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[Terminé]Terre, terre !!
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Capitaine Theoden
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Capitaine Theoden
Il est des tempêtes que l'on ne rencontre qu'une fois dans sa vie. Tout bon Capitaine sait qu'un jours viendra où son talent sera testé par les mers. Il sera alors confronté aux vents les plus violents, aux pluies les plus drues et aux vagues les plus hautes. Par caprice, ou pour le plaisir, la Garce des Océans envoya mainte fois par le fond ses plus fervents disciple.
Certains Capitaines parmi les flottes de tout Ryscior considèrent ces tempêtes comme une sorte de rite initiatique, une épreuve afin de pouvoir tracer une ligne et distinguer les hommes de mer les plus talentueux tu reste de leurs camarades. Théoden était sans nul doute justement en train d'affronter une de ces épreuves.
Vingt-quatre heures s'étaient écoulées depuis son départ de Kelvin. En une seule journée pourtant, beaucoup de choses avaient changées ! A commencer par le Seigneur Émeraude qui avait vue toute sa structure transformée, et tout son aménagement revu. La Dunette avait été rabaissée de deux bons niveaux et son pont principal rehaussé de sorte qu'une rangée supplémentaire de canon puisse être rajoutée. Le Seigneur disposait donc désormais de soixante-quatorze pièces réparties également à bâbord et à tribord. Quatre d'entre elles avaient cependant été réservées à des sabord pratiqués directement dans le tableau à la poupe du navire permettant de tirer dans le sillage du vaisseau pendant la navigation. Quatre autres avaient été disposées de la même manière à l'avant, de part et d'autre du mat de quintaine. Ces soixante-quatorze pièces, adjointes à des arbalètes d'appoint et un équipage avertit permettait d'éviter au maximum tout angle mort, ce qui aurait été meurtrier. Mais pour l'heure, tous ces sabords étaient fermés et colmatés. Car le nouvel équipage de Théoden affrontait une tempête sans précédent, loin à l'Ouest du monde connu !
Le Capitaine ne sut alors pas si cet enfer était du fait d'Ariel ou si il s'agissait des limites du monde, mais une chose était certaine. Ce n'était pas naturel ! 
A chaque vague qu'affrontait le Seigneur Émeraude, le pont se soulevait presque à la verticale ! C'était un véritable enfer...

Le navire tanguait alors si fort que l'équipage ne pouvait se permettre de lâcher espars, cabestans et bastingages, de peur qu'une vague scélérate ne les emporte. A vrai dire, quelques malheureux subirent ce sort, malgré les sécurités qu'avait fait installer Gibbs, d'après sa propre idée. Depuis la barre, Théoden barrait furieusement afin d'éviter à son navire un mauvais coup ou un retournement impromptu. La difficulté principale malgré tout, en dehors de parvenir à garder un bon cap, fut de parvenir à capter le vent qui, malheureusement, avait la fâcheuse tendance à constamment changer de cap !
Malgré tout cela, Théoden parvint à faire son chemin parmi ce chaos d'eau de sel et brouillard jusqu'à ce que soudainement, alors que le navire tanguait dangereusement, tout se stoppe.
Les vents retombèrent brusquement, et la mer s'aplatit à mesure que les nuages se dissipaient. La foudre ne tomba plus et l'écume laissa place à une eau azurée profonde, remuée par une légère brise. C'était invraisemblable ! Sur le pont du Seigneur les marins relâchaient lentement leurs attaches, pour regarder autours d'eux. Ils étaient trempés ! Et certains cordages du pont avaient souffert, ainsi que les voiles. Le trop plein de vent et la taille des vagues avaient empêchés les marins de replier à temps les perroquets de misaines et d'artimon. Le grand mât n'avait pas bougé en revanche. Ne manquait alors que la cinglette, une petite voile d'appoint prévue pour les tempêtes ! Elle avait été arrachée...
Ainsi, alors que le fracas de la tempête était lentement remplacée par le silence, une voix s'éleva, depuis la dunette. C'était Théoden...
-QUARTIER-MAÎTRES, AU RAPPORT !! avait-il hurlé, en s'autorisant un instant à lâcher la barre. Des voix s'élevèrent peu à peu de tout le navire. Quatre hommes bien bâtis, tous coutumiers de la vie en mer envoyèrent leurs réponses à Théoden, relevant l'état du navire de la cale jusqu'au pavillon. Et il avait souffert !
On relevait des tonneaux de provisions éclatés, des canons libérés de leurs pas de tirs après que leur amarre ait cédée... les voiles de rechange étaient trempées, ainsi qu'une bonne partie de la poudre ! Pire encore, des fuites dans la coque étaient amplement visible un peu partout. Mais ce dernier point, à la surprise générale ne dura pas. Puisque le temps que les charpentiers se déplacent pour réparer au mieux, les trous avaient disparus ! Le navire d'Ariel avait pas mal de secrets... et celui ci arracha un large sourire à Théoden ! Ils pouvaient continuer leurs routes. Les avaries restante étant mineures, ils répareraient plus tard, une fois à terre.
-Astalil n'avait donc pas mentit... se murmura-t-il, on est bien arrivé à bon port ! On dirait que personne n'a franchie cette barrière depuis longtemps...
Mais à nouveau, une voix s'éleva. Mais cette fois ce fut depuis le beau-pré, soit la partie la plus opposée qui soit à la barre sur un navire. En fait c'était à la proue le bout du mat de quintaine, qui était incliné au dessus de l'emplacement habituel de la figure de proue. Un marin, qui était à cheval dessus pour vérifier les attaches des voiles de traverse avait repéré une...
-TERRE !!! CAPITAINE, JE VOIS UNE TERRE !! 
Ce fut à la surprise générale que Théoden ne sembla pas plus surprit que cela. Il avait été informé que quelque chose l'attendait par delà les bords du monde ! Mais le questionnement ne dura pas. L'équipage s'en remit au jugement de leur bon chef qui, se disaient-ils, avaient été guidé par Ariel en personne ! C'était un exploit dont on parlerait longtemps... la découverte d'une terre à l'ouest des îles de Jade !
Théoden avait déjà prit sa longue vue et observait la côte avec attention. Tout laissait penser à un endroit accueillant. Il soupesa au passage la bague d'Astalil, dans la poche de son manteau et donna ses ordres.
Ils allaient accoster ! Car non loin, à quelques miles était visible une ville portuaire inconnue.
-Que tout le monde remette ses armes à l'armuriers ! Gardez les sabords clos et hissez moi un pavillon blanc ! ordonna-t-il.
Les marins coopérèrent illico sur l'ordre de leur Capitaine qui ne souhaitait surtout pas se faire canarder par des défenses insoupçonnées ou risquer de faire outrage aux habitants locaux ! 
Toutes armes rangées, l'équipage du Seigneur déferla toutes les voiles du navire qui n'eut aucun mal à capter le vent. Avançant doucement, sans une once d'hostilité, le vaisseau d'Ariel semblait tout à fait désarmé !

Finalement, à force de manoeuvre, Théoden put amener le Seigneur Émeraude à quai, et accosta...
Tous et toutes étaient euphoriques ! C'était un "foutu grand moment" ! 
Jeu 29 Jan 2015 - 23:49
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Dargor
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Dargor
Le port dans lequel venait d’accoster le Seigneur Emeraude ne ressemblait à aucun connu sur le continent. Le bateau pilote qui l’avait accompagné jusqu’au quai, ainsi que la plupart des navires qui étaient tranquillement amarré, avait pour particularité d’être bas sur l’eau, si on cherchait à le comparer à ses cousins des différents royaumes du continent. De même, les vergues étaient non pas perpendiculaires au pont comme c’était le cas la plupart du temps, mais bien parallèles. Ces navires étaient également finement ouvragés, et même les plus petits d’entre eux exhibaient des décorations visibles depuis le pont du Seigneur. L’ensemble étaient systématiquement relativement sobre, mais néanmoins plus chargé que ne l’étaient habituellement les navires du continent, du moins les normaux.
Mais il y avait dans le port d’autres navires, plus étranges encore. Ceux-là étaient littéralement immenses de hauteur, les marins dénombrant pour eux pas moins de cinq ponts, mais très fin de largeur. Un canonnier plaisanta en disant qu’un seul boulet suffirait à les percer de part en part. Pour autant, il n’aurait tenté pour rien au monde de le faire. Moins décorés que leurs voisins, lesdits navires étaient de ces ouvrages qui sont d’une harmonie et d’une beauté si travaillée que l’on ne pouvait tout simplement pas avoir envie d’abimer l’ouvrage. Le bois d’un blanc immaculé qui les composait était bien étrange, car il ne ressemblait à rien de connu. Qui plus est, sa couleur semblait bien naturelle, car nulle part sur la coque on ne pouvait voir de traces d’écaillement de la peinture. Enfin, ultime inédit, les navires étaient tous dotés de pas moins de quatre mats, parfois plus, en plus des civadières. Et ces mats, en plus d’être nombreux, comptaient chacun entre trois pour les plus petits et six pour les plus grands vergues, qui avaient pour particularité de n’être ni perpendiculaire aux ponts, ni parallèles, mais bien de le croiser en diagonale.
Le port … Le port était aussi étrange que les navires qui y mouillaient. Les pontons étaient à tous autres semblables, à ceci près qu’ils étaient faits d’un bois inconnu, mais cela s’arrêtait là. Lorsqu’on quittait ledit ponton, on arrivait dans des rues pavées bordées de maisons colorées et richement décorées. Les toits de briques bleues se dressaient sur des maisons blanches, et des lanternes étaient pendues à de splendides carcasses en bois rouge qui entouraient lesdits bâtiments.

Mais ce qui retenait le plus l’attention, bien évidemment, n’était pas tant le décor que la foule massée sur le port, à attendre le navire. Aussitôt que le Seigneur Emeraude fut amarré, s’avancèrent plusieurs personnes, qui se distinguaient de la foule. Si beaucoup étaient richement vêtus dans l’assemblée, et si même ceux qui semblaient être les gens du commun avaient un maintien digne et des vêtements propres et bien repassés, ceux-là semblaient incontestablement être des hauts dignitaires. Même les hommes parmi eux portaient des sortes de robes qui leur descendaient souvent jusqu’aux pieds, s’arrêtant juste à temps pour ne pas trainer sur le sol, et leurs vêtements étaient richement colorés, et cousus d’or.
Cela était pour leurs vêtements. Car si leur physique semblait étrange, à cause de leur grande taille et de leur finesse, qui n’étaient cependant pas développées au point de l’image que l’on pouvait se faire d’un elfe, ils ressemblaient tout de même à des humains.
Quelques soldats se trouvaient parmi eux. On les identifiait à leurs armures et à leurs épées. Mais ces dernières n’étaient pas tirées. Pas pour l’instant. Et derrière les soldats, une femme fortement maquillée, et vêtue de couleurs vives, tenant un éventail dans la main, surveillait d’un œil inquisiteur les moindres mouvements sur le navire, comme si elle s’apprêtait à intervenir.
Finalement, une fois le capitaine débarqué, l’un des hommes de la délégation se présenta.

« Mon nom est Gankyû, dit-il calmement. Et je suis envoyé par l’Empereur pour vous souhaiter la bienvenue sur notre Ile, Teikoku. Puis-je connaitre votre nom, capitaine ? »
Ven 30 Jan 2015 - 22:16
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Capitaine Theoden
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Capitaine Theoden
Toute personne sur le pont affichait une mine ébahie. Jamais de vie d'homme l'on avait vue pareille citée !
Chacun était à tel point éblouit qu'il fallut à Gibbs de longues minutes d'égosillement pour enfin remettre ses matelots au travail. Les manoeuvres de routine furent donc enfin parachevées. On ramena les voiles contre leur vergue et on les y lia grâce à des garcettes. Une fois ceci fait, et le navire immobilisé, on libéra de part et d'autre du navire de épaisses ancres qui, plongeant dans l'eau claire du port produisirent un brouhaha étonnant. On rouvrit les écoutilles, qui crachèrent bien vite toute l'eau qui avait pu filtrer à travers les planches du navire lors de la tempête, et finalement, une fois que tout cela fut fait, les hommes furent autorisés à admirer l'endroit, depuis le pont principal.
Théoden lui, était descendu à terre. S'efforçant de garder son sérieux, il avait pour l'occasion remit son manteau brodé d'or, comme pour toute cérémonie digne de ce nom. Son tricorne, lui, était bien calé sous son bras gauche. Le Capitaine s'avança, bien droit, suivit de Gibbs et s'arrêta à hauteur de cet étrange être qui se présentait à lui comme étant l'envoyé du dirigeant local. Ce Gankyû, envoyé par son Empereur, imposait avouons le respect et pacifisme. Aussi, Théoden entreprit de faire de même. Sa lame au côté, bien rangée au fond de son fourreau, il apposa sa main droite contre son abdomen et s'inclina brièvement, en signe de déférence.

"Mon nom est Théoden, je suis le Capitaine de ce navire." commença-t-il, le plus polit possible "Je suis moi envoyé par Astalil, élu de Finil, avec la bonne grâce d'Ariel, maîtresse des océans."

Sur quoi, il fouilla un instant dans sa poche de gilet et en tira la bague que lui avait offert Astalil, la veille. Celle-ci, d'après ce qu'il en savait, devait lui permettre d'entamer favorablement la conversation. Aussi espéra-t-il, en la présentant, ne pas finir expulsé de cette île sans avoir au préalable pu en apprendre d'avantage et peut-être, pourquoi pas, établit une relation amicale avec les locaux !
Gibbs, lui, se montrait bien nerveux. Ne connaissant nullement l'endroit, ce marin épais et quelque peu rabougris ne pouvait s'empêcher de penser à un piège. Il tâtait donc frénétiquement sa pipe, de son index, pendant qu'il tirait une bonne bouffée du tabac au fond du petit âtre. 
Bien évidemment, tout le monde avait laissé ses armes à fond de cale, avec les canons et la poudre. De toute manière, pour ce que Théoden s'en rappelait, la force ne leur serait d'aucune aide en cas de combat...
Sam 31 Jan 2015 - 13:53
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Dargor
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Gankyû écouta silencieusement le capitaine se présenter. Ainsi donc, les dieux l’avaient envoyé jusqu’ici ? Voilà qui expliquait sans doute pourquoi son navire avait pu franchir la ceinture que les mages avaient mise en place après que l’Ile ait été ramenée dans ce plan d’existence. Puis le capitaine Théoden lui donna une bague, qu’il prit le temps d’examiner sous tous les angles. Elle était gravée de fines runes qui ne lui étaient pas inconnues, certes, mais ce n’était pas là une bague qui serait pour lui.

« Kyôku ? appela-t-il. »

L’intéressée, la femme maquillée qui se trouvait parmi les soldats, arriva tranquillement et examina à son tour quelques instants la bague, avant de la lui rendre en confirmant son analyse.

« Je vous remercie, capitaine Théoden, de m’avoir confié ce bijou, dit Gankyû. Mais en revanche, je crains qu’il ne me soit pas destiné. Les inscriptions qui y figurent laissent penser qu’il revient à une personne bien particulière. »

Il se garda d’évoquer la personne en question. En effet, les elfes blancs leur avaient fait savoir que la barrière magique levée, ils ne souhaitaient pas se montrer, à part à de rares élus, avant qu’eux-mêmes n’en décident autrement.

« Toutefois, se hâta d’ajouter Gankyû, ladite personne ne peut pas venir nous rejoindre ici. Je vais me permettre de la donner à Dame Kyôku ici présente, qui se chargera de la lui amener, et peut-être de la prévenir de votre présence, qui sait. Sur ce, permettez-moi de vous accompagner jusqu’à un lieu où nous pourrons discuter plus à notre aise. »

Espérant que le capitaine continental comprendrait l’invitation, Gankyû tourna les talons, et marcha tranquillement à travers les rues de la ville vers ce qui ressemblait à n’en pas douter à un palais. A l’intérieur de celui-ci, dans un dédale de pièces, il finit par atteindre grand salon où il s’installa, faisant face au capitaine Théoden.
Lun 2 Fév 2015 - 20:56
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Capitaine Theoden
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Capitaine Theoden
Théoden avait suivit son guide comme un enfant aurait suivit ses parents dans un magasin de jouets. Tout cela lui paraissait tellement irréel ! Accompagné de Gibbs, le Capitaine avait laissé le navire aux soins de ses quartiers maîtres, décidé à profiter de tout ce qu'il voyait là pour écrire un livre, quand il en trouverait le temps. Malgré tout, le jeune homme resta aussi sérieux que possible et ne négligea aucune politesse ni aucune courtoisie envers chaque dame qu'il rencontrait quitte à prendre un peu de retard sur son guide et presser le pas pour le rattraper !
Gibbs, lui, était toujours d'un sérieux irréprochable. La main sur le pommeau de son large sabre, il détaillait du regard chaque garde afin de chercher une quelconque faiblesse, ou une faille dans leurs cuirasses. Ce ne serait pas aisé, assurément ! Mais pour l'heure, ils n'étaient ni alliés, ni ennemis. Il ne s'agissait que de précautions. Une fois dans le palais, Gibbs se stoppa à la hauteur de la porte du salon qu'avait pénétré Gankyû et son Capitaine. Il tenait à s'assurer que rien de fâcheux n'allait se passer durant cette entrevue.
Théoden, à l'intérieur, trouva un salon fort charmant, à la décoration ravissante. Tout à son émerveillement, il n'oublia néanmoins pas d'attendre que son guide se soit assit avant de s'installer à son tours. Quelle surprise ce fut pour lui de voir une table si basse cerclée de coussins brodés ! Cela n'avait rien d'habituel sur le continent. Il se mit donc en tailleurs au mieux, sa paire de sabre posée à côté de lui, avec son tricorne. Après quoi, il fut tout ouïe, regardant l'Elfe face à lui avec attention et un regard franc.
Dim 8 Fév 2015 - 17:50
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Dargor
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Dargor
Gankyû, après avoir constaté que le capitaine restait silencieux, comprit qu’il était de son devoir de rompre le silence. D’après ce qu’en avaient dit les ronins, les elfes blancs étaient convaincus que seul Astalil, l’élu de Mystin, aurait pu rompre ce sortilège. A moins que les mages du continent ne soient devenus assez puissants pour le faire seul. Dans tous les cas, ce premier contact était d’une importance extrême,  et il devait comprendre les intentions de ce mystérieux capitaine et de son équipage. Il devait également en apprendre un maximum sur les us et coutumes du continent, car désormais, avec la seule barrière de tempêtes pour protection, alors il était désormais prouvé que n’importe qui pouvait passer et venir sur leur île.
Il leur fit servir des boissons chaudes, puis s’adressa au capitaine.
 
« Capitaine Théoden, dit-il, maintenant que nous sommes plus confortablement installés, permettez-moi de vous réexprimer ma joie de vous trouver ici. Vous allez sans doute trouver ma curiosité poussée, mais puisque nos deux peuples entrent en contact, avant de vous parler du miens, j’aimerais que me partiez des peuples du continent, de leurs us, de leurs coutumes… Nous avons vécu coupé du monde pendant cinq millénaires. Puisque nous y revenons, autant en savoir un maximum afin d’éviter de faire une terrible erreur. J’aimerais également connaitre les raisons de votre venue ici, si cela ne vous dérange pas bien entendu. En retour, il va de soi que je vous parlerai de mon île, de ses coutumes, de ses habitants… Cela vous convient-il ? »
Lun 9 Fév 2015 - 20:42
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Noire
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Heaven can wait
Noire
Phadransie, littéralement, ruminait. Cela faisait à présent plusieurs mois qu'elle avait quitté la cité portaire de Kelvin, en tant que membre d'équipage du grand Seigneur Emeraude. Seigneur Emeraude qui avait, soit dit en passant, subi une plus qu'impressionnante métamorphose. Ainsi, elle avait appris -ou plutôt deviné- que le fier vaisseau pirate appartenant à la Grande Garce avait, au fil des ans, des siècles, changé plusieurs fois d'apparence selon le peuple qu'il portait et se dressait à sa proue. En vérité, ceci allait de soi, mais personne ne l'avait renseigné sur cet aspect mythique du Navire jusqu'à qu'elle ne s'en rende compte elle même. Et il y avait mieux, bien mieux. Le Seigneur possédait la capacité de se régénérer. Les dizaines de tonneaux éclatés, les voiles déchirées, la poudre inutilisable, tout ceci était certes handicapant. Mais les trous dans la coque et les fuites qu'ils provoquaient l'étaient bien plus. Mais cela, avant même que les charpentiers aient eu le temps d'y remédier, avait littéralement disparu. Après les mauvais souvenirs que lui avait laissé Kelvin, Phadransie La Noire était à son aise à bord de ce bâtiment d'exception.

La Pirate balança le cordage qu'elle venait de remonter aux mains d'un des Quartiers Maître qui l'intercepta, et s'empressa de l'enrouler autour du bôme. Phadransie lui tourna le dos sans demander son reste, et alla s'établir au sein du Seigneur, sous le pont là où dormait la quasi intégralité de l'équipage.

Cela faisait plusieurs mois qu'elle écumait les mers de l'Ouest, certes, mais cela faisait aussi plusieurs jours à présent que le Capitaine Theoden avait mis pied à terre, accueilli par l'un de ces satané indigène -des Elfes. Quel comble. Le Seigneur était amarré sur une île perdue elfique.-

Phadransie bu pour passer le temps. Elle n'avait rien de mieux à faire. Elle ne causait à personne à bord du Seigneur, et personne ne lui parlait, sauf ces damnés Quartiers Maitres pour lui beugler des ordres, voire une ou deux fois Gibbs, le Second. Un type qu'elle n'appréciait pas plus que ça, et qu'elle aurait volontier étripé, lacéré, éventré pour prendre sa place.
Quant au nouveau Capitaine du Seigneur Emeraude... Phadransie n'avait toujours pas tranché à son sujet. Etait-il le nouvel Elu Divin d'Ariel ? Il y avait énormément de rumeurs à ce sujet à bord, et le Second restait imperméable à leurs échos. Quelque chose clochait pourtant. Ce type là, Theoden, avait repris le flambeau de Brecianne Leocadas -ou du moins son navire-, et qu'avait-il choisi de faire à la tête d'un bâtiment de guerre pareil ? S'exiler. En soi, cela ne dérangeait Phadransie. Après ses mésaventures à Kelvin, la seule chose dont elle avait besoin après un bon carnage, était de narguer un peu les eaux déchaînées et la propriété sauvage d'Ariel. Mais elle trouvait ce choix complètement illogique et inconcevable. Si l'on passait outre le fait que tous les Elus d'Ariel étaient jusqu'à présent des femmes, elle n'arrivait pas à expliquer les raisons qui motivaient le Capitaine à agir ainsi. Bon sang, si elle avait eu sous son commandement le Navire de la Déesse des mers en personne, la première décision de Phadransie La Noire aurait été de repeindre les voiles du Navire avec le sang de ses premières victimes. N'importe lesquelles auraient été idéales, femmes, hommes enfants, guerriers, chevaliers, paysans, sultans, orcs, halfelins, humains, elfes. Surtout des elfes.

Cela lui rappela également le fait qu'au cours des dernières semaines, elle avait tenté plusieurs fois de s'entretenir avec le Capitaine du Seigneur Emeraude. Evidemment, ce droit là en temps normal était difficile à obtenir au sein d'un Navire pirate, mais le Capitaine Theoden semblait assez proche de ses hommes, en particulier par le biais de son Second. Alors qu'elle avait réussi à obtenir un peu de temps de sa part après plusieurs jours expectatifs, les eaux s'étaient déchaînées sans prévenir, et le ciel s'était mis de la partie. Voir les marins effrayés de la sorte l'avait fait rire, et bien que cette tempête n'avait rien à voir avec la colère du Dieu Fou, il avait fallu le déploiement de toutes les forces et de tous les hommes pour parvenir à sauver un maximum de corps et de biens sur le vaisseau. Finalement, tout s'était plus ou moins bien terminé, mais ce putain de rendez vous n'avait pas eu lieu. 

-Il faut que je redevienne Seconde, ne cessait de marmonner dans sa barbe Phadransie en observant la bouteille de rhum déjà vide et les murs du dortoirs commençant à danser tout doucement. Mais ça n'était plus à cause des vagues, cette fois. 

Elle devait parler au Capitaine, n'avait rien à faire avec le Second, méprisait les membres d'équipages et les Quartiers Maître, et adorait le Navire. Une curieuse recette d'aigreur et de passion inscrite au fond d'elle même. Elle s'essuya les lèvres d'un revers de la main, et posa sa tête sur ses genoux dans l'espoir de sombrer dans un sommeil léger, quelque temps.

Elle dormait toujours mal depuis qu'Ariel s'était tenue en personne devant elle. Depuis que Brecianne était morte. Et depuis que son post de Seconde et sa liberté lui avait été retiré.

-Si j'peux pas tuer ce bâtard et commander ce Navire, alors faut que ça soit ce fils de merde qui le commande pour moi. Ca me semble log..logique de toute manière. Et puis faut qu'on retourne vite à Port-Argenterie. C'est une question de vie ou de mort.

Elle se souvint rapidement de sa nuit passée en compagnie de...de...sa camarade dans l'Auberge bruyante du port. Visiblement son seul bon souvenir lié à Kelvin. Les nombreuses et douloureuses cicatrices qui sillonnaient son corps, causées par Juri, en était un autre, plus que mauvais.
Sam 14 Fév 2015 - 17:42
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Lucidia Tucil
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Localisation : Avec mamour.
Lucidia Tucil
A peine étaient-ils rentré des royaumes nains qu’à nouveau Medron leurs avait organisé un voyage qui selon ses termes les « surprendraient plus que tout ».
Ainsi Lucidia et Gingens avaient embarqué sur ce navire baptisé le seigneur Emeraude ayant pour capitaine un homme qui répondait au nom de Théoden, mais dont elle préférait conserver le grade qui lui était dût en l’appelant simplement capitaine. Après tout lorsqu’il s’adressait à elle il employait le titre de princesse.
Elle fut déçue qu’il réponde par la négation lorsqu’elle lui demanda s’il aurait l’obligeance de bien vouloir faire escale dans l’archipel de Jade, mais comprenait la dangerosité de naviguer près des îles avec un tel navire.
A défaut d’y faire escale, elle eut néanmoins le plaisir de se faire appeler par le capitaine lorsqu’ils dépassèrent l’archipel pour qu’elle puisse au moins la voir à l’horizon.  Touché par cette attention elle l’en remercia. Lors d’un dîner dans sa cabine Gingens et Lucidia furent surprit d’apprendre qu’il connaissait Tavish  La druidesse qui quelques tours auparavant avait célébrée leur union. Au fil des dîners Lucidia revoyait son jugement initial sur le capitaine. Elle avait eu vents des tensions qui existaient entre Medron et le capitaine, mais force de constater qu’il était un hôte plutôt d’agréable compagnie. Un gentilhomme doublé d’une expérience maritime rare qui avait malgré une tempête d’une extrême violence avait mené son navire jusqu’à une île encore plus à l’Ouest que l’archipel.
Ayant arrêté son choix sur une robe d’un blanc immaculé orné d’entrelacs. La même qui avait eu le mérite d’arrêter de faire grommeler pendant un instant le roi nain durant leur séjour dans leur royaume. Terminant par ajuster un fin diadème en argent reprenant les motifs de sa robe. Ses mains tremblaient légèrement. C’était toujours la même appréhension.  Puis les mêmes questions qui revenaient encore et toujours lorsqu’ils arrivaient quelque part.
Comment seraient-ils reçus et par qui ?
Elle laissa filer ses pensées en se contemplant dans le miroir. Cherchant à y trouver la jeune fille qu’elle était avant qu’Atÿe ne la précipite dans des fonctions dont elle ignorait encore tout il y avait à peine trois tours.
L’inquiétude et l’appréhension la gagnait peu à peu. Qui savait exactement ce qu’ils allaient rencontrer sur cette île. Elle enviait presque l’assurance et l’aplomb du capitaine qui semblait ne pas être inquiet le moins du monde. Se levant, elle finit par glisser deux dagues dont le manche et le pommeau se fondait totalement avec les entrelacs de ses gantelets. Puis elle passa sa lance dans un fourreau qu’elle portait en bandoulière avant de se tourner vers la porte de la cabine où Gingens l’y attendait.
Une fois à l’extérieur elle fut saisie par la beauté des lieux. L’architecture curieuse des bâtiments ainsi que leurs dispositions semblait avoir été longuement réfléchit pour que l’ensemble soit d’une harmonie proche de la perfection. C’est qui surprit Lucidia ce fut ce calme et cette quiétude  presque palpable qui emplissait l’air. A mesure que le cortège avançait l’appréhension de la princesse se dissipa laissant place à une curiosité qu’elle s’efforçait de contenir de peur de paraître malpolie.
Elle vit disparaître le capitaine derrière une porte dont l’ouverture et la fermeture était si particulière que d’où elle était on aurait pu croire que les murs  des pièces se mouvait comme par magie.
« -Ça alors c’est… surprenant. » Dit-elle en s’approchant plus près tout en cherchant une poignée qui demeurait invisible. Ces recherches furent interrompues par un homme situé de l’autre côté de la paroi qui l’invita à entrer à son tour et à prendre place.  
Mimant la posture de certaines femmes assissent dans la pièce, elle s’agenouilla sur un coussin imposant à proximité de Gingens non sans avoir pris soin de poser sa lance derrière elle. Elle écouta celui se présentant comme Gankyû poser des questions au sujet du continent. Elle se demanda ce qu’allait répondre le capitaine. Elle connaissait bien quelques mode de vie et traditions, mais résumer cinq millénaires. C’était une prouesse que bien peu de prêtre d’Antescior étaient capables d’accomplir.
Dim 15 Fév 2015 - 16:13
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Capitaine Theoden
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Favori d'Ariel
Capitaine Theoden
[Désolé pour mon retard tout le monde, ma connexion internet a été portée disparue pendant quelques jours. Mais mon retard est désormais comblé !]

Théoden avait suivit chaque mot de Gankyû avec grande attention. Il avait visiblement à coeur de ne pas faire échouer le premier contact du continent avec cette civilisation. Ainsi, lorsque son hôte eut finit de parler, il lui offrit un hochement de tête respectueux, et un sourire calme. Ce ne serait pas une mince affaire, évidemment mais il s'y plierait au mieux ! 

"Maître Gankyû" commença-t-il doucement "Vous devez avant tout savoir que je suis homme de mer avant tout et que jamais le vénérable Astalil qui me guida ici ne m'a fait mention d'un quelconque devoir diplomatique. Néanmoins je me plierais à la circonstance avec tout le talent dont je disposes. Je vous prierais donc de pardonner mes imprécisions éventuelles et mon manque de connaissances."

Après quoi, il prit une grande inspiration et commença son long récit des cultures du continent qu'il avait pu croiser. 

"Il est tout d'abord tout à l'Ouest une petite archipel verdoyante. Il est probable que si vous veniez à tenter de joindre par les eaux le continent vous croisiez ces côtes avant celle de la grande terre. Ces îles baptisées Îles de Jade, pour la raison évidente de la luxuriance de sa flore sont en tout et pour tout près d'une dizaine de taille plus ou moins variable. C'est une archipel fort troublée, je dois bien l'avouer. Mon expérience en est le témoins. Pendant longtemps elle fut la proie de troubles civils importants et pour passer les détails de peu d'importance, ces troubles se soldèrent par une bataille ranger entre deux alliances d'importantes forces. Je vous parlais de mon expérience puisque dans mes jeunes années d'Officier, mon navire fut envoyé par ma ville d'origine afin de servir une des deux alliances qui souhaitait rapprocher l'archipel du continent et mettre un terme aux activités pirates qui ont pendant longtemps représenté une sorte de tradition dans la marine insulaire. Tout cela pour dire que lors d'une grande bataille, celle de la Baie de Jade, le Seigneur Guinelant Tucil, allié aux restes de la flotte du Continent parvint à emporter la victoire en écrasant la majeure partie de la flotte de son opposant."

Théoden ne citait évidemment pas son rôle majeure lors de cette bataille, considérant qu'il était de mauvais goût de ramener ses propres mérites lors d'un exposé de la sorte. Et cela aurait trahit sa modestie habituelle !

"Maintenant les Îles de Jade représentent un conglomérat fort uni, malgré évidemment quelques rébellions occasionnelles de l'île Verte, un des fiefs les plus puissants de l'Archipel. 
Plus loin au sud est, vous tomberiez enfin sur les côtes du continent, donc. Ce sont des côtes assez froides et abrupt, disons-le et il est bien rare de trouver un endroit où l'on peut aisément jeter l'ancre, et rallier la terre, en dehors des ports. Vous croiserez tout au Nord des Chaînes de Montagne inexplorées et je vous conseilles vivement de ne jamais vous y aventurer. Il est là le terrain de chasse de hordes d'Orcs massives et l'on suspecte également la présence de Trolls, Elfes Noirs ou autres. A vrai dire peu de voyageurs en sont revenus assez en vie pour en témoigner ! Les autres n'en parlent simplement pas, sans doute sous le coup du traumatisme. Mais je m'égares !"

Théoden ria un peu, nerveusement. Il se gratta la tête et se racla la gorge et reprit.

"Au sud de ces montagnes se trouvent les Marches d'Acier. Un peu comme pour les Îles de Jade, les Marches sont constituées d'un conglomérat de petits Royaumes guerriers endurcis par les raids Orcs réguliers et le climat terrible du Nord. Les Marches d'Acier tiennent également leur nom de la richesse de leur sol, fort utile pour équiper une armée capable de tenir en respect des milliers d'Orc ! A la tête de ce congloméra, si l'on peut parler de "tête" puisque tous les royaumes y sont égaux, se trouve la Gardienne, une ville à cheval sur un fleuve. Là règne le vénérable Seigneur Vestholen juste en tout et pour tous. Là veillent mes plus proches compagnons d'armes autant dans la Garde de Dame Uly, la très belle Dame du Seigneur Verstholen que dans ses héros puisque là bas aux dernières nouvelles se reposait Gaunt, le nouvel Elu d'Elué. Il vous sera aisé d'entrer en contact avec eux, si vous souhaitez mes services en tant qu'intermédiaires. Notez qu'il s'agit d'un Royaume d'Hommes fières et peu appréciés du reste du Continent." 

Ainsi, pendant que Théoden continuait son exposé, le Seigneur Emeraude subissait un charivari conséquent. Car les Hommes avaient reçu de leur Capitaine des ordres. Et ces ordres, en bons marins, ils comptaient y obéir ! De ces directives, tous tiraient leurs rôles. La majorité de l'équipage avait reçu pour ordre de réparer les mâts du navire, considérant que toutes les brèches dans la coque s'étaient refermées seules et que les écoutilles avaient été maintenues closes. Ainsi, le beau-pré et le bout-dehors subirent des travaux importants, ayant été endommagés lors de la traversée de la tempête. A cette occasion les hommes eurent pour ordre de sortir les mâts de remplacement de la cale, ainsi que les voiles de rechange. Il était nécessaire de maintenir le navire en bon ordre après tout ! 
Dans le même temps, une autre portion de l'équipage avait reçu pour ordre de faire l'inventaire des provisions et de recompter les réserves d'eau potable. L'eau de mer ayant pu infiltrer les cales à travers les planches des divers ponts du vaisseau, il était important de tout revérifier. Des rations pourries par le sel ne leurs servaient plus guère ! 
Un dernier ordre, un peu plus particulier cette fois attendait une dizaine de marins que les contre-maîtres armèrent pour l'occasion. Il s'agissait pour ces Hommes que le Capitaine avaient choisis spécialement pour leur fidélité de tout bonnement se saisir des passagers non désirés à bord. Ainsi, tant bien que mal et en grande partie grâce à l'effet de surprise, ces marins s'étaient saisit de Phadransie que Théoden jugeait comme dangereuse et très largement mutine. 
Il était en effet quelques outils dont dispose tout bon Capitaine de navire pour jauger de l'état d'esprit de l'équipage. Les chants, par exemple sont quelque chose de très instructifs ! Un équipage gaie se plait souvent à scander les beautés d'amours de tavernes ou de jeunes filles du passé. Un équipage en colère, en revanche, martèlera des chants durs ou railleront leur Capitaine ! Mais le cas de Phadransie avait été des plus simples. Théoden l'avait bien observée, pendant tout ce temps en mer. Et elle, avait passé son temps seule à renier l'équipage et à grommeler. De surcroît, il devinait à son air renfrogné le peu de satisfaction qu'elle tirait de son nouveau poste ! Cela suffisait au Capitaine pour vouloir chasser cette femme que l'on lui imposait et qui avait une chance sur deux de tenter de se mutiner. De toute façon, une paire de bras en moins ne ferait pas mort d'hommes. Deux ou trois hommes eurent le nez brisé évidemment, et un ou deux reçurent de vilains coups de bottes dans les bourses mais le résultat escompté fut là. La Pirate avait pu être assommée, menottée, et descendue du navire en attendant jugement du Capitaine. Il en fut de même pour le suivant de Lucidia qui ne fut malmené que par la nervosité de l'équipage, désireux d'obtenir cette fameuse prime promise par Théoden. Lui fut traité avec d'avantage de respect, étant donné son rang et le fait qu'il obéisse d'avantage. Ces deux là furent mit côtes à côtes, à côté d'une bite d'amarrage, le long du quais. Ils restaient évidemment sous bonne garde.

Théoden avait entre temps bien progressé dans son exposé. Ayant passé les Royaumes du Nord et de l'Ouest, décris comme des Ports Marchands couplés à des monarchies sommes toute fort classiques, il avait pu aborder le cas de Kelvin, son lieu de naissance et sa patrie jusqu'à la Grande guerre menant à la mort de l'Officier sous lequel il avait servit et sa fuite à la barre du Wicked Wench. Passé les regrets de ce temps, il avait décrite la ville comme un endroit gouverné d'une main parfois discutable mais toujours respectée ! 

"Je vous pries d'excuser les rancoeurs transperçant mon exposé, j'ai eu quelques...différents avec le Seigneur de Kelvin !" avait-il déclaré.

Après quoi Théoden avait abordé le cas de tous les petits pays du Sud, qu'il aimait à décrire comme fort plaisant de part leur météo et le caractère des gens du crus. Etant donné qu'il n'y était allé que pour affaire, sous la bannière de la flotte de Kelvin, il ne connaissait que peu les coutumes mais savait les gens ouverts à l'échange pour peu que le profit y soit. Il finit par le célèbre Royaume des Pirates qui était à son regard devenu un "nid de vipères putrides tout juste bonnes à barrer des chaloupes". Il était vrai que Théoden avait par le passé perdu son siège au Conseil de la Confrérie des Pirates sous le coup d'une trahison de ses anciens plus fidèles alliés. Néanmoins il tint à nuancer son propos en ajoutant qu'il n'avait jamais vu gens plus épris de libertés et féroce à la manoeuvre qu'en ces îles !
Du reste, il s'excusa de ne pouvoir conter d'avantage les coutumes du continent, faute d'y être allé. Mais enfin après tout... tout son exposé avait duré quelques bonnes heures et représenté une trentaine de royaumes !
Mar 24 Fév 2015 - 2:00
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Noire
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Environ un quart de jour après que le Capitaine Theoden ait quitté le Seigneur Emeraude, Phadransie avait été débarquée de force et placée aux arrêts. La Noire n'avait rien vu venir, un peu à l'écart du reste de l'équipage, elle était occupée à couler de solides noeuds de marins, afin de maintenir en place les canons encore désinvoltes. Et ils lui étaient tombés dessus sans qu'elle s'en aperçoive. Une dizaine d'hommes, armés, préparés. Elle ne s'y attendait pas, et avait croulé sous le nombre. Et ses coups n'avaient pas changé grand chose à sa situation. 

Ainsi, elle se retrouvait sur le quai, au abords périphérique de Teikoku. La foutue Teikoku. Elle se serait volontier lacérée elle même la main gauche, si c'était cette dernière qu'on avait menotté et lié à la bite d'amarrage. Mais ça n'était évidemment pas le cas.

De plus, se mutiler ainsi pour se libérer ne lui aurait servi à rien. Deux solides hommes veillaient, sur elle et le second passager qui avait été débarqué, armes en main. Elle se laissa choir sur le sol et s'assit, attendant le retour du Capitaine. Et quelques explications.

Elle sourit en repensant à l'héritage qu'Ariel lui avait laissé avant de rejoindre le plan divin.


«Tu seras fidèle à son Capitaine, peu importe qui est-ce. »


De biens belles paroles.  Phadransie rabattit son Tricorne devant ses yeux, se protégeant comme elle le put du soleil, et attendit. Elle allait avoir des choses à dire à ce Theoden, c'était sur.


Les quelques humains qui avançaient sur le port lui jetaient souvent des regards curieux voire intrépides, à elle et au curieux petit groupe de pirate autour d'elle. Phadransie rendit même son regard à l'un d'eux, à sa façon.


Il détala sans demander son reste.
Mar 24 Fév 2015 - 13:55
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Dargor
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Gankyû écouta silencieusement l’étranger parler du continent pendant de longues heures. Non loin d’eux, un scribe se chargeait de prendre tranquillement des notes. Même si le discours du capitaine contenait de très nombreux jugements de valeur, et ce dernier assumait d’ailleurs cet état de fait, le scribe nota tout, scrupuleusement.
 
« Je suis heureux que vous ayez su répondre avec autant de précision à mes questions, dit finalement Gankyû lorsqu’il eut terminé. Sachez que votre discours sera remis à la bibliothèque impériale comme une archive précieuse, car même lorsque nous en saurons plus, et avec des connaissances plus objectives, sur les peuples du continent, nous garderons votre témoignage comme étant le point de vue d’un marin sur les peuples préférant la terre. Avec tous les érudits qui chercheront à discuter ce point de vue dans ses moindres détails, votre nom restera longtemps célèbre ici, capitaine.
« Je vois que vous et vos compagnons, ajouta-t-il en observant les gens qui avaient suivi le capitaine, vous avez besoin de vous dégourdir un peu les jambes. Faites donc, il y a un jardin de l’autre côté de cette porte. Je crois que plusieurs minutes debout vous feront le plus grand bien, avant que je ne vous parle de mon île. »
 
Tandis que les étrangers, avec des soupirs de soulagement mal dissimulés, allaient se reposer un peu, Gankyû resta assis à sa place, réfléchissant à ce qu’il allait leur dire. Il était ainsi assis quand un serviteur vint le trouver, et se pencha à son oreille pour lui parler, s’assurant que les étrangers n’entendent pas un mot de ce qu’il avait à lui dire.
 
« Déjà ? demanda Gankyû. Ils ont fait plutôt vite. Annonce-leur que je leur envoie le capitaine dans l’instant. Et j’envoie les autres à l’Empereur. »
 
Sur ce, il sortit rejoindre les étrangers.
 
« Capitaine, dit-il sereinement, je crains que vous ne deviez nous quitter dans l’instant. Je dois faire au plus vite avant que les ronins ne viennent vous chercher eux-mêmes, donc voici l’affaire. Il y a sur cette île deux souverains. L’un d’eux est l’Empereur de Teikoku, qui règne actuelle avec sa douce femme, l’Impératrice, l’autre est la reine de la vallée interdite, qui se trouve au cœur de l’Ile. Cette vallée, seuls les ronins et leurs invités sont autorisés à y aller. Il semble que la bague que vous aviez à me remettre appartienne au peuple de cette vallée, aussi les ronins vous y invitent-ils. »
 
Il invita ensuite le capitaine à le suivre, et sentit, alors qu’il se dirigeait vers l’extérieur du palais, que le petit groupe le suivait.
 
« Je crains, messeigneurs, que cela ne soit pas possible, leur dit-il sans se retourner. Voyez-vous, cette vallée est interdite, et les ronins sont très fermes sur ce point. Seul le capitaine est invité. Ceux qui essayent de la pénétrer sans leur accord sont purement et simplement mis à morts, et ne pensez pas les affronter. Ces gens-là connaissent mieux l’art de combattre que quiconque. Capitaine, vous verrez qu’ils sont un peu rudes et très taciturnes, mais ces gens-là ont l’habitude de vivre entre eux. Je sais que durant la majeure partie du voyage, vous aurez les yeux bandés et les oreilles bouchées par de la cire afin que rien ne vous indique quel chemin prendront-ils. Par la suite, quand ils vous laisseront de nouveau voir et entendre, ce sera pour vous apprendre le cérémoniel face aux gens de la vallée. »
 
Spoiler:
 
Ils étaient entretemps arrivés à la sortie. Devant le palais, une calèche fermée par des rideaux les attendait. Autour d’elle se trouvaient quatre guerriers en armure, le haut du visage dissimulé par un chapeau qui tombait sur leur front. Sans rien dire, ils encadrèrent rapidement le capitaine, et avant même de lui laisser le temps de dire quoi que ce soit à son second, ils le saisirent par les bras et l’emmènent dans la calèche.
Gankyû, qui avait retenu Gibbs par le bras, laissa l’engin s’éloigner avant de reprendre la parole.
 
« Comme je vous l’ai dit, dit-il enfin en se tournant vers le groupe, ils sont un peu rudes et très taciturnes. Bien. Votre capitaine en a pour quelques jours de route avant que d’arriver à destination. Avec le moment qu’il va passer là-bas, nous pouvons considérer qu’il ne reviendra que dans une semaine. Cela vous laisse largement le temps pour aller rencontre l’Empereur et l’Impératrice. Car ils souhaitent vous rencontrer, aussi ne vais-je pas vous retenir plus longtemps que cela. Je suppose qu’il vous faudra annoncer à votre équipage l’absence temporaire de capitaine et de second, vous avez donc trois heures pour le faire. Passé ce laps de temps, une escorte vous attendra ici pour vous mener jusqu’à la capitale, où vous trouverez Empereur et Impératrice.
« Je suis réellement désolé de la brutalité du départ de votre capitaine, mais je peux vous assurer qu’il reviendra, là n’est pas le problème. »
 
Il fallut deux jours au second pour parvenir au palais impérial. Si les salles du conseil où l’avait mené Gankyû paraissaient splendides, le palais impérial, lui, faisait apparaitre misérables les plus somptueuses demeures des rois et reines du continent. Véritable ville à lui seul, il était une explosion de couleurs qui garnissaient le moindre de ses murs, tout en restant harmonieuses. Des fresques immenses étaient peintes partout où portait le regard.
 
Spoiler:
 
Puis il fut introduit à l’impératrice en personne. Après avoir vu le marin s’incliner devant lui comme ses serviteurs le lui avaient enseigné, l’impératrice se leva de son trône et prit la parole.
 
« Officier Gibbs, dit-elle, second du capitaine Théoden, je tiens tout d’abord à m’excuser de l’absence de mon époux et de celle de mes fils. Notre empire est vaste, et même si l’évènement que constitue votre arrivée est loin d’être à prendre à la légère, j’espère que vous comprendrez que les soucis de l’administration le retiennent en otage et nécessitent sa présence ailleurs qu’en ces murs au moment où nous devons vous recevoir.
« Je m’excuse également pour les ronins et la façon dont ils vous ont arraché votre capitaine. Nous n’avons aucun contrôle sur ces gens-là, ils dépendent du peuple de la vallée. Mais je peux vous assurer que nous assumerons l’entière responsabilité de tout dommage qui pourrait être causé à votre capitaine.
« Ceci étant dit je crois que l’urgence avec laquelle je vous ai invité à me rejoindre dans mon palais a empêché le malheureux Gankyû de vous parler plus en détail de notre royaume. Je devine votre curiosité. Si ma cour acceptait de nous laisser seuls, sans doute serais-je plus à l’aise pour la satisfaire. »
 
L’air de rien, toutes les personnes qui se trouvaient à cet instant dans la salle du trône la quittèrent, laissant l’Impératrice seule avec Gibbs.
 
« J’aime qu’ils comprennent mes désirs, dit l’Impératrice. Je suis Junnyi, Impératrice de Teikoku. »
 
Puis elle se mit à parler de son Empire. Gibbs, qui contrairement au scribe de Gankyû n’avait rien pour noter ce qu’il entendait, en fut quitte pour l’écouter. Il apprit donc qu’à l’origine, les premiers teikokujins étaient en fait des humains qui avaient suivi les elfes blancs dans leur exode. Ces derniers leur avaient par la suite donné plusieurs dons, telle qu’une faculté accrue à manier la magie. Mais leur furent également donnés des dons physiques. C’est leur métabolisme qui fut alors modifié, leur permettant de vivre jusqu’à cinq siècles, et leur donnant quelques traits communs avec les elfes, d’où la possible confusion des membres de l’équipage. Mais le fait était que les teikokujins se considéraient eux-mêmes comme des humains.
Elle marqua une pause à cet instant, attendant de savoir si le marin souhaitait en savoir plus sur la société et l’histoire de l’île.
---
 
Lorsque les ronins retirèrent enfin le bandeau des yeux de Théoden et lui nettoyèrent les oreilles de la cire qui les bouchait, il se trouvait sur le flanc d’une montagne. La pente montait derrière lui, vers un tunnel creusé à même la roche. Et en dessous s’étendait à perte de vue une vallée pleine de verdure, mais aussi de champs colorés. Des oiseaux planaient tranquillement dans le ciel. Çà et là se trouvaient, le long d’une route aux pavés d’un blanc immaculé, des bâtiments aux formes douces et harmonieuses ornaient le paysage.
 

« Suivez la route, dit l’un des ronins derrière lui. Vous finirez, au bout d’une heure, par arriver au palais de son altesse. Ses gardes vous prendront vos armes, ne soyez pas surpris. Nous vous attendons ici, pour le voyage du retour. »
Ven 27 Fév 2015 - 12:18
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Capitaine Theoden
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Tout s'était passé si vite. Sans aucune forme de politesse, ni considération pour les obligations de Théoden, ces Ronins étaient venus et l'avait emmené tel fétu de paille. Cela ressemblait assurément à s'y méprendre à un kidnapping et Gibbs ne manqua pas de tendre encore d'avantage le fil de sa méfiance à l'égard des locaux. Ainsi, tandis que ces guerriers menaient le Capitaine droit vers un endroit des plus inconnus, le Second lui était repartit vers le Seigneur Emeraude sans même répondre à son hôte. Il était sommes toute des plus remonté ! Sa mine sévère et sa démarche lourde le montrait à la perfection. Ainsi, redescendant vers le port, il établissait comme l'exigeait son rôle de second, la démarche que devraient dès maintenant suivre les 944 membres d'équipages le temps d'une dizaine de jours. 
Gibbs, donc, dans sa méfiance fit rembarquer illico tout le monde et fit rompre les amarres retenant le Seigneur au port. Les détenus furent remontés à bords et transférés dans de petites cellules, aux arrêts. 
Toute la chaîne de Commandement du vaisseau fut reformée dans une tradition Continentale des plus classique. Ainsi le Second nomma parmi les matelots les plus fiables et expérimentés Cinq lieutenants qui eux même prirent chacun deux Enseignes sous leurs Ordres afin d'encadrer les quinze Quartiers-Maître.
Les ordres que donna Gibbs, avant de devoir partir furent très simples. Tout l'équipage fut réarmé, en une paire d'heures et tous les sabords furent rouvert, pour laisser sortir les 74 canons de l'armement du vaisseau. On remit des vigiles sur chaque nid de pie et les deux tonnes de poudre du vaisseau furent distribués de part et d'autre du navire. Ainsi, si ni le Capitaine, ni son Second n'étaient revenus à la fin du compte à rebours de dix jours, le Premier Maître prenait le Commandement du Seigneur et devait faire voile loin de l'île, avec pour ordre de couler tout navire et de pulvériser toute personne susceptible de leur nuire. Des instructions fort dangereuses, en considérant qu'il était difficile de déterminer les intentions d'un navire jamais rencontré dans l'histoire du Continent qui vogue droit vers soi.
Après le départ de Gibbs, toutes les passerelles fut relevées, et à l'aide des avirons de secours, les marins purent écarter le navire du quais de quelques brasses, en prévision d'une attaque.

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   Loin de ce climat des plus instables, Théoden découvrait l'endroit où la calèche l'avait déposé. D'abord éblouit par le soleil, qu'il n'avait pas pu voir pendant tout le temps du voyage, il découvrit avec horreur son éloignement certain de l'océan et son incapacité notable à se tracer un chemin par lequel fuir. Ainsi, après avoir entendu ces détestables Ronins lui annoncer qu'il allait devoir se farcir une heure de marche et qu'après on lui enlèverait ses armes -point sensible qui ne manquerait pas de lui faire perdre sa naturelle courtoisie- il se mit en marche, en époussetant son long et précieux manteau. Il devait après tout, et malgré ce qui venait de se passer, s'efforcer d'offrir la meilleure première approche qui soit du continent à ces gens ! 

Spoiler:

La marche lui fut aisé, malgré tout. Théoden était un homme sportif et il lui apparut que cette heure passa bien rapidement. Le paysage était sommes toute des plus ravissants et le Capitaine s'était employé à le détailler des yeux aussi précisément que possible ! Voyant finalement la porte au loin devant lui, il soupira et tira ses deux lames de leurs fourreaux, lentement. Il les joignis l'une à l'autre avec son mousquet et les lia avec d'épais lacets tirés de la bourse à sa ceinture. Après quoi, son petit paquet formé, il pu tendre le tout aux gardes 

"Voici pour vous, messieurs." dit-il, en attendant qu'on le fouille. 

Il se disait qu'au moins, on ne lui reprocherait pas un manque de bonne volonté !

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   Gibbs en revanche était en des dispositions bien moins galantes. Peu diplomate de base, homme rude de physique autant que de caractère, il s'était montré aussi peu courtois que pouvait l'être un père à qui on avait enlevé son enfant. Il n'y eu donc ni salutation pour les gardes, ni pour la cours. L'Impératrice seule reçut un vague : 

"Majesté." presque grogné.

Le Second était des plus nerveux et ses doigts tapotaient nerveusement la garde du large sabre à sa ceinture, la paume appuyée contre le pommeau. Il ne se tenait en fait pas tout à fait droit, atteint il y a des années de cela par une flèche aussi volumineuse qu'empoisonnée au flanc droit. Il avait donc le bras de ce côté constamment replié sur ses côtés, et le buste un peu plié de ce côté. De son visage, de même, on ne voyait que peu de peau. Une barbe drue et blanchissante rongeait ses joues, coupée net juste avant d'atteindre la commissure des lèvres et le menton. Ses sourcils poussaient légèrement au dessus de ses yeux, piqués ça et là de poils blancs et ses cheveux, initialement rassemblés en une courte queue de cheval comme l'exigeait la marine régulière de Kelvin étaient quelque peu décoiffés.
C'était un homme comme la mer en avait forgé rarement ! Il était brute, comme le sont les récifs et sa voix s'élève comme l'onde, grondant comme tempête dans le hall majestueux de l'Impératrice.
Gibbs écouta la Dame en silence, les yeux noyés sous l'ombre de son tricorne usé qu'il n'avait pas enlevé. Il disait souvent que les ronds de jambes étaient là les affaires du Commandant. Lui était avant tout marin ! Mais il écouta, silencieux, et enregistra tout ce qui lui était permit d'apprendre, encore assez jeune pour disposer d'une bonne mémoire. Il n'avait après tout qu'une cinquantaine d'années !
Lorsque son heure vint, et qu'il pu s'exprimer, il cessa de tapoter la garde de son sabre, avec le bout de ses doigts et leva sensiblement la tête pour appuyer ses mots d'un regard franc à l'Impératrice.

"Cessez donc vos blabla, Junnyi." fit-il peut-être quelque peu abruptement "Qu'est-ce que je fais ici, loin de mes hommes et de mon navire ?"

Gibbs avait pleins de théories à ce sujet, et pour l'heure aucune ne l'engageait à rester plus longtemps face à ce trône. D'ailleurs parmi toutes ces idées très peu laissait espérer à des rapports amicaux entre l'équipage du vaisseau d'Ariel et les Teikokujins ! Cela ne faisait aucun doute que les prochains mots de l'Impératrice seraient capitaux. Car Gibbs ne se souciait aucunement des échanges culturels et si il venait à apprendre n'être là que pour servir de bête de foire à la famille Impériale, il serait repartit aussi vite qu'il était venu, sans courbette ni gage de fortune...
Dim 1 Mar 2015 - 17:03
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Dargor
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Dargor
Scarloc observait l’étranger qui lui avait remis ses armes. Ses sens magiques l’avertirent que l’homme avait gardé un couteau dans sa botte. Il sourit. La cachette était très classique et tout à fait compréhensible, il s’agissait simplement du genre de détails qu’on oubliait vite. Sans s’approcher de l’étranger, il fit voler le couteau dans sa main. Ensuite, il utilisa les mêmes sens pour, sans faire usage de la parole, essayer de déterminer les raisons pour lesquelles les ronins avaient amené l’homme ici.
La bague qui lui avait été confiée, chargée de magie, attira bien vite son attention, et Scarloc comprit bien vite la raison pour laquelle l’homme était ici.
 
« Je devine, dit-il enfin, pourquoi vous avez été envoyé parmi nous. Les nouvelles que vous portez, c’est la reine qui doit les recevoir. Elle n’est pas au palais royal en ce moment, mais nous aurons tôt fait de la rejoindre. Veuillez me suivre, je vous prie. J’espère que les ronins ne vous ont pas rendu le voyage trop désagréable. Si tel est le cas, je m’en excuse. Ce sont des hommes qui prennent leur rôle très au sérieux. »
 
Il escorta l’humain jusqu’à une barque, qui flottait sur un petit plan d’eau à peine assez grand pour la contenir dans une pièce du palais. La petite embarcation était faite de bois clair, verni, et impeccablement lissé. Elle avait deux bancs aptes à contenir chacun une personne. Un à l’avant et un autre à l’arrière, où se trouvait un petit gouvernail. Détail intriguant : il n’y avait ni emplacement pour des rames, ni pour un mat. Et elle ne pouvait de toute façon aller nulle part vu que le plan d’eau était fermé. Scarloc devina que cela devait être la pensée de l’humain en voyant son visage étonné, et il prit un air amusé.
 
« Les légendes de votre continent doivent évoquer les pouvoirs des elfes quand même ! dit-il d’une voix faussement outrée. »
 
A peine avait-il dit cela que la barque se cabra petit à petit et s’envola avec douceur, à la verticale d’abord, puis se mit à s’avancer alors qu’elle flottait à une vingtaine de mètres au-dessus du sol. Certaines tours du palais royal était encore bien plus hautes, mais Scarloc manœuvra habilement, tenant fermement la barre, pour les éviter.
 
« Je devine que c’est la première fois que vous montez dans un côtre volant. Ne vous en faites pas, elle ne tombera pas tant que je serais là, et vous ne pouvez pas passer par-dessus bord, des protections magiques vous en empêcheront. C’est le moyen le plus rapide pour aller trouver la reine. Oh bien sûr nous ne pouvons pas faire voler tous nos navires, certains sont bien trop lourds et nécessiteraient l’énergie de plusieurs mages. Mais qui se priverait de faire s’envoler cette frêle barque ?
« Excusez l’elfe que je suis, mais j’ai été marin, et je n’ai pas pris la mer depuis cinq millénaires. Avez-vous vu en venant nos aigles des mers ? Ces immenses navires qui nous servirent à quitter le continent ? J’étais capitaine de l’un d’eux. Maintenant je suis l’un des plus proches conseillers de son altesse. La nostalgie délie les langues parait-il, et vous humains, vous êtes la nostalgie venue frapper à la porte de tous les elfes blancs. Ceux qui vous ont vu passer sur cette route s’en souviendront, croyez-moi.
« Je devine à la façon dont vous observez le paysage en-dessous que vous avez du mal à y croire ? Comment réagiriez-vous si je vous disais qu’à défaut de voler, les navires que vous avez vus peuvent naviguer sur la terre aussi bien que sur la mer ? Avez-vous déjà vu les sables du désert ? Imaginez ces montagnes de voilure grimper et descendre les dunes comme si elles avaient été des vagues, et remuant le sol derrière eux comme un sillage… Aaaaah, humain, j’espère que de telles merveilles ne sont pas définitivement perdues pour vous. »
 
Le voyage dura une demi-heure, durant laquelle, la barque, à pleine vitesse, fit défiler rapidement sous eux la vallée, pour atterrir en douceur dans une petite rivière. Au bord de cette dernière, trop  loin pour qu’elle puisse les entendre, se trouvait une femme aux longs cheveux blonds, vêtue d’une robe magenta et bleue ciel.
 
« C’est notre reine, dit Scarloc sur un ton sérieux. La reine Malene. Et la plus puissante magicienne parmi nous. Accomplissez votre mission, humain. Vous êtes ici pour une raison. Sentez-vous ensuite libre de lui dire tout ce que vous souhaitez. Cette femme est la bonté incarnée et vous écoutera quelle que soit votre demande ou votre remarque. Mais elle est également d’une grande sagesse. N’hésitez pas à lui demander conseil. »
 

---

"Loin de vos hommes et de votre navire ? demanda Junnyi. Vous avez eu le choix. Vous auriez parfaitement pu rester parmi les vôtres en attendant le retour de votre capitaine. Redirigez votre colère vers une juste cible, marin. La brutalité dont font preuve les ronins n’est pas de mon fait, ni de celui d’aucun de mes citoyens. Et votre capitaine reviendra, cela, je peux vous le promettre. Car les elfes blancs ne font jamais de mal à leurs invités. Votre capitaine n’est pas capable, à cause de leur intervention, de bénéficier de la juste rétribution pour ses informations sur le continent. Vous avez la chance de pouvoir recueillir ce paiement vous-mêmes, de la bouche de l’impératrice en personne. Je comprends votre ressenti, mais il vous apprendre à ne pas laisser une telle colère obscurcir votre jugement.
« Puisque vous ne souhaitez pas en entendre plus, cependant, mon rôle en votre présence est terminé. Votre escorte vous attend, pour vous ramener au port. Là-bas, vous pourrez ramener ce navire à quai. Son éloignement est inutile, sachez-le. Si nous avions voulu le couler, nous n’aurions même pas besoin de prendre la mer pour le faire. Et à cause de vous, Gankyû, gouverneur du port, et les gens qui y vivent, sont nerveux.
« Partez à présent, je vous congédie. J’espère que tous les peuples du continent ne sont pas à votre image, car en ce cas, nous devrons laisser longtemps cette barrière de tempête que vous avez pu franchir active. »
Dim 1 Mar 2015 - 18:34
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Capitaine Theoden
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Favori d'Ariel
Capitaine Theoden
Théoden resta un instant en place, quelque peu intimidé. Il allait après tout, rencontrer la reine d'un peuple censé être disparu depuis longtemps ! A nouveau, donc, il ôta son tricorne, et remit son col en place, en se  raclant la gorge. Après quoi, son petit rituel terminé, il marcha d'un pas mesuré, mais ferme vers la Reine Malene, qu'il tâchait de jauger du regard, dans l'espoir de ne pas commettre l'irréparable en prononçant un mot de trop ! Faute de pommeau pour soutenir sa main gauche, il serra le poings pour contenir son léger tremblement, et cala avec soin son couvre chef sous son bras droit. C'était sans doute la marche la plus historique qu'il avait accomplie, dans toute sa vie. Tout cela rendait nerveux le jeune Capitaine aussi intimidé par la Reine que si il eût s'agit de l'apparition d'Ariel, en personne !
Mais la distance qui le séparait d'elle fut vite parcourue, peut être trop vite à son goût...
Il s'inclina alors, plus bas qu'auparavant, les pieds joints et les yeux clos. Ainsi, il inspira profondément et lança : 

"Reine Malene, je suis le Capitaine Théoden, venu du Continent par la demande d'Astalil, élu de Mystin." 

Comme il ne se redressait pas, Théoden parlait toujours incliné, de peur de trahir une règle de bonne convenance dans cette société dont il ignorait tout. Il finit par fouiller dans sa poche et tendit d'une main  à peine assurée la bague qu'Astalil lui avait confié quelques jours auparavant.

"Maître Astalil m'a confié ceci avant mon embarquement sans plus d'indications, me disant simplement de le confier aux gens que je trouverais par delà les mers de l'Ouest lointain. J'oses...j'ose espérer que vous y verrez plus de sens que moi, autrement tout ceci n'aura été que dérangement inutile pour vous !"

----------

Gibbs, une fois que l'Impératrice eut finit de s'exprimer, n'attendit guère plus longtemps et fourra illico son tricorne sur sa tête, en tournant les talons. Il repartit d'un pas pressé, le bras toujours appuyé contre son flanc. Il considérait avoir mieux à faire qu'écouter cette grande dame parler ! 
Mais il aurait été un peu dur de juger Gibbs sur son attitude du moment. Evidemment, il avait été rude envers une Impératrice et des plus grossier, mais il était également à cran après le départ très précipité de son Capitaine et ami, ainsi que de la situation dans le port. D'autre part, il était avant tout un marin et par conséquent, la diplomatie restait bien loin de ses attributions ! 
Le Second du Capitaine fit donc tout le trajet dans l'autre sens, en direction du Seigneur Emeraude. Une fois au port, il fallut de quelques instants pour que l'équipage reconnaisse Gibbs et qu'une passerelle soit amenée jusque sur le ponton. 
Le marin monta donc à bord et en quelques ordres, toutes les armes furent rangées, et les canons ramenés derrière leurs sabords. Tout avait été annulé ! Finalement, le navire fut ramené contre le ponton du port et réamarré...
Dim 8 Mar 2015 - 0:09
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Lucidia Tucil
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Lucidia Tucil
Lucidia et Gingens n’eurent d’autre choix que de se diriger vers le jardin indiqué pour s’y promener. Le capitaine et son second étant vraisemblablement occuper avec les hautes autorités de l’île. Lucidia prit le temps d’observer un homme presque aussi vieux en apparence que le druide de l’île verte observer pendant de longues minutes un arbre miniature trônant sur un piédestal avant de ne couper qu’une seule feuille. Puis embrassant du regard le jardin en entier put se rendre compte non sans une certaine admiration qu’un équilibre proche de la perfection entre force de la nature et intervention humaine donnait un éclat particulier à cet endroit.  Son époux c’étant proposé presque spontanément proposé d’enrichir les notes du scribe. Elle c’était peu à peu éloignée du groupe laissant une curiosité presque enfantine guider ses pas. Adressant de timide « -Bonjours » aux personne qu’elle croisait. Ce fut une gravure sur un poteau qui attira son attention. Des signes indéchiffrables et  étranges y étaient gravés. C’est pétrifiée de surprise qu’elle découvrit ce que le poteau semblait indiqué. Devant elle une statue de près de deux fois sa taille représentait un dragon. Il ne lui fallut qu’une seconde d’observation avant de murmurer la voix imprégnée de surprise :
« -Kintaros ? »
Lucidia resta immobile quelques secondes. Aussi pétrifiée que la statue qui lui faisait face. Attendant presque que la statue lui confirme ce que ses yeux voyaient, mais que son esprit ne comprenait pas. Comment un peuple qui avait quitté le continent depuis si longtemps pouvait connaitre le dragon
Plus loin un garde tourna son regard vers la princesse l’espace d’à peine une seconde avant de murmurer à l’oreille d’un autre qui immédiatement rentra à l’intérieur du bâtiment.
 
« En es-tu certain ? »
 Demanda le dénommé Shoryü en relevant la tête mettant fin à sa lecture.
Le garde répondit par un signe de tête affirmatif, son regard déterminé appuyant ses dires. Shoryû rappelant au garde l’importance de son affirmation. Finit par se faire conduire auprès de Lucidia qui n’avait pas bouger d’un pouce. Elle sursauta même lorsque le noble se présenta à elle.
« -N’ayez crainte celui-ci ne mord pas. L’interpella Shoryû terminant sa phrase par un sourire des plus rassurant teinter d’amusement.
« -De bien belles légendes en effet. Fortement utiles pour faire écouter les enfants désobéissants. » Répondit Lucidia immédiatement avant de se présenter.
« -Milles excuses princesse. J’aurais dû avant toutes choses me présenter. Shoryû.  
Dit-il en s’inclinant tout en réalisant son erreur que Lucidia ne manqua pas de relever.
« -Princesse ? Mon seigneur vous êtes plutôt perspicace pour un peuple qui ignore tout de nos coutumes. Je suis flatter de ce titre que vous avez su justement me donner. Je serais curieuse de savoir ce qui vous à aiguillez. »
Lucidia riait en apparence, mais à vrai dire elle était morte d’inquiétude. Combien elle s’en voulait d’avoir été si surprise hébétée  devant la statue de Kintaros ! Au point d’en éveiller les soupçons sur le secret qu’elle devait garder au prix même de sa vie.
« - Princesse, les couronnes existent depuis  bien longtemps et même si ce n’en est pas une qui orne votre front. Ce diadème ainsi que votre tenue laisse aisément deviner que vous semblez être bien plus qu’un simple marin. »
Lucidia avait elle-même reconnue une tenue proche du seigneur qui les avaient accueilli et en avait déduit que l’appeler seigneur semblait logique. Elle résista à l’envie de poser des questions sur la statue craignant de parler de trop ou pire d’éveiller la curiosité de ce Shoryû qui, ne parlait ouvertement d’un sujet qu’on lui avait demandé de protéger.
« Cela me rappelle la proue de nos navires. » Lança-t-elle après un silence plus que gênant pour elle. Shoryû écouta patiemment ce détail curieux. Une idée des hommes de sculpter à la proue de leurs navires des têtes de dragons à une époque. Quelle surprise pour ceux qui eurent à croiser ses navires aussi. Shoryû ne manqua pas de rajouter inventif aux qualificatifs qu’il utilisait pour décrire ses hommes et ses femmes venant de l’autre côté de la barrière de tempête. Pendant près d’une heure il discuta avec cette Lucidia qui selon lui en savait beaucoup trop sur les dragons malgré ses efforts pour lui cacher à lui la vérité.
La princesse n’en pensait pas moins de Shoryû qui lui avait affirmé que celui-ci ne mordait pas en parlant de la statue en engageant la conversation. Lorsque le teikokujin prit congé. Lucidia ressenti un soulagement de n’avoir rien dévoilé et Shoryû cacha son excitation d’avoir peut-être trouvé une gardienne. Pourtant quelque chose l’empêchait d’assoir son jugement sur cette Lucidia. Jamais une gardienne ne se serait risquée à prendre un navire et à parcourir le continent comme son époux l’avait expliqué au scribe. Il en tira la conclusion qu’elle n’était peut-être qu’une future gardienne. Lorsqu’il songea à utiliser la force pour avérer ses doutes un frisson glaciale remonta sa colonne vertébrale jusque dans sa nuque. Malmener une gardienne en devenir restait  de loin la plus stupide des idées.
Elle devait déjà avoir été présentée à Kintaros et le simple fait qu’elle soit en vie signifiait que le dragon l’appréciait. Voir arriver un dragon fou de rage à l’horizon venir demander vengeance était tout simplement inenvisageable.
Le fait que ces humains séjournent une semaine ou toute leur vie n’y changerait rien non plus. Tout au plus elle ne ferait que brouiller les pistes sur la vérité. Quoiqu’il en soit Shoryû décida tout de même d’avertir Gankyû de cette affaire. A peine eut il terminé son rapport que le scribe qui c’était entretenu avec Gingens vint –non sans joie- lui présenter d’autres documents corroborant parfois les dire du capitaine sur certaines contrées du continent. 
 
Le palais impérial était démesurément grand. Selon Lucidia on aurait pu aisément  loger rien que dans un palais moitié moins imposant tous les habitants de l’île Verte. Ils ne furent pas autorisés à rencontrer l’impératrice. Du moins la priorité fut donnée au second du capitaine qui ne mit pas longtemps à ressortir affichant toujours son air mécontent.
« -Il ne te fait penser à personne avec son air de jamais content ? » Chuchota Lucidia en donnant un léger coup de coude discrètement à son époux une fois le second disparu à l’angle du couloir.
Gingens détourna le regard d’une des nombreuses œuvres qui ornait le couloir juste à temps pour voir disparaitre le second.
« - Et bien si on exclut la corpulence et que l’on se limite seulement aux expressions du visage. Ces sourcils froncés qui ne se dérident qu’en de trop rares occasions lors de ma présence. Je dirais ton père.
-A vrai dire et si je me base sur les mêmes critères, je pourrais en dire autant de ta mère à mon égard.
- Je t’en prie. Elle n’est pas si méchante que cela tout de même.
-Mon père non plu. Tu es toujours ressorti vivant de chez lui jusqu’à présent. »
Lucidia croisa les bras tout en relevant le menton prenant un air faussement indigné qui fit rire Gingens.
« -Ces ruses visant à jouer la dame offensée ou jalouse au possible dans le seul but d’attirer mon attention afin que je pense avoir offensé ma bien-aimé ne fonctionne plus princesse Tucil. »
Lucidia rendit le sourire à son époux et s’apprêtait à lui répondre lorsque leur dialogue fut interrompu par une femme répondant au nom d’Okayori qui se proposa de leur faire visiter le palais.
Lun 9 Mar 2015 - 14:36
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Dargor
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Le Maitre de l'Intrigue
Dargor
Malene, reine des elfes blancs, considéra un instant l’humain qu’on lui avait amené. Il n’avait pas de pouvoirs magiques, cela elle pouvait le sentir. Tranquillement, presque sans le vouloir ni y penser, elle s’immisça dans son esprit, pour en apprendre sur son interlocuteur. Ce dernier était, lui sembla-t-il, un homme d’honneur et un pirate en même temps. Aussitôt après avoir appris cette information, elle se retira de son esprit. Non pas qu’elle craignit que son intrusion soit sentie, mais elle ne souhaitait pas découvrir des choses que l’homme aurait aimé garder pour lui. Elle ne craignait pas un quelconque projet d’assassinat, mais elle voulait respecter son intimité.
Puis elle prit la bague qu’il lui tendait, et l’examina après lui avoir offert de se relever. Alors qu’il s’exécutait, elle identifia rapidement l’anneau, et cela la renvoya dans une scène du passé. La dernière fois qu’elle avait vu Astalil, l’élu de Mystin, elle lui avait confié cette bague. Si un malheur arrivait, il pourrait l’utiliser pour les rejoindre, elle et les autres elfes blancs, sur leur île. Qu’il la lui rende ne pouvait vouloir dire qu’une seule chose.
 
« Je vous remercie, dit-elle sans chercher à dissimuler son chagrin, de vous être acquitté de votre tâche, capitaine Théoden. Puis-je vous offrir une récompense en l’échange de vos services ?
-Deux choses, répondit l’homme. J’aimerais savoir si ce que je vous ai amené a une signification à vos yeux.
-En effet. Elle m’annonce qu’un grand malheur est arrivé, et cela explique sans doute le fait qu’Astalil ait mis fin au sortilège qui rendait notre île inaccessible aux continentaux. Puis-je savoir quelle est votre deuxième demande ?
-Le maitre magicien a enchanté mon arme, dit l’homme, et j’ignore quelle est la signification des runes qu’il a apportées. Vous serait-il possible de les lire pour moi ?
-Tout à fait, répondit-elle. Puis-je voir votre arme ?
-C’est que… Elle m’a été prise quand nous sommes arrivés sur votre île voyez-vous. Vos gardes sont peu amicaux.
-C’est que les ronins ne font que leur travail, dit-elle, amusée. Mais je vous accorde que lorsqu’ils ne se soucient pas de rendre le voyage de notre invité confortable, ils se transforment en véritables brutes. Je m’excuse en leur nom. Quant à aller voir votre arme… »
 
Ouvrant son esprit  aux vents de magie, elle fit appel à tous ses pouvoirs. Le sort qu’elle allait jeter, de façon évidente, étonnerait et impressionnerait l’humain. Peut-être même l’effrayerait-il. Aussi lui signala-t-elle de ne pas être surpris. Alors qu’il signalait qu’il en faudrait beaucoup pour l’impressionner, ils se retrouvèrent entourés de ténèbres. Ils pouvaient se voir eux-mêmes, mais ceci mis à part, il n’y avait plus autour d’eux que de l’obscurité, et une route blanche qui partait dans toutes les directions.
 
« Les voies, dit Malène. Astalil et les hauts-mages les ont construites à l’époque de la lutte contre les démons, lors de la Chute des Anciens. Depuis, seul Astalil lui-même et une poignée de magiciens qui se trouvent ici peuvent les appeler. Elles sont supérieures aux portails elfiques car même si le transport d’un endroit à un autre n’est pas instantané, elles peuvent être appelées n’importe où. Je crois que personne sur le continent n’est simplement au courant de leur existence, car Astalil m’a promis d’en garder le secret. Rassurez-vous, je ne vous demanderai aucun serment. Après tout, même si vous racontiez ce que vous avez vu, sans explications sur leur fonctionnement, aucun mage du continent ne sera capable d’y pénétrer. »
 
Sur ces mots, elle lui fit signe de le suivre sur une des branches de la voie pavée, et, ainsi qu’elle l’avait prédit, peu de temps après, ils sortirent ensembles de la route, et se retrouvèrent alors dans une salle que le capitaine ne manquerait pas d’identifier comme étant une salle du trône. Elle était à la fois sobre et solennelle. Du marbre composait l’essentiel de ses murs, signe évident de richesse, et autre signe, les fenêtres étaient larges et hautes. Mais rien de plus. Il n’y avait nul tapis, nulle statue, nulle tapisserie. Rien de plus qu’une grande nef entourée de deux galeries de colonnes. Le mur supérieur n’était rien de plus qu’une immense fenêtre, qui soutenait un toit composé de plaques de verre et d’arches métalliques. Au centre de la salle, taillé à même la pierre, se trouvait un trône surélevé par quelques marches.
 
« Bienvenue dans mon palais, dit Malene. J’espère que l’endroit sera pour vous appréciable.
-Tout à fait, bafouilla le capitaine. »
 
Malene étendit ses sens magiques à nouveau, jusqu’à trouver ce qu’elle cherchait. Un garde. Elle lui fit savoir qu’elle l’attendait, dans la salle du trône, et qu’il devrait amener l’arme de l’humain.
 
« Votre sabre sera bientôt amené, lui dit-elle tranquillement. En attendant, puis-je vous demander à mon tour un service ?
-Tout ce que vous voudrez, majesté, répondit le capitaine.
-Appelez-moi Malene, capitaine. Mais j’aimerais donc que vous accompagniez ma fille sur le continent. J’ai besoin qu’elle aille l’explorer pour nous rapporter ce qu’elle y verra. Cela sera-t-il possible ?
-Je crains que non, répondit Théoden. Sauf votre respect, une femme à bord, surtout une belle jeune femme, serait une tentation beaucoup trop grande pour mes marins. Je n’ai pas envie de me retrouver avec des agitations à bord, pas plus que je n’ai envie de voir votre fille être la victime de violences.
-Elle est parfaitement capable de se défendre, assura Malene. Je comprends vos inquiétudes, et je vous remercie de votre avertissement, mais je peux vous assurer qu’elle n’aura aucun mal à se défendre si besoin est, et qu’elle mettra tout en œuvre pour empêcher une agitation d’arriver. Si cela peut vous rassurer, je peux également lui adjoindre un de mes guerriers les plus intimidants pour faire savoir à vos marins qu’il ne faut pas l’importuner. Mais j’insiste sur ce point, vraiment. Vous n’êtes sans doute pas sans savoir que les membres des familles royales fournissent les meilleurs diplomates, je suppose. Après tout, la présence d’une personne ayant du sang royal dans les veines est toujours gage de prise au sérieux de l’affaire concernée. Et si vous souhaitez un paiement, je peux aisément vous en fournir un. Rejetez-vous toujours ma demande ? »
 
---
Okayori guidait les deux continentaux à travers les couloirs du palais, s’arrêtant fréquemment devant des statues, gravures et autres fresques pour leur expliquer l’histoire liée au personnage qui était représenté. Gingens et Lucidia, car tels étaient leurs noms, l’écoutaient avec une oreille attentive. Okayori pouvait sentir Lucidia curieuse et fascinée à la fois. Gingens, pour sa part, un peu moins expressif, semblait être le genre d’homme à ranger toutes les informations qu’elle lui donnait dans un coin de sa mémoire afin d’être apte à réutiliser ces connaissances lorsqu’elles lui seraient utiles.
Ce qui n’était pas une mauvaise chose.
Ils en apprirent cependant peu sur Teikoku elle-même. Sur le passé du continent, en revanche, ils apprirent de nombreuses choses. Les teikokujins avaient en effet hérité des elfes blancs la nostalgie de l’époque des Anciens. Et les fresques historiques montraient souvent des paysages reconstitués grâce aux témoignages des livres des elfes, ou bien alors des scènes de la grande guerre contre les démons. Gingens et Lucidia purent ainsi voir une représentation de l’elfe Kari, celui dont on disait qu’aucun démon ne pouvait survivre à ses coups. L’œuvre figurait un elfe de taille moyenne selon les critères de son espèce, le visage marqué par une abominable cicatrice qui le traversait de part en part. Sa carrure ne laissait rien deviner de sa puissante force physique.
 
« Il est très réaliste, dit Okayori, car cette sculpture est une copie d’une œuvre faite par un elfe blanc alors que Kari se tenait réellement devant lui. Il a, dit-on, gardé cette cicatrice en souvenir de ses semblables qu’il n’a pas pu sauver. »
 
Il y eut également, sur une tapisserie, un orc, qu’Okayori présenta comme étant « Ki frapla », un orc énorme qui, dit-on, entraina plus de mille démons dans la mort lorsqu’il la trouva sur le champ de bataille. Des scènes de la déchirure entre elfes noirs et blancs étaient également montrées. Les elfes noirs étaient montrés le visage voilé, car les elfes blancs avaient refusé de plus parler d’eux aux teikokujins.
Il y avait également un grand nombre d’œuvres religieuses. Lorsqu’ils en arrivèrent au temple du palais, qui pouvait seul contenir deux cathédrales continentales sans peine, Okayori montra les autels de toutes les divinités. Lucidia et Gingens s’étonnèrent de voir les autels de divinités considérées comme maléfiques, telles que Simialle ou Nimen. Okayori leur expliqua que si les actes de certaines divinités étaient clairement condamnables, chacune d’entre elles avait, aux yeux des elfes blancs et donc des teikokujins, un rôle à jouer. Simialle, pour cruelle et fourbe qu’elle soit, restait ainsi la déesse de tous les politiciens, et donc concernait même ceux qui n’étaient pas véreux. Il en allait de même pour Nimen, car avec l’âge viennent des maladies qu’il faut peu à peu se résoudre à accepter comme faisant partie de l’ordre naturel de chose. Même la statue de Lorin fut expliquée.
 
« Il est fou, certes, mais contrairement à ce que vous pouvez croire, les catastrophes naturelles ne sont pas toutes de son fait. Sinon les volcans pousseraient anarchiquement au lieu de se cantonner à certaines montagnes. Même lui, le dieu fou, a sa place dans l’ordre naturel des choses. »
 
Azma était la seule absente de ce gigantesque temple. Cela parce que la cruauté qu’elle représentait appartenait, aux yeux des teikokujins et des elfes blancs, plus à l’ordre démoniaque qu’à l’ordre naturel des choses.
 
« Elle est, pour nous, une déesse démone, dit Okayori. Nous ne comprenons pas pourquoi ses semblables l’acceptent-ils, car elle n’a pas sa place parmi eux. Les elfes blancs nous enseignent qu’il faut simplement accepter sa présence et accepter que certaines personnes puissent trouver la joie dans le fait de donner la mort. Ils affirment qu’il faut se contenter de la rejeter lorsqu’elle se présente à nous et de l’ignorer le reste du temps. Mais nos théologiens réfutent cette vision. Nous pensons pour notre part qu’il faut combattre son influence même lorsqu’elle est absente d’ici. »
 
Alors que, devant l’entrée du temple, Okayori terminait son discours, arriva celle que les jeunes gens n’avaient pu rencontrer. L’impératrice Junnyi. Elle les invita à marcher à ses côtés dans les jardins du palais, de grands jardins impeccablement entretenus.
 

« Je regrette, leur dit-elle après les salutations d’usage, d’avoir immédiatement choisi de parler à ce marin. J’ai entendu dire par Okayori que vous étiez des passagers, et des membres de la famille royale d’une nation. Peut-être pourrons-nous partir ensemble sur des bases plus saines. Vous repartirez avec lui, soit demain, pour votre navire, mais en attendant, nous avons la soirée devant nous. Et puisque vous serez sans nul doute capable de me décrire les moindres détails de votre nation, j’attends votre discours avec impatience. »
Dim 15 Mar 2015 - 19:56
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Noire
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Noire
Cela faisait à présent plusieurs jours, et plusieurs nuits qui s'étaient consummées, et celle qui était furtivement tombée sur la vie de Phadransie ne semblait pas plus désirer prendre fin que l'aube d'au dehors poindre. Nuit de ténèbres, nuit incertaine, nuit interminable surtout. La pirate commençait à se demander sérieusement si elle reverrait un jour la lumière.
Et ce, dans le sens propre et figuré. En effet, si cela faisait plusieurs jours qu'elle était parquée à fond de cale du Seigneur Emeraude et donc privée de la lumière du soleil, l'alacrité et l'euphorie de son ancienne vie, lorsqu'elle tuait aux côtés du capitaine Korlanos, lui paraissait à présent plus qu'un amer souvenir. Elle savait qu'elle aurait dû regarder à l'avenir. Elle ne parvenait qu'à ressasser le passé. Etait-ce sa trop grande ambition qui avait détruit ces projets, ou au contraire la destruction de projets trop grands qui avaient minés son ambitions ? Quoiqu'elle en pensait, elle tournait en rond.

Elle maudissait toujours Lissander.

Elle haïssait toujours autant Ariel.

Et elle avait toujours cette lance fichée dans le cœur, qui semblait vouloir la détruire, lorsqu'elle criait muettement le nom de Brecianne Leocadas.

Phadransie ouvrit les yeux, à bout de souffle. Son dos était inondé d'une sueur froide. Encore ce cauchemar. Ariel sur le pont du Seigneur Emeraude, qui la balançait par dessus bord. Les mers qui s'écartaient, les sirènes, Brecianne. Un coup de dent et sa nuque se déchirait comme du papier, dans un tourbillon s'évaporant, aussi rouge que possible. Elle ignorait si elle mourrait noyée ou dévorée en premier, et franchement, ne tenait pas tant que ça à le savoir.

Phadransie La Noire essuya rapidement les larmes qui avaient coulé le long de ses joues et jura, sans meme prendre la peine de s'écouter. Il fallait qu'elle sorte d'ici, sinon elle allait devenir cinglée. Ou au moins que le capitaine Theoden lui fournisse quelques explications. Oui, au moins. Elle était ici à cause d'un regard déplacé envers Gibbs ? Vraiment ?

-Rassurez vous, lui dit d'une voix particulièrement froide un marin près de sa cellule qu'elle n'avait même pas aperçu, le capitaine est de retour, il a dit qu'il passerait vous voir.

-Quand ? Demanda-t-elle d'une voix plus agressive qu'elle l'aurait souhaité.

-Sur l'heure. Il compte vous abandonner sur l'île de Teikoku, vous savez. Avec quelques vivres tout au plus, et mettre ensuite les voiles.

En entendant ceci, Phadransie cru que tous les nerfs de son corps venaient de se contracter en même temps. Il allait...faire quoi ? Comme lisant dans ces pensées, le marin s'avança un peu vers la grille. Quelque chose clochait avec ce type, pensa Phadransie. Sa démarche était celle d'un paralyique, son regard trop sombre. Instinctivement, elle recula au fond de la geôle. On lui avait peut être pris Lame D'Or, et elle possédait toujours son crochet, certes, mais cela ne parvenait pas à dissiper ce malaise, ce effroi contenu en elle. Le marin sourit en poursuivant.

-Tu te crois peut être puissante, tu t'es peut être cru puissante, mais c'est terminé, Phadransie La Noire, ou quel que soit ton nom véritable. Le capitaine Theoden va t'abandonner sur l'île. Puis le Seigneur mettra les voiles sans toi. Tu mourras seule, perdue, parmi les natifs, et entourée de la mer, si proche et pourtant si loin. Les vœux d'Ariel t'empêchant de t'embarquer sur un autre Navire que le Seigneur. Tu seras condamnée à le voir à l'horizon, point noir sur l'étendue céleste, avant de disparaître, sans toi, définitivement. Puis tu crèveras.

Phadransie resta tout d'abord interloqué. Quelque chose n'allait vraiment pas ici.

-Comment sais tu bâtard, que Ariel m'a interdit d'embarquer à d'autres bords que celui du Seigneur ?

-Mais tout le monde le sait ici. Tout comme le fait que tu es la seule responsable de la mort de son ancienne Elue. En la vendant à ce nécromancien, tu as toi même trempé tes mains dans son sang.

N'y tenant plus, Phadransie hurla et se précipita sur la grille. Elle passa son bras entre les barreaux et planta son crochet dans le crâne du garde. Ce dernier rigolait d'un air lugubre qui aurait glacé n'importe qui de frayeur, avant de s'effondrer, dans un silence de mort. La pirate appuya de toutes ces forces contre la grille, dans le futile espoir de pouvoir se défouler sur le cadavre.

-JE-N'AI-PAS-VENDU-BRECIANNE !!! Tu m'entends ?! Tu comprends ça enculé !?

Elle cogna contre les barreaux jusqu'à en perdre la notion du temps, et finalement ce qui l'attendait arriva. Elle se calma en distinguant le capitaine Theoden qui descendait dans les geôles.

Il ne semblait guère satisfait de l'agitation de la prisonnière. Phadransie appuya son visage contre les barreaux, espérant distinguer celui de Theoden alors qu'elle lui parlait.

-Capitaine Theoden, laissez moi m'expliquer. Cet homme ne faisait pas parti de votre équipage c'était un...

Elle ne termina pas sa phrase en voyant le visage de « Theoden ». Il allait falloir qu'on lui explique. C'était quoi ce bordel !

-Bre...Brecianne ?

L'ancienne capitaine du Seigneur Emeraude leva la tête, et ses yeux croisèrent ceux de Phadransie. La pirate au crochet recula pour de bon, cette fois, au fond de la cellule, jusqu'à ce que son dos touche le mur.

-C'est quoi c'te merde ?! Tu es morte ! Tu as crevée ! Tu n'es pas Brecianne, c'est encore un rêve, un putain de morbleu de rêve !

Elle tendit quand même le crochet entre elle et le spectre, car Brecianne ne semblait justement pas spectrale du tout.
L'ancienne élue esquissa l'ombre d'un sourire, au moins aussi noir que ceux dont Pharansie était maîtresse, et introduisit une clé dans la serrure. La porte s'ouvrit. Phadransie décida de faire face.

« Où est le capitaine du Navire ?
-Je suis la capitaine du Navire.
-Brecianne, je...

Alors qu'elle allait poursuivre sa phrase, elle sentit la poigne de Leocadas se refermer sur sa gorge, et l'air lui manquait. Elle sembla revivre la scène sur le pont du Seigneur, quelques mois plus tôt, avec la Déesse en personne.

-Donne moi une raison de te laisser la vie sauve, Noire. Une seule. Après ce que tu as fais.
-Je n'ai rien fais, parvint très difficilement à souffler la pirate.
-Ah non ? Et Lissander ? Et la nécromancie ? Lily Seth ? Tout cela ne te rappelle rien ?
-Je n'ai jamais voulu ta..mort.
-Allons, inutile de culpabiliser. Regarde, je ne le suis pas, morte.
-C'est un rêve ! C'est pas possible ! C'est un putain de rêve !
-Pas cette fois, tu aurais trop de chance.

Phadransie se sentit chuter en même temps qu'un flot de sang, semblable a une vague, inondait la cellule. En un éclair, la douleur l'enveloppa et elle constata que ses jambes venaient d'être tranchées au niveau des mollets, les deux. Elle cria et s'écroula aux pieds de Brecianne.

-Le responsable c'est Lissander, parvint-elle a hurler encore en tentant de se mettre sur le flanc. Je vais le tuer, je vais le tuer je le jure !

-Ma pauvre Phadransie, s'attendrit Brecianne Leocadas en la prenant dans ses bras. Comment parviens-tu à te supporter jour après jours ?

De toutes manières, quoi que Brecianne ait prévu de lui dire ou lui faire, Phadransie s'en fichait royalement. Elle était là, entourée par les bras de Brecianne, et allait y crever. C'était très bien ainsi.


~


Elle n'aurait su dire si son délire cauchemardesque avait duré une heure ou une journée entière. Toujours était-il qu'une fièvre l'assaillait, la clouant au sol de sa cellule. Néanmoins, elle ne semblait pas assez forte pour perturber son ouïe. Et les voix qu'elle entendait affirmaient clairement une bonne nouvelle. Le retour du capitaine Theoden à bord du Seigneur.


Phadransie La Noire se serait volontiers noyée elle même dans une bouteille de rhum pour échapper à ses chimères. Or, elle n'en avait pas sur elle. Il allait donc lui falloir en premier lieu, convaincre le Capitaine de la libérer.  
Mer 25 Mar 2015 - 1:57
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Capitaine Theoden
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" Rejetez-vous toujours ma demande ?"
Théoden réfléchit longuement à cette demande de la Reine. Ce n'était après tout pas une mince chose que d'embarquer une princesse à son bord, surtout une princesse Elfe Blanc. Il ne savait ni ce que dirait son équipage, ni ce que ça impliquerait pour son voyage. Mais après un bon silence, le Capitaine releva les yeux vers la Reine, qui n'avait pas bougé, aussi calme qu'auparavant.

"-Alors je vais devoir poser quelques conditions à son séjour à bord." affirma le jeune Marin, en guise de réponse.

"-Je vous écoute." Malene le regarda droit dans les yeux, patiente. Elle ne semblait pas douter que sa demande serait satisfaite par le Capitaine face à elle.

"-Primo, j'exigerais de la princesse un respect total de mes commandements et décisions.
Secondo, elle logera dans ma Cabine, ce qui signifie qu'elle ne sortira pas le temps de la journée.
Tertio, pas de tenue affriolante en présence de l'équipage !
Elle aura des sorties, évidemment, mais uniquement lors du sommeil de l'équipage et sous la bonne garde de deux soldats de mon choix, c'est à dire la nuit. De jours, elle n'aura accès qu'aux galeries à la poupe du vaisseau.
Ses repas seront évidemment servis à l'intérieur et elle aura accès à tous mes effets. Livres, boissons, instruments.. tout ce qui peut la renseigner."

Théoden tenait à éviter à son équipage la tentation d'une belle jeune femme seule à son bord, même si la Princesse était sans nul doute des plus à même à se défendre.

"-Je lui parlerai de tout cela" répondit la Reine "à moins que vous ne souhaitiez le lui dire vous-même.

-Je lui en ferais part lors de son embarquement." assura Théoden, calmement "De toute manière, considérant la taille des galeries et du vaisseau en général, elle ne devrait pas être trop gênée. Qu'elle emmène tout de même de quoi s'occuper, j'ai peur que le trajet soit long jusqu'à notre destination. Surtout considérant que nous ferons une escale...Disons... quelque peu risquée."

Théoden afficha une mine songeuse, un bref instant, avant de se reprendre. Le calme apparent de la Reine semblait le troubler. N'avait-elle donc aucune crainte ? Il ne le pensait pas. En revanche, il la devinait capable de jouer à la perfection n'importe quel rôle. Le calme qu'elle affichait devait être là un artifice de courage et d'habitude...

"-Soit." fit-elle en hochant la tête brièvement "Souhaitez-vous la présence d'un garde du corps, ou partira-t-elle seule ?

-Je penses préférable, considérant que nous nous arrêterons en des eaux ennemies, qu'elle ait un homme d'arme de confiance avec elle. Même si je dois avouer que quelques uns de vos guerriers me seraient fort utile à plein temps pour les abordages !"

A ces mots, le Capitaine se laissa aller à un petit rire, bien plus pour montrer qu'il plaisantait que par réel amusement. Mais ce qu'il prenait pour une plaisanterie, Malene l'étudia avec grand sérieux, et répondit :

"-Si le prix de la traversée doit être de vous confier une poignée de mes soldats pour quelques temps, je n'y verrais pas d'objection. Je crois que plusieurs d'entre eux, les plus jeunes notamment, aimeraient voir un peu le monde. Certains n'ont jamais vu ce qu'il y avait au-delà de ces montagnes.

-J'ai un tout autre prix pour ces services, Majesté, si je puis me permettre. J'accueillerais néanmoins à mon bord tout Elfe Blanc désireux de partir à l'aventure de l'autre côté de l'océan !" affirme en retours Théoden.

"-Malene: Dites votre prix, je ferais passer le mot aux miens.

-En plus de votre lecture des runes de ma lame, je souhaites un moyen de revenir ici, lorsque je saurais le temps venu pour moi de me retirer. Evidemment, ce serait pour me mettre à votre service, Majesté.

-Je ne vois pas de raison de m'y opposer."

Théoden, de nouveau, afficha une mine des plus surprise. Un sourcil légèrement haussé, il regardait la Reine, sans vraiment comprendre pourquoi elle permettait à un quasi étranger de revenir en ses terres pour y mourir. D'autant qu'en tant qu'ancien Pirate, ce n'était pas vraiment le profil type de bon samaritain. Cela avait été si simple... Aussi, le Capitaine se détendit-il assit pour se permettre un peu d'humour, prétendant que les marins de cette île avaient vraisemblablement besoin d'apprendre auprès d'un "vrai Capitaine". Ce à quoi la Reine Malene ne put que répondre, avec un sourire amusé :

"-Je vois cela. Autre chose ?"

Théoden sourit, ravit de son effet et hocha la tête avec entrain, quoi qu'un peu gêné par sa demande.

"-Une dernière oui. Je désires un souvenir de cet endroit, peu importe quoi. Une breloque ferait l'affaire ! Un pendentif, une bague, des ornements de rideau, des couverts, un mouchoir. Ce que vous voudrez bien me donner !"

A ces mots, Malene lui fit signe de la suivre, sans plus d'explication qu'un léger sourire bienveillant. Perplexe, Théoden décida de lui emboîter le pas, son tricorne sous le bras gauche.
La Reine mena ainsi le marin à travers les couloirs de son somptueux palais jusqu'à une épaisse porte ferrée aussi finement ouvragée que le reste de l'endroit avant de se tourner vers lui, les mains jointes à hauteur de son ventre.

"-Derrière cette porte" commença-t-elle "se trouve ma garde-robe, et au fond, mon coffre à bijoux personnels. Prenez-y celui que vous souhaitez."

Après une longue hésitation, autant due à la gêne qu'à la surprise qu'occasionnait l'offre de la Reine, Théoden s'en alla donc chercher quelque chose avant de revenir avec une simple bague argentée, au motif formant deux petites ailes entourant un petit topaze. C'était pourtant là ce qu'il avait trouvé de moins opulent et ouvragé !

"-Avec ce cadeau, Reine Malene, je vous assures toute ma loyauté. Je m'offre à vous en tant qu'humble serviteur, et Capitaine aussi bien mon navire et mon équipage que moi-même."

Visiblement touchée, la Reine ne se permit néanmoins guère plus qu'un léger sourire, toujours aussi bienveillant avant de répondre :

"-Je n'ai pas besoin d'un serment de votre part, capitaine, mais j'accepte l'honneur de vous avoir à mon service.

-Quoi qu'il en soit, nous avons un accord ! Je me tiendrais au service de votre fille, si elle en a besoin.

-Elle est assez grande pour se débrouiller toute seule, mais elle appréciera la promesse à sa juste valeur.

-Je laisserais quelques jours aux votre, si certains désirent se joindre à nous. Après quoi je repartirais avec votre fille et son serviteur. Au pire, connaissant la puissance de votre magie, j'imagines qu'elle saura me joindre si il lui faut quoi que ce soit.

-Ma fille est plutôt une guerrière qu'une magicienne, vous savez.

-En ce cas elle n'aura besoin de rien de moi.

-Qui sait, l'avenir est imprévisible.

-Mais je doutes que vous, Elfes Blanc, soyez démunis face à ses aléas !

-Même nous pouvons être surpris.

-Si vous le désirez je puis toujours vous servir de sentinelle, sur le continent.

-Que voulez-vous dire ?

-Qu'avec un moyen de communiquer, ou d'avertir d'un danger, je puis me charger de vous offrir un œil par delà l'océan. Dans la mesure où je découvres quelque chose, évidemment.

-J'accepte votre offre. Mais dans ce cas, je choisirai moi-même ceux qui vous rejoindront, si cela ne vous dérange pas.

-De combien de personnes s'agirait il ?

-Combien êtes-vous prêt à en prendre ?

-Considérant mon équipage actuel à peu de choses près entre 150 et 200, avec leur nécessaire.

-Je ne comptais pas en envoyer plus d'une quinzaine, vous savez ?"

Comme la conversation battait son plein, une idée folle germa dans l'esprit du marin. Lorsque plus tôt il s'était engagé à servir la Reine, il songeait que c'était de bon ton de le faire, comme il avait juré de servir les Marches d'Acier. Mais peut-être pourrait-il porter carrément l'étendard des Elfes Blanc, et se battre pour eux, en lieu et place de ses propres intérêts ? C'était là une idée fort plaisante, surtout à la lumière de l'accueil de la Reine Malene qui l'avait charmé. On avait rarement été aussi bienveillant envers lui, après tout...
Se laissant aller à un léger rire, presque bon enfant, le Marin déclara :

"-Ce sera selon votre bon plaisir, ma Reine ! Resteront-ils à mon bord, en ce cas ?

-A moins que vous ne leur en donniez l'ordre contraire, oui. Souhaitez-vous qu'ils soient tous marins expérimentés ?

-Loin de moi l'idée de dévaloriser votre peuple, Majesté, mais le Seigneur Emeraude est un navire d'une exceptionnelle complexité. Il leur prendrait du temps pour en connaître le fonctionnement ! Il serait préférable qu'il s'agisse de soldats, de mages, de savants. C'est bien là ce dont je manques le plus à bord.

-Soit."

Théoden se mit alors à réfléchir, décidé à ne pas mal accueillir ses amis Elfes à son bord.

"-Quitte à recruter moins de marin pour leur réserver d'avantage de place dans la cale. Sur mes 900 postes vacants, je peux me contenter d'une cinquantaine d'hommes pour manœuvrer le vaisseau en combats, sans tirer évidemment. Soit près de deux cents pour manœuvrer et tirer... et une centaine de plus pour l'entretiens et les aide diverses... Je peux rogner sur 600 places à bord !

-A vrai dire" répondit la Reine, quelque peu songeuse "je préfère ne pas vous donner trop d'elfes. J'aimerais que notre retour reste aussi discret que possible. Et il est possible de cacher quinze elfes, mais pas des centaines.

-Je parlais de leurs appartements, Majesté. Ateliers, armurerie... tout ce qu'il faut ! Quinze elfes, de surcroît, c'est très bien pour mes hommes qui n'auront pas à trop compter d'étrangers à bords !

~~~Suite à venir~~~
Sam 28 Mar 2015 - 22:00
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Capitaine Theoden
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Cela faisait maintenant quelques heures que Théoden et la Reine discutaient ensemble, depuis leur rencontre jusqu'à ce coin de couloir somptueux devant la salle où Malene tenaient cloisonnés son stock de splendides bijoux. Après tout ce temps, le Capitaine était de plus en plus détendu, se permettant parfois de rire, et de plus en plus de sourire. Finalement, la Reine se leva du banc sur lequel ils s'étaient tous deux assis, vite imité par son invité, et proposa :

"-Souhaitez-vous rencontrer ma fille ?

-Avec grand plaisir !" répondit avec enthousiasme le marin, un léger sourire aux lèvres.

A ces mots, la Reine lui fit de nouveau signe de le suivre, et tous deux se mirent en route à travers les couloirs vers une autre aile du palais inconnue au Capitaine qui découvrait avec un oeil toujours aussi ravit la beauté de l'architecture des Elfes Blanc. Tout en marchant, Malene confia à Théoden une partie de ses songes, révélant que sa fille était sans doute en train de s'entraîner comme à son habitude. Depuis cinq milles années d'exiles, comme elle l'expliquait, ils n'avaient eux que peu de choses à faire ici. Ou alors ils l'avaient tant répétés que ça devenait peu, bien que toujours autant apprécié.
Impressionné, Théoden souffla :

"-J'oses à peine imaginer le niveau qu'on a à l'escrime après cinq millénaires de pratique...

-J'ai du mal à me rendre compte de ce que cela représente, je ne pratique pas l'escrime."

Théoden allait répondre, lorsqu'ils arrivèrent dans une grande salle nimbée de lumière dans laquelle deux silhouettes distinctes s'affrontaient dans un combat aussi singulier qu'impressionnant. Aux statures des deux combattants, le marin reconnu la Princesse, sommes toute légèrement plus frêle que son adversaire dans sa lourde armure couverte d'une peau d'un étrange félin au poil blanc. L'un avec une massive hache, l'autre avec une longue lance, ils échangeaient de rapides coups, opposant à la rapidité de la princesse la défense impénétrable de ce qui ressemblait à un maître d'arme.
La voix de la Reine le tira hors de ses songes :

"-Vous n'osez pas les aborder ?

-J'aimes à étudier ainsi les guerriers. On en apprend beaucoup sur eux à leur façon de se battre ! Mais vous avez aussi raison. Je ne suis pas à ma place, en ce palais céleste.

-Vous avez tort, ils ne vous feront pas de mal. Le maitre d'armes qui s'entraine avec ma fille est un vétéran de la guerre contre les elfes noirs, et il lui servira de garde du corps. Pensez-vous qu'il soit à la hauteur ?

-Je ne veux pas être irrespectueux, Majesté. Quand à ce vétéran.. il ne fait aucun doute qu'il saura la défendre sans aucun soucis ! Ils pourraient même à eux deux faire tomber des armées..."

Après une lutte acharnée, qui faisait regretter à Théoden de ne pas disposer de sa lame chérie et de donc pouvoir les rejoindre, la Maître d'arme parvint à faire chuter la Princesse, fille de Malene, avant de plaquer le fil acéré de sa hache sous sa gorge. La Reine en profita pour leur faire signe de stopper l'entraînement, et appela sa fille, qui se relevait déjà, visiblement nullement affectée par sa défaite.

"-Ma fille ! Peux-tu m'accorder un instant."

Théoden applaudissait légèrement, ravit par le spectacle auquel il venait d'assister. A l'approche de la Princesse, il raffermit sa prise sur son tricorne, et se racla la gorge.
Malene fit alors les présentations, bienveillante comme à son habitude :

"-Ma fille, voici Théoden, un Capitaine Humain venu du Continent nous offrir ses services, en ces temps troublés. Capitaine, voici Nynaeve, ma fille et Princesse de ce royaume.

-Bien humbles sont ces services" tint à faire remarquer Théoden en s'inclinant légèrement " mais néanmoins j'oses espérer que mes dons de Capitaine sauront vous être utile."

Nynaeve, avec une politesse parfaite exécute à son tour une petite révérence avant de se tourner vers sa mère :

"-Puis-je savoir pourquoi me le présentes-tu, mère ?

-Malene: Car je compte t'envoyer prendre des nouvelles du continent, avec Korien comme garde du
corps, et qu'il te transportera jusque là-bas. Je lui laisse t'expliquer tes conditions de voyage."

Théoden se racla la gorge, cherchant un instant ses mots, avant de reprendre en souriant :

"-Considérant que je suis chargé de vous transporter à travers l'océan, je me dois de vous placer sous la coupe de quelques règles en rigueur pour pouvoir naviguer avec cinq cents hommes depuis trop longtemps loin des bras d'une femme.
Je dis ça sans offense, évidemment. Pour cela, vous logerez dans ma cabine, où vous profiterez de tout le luxe que je puis offrir. Les repas vous seront apportés, et vous aurez pleinement accès à mes bibliothèques. Néanmoins il vous sera interdit de déambuler librement sur le vaisseau, du moins en journée. Car tant que les marins ne dormiront pas, vous n'aurez accès qu'aux galeries, à la poupe qui sont à l'abris des regards. De même, vous pourrez vous promener sur le pont à la nuit tombée, sous la garde de votre garde du corps et de deux de mes hommes d'armes. Tâchez d'éviter les robes affriolantes, et les tenues ultra légère, également. Soyez le moins vue possible par l'équipage, en sommes ! Un soucis avec ça ?

-Il y a deux points que je veux discuter." fit la Princesse en soutenant avec fermeté le regard interrogateur, quoi que humble de Théoden "Je souhaite m'habiller comme bon me semble d'une part, et d'autre part, si je dois partager votre cabine, je veux un rideau qui la sépare en deux.

-Vous ne comprenez pas. Vous logerez dans ma cabine, mais je n'y serais point avec vous. D'autres part, je ne vois aucun soucis avec le fait que vous vous baladiez même nue, tant que vous calfeutrez toutes les fenêtres et tiriez les rideaux de la cabine.

-Je ne souhaite pas vous chasser de votre propre cabine.

-Vous ne me chassez pas. Les règles de la galanterie ainsi que ma position de simple Capitaine exige que je le fasses. Consolez vous en vous disant que comme ça je passerais d'avantage de temps à la barre de mon vaisseau !

-Règles de la galanterie ou non, je ne peux pas priver le capitaine d'un navire de ses privilèges.

-Il n'y a aucun privilège à naviguer ainsi à bord du vaisseau d'Ariel, sachez le ! Vous ne m'ôtez rien d'autre qu'une salle que j'emploies de temps en temps pour lire ou étudier quelques volumes qu'Astalil me donna avant mon départ.

-Capitaine, si je dors dans votre cabine, alors je vous serais redevable, peu importe le prix que ma mère a payé pour mon voyage.

-Princesse je ne vois vraiment pas ce que vous pourriez m'offrir de plus que ce que votre mère m'a déjà offert !

-Ce que ma mère a payé, cela la regarde elle. Pas moi.

-Vous savez, en principe on ne rembourse pas un cadeau, Princesse. En tout cas on a toujours fait ainsi sur le continent... D'autant que cette Cabine vous revient de droit !

-Ce n'est pas un cadeau, c'est un marché. Et je veux payer ma part.

-Qu'offririez-vous, Princesse ? Je préfères prévenir, rien de coûteux ou de trop prenant ! Vous avez beaucoup à faire là bas.

-Si je dois voyager dans votre cabine, quelle est le prix normal d'une cabine de cette qualité chez vous ?

-Eh bien de fait, en principe sur le Continent la Cabine du Capitaine n'est offerte à personne... Disons qu'en terme de luxe, de taille et de confort ça équivaux à louer une cabine dans un navire plus grand pour près de 5000 écus d'or.

-Vous les aurez.

-Je vous ai dit "rien de coûteux" Princesse ! Je regrettes, mais non. Il ne sert à rien de récompenser outre mesure le petit Capitaine que je suis.

-Dites-moi un prix en ce cas ?

-Je ne cherches qu'à me faire un ami de votre peuple. Votre bon sentiment me suffira.

-Mon bon sentiment ?

-Je ne parles pas d'amour, oh !" assura Théoden, sans se douter qu'il risquait de regretter cette phrase dans les jours ou les semaines à venir "Disons... amitié ? Quoi que je n'oserais pas prétendre à une amitié avec une Princesse Elfe. Alors... ça équivaudrait à un bon souvenir !"

A ces mots, la Princesse s'approcha de Théoden, sans prévenir, et déposa un baiser sur sa joue. Le Capitaine ne sut pas si c'était là par réel désir de plaire ou par simple commodité. Elle ne faisait sans doute ça que parce qu'il était nécessaire de payer sa "part du marché". Quoi qu'il en soit, il rougit de manière significative, en un instant, troublé par son geste !
Nynaeve reprit quelques pas de reculs et lui demanda alors, semblant tout à fait indifférente à sa réaction :

"-Cela vous ira-t-il ?"

La beauté du geste sembla vite s'envoler, sous le ton toujours aussi neutre de la Princesse, qui accomplissait son devoir comme l'exigeait son rang.
Malgré cela, sans se rendre immédiatement compte de ce triste état de fait, Théoden restait troublé, et rouge.

"-Disons..." commença-t-il "Que vous avez très largement payé le voyage !"

Il ria un peu, nerveux avant de voir la princesse se saisir d'une dague à sa ceinture et de commettre l'impensable. Sous ses yeux ébahis, elle se coupa une mèche de ses longs cheveux, et lui tendit, sans qu'il n'ait formulé la moindre demande. Théoden s'en saisit alors avec une infinie précaution, tandis que Nynaeve déclarait :

"-J'ajoute cela, j'ai entendu dire que les humains tenaient à ce symbole, à l'époque des Anciens. Ca n'est qu'une juste rétribution."

Théoden la regarda, étonné au possible, et caressa du pouce la mèche de cheveux fraîchement coupée, tandis qu'elle rengainait sa dague. Un silence certain tomba alors, le temps d'un instant, avant que le Capitaine ne déclare, confusément.

"-Nous embarquerons donc dès que vous serez prête, princesse Et je vous débarquerais au Nord du Continent, après un petit détours dans les Îles de Jade.

-Je vous remercie."

Korien, comme la Reine le désignait à l'oreille de Théoden, s'avança alors, et ôta son lourd casque, déclarant de sa voix grave et profonde :

"-Capitaine, avec tout mon respect, aurais-je également des règles de vie à bord ?

-Pour ce que j'en sais Maître Guerrier, vous serez libre de sortir quand vous le souhaiterez, pour peu que vous ne gêniez pas la manœuvre. Je vous prierais cependant les armes trop ostentatoires afin de ne pas effrayer l'équipage et me permettre de maintenir l'image de toute puissance qu'un bon Capitaine doit entretenir à son bord. Même si en l'occurrence je réalise que ce sera faux ! Vous pourrez loger dans les quartiers des Officiers, avec mon Second, Gibbs et mangerez à ma table, avec la Princesse, si toute fois j'y suis bienvenue.

-Je vous remercie de vos instructions. J'ai déjà servi à bord d'un navire avant d'être soldat. Pourrais-je participer aux manœuvres les plus simples, en souvenir de ce temps ?

-Sans armure en ce cas. Vous pourrez aider à déferler et à ferler, si vous le souhaitez et assister les différents Maîtres à bord, si vous le souhaitez. Au pire vous pourrez toujours découvrir les évolutions de la marine humaine ! Du coup je ne vois aucune raison de vous limiter à bord.

-Je vous remercie.

-Vous pourrez embarquer tout ce dont vous avez besoin à bord, évidemment. Nous vous fournirons également en provisions une fois à terre et j'écrirais aux dirigeants que je connais afin de vous offrir accès aux cours de quelques royaumes.

-Cela, capitaine, ne sera pas nécessaire, c'est mon travail d'ambassadrice.

-Comme vous le souhaitez, Princesse."

Pendant toute la conversation, la Reine avait été en retrait, désireuse semblait-il de permettre à Korien, Nynaeve et Théoden de faire connaissance dans les meilleures conditions possibles. Lorsqu'elle sentit que l'heure était venue, et que l'échange se terminait, elle mit un terme à ses réflexion et se tourna vers le Capitaine, qu'elle interpella. Théoden la regarda, et lui sourit légèrement, reprenant enfin de bonnes couleurs.

"-Capitaine Théoden, je crois déjà avoir vos futures recrues. Puis-je vous emmener les voir ?"
Sam 28 Mar 2015 - 23:20
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Dargor
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Malene observa Théoden s’incliner devant Nynaeve et Korien en leur souhaitant un bon entrainement. Après que sa fille l’ait remercié et que Korien l’ait salué selon les usages, il lui emboita le pas. Tandis qu’elle marchait à travers les couloirs de son palais, elle réfléchissait à ce dans quoi elle venait d’engager sa fille. Lorsqu’elle avait quitté le continent, celle-ci n’était encore qu’un bébé. Peut-être l’exposait-elle trop au danger en l’envoyant ainsi. Mais d’un autre côté, elle savait que Korien serait le meilleur des gardes du corps pour elle. Se rappelant soudain que le capitaine était derrière elle, elle décida de rompre le silence.

« Nynaeve et Korien vous apprécient, capitaine, dit-elle, c’est une bonne chose.
-Vous le pensez ?
-Cela se voyait, pour quelqu’un qui les connaît. »

Ce n’était pas un mensonge. Nynaeve était d’un naturel méfiant et quelque peu acerbe, mais le capitaine avait rapidement réussit à la mettre en confiance. Et Korien, qui avait été marqué par la déchirure entre elfes blancs et noirs, jugeait toujours ses interlocuteurs. Qu’il se soit mis à son service pour la traversée était assez révélateur.

« Majesté, je regrette de ne plus en plus de ne pas être né elfe blanc.
-Ce que les dieux ont décidé pour vous à votre naissance, c’est pour votre bien.
-Je ne remettrai pas votre bon jugement en question, mais je ne vous servirai pas avec moins d’ardeur que le reste de vos capitaines.
-J’apprécie d’entendre cela. »

Le capitaine Théoden admirait sincèrement les elfes blancs, cela pouvait se sentir. Elle dût résister à l’envie d’aller fouiller dans son esprit pour en découvrir la cause. Le continent ne s’était-il à ce point jamais relevé pour que ce capitaine qui avait été assez talentueux pour braver la barrière de tempête puisse être insatisfait de son sort ?
L’arrivée dans la cour interrompit le fil de ses pensées. En tout pour tout, douze elfes se trouvaient réunis dans cette cour. Tous étaient des garçons, car même si des elfettes savaient se battre et naviguer, lorsqu’elle avait lancé son appel silencieux, elle avait pris en compte la réticence que le capitaine semblait éprouver à l’idée d’embarquer des femmes. Si quatre d’entre eux étaient jeunes et n’avaient que très brièvement connu le continent, les huit autres étaient des vétérans, des elfes qui avaient passés des siècles en mer. Et l’un d’eux était un mage, ce qui serait précieux au capitaine, elle l’espérait.

« Voici vos recrues capitaine, dit-elle en les désignant alors qu’ils discutaient, sans les avoir aperçus. Tous des marins, formés à l’art du combat ou de la magie en mer. Cela vous convient-il ?
-Je pensais que ce serait de simples guerriers, mages et érudits, majesté. Des marins, j’en ai déjà près de quatre cent à mon bord !
-L’un n’empêche pas l’autre. L’un d’eux est un mage, et tous les autres savent manier la lance, l’épée ou l’arc. Tous savent également lire et écrire, ainsi que lire une carte maritime, à moins qu’elles n’aient changées depuis. Je pensais qu’il serait important qu’ils sachent également quoi faire si vous deviez avoir besoin de renforts pour la manœuvre.
-Alors c’est entendu. Ces douze-là vogueront avec moi. Je regrette de ne point pouvoir renommer le Seigneur Emeraude. Il apparaît que La sentinelle blanche aurait d’avantage sied à cette attribution.
-Prenez ce titre si vous le souhaitez, capitaine, répondit Malene, amusée. Ariel n’aime pas que l’on renomme son vaisseau, mais cela peut être un beau titre de noblesse.
-Alors à quand la cérémonie d’officialisation ? demanda Théoden en riant.
-A votre retour ici, pour votre retraite ?
-Je plaisantais majesté, dit-il en reprenant son sérieux. Je ne devrais pas le réclamer ainsi.
-Pour les services que vous nous offrez, si vous nous les rendez effectivement, ce ne sera qu’une juste rétribution.
-Allons-bon majesté, ce n’est qu’un travail de transporteur !
-Un simple travail de transporteur, alors que vous prenez ma fille à mon bord, que plusieurs de mes marins vont venir travailler pour vous, et que vous vous êtes mis à mon service ? Allons, capitaine.
-Je n’ai jamais eu beaucoup, majesté, répondit Théoden. Déjà enfant je me réjouissais pour un morceau de pain et quelques bouts de viande. Capitaine, voguer avec un équipage heureux me comblait. Seigneur de la Confrérie des Pirates, j’œuvrais sans prétention à l’unification de ces derniers. Favoris d’Ariel, je barre le meilleur navire du Continent et maintenant, après avoir découvert un illustre peuple que l’on croyait disparu, on m’offre une splendide bague, une mèche de cheveux inestimables et une retraite. »

Malene sourit. Elle savait le capitaine noble d’esprit, mais elle ne le savait pas cœur simple pour autant. Ce n’était pas un défaut, elle appréciait cela. Car non seulement cela signifiait qu’elle avait affaire à un homme sage et pragmatique, mais cela voulait aussi dire que sa loyauté ne se monnayerait pas. En ce temps où le continent était intégralement à réexplorer pour elle et les siens, avoir un allié aussi fiable n’avait pas de prix.

« Ainsi donc, dit ensuite le capitaine en s’élançant vers les marins, c’est vous les fameux volontaires que me confie la reine. Serez-vous prêtes à appareiller avec le Seigneur ?
-Quand appareillons-nous capitaine ? demanda l’un d’eux, sur un ton fier.
-Aussitôt que possible, répondit Théoden. Evidement, il serait profitable que je prenne quelques jours à quais afin d’aménager le Seigneur et le préparer à une nouvelle traversée des plus dangereuses.
-Sans vouloir vous vexer capitaine, intervint Malene, je ne risquerai pas la vie de ma fille à votre bord. Votre voyage du retour sera calme et sans histoires.
-Pourquoi ? Je ne navigue pas assez bien pour traverser deux fois la tempête ? demanda Théoden.
-La tempête que vous avez affrontée à l’aller se calmera sur notre passage du retour, dit le mage parmi les marins, qui se présenta au capitaine comme étant Belaner. Les enchantements qui la maintiennent en place s’ouvrent quand le navire sort de l’archipel.
-Ne nous en plaignons pas, répondit Théoden. Un sauf-conduit est toujours profitable. Mais il me sera tout de même nécessaire de passer quelques jours à quais encore. La mâture a souffert de l’aller et démâter en plein océan serait très fâcheux.
-Nous serons prêts à appareiller en même temps que le Seigneur ! dit un marin, presque sur un ton de défi. »

Le capitaine discuta encore quelques instants avec eux, prenant note de leurs noms et de leur expérience maritime, avant de revenir vers Malene.

« Parfait, majesté, dit-il, tout cela est parfait ! Y’a-t-il encore autre chose que je puisse faire pour vous, tant que je suis ici ?
-Je ne crois pas, non.
-Je n’ai besoin maintenant que de votre don de lecture, en ce cas, dit le capitaine, et je me retirerai.
-Soit, dit Malene. Mes gardes doivent encore avoir votre arme, suivez-moi. »

A nouveau, ils voyagèrent dans le palais, en silence. Malene pouvait sentir que le capitaine, derrière elle, en admirait les couloirs. Elle fit donc exprès, pour lui permettre d’admirer les plus belles pièces, de faire quelques détours. Ils passèrent ainsi dans une chapelle sans fenêtres, où seul un cadre représentant un guerrier dont elle ne parla pas, préférant laisser le capitaine admirer en silence, était éclairé par des bougies. Ils passèrent également dans une pièce qui, malgré le printemps qui régnait au-dehors, semblait plongée dans l’hiver, tant les statues qui la peuplaient étaient prises par une fine pellicule de glace qui les faisait briller. Et ainsi de suite.
Elle arriva finalement devant un garde, qui portait les armes du capitaine et les lui remit. Théoden lui donna alors son sabre, lui indiquant les runes d’Astalil se trouvaient proches de la poignée. En les examinant, Malene fut étonnée. Se pourrait-il qu’elle ait par hasard mal juge l’homme qu’elle avait en face d’elle ? Astalil était, elle le savait, d’une grande sagesse. Il n’aurait pas mis de telles runes s’il avait eu confiance en Théoden. Elle aurait aimé fouiller dans son esprit, mais il lui avait prêté serment, par respect pour lui, elle choisit donc de lui parler. Elle lui rendit, le sabre, puis prit la parole.

« Astalil se méfiait-il de vous, capitaine ?
-Eh bien, pas à ce qu’il me semble.
-Je crois qu’il se méfiait de vous, car votre sabre contient deux enchangements. L’un d’eux le fera brûler en même temps qu’il tranche, mais l’autre le condamnera à ne pas pouvoir trancher ni brûler ne serait-ce qu’un brin de paille si vous êtes à l’origine du combat. »

Le capitaine fronça les sourcils, visiblement vexé.

« Il me semble que votre ami m’ait doublé, Malene. Je ne peux qu’avouer être déçu. »

Malene nota que sous le coup de la colère, il avait cessé de l’appeler majesté. Elle se prit à penser qu’il allait lui falloir rapidement calmer cette colère, mauvaise conseillère, et qui pourrait bien mettre en danger les marchés qu’ils avaient conclus. Après tout, c’était là l’inconvénient d’avoir affaire à un homme qui se contentait de peu.

« Je pourrais retirer cet enchantement, dit-elle, mais j’ai une confiance absolue en Astalil. Comprenez que j’hésite sur l’attitude à tenir.
-Je ne vous le demanderai pas, dit-il, froissé. Dites-vous simplement que cela aurait pu me coûter la vie. Que cela aurait pu m’empêcher de délivrer mon message, ou faire tuer votre fille et vos gens à mon bord.
-Je comprends votre rancœur, capitaine, dit-elle en lui posant une main qui se voulait maternelle sur l’épaule. Se sentir trahi est le pire sentiment que l’on puisse ressentir. »

Elle n’en avait elle-même que trop fait les frais il y avait cinq millénaires de cela.

« Je me doutais bien qu’il était idiot de me fier à cet elfe, s’obstina le capitaine. J’ai été stupide !
-Vous n’avez pas été stupide de vous fier à Astalil, dit-elle. Il est d’une grande sagesse, et je suis certaine qu’il aurait, à terme, retiré son enchantement en voyant vos actions.
-Sauf si, comme je comprends le message que je vous ai fait passer, il avait prévu de passer l’arme à gauche avant que je ne le revoie. De toute façon, si ça n’avait pas été déjà le cas, il y aurait fort à parier que j’aurais été le premier à le poignarder. »

Malene sentir une bouffée de colère l’envahir. Elle retira sa main. Astalil avait peut-être changé sur le continent, mais il ne pouvait pas être devenu inconsidéré. A moins que le continent n’ait changé au point qu’Astalil lui-même soit devenu indigne de confiance, mais cela, elle ne pouvait pas se résoudre à l’envisager.

« Ne parlez pas ainsi, capitaine, dit-elle sur un ton sinistre.
-J’ai un grand respect pour votre ami, mais le fait est, et demeure qu’il m’a trompé.
-J’ignore ce qu’a dû faire Astalil sur le continent, mais jamais il n’aurait agi ainsi s’il était tel qu’il était quand je l’ai vu pour la dernière fois.
-Si je le croise, je lui poserai la question !
-Calmez-vous capitaine. Vous m’avez prêté serment d’allégeance et je n’apprécie pas l’ironie.
-Vous avez raison, dit-il après avoir profondément inspiré, pardonnez-moi.
-Je vous passe pour cette fois. Capitaine Théoden, la trahison, j’en sais quelque chose, est une horreur, mais il faut nous résoudre à répondre à cette malhonnêteté par la franchise, sinon nous entrons dans une société de mensonge et de duperie.
-Vous marquez un point. Mais alors, que faisons-nous ?
-Nous acceptons notre destin et luttons contre ceux qui nous trahissent, dit-elle.
-Sauf votre respect, majesté, on en revient au moment avant que vous me sommiez de me taire et où je menaçais de le passer au fil de ma lame ! »

La violence. Encore et toujours la violence.

« Vous avez un esprit humain, malgré tout, soupira-t-elle. Bien, capitaine, j’ai été heureuse de faire votre connaissance. Souhaitez-vous l’hospitalité pour la nuit ?
-Je l’aurais appréciée, mais des obligations, hum… Urgentes m’appellent au port ! Connaissant mon second, il est sans nul doute en train de fortifier le navire depuis que vos hommes m’ont enlevé !
-Qu’il en soit ainsi, dit-elle en les transportant dans les Voies. »

Elle s’avança sur la route pavée qui les mènerait en quelques pas aux ronins. Lorsqu’elle sortit devant eux, ils la saluèrent silencieusement, puis s’avancèrent vers le capitaine, cire et bandeau déjà préparés.

« Paix, messieurs, dit-elle. Cet homme est sous ma protection. Capitaine Théoden, vous voyagerez plus confortablement pour le retour, mais je veux que vous me promettiez de ne dire à personne quelle route vont-ils emprunter. »

Il souffla, l’air visiblement soulagé, et s’inclina devant elle.

« Je suis à votre service, majesté. Cette route restera murée au fond du caveau éternel de ma mémoire.
-Merci, capitaine, dit-elle.
-J’attendrai les vôtres à quais, puis nous embarquerons, comme convenu. En attendant, je vous dis adieu, jusqu’à notre prochaine rencontre.
-Adieu, capitaine. Puissent les vents vous être favorables. »

Elle le regarda être emmené, puis, alors qu’il montait dans la charrette, fit demi-tour, en marchant vers son palais, sans repasser par les voies. Sur son passage, les paysans la saluaient, et ils furent nombreux à venir la trouver, pour lui parler. Beaucoup notèrent qu’elle était triste, et s’en inquiétèrent, mais elle les rassura. Les raisons de sa mélancolie, elle ne les dirait qu’à une seule personne.

Trois jours plus tard, c’étaient quatorze elfes qui se préparaient à prendre la même route que le capitaine Théoden. Les douze marins avaient tous leurs propres bagages, tandis que Korien, en bon colosse qu’il était, portait à la fois sa malle et celle de Nynaeve, qui était à l’écart, en train de discuter avec Malene. On attendait plus qu’elle pour partir.
Malene avait, la veille, discuté avec Korien, qui lui avait juré que tant qu’il lui resterait un seul souffle de vie, il n’arriverait rien à Nynaeve. Elle lui avait en outre recommandé de ne pas s’approcher d’un endroit où il aurait l’impression que les elfes noirs aient la moindre influence. Ni d’un endroit où pouvaient se trouver des vampires. Ces créatures n’étaient pas dignes de confiance à ses yeux, et elle ne voulait pas qu’un malheur arrive.
Et maintenant, elle se retrouvait avec sa fille, qui n’arrivait pas à dissimuler son impatience de découvrir le monde.

« Je saurais te satisfaire, mère, dit Nynaeve. Je serais une parfaite diplomate, tu verras.
-Je n’en doute pas, dit-elle. Mais je vais te demander de te méfier. Le monde a changé. Qu’Astalil ait pu envisager de trahir le capitaine Théoden, peu importe l’honnêteté de ce dernier, montre bien que les peuples du continent sont devenus plus mauvais, plus cyniques. Je souhaite savoir ce qu’il en est réellement, mais fais attention à ce qu’ils te disent, à la façon dont ils agissent.
-Et je me fierai au jugement de Korien s’il ressent un danger, je sais, dit-elle. Tu me l’as déjà dit, mère. Je suis prête à faire ce voyage.
-Ma fille. Je voulais te dire une chose. Je sais que tu souhaites en profiter pour montrer ta valeur, mais s’il te plait, ne laisse pas ton enthousiasme te perdre… Ni ta soif de vengeance.
-Ma soif de … Mère !
-Ma fille, je sais le sentiment que tu éprouves à l’égard de nos noirs cousins, mais ne laisse pas ce dernier dicter ta conduite une fois là-bas. Si tu venais à croiser leur route, je veux que tu cherches à les éviter.
-Après ce que mon père t’a fait subir ?
-Tu ne l’as jamais connu ! répondit-elle. Il a fait le mauvais choix, à l’époque, mais tu étais trop jeune pour comprendre. Tu venais à peine de naître.
-Et j’ai grandi sans lui, par sa faute.
-Ne laisse pas ta colère obscurcir ton jugement ma fille, d’autant plus qu’il doit être mort, de même que mon frère doit certainement l’être.
-Je saurais être pragmatique, Mère. Et je surveillerai bien l’eau qui se trouvera dans mon vin.
-A ce sujet, dit Malene… »

Elle décrocha une broche forme de feuille, en or massif, qui se trouvait épinglée à sa robe, et la mis sur l’armure en cuir de sa fille sans rien dire.

« Mère ! Je ne peux pas…
-Je ne te laisse pas le chiox, répondit Malene sur un ton qui ne souffrait aucune réplique. Je n’ai pas besoin de cette broche ici. Toi, en revanche, elle te protégera. Tant que tu la porteras, aucune magie ne t’affectera, à moins que le sort ne soit lancé par Mystin en personne, et aucun poison, sauf ceux concoctés par Nimen, n’aura le moindre effet sur toi. Je veux que tu la portes en permanence.
-Soit, répondit Nynaeve, gênée. »

Les adieux ne furent pas beaucoup plus longs. Cette fois-ci, Malene resta jusqu’à ce que le convoi ait totalement disparu de son champ de vision, puis repartit. Et son pas était plus léger que lorsqu’elle avait quitté le capitaine. Elle avait lancé les dés à présent, elle n’avait plus à craindre ce lancer. Ses résultats, elle en avait peur, mais elle ne pouvait plus rien y faire.

Quatre jours plus tard, Nynaeve se présentait devant le ponton du Seigneur Emeraude, alors que la nuit était tombée.
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Capitaine Theoden
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Capitaine Theoden
Théoden profita nettement plus de son voyage de retour, escorté dans un confort certain par les Ronins de la Reine Malene. Le Capitaine était songeur. Non pas qu'il vivait des heures particulièrement sombre, au contraire mais il était de bon ton, songeait-il de parfois prendre l'euphorie avec scepticisme afin d'éviter des pertes trop... fâcheuses ! C'était une règle qu'il s'imposait depuis la perte de très précieux navire, quelques mois auparavant, et qui lui avait déjà permit de savourer quelques succès. Et si parmi ces succès sa rencontre avec les Elfes Blanc tient une place de choix, Théoden se félicitait d'avoir su mener sa barque sans accroche. Mais restait plusieurs soucis, plus ou moins important.
Le fait, tout d'abord, qu'Astalil l'ai dupé indiquait une trop grande faiblesse et coûtait au Capitaine l'usage de sa lame favorite. Il y avait aussi cette Phadransie qui avait, réalisait-il, passée près d'une semaine en cellule. Il y avait un choix important à faire et le jeune homme espérait pouvoir s'en tirer sans trop de mal. Parmi ces réflexions apparaissait aussi la fâcheuse question de son devenir en tant que Capitaine du Seigneur Emeraude. C'était là un navire incroyable, sans aucun doute, mais le fait d'hériter des responsabilité d'un Elu, sans aucune forme d'avantage autres ne l'aidait pas. Sans compter que vue la taille du bâtiment et son danger potentiel, il ne faudrait pas attendre longtemps avant de voir une coalition se former pour l'envoyer par le fond. Chose inacceptable, évidemment !
Et puis il y avait cette Princesse... Théoden savait à n'en pas douter que c'était la pire chose à faire que de s'éprendre de ce genre de personnages. Mais qu'y pouvait-il ? D'autant que plus il tentait de résister à son faible pour elle, et plus il essayait de l'oublier, plus sa mémoire l'imposait à ses songes.
Il faudrait, se disait-il, prendre tous ces problèmes uns par uns, et avec grand soin. Aussi le Capitaine décida-t-il, dès son arrivée, de se rendre dans la cale du Seigneur afin de régler le sort de la pauvre Phadransie qui devait commencer à perdre la tête, dans ses deux mètres carrés d'acier trempé. Mais pour l'heure, il restait devant Théoden encore trois jours de voyage. Il aurait largement le temps de songer à ses plans.

____________________

Ces trois jours passèrent fort lentement. En fait le voyage s'avéra malgré tout vite monotone malgré la beauté saisissante du paysage. Théoden avait largement pu mettre un terme à tous ses songes, laissant tout ce qu'il n'avait pu solutionner par la préparation à la chance, aux faveurs d'Ariel, ou sa propre capacité d'improvisation parfois surprenante !
Une fois à quais, le Capitaine fila vers son navire où il fut accueillit par des marins sur les dents. Il avait été absent largement trop longtemps. Gibbs et Théoden purent échanger quelques mots sur la terre ferme, avant de remonter la rampe et embarquer. Ce serait assurément un soir de fête ! Car on ne connaissait que peu de Commandant de vaisseau plus aimé et respecté que l'était ce jeune marin. Les hourras et les sifflements passés, Teddy monta à la timonerie, pour s'adresser à ses quatre cents hommes massés autours du grand mât et du gréement :

"-Les gars, les temps difficiles sont derrière nous !" lança-t-il pour commencer, répondu par une nuée de hurlements de joie. "J'ai moi-même conclu un accord avec les dirigeants d'un royaume d'ici. Nous allons dans quelques jours recevoir l'aide de douze gaillards, ainsi que deux passagers supplémentaires. Aussi, en tant que Capitaine de ce vaisseau, je me suis permit de reformer la hiérarchie à bord."

Ainsi, Théoden sortit une grande liste et appela sur le pont quelques bons marins, qu'il pu observer à la manoeuvre pendant le mois et demi de trajet effectué depuis Kelvin.
Certains noms ressortirent du lot. La Garcette par exemple. C'était là un gabier de carrure menue et à l'air osseux. On ne lui prêtait qu'un oeil valide, et pourtant il compensait avec une ruse détonante. Il n'avait d'ailleurs pas son paire pour se glisser de mât en mât, tel un singe parmi l'équipage. Peu habile au tir, ou à l'épée, il compensait par un joli coup de dague, et adorait prendre ses adversaires par surprise. Il tenait son surnom des lanières de cuir utilisées pour lier les voiles contre les vergues lorsqu'il fallait les ramener pour réduire la prise au vent. En vertu de ses capacités, Théoden le nomma Maître Gabier et lui confia la charge significative de superviser les manoeuvres dans la voilure.
D'autres noms furent entendus, comme le Castor, un homme épais et bien bâti, connu pour son habilité avec le bois. Il hérita de la charge de Maître Charpentier. Il y eut également le Violon, rapport à sa triste habitude d'user d'une corde de contrebasse pour écharper ses adversaires quand il n'était encore qu'un voleur dans les rues de Kelvin. Doué d'esprit et d'un sens aiguë des affaires, il fut bombardé Aspirant Officier.
Une fois la chaîne de commandement rebâtie, sur un modèle plus régulier que le suggère une hiérarchie classique sur un vaisseau pirate, Théoden conclu selon ces mots :

"-Vous l'aurez remarqué, certains postes restent vaquant, pour l'heure. Ceux-ci seront occupés par nos nouveaux amis Elfes Blancs. Je rappelles qu'ils sont, d'après ma parole et mon grade, égaux à tout officier humain. En raison de cela, je ne tolérerais aucun écart vis-à-vis d'eux, clair ?"

L'équipage répondit par un grand cris, bras levé ce qui, pour Théoden correspondait à un large "Oui."
Ceci réglé, le Capitaine prit à part son Second, ses nouveaux Officiers et les charpentiers, afin de leur expliquer les aménagements à réaliser dans le surplus de place de la cale. Il y avait après tout, en raison de la capacité du Seigneur à se réparer lui même, beaucoup de place à lorgner. Surtout sur les réserves de chaux et de touffe nécessaire pour colmater les brèches dans les coques. La tâche fut fort heureusement vite comprise, et les travaux entrepris sans attendre.
La cabine de Théoden subit également d'important travaux de réaménagement. Il fallait préparer après tout l'arrivée d'une princesse à bord ! Et séparer la grande cabine en deux serait long et fastidieux, surtout qu'il fallait avant tout vider l'endroit. On nettoierait aussi tout et monterait des rideaux, et autres commodités nécessaires afin d'assurer à Nynaeve un confort optimal.
Les travaux lancés à bord, la hiérarchie reformée, le Capitaine put s'attaquer au cas difficile : Phadransie.
Descendant dans la cale, où elle était retenue, il prit tout de même la peine de récupérer les effets de la jeune femme dans un coffre, sur indication du marin de garde à cette heure. Pas de doute, il s'agissait là de matériel de qualité !

"-Il aurait été dommage de perdre ça." souffla le Capitaine en liant lames et pistolets ensemble, avec un filin de cuir. Ainsi ce serait plus aisé de les transporter.

Phadransie se tenait là, visiblement de mauvais poil. Ou alors était-ce l'éclairage ? Théoden ne le saurait sans doute jamais. Même si ça demeurait hautement improbable, considérant les mots que le Capitaine avaient pu entendre circuler parmi l'équipage. "Phadransie la Noire"... c'était là un surnom bien effrayant ! Sans doute mérité aussi. Mieux valait partir de ce principe là et ne pas risquer de la sous-estimer.
Théoden se présenta devant la cabine, mains jointes sur son paquet, dans le dos. Il détailla un instant la détenue, le temps qu'elle se redresse, sommes toute affaiblie par sa captivité. Elle ouvrit la bouche, semblant prononcer un début de phrase, mais le Capitaine la retint d'un signe du doigt.

"-Je sais que tu te demandes pourquoi tu es là, Phadransie. Et je sais qu'il a été injuste que tu restes aussi longtemps détenue. J'aurais voulu te faire libérer libérer plus tôt, mais des affaires m'ont retenu ailleurs."

Evidemment, Phadransie ne souriait pas, et ne semblait pas émettre un quelconque soupçon de joie. C'était tout à fait normal cela dit, et Théoden ne désarma pas.

"-On m'a rapporté pendant tout le temps du trajet ton attitude à bord." expliqua le Capitaine "Certains marins prétendaient t'entendre maugréer à longueur de temps allant parfois jusqu'à conspirer non contre moi, mais mon Second, mes Officiers, ou d'autres hommes d'équipages.
Considérant les circonstances exceptionnelles, j'ai préféré ne pas prendre de risque et te faire mettre aux arrêts."

Théoden sortit alors de derrière son dos les effets de Phadransie, qui sembla s'intéresser alors encore d'avantage à la conversation.

"-Je suis disposé à ne pas te laisser sur place, comme l'exige le Code. Je peux aussi tout oublier et te ramener avec moi au grand air pour que tu reprennes ton poste en tant qu'Officier de Garde, en compensation pour les dommages non nécessaires que tu as subis. Tu ne monteras pas dans le gréement, mais assurera à bord la sécurité de la chaîne de commandement. En échange de quoi tu seras débarquée dans les Îles de Jade avec deux mois et demi de paye d'Officier et tes effets, que je peux te rendre dès maintenant, si tu acceptes..."

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Jeu 2 Avr 2015 - 23:41
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Phadria Red
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Phadria Red
Phadria Red descendit les marches menant aux geôles du Galion Déité, sachant profiter de l'obscurité afin d'accentuer l'effet de surprise. Une question lui brûlait grandement les lèvres, et elle avait tout mise en oeuvre pour en obtenir la réponse. Pas qu'une question, en vérité, mais plusieurs. Des années sans réponses. Phadria n'était ni excitée, ni dans un quelconque état de concentration. Elle était curieuse vis à vis de la tournure qu'allait prendre sa discussion avec Phadransie La Noire.

La captive était assise au fond de sa cellule, le dos appuyé contre le mur. Son visage était enfoncé entre ses bras, elle dormait sûrement. Ou peut être pas.

Phadria s'approcha de la cellule et prit le temps qu'il lui fallait pour détailler son ancienne Seconde. Elle n'avait en rien changé. Elle était habillée de manière quasi identique à la fois où elle avait menée le raid a Khamsin. Phadria la trouva belle, plus que dans ses souvenirs en tout cas. Sensible à l'ombre qui se profilait en face d'elle, derrière ses barreaux, La Noire redressa la tête. L'obscurité cachait a Phadria son expression, mais il lui était peu difficile de se la représenter.

«Bonjour Noire, commença-t-elle poliment, tu as du cran pour t'attirer les ennuis à ce que je vois.

Un silence s'instaura entre elles deux. Phadransie se leva et croisa les bras, faisant jouer son crochet sur son bras gauche.

-Nous nous connaissons l'amie ? A moins que tu ne t'appelles Theoden.
-Tu m'as déjà oubliée ? Vraiment ? Il est clair que la poursuite de la Légende t'a obsédé l'esprit, mais je te pensais tout de même plus pragmatique.
-Merde, pourquoi tu me parles de la Légende ?

Sans crier gare, Phadria avança son bras à travers les barreaux et voulut saisir Phadransie par la gorge. Plus prompte, cette dernière recula et le poing de la première se referma sur le poignet de la seconde.

-Tu ne peux ne pas m'avoir remarqué tout ce temps à bord du Seigneur Emeraude. Et tu ne peux pas m'avoir oublié.

Semblant se concentrer, Phadransie fixa un œil noir sur la femme en rouge.

-Madame Red ? Phadria Red du Déité. Non, je ne t'ai pas oubliée.

En réponse à ceci, Phadria hocha la tête et lâcha son ennemie. Elle semblait vraiment surprise, comme si ses propos et son étonnement étaient sincères.

-Vous ne semblez pas surprise de me revoir, Phadransie La Noire comme nous vous appelions.

Silence. Phadria se racla la gorge et se décida à poser la question qui lui brûlait les lèvres :

-Est elle sur toi ?
-Non.
-C'est bien ce qui me semblait, alors cette chasse au trésor, à la Légende, fut vouée à l'echec.
-Pas du tout, grinça Phadransie. La Légende était une Gemme et je l'ai tenue dans le creux de ma main. Je suis la seule à savoir en ce jour où elle se trouve.
-J'ai entendu des rumeurs, poursuivit Phadria, sont-elles fondées ? Le Galion Déité a bel et bien été englouti par la Grande Garce ?
-Pas par la Déesse, par le Fou.
-Est-ce possible ?

Encore une fois Phadransie ne répondit pas. Elle enchaîna par une autre question :

-Dis moi Phadria Red, que viens tu foutre ici si ce n'est me narguer.
-Te narguer me suffirait amplement, mais il se trouve que j'avais en moi des questions restées trop longtemps sans réponses. Est-ce le Déité qui a entraîné la fin de Korlanos où bien l'inverse ?
-Ca, répondit Phadransie en souriant imperceptiblement, je ne saurai le dire.
-Tu as tellement régressé, constata Phadria un sourire moqueur aux lèvres, tu prétends avoir tout pour toi, y compris la Légende du Fou, mais en attendant tu es dans les cales du Seigneur Emeraude, désignée par tous comme la seule responsable de la mort du Capitaine Leocadas.

A ces mots, Phadria recula, surprise par la violence du regard qui la transperça.

-C'est toi qui alimente ces rumeurs parmi l'équipage ?
-Non. Mais j'ai la vérité pour moi. Pourquoi avoir fait ça ? Pactiser avec un Mage Noir, un Nécromancien, ça ne te ressemble pas, ça ne ressemble pas à une pirate.
-Autre chose ? Aboya Phadransie.
-Oui, je suis venue te prévenir que le Capitaine Theoden vient tout juste de regagner le Navire. Il passera surement te rendre visite d'ici peu.

Phadria pouvait se vanter cette fois d'avoir piqué la curiosité de son ennemie.

-Je l'attendrai, répondit simplement Phadransie en s'appuyant contre les barreaux.
-Qui de nous deux l'ambition a le plus dévorée Noire ? Moi j'ai survécu. Toi tu t'enlises. Il y a fort à parier que le Capitaine te feras pendre à l'Artimon, un spectacle des plus réjouissant je n'en doute pas. Ta petite comédie à Khamsin ne t'aura servie à rien. Si j'étais toi je recommanderai mon âme sans plus tarder aux dieux.
-Et si j'étais toi, je ne parierai pas sur le fait que Theoden vendra ma peau.
-Ho. Et que comptes tu tenter pour l'en empêcher ? Lui faire les yeux doux ? Theoden n'est pas Korlanos.
-J'ignorais que tu étais jalouse, Red.
-Même si je le fus, en te voyant présentement crois moi, je ne le suis plus.

Encore un regard noir. Phadria se maudit intérieurement d'avoir tressailli. Mais Phadransie La Noire l'avait toujours mise mal à l'aise, et les quelques années passées apparemment, n'avaient pas changé ce point ci.

-Je t'aurai bien tuée moi même, Noire.
-Fais gaffe salope, tu manques de respect à la Seconde du Capitaine.
-Tu ne l'es plus.

Phadransie ne trouva rien à lui répondre, excepté un : "Ce fut un plaisir de te revoir, maintenant tire toi." Phadria extirpa de sa veste une bouteille de rhum et évita de justesse de se la faire arracher à bout de bras par Phadransie.

-Tttt, sifla-t-elle entre ses dents, tu n'es pas au courant que boire nuit grièvement à la santé ? Pour ma part je me porte bien, je n'ai rien à craindre.

Elle porta le goulot à ses lèvres.

-Je bois à ta mort, Noire. Et je te parie le reste de cette bouteille qu'elle sera imminente.

Les deux femmes se foudroyèrent du regard, puis Phadria Red arrangea son tricorne et rangea la bouteille dans une des poches intérieures de sa veste. Elle gratifia Phadransie d'un hochement de tête et quitta les cales, la laissant seule à seule avec son poison.
Dim 5 Avr 2015 - 16:47
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Noire
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Heaven can wait
Noire
Cela faisait plusieurs heures que Phadria Red l'avait quitté, buvant à son trépas. Elle lui avait annoncé que le Capitaine Theoden était de retour à bord du Seigneur Emeraude, et c'était cela plus que le reste, qui obsédait l'esprit de Phadransie. Elle faisait preuve de patience en se répétant que le Capitaine Theoden, par le biais de son rang, devait avoir énormément de soucis et bricoles à s'occuper et à gérer, avant de s'attaquer à son cas. Bien qu'elle était impatiente d'avoir des explications, la pirate tentait tant bien que mal de trasnformer sa rage en patience. Ca lui éviterait aussi de cracher au visage du Capitaine son mécontentement lorsqu'il prendrait sur son temps pour venir la voir.

Mais...

Et si les aspirations de sa rivale étaient fondées ? Si le Capitaine refusait de s'encombrer du problème "Phadransie" et la faisait pendre sans outre préliminaires ?

Elle serra le poing de rage, et tenta de songer à autre chose. Il lui fallait juste voir le Capitaine, lui parler. Une fois ceci fait, elle ne craindrait plus son jugement.

Phadria Red...Madame Red comme elle la nommait à bord du Galion Déité. Comment Phadransie avait-elle pu ne pas la voir à bord du Seigneur durant tout ce temps ? Il fallait bien avouer que les récents événements avaient entièrement envahis son esprit, mais à ce point là ? Elle servait depuis plusieurs mois maintenant à bord du Seigneur Emeraude, et jamais elle n'avait fait attention à cette femme, elles qui pourtant dormaient dans la même pièce nuit après nuit. Si elle avait voulu se venger et me tuer, songea Phadransie, elle aurait eu largement l'occasion de m'assassiner à Kelvin. Notamment après le combat contre l'humaine. Alors quoi ? Elle ne m'en veut plus d'avoir tenté de la tuer aux portes du palais de Khamsin ? Ou alors c'est une chienne sacrément patiente qui attend son heure. Phadransie décida de rester davantage sur ses gardes, à dater de maintenant. La dernière chose dont elle avait besoin c'était d'un problème personnel supplémentaire.

C'est ce moment que choisit le Capitaine pour descendre dans les cales du Navire. Encore un peu embrouillée par sa réflexion, Phadransie prit quelques secondes avant de le reconnaître. En particulier  grâce à son Tricorne et d'après les descriptions de sa physionomie qu'en faisaient les marins, car elle ne l'avait jamais vu.
La pirate se redressa, et s’apprêta à demander le droit de parler avec lui avant qu'il ne l'envoie sous la quille ou sur la planche ou quoi que ça soit d'autre.

Il l'arrêta d'un geste de la main, posé.

*

"-Je suis disposé à ne pas te laisser sur place, comme l'exige le Code. Je peux aussi tout oublier et te ramener avec moi au grand air pour que tu reprennes ton poste en tant qu'Officier de Garde, en compensation pour les dommages non nécessaires que tu as subis. Tu ne monteras pas dans le gréement, mais assurera à bord la sécurité de la chaîne de commandement. En échange de quoi tu seras débarquée dans les Îles de Jade avec deux mois et demi de paye d'Officier et tes effets, que je peux te rendre dès maintenant, si tu acceptes..."

Phadransie ne pu s'empêcher d'esquisser un sourire. Elle était plus que soulagée, fort heureuse de retrouver ses armes. Lame D'Or et son 3 coups étaient parmi elles.

-Capitaine Theoden, c'est avec Grand'joie que j'accepte votre proposition. Il n'était nullement nécessaire de me faire enfermer, je ne suis pas une mutine.

Elle ajouta en venant presque s'appuyer contre les barreaux.

-Ecoutez moi Capitaine, malgré tout ce qui peut se dire, malgré toutes les rumeurs, j'ai reçu des directives d'Ariel en personne. Je vous suis et vous serez fidèle tant que je marcherai sur la voie de la piraterie, et hisserai notre pavillon jusque dans les plans démoniaques si vous décidez d'y mener le Seigneur. Aller contre votre volonté signifierait ma propre perte, et en cela vous pouvez être assuré de ma plus sincère fidélité. Si vous choisissez de m'accorder un peu de votre temps par la suite, je pourrai sans doute vous en dire plus. Mais pas ici, comprenez moi. Je ne suis pas folle et ne souhaiterai pas que vous me preniez pour telle.


Elle conclu ses propos ainsi, espérant ne pas en avoir trop fait, ne pas en avoir trop dit d'un coup. Sous plusieurs aspects, ce jeune gars, Theoden, lui rappelait Korlanos. Avec un petit quelque chose en moins. Et un autre petit quelque chose, en plus. Un grand homme, à n'en pas douter.

Et probablement le nouvel Élu Divin de la Garce.
Dim 5 Avr 2015 - 21:55
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Capitaine Theoden
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Théoden l'avait écouté avec grand soin, soulagé. Visiblement, Phadransie avait décidé d'être conciliante. Devant tant de bonne volonté, et après ces aveux le Capitaine était en confiance. Il jugeait aussi la jeune détenue de bonne foi, se basant sur le fait qu'elle n'avait plus grand chose à perdre et qu'elle était effectivement mandatée par Ariel en personne. Nul marin qui se respecte ne trahirait ses ordres !

"-Bien Phadransie" déclara-t-il "Tu es donc libre à nouveau."

Le Capitaine fouilla dans l'intérieur de son manteau et en sortie une épaisse clé. Cette clé, il l'enfonça vigoureusement dans la serrure de la cage de Phadransie, et la tourna. La porte obéit sans broncher et s'ouvrit, tournant sur des gonds bien huilés.

A peine eut être mit un pieds hors de sa cage que la jeune femme reçut du Capitaine ses armes.

"-Je te laisses retourner en poste, Phadransie. Considérant que tu fais partie des Officiers de Quart, tu dois garder un oeil sur l'équipage à la manoeuvre. Je comptes sur toi. Si tu as des questions ou des besoins, adresses toi aux différents Maîtres du navire. Ils sont déjà prévenus de ton incorporation et de ton nouveau grade."

Il fouilla dans sa poche à nouveau et en sortit un trousseau de clé qu'il lui tendit. La jeune femme le prit, en silence, avant de l'interroger du regard.

"-Ca, Phadransie, c'est le trousseau de clé des coffres à armes. Tu as pour charge d'en distribuer à l'équipage en cas d'assauts, sur ordres des Maîtres, des Lieutenants, de Gibbs ou moi-même. Tu as aussi pour charge de t'assurer avec le Maître Armurier qu'aucune arme ne traîne dans les mains de l'équipage. C'est nécessaire pour éviter tout accident."

Lorsque le Capitaine eut finit de s'expliquer, il remit son tricorne avec satisfaction et lui sourit en lui adressant une bonne accolade :

"-Bienvenue à bord du Seigneur Emeraude, Officier !"

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Lun 6 Avr 2015 - 0:21
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Capitaine Theoden
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Quatre jours passèrent. Quatre jours de travaux harassants durant lesquels l'équipage aménagea le navire avec soin. La cale, à la nuit tombée était tout juste prête à recevoir les derniers "invités" du Capitaine Théoden. De même, sa cabine avait été nettoyée, meublée avec soin, et cloisonnée de sorte que la princesse ait une chambre convenable. Mais l'équipage n'eut visiblement pas le temps de se reposer. Car alors que les derniers clous étaient frappés, l'appel distinctif d'une vigie se fit en entendre, appelant sur le pont le Capitaine et tous les officiers. Une étrange compagnie était massée devant le ponton d'embarquement...

Théoden accourut donc, imité par Gibbs, ses Maîtres, et Phadransie sans doute attirée par sa curiosité.
C'était là un groupe de quatorze silhouettes. Deux d'entre elles ressortaient, en tête de peloton. On voyait une jeune femme, en armure épaisse jouxtée d'un homme haut comme deux et épais comme le grand mât.
Sans attendre, et à la surprise de tous, le Capitaine descendit le ponton, pour saluer les arrivants. Il semblait tous les connaître !

"-Princesse, Korien, Bienvenus." lâcha-t-il, bras grands ouvert, avant de s'incliner, son tricorne pincé entre son pouce et son index droit. Se redressant, il se tourna vers les douze autres Elfes derrière "Et à vous tous qui nous rejoignez, c'est un honneur de vous avoir."

La princesse, semblant soulagée d'arriver enfin s'inclina légèrement à la suite du Capitaine, vite imitée par Korien et leurs compagnons.

"-C'est un honneur que d'embarquer à bord de votre navire, capitaine." lui répondit calmement la Princesse une fois redressée.

Théoden, un peu nerveux devant des invités de marque, se laissa aller à un léger rire, avant de lancer que le Seigneur n'avait probablement pas reçu d'invité aussi noble depuis des siècles. Autant dire, songea-t-il, qu'il se ridiculisait à nouveau. La réaction de la princesse ne l'aida pas vraiment puisqu'elle répondit avec un calme toujours aussi froid :

"-Je crois Capitaine que peu de navire ont accueillit d'Elfes Blanc, depuis des siècles."

Théoden lui sourit, encore plus nerveux qu'avant, et remit son tricorne. Ne sachant pas quoi répondre, il jeta un coup d'oeil sur sa gauche pour constater qu'un filet était bien descendu depuis la grande vergue du mât de Misaine. Bien ! Au moins quelque chose qui ne déraillait pas...
Le Capitaine se tourna de nouveau vers la petite compagnie et s'écarta

"-Montez donc, montez donc. Laissez vos bagages dans ce filet, juste là, nous allons tout hisser à bord et tout amener dans vos quartiers."

Les Invités ne se firent pas attendre et remontèrent la rampe avec lenteur. Théoden les suivit après avoir cédé le passage à la princesse par galanterie. Galanterie qu'elle accepta, visiblement.
Une fois arrivés sur le pont, les Elfes virent une douzaine de personnes descendre les escaliers du gaillard arrière, le long des passavant bâbord et tribord.

"-Je vous présentes" commença Théoden "l'état Major du Seigneur Emeraude. Bien que vous êtes techniquement supérieure à nous tous, princesse, ils feront à bord autorité pour moi lorsque je serais occupé. Le type avec son tablier couvert de sang est notre Chirurgien Major. Bon, on sait tous qu'avant il était vétérinaire, mais on fait avec ce qu'on a ! Ca là, ce truc bancal qui fume la pipe, c'est Gibbs, mon Second. Les autres là bas sont les Enseignes. Ils sont en quelque sorte en formation auprès de ces lascars ici même qui sont en fait les Lieutenants du Vaisseau."

Comme il désignait tout le monde, Théoden pointait de petits groupes du doigts, histoire d'officialiser au mieux les présentations. La princesse, elle, écoutait avec attention, imité par ses hommes qui prenaient un soin particulier à noter les noms et les grades puisqu'ils étaient eux même destiner à voguer avec eux.
Une fois que ce fut fait, le Capitaine se retourna vers la Princesse et ses Elfes pour reprendre les présentations, cette fois destinées à ses hommes.

"-Messieurs, voici nos hôtes. la Princesse ici présente logera dans mes quartiers à ma place. N'oubliez donc pas les dispositions d'usage dont je vous ais instruits plus tôt. A sa droite se trouve Korien, qui logera avec Gibbs et sert de Garde du Corps à la Princesse. Il aidera occasionnellement à la manœuvre et autorité pour lever la main sur quiconque menace la Princesse. Quand aux autres, Guerriers, Mages, Marins... ils sont incorporés à notre équipage et sont de ce fait sous mes ordres directs, et logés dans les quartiers aménagés pour eux dans la cale."

Tous eurent une réaction des plus chaleureuses, et ce fut une explosion de rires et de salutations ponctuées de "On va bien s'marrer !" "Hey j'proposes qu'on s'offre une tournée !" "Vous avez vu la taille de ce type ? On va le confondre avec son canon !" entre les rires, Théoden recula un peu, pour laisser ses hommes aller accueillir littéralement à bras ouverts leurs nouveaux compagnons.
Les marins elfes, habitués à la camaraderie qui peut régner sur un navire, même si les humains sont un peu démonstratifs à leur goût, se prirent vite au jeu.
Voyant Korien et Nynaeve reste en retrait, Théoden fit le tour du groupe d'hommes et d'Elfes, en pleine sympathisation pour aller discuter. Ils devaient impérativement discuter de choses importanes.

"-Nous devrions rentrer. Vous pourrez vous installer et nous discuterons de quelques détails.

-Je vous suis." répondit la princesse.

Le Capitaine fit donc volte face et fila, suivit de près par la Princesse et Korien, semblant toujours aux aguets. Théoden leur ouvre l'une des deux portes vitrés menant aux spacieux quartiers du Capitaine qui, pour l'occasion, avaient été rangés, et nettoyés de toutes les caisses qui jusqu'alors y étaient entreposées. Il y avait une grande table ovale de bois au centre, avec des tapis, des étagères contre les murs, et un bureau juste après la table, entre deux poutres soutenant le plafond et la dunette. Derrière ce bureau avait été édifiée une cloison de bois tapissée de pourpre. Cette cloison séparait la chambre de la princesse du reste de la Cabine. Il y avait un lit double et un coffre. Le mieux était que tout était cerclé par les vitres des galeries arrière ce qui baignait l'endroit de lumière. Les draps étaient visiblement propre -chose rare- et on venait d'installer les lampes à huile. Du reste le mobilier était banal, par rapport à celui du palais Elfe. Des commodes de ci de là, abritant entre autre la réserve d'alcool du Capitaine, une table basse avec deux fauteuils et un autre coffre, fermé par un cadenas lui. On pouvait tirer des rideaux sur chaque fenêtre et des cartes étaient étalées sur la grande table...
La princesse détailla l'endroit du regard et se tourna vers le Capitaine qu'elle s'empressa de remercier. Théoden, en retours, lui sourit et hocha la tête, en lui signifiant que ses effets avaient été déposés au pieds de son lit. La princesse répondit, à la grande surprise des deux hommes en présence sans doute, par un rare sourire. Peut être même trop rare !

Théoden s'avança alors vers la grande table et leur fit signe d'approcher.

"-Il nous faut discuter du voyage."

Nynaeve et Korien s'approchèrent donc, et se mirent autours de la table, prêts à écouter.
Théoden se mit au bout, se gardant de s'asseoir. Il y avait pleins de cartes, mais une d'entre elle, plus grande, présentait le détail des côtes du continent avec autant de finesse que possible. Les frontières à l'intérieur des terres par contre étaient très vagues.

"-Voici, en rouge, tracé notre itinéraire jusqu'au continent."

En silence, les deux passagers étudièrent le tracé du regard, semblant tâcher de le mémoriser ou de se figurer d'une quelconque manière à quoi ces îles et ces côtes ressembleraient.

"-Comme vous pourrez le constater" reprit Théoden "il est indiqué que l'on y fait un détour des plus important dans une archipele. Je vous en avais parlé, il s'agit des Îles de Jade. Nous nous y arrêterons le temps de déposer quelques passagers, néanmoins, considérant que les navires continentaux n'y sont pas bienvenus, en temps normaux, je ne serais pas à même de vous y déposer et de vous attendre. Il faudra y revenir si vous le souhaiter, ou trouver un autre moyen d'en repartir.

-D'après ce que j'en sais" répondit alors Nyaneve, en regardant le Capitaine "il y a une colonie elfique dans ces îles. Prendre contact avec les elfes sylvains serait une bonne idée. Korien ?

-La décision vous appartient princesse." répondit le grand Elfe, avant que Théoden ne signale :

"-J'ai besoin de votre décision impérativement avant que nous appareillons. Il en va du calcul des rations de nourriture et de l'armement éventuel des canons.

-Nous nous arrêterons là."

Le choix de la Princesse était sans appel, et Théoden hocha la tête, en guise de réponse. Il reprit donc :

"-En ce cas nous vous déposerons sur une des plus grosses de ces îles, l'île Verte avec nos passagers. Vous devrez alors trouver un autre moyen pour rallier le Continent."

La princesse et Korien accusèrent réception de l'information en hochant de concert la tête, le regard posé sur le doigt de Théoden qui indiquait l'île en question sur la Carte.
Nynaeve se redresse alors, quittant le plan des yeux et demanda :

"-Nous trouverons un moyen. pourrais-je parle à vos passagers ?

-Ils dîneront avec vous tous les soirs et tous les midis, le temps du repas.

-Parfait."

Théoden rangea donc sa carte, la consultation terminée. Les autres plans, en dessous présentaient d'autres schémas mais ne concernaient pas les affaires de la Princesse ou de son garde du corps. Il ressortit une carte, plus petite et la tendit à la Princesse. Elle présentait cette fois les frontières intérieures du Continent, le plus précisément possible.

"-Ceci en revanche pourra vous aider.

-Capitaine !" s'écria la princesse, contrariée "J'aimerais que vous cessiez de sacrifier vos biens pour nous. Cette carte est extrêmement précieuse !

-Je ne reverrais jamais la plupart de ces pays. Autant qu'elle serve à quelque chose !"

Au dos de la carte était inscrit un nom, à demi effacé. "Am...ral...Pr...ston...very" chose que la Princesse ne manqua pas de remarquer, hélas.

"-Vous connaissiez cet homme ?

-Euuuh... cette carte devait appartenir à mon tuteur quand j'étais encore Aspirant dans la Marine de Kelvin !

-Vous en êtes sûr capitaine ?"

La princesse usa d'un sourire des plus inattendu, plutôt charmeur. Tentait elle de lui faire avouer quelque chose par la séduction ? Avait elle deviné son léger penchant pour elle ? Pire encore, s'en servait elle contre Théoden ? Il ne savait alors pas. De toute façon il avait déjà tout dit et préférait éviter de penser qu'on cherchait de nouveau à le manipuler, même pour un détail si infime.

"-Il m'a tout apprit, Princesse. Bien sûr que je suis sûr !

-Je vous crois. Est-il encore en vie ?

-Mort. Lors d'une bataille dans la baie où nous accosterons dans les Îles de Jade.

-Oh... Je suis désolé capitaine. Mais vous devez garder cette carte. Je ne veux pas vous retirer quelque chose qui vous vient de votre mentor.

-Il m'a offert bien plus qu'une carte, rassurez vous !"

Théoden sourit à son tour, tapotant de la main le pommeau de son sabre.

"-Soit. Mais mes dettes envers vous s'accumulent." admit la Princesse.

"-Mais non voyons !

-Capitaine, vous me gênez, vraiment.

-Je suis au service de votre peuple, désormais. Il faudra vous y faire, ça veut dire que je suis un de vos sujets. Vous ne me devez rien !

-J'essaye de voir les choses ainsi.

-Princesse, vous n'avez pas à vous sentir coupable." fit alors Korien, de sa voix profonde "Vous êtes la future reine, vous aurez des cadeaux de la part de vos sujets.

-Ce ne sera l'affaire que d'un mois, ou deux de voyage. Et puis Korien a raison !

-Soit. Et vous aurez donc mon bon sentiment, et la gratitude de votre princesse.

-Ca ira parfaitement !"

Théoden se fendit d'un sourire plus large, devant la princesse, semblant intéressée.

"-Avez vous d'autres cartes à me montrer ?

-J'ai des cartes de villes diverses, de baies, de l'Archipel des Îles de Jades... Faites votre choix Princesse.

-Je ne vous les prendrai pas, je compte juste étudier celles-ci.

-Je dois avoir une carte du continent entier, en grand si vous voulez..."

Théoden montra du doigt une étagère entière remplie de cartes. Il y en avait une bonne trentaine en tout, de tailles variables, et entassées avec un certain soin !

"-Tenez, vous aurez tout le temps de les étudier."

Nynaeve prit rapidement celles qu'elle identifia comme couvrant la plus grande surface et commença à les regarder.

"-Je vous remercie, capitaine."

Après quoi Théoden s'inclina, en souriant et recule de la table, avant d'en faire le tours vers la porte. Korien lui se retira sans attendre, après avoir remercié le Capitaine.

"-Je serais juste au dessus si vous avez besoin." fit Théoden "Nous finissons les préparatifs et ensuite nous appareillerons.

-C'est parfait, je vous remercie encore pour votre aide, capitaine."

Théoden s'inclina de nouveau, préférant ne pas reprendre le débat habituel sur "c'est mon devoir" / "oui mais non merci quand même"... après quoi il lui sourit, tourne les talons et ouvre la porte pour sortir.

"-Je vous ferais signe lorsque nos derniers passagers seront à bords. Vous dînerez ensemble ici."
Lun 6 Avr 2015 - 2:32
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