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Les Royaumes de Ryscior
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Dargor
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Le Maitre de l'Intrigue
Dargor
Tahar

Physique du pays

Tahar est sans doute le plus hostile de tous les pays du continent. Pas tant à cause de ses habitants qu’à cause de son climat, plus meurtrier encore que la Jungle elle-même. Bien sûr, cela n’est pas vrai partout. De puissants fleuves le parcourent et sont sources de vie. Ses longues côtes marines sont chaudes, mais point stériles, et les frontières qu’il partage avec Hasdruba, au nord, et trois autres royaumes, au sud, présentent un climat chaud mais supportable. Cela étant, l’immense majorité du pays reste enterrée sous des sables brûlants.
Il s’agit alors d’une terre magnifique, mais surtout stérile. Les vents et le soleil, d’ordinaire agents de vie et de prospérité, deviennent ici des tueurs bien plus meurtriers que les tribus de minotaures et d’orcs à la peau rouge qui y vivent, et attaquent à vue les caravanes, la plupart du temps pour en piller les ressources. La topographie des lieux est en perpétuel changement, des tempêtes pouvant se lever brusquement et recouvrir des arpents entiers de désert en quelques minutes. Les peuples vivants ici savent, dans une certaine mesure, la direction que prennent ces tempêtes, mais leurs cartes ne sont pas toujours totalement fiables, et il arrive régulièrement qu’une tempête, après avoir chassé une dune, dévoile une bâtisse enfouie sous les sables depuis des siècles. Plus rarement, ce sera une cité entière, dont on pourra retrouver les cadavres des habitants, pratiquement momifiés par le sable, enterrés.
Le paysage lui-même est un danger, particulièrement les mirages, qui ont conduit plus d’un voyageur à sa parte. Alors que ses réserves d’eau sont presque épuisées, il tombe soudain nez à nez avec une oasis luxuriante, qui disparaît aussitôt. Certains sont devenus fous en essayant d’atteindre ces visions trompeuses, et les tahariens ont tous dans la bouche des histoires d’aventuriers dont l’outre était pleine de sable et qui étaient morts à force d’en avaler, persuadés qu’il s’agissait d’eau fraiche.

Le désert de Tahar n’est pas pour autant dépourvu de toute vie, loin de là. Mais elle est simplement endurcie et dangereuse. De nombreuses créatures hantent le profond désert, car elles n’en ont jamais été chassées par la main de la civilisation. Enfouis sous les sables, scorpions et serpents attendent leur heure pour frapper, et parfois des bêtes plus monstrueuses encore peuvent être rencontrées. Les légendes n’évoquent-elles pas, en parlant de Tahar, la demeure des terrifiants basilics ? A ces bêtes et ces monstres s’ajoutent des tribus d’elfes du désert, qui s’ils tolèrent les humains sur leur territoire, n’aiment pas pour autant être dérangés, mais également les redoutables tribus sauvages des minotaures et des orcs.
La frontière de Tahar est floue. On considère habituellement que l’on est sur les terres du royaume lorsqu’on marche dans les sables pendant une journée complète, mais cela reviendrait souvent à considérer des pans entiers du royaume de Ram, au sud, comme faisant partie de Tahar ! Ce qui est certain, c’est qu’entre Hasdruba et les Montagnes Noires, tout appartient à Tahar.

L’histoire de Tahar

L’histoire de Tahar est certainement riche, mais, hélas… Tout comme les tombes, les statues et les cités, beaucoup de cette histoire fut engloutie sous les sables. Ce qui est dommage, pour un royaume si ancien. Qui peut dire ce qui est arrivé pour que l’on retrouve, un jour, une forêt d’hommes d’or pétrifiés ? Qui peut dire qui a construit les grandes pyramides dont les secrets ont été oubliés par les rois et reines des cités ? Les érudits qui s’y attaquent trouvent ce mystère passionnant. Mais ces lieux sont à présent réputés sacrés, ou maudits, selon les endroits. Ce ne sont pas des lieux d’histoires. Et comme les cités ont changé d’emplacement, changé de façon de vivre à mesure que les millénaires avançaient et que des évolutions venaient des quatre coins du continent, atteignant même ces endroits reculés, cette histoire est oubliée, et souvent, doit être construite à partir des témoignages des royaumes voisins.
Tahar est ainsi un royaume qui trouve sa source dans les tribus qui fuyaient les guerres diverses que se livraient les royaumes déjà existants dans le continent. Qui se souciait à l’époque d’une étendue de sable stérile et sans intérêt, où l’être humain était le malvenu ? Ainsi se mirent en place des caravanes, des tribus de personnes qui pouvaient marcher toute leur vie dans le désert sans jamais le quitter. C’est là l’origine du royaume de Tahar, à une époque où, pense-t-on, les elfes pouvaient encore être fréquemment rencontrés sur le continent. Ce qui en ferait l’un des royaumes les plus anciens, puisque seules les Cités-États, parmi les autres royaumes, peuvent se vanter de se souvenir des navires elfiques qui quittaient les rivages du continent.

Puis les peuples nomades se sédentarisèrent. Des cités furent bâties, les unes après les autres. Cités de tentes d’abord, puis au fur et à mesure, on construisit des bâtiments de pierre. Toutes se trouvaient aux environs d’un fleuve, ou au moins d’une oasis assez importante pour que la tribu puisse y vivre, mais rarement trop près de la précieuse source d’eau, pour limiter autant que possible les chances de la polluer. Rapidement, d’ailleurs, les hommes du désert prirent l’habitude de protéger l’eau à tout prix, lui donnant un caractère presque sacré dans leur culture. Jurer quelque chose au nom de l’eau est, aujourd’hui encore, pour les hommes et femmes de Tahar, un serment que seul un suppôt des ténèbres les plus obscures oserait briser.
Si la plupart de ces cités d’origine ont disparues, englouties par le désert ou alors désertées à cause de l’assèchement de l’oasis, d’autres ont été fondées depuis. Celles qui se trouvent autour d’un point d’eau unique sont toujours de petite taille, à peine digne du nom de cités au lieu de celui de village, car les oasis ne sont pas assez importantes pour nourrir des métropoles. Celles qui se trouvent le long des fleuves, cependant, peuvent rivaliser en taille avec les petites villes de royaumes comme Oro ou Hasdruba. Mais jamais plus que cela. Des petites villes.

De la fondation de ces cités, peu se souvient. Tout Tahar a évolué depuis, sa culture, sa façon de vivre… Les mots sont restés. Le roi d’une cité s’appelle un Pharaon, et le serment de l’eau existe encore. Mais les temples de grandes tailles ne sont plus construits. Qu’est-ce qui a poussé les ancêtres des tahariens actuels à les construire ? Les légendes en parlent. Le nom de la Grande reine Akmeneth, disparue depuis des millénaires, est encore sur toutes les bouches. Et pourtant les archéologues sont bien en peine de trouver un tombeau pyramidal qui correspondrait au sien. Ni de dire quel était son visage.

Les cités, au travers des millénaires, vécurent la plupart du temps en paix. De temps à autre venaient des royaumes voisins, soucieux de s’emparer des sables du désert, pour une raison connue de leurs seuls souverains. De temps à autre, également, orcs, minotaures ou elfes du désert attaquaient les communautés. Mais jamais les hommes du désert ne renoncèrent à la liberté que leur offrait paradoxalement cette terre si contraignante. Et ils y gagnèrent une culture hiérarchisée, afin de pouvoir préserver la paix tout en ayant quelqu’un capable d’appeler les habitants de la cité à la guerre, en cas de besoin de défense.
C’est ce fait qui, récemment, fit à nouveau de Tahar un royaume unifié. En effet, selon les époques, Tahar fut un ou alors un conglomérat de cités. Mais encore une fois, depuis la Grande reine Akmeneth, personne ne l’unifia. Cette donne changea avec l’invasion des elfes noirs. Les orcs du désert qui vivaient alors en Ram, et les minotaures qui vivaient avec eux, contraints de migrer, vers le nord, combattirent et pillèrent sur leur passage. Au sud, la cité de Tahar proprement dite fut même attaquée par l’ost noir, mais elle tint bon. Le soleil était leur allié le jour, et la froideur de la nuit n’arrangeait rien pour les envahisseurs. Comme toujours, ce fut au final le désert en personne qui eut raison de l’invasion.

Mais le mal était fait. Les cités, affaiblies par ces combats, jugèrent bon de s’unir pour survivre dans le monde qui se mettait en place autour d’elles. Car même s’ils vivent isolés, les tahariens ont entendu la nouvelle de la chute des petits royaumes, et au temps des grands empires, ils jugèrent nécessaire d’avoir à nouveau une Grande reine. Peut-être sera-t-elle à la hauteur de celle que nul n’a oublié ? Et parce que la cité de Tahar avait affronté une menace plus violente encore que les autres, il fut décidé que ce serait sa reine, Jarerianne Ersel, qui serait la Grande reine de Tahar, royaume unifié à nouveau.

Le peuple de Tahar

« Tu dois connaître ta place. »

C’est là la première leçon que l’enfant taharien apprendra, car si des royaumes ont des hiérarchies strictes, des organisations rigides, ce n’est pas du tout le cas de Tahar, dont la hiérarchie change sans cesse.

En théorie, la société est strictement divisée. Au sommet la Grande Reine ou le Grand Roi, quand il y a, ce qui est actuellement le cas. Viennent ensuite les dirigeants des différentes cités du désert, qui portent le titre honorifique, sans remplir cependant la fonction qu’avaient ces derniers à l’aube de Tahar, de pharaons. Puis vient la caste des érudits, divisée entre les scribes et les prêtres, la caste des guerriers qui leur obéit, et enfin la caste du peuple, aussi appelée celle des esclaves, ce qui représente tout de même neuf tahariens sur dix.
Une lecture de ce système laisser aisément deviner la nature des rapports de force entre ces classes. La Grande Reine dirige la nation entière à sa convenance, les pharaons exécutent ses ordres et dirigent leurs cités dans les limites des pouvoirs qu’elle leur accorde, les prêtres sont chargés de représenter le pouvoir spirituel, les scribes d’être les juges et la mémoire vive, les guerriers de maintenir l’ordre et protéger, et les esclaves de faire tout le reste.

Oui mais voilà.

Mis à part, pour des raisons évidentes, les pharaons et la Grande Reine, Tahar est l’un des royaumes de Ryscior, si ce n’est le royaume, où le changement de caste est le plus facile. En réalité, les esclaves ne le sont que parce qu’ils sont, pourrait-on dire, capturés, en quelques sortes, par les guerriers, qui eux-mêmes sont défaits par l’éloquence des scribes. Les prêtres, eux, sont tout individu doté de pouvoir magique, qui s’oriente naturellement vers le culte de Lothÿe dès la réponse. Un guerrier peut donc posséder des esclaves, qui sont en fait les fermiers auxquels il doit protection, et qui en retour lui doivent obéissance (un peu à l’hasdrubienne, diront les mauvaises langues, à ceci près que si c’est compliqué, un paysan hasdrubien peut demander au suzerain de son seigneur réparation, là où un esclave taharien ne le peut en aucun cas), et lui-même devoir obéissance aux scribes, qui eux-mêmes élisent, lorsque le besoin s’en faire ressentir, parmi eux et les prêtres le prochain pharaon de la cité, et c’est l’assemblée de ces derniers qui choisit la Grande Reine.
Compliqué ? C’est que pour un étranger, le code de bonne conduite taharien est difficilement compréhensible. Chaque taharien, quand il rencontre un de ses compatriotes, se demandera toujours qui parmi eux deux règne sur l’autre, la question étant tranchée par l’éloquence ou par la force, parfois. Cela implique pour les plus forts ou les bons combattants d’accepter que quelqu’un qu’ils pourraient envoyer voler au loin d’une seule gifle leur donne des ordres, parce qu’il est plus intelligent qu’eux. En ce sens, les tahariens font preuve d’une très grande humilité de tous les instants.
Car une fois que cette position est connue, celui des deux qui règne sur l’autre attend de ce dernier qu’il lui obéisse en permanence. Si certains citoyens du royaume abusent clairement de leur supériorité, personne ne leur dit jamais rien dans la mesure où c’est considéré comme normal, et il faut un taharien d’un rang équivalant suffisamment bon et généreux avec les vassaux de l’autre pour le soumettre et lui ordonner de cesser de les maltraiter. Il pourrait refuser ?
Mais un taharien qui refuse un ordre direct de son supérieur devient quelqu’un qu’il faut mépriser. Traité comme un paria par toute sa population, il devient l’esclave de tout le monde, en permanence surveillé par plus fort, cette fois strictement physiquement, que lui, jusqu’à ce qu’il ait appris à apaiser sa fierté et à connaître sa place. Mais même alors, il ne recommencera qu’au bas de l’échelle.
Le système est si poussé que même au sein d’une caste, tout le monde est esclave de quelqu’un d’autre ! Les esclaves se réduisent entre eux en esclavage.

Et les pharaons dans tout ça ? On pourrait presque se demander à quoi sert-il d’avoir des souverains dans un tel contexte. Eh bien il faut tout de même assurer un semblant d’ordre, un semblant de loi, même dans un tel royaume. Et ils sont en charge de faire cela. On pourrait dire d’eux qu’en guise de souverains, ils sont des administrateurs. Ils se chargent simplement d’édicter des lois logiques qui permettent d’éviter que le système ne nuise à tout le monde. En donnant des ordres directs comme ne pas voler, ne pas tuer … Des choses de base, mais si personne ne les énonce, la hiérarchie de Tahar est ainsi faite qu’un maître estimera avoir le droit de prendre la vie de ses esclaves comme il l’entend, après tout, justement, il en a le droit, tant que son propre maître ne le lui interdit pas.

Et pour unifier cela à l’échelle du pays, quoi de mieux qu’un Grand Roi ou qu’une Grande Reine ? Problème, Jarerianne Ersel est un tyran qui aime à opprimer son peuple. Pourquoi ? Pour son bon plaisir. Car elle aime le confort, et elle aime qu’on la respecte. Et puisque seul un équivalent hiérarchique pourrait contester ses ordres et la défier, et qu’il n’y a qu’une seule Grande Reine de Tahar, eh bien personne ne pourrait la déposer. La situation serait moins délicate si Jarerianne était mortelle, bien sûr, mais il a fallu qu’elle soit choisie pour être élue divine de Lorin, le dieu fou.
Un cocktail détonant qui explique qu’actuellement, le peuple de Tahar ne soit pas un peuple très heureux, et qui pourtant accepte son malheur, car ainsi est la vie pour eux.

Et les femmes dans tout cela, demanderont certains ? Eh bien Tahar est un pays très ouvert d’esprit. Tant qu’une femme est capable de triompher, par les muscles ou par le verbe, de quelqu’un d’autre, elle devient sa maîtresse, et il devient son esclave, comme dans n’importe quel autre cas.

Seuls les étrangers ont un statut à part. Il est interdit d’en faire des esclaves pour éviter les incidents diplomatiques, cela étant, il leur revient de ne pas trop insulter les tahariens et leur code d’honneur. Autrement ils pourraient devenir des méprisés.

La religion de Tahar

Peut-il être surprenant que dans un pays où le soleil est roi et brûle tout ce qui ne se trouve pas à proximité immédiate d’un fleuve, le dieu le plus important de tous soit Lothÿe ? Rarement divinité, même Ariel en Kelvin, fut vénérée avec plus d’ardeur que sur Ryscior.
Il ne passe pas une journée sans que chaque citoyen taharien ne prie au moins une fois Lothÿe. Les prêtres y veillent, et n’hésitent pas à réduire en esclavage pour quelques temps toute personne convaincue de ne pas avoir fait son devoir. Ces prières sont de simples bénédictions chantées, car on n’a pas besoin de faste pour célébrer le dieu du soleil, en temps normal. Cela dit, bien sûr, ils ont également des rites sacrés.
Les immenses bâtisses du désert, qui se font peu à peu engloutir par les sables, sont les témoins du fait que jadis, les temples dédiés à Lothÿe et les tombeaux de ses serviteurs avaient une importance capitale pour les tahariens. Aujourd’hui, ils ne les construisent plus, car avec la civilisation est venue une forme de renonciation à la grandeur qu’ils pouvaient se permettre lorsqu’ils étaient moins nombreux. Aujourd’hui, ce serait gâcher de précieuses ressources pour la survie.
Cela étant, il ne passe pas une semaine sans au moins, voire plusieurs, jours sacrés durant lesquels tout taharien se doit de consacrer une partie entière de sa journée à chanter pour le dieu Lothÿe, et ce pas toujours juste, soit dit en passant. Les prêtres, encore, circulent pour vérifier que chaque citoyen est dévôt. Il n’y a plus de structure plus importante dans ce culte, car les tahariens se font mutuellement confiance. Leur pacte social, décrit plus haut, est ainsi fait que de toute façon, si quelqu’un venait à manquer à ses obligations envers le seul seigneur du désert, il serait à n’en pas douter vite dénoncé aux prêtres.

Puissance militaire

Bien qu’il y ait une caste entièrement dévouée au fait d’être des guerriers, la puissance militaire de Tahar est assez faible. Si les tahariens ont pris l’habitude de combattre dans le désert et d’y affronter les orcs à la peau rouge, leur système militaire est basé sur une caste peu nombreuse qui ne permet pas de protéger efficacement le royaume, dans la mesure où les guerriers de chaque cité veillent avant tout à la protection de leur cité exclusivement, voire parfois de leurs propres possessions.
Si les tahariens sont donc appelés à devoir se défendre eux-mêmes en permanence, parfois lors de duels, ce qui en fait une des nations où le citoyen moyen sait le mieux se défendre individuellement, leur donnant paradoxalement réputation d’être des guerriers d’exception, les tahariens, au combat, forment une foule de soldats indisciplinés qui ne savent même pas marcher en ligne droite.
Cassons les images romantiques. Une telle armée, même composée de milliers de meilleurs épéistes du monde, ne pourra jamais gagner face à une armée équivalente en nombre qui jouit d’organisation et de discipline. Toute histoire qui prétend le contraire se trompe lourdement. Même les armées en apparence les plus sauvages ont un semblant d’ordre. Les orcs eux-mêmes obéissent à des supérieurs hiérarchiques, et mettent en jeu des plans de bataille, tandis que les tahariens se battent parfois entre eux pour essayer d’avoir des esclaves même en plein combat !
Et d’ailleurs, ça n’y manque pas, Tahar a la réputation d’être un royaume où se trouvent les meilleurs guerriers du monde tout en étant le royaume dont on dit qu’à la guerre, il n’a jamais gagné la moindre bataille.
La vérité est que les tahariens savent assez bien se battre pour survivre. Rien de plus, rien de moins. Mais dans le fond, est-il nécessaire de savoir plus ?

Régiment de renom : Les oliphants

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« Une force de la nature. Une force de la nature je vous le dis ! J’ai vu des minotaures fuir devant son assaut ! »
=> Hascien Nascon, chevalier errant de retour en Hasdruba, contant l’histoire des Oliphants. Il était le premier chevalier d’Hasdruba à en avoir vu.

Tahar est un immense royaume sec et désertique. La majorité du pays est enterrée sous les sables du désert. Chose paradoxale, la plupart des grandes cités semblent s’y complaire, alors que deux grands fleuves amènent des traces de fertilité dans les vallées qui composent leurs lits. Cette fertilité ne s’éloigne jamais du fleuve, bien sûr, mais elle suffit à nourrir une faune et une flore éclatante telle qu’on en trouve nulle part ailleurs. Et c’est sur les rives de ces deux fleuves, et tout autour de l’œil d’Ondée, que l’on peut trouver les bêtes fantastiques que sont les Oliphants de Tahar.
Animaux par nature pacifiques, ces gigantesques pachydermes gris sont aisément domesticables et aident grandement les cités tahariennes de petite taille qui vivent sur les rives de ces fleuves dans leurs tâches quotidiennes. Toutefois, les tahariens, qui subissent régulièrement les assauts des orcs du désert, ont également pu noter que ces bêtes, lorsqu’elles défendent leurs petits, sont terrifiantes au combat, et que rien ne peut résister à leur charge. C’est pourquoi certains d’entre eux, repérés dès leur plus jeune âge comme étant joueurs et combatifs, sont non pas dressés pour les travaux du quotidien, mais pour le combat.

Seules les cités vivant sur les rives des fleuves peuvent se vanter de posséder des Oliphants, qu’ils soient équipés pour la guerre ou non. Lorsqu’ils le sont, ils sont dirigés par un homme, le mahout. Ce dernier a accompagné l’oliphant depuis sa naissance, afin de tisser avec l’animal un lien à toute épreuve. Le but de la manœuvre est de pouvoir le diriger et le rassurer en situation de combat, où l’animal peut vite prendre peur et devenir incontrôlable. Le mahout est assis derrière l’imposante tête de l’oliphant, d’où il le diriger à l’aide d’un bâton. Au combat, il fait foncer la bête dans les rangs ennemis, semant la panique et le chaos sur son passage, tandis que les soldats adversaires, pourtant souvent des orcs, sont renversés par le piétinement de l’oliphant. Les animaux les plus gros peuvent porter plusieurs archers sur leur dos. Ils deviennent alors de redoutables plateformes de tir, qui sont aussi dévastatrices à distance qu’au corps à corps.

Les démons regardèrent derrière eux, localisant rapidement la source du bruit à l’aide de leurs sens magiques. Leur mission ? Aller dans la ville mortelle de Kelvin. Mais ce petit groupe s’était détaché du reste de l’armée, comme de nombreux autres. Tous préféraient trop dévaster sur leur passage. Le prince démon qui menait l’assaut ne serait pas content, c’était vrai, car ces groupes de démons, loin de lui, étaient condamnés à s’évaporer au bout d’un moment, trop instables pour rester incarnés. Mais peu leur importait. Ils semaient les graines de la corruption, qui pousseraient à n’en pas douter de la plus belle des façons.
Le bruit ? Une troupe humaine en approche, ils le savaient. Ils ricanèrent. Les épéistes démoniaques étaient largement supérieurs aux mortels du pays des sables qu’ils avaient déjà croisés. C’était sans compter le gigantesque animal blanc qui arriva, et qui aussitôt les chargea. Malgré leurs pouvoirs, les épéistes démoniaques n’étaient que des démons mineurs, pas de taille à faire face à une machine de guerre vivante. Ils tuèrent des humains à pieds. Mais l’animal gris les renvoya bien vite dans les enfers, où leurs maîtres les attendaient, pour recevoir leurs explications concernant leur révolte.
»

Tahar et le reste du monde

Tahar est un royaume dont l’habitant typique n’apprécie pas le reste du monde, ce qui lui est parfaitement rendu d’ailleurs. Déjà parce que le reste du monde ne comprend pas l’honneur à la taharienne, et quand il est question d’honneur et de compréhension, le mépris vient vite prendre sa place. Les tahariens ont donc la fâcheuse habitude de mépriser les étrangers qu’ils considèrent comme n’ayant pas d’honneur, ou alors un code de l’honneur totalement dévoyé. Quant auxdits étrangers, ils perçoivent les tahariens de la même façon : des gens qui n’ont pas d’honneur, ou alors un honneur si bizarre qu’il ne vaut en fait pas grand-chose.
Cette situation n’est pas arrangée par le fait que les voisins immédiats de Tahar, Hasdruba et Oro, ont pour longue tradition de considérer que le nord du royaume leur appartient, et d’essayer fréquemment d’y faire régner leur loi. En conséquence, Tahar en tant que royaume n’entretient des relations amicales qu’avec un seul autre royaume, situé au sud, et c’est bien sûr Ram.
Ces relations sont certainement liées au fait que la frontière qui existe entre les deux royaumes soit tout à fait floue. On ne sait pas vraiment où commencent et finissent Ram et Tahar dans la région dite frontalière. Dans certaines villes où l’on respecte l’honneur taharien, on respecte pourtant le sultan comme un souverain légitime, et dans d’autre où la Grande Reine Ersel règne, on se soucie cependant d’autres formes d’honneur !
Toujours est-il que pour Ram, Tahar fait office de tampon entre eux et les royaumes du nord, qui auraient vite fait de percevoir les richesses du sultanat comme vulnérables en bien des endroits. Et pour Tahar, Ram fait office de bouclier, car au-delà de la puissance des armées tahariennes, négligeable dans l’absolu, quiconque prétendrait entrer en guerre avec Tahar s’attirerait un œil mauvais de Ram.

Personnalités notables

La grande reine, Jarerianne Ersel

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La beauté de la Grande Reine de Tahar n’est plus à décrire, du moins aux yeux de ses sujets. On dit que ses yeux sont deux pierres noires dans lesquelles se reflète la sagesse de toutes les reines d’avant elle, et plus particulièrement de la Grande Reine Akmeneth. C’est une situation amusante ! Si tout le monde a oublié ce qui valut à cette reine d’être si mémorable, on se souvient assez d’elle comme étant une femme dont la sagesse n’avait d’égale que la beauté … Et qu’elle a légué les deux à Jarerianne Ersel. Las, Jarerianne a peut-être la beauté de sa supposée ancêtre (Qui peut le dire ?), mais une chose est certaine : elle n’a sans aucun doute pas sa sagesse.
Et il faut dire qu’il s’agit de l’élue de Lorin ! Elle règne depuis, grâce à son éternelle jeunesse, plus de cent ans sur sa propre cité, et donc près d’une décennie sur l’intégralité du désert. Mais c’est une femme au cœur de pierre. Elle n’est pas aussi folle que son dieu, mais certainement, elle n’est pas pour autant saine d’esprit. Des exemples ? Son trésor rivalise en taille avec celui d’un dragon, et elle semble rongée par la même maladie qu’eux, car n’en faisant rien. En sa présence, il convient de s’incliner front contre terre, sous peine d’être exposé à des châtiments sévères, jusqu’à ce qu’elle ordonne le contraire. Ses gardes lui sont fanatiquement dévoués et frappent sans remords en son nom, de même que l’ensemble de la population taharienne.
Car surtout, et pire que tout, cette femme bouffie d’orgueil est au sommet de l’étrange structure pyramidale de Tahar, et nul ne peut la défier.

Ptaholem, Pharaon du nord

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Si Jarerianne, la Grande reine, fait office de tyran incontesté de Tahar, elle règne cependant avant tout au sud. Et puisque le désert rend, même pour son propre peuple, les voyages difficiles, bien que sa parole soit respectée au nord, il faut une personnalité forte pour le diriger et maintenir l’unité. Cette personnalité, c’est le Pharaon Ptaholem, qui règne sur plusieurs cités, par la force des choses, et par la bénédiction de la Grande reine.
Choisir ce dernier pour administrer le nord de son royaume fut sans doute la décision la plus éclairée qu’elle ait jamais prise, car Ptaholem est un homme qui s’il n’est pas toujours le plus malin des hommes, sait avant tout bien s’entourer. Il ne se déplace jamais sans sa cour avec lui, composé de vieux conseillers et conseillères usés par l’âge et par la charge, qui n’ont de toute façon plus rien à gagner pour leur vie qu’une fin confortable. Dans cette optique, il sait qu’il peut compter non seulement sur leur expérience de vie, mais sur leur loyauté, car il fait tout pour leur obtenir ce seul désir.
Cynique ? Peut-être, mais n’est-ce pas à l’image de la mentalité taharienne, selon laquelle chacun doit trouver sa propre voie selon son talent ? En leur confiant ce poste d’honneur, Ptaholem, du point de vue des tahariens, leur fait un immense compliment, et récolte en retour de précieux conseils, qu’il s’empresse toujours de mettre en action.
Mais même ce mode de gouvernement ne le met pas à l’abri devoir de tout taharien : obéir à la Grande Reine.

Menesthios l’Ancien

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Les scribes de Tahar sont des érudits. Dans ce royaume orienté vers la survie et le fait de lutter en permanence pour un certain statut social, il est logique qu’il faille des érudits et des juges pour maintenir un semblant d’ordre, amis aussi être la mémoire du royaume. Ce rôle est tenu par les scribes. Et les scribes jouent au même jeu que le reste des tahariens, à leur façon. Leur épée, c’est le verbe, et leur bouclier, la loi. Pour se soumettre entre eux, ils n’utilisent guère que les paroles, et à l’étranger, s’ils semblent débattre pendant des heures, il s’agit pourtant d’affrontements sans fin dont seul un véritable érudit pourra apprécier toutes les subtilités.
A ce petit jeu, il faut bien sûr qu’il y ait un vainqueur. Un scribe qui soit au sommet de la hiérarchie. Ce vainqueur, c’est Menesthios, l’ancien. S’il est vrai qu’une vieille personne est une bibliothèque, cette théorie ne peut jamais autant se vérifier que lorsque la personne vit jusqu’à un âge canonique tout en conservant l’intégralité de ses facultés. Tel est le cas de Menesthios.
Homme qui manie donc le verbe comme nul autre en Tahar, et peu dans le monde, Menesthios est peut-être la seule chose qui dans ce monde empêcher la Grande Reine Jarerianne de totalement faire sombrer avec elle son peuple dans la folie. Vivant dans son palais, il vit pour la servir et la pousser à penser aussi au bien de son peuple, ce pourquoi il a le respect de ce dernier, d’autant plus que cela le pousse à vivre dans la crainte constante du faux pas qui fera de lui la cible de l’ire de la Grande Reine.

Khatep, le Haut Hiérophante

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Khatep est le Haut Hiérophante de Tahar, le chef hiérarchique de ses prêtres. En tant que tel, il connaît bien sûr tous les secrets de ces derniers. C’est-à-dire vraiment peu de choses, si ce n’est la façon dont, recrutés jeunes mages, les prêtres sont soumis à un endoctrinement strict pour renoncer à leurs pouvoirs profanes et embrasser la magie divine, au service bien évidemment de Lothÿe.
Suite à la guerre contre l’ost noir et l’armée de démons qui franchit le désert de Tahar, Khatep fut celui qui prit sur ses épaules voûtées de ramener l’ordre. C’est lui qui alla trouver la Reine de la cité de Tahar et qui proposa d’avoir à nouveau une Grande Reine. A la fin du conclave qu’il dirigea, cependant, la jalousie de la Grande Reine à son encontre était intense, car il avait à lui tout seul ou presque réussi à unir Tahar. Derrière elle, cela était vrai, mais c’était lui qui aurait, si elle le laissait faire, le vrai pouvoir. Aussi sa première décision faillit bien être de l’exiler, mais il sut la convaincre de ne rien en faire. Ses ouailles plutôt y parvinrent. Et ainsi, Khatep, tombé en disgrâce auprès de la Grande Reine, et donc plus ou moins du reste de Tahar, s’est retiré dans une antique cité mortuaire. Ces cités et ces pyramides où, jadis, étaient enterrés les rois et reines de Tahar.
En réalité, il n’y est pas exilé. Sa présence y est plus simplement demandée par la Grande Reine afin qu’il trouve les rites d’embaumement, pour qu’à sa propre mort, enfin, elle reprenne l’antique tradition d’être enterrée dans son sarcophage, et sa grande pyramide, qu’elle a d’ores et déjà commencé à faire construire, telle une reine païenne de jadis.

Timais le renégat

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Le système de dominants/dominés de Tahar est unique au monde, certes, et exotique à bien des égards, mais cela le rend-il juste pour autant ? Non. Et ça ne fait pas, de l’avis général des étrangers, des tahariens des gens honorables pour autant. Simplement un peuple aux coutumes aussi étranges qu’incohérentes. Pour cette raison, les tahariens voyagent rarement. Y compris au sein de leur propre royaume, car après tout, il est constitué dans son immense majorité de sables brûlants.
Il est un homme, qui accueille et mène tous ceux et toutes celles qui le souhaitent, pour construire un système autre. Un système basé sur la politique kelvinoise, où il vécut quelques tours, issu d’une famille marchande. Un système qui récompense réellement chacun à sa juste valeur. Timais, dit le Renégat par les tahariens, nom qu’il a adopté comme un titre par dérision, est ainsi. Vivant au milieu du désert, d’oasis en oasis, fuyant autant qu’il combat les forces que la Grande Reine envoie pour l’arrêter, il mène une authentique rébellion, non pas tant que Jarerianne Ersel elle-même (encore qu’obtenir sa tête soit un des objectifs avoués de sa révolte), que contre le système sans aucun sens qui l’a amenée et au pouvoir et l’y maintient, alors même qu’il est évident que c’est une mauvaise souveraine.
Homme mystérieux même pour ses proches, commandant compétent quoiqu’aux méthodes brutales, idéaliste et un peu poète à ses heures perdues, Timais séduit surtout par son charisme, et la façon qu’il a de pointer du doigt avec pertinence ce qui ne va pas dans la vie des tahariens.
Alors pourquoi sa révolte n’a-t-elle pas déjà enflammé le pays ? Eh bien pour cela … Encore faudrait-il proposer autre chose de vraiment tentant. Parce que les kelvinois, c’est avant tout des voleurs.
Ven 26 Fév 2021 - 22:06
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Dargor
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Le Maitre de l'Intrigue
Dargor
Le royaume des halfelins

Physique du pays

Situé au sud de ce qui fut Salicar, reliant Kelvin à Tahar, le Royaume des halfelins est une fine bande de terre côtière, large à peine d’une cinquantaine de kilomètres en ses poings les plus épais, mais longues de plusieurs centaines. Il s’agit d’une terre que les halfelins revendiquèrent il y a une dizaine de tours sans que personne ne trouve rien à y redire. Cette terre est globalement composée de landes pour la partie côtière, et pour la partie intérieure, si l’on peut dire, elle se compose de vallons et de pâturages s’élevant progressivement jusqu’à la frontière avec Hasdruba, frontière marquée par des tours de guet se dressant régulièrement, datant de l’époque où les morts régnaient sur Salicar.
Dans ces terres, les fermiers cultivent bien sûr de quoi se nourrir, mais aussi de nombreuses variétés de tabac, doux ou non. La plus grande partie du pays est donc découverte, avec quelques bosquets de chênes, de hêtres, d’ormes et de saules disséminés non loin des cours d’eau. Aucune forêt importante n’est à signaler. Quant audits cours d’eau, ils sont nombreux. Tous viennent d’Hasdruba et se jettent dans la mer, et assurent une irrigation régulière et de bonnes récoltes chaque année pour l’ensemble du royaume, même les parties filtrant avec le désert.
Le royaume des halfelins leur fut donné par des nobles de Salicar après que la région ait été ravagée par les démons. Ces hommes, qui allaient se réfugier au nord (et ainsi tomber entre les mains des morts-vivants), estimaient que la terre polluée ne pourrait jamais être cultivable. Cependant, il semblerait qu’à force de faire appel à leurs prêtres de façon intense et systématique dès qu’il y avait la moindre impression que quelque chose était louche, les halfelins ont su transformer les lieux en bon terroir et l’exploiter. Ils plantèrent des semis de leurs tabacs préférés, qui poussaient mal ailleurs, le long des rivières et dans les vallons. Les plants se développèrent si bien que la région, malgré sa petite taille et sa jeunesse, fournit désormais tout leur nord-ouest du continent en tabac. Le gouvernement des halfelins est d’ailleurs tellement soucieux d’accroître sa part de marché qu’il dépêche des courtiers à travers tout Ryscior pour distribuer des échantillons gratuits, dans l’espoir que les clients satisfaits voudront s’en procurer d’autres, mais en payant cette fois-ci. Ils mettent surtout l’accent sur la saveur de ce tabac en comparaison de ce qu’ils appellent le « chiendent de Ram ».
Et comme de juste, quand on parle des semi-hommes, leur nourriture étant à la hauteur de leur tabac, ils parviennent à la vendre à leur guise, même si cela est plus rare, puisqu’ils cultivent avant tout pour eux-mêmes. Mis à part la haute-société kelvinoise, qui achète à prix d’or ces denrées, personne ne peut vraiment y goûter.

Histoire du Royaume

L’histoire du royaume des halfelins en tant que royaume est très récente. En conséquence, bien que dégarnie, elle est cependant déjà fascinante en bien des points, mais son origine doit être comprise dans la façon dont les halfelins sont traités de par le continent.
S’ils sont globalement regardés avec amusement et sympathie, les halfelins ont la réputation (Méritée, sans doute !) d’être des voleurs très talentueux doublés de fainéants qui n’aiment rien d’autre que de faire la fête. Globalement, ces deux caractéristiques sont aidées par leur discrétion, puisque de fait, ils sont agiles et font de bons voleurs, d’autre part, ils n’aiment rien tant que d’être laissés tranquilles et de vivre leur vie.
En conséquence cependant, les quartiers et les régions où vivent les halfelins de par le monde n’échappent jamais au phénomène des préjugés. Et alors ? N’est-ce pas le propre des peuples que d’avoir des préjugés les uns sur les autres ? Ce serait vrai si, n’ayons pas peur des mots, les halfelins n’étaient pas des proies faciles. Mis à part leur discrétion, leur physiquement globalement faible ne les destine habituellement pas au fait d’être des guerriers, encore qu’un halfelin au pied du mur est un adversaire bien plus redoutable qu’on ne le croie. Toujours est-il que de fait, les halfelins, lassés de pris pour cible, ont pris l’opportunité qui se présenta à eux il y a dix tours de cela.
Après que les démons aient ravagé la bande de terre qui deviendrait leur royaume pour se rendre à Kelvin, tous la considérèrent comme étant maudite, et aussi, personne n’en voulut. L’idée d’y envoyer les halfelins vint d’un prêtre d’Edus habitant à Salicar. Ce dernier réussit à convaincre le roi Bomendacir et la reine Ravena, à qui le royaume appartenait alors déjà, d’y chasser tous les halfelins que le royaume comptait, d’autant plus que les propriétaires terriens des lieux cherchaient désespérément des acquéreurs pour fuir leurs propres domaines sans se ruiner ! Sans se faire prier, les deux souverains s’exécutèrent.
Medron, Duc de Kelvin, qui avait également perdu le sud de son duché aux mains des démons, traita l’affaire par le mépris lorsqu’il apprit que la carte prévoyait que la partie du Duché qu’il avait perdue appartiendrait aux halfelins. Trop de soucis internes et externes, avec les morts qui frappaient à sa porte. De la même façon, le duchée Konniksee d’Hasdruba fut quelque peu délesté… Mais aucun seigneur ne se soucia d’une troupe de semi-hommes, et les hasdrubiens mirent longtemps à réaliser que la situation leur avait échappé. En fait, c’était déjà trop tard… Et la cause de nombreux incidents de frontière.
Toujours est-il que rapidement, la région fut connue sous le nom du Royaume des halfelilns. Mais contre toute attente, la terre maudite ne sembla pas être un gêne, car les halfelins comptaient dans leurs rangs de nombreux prêtres, qui comme nous l’avons dit se firent un devoir d’exorciser en masse, n’ayant pas peur de faire appel à des prêtres humains conscienceux pour les aider. Et une fois la terre purifiée, les halfelins furent heureux de se retrouver dans une région si fertile où aucune longues-jambes ni nain ne voulait aller ! Cette région leur appartenait désormais, et avant-même de faire savoir qu’ils riaient bien des humains qui pensaient avoir fait une bonne affaire en leur offrant les lieux, les nouveaux seigneurs invitèrent tous les halfelins du monde à les rejoindre.
Les halfelins étant des êtres qui vivent énormément entre eux, et sans pour autant vider les royaumes de leurs communautés de semi-hommes, ils furent et sont encore des milliers à affluer tandis que le royaume. Il n’est pas rare de voir des caravanes de ces petits êtres en route vers la terre promise !
« Les gars vous vous êtes faits avoir ! ». Cette phrase est la première du refrain d’une chanson qui parle de la région des dirigeants des trois royaumes délestés quand ils apprirent l’ampleur des récoltes que font, chaque tour qui passe, les halfelins. Tous eurent une réaction différente. Medron de Kelvin accepta stoïquement sa défaite, envisageant déjà les bénéfices qu’il pourrait retirer du commerce avec royaume voisin, les dirigeants de Salicar tentèrent d’envoyer un force armée rétablir leur autorité sur les lieux, et c’est en voyant l’échec de cette force, qui comportait pourtant de nombreux nécromanciens, que les hasdrubiens jugèrent plus sage de ne pas tout de suite récupérer leur propre lopin de terre.
Et depuis lors, les halfelins vivent heureux dans cette terre promise que nul ne leur conteste.

Des semi-hommes

Que dire sur les halfelins en tant que peuple, tant ils sont unifiés ? Commençons par ce qu’on peut dire sur leur race en tant que telle. De petite taille et aimant faire la sieste et la fête, les halfelins sont des êtres joyeux (D’autant plus qu’ils ont désormais un endroit qu’ils peuvent authentiquement appeler la maison !), des fermiers plus que compétents et, toute fumée appelant un feu, d’habiles voleurs. Si dans les communautés humaines où ils ont des quartiers, ils vivent dans les maisons qu’on leur donne, dans leur royaume, ils préfèrent des maisons creusées dans les flancs de collines, des maisons en bois enfouies sous la terre, dont seules sont visibles portes, fenêtres et cheminées. Oh ce ne sont pas des maisons sales, bien sûr. L’herbe qui pousse sur les collines est un jardin parfaitement entretenu, et l’intérieur n’est pas terreux, mais au contraire tout à fait ciré et propre.
Si le halfelin ne perçoit pas l’utilité d’une société qui lui impose de faire autre chose que de cultiver son jardin, prendre soin de sa maison et de sa famille élargie, cette vie en communauté n’est pas adaptée au fait de garder un royaume complet. En temps normal, les halfelins élisent des maires pour les diriger, encore que ces derniers aient avant tout pour rôle de faire respecter des lois ancestrales dont les noms des rédacteurs ont été oubliés depuis longtemps, et qui permettent aux semi-hommes de vivre la vie à laquelle ils aspirent, le royaume a vu la naissance de trois castes sociales, aussi importantes les unes que les autres. Les fermiers, l’armée et les pêcheurs. En fait il s’agit plutôt de corps de métiers dans lesquels chaque halfelin est rangé. Trois seulement pour éviter les complications et la lourdeur administrative. Un menuisier appartient ainsi à la caste des fermiers, parce que ce n’est ni un guerrier ni un pêcheur, à moisn qu’il ne soit spécialisé dans la construction de bateaux en bois, auquel cas ce n’est ni un fermier ni un guerrier, mais un pêcheur, etc.
Si chaque petit village halfelin est dirigé par un maire, le royaume est dirigé par une assemblée élue par l’ensemble des membres des trois castes. L’assemblée élue compte trois fois trois halfelins, car trois par caste, plus le roi ou la reine du royaume, élu démocratiquement tous les ans parmi les maires. Pourquoi une telle fréquence ? Mais parce qu’un couronnement est une occasion de plus de faire la fête pardi !
Chaque halfelin est autorisé à contacter maire, membre de l’assemblée ou souverain par lettre écrite, voire dans la rue, ce qui ne pose aucun problème, pour leur exprimer ses souhaits, même s’il appartient à une autre caste que la personne concernée.
Ce qui fait que ce système fonctionne bien est la confiance des semi-hommes les uns dans les autres, et parce qu’ils sont unis par la sensation d’avoir été traités avec impolitesse pendant des siècles par les autres races. A présent qu’ils sont entre eux, nul besoin de se prendre la tête entre halfelins, après tout. Le taux de criminalité du royaume est d’ailleurs le plus bas du monde entier, les crimes entre halfelins étant plus rares encore que les crimes entre amazones, même si aucune de ces deux races n’en a conscience. Attention cependant, ils restent des voleurs très habiles qui n’hésiteront pas à jouer de mauvais tours aux étrangers qui s’aventurent chez eux.
Quant au fait qu’ils aiment faire la sieste et la fête, ça ne fait pas d’eux des fainéants. Lorsqu’ils travaillent, c’est-à-dire toute la matinée et un bonne partie de la soirée pour compenser la sieste de l’après-midi, sauf lors des horaires particuliers liés aux jours de fêtes (La vie d’un halfelin est toujours très bien organisée pour gagner un maximum de temps de détente !) ils abattent plus de travail que n’importe quel humain, certains halfelins en faisant même plus que ce que deux humains accompliraient ensembles. Et s’ils travaillent en équipe, beaucoup d’humains ayant visité le royaume disent que plus rien ne peut les arrêter.

La religion chez les halfelins

Les halfelins ont la réputation de ne pas être un peuple religieux. Et après tout, aucun dieu du panthéon n’est réputé leur père ou leur souverain. Ah vraiment ? Et après tout, on ne les voit jamais bâtir de grands temples, de belles cathédrales. Oh, est-ce si sûr ?
Si les halfelins donnent l’impression d’un peuple sans religion, ce n’est que cela. Une impression. En vérité, les halfelins sont même un peuple incroyablement dévoué. Bon, ils ne vénèrent pas que la divinité dont nous allons parler. Il y a aussi une place importante dans leurs cœurs pour Filyon, Vamor, Ariel, et dans une certaine mesure Nerel, il faut bien l’avouer. Cependant, aucun dieu n’est aussi important pour eux, et en cela ils se rapprochent du reste du continent, qu’Elye.
Mais Elye, ils la voient d’une façon particulière. Perçue comme la déesse des paysans et des travailleurs de la terre, la mère nourricière par les humains, les halfelins la voient eux comme l’assurance d’un foyer confortable, d’un endroit où il fait bon vivre. Elye est pour eux la promesse d’un feu chaud dans la cheminée d’un salon décoré avec bon goût, et d’un cellier plein d’une nourriture cultivée avec attention et professionnalisme. Elye, pour les halfelins, est un mot qui s’écrit d’ailleurs avec la rune naine signifiant « Foyer ». On comprend dès lors son importance, et pourquoi non, il n’y a pas d’église dans le royaume des halfelins, à part des chapelles dédiées à Ariel.
Mais c’est parce que, sous la forme d’une statue dans une niche ou d’un petit autel pour les plus dévots d’entre eux, chaque halfelins a quelque part dans son trou un espace dédié à Elye.

Puissance militaire

Comment ? Comment des semi-hommes ont-ils pu se défendre contre l’offensive de Salicar ? Quel est leur secret ? En premier lieu, et c’est assez évident, leur secret est bien sûr leur armée. Il s’agit d’une petite armée de métier qui ne recrute que des volontaires. Oh bien sûr, les halfelins ne sont pas des forgerons réputés. Ce sont cependant de bons artisans. Leurs armures de cuir sont d’excellente qualité, et de toutes façons, leurs cousins nains les aident en leur fournissant, par la route d’Hasdruba, l’équipement qu’il leur manque. Sans parler du fait que ce que les halfelins n’ont pas en force ou en équipement, ils le composent toujours en courage, finesse et rapidité. Et d’ailleurs, ne pas avoir à se baisser pour frapper des points sensibles est pour eux un avantage, quand ils affrontent majoritairement des adversaires de grande taille.
Une armée de volontaires donc, commandée par quelques halfelins ayant été formé par les kelvinois. Le Duc Medron de Kelvin ayant estimé que ce royaume était bon pour sa cité, après tout, et n’ayant pas envie de le défendre lui-même, a offert aux généraux halfelins des formations dans les écoles militaires kelvinoises, juste assez pour que ces derniers puissent organiser une défense digne de ce nom quand vinrent les morts. Cela, ajouté à des prêtres désormais experts en exorcisme dans tout le royaume, permirent de briser une offensive qui n’était commandée que par une poignée de nécromanciens persuadés de leur victoire imminente.
Depuis, les halfelins ont renforcé leur frontière. Si l’annexion de Salicar par Hasdruba fiat que la chose est calmée, les tours de guet disposées, et encore occupées, toutes en vues les unes des autres témoignent qu’ils n’ont pas tout à fait baissé leur garde.

Le vent se lève

« La technologie est une véritable révolution pour le peuple halfelin. Il y a autant de résultats que la magie sans en demander le moindre effort. La machine travaille pour l’halfelin. En tout cas, je l’espèce… »
Azentino Hesni.

La technologie et les évolutions scientifiques ont toujours existé sur Ryscior. Il faut par exemple regarder l’apport récent dee la poudre ! Celle-ci, en quelques décennies, a opéré des changements majeurs. Et depuis une dizaine de tours, un érudit et savant halfelin, Azentino Hesni, considéré comme aliéné ou dégénéré par les siens à cause de ses idées saugrenues, décida de mener une expérience folle, celle de dompter les vents magiques sans même maîtriser les vents, grâce à la technologie.
Grâce à de nombreuses tentatives et surtout beaucoup d’échecs, il se créa une petite réputation dans son village côtier, bien plus souvent négative que positive, même si personne ne pouvait contredire ses connaissances, qu’il mettait simplement selon les mêmes dans une mauvaise cause. Et pourtant, cela ne l’empêcha pas de faire quelques disciples. N’étant pas plus nombreux que les doigts de la main au début, ils finirent par se compter par dizaines.
S’obstinant dans leur folle idée, ils parvinrent enfin à créer le premier réservoir à vents magiques de nature technologique de Ryscior ! A l’aide de mélanges de métaux aux propriétés diverses et de quelques broutilles, colmatées grâce à des runes, ils inventèrent ce petit bijou. Seulement, le travail était encore bien loin d’être fini. Emmagasiner les vents magiques dans cette boîte était une chose, les utiliser comme énergie en était une autre. Mais pourtant, aucun ne se découragea après ce premier succès, et nombreux, au contraire, les rejoignirent à partir de ce point, dont certains mages, attirés par cette nouvelle curiosité.
Et les tours passèrent jusqu’à ce qu’ils parviennent à inventer une machine exceptionnelle. Une machine composée d’ailes mécaniques permettant à n’importe qui de voler. Sur la base d’une armature de métal, ils formèrent des ailes de tissu pouvant transporter quelqu’un grâce aux vents bleus emmagasinés dans le réservoir.

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Ven 28 Mai 2021 - 22:29
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