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[Terminé][Event] La guerre des Montagnes Noires au théatre de Kelvin
Chapelier
Messages : 134
Date d'inscription : 12/01/2019
Gardien du savoir
Chapelier
Note des admins: Certains d'entre vous ont eu la chance de recevoir une invitation à une pièce de théâtre de Kelvin. Cela sera la représentation de la guerre des Montagnes Noires. C'est un event, c'est à votre choix de répondre à l'invitation ou pas. Pour cela, si vous désirez y être présent, décrivez pour votre premier post la réception du message et votre voyage jusqu'à l'entrée du théâtre de Kelvin. Tout sera ensuite expliqué plus tard. En espérant vous nombreux ! (Considérez que cet event se passe dans un temps où votre personnage est disponible, donc vous pouvez avoir deux RP en même temps avec un seul personnage. Hésitez pas à nous dire si vous avez des questions.)

L'équipe d'administration
Ven 22 Nov 2019 - 23:06
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Violet Hermia
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Date d'inscription : 25/12/2018
Conteuse sous l'étoile de Mystin
Violet Hermia
Quelle surprise cela avait été pour Violet de recevoir une invitation du grand théâtre de Kelvin. En tant qu'artiste, elle ne pouvait décemment pas ne pas connaitre cet illustre monument construit à la gloire de l'art, qui regroupait les meilleurs artistes de Kelvin, voire du monde entier. Elle qui débutait dans son métier de conteuse, elle était plus qu'étonnée de se voir inviter dans un tel endroit et par un si grand homme que le Duc Medron. Elle savait ses contes appréciés par son public, mais elle était loin d'imaginer que sa réputation ait atteint la cité de Kelvin. Cela ne faisait cependant aucun doute, c'était bien son nom qui avait été inscrit sur l'invitation qu'un messager lui avait remise après sa prestation dans une auberge à la Cité de Jade Étincelante. Il avait attendu la fin de son récit pour discrètement se glisser près d'elle et lui avait remis le carton d'invitation d'une grande facture sans un mot. Intriguée, elle avait rompu le seau, déplier la lettre et, dans sa maladresse habituelle, avait fait tomber un billet qu'elle contenait. Le messager s'était penché pour les ramasser et elle l'avait distraitement remercié tout en parcourant l'invitation. Un sourire se dessina peu à peu sur ses lèvres au fur et à mesure que ses yeux coulaient sur le papier. Son grand frère, qui l'avait accompagné pour l'occasion, l'observait d'un air interrogateur. La jeune femme lui promit de lui raconter une fois qu'ils seraient de retour chez eux et elle se précipita sur ses mots dans la librairie de son père, son frère de plus en plus interloqué, sur les talons. Arrivée tant bien que mal à destination, elle interpella sa mère qui rangeait les rayons et son père qui tenait la caisse et remit l'invitation à ce dernier. Tandis qu'elle reprenait son souffle en même temps que son frère, son père lut à voix haute l'invitation. Tous furent très heureux pour elle et la félicitèrent. Ils discutèrent de la date de départ et de comment elle allait s'y rendre quand elle leur montra ce qui s'était échappé de la lettre. Le Duc Medron semblait avoir tout arrangé. Avec l'invitation, Violet avait également reçu un billet de bateau en partance pour Kelvin. Le départ était donc prévu pour dans quelques jours. Elle se tourna vers son grand frère ainsi que sa belle-sœur qui les avait rejoint.

-Si je pars, je ne serais sans doute pas revenu à temps pour la naissance....

En effet, quand était rentrée quelque temps pour rendre visite à sa famille et leur raconter le début de son aventure en tant que conteuse itinérante, elle avait eu la surprise d'apprendre que son frère et sa femme attendaient leur premier enfant. Elle avait été comblée de joie et avait promis de rester jusqu'à la naissance de son premier neveu ou sa première nièce. Mais à peine arrivée depuis quelques jours, que la revoilà partie pour Kelvin. Ils la rassurèrent en lui affirmant que Mia n'en était qu'au début de sa grossesse et qu'elle n'arriverait pas trop longtemps après, qu'elle devait profiter de cette occasion unique. Il fut donc décidé qu'elle partirait à la date annoncée sur le billet et qu'elle reviendrait dès que possible.
Ses affaires furent vite empaquetées et les jours qui précédèrent le début de son voyage passèrent à grande vitesse, plongé dans l'excitation avec une petite touche de nervosité. Sa famille l'accompagna au port et lui souhaita la bonne fortune. Elle-même envoya une petite prière à Finil et à Ariel avant d'embarquer.
Le voyage se passa sans encombre, bien qu'il fut long. Violet séjourna sur un navire commercial kelvinois, avec un équipage qui apprécia d'avoir une conteuse pour les distraire de la monotonie du voyage en mer. Ariel semblait de bonne humeur car le temps leur fut favorable, ce qui soulagea Violet. Elle qui avait peur du tonnerre, elle redoutait d'être prise dans une tempête. Mais le temps resta au beau fixe et elle put pleinement apprécier la vie sur mer. La vue de l'horizon et du vent marin nourrirent son imagination qui s'emballa. Ce fut durant ce voyage que naquit le conte du Triton et de la Pirate, qui rencontra un franc succès auprès de l'équipage.
Malgré cette belle ambiance et ce beau temps, Violet fut plus que contente d'apercevoir au loin la terre au bout de sept longs mois en mer. Elle avait échappé au mal de mer et avait plutôt le pied marin, n'étant pas à son premier voyage sur un bateau, mais elle restait tout de même une fille de la terre et ce trajet fut très long et éreintant pour elle. Elle se languissait de la terre ferme sous ses bottes et d'un vent sans humidité qui ne lui bouclaient pas sans arrêt sa chevelure rebelle.
Elle accueillit donc avec grande joie la vue du port de la cité qui se dessinait peu à peu. Les dernières heures furent les plus longues de la route, mais Violet finit enfin par débarquer. Les pieds bien campés sur le sol stable, elle embrassa d'un regard pétillant la ville qui s'offrait à elle. Qu'elle avait hâte de la découvrir ! Mais avant cela, elle avait besoin de repos. Elle demanda donc au capitaine du navire commercial qui l'avait emmené s'il connaissait une auberge près du théâtre. Il lui expliqua comment s'y rendre et lui souhaita une bonne route. Saluant le reste de l'équipage, elle s'engouffra dans cette immense cité et tenta tant bien que mal de ne pas se perdre et de suivre les indications que son guide lui avait données. Bon gré, mal gré, après plusieurs erreurs d'itinéraire, elle finit par trouver la fameuse auberge. Elle y demanda un couvert et un lit contre ses services de conteuse, qu'elle obtint. La passa donc la soirée à l'auberge à conter ses nouvelles histoires et alla se coucher tôt. Elle avait prévu de visiter la ville le lendemain et de se rendre au soir au théâtre. Il lui fallait donc du repos bien mérité.
Au matin, elle déjeuna et se prépara avant de sortir. C'était une belle journée accompagnée d'un vent frais et doux. Violet déambula à travers la cité ou plutôt s'y perdit totalement. Elle adorait faire cela quand elle arrivait dans un nouvel endroit. Pour elle, c'était le meilleur moyen de connaître le véritable cœur de ce qu'elle visitait. Et bien sur, cela n'avait strictement rien à voir avec sa maladresse légendaire et son sens de l'orientation désastreux.
Elle mangea en bord de mer, assista aux représentations des artistes de rue et, le soir venant, se rendit enfin au théâtre. Violet se sentit toute petite devant cet immense bâtiment imposant. Des matériaux aux décorations, le théâtre respirait la grandeur et la richesse. C'était un véritable monument dédié à l'art. Et elle y avait été invitée.
Lun 16 Déc 2019 - 20:32
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Kyara Rhoswenn
Messages : 11
Date d'inscription : 26/02/2019
La belle à l’arc
Kyara Rhoswenn
Pour Kyara, une nouvelle journée se leva à Kelvin. Ce matin-là, elle n’était pas d’une humeur débordante. Elle séjournait dans une petite auberge qui se trouvait presque au centre de la ville et fût réveillée par le doux chants des oiseaux, mais cela ne lui suffisait pas pour se lever du bon pied. Lorsqu’elle décida enfin de sortir de son lit, elle alla se laver, s’habiller et coiffa sa longue chevelure rousse en une épaisse tresse en épi de blé. Elle entreprit ensuite de descendre les escaliers afin de rejoindre l’homme qui s’occupait de l’auberge et dont elle n’arrive jamais à se souvenir du nom. Pas très étonnant pour une fille aussi tête en l’air.
- Bonjour Kyara, marmonna l’aubergiste. Un homme est venu me donner une lettre ce matin et elle vous est adressée. Il a insisté pour que je vous la donne au plus vite.
- Ah bon, s’interroge Kyara. Ou l’avez-vous mise?
L’aubergiste désigna le comptoir qui se tenait juste derrière elle du bout du doigt en sirotant son café noir. La jeune femme fit une moue boudeuse (comme à son habitude) et découvrit alors une enveloppe cachetée par un sceau rouge vif, elle l’ouvrit rapidement et retint son souffle lorsqu’elle s’aperçut qu’il s’agissait d’une invitation. Ses yeux dévoraient le papier noircit par l’encre en même temps qu’un sourire se dessinait sur ses lèvres laissant entrevoir ses dents blanches tandis que l’aubergiste la dévisageait.
- De quoi s’agit-il pour que vous souriez comme ça jeune fille, rigola l’homme.
- C’est une invitation pour voir une pièce au grand théâtre de Kelvin, hurla Kyara en tapant des mains et en sautillant sur place telle une gamine de 5 ans.
- Oh c’est merveilleux ça, tu en as de la chance toi, maugréa l’homme.
En effet, le théâtre de Kelvin était réputé pour représenter les meilleures pièces de théâtre et recevoir les plus grands chanteurs et autres personnages connu. Sa réputation était connue de tous, tout le monde rêvait d’y aller ne serait-ce qu’une fois mais l’entrée du théâtre était la plupart du temps payante, et pas qu’un peu. Kyara était plus que ravie de cette invitation pour aller voir la représentation de la guerre des Montagnes Noires, elle se demandait même les raisons pour lesquelles elle y était conviée. Même si une grande joie la traversait alors que cette journée commençait si mal, elle avait une pensée pour son frère. Elle aurait tellement aimé partager cela avec lui, il lui manquait tellement qu’une larme se forma au creux de ses yeux tandis qu’elle serra l’enveloppe contre sa poitrine puis elle secoua la tête et se ressaisit afin de ne pas gâcher ce bonheur.

Le jour de la représentation, comme elle était déjà à Kelvin elle n’avait pas beaucoup de chemin à faire pour aller jusqu’au théâtre et n’avait donc pas de billet de voyage. Elle avait pris soin de se faire une beauté avant de partir mais ses cheveux étaient toujours tressés. Dès lors que ce fût l’heure de partir, Kyara dévala les escaliers de l’auberge sans discrétion puis entreprit d’ouvrir la porte pour sortir mais l’homme de l’auberge hurla son prénom, elle se retourna et le vit qui lui tendait un petit sac avec de quoi manger à l’intérieur.
- Merci beaucoup, répondit Kyara avec un large sourire.
Sans attendre sa réponse, elle franchit la porte et s’engagea dans une rue presque vide. La journée était belle et elle reflétait presque sa bonne humeur, le soleil faisait ressortir les reflets cuivré de ses cheveux et un vent léger embrassait sa peau toujours aussi pâle. Elle marcha si vite, tellement elle était excitée qu’elle arriva en avance devant le gigantesque théâtre, puis voyant qu’elle ne pouvait rien faire pour l’instant, elle commença à manger ce que l’aubergiste lui avait préparé tout en contemplant la magnifique et démesurée structure du théâtre.
Sam 21 Déc 2019 - 19:33
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Meylhys Rhyaldhy Velh
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Date d'inscription : 13/07/2019
Age : 24
Localisation : Perdue dans les méandres de l'esprit
Electuaire de fortune
Meylhys Rhyaldhy Velh
Perçant le silence de cathédrale dans lequel elle s'était établie, son nom retentit à travers le couloir menant à son atelier. Son sang ne fit qu'un tour. Que pouvait-on bien lui vouloir ? Ne présageant rien de bon, elle se prépara à réagir en conséquence. Elle répondit à l'appel et les pas s'en furent d'autant plus proches, jusqu'à dévoiler un personnage aux allures des plus simples portant la main à une besace emplie de documents. Restant tout de même sur ses gardes, Meylhys interrogea le bougre quant au pourquoi de sa venue. Celui-ci s'avéra finalement être un messager auquel on avait indiqué à l'entrée où se trouvait la destinataire d'une des missives qu'il portait. Recevant le billet avec circonspection, elle attendit le départ de l'envoyé avant de s'aventurer à découvrir son contenu, non sans quelque appréhension, ce qui sortait du commun n'étant en général pour elle guère bon présage. Ses craintes se muèrent rapidement en surprise et confusion. Au grand théâtre de Kelvin ? Pourquoi elle ? Elle nota surtout qu'en dépit de sa discrétion sa notoriété semblait s'être faite d'elle même et se voyait désormais s'étendre jusqu'en Kelvin. Tout ça, ce n'était pas bon pour elle, c'était certain. Elle préférait de loin vivre dans l'ombre, c'est en tout cas ce qu'elle avait privilégié jusqu'à présent et cela lui avait relativement bien réussi. Posant la lettre physiquement sur le coin de son bureau et mentalement dans l'oubli, elle s'en retourna sur ce à ses occupations.

Mais sa nature profonde en était autrement, et elle ne pouvait s’empêcher un fond d'elle de considérer plus sérieusement l'idée en question. Elle toisa au bout d'un moment de nouveau la lettre qui reposait toujours sagement sur la table, comme si cette dernière attendait tel revirement de sa part, d'abord du coin de l’œil avant de la relire dans les grandes lignes et d'estimer la faisabilité de tel voyage. Et puis cette notoriété, était-ce au fond une si mauvaise chose ? Être trop connue lui attirerait certes des ennuis, mais qu'y pouvait-elle après tout ? Il était tout de façon trop tard et il serait surement bien plus judicieux de profiter des avantages que cela lui donnait plutôt que de s'en cacher. Enfin, et c'était surement ça qui comptait le plus dans la balance, elle ne pouvait s’empêcher de refréner sa curiosité et l'envie de se rendre à la prestation. Après tout, elle n'aurait peut-être pas d'autre opportunité, et puis il fallait savoir titiller sa chance ... ce serait d'ailleurs l'occasion pour elle d'aller se recueillir au grand temple dédié à Virel.

C'était décidé, le temps de réunir ses quelques bagages et elle s'en irait à Kelvin. L'opération s'avéra fort rapide à réaliser et elle 
put partir au bout de quelques jours une fois trouvée l'embarcation idoine. Elle quitta dès lors l'Empire d'Ambre par les mers qui lui avaient tant réussies jusqu'à présent et qui lui permettaient d'éviter un long voyage terrestre l'obligeant à contourner les zones à risque comme les terres Orcs et s'en alla tout droit en direction de Kelvin. Le voyage s'avéra quelque peu mouvementé, ce à quoi elle était habituée au vu de sa chance qui aimait à la malmener, mais elle arriva tout de même en un seul morceau à sa destination.

À peine le pied posé sur terre qu'elle s’arrêta et leva la tête pour apprécier les fins et délicats flocons de neige qui tombaient paisiblement sur la ville, et pendant un instant ressenti un profond sentiment de sérénité mêlé à quelques brins de mélancolie. Elle aimait en effet ce temps qui même s'il la renvoyait à des périodes plus sombres de sa vie faisait pour autant partie intégrante de ses origines et de son identité. Étant encore en avance par rapport à la date de la représentation elle se décida à visiter la ville autant qu'il lui en fut possible, des institutions les plus connues et reconnues aux quartiers les plus populaires, parsemant de repos son voyage à diverses auberges Kelvinoises. Sa visite se termina naturellement par le temple dédié à Virel auquel elle consacra une bonne demi-journée. Ses maints jours d'avances ne devinrent plus que quelques heures, il était désormais temps pour elle de rallier le théâtre. Sous l'égide des meilleurs ou l'accablement des plus fâcheux auspices, qui sait sur quelle accord se jouera sa participation à la tenue cet événement ? Arrivant peu avant l'ouverture des portes de l'immense bâtiment, foule avait déjà commencé à se former. Par-ci des commerçants, par là des artistes, et partout de nobles gens de la ville ou d'ailleurs apprêtés dans des tenues fort onéreuses. Et elle, au milieu de tout ça. Elle resta fidèle à elle même : elle se satisfaisait très bien de ne connaitre aucun visage et se mis à l'écart, feuilletant la programmation de la représentation qu'elle avait pu se procurer en ville tout en observant de l'extérieur toute ces mondanités constituant déjà à elle toute seule un acte théâtral à part entière, et dont il n'y avait pour le coup aucun programme véritable qui tienne. Les divinités seules savent alors ce que pourrait lui réserver cette représentation.
Lun 30 Déc 2019 - 21:30
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Chapelier
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Chapelier
Un grand jour s’annonçait. L’une des pièces les plus attendues par les grands de Kelvin depuis déjà plusieurs mois, réalisés par les soins de Jotham Heiser, allait avoir lieu dans le magnifique et immense opéra de Kelvin. Elle mettrait au clair, sous le filtre des mots doux de Filyon bien sûr, la dernière guerre des Montagnes Noires. Et avec elle seraient conviés de grands noms de la scène de Kelvin et du reste du monde. Chacune d’elle passerait les portes de l’opéra et défilerait en étant visible de tous. Personne ne souhaitait les rater, et peut-être aurait-il la chance de les approcher de près, à leur plus grand avantage.
La première de ses figures de choix était Nathan de Lambrac. Grand juge des tribunaux de Kelvin, ayant rendu un nombre de procès aussi long que sa barbe grise, il est réputé pour sa ferveur envers Ohiel et ses principes.  Il est à la tête de la branche judiciaire du gouvernement de Kelvin suite à sa nomination par le Duc Medron lui-même, qui ne souhaitait personne d’autre que lui selon les rumeurs. Assez vieux comme peut le dépeindre son état capillaire, à la limite de l’inexistant, il ne faut pas pour autant en voir un homme sans vigueur. La personne qui puisse l’enterrer n’est pas encore née et celle qui pourra le duper ne le sera sûrement jamais. Homme éclairé, à la sagesse et à l’intelligence incommensurable, on ne compte plus les affaires désespérées qu’on lui ait données et qu’il a rudement menées à terme sous les lois de la justice de Kelvin. Il n’hésite pas à user de la peine capitale si la situation le demande, tout en sachant se montrer magnanime et clémente quand il le faut. Seulement avec lui, Ohiel est la loi et rien ne peut le tromper, et il fera tout ce qui est possible pour que la divinité soit respectée dans l’enceinte de Kelvin.
La suivante était Etienne Bleauclair. Charmeur et homme à femmes, il est aussi connu pour ses scandales, sa compagnie fortement appréciée des demoiselles que le nom de son père, grand homme ayant fait prospérer la richesse familiale grâce au commerce. Son arme de prédilection est sa belle tignasse blonde et son sourire qui a fait tomber plus d’une dame, si on en croit les rumeurs et les nombreuses rixes qu’il a connues par le passé à cause de son attitude quelques fois jugées déplorables par le reste des hommes de Kelvin. N’ayant pas une ride malgré sa trentaine de tours, il est toujours accompagné d’une demoiselle au bras, différente à chaque évènement, témoignant ainsi de sa fidélité. Son caractère en fait un homme connu pour l’ensemble de Kelvin, même si le prénom de son père reste scotché sur les lèvres, une fois l’affiliation familiale connue, dû à son sens des affaires légendaire. Il n’est pas rare de le voir aux évènements mondains de la bourgeoisie et noblesse de Kelvin où il sait être un invité charmant participant aux joies des ragots et rumeurs, et aussi se montrer généreux une fois que l’alcool a quelque peu délié sa bourse.
Les invités suivants venaient à quatre en même temps. Le quatuor comptait la duchesse Morgane de Kelvin, connue de tous pour sa passion et son mécénat envers Filyon, Taldir Poing-Ferré, nain des profondeurs venu pour mission diplomatique à Kelvin, Elodie Ronce-Eclat, vampire et émissaire des Montagnes Noires aussi venu pour affaire diplomatique et commerciale, et le Capitaine Edwin Maure, figure grave escortant les trois autres, prêt à agir à la première menace.
Morgane de Kelvin n’est pas une figure à présenter. Femmes aux multiples rôles et talents, elle est autant connue pour ses affaires commerciales sous le signe de Vamor pour que la renaissance artistique qu’elle a permise dans la cité. D’un goût qu’on ne puisse plus douter, elle a mis en avant les jardins et le palais ducal, la bibliothèque de Kelvin dont on ne peut douter l’importance et encore bien d’autres bâtiments de Kelvin, dont l’opéra de Kelvin où a lieu aujourd’hui la représentation. Aujourd’hui, si l’on en croit les on-dit, elle tenait le rôle d’ambassadeur, encore l’une de ses multiples casquettes pour le bonheur de la cité, pour une affaire de la plus haute importance dans la politique kelvinoise. C’est d’ailleurs ce qui pourrait expliquer sa présence auprès des deux émissaires de l’un et l’autre parti de la guerre des Montagnes Noires : une vampire et un nain des profondeurs.
Elodie Ronce-Eclat est vampire dont on ne pourrait se douter de sa nature, vu son teint pâle et ses nombreux artifices dont son goût plus qu’accentué pour la couleur rouge, mettant en avant sa pâleur. Ne se cachant pas de sa condition, elle en est même plus que fière. N’est-elle pas après tout une vampire, l’une des plus puissantes races qu’a connues le monde qui n’a pas besoin du soutien des dieux même pour grimper des sommets ? Seulement à part ça, que pourrait-on dire de cette femme ? Bien peu de choses. Proche de Vemund Ina, même si tout le monde connait son rôle de diplomate pour la bannière des vampires, personne ne serait dire l’étendue de son pouvoir, tellement qu’il est composé de secrets et de faux-semblants. D’ailleurs c’est le mot même pour décrire cette charmante demoiselle, bien plus âgée que ne peut le dépeindre son physique. Cette femme possède une aura de mystères camouflés de mots doux et charmants, et nombreux sont ceux pouvant y chuter.
Taldir Point-Ferré, que l’on pourrait oublier à cause de sa taille, est un nain des profondeurs bourru aussi vieux que l’un nain peut l’être en trainant dans les méandres des secrets et de la diplomatique naine. Ses cheveux sombres assortis à sa barbe vont de pair avec le personnage, dont les marques de son caractère houleux sont bien visibles : des cicatrices d’anciens combats d’où il est ressorti victorieux, le poids des âges et encore bien d’autres. Beaucoup le disent proche conseiller du roi qui prend la peine de l’écouter, mais que peut-on savoir sur la vérité de ces rumeurs ? Une chose est sûre, cette figure naine, quelque peu directe, est une figure à craindre, car bien peu de ses semblables n’a vécu aussi longtemps en jonglant avec les ficelles du pouvoir.
Et enfin, le Capitaine Edwin Maure, soldat kelvinois tranchant avec les trois autres figures qu’ils escortaient. Cadet de bonne famille, bien vite il a embrassé la voie des armes qui lui va si bien. Il a été l’un des plus jeunes capitaines de la Garde de Kelvin, même si maintenant les tours l’ont bien rattrapé, étant aujourd’hui bien proches de l’âge de sa cinquantaine de tours. Soldat exemplaire, c’est autant de sa naissance que de son talent martial et tactique qui lui a permis de monter aussi les échelons de la hiérarchie militaire de Kelvin. Il est attaché depuis longtemps au déplacement de la Duchesse Morgane qu’il accompagne de son silence, caractéristique de tout bon soldat qui sait se tenir. S’il n’y a qu’une chose à retenir de ce personnage, c’est que sa fidélité envers la Duchesse et Kelvin n’est plus à douter. Et il serait prêt à tout pour réparer l’ensemble des torts qu’on pourrait leur faire, quitte à en mourir.
Et enfin, le dernier des invités de marque était Henry de la Souche, homme d’importance dans la politique de Kelvin. Toujours bien habillé, en tant que chef d’une des riches familles de Kelvin, on ne peut passer à côté de son costume composé des plus beaux tissus que Ryscior connaisse et de ses gants qu’ils ne quittent jamais. Les couleurs sobres vont de pair avec son caractère, même si certains vous diront le contraire une fois ce l’être mis à dos. L’étiquette reste l’étiquette et tout pour elle doit être mis en place, dont l’apparence et le maintien. Chacun y tient sa place et celui qui la dépasse connaitra le mépris d’Henry, chose bien dangereuse vu son influence, surtout en mer.

Une fois à l’intérieur, les invités purent profiter des festivités se tenant avant la pièce. Amuses bouches, vin et alcool plus nobles leur fut servis par l’armée de serviteurs à la solde des puissants. C’était un grand jour et tout devait être parfait. Une musique douce, jouée par de grands artistes, accompagna l’attente des riches et tous espéraient pendant cette attente adresser un mot ou l’autre aux invités de prestiges.
Si la plupart des demoiselles tournaient autour d’Etienne qui jouait de son charme pour en faire tomber plus d’une, de ses plaisanteries ou anecdotes plus rocambolesques les unes que les autres et aussi largement invraisemblables, les marchands plus doués voyaient plus d’intérêt à trainer dans l’entourage du quatuor. Chacun voulait savoir le contenu des arrangements qui a pu retenir une vampire, un nain des profondeurs et la Duchesse. Mais gare à ceux allant trop loin, car la Capitaine se tenait non loin et même s’il n’en venait pas aux armes, son regard voulait tout dire. Le jeu de la politique était lancé : entre faux-semblants et arrangements, tout se plaçait. Les plus téméraires tiraient de bonnes affaires à leur risque et péril tandis que les bons pères de famille voyaient plus d’intérêt aux affaires stables et durables.
Quant à Henry, il trainait avec son entourage habituel, les riches marchands du commerce maritime. À croire qu’il ne pouvait adresser la discussion qu’au même figure, ou alors les autres craignaient juste d’attirer son mauvais œil sur lui. Après tout, il n’avait pas complètement tort.
Un peu avant qu’ils ne soient appelés à rentrer, Edwin Maure fit signe à la Duchesse qu’il devait s’absenter quelque peu pour affaire urgente, ce à quoi elle répondit de manière aussi discrète que l’avait fait le Capitaine. Il sortit de l’édifice et prit bien attention que ses consignes soient respectées, l’opéra devait être aussi gardé d’une forteresse et aucun intrus ne pouvait passer sans son propre accord. Et les soldats à toutes les entrées étaient là pour rappeler cet état de fait. Une fois rassuré, il repartit vers la Duchesse, sa protégée.
Le plaisir de l’attente terminée, les invités furent appelés pour s’installer dans le théâtre. Tous reçurent un papier à l’entrée dans la salle du spectacle qui résumerait et expliquerait la pièce de théâtre. Après tout, la plupart ne venaient pas pour voir la représentation, mais pour négocier affaire, ainsi avec ce papier ils pourraient faire comme si la pièce avait été vue. Une fois ouverts, ils pouvaient y lire ceci :

Cette pièce de théâtre aura l’immense honneur et privilège  de vous présenter sous toutes ses coutures, ainsi que ses débâcles et ses rebondissements, la guerre des Montagnes Noires ayant opposé les vampires, sous le compte de Vemund Ina, la redoutable et puissante dame vampire, et les nains des profondeurs sous le commandement du roi Karzad, aussi appelé le Cruel. Séparée en quatre actes, l’histoire vous offerte grâce au génie de Jotham Heiser qu’on ne doit plus présenter vu le nombre de ses succès.
Dans le premier acte, une piqûre de rappel vous est offerte sur les mondanités de ce royaume : vous serons ainsi présentés les protagonistes des deux camps, avec au milieu les victimes de cette guerre : les hommes. Un conflit on ne peut plus problématique vu son avancement inexistant, depuis déjà si longtemps, alors que les hommes au milieu de celui-ci soulevaient l’ensemble des problèmes : la famine, la destruction, la mort et tant d’autres accalmies. Mais la chute d’une simple pierre peut provoquer une avalanche dans ce paysage montagneux. Un nain, et non des moindres, le grand et belliqueux Taldir Poing-Ferré vint à proposer une solution à son roi : un plan qui pourrait retourner et finir l’entièreté de cette guerre.
Dans un second temps, sous le coup des tambours et des cors de guerre, les nains lancèrent l’assaut. À la plus puissante des lumières du jour, en plein zénith dans le ciel, ils avancèrent grâce à leur ingénieuse machine de guerre. Ils étaient les gagnants de jour, et les perdants une fois leurs ennemis nocturnes en pleine maitrise de leur capacité. Mais cette fois-ci, la donne changerait. Leurs machines, chaos mécaniques et laborieux, seraient bien plus rapides : telle la panthère ils bondirent, malgré leur courte jambe, sur l’ennemi. Et les hommes, esclaves et toujours victimes, seraient leur lance et chair à canon pour traquer les vampires cachés dans les fourrés et bosquets, prêts à bondir pour se défendre. Tout ne pouvait que bien se passer. La lumière du jour était leur bénédiction.
Les vampires pris au dépourvu, ne sachant communiquer ni fuir sous la vue des épées de Lothÿe déchirant le ciel, furent à deux doigts d’être vaincus. Mais personne ne peut connaitre les véritables étendues des avalanches. Un évènement que personne n’aurait pu imaginer arriva. Les hommes, autant esclaves chez les nains que chez les vampires, se livrèrent bataille. La vie sous les vampires pouvait être pénibles, mais elle l’était bien pire sous les jougs des machines naines. Ces hommes, autrefois frères, bataillèrent les uns contre les autres, pour les valeurs qu’ils croyaient bonnes, au grand dam des nains qui se trouvaient ainsi paralysés dans ce conflit. Eux qui l’avaient provoqué se trouvaient maintenant victimes de celui-ci. Et ces heures gagnées par les hommes furent salvatrices… Déjà les vampires aiguisèrent leurs crocs, guidés par les ordres d’Elodie Ronce-Eclat…
La lune haute dans ce ciel, la riposte et la vengeance des vampires furent terribles. Le sang des nains coula à flots et toutes les machines naines furent détruites. La fuite fut leur seule option. Mais le hasard étant de drôle d’humeur, les évènements ne vinrent pas seuls. Venus directement d’Hasdruba et appelés par les vampires, les morts prirent en tenaille les nains en déroute qui n’eurent d’autres choix que de regagner les profondeurs d’où ils furent venus. Ainsi donc, alors qu’ils n’étaient que les victimes de ce conflit, ce furent les hommes qui firent gagner la guerre aux vampires. Et qu’en tiraient-ils ? Un respect immense, car déjà se présentait aux portes du royaume de nombreux émissaires étrangers dont le noble et le marchand, le Grand Armateur de Kelvin, miroitant mille et une alliances.


À peine installé et le papier lu, les rideaux s’ouvrirent devant eux. La pièce allait commencer.
Ven 31 Jan 2020 - 23:17
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Violet Hermia
Messages : 27
Date d'inscription : 25/12/2018
Conteuse sous l'étoile de Mystin
Violet Hermia
Beaucoup de grands personnages étaient présents pour cette soirée. Violet se sentit très vite submergée et intimidée par tous ces noms illustres et plus que jamais hors de son élément. Dans un geste nerveux, elle tenta d'arranger ses courts cheveux bouclés ainsi que la robe qu'elle avait enfilée dans son auberge plus tôt ce matin-là mais qui avait quelques taches sur l'ourlet. Passer la journée à vagabonder dans les rues de la cité n'était pas une si bonne idée finalement.
Redressant ses frêles épaules, elle souffla un bon coup et s'engagea dans l'entrée. Mais avant qu'elle n'ait eu le temps de mettre un pied dans l'enceinte du bâtiment, un homme en redingote lui barra le passage. La toisant d'un air méprisant, il l'informa que cette entrée n'était pas pour les gens de son rang et qu'elle devait se rendre aux portes des ailes externes. Le rouge lui monta aux joues et la jeune conteuse se répandit en excuses avant de faire demi-tour, entourée par des bruits de protestation et d'agacement de la part des nobles faisant la queue pour entrer. Violet se fit la réflexion qu'il n'était pas habituel de trouver des gens de son statut social mélangés à des personnes de haut rang dans cette cité et surtout dans un endroit tel que le grand théâtre. Il est vrai que la cité de Kelvin était réputée pour être une ville à la division sociale particulièrement stricte.
Arrivée à la bonne porte, elle se fit à nouveau arrêter par un homme en redingote qui, cette fois, lui demanda de présenter son invitation. Moment de panique pour la conteuse. Devenant rouge à nouveau, elle se mit à farfouiller dans sa besace à la recherche de son carton, priant les dieux pour qu'elle ne l'ait pas oublié à l'auberge ou pire, qu'on ne lui est volé durant la journée. Dans sa maladresse, elle fit tomber quelques affaires de son sac en plein dans le chemin, ce qui bloqua le chemin des autres invités. L'homme en redingote, bien sûr, ne l'aida point et se contenta d'attendre qu'elle trouve son invitation, la toisant du même air méprisant que son collègue. À croire que cela était le critère d'embauche pour ce poste. Finalement, la conteuse mit la main sur le papier et, dans un léger soupir de soulagement, elle le tendit à l'homme, qui l'examina en détail avant de lui rendre et de la laisser entrer, non sans réticence.
La jeune femme se fit donc encore plus petite qu'elle n'était et se chercha une place où elle ne dérangerait personne. Elle avisa finalement une petite place dans l'ombre mais qui donnait une belle vue sur la scène. Violet prit le temps d'admirer la salle. Elle n'avait rien vu d'aussi majestueux de toute sa vie. Les dorures et les décorations étaient à couper le souffle. L'ombre des flammes des bougies accrochées aux chandeliers dansait sur les murs en marbre et la jeune femme se mit à imaginer un fantôme hantant le théâtre, tombant amoureux d'une jeune et belle actrice.
Ce fut les rideaux qui la tirèrent de sa rêverie. Le spectacle débutait.
Mar 11 Fév 2020 - 13:45
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Meylhys Rhyaldhy Velh
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Meylhys Rhyaldhy Velh
Longtemps closes et muettes, les grandes portes du théâtre finirent par s'ouvrir à l'unisson, conviant dans leur élan les nombreux invités s'étant de si bonne heure massés à l'entrée du théâtre. Meylhys attendit que le gros de la foule soit entrée pour à son tour passer, carton d'invitation en guise de clef, l'embrasure des portes et faire face aux merveilles promises par le bâtiment. Une architecture robuste et pourtant aérée, aux décorations si typiques de la région kelvinoise, mettant en valeur un imposant double escalier que dames&gentilshommes empruntaient pour se rendre dans les salles de réception et de spectacle.

Et ce n'était là que l'entrée réservée aux petits bourgeois. Que pouvait-il alors en être pour les invités de marque ?

Passée cette montée elle se retrouva dans le grand salon où se tenaient les festivités. Elle y prit part à sa manière, à l'écart des mondanités qui lui étaient assez étrangères, prenant en aparté un coin du buffet avec lequel elle avait pour le coup de quoi converser. Ses nausées l'avaient quittée et cette tablée apparaissait à ses yeux être une Byzance culinaire. Pour autant elle ne se servit que de quelques entremets, voulant rester un tant soit peu discrète. Jaugeant grâce à ses sens accrus de leur comestibilité, une habitude solidement ancrée en elle, elle avala le premier d'entre eux tout en traversant de nouveau la pièce pour prendre place sur l'une des banquettes encore libres. Le goût laissé aux pâtisseries et la vue à la lecture du résumé de la pièce qu'elle trouva disposé sur quelque présentoir, son ouïe eut toute la liberté pour aller coqueter avec les différentes conversations se distinguant du brouhaha général. Ici un marchand peu avare de louanges pour ses produits, là des courtisans s’agrégeant autour d'une des grandes figures présences en ce soir. Ça et là quelques ragots mais au final assez peu de contenu réellement d’intérêt, chacun prenant encore soin de tenir sa langue.

Elle aurait aimé se perdre dans les méandres de couloirs et de salles réservant sans nul doute chacune leurs secrets, mais voilà, la garde veillait au grain et il était fort risqué que de tenter nulle autre excursion que celle aimablement guidée de ses barrières de velours. Un ballet s'opérait dans la garde, les prises de poste et relèves s'articulant dans une mécanique des plus précises témoignant de l'importance de l'événement aux yeux des autorités.
Un rouage en entraîne toujours d'autres, et c'était maintenant au tour des invités d'être mis en mouvement. La pièce allait débuter, ainsi la demoiselle se rendit à l'un des larges balcons proposés, desquels la vue est certes non des meilleures mais qui offrent plus de calme et d'ombre que le parterre. 
Soudain les rideaux s'ouvrirent, la scène aspirant progressivement pour elle tout l'éclairage de la pièce. Le premier acte était lancé.
Sam 15 Fév 2020 - 1:40
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Dargor
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Dargor
Trois coups, et le silence se fit dans la salle. Trois coups, et le lourd rideau cachant la scène se leva, lentement, au rythme d’une musique où les violons grinçaient, inquiétants. Une ouverture des plus insolites pour une mise en scène qui devait informer la population kelvinoise de ce qui s’était passé, il y avait si peu de temps, dans les Montagnes Noires. Car cette chaîne était lointaine, et peu de gens dans Kelvin s’en souciaient. Et pourtant, elle était si importante ! Car à cette époque des grands royaumes, le moindre d’entre eux recevait le regard de l’ensemble du continent lorsque s’y déroulaient des évènements de taille. Et une guerre opposant les êtres les plus maléfiques de ce monde à une race qui jusqu’à il y a peu devait ne pas exister était certainement un évènement de taille. Sans compter ceux des riches marchands la cité qui possédant des maisons de commerce qui elles-mêmes en possédaient d’autres, et encore d’autres, se retrouvaient avec des intérêts dans ces Montagnes.
Voilà pourquoi cette représentation se devait d’être unique. Voilà pourquoi elle avait si longtemps occupé les meilleurs talents que l’opéra de Kelvin avait à sa disposition. Et ce soir, pour la grande première, des invités de marque venaient de tout Kelvin et de tout le continent. Et il n’y avait pas un siège de l’assemblée qui soit demeuré inoccupé, du parterre aux loges. Bien sûr, on trouvait ici la Duchesse Morgane de Kelvin, à défaut de son époux, qui avait dû s’excuser. Et quelle cour les entourait. Outre les grandes de Kelvin, innombrables, l’on comptait Henry de la Souche, un armateur reconnu ! Elodie Ronce-Eclat, une ambassadrice venant de la lointaine Ram, et donc d’autant plus intéressée que son pays était voisin, Nathan de Lambrac, un magistrat bien connu, qui avait bien failli creuser un trou autour de lui quand il s’était assis dans le public, Edwin Maure, représentant sa famille en bon capitaine de la garde… Même certains plus humbles étaient là. On pensait au visage peu connu d’Alexis Dank. Mais ceux qui avaient déjà eu affaire à lui savaient s’en méfier.
Tant de personnalités, et il y en avait encore tant d’autres…

La musique se voulait donc inquiétante, car n’était-ce point en ces montagnes que les humains étaient prisonniers ? La première scène les montra d’ailleurs, montagnards fiers et endurcis, vivre une vie de paysans. Ou une caricature de paysans, car les metteurs en scène ne savaient pas ce à quoi ressemblait ce monde. Mais alors qu’ils échangeaient de leur titre sort, les hommes et femmes figurés durent fuir. Fuir car la nuit tombait, et avec elle, vinrent des acteurs aux robes blanches sur le devant, noires sur le derrière. Des masques sur leurs visages rendaient leurs traits beaux, mais à l’arrière de leur tête, le même masque figurait un crâne.
C’était là les morts, les vampires, qui venaient tourmenter les humains qui vivaient en ces lieux. Mais en vérité, s’ils firent des dommages aux humains, trainant de force certains acteurs hors de la scène pour infliger, en coulisse, milles tourments, eux qui étaient sortis côté cour ne s’aventurèrent pas même à être proches du côté jardin. Et soudain, dans le décor, vint une lumière, petit à petit, et les violons se firent apaisants, heureux, et les vampires s’en furent, toujours côté cour, fuyant la lumière assassine pour eux du soleil.

Et ainsi s’achevèrent les deux premières scènes.

Et alors ressortirent de leurs habitations figuratives les survivants de la nuit, et ils furent rejoints par ceux-là que les vampires avaient emmenés, ou tout du moins, ce qui purent les rejoindre. Mais ceux-là ne parlaient plus et n’avaient plus de texte à déclamer. Comme prostrés, ils s’assirent au milieu du village, et la vie dut reprendre sans eux. Mais alors retentirent les tambours ! Et les humains durent à nouveau se cacher, car vinrent des acteurs qui avançaient baissés et portaient tous des postiches et de fausses barbes, même les femmes, car il fallait figurer les nains les plus laids qui soient. Les nains dont on disait qu’ils ne devaient pas exister. Les nains des profondeurs.
Et à leur tour, eux qui étaient sortis côté jardin tourmentèrent les humains, mais cette fois, ce qu’ils trouvèrent et emmenèrent avec eux, sans jamais s’approcher du côté cour, ne revinrent point. L’on entendit en coulisse des bruits de chaines et de marteaux, et il devint évident que des esclaves avaient été capturés ici. Et la nuit revint. Et les vampires également, sortant de la Cour, et constatant que leur garde-manger se trouvait dégarni par le fait de l’action des nains.
Alors seulement, tandis que l’on jouait déjà la cinquième scène de la pièce, les bourreaux des humbles villageois s’exprimèrent. Et les vampires parlèrent à voix basse, et néanmoins suffisamment haute pour que toute la salle les entende. On devinait que ceux qui ne pouvaient que se cacher dans la nuit étaient à l’évidence si habitués au complot qu’ils en oubliaient que l’on ne pouvait les écouter, car aucun mouvement ne se faisait entendre côté jardin. Ils parlaient de guerre, et d’avancée de la guerre. Mais alors que leurs soldats, en armes, les rejoignirent, ils hésitèrent à marcher libérer ceux sur lesquels ils se nourrissaient. Mais voici ! Les nains, affolés par cette armée qui pénétrait le village des humains, vinrent également en nombre et en arbre.
Et dans cette pièce parlant de guerre, pour la première fois, il semblait qu’affrontement il devait y avoir, durant la sixième scène. Mais il n’en fut rien. Les deux camps se provoquèrent, et présentèrent des exigences, les vampires sur le retour des esclaves, les nains sur le fait de cesser de les affaiblir en les dépouillant de leur fluide vital. Au milieu de cela se trouvait un humain, dont la cachette malheureuse l’avait mené à se trouver entre les deux camps. Ne pouvant échapper au regard de l’un comme de l’autre, il fut contraint de se dresser sous leurs injonctions, car l’on parlait alors de son peuple, mais également de sa fille, que les vampires avaient emmené puis libérée la nuit dernière, et qui dans la journée avait été emmenée par les nains, car elle était trop faible pour les fuir.

Mais voici ! Il ne fut pas écouté, et les nains et les vampires rirent de lui. Il dût partir, mais parce qu’un représentant de chaque race lui emboitèrent le pas, et que l’on entendit une lamentation en coulisse, il fut évident qu’il avait rencontré un funeste destin. Et c’était le chef du village, qui le lendemain de cette nuit de terreur, se retrouva sans son meneur ni la fille héritière de ce dernier. Et vinrent les nains, qui cette fois interrompirent le conseil des villageois, et emmenèrent tout le monde avec eux. Et un nain portant une couronne s’avança vers le public, et leur parla directement. Comment avancer face aux morts, quand leur nombre grandit chaque nuit qui passe ? Que faire pour interrompre ce conflit et balayer leurs ennemis une fois pour toutes, afin que les esclaves puissent travailler à de sombres desseins ?
Voici ! Un nain qui n’avait pas quitté la scène l’approcha par derrière. Et alors qu’il lui murmurait à l’oreille, le roi sourit.
Et ce fut la fin du premier acte.
Sam 15 Fév 2020 - 22:31
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Chapelier
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C’est un spectacle d’un si fin goût qu’il en prendrait presque plaisir, s’il n’y avait pas sa mission qui était en jeu. Jamais sa présence n’était innocente, et ceux qui le connaissaient le savaient. Il était les oreilles et les yeux du Duc, dans la foule du théâtre. Alexis Dank, agent du Duc quelque peu reconnu dans sa profession, se tenait aux aguets. De grands évènements allaient se tenir ce soir et la présence d’autant d’étrangers n’était pas innocente. La majorité connaissait la raison de la compagnie des deux ambassadeurs, même si tout le monde se taisait, à la recherche de la première affaire à se faire valoir. Le commerce, l’argent, la richesse et la diplomatie, voilà les quatre composantes de l’aristocratie kelvinoise et le Duc surveillait que toutes soient respectées dans les règles de l’art.
Il se leva de sa chaise et prit la peine d’observer de loin chacun des invités de marque présents : la Comtesse Morgane, la plus belle beauté de Kelvin si l'on en oubliait la déesse Ariel même,  Élodie Ronce-Eclat, l’ambassadrice vampire aux touches carmine,  Henri de la Souche, l’aristocrate qu’on ne devait plus présenter vu son tempérament assez spécial et son statut, le Juge Nathan Lambrac, un homme tout aussi rigide que la loi elle-même avec lequel il avait eu la chance de travailler quelques fois pour des affaires de la cité, Étienne Beauclair, l’homme aux milles-et-un parfums et scandales, le Capitaine Edwin Maure, fidèle figure du Duc et soldat d’exception, et … On pouvait bien se trouver sa dernière cible. Même s’il n’était pas grand, vu son caractère fruste, il était immanquable.
D’un pas posé, marchant vers la sortie de la salle, il prenait la peine d’écouter toutes les histoires autour de lui : des contrats pour la plupart, des ragots croustillants quelques fois comme des coups d’un soir entre aristocrates, et encore plus rarement des coups fourrés. Mais rien n’avait avoir avec sa mission et ses cibles. Il se plaisait dans cette ambiance lourde et tendue, où chacun tenait le rôle de la proie et du prédateur à la recherche du moindre bénéfice. Il se sentait chez lui. Une fois dehors, il salua discrètement les gardes se tenant aux quatre coins de la pièce principale. Il les connaissait pour la plupart et certains étaient même à ses ordres, prêts à agir à son premier claquement de doigts. Prenant un verre de vin que lui proposait un des serviteurs, un homme aux cheveux sombres, il le dégustait lentement et posément, en continuant sa garde à travers les invités. Nathan Lambrac, sorti lui aussi de la salle après le premier acte, s’invita à côté de l’agent.

- Toujours à mener les ombres au nom du Duc. Un jour cette activité s’arrêta-t-elle ? lui demande-t-il, plus par politesse qu’autre chose.  

- Tu me connais assez bien pour savoir que je ne m’arrêterais qu’une fois au côté d’Elis, lui répondit-il en riant. Puis j’ai de la marge avant d’arriver à la moitié des loyaux services que tu as rendus à Kelvin.

- Je ne sais pas spécialement ce qui se fomente, mais je sens comme une odeur d’intrigue. Et on va encore devoir agir…

- Jusqu’à en avoir les cheveux gris. Ne m’en parle pas, je ne le sais que trop bien.

Les deux hommes furent coupés par la venue d’un serviteur donnant une lettre à Alexis, qui prit la peine de directement l’ouvrir. La stupeur se marqua sur son visage et Nathan n’eut pas besoin d’explications pour comprendre la nature de la missive. Sans même hésiter de se faire remarquer, Alexis se dirigea vers le couloir de droite menant aux différentes annexes de l’opéra, dont la cuisine, d’un pas assuré. Sa dernière cible avait été retrouvée, à son grand dam. De nombreux invités se tenaient dans le couloir, à croire que les intrigues attiraient les kelvinois autant les mouches sont attirées par les cadavres. Deux gardes se tenaient devant l’avant-dernière porte du couloir, empêchant tous hommes d’entrer dans la pièce. Alexis se tint devant eux et après un signe de tête, les deux soldats baissèrent leurs armes, lui permettant de passer.
Une fois à l’intérieur, il prit la peine de refermer la porte derrière lui et put enfin observer le drame : Taldir Poing-Ferré, sa dernière cible, se tenait devant lui, au sol… mort. Quel drame pour la politique de Kelvin. Il devait à tout pris régler cette affaire, tout en n’abandonnant pas son poste. Il s’approcha du nain et prit quand même la peine de mesurer son pouls en appuyant sur son cou. Aucun doute, il était mort. Ce que le sang au sol lui avait inspiré, ce fait l’avait confirmé. Il retourna le corps pour le voir de face. Cinq coups de couteau pouvaient se lire au vu des taches de sang sur son noble habit. Un travail de boucher ou d’amateur. Soit le meurtrier avait pris du plaisir à tuer sa cible, soit il n’était qu’un pleutre non sûr de son action. À part cela, on pouvait lire d’autres blessures, possiblement des traces de combat. Un vase avait même été brisé dans la lutte. Le nain des profondeurs, même s’il s’était possiblement bien battu, n’avait aucune chance face à un homme armé.
Il prit la peine de fouiller toutes les affaires du nain. Rien du tout… à moins que. Il sentit quelque chose dans la veste, à l’intérieur. Sans avoir mis la main dessus, il ne l’aurait jamais trouvé. Avec son couteau, il sortit l’objet : une lettre. Il y avait surement une poche cachée permettant de cacher des choses. Il l’ouvrit. Tracé rapidement, il put y lire les derniers mots d’un homme avant sa mort : « Ils me cherchent depuis si longtemps. Je suis foutu. ». Tout cela devenait intéressant, presque amusant si on se fiait au sourire qui commençait à se tracer sur ses lèvres. Le principal souci serait d’atténuer les rumeurs, car à n’en pas douter, on devait déjà parler de l’incident. Tout se sait toujours et la présence des gardes ne faisait que le confirmer. Mais il ne pouvait pas non plus les retirer. Il ne lui restait plus qu’à mener l’enquête.


____________


C’était un grand jour pour le théâtre de Kelvin. Tout le personnel était aux émois à cause de l’évènement de ce soir : la représentation de la dernière pièce du grand Jotham Heiser, qui avait le don exceptionnel de créer les foules à chacun de ses spectacles. C’est pourquoi Xavier, serviteur sans importance dans la hiérarchie, s’était parfaitement préparé pour cette longue journée. Tout devait être parfait, au risque de subir des réprimandes et peut-être même une perte de son travail. Or, il en avait besoin pour pouvoir nourrir ses deux filles, Vaelyn et Opale, et sa femme, Victoire. La vie à Kelvin n’était pas spécialement facile pour les personnes de basse extraction sociale telle que lui. Mais ici notre histoire ne se posait pas sur sa famille, mais sur son travail.
Alors que le soleil pointait à l’horizon pour éclairer la ville, la ruche se réveillait pour préparer le théâtre. Chacun avait sa tâche : la cuisine, le ménage, le service, et encore bien d’autres. On prévoyait un nombre important d’invités, dont de grandes figures à l’international, si l'on en croyait les rumeurs qui circulaient dans les couloirs entre le personnel. Car bien sûr, ça parlait et il ne faut pas croire, les serviteurs sont bien souvent ceux qui en savent le plus, même s’ils ne sont pas toujours au courant du nombre d’informations compromettantes qu’ils possèdent pour le jeu de pouvoir de l’aristocratie.
Pour la soirée, Xavier aurait principalement pour tâche le service des invités du théâtre, mais il avait le temps avant les premières entrées et il n’avait pas intérêt à chômer, sous peine de se faire enguirlander. Tous les services devaient être flambants neufs, pas un seul grain de poussière ne pouvait trôner dans un lieu de l’immense opéra, et surtout le buffet se devait d’être au goût très exigeant de la bourgeoisie kelvinoise. Il passa donc une bonne partie de sa matinée et début d’après-midi à la plonge et aux transports de l’ensemble du matériel. Les décorations devaient être mises et aucun objet ne devait briser l’équilibre. Rien de très reluisant, mais seul le travail paie le pain du lendemain.
Une fois le plus gros de la journée faite, les invités commencèrent à arriver en début de soirée et son véritable travail commençait seulement. Il présentait de nombreuses coupes de vin, des sucrés vers les amères, aux invités. Il put ainsi reconnaitre quelques habitués comme Étienne Beauclair qui telle une fleur attirait toutes les papillons à lui, de belles et charmantes demoiselles. Mais aucune ne rivalisait, à ses yeux, avec la beauté de l’inconnue à la blancheur pouvant faire pâlir un mort. Une beauté aux touches écarlates, fort possiblement une étrangère, même s’il était incapable de lui donner une origine. Il avait l’habitude de croiser des commerçants ramiens ou des territoires plus proches. Jamais il n’aurait pu se douter qu'il se tenait face à une vampire. D’ailleurs à part les dires du culte de Lothye qui bannissait leur présence jugée maléfique, il n’en savait pas plus sur ces créatures.
Au fur et à mesure que les entrées et les arrivées se multipliaient, la nourriture sur le buffet diminuait. Or il fallait déjà préparer celui pour l’entracte. C’est pourquoi une fois la représentation commencée, il fonça vers les cuisines, toujours occupées comme à ses débuts à préparer des plats aussi divers que variés, à la recherche des fournitures déjà prêtes. Il en prit un maximum qu’il mit sur un chariot. Dans les couloirs sur le chemin du retour, il put entendre différents bruits de pas dans l’une des pièces annexes et sentir une forte odeur de parfums. C’était à la limite du désagréable tellement la senteur fut forte. Puis il put entendre différents bruits de coup. Cela l’inquiétait sur le moment et il fut tenté d’aller inspecter tout cela, même si ça devait encore être une histoire sans importance avec des invités fortement éméchés, mais les possibles reproches de son patron furent bien plus fortes que sa tentation. Il laissa donc les aristocrates à leur jeu dont il ne comprendrait jamais la réalité. C’est pourquoi il continua son chemin comme si de rien n’était.
Une fois dans la salle principale, il continua les préparations et finit avec les autres, juste à temps pour l’entracte. Et déjà, le service reprenait à toute vitesse. Il n’avait aucunement le temps de souffler, mais on ne l’engageait pas pour être fainéant. Il devait travailler jusqu’à tard dans la nuit et se tenir prêt au petit matin le lendemain. Et il se dirigea une fois encore vers les invités pour proposer un verre de vin à un des invités seuls, un homme étrange dont il avait l’impression que les gens le fuyaient.
Sam 29 Fév 2020 - 22:37
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Violet Hermia
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Violet Hermia
Violet était en admiration devant le spectacle qui s'offrait à elle. La musique, les acteurs, les costumes... Elle n'avait jamais vu quelque chose d'aussi élaboré. Le théâtre de Kelvin n'avait pas volé sa réputation. Elle fut subjuguée durant toute la durée du premier acte qui se termina bien top tôt à son goût. La jeune conteuse d'étira un long moment et décida d'aller se dégourdir les jambes avant que le deuxième acte ne reprenne.
En sortant de son balcon, elle entendit un murmure parcourir les couloirs, des pas feutrés et pressés, des regards méfiants qui s'échangeaient... L'atmosphère se fit lourde. Quelque chose n'allait pas. Poussée par son habituelle curiosité, elle suivit le mouvement des rumeurs, qui menaient vers les cuisines et y trouva une foule agglutinée ainsi que des gardes qui barraient l'entrée des lieux. Il se passait définitivement quelque chose. Quelque chose d'intéressant. La conteuse se mêla discrètement à la foule et écouta les discussions qui se faisaient à voix basse. Les mots "bagarre", "meurtre" et "nain" furent les plus dominants et cela suffit à Violet pour comprendre ce qui s'était passé. Quelqu'un avait assassiné un nain durant la représentation. Cela n'était pas anodin, au vu du sujet de la pièce et des invités de ce soir. Si Violet était avant tout venue pour le spectacle, la dimension politique de cette soirée ne lui avait pas échappé. Et elle tenait là l'occasion d'écrire une histoire.
Se faufilant à travers la foule inquiète et fébrile, elle tenta de se rapprocher le plus possible de la porte. Elle voulait savoir si quelqu'un s'était chargée de l'affaire. Comment allaient-ils faire ? Allaient-ils chercher à rester le plus discret possible ? Allaient-ils tout barricader et interrompre la pièce ? Comment les nains allaient réagir ? Et surtout, qui était le meurtrier ? Les vampires ? Un kelvinois ? L'esprit de Violet s'échauffait au fur et à mesure que sa curiosité augmentait. C'était encore mieux que la pièce ! Une intrigue, une histoire, là, juste devant elle. La suite même de ce qui se passait sur scène d'ailleurs.
Mais la jeune femme n'était pas naïve, personne ne lui dirait rien. Elle n'était personne. Si elle posait des questions aux gardes, au mieux ils l'ignoreraient superbement, au pire ils la repousseraient violemment. Elle se devait donc d'être maligne et discrète. Elle se posta donc près de la porte, sans pour autant de rapprocher des gardes, cachée par un petit groupe devant elle et elle patienta. Elle savait que quelqu'un allait forcément entrer ou sortir des cuisines. Et ce fut le cas. Un homme assez grand et brun, la quarantaine, fini par sortir des cuisines et donna ses ordres aux gardes qui commencèrent à faire circuler les personnes assemblées. Profitant du mouvement de foule, Violet se faufila à nouveau mais cette fois, à la suite de l'homme. Elle avait maintenant son personnage principal.
Mar 3 Mar 2020 - 15:48
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Meylhys Rhyaldhy Velh
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Meylhys Rhyaldhy Velh
Le spectacle était incontestablement d'une qualité exquise. Des décors au jeu des comédiens, l'attention était portée avec le plus grand soin aux détails, acteurs décisifs de l'immersion d'un public transporté avec émerveillement dans un passé aux allures d'épopée. Car qui ne se sentit pas soudain fort étranger à ce monde qui était pourtant sien en étant confronté à nains des profondeurs et vampires, dont la majeure partie de l'assemblée n'avait jamais eu nullement l'occasion de croiser le chemin jusqu'à présent ? Telle une dame de la haute société au drapé et aux allures irréprochables, à la verve remarquable et d'une culture tout autant admirable, la pièce n'en demeurait pas moins, comme toute chose de la bonne société, teintée plus ou moins explicitement de la politique du moment. Une comédie imbriquée dans une autre, sommes toutes, qui avait tout de délectable pourvu qu'on ait les clefs de lecture de ces sens cachés.

    Malgré tout Meylhys était, à mesure que le flot des tirades s'écoulait, de moins en moins plongée dans la pièce. Non pas que celle-ci lui déplaisait, mais la demoiselle était progressivement prise d'une asthénie qui l'affectait occasionnellement au gré de sa santé. Elle se sentait très faible aussi bien physiquement que mentalement, la scène se transformait à travers ses yeux en un arrière plan flou et indistinct et elle savait qu'il lui fallait agir au plus vite avant que cela ne se généralise à toutes les perceptions de son environnement. À contrecœur, elle préféra dès lors s'éclipser sans attendre la fin du premier acte afin de se rendre aux sanitaires avant que ses muscles ne la lâchent.

    Arrivée à un évier au bord duquel elle s'accouda, Meylhys sortit quelques pilules ainsi que l'une des seringues qu'elle avait dans sa sacoche et s'inocula la médication qui lui était nécessaire. Seule, elle marqua une pause, reprenant ses esprits.
Derrière la salle de spectacle, le reste du théâtre était d'un calme remarquable. Ne s'entendaient plus que les cliquetis des rouages qui s'afféraient à faire tourner toute la mécanique du théâtre, à savoir la garde et les cuisines. 
Alors qu'elle se passait de l'eau sur le visage ce calme vint à être brisé par des bruits semblant avoir trait à une lutte. Pour autant que son ouïe était fine, la scène se déroulait à plusieurs épaisses cloisons d'ici et la demoiselle ne parvint qu'à entendre quelques coups et bribes de conversation avant qu'un bruit lourd ne lui suggère que le travail était fini.
Voilà que les coulisses se voulaient être désormais au devant de la scène, dirait-on -

    Un assassinat juste au moment où elle s'était absentée de sa place, cela ne lui plaisait guère, d'autant qu'elle était l'un des rares invités à l'avoir fait et qu'elle avait été vue rentrer dans le couloir semblant diriger vers le lieu du drame par quelques gardes. La paranoïa parlait à sa place, elle le savait bien, mais dans l'hypothèse où l'on voudrait réellement faire d'elle le bouc émissaire son passé ne jouerait pas pour elle et elle préféra prendre les devants. Ne nous cachons pas qu'à cela s'ajoutait que ce genre d'affaire avait de plus tout pour attiser sa curiosité. Sa sortie dans le couloir succéda de peu à celle des invités de la salle de spectacle, si bien que celui-ci était déjà empli de nombre d'individus attirés par cette nouvelle. Se faufilant entre eux, basculée plus qu'elle ne l'aurait souhaité, elle parvint finalement à la porte menant à la pièce du crime, devant laquelle s'étaient désormais posté des gardes qui commençaient à évacuer les curieux, et curieuses d'ailleurs, elle bien sur ainsi qu'une inconnue qui venait habilement de s'insinuer dans la pièce. Comment dès-lors aller plus loin ? Un instant de réflexion avant que ne lui traverse l'esprit une idée. Montrant le contenu de son invitation à un garde, mêlé à son minois le plus angélique :

"Bonsoir. J'ai été invitée en ma qualité de médecin et analyste, ce pour quoi je suis sommée d'aller estimer les circonstances ayant mené à la mort de la victime"


La garde la laissa passer. S'ouvrait alors à elle dans cette affaire enflammée un accès royal. Pour autant, un accès non sans risque et l'oiseau sorti du nid devra immanquablement veiller à ne s'y brûler les ailes.
Sam 14 Mar 2020 - 20:17
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Dargor
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Ainsi donc, sur scène, les rideaux se levèrent, et le décor des montagnes reprit. Mais cette fois, point de village humain. Juste des montagnes, entre lesquelles se glissaient des nains, furtifs, et ils portaient au-dessus d’eux des pantins figurant des choses de fer difformes. Et le roi des nains s’avança à nouveau vers le public, un sourire carnassier aux lèvres, son conseiller à son côté.
Les acteurs, ignorant tout de ce qui se jouait désormais en coulisse de leur spectacle, se mirent à discuter. Ils discutaient de la vitesse, qui dans le fond, serait leur meilleur atout aujourd’hui. Car voici qu’ils revenaient sur les évènements du premier acte. Et ils parlaient au public de la guerre, et de comment nains et vampires mourraient le jour et la nuit pour se reprendre mutuellement ce qui avait été pris par les autres au rythme de la danse du soleil, qui obligeait les morts à se cacher, et profitait aux nains. Mais la nuit, bien sûr, profitait aux morts.
Aussi les nains avaient-ils conçu une idée. Idée du stratège, que le roi trahit, et sur scène, tandis que ce dernier l’expliquait au public, il lui proposa du vin. Le nain, tout en énumérant son génie, but et sortit de scène. Le roi sourit alors.

« Ainsi donc, j’ai eu cette idée de génie, moi, car qui vit désormais pour évoquer qu’elle fut pensée par un autre ? Voici ce que nous allons faire. Nos machines sont à présent plus rapides que puissantes. Et elles nous permettront d’avancer plus vite. Et ce que nous prendrons donc le jour, les vampires ne pourront pas le récupérer la nuit, cette fois. Car voyez ! Il n’y a plus d’humains dans ces montagnes. Et pour cause, tous sont dans notre armée. Quand la nuit viendra, ils sécuriseront nos positions, ou mourront en essayant, car je crois de toute la force de mon cœur qu’ils ne valent pas mieux que cela. A eux de me prouver le contraire ! En survivant aux nuits qui s’annoncent. »

Et de fait, les tambours roulèrent à nouveau, et les scènes de batailles se succédèrent les unes aux autres. Et la représentation devint balais, car ce premier acte, en vérité, était avec très peu de texte. Et très peu de développement de sa propre histoire, au final, pour le spectateur le moins averti.
Après tout, si elles étaient représentées avec un sens de l’esthétisme certain, qui se souviendrait de ces batailles dans des vallées de montagnes lointaines, dont la plupart des spectateurs ne connaissaient, avant la pièce, pas les noms, et les oublieraient aussitôt ressortis de la représentation ?

En vérité, le clou de ce second acte fut le chant de la fille du chef des humains, désormais orpheline de son père. Alors qu’une bataille se calmait, car la nuit s’apprêtait à succéder au jour, et que donc les nains se repliaient pour préparer des fortifications qui seraient défendues par les humains, elle émergea du décor, seule, chantant sa peine.
Elle chantait la peine de celle qui avait pu fuir, et qui devait désormais contempler, impuissante, le triste destin de son peuple qu’elle avait abandonné. Elle chantait la peine de son pays, ravagé par la guerre. Elle chantait la peine de celle qui espérait une aide qui ne venait pas, car en vérité, le monde entier avait oublié les montagnes. Les dieux eux-mêmes n’y venaient plus, et laisser les forces du mal y prospérer.
Mais puisque les dieux ne venaient plus, conclût-elle, dans un chant des plus émouvants, il faudrait que les mortels se prennent pour des dieux.

Sur ce blasphème total, Niobe la Blanche, qui jouait la fille du chef, se tut, et le rideau se referma sur elle, et sur les applaudissements qui retentissaient à travers la salle, mêlés de gêne. Ce chant avait été d’une beauté sans pareille, comme il se devait quand cette cantatrice y était mêlée. Pour autant, de telles idées n’étaient point du goût de tous, et la morale qui semblait se dégager de la pièce, à l’Entracte, était tout à fait immorale.

La duchesse elle-même souffla à un de ses gardes du corps « Vous convoquerez les rédacteurs de la pièce devant mon époux aussitôt que possible. ».

Quelque part, il fut heureux que ces préoccupations soient là. Car l’on ne pouvait pas cacher à une telle foule, même dispersée au sein d’un bâtiment aussi grand, qu’il se passait quelque chose. Aussi, quand les rumeurs disaient que les gardes étaient drôlement agités et parlaient entre eux d’agression, on ne réagit point. Pourtant, mesdames Rumeur et Médisance ne faiblissaient pas à ce moment, et l’on parla vite de quelque chose d’atroce. Mais comme le mot « Nain » avait été prononcé, on en conclut vite que cela parlait des horreurs qui avaient été vues au sein des Montagnes, durant la guerre.
La rumeur enfla donc ainsi. Il était évident que quelqu’un dans l’assemblée, voire plusieurs personnes, avaient été, pour une raison ou une autre, dans les Montagnes Noires durant la guerre que comptait la pièce, et y réagissaient. Quelle relation cet état de fait entretenait-il avec l’agitation inexpliquée des gardes, personne n’aurait su le dire. Peut-être que c’était un de leurs capitaines, qui racontait de telles histoires. Toujours était-il que ces personnes étaient revenues juste à temps pour la représentation et réagissaient au réalisme de cette dernière. Les nains avaient-ils frappé exactement comme décrit ? Ou bien se pouvait-il qu’il y ait eu autre chose derrière ?
Quelque part, cela fragilisa la déclaration d’intention de la représentation. N’avait-elle point été mise en place pour informer la haute société de Kelvin de ce qui s’était passé dans les Montagnes Noires de façon aussi fidèle que possible, malgré la romance proposée par la mise en scène ? Si déjà, des témoins des évènements répandaient des rumeurs sur son réalisme, c’était qu’à n’en pas douter, quelqu’un dans les créatures de la pièce avait fait une grave erreur. Peut-être avaient-ils trop fait passer les nains pour des victimes dans cette affaire ? Voilà qui corroborait l’idée selon laquelle un nain avait été agressé.
Certainement, oui, la rumeur devint la suivante : quelqu’un dans l’assemblée avait pu assister, car il y était, à cette guerre, et trouvait que l’on négligeait le côté agresseur des nains, les faisant passer pour l’heure comme des victimes. Restait à voir ce que serait le troisième acte.
Dim 15 Mar 2020 - 20:32
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Chapelier
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Quelqu’un venait de rentrer sur la scène de crime. Une demoiselle se dressait face à Alexis Dank. La situation tenait presque de l’incroyable et cela fit sourire de manière malicieuse l’homme. Alors que le cadavre du nain, le ventre à découvert et sa tenue arrachée pour permettre d’opérer la fouille, se tenait derrière lui, une personne avait osé entrer au nez et à la barbe des soldats. C’était de véritables incapables. Toujours à se faire embobiner par le premier inconnu. Heureusement que tous les agents du Duc n’étaient pas comme ça, sinon Medron reposerait six pieds sous terre depuis longtemps. Des traces de combat sur les murs, un vase brisé en mille morceaux dans la lutte à gauche de la pièce et du sang un peu partout, tel était le capharnaüm dans lequel était venu l’inconnue.

- Et si c’était moi l’assassin ? Pensez-vous réellement avoir une chance de vous en sortir ? lui dit-elle. Mais je suppose que la mort ne vous fait pas peur, je le vois dans votre regard. Vous y êtes habitués. A votre stature, vous n’êtes clairement pas une guerrière, ni non plus une croque-mort.

Il s’avança d’un coup sec pour la prendre par les épaules et les serra bien fort.

- Vous n’êtes même pas une combattante vu votre absence totale de réflexes. Vous n’êtes qu’une brebis égarée venue plonger dans la gueule du loup. Vous êtes déjà morts à la seconde où vous avez franchi cette porte, continua-t-il en rigolant sous sa même conviction.

Il lâcha sa victime et rangea le mot dans sa poche de manière à être bien vu de la demoiselle, par pur plaisir du jeu. La situation lui allait comme un gant et son sourire en témoignait. Il jouait au jeu du chat et la souris, autant avec le véritable assassin que la personne face à lui. Mais lui n’était pas un félin, il était un renard. Rusé et sournois, il ne comptait pas se mesurer face à un tueur, mais le battre à son propre jeu grâce à ses possibles erreurs et à la machine de guerre qu’étaient les services de Kelvin.

- Ou alors…, avant que la personne face à lui ne puisse tenter de s’exprimer. Vous souhaitez aussi devenir une grande actrice de cette scène. Vous ne voulez pas devenir qu’un décor réel et ensanglanté ? Faites votre travail, médecin, et ceci sans tarder.

Elle put ainsi voir la victime tandis qu’Alexis libérait le chemin. Les cinq blessures dues à un poignard sur son corps témoignaient du travail d’amateur et de la peur du meurtrier. Il souhaitait possiblement être sûr que sa victime soit morte, alors qu’Elis l’avait déjà embrassée de son dernier baiser depuis bien longtemps. Un professionnel n’aurait jamais commis une telle erreur.
La pièce était assez grande pour annexe, permettant un combat, sans pouvoir non plus sortir de grandes épées. D’ailleurs on pouvait plus appeler cela de la lutte que réellement un combat, et c’est sûrement le poignard et l’effet de surprise qui avait permis la victoire de l’assassin. Car on disait que les nains des profondeurs une fois en action étaient plus terribles que leur machine. Et il devait sûrement avoir un fond de vérité dans ces dires.
Le vase, qu’Alexis put mieux voir quand il s’approcha, était en porcelaine. Il avait dû se briser quand il était tombé de la cheminée sur laquelle il reposait. Un si beau vase détruit… un véritable dommage pour le théâtre.
Quant au sol en bois, il avait eu le temps de se nourrir du sang de la victime. Une véritable mare se tenait sous lui et même Alexis en avait sur lui. Il n’était plus que bon à changer de vêtements. Ces si beaux atours étaient foutus et n’étaient plus qu’à la poubelle ou pour la miséricorde des démunis.  Une trace de sang attira son attention. Elle était si fine qu’il ne l’avait pas tout de suite vue. Il la suivit car elle continuait dehors. Il sortit ainsi et celle-ci le mena dans un autre couloir, tandis que celle-ci s’amincissait. Il s’approcha près des cuisines puis tourna encore une fois, cette fois-ci à l’opposé de celle-ci, dans un couloir vide et mal éclairé. Les serviteurs ne devaient pas passer souvent par ici, au vu des poussières dans l’endroit. Il y avait plusieurs portes un peu partout sur l’ensemble du couloir. Les traces s’agglutinaient près d’un monte-charge, alors qu’une empreinte faite de sang d’une main reposait sur le mur à côté. Puis les traces continuaient un peu plus loin jusqu’à devenir inexistantes. Cette piste était à abandonner. Après cela aurait été trop facile de remonter jusqu’à l’assassin en le suivant de cette manière. L’amusement du renard n’aurait aucune saveur face à un défi aussi enfantin.
Ven 27 Mar 2020 - 22:05
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Meylhys Rhyaldhy Velh
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Meylhys Rhyaldhy Velh
De ce qui la séparait de la scène du crime ne resta plus qu'un couloir, plus qu'une porte et finalement plus qu'un homme. Alexis Dank, le dos tourné, se tenait accroupit auprès de la victime. Il ne lui fallut qu'un bref instant pour réagir et apostropher la demoiselle sans plus faire les présentations. En voici un qui en avait, de la verve et de l'aplomb. Sans interruption, il était déjà debout, lui faisant face. À s'en fier aux apparences, il semblait appartenir aux services Kelvinois et pour disposer d'une telle originalité haut dans la hiérarchie il fallait savoir avoir un certain talent ; il serait ainsi bon pour Meylhys d'observer la plus grande des prudences en sa présence.

Surprenant la vivacité même, il saisit la demoiselle aux épaules pour asseoir sa théâtralité. Il s'avérait de surcroît joueur. Elle ne sourcilla pas, bien que ses épaules fort fragiles fussent aux abois. La nociception ne restait après tout pour elle qu'un simple sens comme les autres. Bien tenté de la part de l’enquêteur mais elle ne se dévoilerait pas plus qu'il ne le fallait, feignant assez naturellement un certain inconfort des plus communs. Fort de son personnage, ce dernier faisait gage d'un sens de l’ego des plus aigus . Sans nul doute alors qu'il la sous-estimait et elle saurait profiter de cela, d'autant que ses aptitudes physiques et mentales étaient, pour un temps du moins, au beau fixe. 

La petite note que l'inconnu pris son temps de ranger avec malice eut l'effet escompté de piquer sa curiosité, mais la demoiselle, bien qu'à la vision perçante, ne put lire ce qu'il y était écrit, le papier étant déjà replié plusieurs fois.
Alexis la laissant finalement accéder au corps, Meylhys commença à étudier ses plaies. Des coups d'apparence fort grossiers, pour autant les détails les plus fins n'étaient pas si catégoriques. Des artères non sans importance avaient été touchées, menant à l'effusion de sang auquel on assistait dans la pièce. Simple effet de la chance à force de multiplier les coups, à moins que le meurtrier n'eut quelques talents cachés. Continuant l'étude du reste du corps, passant au scrible les différents traumas que les tissus affichaient avec plus ou moins d'évidence, son regard s’arrêta sur la doublure de la veste, désormais ouverte au couteau. Si le nain l'avait disposée ici cette note était à l'évidence à l'attention des services Kelvinois. 

La confiance d'Alexis l'amena à sortir en laissant seule à seule la demoiselle et la scène de crime. Passant de l'analyse médicale à la fouille, celle-ci étudia les différents scénari de meurtre que suggéraient les indices disséminés partout à travers la pièce. La serrure forcée lui confirma que le nain se sentait recherché. Rien dans l'état de la pièce remettait en cause ceci ainsi que le type de lutte qui eut lieu, tout portant à croire d'ailleurs que celle-ci fut engagée de la façon la plus grossière qu'il soit. Divers indices, sans non plus être expressément mis en évidences, étaient disséminés un peu partout. Usant de l'acuité de ses sens elle s'imprégna de l'odeur présente dans la pièce, récolta différents types de cheveux ainsi que quelques échantillons sur le corps, notamment du sang pour s’assurer que sieur poison n'était pas complice de tout cela. 

Finissant son tour de la pièce Meylhys rejoint l’enquêteur, officiellement pour lui faire un bilan de son analyse mais elle était surtout mue par la volonté de savoir les pistes que lui privilégiait. Elle se tint à ne pas en dire trop pour garder des cartes à jouer tout en en dévoilant suffisamment afin de maintenir Alexis en appétit; ainsi lui fit-elle un exposé concis de l'autopsie, passant des faits qu'il avait du remarquer et d'autre non. Ils se situaient alors à proximité du monte charge, où là encore une trace semblait dessiner un fil d'Ariane vers la résolution de l'affaire tout autant qu'un accompagnement imagé de ce par quoi elle s’apprêtait de finir.

"À quelques curieux détails près tous les faits soutiennent la thèse de la mort suite aux coups de couteau assez brouillons . À mois que cette évidence trop belle ne cherche qu'à tromper l'enquête et la mener là où elle ne devrait"

Durant le silence qui suivit elle s'approcha du monte-charge par curiosité en regardant vaguement les traces qui s'y étaient posées. Elle songea que si l'on comptait tromper l’enquête alors cette piste ne mènerait nulle part. Nulle part, et pourtant elle se sentait attirée par cette direction. Même si ça s'avérait être une feinte, ne pourrait on pas pour autant en tirer quelque chose sur l'auteur du crime ?
Sam 11 Avr 2020 - 15:38
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Dargor
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Dargor
On rappela le public. A moins que ce ne soit lui qui se rappela tout seul, sachant que l’entracte s’apprêtait à se terminer ? Un mouvement de foule. Tout d’un coup, on perdit l’intérêt pour cette rumeur, qui était au centre de toutes les conversations. On se remémora le blasphème chanté par Niobe la Blanche en clôture du second acte. On recommença à en discuter, et certains préférèrent quitter l’opéra plutôt que d’y rester, terrifiés par la perspective que les dieux puissent chercher à se venger, quand bien même il ne s’agirait que d’un spectacle. En cela, ils démontraient leur foi. Quelques-uns d’entre eux étaient des prêtres. Mais paradoxalement, on nota que Ceda Ortsa, la haute prêtresse d’Ariel, resta. Apparemment, sa foi avait certaines limites ! Cela nourrit des conversations aussi longtemps que nécessaire, c’est-à-dire jusqu’à ce qu’à nouveau, l’imposant rideau de l’opéra se lève.

Sur ce dernier, apparurent plusieurs groupes de vampires, isolés les uns des autres. Ces derniers cherchaient visiblement à se parler, mais aussitôt que l’un d’eux partait vers un autre groupe, pour les contacter, un nain apparaissait dans le paysage, et le faisait reculer. C’est ainsi que, le temps d’une scène sans paroles, intégralement muette, on comprit ce qui s’était alors passé dans les Montagnes Noires.
Puisque les nains avaient investi les vallées à la vitesse de l’éclair, les vampires, dans leur palais, se retrouvaient isolés. Et isolés, ils ne pouvaient plus se parler les uns aux autres, car les nains interceptaient tous les messages, et faisaient reculer les plus braves. On eut apparemment recours à certains stratagèmes magiques du côté des vampires, comme le suggérèrent les boules de cristal qui rapidement circulèrent parmi les groupes. Mais pour autant, ces communications ne servirent qu’à évoquer ce que les vampires pouvaient voir depuis leurs fenêtres, c’est à dire que les nains, enhardis par leur succès, établissaient désormais le siège des châteaux des vampires. Et pour représenter cela, des nains se mirent à encercler les groupes de vampires, s’asseyant autour d’eux, attendant. Seul un miracle pouvait désormais sauver les non-morts, pas vrai ?

Et miracle il y eut de fait, tandis que les nains et les vampires désertaient la scène, la fille du roi des humains, toujours jouée par Niobe la Blanche, revint. Elle qui était désormais orpheline devait mener son peuple. Mais esclave des vampires ou esclaves des nains, tel était le seul choix qu’elle devait faire pour eux.
Elle le fit. Car les nains étaient quelque part plus inhumains encore que les vampires. Et elle dut en persuader son peuple au cours d’un long monologue. Mais ce dernier s’adressait-il vraiment à son peuple, ou au public ? Qui cherchait-elle à convaincre ? Et en vérité, cela avait-il vraiment de l’importance ?
Mais voici ce qu’elle avait choisi, donc, elle avait choisi les vampires. Et au cours d’une chanson d’abord pesante, sinistre, à l’image du texte qu’elle chantait, qui était fataliste et résolu, elle convainquit les siens de la suivre. Les humains, dans la guerre des Montagnes Noires, allaient avoir leur propre guerre, et c’est pourquoi le tempo des chants s’accéléra, devenant une véritable marche guerrière. Et la foule qui entourait la reine des humains sortit de scène, bien heureuse d’avoir enfin un moyen de passer à l’action.

Les nains revinrent alors sur le devant de la scène, s’entretenant à qui mieux mieux sur la meilleure façon d’attaquer un château des vampires. De fait, le metteur en scène avait imaginé toutes les attaques les plus créatives possibles, mais aucune ne faisant vraiment office d’attaque efficace. Après tout, que pouvait-on faire contre un palais dans lequel se trouvaient des morts-vivants, qui ne pouvaient être affamés. Et puisque attaquer une forteresse était coûteux en vie, par définition, ils pourraient relever les morts à mesure de l’attaque… C’était une position dont il était en vérité difficile d’envisager qu’on puisse l’attaquer. Mais les nains finirent par trovuer une solution.
L’antique stratégie des sapeurs allait être poussée à son paroxysme. Et les nains ordonnèrent à leurs esclaves humains de construire de grandes machines, des machines qui feraient s’effondrer les forteresses. Il n’y aurait dès lors plus qu’à cueillir les fruits tombés de l’arbre que seraient les vampires !
Mais cela était simplement le plan, et ce ne fut pas ce qui se passa en vérité.

Car leurs esclaves qui travaillaient à la construction de ces machines furent attaqués à leur tour. Et les humains livrèrent donc cette guerre fratricide au sein de la guerre. Ce fut une bataille sanglante, car les humains n’avaient pas à craindre les humains, et donc ils se battirent. Pour leurs maîtres respectifs. Pour qu’enfin, une paix relative s’installe dans leurs montagnes. Et ce fut une tragédie, car en ce jour de ténèbres, la race humaine avait donc choisi, dans un royaume, l’esclavage. C’est pourquoi la musique qui accompagna la danse du combat ne fut ni héroïque ni entraînante, mais triste et pesante, à base de sons graves et sinistres, parfois même grinçants.
Toujours était-il que les nains, qui ne s’attendaient pas à une telle attaque, furent aussi surpris que les vampires. Et tandis que le combat se déplaçait en coulisse, les vampires revinrent, qui communiquaient, toujours encerclés par des nains qui cette fois semblaient nerveux et jetaient de fréquents regards là où avaient disparu les humains, et les vampires commentaient entre eux le déroulement de cette bataille, la narrant par la même occasion. Car ils avaient compris ce qui se déroulait là et ils avaient compris que viendrait bientôt pour eux le temps de frapper.
De fait, lorsque le décor changea pour passer du jour à la nuit. Et la nuit était l’heure des vampires. Profitant de la confusion causée par l’attaque des humains, ils sortirent de leurs forteresses.

Et l’acte se termina ainsi. Tandis que l’on préparait le quatrième et dernier, le public discutait des évènements. Et de pourquoi, oui pourquoi, les dieux n’étaient pas intervenus pour secourir des humains qui, poussés par le désespoir, avaient attaqué d’autres humains. Ou de pourquoi ne les avaient-ils pas châtiés, car après tout, ils servaient les vampires !
Mer 15 Avr 2020 - 8:59
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Chapelier
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Une tragédie n’arrivant jamais seul, cette fois-ci l’affaire qui avait pu être en grande partie tue, ne possédait plus ce luxe. Une aristocrate kelvinoise était tombée sur un second corps : Alexis Dank n’était plus. Après un long cri de peur, la garde du théâtre avait vite interagi et pris le problème, mais quel que ne fût pas leur déroute quand ils remarquèrent que leur chef n’était plus. Son corps reposait à même le sol et personne n’avait osé y toucher car ils se doutaient que cela avait avoir avec l’affaire en cours. Il était mort, après une autopsie rapide, d’une coupure claire et nette de la carotide. Ses chances de survie après cela étaient nulles et il avait péri sans même avoir eu la chance de se défendre, comme si le danger était venu de nulle part. Le sang avait inondé le sol et ses traces des pieds étaient les seules visibles dans la pièce. Qui que ce soit qui avait pu faire cela, le professionnalisme n’était pas à douter. Ici, on avait à faire une personne de talent dans l’assassinat et le meurtre. Les deux derniers indices qui restaient pour l’affaire étaient la note cachée dans sa poche contenant les derniers mots de l’ambassadeur nain et le couteau qu’il serrait si fort en main tel un bien précieux répondant aux initiales d’E.B.
Les deux pièces où les meurtres avaient été commis, furent bien sûr fermés au public et protégés par la garde. Seulement personne ne savait qui devait régler cette affaire. Et si personne n’agissait, il serait trop tard car à la fin de la représentation, ils seraient obligés d’ouvrir les portes du théâtre, permettant ainsi à l’assassin de s’enfuir. Le temps était compté et bientôt commencerait l’acte suivant, alors que rodait parmi tous les spectateurs des rumeurs d’assassinat pour mille-et-une raisons : la politique, la jalousie, l’argent, etc. Tout le monde y allait de son grain de folie pour embellir ou assombrir l’histoire. En tout cas, une chose était sûre, plus personne n’était dans l’attitude d’un commerçant. Tout contrat serait résolu un autre jour, car des affaires plus importantes étaient en train de se préparer.
Jeu 30 Avr 2020 - 13:42
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Dargor
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Dargor
La scène reprit sur le palais des vampires. Dans l’obscurité, enfin, les abominations purent retirer leurs masques dévoilant des parodies de visages aux longs crocs, aux yeux rouges et aux joues pâles. Ensembles, ils riaient. Ils riaient car les humains avaient choisi de les servir. Les humains, être vivants, dont ils étaient les ennemis en tant que morts, s’étaient rangés de leur côté. Et de ce fait…
On devina vite au cours de leurs conversation que la guerre était terminée au moment où cette dernière prenait place. La guerre était terminée par la victoire des vampires. Il n’y avait plus de nains des profondeurs dans les Montagnes Noires, ou si peu. Car en vérité, l’attaque des humains avait mis fin à l’avancée naine, et l’avait suffisamment ralentie pour que ces derniers organisent la riposte. De plus, ils avaient reçu des renforts en provenance du nord. Les survivants de la guerre de Salicar. Ou si l’on pouvait vraiment les appeler ainsi ! En somme, les vampires et nécromanciens qui avaient survécu à la victoire d’Hasdruba et avaient dû se risquer à traverser le désert de Tahar pour trouver refuge dans les Montagnes Noires, où jadis les vampires régnaient, avant qu’une armée menée par Dortan Giger ne les en chasse.
Mais à présent, les vampires règneraient à nouveau. Comme de juste, rirent-ils, l’élu de Cerumnos avait bien sûr échoué. Elu ou pas, il n’était qu’un mortel face à l’éternité de la tombe. Et les nains étaient plus encore des mortels, car aucun dieu ne les avait bénis, eux. Aussi les vampires avaient-ils aisément pu les défaire, en ripostant, au cours d’une seule nuit. Les machines des nains avaient été détruites, et leur armée vaincue.
Oh bien sûr tout n’était pas fini ! De cela il n’était pas question. Il restait encore des forteresses à chasser, des mines à vider de leurs habitants, mais il n’y avait plus aucune forme de résistance organisée. Les vampires avaient chassé l’armée naine en fuite jusque dans les profondeurs de la jungle à l’endroit où elle était à la frontière des Montagnes noires. Dans ces dernières, nombres de vampires avaient subi des destins atroces aux mains des prédateurs, ou pire encore, des amazones. Car si ces dernières haïssaient les envahisseurs humains, elles abhorraient les morts-vivants, défis jetés à la vie. Pour un vampire, il était plus doux d’être la proie d’un prédateur géant de la jungle que d’être embusqué par ces femmes. Mais là encore, s’ils parvenaient à les capturer vivantes, leur sang avait un goût plus exotique encore que celui des humains. De plus, pour chaque vampire qui était mort, c’était des dizaines de nains qui avaient été les proies de la jungle !
C’est du moins ce que murmurèrent lesdits humains qui les servaient de coupe de sang chaud, tandis que leurs maîtres riaient et riaient encore. Parmi ces humains se trouvait la fille du chef, qui avait accepté la servitude pour son peuple. Pour cela, les vampires l’avaient remerciée. Et ils comptaient encore la récompenser. Lui donner une éternelle récompense. Une femme pareille ne pouvait pas être laissée en liberté. Elle ne pouvait pas vivre. Mais il serait stupide de la tuer sans autre forme de procès, n’est-ce pas ? suggérèrent les vampires.
Lorsque reparut Niobe la cantatrice, la fille du chef qu’elle jouait avait l’apparence d’une vampire.

C’est alors que les serviteurs humains s’enfuirent en voyant leur cheffe bien aimée ayant subi un destin aussi atroce. Et en fuyant, ils virent de nombreux panneaux qui suggéraient que plusieurs d’entre eux avaient quitté les montagnes, et étaient partis vers le nord. Ils avaient survécus à la traversée du désert, et ensuite, s’étaient répartis dans les régions qui leur semblaient familières : Salicar. C’était là que l’un d’eux était parvenu jusqu’à Kelvin…

Dans sa loge, la duchesse Morgane sourit. Cela au moins était vrai. Mais il s’agissait d’un réfugié politique. Il était à sa droite ce soir-là, et était ému par ce qu’il avait vu.

« Ca s’est vraiment passé comme ça, dit-il à la duchesse, tandis que les acteurs saluaient, et que les applaudissements pleuvaient. »
Dim 17 Mai 2020 - 17:20
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Chapelier
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Chapelier
Dans le cimetière de Kelvin, une cérémonie discrète avait lieu en l’honneur de l’agent du Duc mort dans cette affaire il y a déjà une semaine. Alexis Dank avait péri dans un face-à-face avec l’assassin de l’opéra au grand dam de la duchesse Morgane. Mais même s’il avait échoué et que les agents restent des loups solitaires, les services secrets du Duc n’auraient accepté que l’un des leurs rejoignent Canërgen sans ses honneurs. C’est pourquoi une cérémonie à comité restreint avait lieu tard le soir alors que la lune était déjà haute, sous les auspices d’un prêtre du dieu de la mort. Après de rapides derniers adieux et prières, la dépouille put rejoindre la terre pour son dernier voyage et sa dernière mission. Que la flamme des phares de Kelvin puisse guider son chemin vers l’autre monde.
En plus des hommes du Duc, presque tous caché derrière de lourds capuches ou masques, si pas les deux pour certains, refusant que leur identité ne soit connue par des non-initiés, quelques proches de l’homme tombé purent eux aussi participer à la cérémonie. Ce fut le cas du Juge Nathan de Lambrac avec qui il eut la chance de résoudre plusieurs affaires. Une larme de tristesse coulait sur les joues du Juge même s’il savait depuis longtemps que son compagnon n’aurait jamais rejoint une retraite tranquille et dorée vu sa profession. Pourtant, au soir de la représentation, il n’aurait pas cru que ce drame serait arrivé. Et ce n’était pas le seul. Après cette défaite, il put entendre des échos par son réseau et son influence. Les nains des profondeurs après la mort de leur diplomate avaient refusé toute alliance militaire comme commerciale avec Kelvin et les vampires eux étaient repartis sans former non plus d’alliance, non n’ayant plus besoin vu la défaite de leur adversaire. Cette mascarade avait été un échec complet pour la prospérité et l’honneur du Duc. Tout ceci fut un des échecs les plus complets et les plus durs que put connaitre Kelvin sur ses derniers tours. Seulement, peut-être que cette débâcle pourrait permettre de soulever du positif et d’obliger de remuer les instances de Kelvin devenu trop mole par un manque total de guerre et de conflits. Le marchand à trop se reposer en oublie comment sortir les armes et se défendre. Et les prochains tours auraient possiblement une raison de l’obliger à s’y rappeler. Des forces obscures se levaient un peu partout sur Ryscior et ses remontées entre les vampires et les nains des profondeurs n’en seraient que les prémisses.
Ainsi donc, c’est dans la pluie et le deuil que s’achève cette histoire et que les livres de l’histoire de Kelvin se ferment sur un échec… pour le moment.
Sam 6 Juin 2020 - 16:24
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