s’était donc installé entre eux. Et puis, il avait un certain sens de l’humour, ce qui était un point très important pour se faire apprécier de Valentino.
Le débat s’ouvrit donc sur comment se portait le commerce et comment régler certains soucis entre certains pays en discorde. Et c’est tout naturellement que la discussion progressa vers les mésententes politiques entre les pays.

« - Comment cela se passe du côté d’Oro ? »
Mar 3 Sep 2019 - 19:06
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Elise Sazem
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Elue de Nimen
Elise Sazem
Elise s’ennuyait de plus en plus alors que la réunion s’éternisait sur divers sujets sans intérêt. Qui voulait savoir comment avançait le commerce et la politique alors personne ne donnait de solutions aux problèmes réels. Chacun y allait de son commentaire et de ses observations, mais personne ne se mouillait pour donner une solution. Et ça continuait dans ce snobisme absolu. Elle comprenait les élus absents si les réunions ressemblaient toujours ainsi. Elle avait bien plus à faire que d’écouter ce brouhaha, qui ne ressemblait à rien malgré les tentatives d’Inil de recentrer la conversation sur sa base initiale.
Là elle entendait que ça discutait d’Oro et de la politique actuelle d’Asarith lune-pâle et les maisons comtales qui continuaient à se grignoter le pouvoir pour prendre sa place : un vrai désordre dont elle en avait strictement rien à faire. Elle n’était qu’une élue qui n’avait pas eu le choix et avait espéré trouver une solution à son calvaire en ces lieux, pas encore plus de problèmes à régler. Son statut n’était pas celui d’une marchande, d’une noble ou autre chose d’important, mais celui d’une vulgaire médecin sans grande compétence capable d’aider quelques inconnus dans le besoin. Que faisait-elle ici ? Elle n’en savait rien et décida de partir.
Elle se leva d’un coup, à la surprise de tout le monde ou presque. Certains, surtout parmi les élus les plus anciens, n’étaient pas surpris de voir quelques élus partir de la réunion. Cela faisait quand même quelques heures qu’elle durait et rien n’avait encore été décidé convenablement et à ce rythme, rien ne le serait avant une semaine. Élise poussa ses lunettes avec son majeur droit, par habitude, pour cacher ses yeux.

- Non que vous me dérangiez à parler politique ou tout autre sujet barbant, mais je n’ai aucune raison de rester. Vous parlez pour ne rien dire, or j’ai des activités bien importantes à réaliser que d’écouter cela. Donc continuez chacun à faire vos petites remarques, moi je vais à la bibliothèque mener mes recherches. De toute façon, qui voudrait l’avis d’une élue détestant sa déesse tutelle ? À moins que peut-être vous ne désiriez parler maladie.

Enfin, elle assuma sa tutelle devant les autres. Tout le monde savait qui elle était. Il était inscrit sur sa place qui elle représentait à ce conseil. Même si l’indication avait pris la poussière à cause de l’absence d’élus de Nimen pour faire entendre la voix de la déesse depuis bien longtemps. Même Valentino n’avait jamais dû voir un de ses élus venir à une réunion divine, si on en croit la surprise à sa présence.

- Mais n’hésitez pas à m’appeler au besoin, vous savez où est la bibliothèque ?

Et sur ces mots, elle partit en laissant le siège de Nimen aussi vide qu’à son habitude. Enfin la place de la déesse maléfique n’était plus. En même temps qu’elle partait, le silence continuait et personne n’osa parler tant qu’elle n’était pas sortie. Mais à peine mit elle le pied dehors que le bruit revint. La critiquait-elle ? Elle n’en avait cure.
Qu’avait-elle imaginé en venant ici ? Que tout le monde l’accueille le sourire aux lèvres en connaissant la vérité ? Que nenni, et elle le savait au fond d’elle-même. Il n’existait qu’une solution et elle croyait en tenir une piste dans quelques ouvrages anciens abordant la nécromancie et autre magie obscure. Son statut d’élus n’était au fond pas qu’un simple contrat entre un puissant magicien et elle, même s’il lui était imposé. Elle n’avait qu’à trouver un moyen de le rompre, ou dans le pire des cas en refaire un nouveau avec un mage plus puissant, même si les risques étaient énormes.
Dim 15 Sep 2019 - 18:46
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Dargor
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Dargor
Le départ de l’élu de Nimen ne fut pas sans conséquences sur le groupe. La brutalité, et l’honnêteté, de sa déclaration avaient poussé Dortan à suggérer à Inil une pause, et ce dernier avait accepté. Par la suite, l’aîné des élus, accompagné de la druidesse Tavish, qui s’était en fait instantanément levée pour poursuivre l’élue de Nimen, s’était rendu dans la bibliothèque, pour lui parler.

Marina les suivit par curiosité. Elle aspirait à savoir ce qu’ils allaient pouvoir lui dire, à elle qui ne croyait pas en sa propre déesse. Elle-même avait un besoin vital d’entendre ce discours. Elle avait besoin d’entendre qu’elle n’était pas la seule à défendre les petites gens, que les dieux existaient vraiment. Et elle avait besoin d’entendre parler celle qui n’avait pas dit mot depuis le début du conclave, trop gentille ou trop aimable pour interrompre les débats, peut-être trop timide. La sainte femme Tavish, dont la réputation n’était plus à faire. De fait, elle faillit télescoper Légende, en arrivant dans la bibliothèque. Visiblement, Tavish l’avait mis dehors. Au temps pour l’espionnage, à moins que…

Se glissant discrètement, elle constata que les deux élues tournaient le dos à la porte. Alors, espérant ne pas être remarquée, elle écouta. Si l’élue de Nimen, qui semblait nerveuse, la vit, elle ne le signala pas, du moins pas tout de suite, à Tavish, qui dans une ignorance touchante du fait qu’elle était écoutée, se livrait à cœur ouvert.

« Il est évident, disait-elle, que tous les dieux ne sont pas qu’amour. Mais tu as fait un énorme progrès, comparé aux précédentes élues de Nimen, qui souffraient en silence de la condition que tu partages désormais, en venant nous trouver. Tu sais, les réponses aux questions que tu te poses ne sont peut-être pas dans les livres. Sinon il y a bien longtemps que quelqu’un les aurait lues. Mais peut-être qu’ensembles, nous pouvons œuvrer à donner un sens à ton mandat d’élu. La souffrance n’est pas quelque chose qui devrait accompagner ce poste, car il est fait pour nous mettre au service des autres. Pour sacrifier notre vie au fait que les non élus puissent en avoir une tranquille, et heureuse. »

Marina n’avait pas besoin d’écouter la suite. Tavish pouvait dire tout ce qu’elle voulait, et elle n’allait pas s’en priver, car il était évident qu’elle n’aurait de cesse d’avoir ramené l’élue de Nimen avec elle, ce simple passage l’avait rassurée. Discrètement, elle quitta la salle… Espérant trouver d’autres élus. Ce discours l’avait touchée. Il était évident que Légende partageait ce point de vue, lui qui était un rôdeur, mais il était temps pour elle, élue de Canërgen, de s’ouvrir à sa communauté. Peut-être trouverait-elle à qui confier ses doutes, et qui la rassurerait de la même façon que Tavish avait sû le faire…
Dim 22 Sep 2019 - 20:48
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Lykaios
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La pause décrétée par Inil parut faire redescendre la tension qui avait commencé à s’installer après l’intervention et le départ soudain de l’élue de Nimen. Ses remarques étaient justes mais brutales, et Valentino resta songeur quelque temps, laissant les autres élus quitter la pièce au fur et à mesure.
Ce devait être la première fois qu’il voyait un élu représenter Nimen à une réunion, mais il avait entendu parler d’eux. Si certains élus pouvaient être considérés comme bénis de leur dieu tuteur, ceux de Nimen étaient plutôt maudits par elle. La déesse avait un humour disons… particulier et avait la volonté vicieuse de ne choisir comme élu que des gens voulant guérir les autres, voulant apporter le bien. À eux, elle leur apportait le désespoir, certains mourant même dans d’atroces circonstances, comme celle qui avait précédé Elise.
Les adorateurs de cette déesse faisaient froid dans le dos et mettaient mal à l’aise Valentino. Ils étaient à l’image de leur déesse, aussi fous qu’elle. Elle les remerciait en les infectant des pires maladies qui soit et ils ne l’en aimait que plus encore. C’était quelque chose qui dépassait l’entendement de l’élu de Nerel, même encore aujourd’hui, et il n’éprouvait que de la répulsion à leur égard. Il éprouvait donc une certaine forme de pitié pour Elise, mêlée à de l’admiration de la voir combattre sa déesse tutrice avec autant de ferveur.
Valentino posa les coudes sur l’accoudoir de son fauteuil au nom de Nerel et songea à la chance qu’il avait d’être tombé sur une divinité qui l’avait compris et qui l’appréciait sans nul doute. Serait-il encore ici s’il avait été choisi par un autre dieu ? Aurait-il aussi bien accepté son rôle s’il lui avait été confié par un autre ? Il secoua la tête pour chasser toutes ses questions. Il avait lui aussi besoin d’une pause, trop réfléchir n’était pas bon. Il se leva et se dirigea vers la bibliothèque où il pensait trouver Inil, Dortan et Tavish, qui, les connaissant, avaient dû suivre Elise.
Il n’eut pas le temps de confirmer son intuition car, au détour d’un couloir, il rencontra Marina. C’était la première fois qu’il la rencontrait. Plus petite que lui d’une bonne tête, elle avait tout de même un corps solide, qui laissait transparaître son passé de gladiatrice. Tout comme pour Elise, Valentino avait appris son histoire. La tragédie l’avait frappé tôt dans sa vie et avait continué à la poursuivre jusqu’à aujourd’hui. Cela se lisait dans ses yeux bleus, où l’on pouvait y voir de la souffrance, de la tristesse et du doute.
« - Bonjour Marina, comment s'est passé ta première réunion ?
- Oh, maître Tarenziore ! Bien. » Lui répondit-elle.
« - Tant mieux dans ce cas. Tu profites de la pause pour visiter, as-tu besoin de quelque chose ?
- Non. Il y a l'air de tout avoir ici. » Valentino sourit à cette réponse.
- C'est l'avantage de ce temple. Malgré son air spartiate, on n'y manque de rien. » Il s’était dit pratiquement la même chose à sa première arrivée. Sa première impression avait été que cet endroit était quelque peu glauque et froid mais on s’apercevait assez rapidement que trouvait tout ce dont on avait besoin. Cela valait même pour les réponses à nos questions, même si ce n’était pas forcément des réponses que l’on souhaitait. Il reprit :
« -Veux-tu marcher un peu avec moi ? Je pourrais peut-être répondre à tes questions si tu en as.
- Je veux bien, oui.
- Bien. » Ils marchèrent donc quelques instants côte à côte, croisant parfois un autre élu que Valentino saluait d’un hochement de tête. « Dis-moi, comment vis-tu ton statut ?"
- J'essaie de l'ignorer, et de continuer à faire ce que j'ai toujours fait.
- C'est un choix. Il est vrai qu'il faut rester soi-même malgré tout mais il ne faut pas non plus refouler entièrement ta situation. Il arrivera un moment où ton statut s'imposera à toi et où tu ne pourras plus l'ignorer. C'est très bien que tu ait pu venir, c'est un bon premier pas.
- Je n'aime pas les dieux. » Ce n’était pas la première fois qu’un élu lui disait ce genre de choses et il n’en fut donc pas étonné. C’était un point de vue qu’il ne partageait pas mais qu’il comprenait. Il croisa les bras dans son dos et se dirigea vers le jardin.
« - C'est tout à fait ton droit. Mais cela ne changera en rien le fait que tu es l'élue de l'un d'entre eux et qu'il faut l'accepter.
- Ils n'agissent pas assez.
- C'est vrai. Mais dans ce cas, dis-moi, à quoi servirait-on s'ils agissaient tout le temps . Peut-être ont-ils leurs propres raisons de ne pas le faire, on ne peut pas savoir et je pense qu'on peut donc leur accorder le bénéfice du doute à ce sujet.
- Je ne le leur accorde pas. Quand on sait ce qu'ils laissent errer dans ce monde. » Sa réponse était rude mais elle se justifiait pleinement. Valentino conserva quelques secondes de silence avant de lui répondre. "Ne crois-tu pas qu'on ait besoin du mal pour pouvoir avoir le bien . C'est une question d'équilibre, l'un ne peut exister sans l'autre.
- Je ne crois pas à ça. » Répliqua-t-elle. Il sourit à son air déterminé. Ils étaient maintenant dans le petit jardin du temple, près de l’autel de Canërgen.
- Dans ce cas, je te laisse méditer sur cette manière de voir les choses et si tu le souhaites, nous en reparlerons avant ton départ.
- Peut-être. » Il lui adressa un sourire et un signe de tête avant de la laisser seule avec ses pensées et ses réflexions.
Dim 6 Oct 2019 - 16:00
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Hënmellon
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La Loi et l'Ordre
Hënmellon
Elle arrivait de loin pour assister à ce Conclave. Ou plutôt pas vraiment. La vérité était que son voyage n'avait pas tant été sur la distance que sur le temps qu'il lui avait fallut pour l'accomplir. Quelques secondes à peine, pour remonter quelque cinq millénaires depuis son foyer. Lexi, qui choisirait son véritable nom, Hënmellon, n'était en rien une simple voyageuse. Toute de blanc vêtue, cette jeune Elfe avait tout de l'habit royal des Princesses de Teikoku. Et pour cause ! Il s'agissait pour ainsi dire de la même robe et de la même tiare que l'actuelle Reine Malene avait pour coutume de porter. Mais les yeux avisés des mages et des élus les plus anciens seraient assurément plus attirés vers sa Harpe. L'instrument, qu'elle portait sous son bras, semblait avoir été fait d'un seul et même matériaux. Bois ? Nacre ? Ivoire ? Argent ? Ou peut-être tout à la fois ? Il était impossible de dire de quoi était réellement composé ce petit appareil, ni de quoi étaient faites ses cordes dorées. Et c'était ainsi dire normal. Car le cordage de cette Harpe était le tissu même de la magie. Une magie complexe, maniée avec dextérité par des mains bien plus habiles que celles des meilleurs mages mortels. Si les élus du Temple pouvaient aisément constater cela, ils étaient loin d'imaginer la réelle nature de cet instrument. Après tout, il avait été façonné par Mystin elle-même !

Malgré tout ce faste, cette élégance et cette puissante magie, l'arrivée d'Hënmellon se ferait dans une discrétion totale. Elle connaissait bien le Temple, même si elle ne devait venir au monde dans ce Ryscior là que dans plusieurs millénaires. Se faufiler à l'intérieur serait aisé, même avec la garde attentive d'Elysandre. Pour ainsi dire, tout ce que sentiraient les occupants des lieux serait une légère brise, portant le rire cristallin d'une enfant. Rien de bien inhabituel, dans un lieu où les ombres des couloirs semblaient vous observer et où les murs portaient l'écho de milles voix étouffées.
Il y aurait un élu, cependant, pour réaliser l'intrusion de la joueuse de Harpe. Et ce serait l'élu d'Antescior, Maître Inil. Non pas car son acuité magique était supérieure à celle de Dortan le Chasseur Millénaire, ni parce que sa vue était meilleure que celle de Valentino, le Maître Voleur ! Non, la raison serait plus simple.

Car alors qu'il allait et venait entre deux étagères de la grande bibliothèque du Temple, Inil sentirait lui aussi cette brise. Mais avant qu'il ne puisse se retourner, le vent se figerait autours de lui. Et peu à peu, les volutes cristallines de cette brise enchantée dessineraient la silhouette élancée d'une jeune femme. Hënmellon poserait le pied à terre devant lui, un sourire innocent aux lèvres et lèverait de grands yeux vers lui.

"-Bonjour !" lancerait-elle, une fois son effet passé "Vous devez être Maître Inil ! Pardonnez mon arrivée si soudaine, je crois comprendre que vous êtes l'élu d'Antescior. Et que donc il convient de vous remettre les suggestions de l'Ordre du Jour pour la prochaine séance du Conclave, n'est-ce pas ?"

La jeune femme, à l'apparence joviale, ne laisserait pas le temps à Inil de répondre. Après tout, elle savait déjà qu'elle avait raison. Et pour ainsi dire, elle pouvait presque deviner ce que l'élu d'Antescior lui répondrait. Mais elle n'avait pas le temps pour ces considérations et enchaîna aussitôt.

"-Chouette ! Je le savais. En toute sincérité, j'ai grand besoin de m'adresser aux autres membres du Conclave. Tous, en fait. Alors, vous voulez bien m'aider ?"

Evidemment, en guise de seule conclusion, elle forcerait sur ses lèvres un grand sourire éclatant, affichant une mine d'élève modèle. Et puis, sans attendre non plus de réponse, elle se fendrait d'un "Merci !" bienheureux et disparaîtrait dans un souffle frais. Ainsi était la nature des pouvoirs qu'elle maniait. Mais qu'en était-il de sa propre nature...?
Mer 9 Oct 2019 - 22:55
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Chapelier
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Gardien du savoir
Chapelier
Élise avait bien peu écouté Marina et elle avait dû le sentir. Leur vision différait, mais était-ce l’âge qui altérait son discours ? Elle était jeune pour une humaine et encore bien plus pour une élue divine. Seulement, elle qui ne croyait avant qu’en la bonté et l’entraide de son prochain, ne voyait plus l’utilité de ces concepts. Elle était perdue en quelque sorte et ne voyait que sa quête à la fin de sa vie. Elle ne voulait pas finir attachée à sa déesse et la rejoindre pour l’éternité. Elle refusait cette possibilité. Ainsi elle écourta en acceptant à moitié les dires de Marine pour au final lâcher à la fin la parole qui la fit douter et partit :

- Quoique je fasse, que je sois bonne et aimante, que ma vie soit aussi longue que possible, ce qui est rarement le cas avec une folle pareille, à la fin je serais liée à elle et je la rejoindrais dans l’autre monde. Est-ce toute la récompense que je mérite ? Est-ce une fin honorable ou une damnation éternelle ? J’ai juré de par mon honneur de lutter toute ma vie contre elle, j’ai étudié plus que nécessaire pour cela pour en finir comme ça. Est-ce tout ce que mérite un élu divin, dans le but de rendre le monde meilleur ? Non, je ne le crois pas. Et je ne cesserais de vivre tant que je ne trouverais pas de solution à ce problème, même si je dois toucher à la plus impure des magies pour me guérir de cette maladie. La seule personne qui connaitra le mal sera moi-même.

Puis Élise partit encore une fois, mais cette fois-ci seule dans un endroit le plus reclus des autres, autant par besoin que pour réfléchir. Même si elle venait de lâcher ces mots durs qu’elle pensait de toutes ses forces, elle ne pouvait nier que la volonté de Marina avait réveillé une graine en elle, qui avait fané depuis longtemps. Elle n’était plus une simple médecin, mais elle était quelqu’un d’important, même si la majorité des personnes l’ignorait, elle était une élue divine. Pour beaucoup, cela avait sens de sacrifices envers son prochain et elle était plus ou moins en accord avec cette idée. Mais ce sacrifice devait-il engendrer son malheur au profit de la majorité ? Devait-elle défendre ces intérêts ou celui des autres ? Pour le moment, la balance penchait de son côté, mais la graine pouvait germer et devenir un arbre, pesant bien plus lourd que son propre malheur. Seulement de quoi le futur était-il fait ? Qui le savait ? Comme qui savait si réellement son désir était possible ?

- Qui peut m’aider autant que je l’aiderais ? Comment me libérer de cette horreur qui me tend à la gorge et m’empêche de dormir chaque soir, faisant me paraitre plus douce l’alcool et la nuit que la volonté de croiser un lit ? dit-elle autant pour elle-même les larmes à l’œil.

Ainsi Élise chuta encore, profondément dans les méandres de la mélancolie alors qu’Inil appela les élus. Il avait soi-disant quelque chose d’important à dire qui pourrait relancer la réunion sur une nouvelle note. Seulement, il était hésitant et avait l’air aussi perdu que les autres face à sa nouvelle, comme si tout lui paraissait abstrait, limite inconnu. Pourtant n’était-il l’annonceur de la bonne nouvelle ? Mais tout ça, Élise ne le sut pas, car elle n’entendit pas l’appel ni tout ce qui passait autour d’elle. Son sanglot était tel que pour elle, tout le monde était distant dans sa vision. Rien n’existait à part elle et ses interrogations. Peut-être que les élus l’attendaient pour la réunion, peut-être que Marina et d’autres élus la cherchaient ? Elle n’en savait rien et elle ne désirait pas le savoir. C’était d’aucune importance. Ses lunettes opaques étaient le symbole de sa fuite et comme elle l’avait toujours fait, elle fuyait le danger, se cachait mais n’avait jamais eu le courage de le vaincre. Jamais son regard ne s’était posé sur quelque chose sans le cacher.
Lun 14 Oct 2019 - 13:19
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Dargor
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Dargor
Il était des jours où la tâche des élus divins était des plus agréable. L’éternelle jeunesse, le fait de représenter un dieu, que l’on avait le privilège de rencontrer régulièrement, parmi les mortels, faisaient parti des bons aspects de cette vocation, si l’on pouvait dire. Et si la druidesse Tavish, l’élue d’Elye, déesse de la nature, et Mère de toute chose, savait qu’elle avait eu, quelque part, une chance incroyable d’attirer l’œil d’une telle entité, il y avait bien des jours, où, elle devait le reconnaître, ce rêve pouvait virer au cauchemar.
Il fallait bien comprendre que la Mère n’était qu’amour pour sa création, qui comprenait l’ensemble de ce qui vivait, animal ou végétal, humain ou elfe, ou toutes les races auxquelles peut penser l’esprit, l’avait choisie entre tous parce qu’elle-même, la druidesse, essayait de répandre autour d’elle la joie de vivre, et l’amour de tout ce qui vivait. En ce sens, elle s’était bien retrouvée, avec sa divinité tutélaire ! Le destin était fait pour les réunir. Mais il y avait un revers de la médaille. Et elle savait ce que l’on disait d’elle. Qu’elle était si optimiste, et si toujours encline à venir au secours de ceux qui étaient dans le besoin, qu’elle était d’une naïveté touchante. Pourtant, elle espérait que ceux qui disaient de telles choses se trompaient lourdement. C’était plus, à son avis, une forme d’empathie. Elle ne pouvait s’empêcher d’être troublée en même temps que ceux qu’elle aidait, sans le leur montrer. Elle essayait de les décharger de leur souffrance, mentale bien sûr. Mais aussi physique ! Elle était parvenue à inventer un sortilège qu’elle refusait d’enseigner à qui que ce soit. Un sortilège qu’elle n’utilisait que pour elle, qui lui faisait prendre en elle la souffrance physique des personnes blessées qu’elles soignait, afin que ces dernières profitent pleinement du processus de guérison. Un sortilège pénible d’emploi ! Mais qu’elle aimait particulièrement utiliser dans toutes les circonstances.
Et pourtant, parfois, cela tournait au cauchemar. Quand elle se sentait inutile. Quand elle voyait bien que, bien au contraire, ses interventions, la compassion qu’elle manifestait, ne faisaient que souffler sur les braises de la souffrance d’une personne. De telles circonstances la plongeaient dans le tourment, car alors, elle n’était plus cette aimable druidesse qui se prêtait au jeu de la guérison des âmes et des corps. Elle avait la sensation de n’être rien de plus qu’un ornement, un simple bibelot que l’on apprécierait certainement, mais que l’on ignorait également beaucoup. Surtout quand, après son échec, elle retournait dans la salle du conseil, et s’entendait dire que, avec ou sans la personne qu’elle avait essayé d’y ramener, la session devait reprendre. Elle devait reprendre, car un sujet tout autre accaparait l’attention des élus qui étaient présents ici, réunis en conclave. Et à l’image de Dortan Giger, qui aurait dû travailler main dans la main avec elle au service du vivant, et qui pourtant se montrait fermé, et écoutait silencieusement, ce conseil semblait déjà avoir oublié ce qui venait de se passer. Ils avaient oublié celle des leurs qui était dans la détresse, et qu’un ornement avait essayé de soigner. Voilà l’état d’esprit dans lequel elle n’écouta précisément pas un seul mot de ce que cette étrangère qui était là avait à leur dire. Pas un seul. Elle se renferma plus encore que ses camarades, ruminant ses sombres pensées, concentrée sur la façon d’aider la malheureuse élue de Nimen à revenir à la raison, et à ne pas tenter des magies parmi les plus sombres pour défier les lois divines.
Car qui savait vers quel genre d’horreurs de telles magies pouvaient la guider ?
Jeu 17 Oct 2019 - 21:59
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