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[EVENT] Puissions-nous mourir sous le harnais du combattant !
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Hënmellon
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La Loi et l'Ordre
Hënmellon
[EVENT] Puissions-nous mourir sous le harnais du combattant ! Cheval10

"Le Roi Bomendacir, dans sa grande sagesse, a décidé de nous déclarer la guerre."

A ces mots, prononcés par la voix ferme du Roi Palmelas de Llent, un rire parcourut la grande salle du trône. Sirenia, Konniksee, Gregory, Poitevin, Samuel, tous les ducs se trouvaient là rassemblés autours de leur suzerain. Plus loin, l'on pouvait voir de plus petits Seigneurs, Barons Comtes et Châtelains qui tout comme leurs supérieurs avaient été convoqués par le Roi.
Malgré la gravité de l'annonce, beaucoup se prirent à sourire ou à s'en amuser. Salicar, que le Roi Bomendacir dirigeait, n'était après tout guère plus qu'un domaine de gueux à peine apte à s'auto-gérer !
D'un signe de la main, Palmelas fit taire sa cour et reprit.

"Moi, Palmelas de Llent, Roi de ce royaume, je refuse de laisser l'affront que nous font ces paysants impunis. Vous voilà donc appelés devant moi, mes fidèles Seigneurs, pour répondre une fois de plus à l'appel de la guerre."

Là où résonnaient des rires, il y eu maintenant un hourra guerrier, que tous cette fois partagèrent. Et le Roi se trouvant rassuré, leva son bras comme pour brandir une lance, juché sur son trône.

"Que tous, vous fassiez mander vos chevaliers. Qu'à travers le royaume résonne mon appel. Car l'heure est enfin venue où nous allons débarrasser Ryscior de cet Empire de marauds !"

Un nouveau hourra, plus fort encore accompagna le discours de Llent, qui finalement se leva en tirant son épée dorée.

"Chevauchons maintenant mes Seigneurs ! Et que Prarag depuis les cieux soit le témoins de notre victoire. Jurons aujourd'hui d'abattre ces enfants de putain. Car ils osent menacer de nous détruire. Mais une chose sera retenue : que jamais nous n'avons souffert de couardise. Alors je dis mes Seigneurs, que nous allons chevaucher. Que nous allons chevaucher au devant de ces gens et que les défaites que nous leurs infligeront seront les sujets de chants et de poèmes jusqu'aux derniers jours de Ryscior !"

Cette fois-ci, une armée d'épées étincelantes se dressèrent devant les yeux enflammés de Palmelas. Car ses nobles, galvanisés, étaient maintenant chargés du même désir que lui de vaincre. Tous chevaliers, ils avaient ressentis l'insulte faite au Roi comme la leur. Et s'accaparant sa hargne, ils firent leur son désir de justice. Et rarement le hall d'un roi d'Hasdruba ne connu de départ en guerre plus ardent !

Et il y eut trompettes et tambours, deux lunes plus tard, lorsque la Grande Armée du Royaume quitta la capitale. Vingt-Cinq mille lances, provenant de toutes les contrées du pays, à la tête d'une demie centaine de milliers de piétons firent marche vers le nord à la veille du printemps pour rencontrer les forces de Salicar.

Le Roi Palmelas, que ses Ducs et ses Barons accompagnaient, chevauchait devant tous, sous les étendards brodés d'or claquant au vent. Jamais il n'émit le moindre doute sur le fait que sa Grande Armée détruirait les armées de ses ennemis. Et à travers la campagne, quittant lentement les plaines d'herbe grasse du sud pour les steppes rocheuses du nord, son armée ne cessa de chanter.


~o~


A bien des lieux de là, dans les ruines glaciales d'une forteresse, Bomendacir et Ravenna, Roi et Reine de Salicar, regardaient défiler leurs armées. Juché en haut d'une tour à demi effondrés, les deux époux souriaient. Car où que leurs yeux se posaient, au nord, au sud, à l'est comme à l'ouest, se trouvaient des régiments de leur puissante armée. Et tous, hommes, zombies, squelettes, cavaliers, spectres, goules et mages avançaient et se répandaient à travers les terres comme une immense maladie.
Puissante, oui, car nombreuse. Et sous les pas de chacun, il sembla presque que la terre trembla. Et avant longtemps, le Roi et la Reine lyche ajouteraient à leurs collections de ruines celles des châteaux d'Hasdruba. Car telle était leur volonté. La volonté de ceux qui tantôt seraient maîtres de la terre. Seigneurs incontestés de Ryscior.
Et les dieux eux-même savaient qu'ils en avaient le pouvoir. C'était certain !
Avec sans doute l'armée la plus nombreuse, et la plus implaquable du Continent, rien ne semblait hors de portée. Oh bien sûr, la force de l'armée de Salicar ne venait pas de la qualité de ses troupes ! Tous ou presque n'étaient que des paysants, armés de piques de bois et de boucliers de bois couverts de cuir. D'ailleurs ils n'avaient jamais été formés au combat, ni à la manoeuvre militaire. Mais qu'importait. Ils étaient là pour gonfler les rangs, avec les dizaines de milliers de zombies que la décomposition rendaient pestilentiels. (Il n'était, dit-on, pas rare de trouver sur le chemin de l'armée des membres et des morceaux de chairs verdâtres, tombés de ces marcheurs mordibes.) Ils devaient être d'encore moins bon combattants. Mais comme leur passage intoxiquait à tous coups fleuves, forêts, champs et même ennemis, ils composaient (ou décomposaient) une sorte d'atout spécial du Roi et de la Reine.
Leurs cousins squelettes n'étaient pas beaucoup mieux. Animés par la magie des nécromanciens qui accompagnent l'armée, ils sont l'image éthérée d'anciens guerriers tombés lors de batailles antiques. Alors ils savaient se battre, comme à l'époque. Alors il n'était pas rare d'en voir vaincre même des soldats vivants ! On en trouvait armés d'arcs, d'autres de hallebardes, d'épées, de lances... et même à cheval ! Des cavaliers vifs, légers, que même la tempête ne pouvaient pas arrêter.
Mais parmi tous les soldats oeuvrant dans la sinistre armée de Salicar, les plus effrayants et efficaces devaient être les spectres.
Ils étaient eux des âmes en peine, capturés par les sombres pouvoirs des deux Lyches, volés à Canërgen et ramenés sur la terre pour se battre. Beaucoup étaient eux même des guerriers, des meurtriers, des chevaliers, des dvors, des fines lames. Alors on disait de leur cris qu'il était capable de paralyser le plus endurcit des soldats. Ils étaient capable de fondre sur des lignes de soldats avec la vitesse d'une bourrasque et de frapper avec autant de hargne qu'une lame de fond ! Et personne, sauf des paladins ou des prêtres armés d'épées bénies n'était capable de les blesser. Ce qui les rendait... pour ainsi dire invincible face au commun des hommes.

Fort de tout cela, et sans doute de bien plus, Bomendacir et Ravenna se savaient inarrêtables. Au son de tambours graves, cris guerriers et d'étendards battants, l'armée de Salicar avançait. Jour comme nuit. Les oiseaux fuyaient sur leur passage, tout comme les animaux sauvages et les villageois. Au loin, les vertes contrés d'Hasdruba leur semblait à portée de main, comme un paradis qui les défiait d'une lumière aveuglante ! Mais cette lumière, même forte, les deux lyches la noierait sous une déferlante de chair et de sang. Rien ne leur résisterait.


[EVENT] Puissions-nous mourir sous le harnais du combattant ! Cheval11
Lun 28 Mar 2016 - 17:03
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Enguerrand d' Alvestryn
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Age : 33
L'enfant terrible d'Hasdruba
Enguerrand d' Alvestryn
https://www.youtube.com/watch?v=9TFO15vp6rs


Il revoyait le visage de Faël lui souriant en posant ses mains sur son ventre désormais bien rond. Même si l'envie de rester à ses côtés le tiraillait. Le roi son oncle avait parlé. Et quel avenir pour sa descendance si les ombres de Salicar noicissaient le ciel Hasdrubien ? Certes il avait fait part à maintes reprises à Faël de ses doutes, quant à lui donner l'occasion de remonter sur le trône d'Oro. Cela le rongeait de l'intérieur cependant lorsqu'il priait Ohiel à ce sujet. Sa lame n'émettait aucune clarté. Comme si l'imposteur Asarith était à sa place en dirigeant Oro.
Sa lame, il en était persuadé brillerait en affrontant l'armée de Salicar.

-Alors vous vous êtes mis d'accord sur le prénom du bébé ?

Albérick chevauchait à ses côtés. Sa question en méritait bien une autre.

-Et toi vous vous êtes mis d'accord avec Téti sur les règles du jeu d'échec ?
-Disons que l'on a trouvé beaucoup mieux que ce genre de jeu. Avoua Albérick à demi-mot.
-Moi personnellement j'opte pour Richard si c'est un garçon et Isabelle si c'est une fille. Ou encore Siegfried, Mannfred, Simon c'est bien aussi. Tout autant que Ludwig ou encore Arthur... Quoique. Sinon Aponine, Miranda, Camilla ou Cécile cela vaut Rosa ou Marie non ?
-En réalité tu n'as aucune idée de...
-Hagen. Comme ce chevalier à qui je dois encore la chance de chevaucher à cet instant même. Non je n'en ai aucune idée cousin. La seule certitude que j'ai c'est que je ne laisserai pas Finil tisser le même destin pour moi qu'elle tissa celui de mon défunt père. Quoiqu'il m'en coûte. Tout comme je défendrai Hasdruba contre ces faux monarques qui osent remettre en cause l' héritage des sept.

-De bien belle paroles Enguerrand. Dites-moi vous deux ? Quand vous en aurez terminé. Vous viendrez prier les dieux de  pouvoir continuer vos conneries et accessoirement vous battre et vaincre l'ennemi ou vous préfèrez vous mettre à la couture et faire une tapisserie de cette bataille à venir ?

L'imposant duc qui venait de parler, n'était autre que le père d'Albérick. Ulrik Von Konniksee également surnommer le dragon.
Se regardant l'un et l'autre Enguerrand et Albérick mirent leurs heaume en place. Descendirent de leurs chevaux, tirèrent leur épées alors que de jeunes écuyers soutenait leurs lourdes lances et prièrent avec ferveur.

Puis les prêtres des quatres passèrent dans les rangs bénissant les montures, les armes, les blasons et les hommes. Ensuite le chants des quatres. Prarag, Ohiel, Canergën et Dwilin. Les quatre divinités qui, tous l'espèraient ! Poseraient leurs regards sur la bataille à venir et interviendraient si les hommes devaient faillir.

-Je vous saluent ! Je vous saluent ! Je vous saluent !

Hurla Enguerrand Ses cris se perdant parmis bien des milliers. Alors il remonta en selle. Prit sa lance et regarda Albérick qui faisait de même.
-Sais-tu pourquoi on dit les quatres alors que l'on ne dit que trois fois je vous salut cousin ?
-Parce que l'on ne saluera Canergën que lorsque tous les autres ou nous les premiers auront échoué.
-Puisse dame Finil nous tisser quelque chose de bien...
-Nous tenons dans nos mains la plus belle des plumes pouvant écrire et marquer à jamais une page de l'histoire Hasdrubienne. Lui répondit Enguerrand en levant sa lance afin de prendre sa place dans les rangs.
Sam 2 Avr 2016 - 13:29
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Friedriech von Tanemberg
Messages : 37
Date d'inscription : 03/09/2014
Chevalier Errant
Friedriech von Tanemberg
Friedriech observait l’agitation autour de lui. Beaucoup de chevaliers prenaient plaisir à se rendre au combat. Le fondateur de sa lignée devait bien l’admettre, il comprenait leur plaisir. Aller se battre avec la perspective d’une victoire facile et écrasante était quelque chose de prometteur. A son goût, cependant, il valait mieux avoir une victoire difficile et glorieuse quand on partait en guerre. On en revenait avec une immense renommée. Si on revenait, cela était vrai, il ne fallait pas se faire d’illusion. Mais après tout, au sein de son ordre, n’était-il pas supposé représenter le courage, la témérité ? C’était un peu son rôle d’aspirer à des combats rudes.
Mais il fallait aussi savoir se satisfaire des victoires faciles. Elles permettraient de donner leur baptême du feu à ceux qui en avaient besoin, de montrer les forces et les faiblesses de chacun à moindre prix… Cela serait bon, si la guerre contre un autre royaume, plus dangereux, venait à arriver. Au final, ce conflit serait bon pour les jeunes chevaliers. Il leur donnerait une première expérience du combat, sans pour autant les mettre dans des situations de danger particulièrement graves. C’était entre autres pour cela qu’il avait recommandé à Dalya de rester à l’intérieur des terres, loin de l’armée. Elle n’avait pas aimé être écartée par le reste des chevaliers sous le prétexte de son sexe féminin, mais elle n’avait pas eu le choix quand Friedriech von Tanemberg, son fiancé, avait fini par se ranger à leur avis. Sa présence empêcherait sans nul doute certains jeunes chevaliers de faire leurs premières armes.

Et il en allait de même pour la sienne au final. Voilà pourquoi, bien que son épée soit aiguisée, de même que sa hache, bien que son armure soit polie, il taillait des carreaux pour son arbalète. Il comptait rester le plus en retrait qu’il soit possible, tout en restant dans les limites de l’honneur. Il n’avait pas l’intention d’être lâche. Juste de laisser les jeunes se faire leurs armes. Et ce n’était pas en allant chevaucher en tête pour aller tuer les meilleurs guerriers de l’armée salicarienne qu’il leur permettrait d’apprendre le combat. Donc il resterait en arrière, sauf si cela devait amener sur lui le déshonneur. Auquel cas il chargerait, cela allait de soi.
Après plusieurs heures passées à tailler des munitions, il prit en main l’arbalète qu’il s’était choisie. Il l’avait trouvée lorsqu’il était passé en Oro il y avait plus d’un tour de cela. Elle l’avait accompagnée dans tous ses voyages depuis, y compris au Nouveau Monde. Le Nouveau Monde… Il y avait rencontré Kafkon Samuel, un frère qu’il n’aurait jamais cru revoir. C’était uniquement pour cela qu’il était revenu aussi vite. Il avait escompté rester le plus longtemps possible au Nouveau Monde, l’explorer, en fouiller les moindres recoins, et s’y couvrir de gloire, mais la présence de Kafkon avait été incompatible avec cette idée. Il était allé au Nouveau Monde en partie pour y fuir ses démons. Par pour les y retrouver.

« Etes-vous en train de nettoyer une arbalète messire ? »

Cette voix le tira de ses pensées. Il s’agissait d’un groupe de jeunes chevaliers qui étaient venus l’observer de près. Il supposa que les armoiries qu’il arborait en temps normal avaient dû attirer l’attention sur lui, encore. Après tout, la croix noir sur fond blanc était le symbole d’une lignée ducale. Et même s’il était mis au défi de prouver ses dires, il n’avait jamais été très bien établi s’il avait ou non le droit de porter haut de telles couleurs.
Il y avait ça, et il y avait aussi le fait qu’il était en train de nettoyer une arbalète. Il sourit. Ces jeunes pouvaient-ils se douter que c’était pour leur bien qu’il faisait ça ?

« Je suis en effet en train de nettoyer une arbalète, répondit-il. Cela pourra s’avérer utile, lorsque le temps du combat sera arrivé.
-Messire, dit un des jeunes, cette arme n’est pas digne d’un chevalier. La lance et l’épée, voilà nos armes, pas l’arbalète ! »

Friedriech haussa un sourcil. Encore quelque chose qui avait dû changer depuis son époque. En ces temps reculés, les chevaliers n’hésitaient pas à considérer comme honorable d’utiliser une arme autre que la lance ou l’épée. Bien sûr, il était plus honorable de combattre avec ces armes. Mais pas dégradant d’opter pour une arbalète.

« Je ne connais pas le passage du code de l’honneur hasdrubien qui m’interdise d’utiliser cette arbalète si je souhaite le faire, dit-il en la posant sur ses genoux. Tout comme je compte utiliser, au combat, une hache. Je manierai cependant mon épée dans les situations dans lesquelles elle s’avère nécessaire, n’en doutez pas.
-Messire, dit un autre jeune. Votre épée doit être votre sœur. Vous devez la privilégier à toutes ces armes du commun ! »

Cette fois, Friedriech fut un peu agacé. De quoi ces jeunes chevaliers se plaignaient-ils ? Il avait envie d’utiliser cette arbalète, et il le ferait si cela s’avérait nécessaire, par les dieux !

« Y’a-t-il, demanda-t-il calmement, une quelconque loi en Hasdruba qui m’interdise explicitement d’utiliser cette arbalète lorsque le temps du combat sera venu ? De même pour ma hache ? Vais-je m’exposer à des sanctions si je fais ce choix en préférant ces deux armes à mon épée ?
-Non, je suppose, dit un jeune. Mais cela est déshonorant. Vous vous exposerez à l’opprobre. »

Friedriech sourit. L’opprobre, c’était quelque chose que les jeunes avaient toujours exagéré, même de son temps. Ils se faisaient de grandes idées à ce sujet, la fantasmaient et la redoutaient… Sans jamais réussi à approcher la réalité de la chose.

« Est-ce l’opinion des tribunaux, demanda-t-il, ou est-ce votre avis à vous ?
-C’est notre avis, dit le jeune chevalier après avoir consulté son cercle d’amis. Je vous remercierai de l’écouter.
-Ecouter votre avis, dit Friedriech… Vous savez, on va jouer aux devinettes tous ensembles. Vous voyez votre avis ? Eh bien devinez. Qu’est-ce qui a deux pouces et qui s’en fout ? »

En disant cela, il avait serré les points et dressé les pouces pour désigner son visage de la main.

« Friedriech von Tanemberg, dit-il. Enchanté de faire votre connaissance jeunes gens. Maintenant, si vous voulez bien, j’ai une arbalète à finir de nettoyer. »

Le rouge aux joues, de colère, serrant les points, ils s’en allèrent. Friedriech savait qu’ils allaient réagir ainsi. Non pas qu’ils étaient lâches, mais on était à l’aune d’une bataille. Ils ne voulaient pas être pris à se quereller avec un autre chevalier à un moment aussi crucial. Encore une erreur de jeunesse. Un chevalier plus expérimenté aurait su que personne ne lui tiendrait rigueur d’une dispute. Mais des jeunes qui idéalisent l’honneur étaient tombés dans le piège.
Bien sûr, Friedriech y perdrait en réputation. Mais au moins, il aurait la paix pour la fin de la journée, espérait-il.
Dim 3 Avr 2016 - 23:56
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Ikaël AGÆTÍ
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Mercenaire survivant
Ikaël AGÆTÍ
Ikaël était entrain de se reposé dans une auberge, quand il apprit, au détour d’une conversation entre des soldats locaux, qu’une rumeur disent que ordre avait étais donnée par le Roy d’Hasdruba, Palménas de Llent, de réunir tous les chevaliers pour une guerre prochaine. A ses mots, il n’avait pas caché sa surprise et son doute sur un tel fait. Rare était les événements qui pouvait conduire a une telle action, soite Hasdruba était en tension permanente avec ses voisins, mais rien d’inhabituelle pour le pays des chevaliers, et actuellement, rien ne laissé suggère que ça éclaterai prochainement.
Dans tous les cas, je plain ceux qui seront en face du Royaume.

Mais quand les mêmes personnes lui affirmée, droit dans les yeux, que c’était Salicar qui avait déclaré la guerre au royaume tous entier, il ne put se retenir d’éclater de rire.
- AHAHAHaha, aaaaah. Ne dite pas n’importe quoi. Oro, les Cités-États, d’accord, a la limite les elfes ou les Orcs, je veux bien. Mais Salicar. *Il se prit la tête dans les mains, puis se redressa* Déjà de une, il n’on aucune raison de le faire, et surtout de deux : Il n’on même pas d’armée. Et, excuse moi, j’ai du mal a m’imaginé des paysans armé de fourches ce présente devant le putain de Royaume des Chevaliers Hasdruba, dans l’objectif de leur faire ravalé leurs dents.
- Pourtant ils disent vrai ; l’interrompit une voix.
Ikaël se tourna vers ce nouvel interlocuteur, qui avait tous l’air d’un chevalier en armure.
- Et vous êtes ?
- Chevalier Orodic d’Erborique, et comme le dise ses hommes, Salicar a déclaré la guerre et j’ai étais rappelle de mon errance pour servir et donné honneur au Sept Duchés.
Cette information interloqua Ikaël, mais se qui changea complètement la donne, fut une lettre reçue le lendemain, comme si Virel et Finil s’était entendue pour lui jouer un sale tour. Une lettre de son frère ainé Carsis.

<>
Mon cher frère.
Bien que nous ne sous soyons pas vu depuis l’enterrement de notre mère, que Canërgen l’ai bien guidé, je te contact en ce jour, à la fois pour t’informée et te mettre en garde.
Récemment, le Roy Palménas, a ordonné la lever général de touts les duchés, ainsi que de tous leurs chevaliers, et bon nombre de leurs habitants.
Certaine première rumeurs font étalage d’attaque trop audacieuse de Salicar dans les duchés du nord, mais un chevalier de confiance, ma assurer, que c’était Salicar qui aurait, simplement, déclaré la guerre au Royaume tous entier.
Je ne dois rien t’apprendre car, de ton métier, tu dois être plus au fait que moi a se sujet. Mais je tiens a te le rappelé pour la pleine compréhension de la suite.
Car, vois-tu, peu de temps avant ma discussion avec le chevalier, j’ai étais l’élue d’une puissante vision prémonition :
« La Mort est en marche »

Cette phrase est malheureusement bien pauvre, et même si il s’agit là des seuls mots que j’ai entendus, je ne serais te décrire mon ressentiment lorsque je les ai entendues. Il serait plus juste de dire qu’il s’agit là d’une vérité, un "concept", et qu’il ce réalisera bientôt.
Et peu de temps après, j’apprends l’ordre du Roy, de réunir les duchés pour une nouvelle guerre. Je ne peux ignorer une telle juxtaposition d’événement, je pars donc demandé audience au Roy pour l’informer de cette prémonition.
J’ignore si je réussirai a me faire entendre, mais je suis sur d’une chose : quelle que chose de terrible va bientôt se produire, j’ignore quoi précisément, mais je suis sure que les batailles que nous allons prochainement mener seront bien plus terrible et effroyable que nous le pensons.

J’en viens donc a ma mise en garde :
Quelle que soit tes plan, si il implique d’allait a Hasdruba et de prendre part a la guerre qui y couve, OUBLIE IMMÉDIATEMENT.
Quelle que soit la somme que l’on puisse te proposer, cela ne vaut pas que tu y perdes la vie, et je suis sur qu’un trop grand nombre des nôtres y perdrons la leurs.
J’en veux pour preuve que depuis ma vision, je me sens en permanence suivie et épier pars des fantômes et des âmes, et je suis presque certain que nombre d’entre eux vienne de celles à venir.

Que Finil veille sur toi
Ton frère
Carsis
<>

C’était, malheureusement, les mots a ne pas prononçons. En faite plusieurs phrase. Au de-là d’une grande bataille promise, Ikaël avait toujours considérait les mise en garde, en particuliers si elle impliqué sa propre vie, comme des défis.
Et puis il était mercenaire depuis quoi, aller, 5-6 Tour, il était assez grand et expérimenté pour savoir quand sa vie était en danger. Que Carsis s’inquiète pour lui était touchant, mignon, mais sans plus.
Pourtant, cette histoire de prémonition l’inquiété, soite Carsis était un grand effrayé de la vie, et il suffit parfois d’un rien pour le voir courir vers la porte la plus proche, porte qu’il barricadée, ainsi que la suivante. Enfant, il avait pris des cauchemars pour la réalité, mais là, ça sortait vraiment de l’ordinaire.
A cela s’ajouté un doute nouveau dans la tête d’Ikaël. Il était de notoriété presque publique que Salicar n’avait pas d’armée, sous quelle que forme que ce soit, pourtant il déclaré la guerre a l’un des royaumes le plus expérimenter dans ce domaine. Il trouvait ça bizarre, et la meilleur réponse était sur place.

Ainsi donc, était t’il parti sur le champ, a peine arrivé a bon port, qu’il parti directement pour le nord, sachent pertinemment qu’une armée de cette taille serait lente a crée et a mouvoir.
Arrivé au sommet de la colline qui surplombé le campement actuel de l’armée, Ikaël descendit de cheval et passa un moment à le contempler. C’était un véritable monstre, une marée de tente de toutes les couleurs, de toute les armoirie et de toutes les familles.
Des nobles, des chevaliers fière, et lui, bien qu’il soit du pays, il n’était qu’un gueux pour eux, il n’allait pas être facile de se taillé une place convenable dans cette océan d’honneur et de préjugée. Dans d’autres armées il aurait pus comptée sur un "bureau de recrutement" pour les mercenaires, mais peu de chance qu’une armée aussi fière s’encombre d’une telle chose.

Cependant, se n’était pas ce qui préoccupa Ikaël lorsqu’il rentra dans le camp, et après un peu d’errance dans celui-ci et plusieurs visite infructueuse, il trouva enfin la tente médical et de soin magique qu’il cherché, ou du moins celles qui contenez celui qu’il cherché.
Il entra, et s’approcha discrètement, attendent que son homme est fini de bandé un patient Une fois fini, il se redressa vers son visiteur.
- Chalut, lança timidement Ikaël.
A la vue de son fils, le visage d’Auron s’éclaira, il s’étreignit, puis pris un peu de recul et le regarda de la tête au pied.
- Ika s’est bien toi ? Tu n’a pas changé.
- Contrairement toi, tu a quelle que ride en plus, dit moqueusement Ikaël.
Malgré cette pique, Ikaël était content de voir son père en forme, la vieillisse le marqué, mais il la surmonté bravement, et était encore en mesure participé a une campagne militaire.
- Moque toi, tu verras quand se sera ton tour, s’indigna t’il faussement, mais par les dieux, pourquoi est tu ici, n’a tu pas reçu la lettre de Carsis ?
- Euh …
- Tu l’as reçu ? *Ikaël hocha la tête, presque coupable*Auron soupira*. Bon et bien en attendant la vraie bataille, pourrait tu aidé ton pauvre vieux père a soigné tous ses jeunes coqs.
- Quoi, tu te décourage déjà pour 5 gros bleu et ecchymose ?
- Oh, il n’y a pas que ça. En plus du voyage, tous le monde a le sang chaud ici, si l’épée est interdite, ça ne les empêches pas d’en venir aux mains. Je dois aussi me préparé quand on aura vraiment besoin de mes talents. Et puis, je veux surtout passer tu temps avec mon fils, tu dois avoir beaucoup de chose à me raconter.
Ven 8 Avr 2016 - 9:55
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Hënmellon
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La Loi et l'Ordre
Hënmellon
Comme la nuit tombait, le camp de la grande armée d'Hasdruba se trouva vite mouchetée ça et là d'étincelles de lumières rougeoyantes. Des étincelles que, le Roi Palmelas voyait depuis sa tente haut perchée sur une colline en amont du reste. Et ce n'est pas sans une certaine fierté que le Seigneur contemplait là sa fière troupe. Ses chevaliers. Ses enfants, songeait-il même parfois.
Alors, c'est comme un père qu'il balaya le camp qui l'entourait du regard, et couva chaque chevalier qu'il pu apercevoir d'un œil protecteur. Et c'est comme un père qu'il leva les yeux vers les étoiles, en priant pour la protection des siens avant de s'en retourner dormir dans sa tente.
Il y avait quelque chose de surnaturel, dans une veille de combat. L'on eu pu croire à une tension, une sorte d'effervescence à lisière de l'euphorie et de la nervosité. Et peu des piétons qui étaient massés autours des tentes des chevaliers dormaient. Il y avait des jeux, des beuveries, des éclats de rires, parfois des pleures et des vomissements. Mais peu semblaient décidés à se laisser abattre par le sommeil. Tous étaient lucide. Si le sommeil les emportaient, alors ils auraient sans doute renoncé à leur dernière nuit sur cette terre. Les piétons sont, c'était bien connu, bien souvent les premier à tomber au combat.
Une allée plus loin, là où les tentes basses et rapiécées étaient remplacées par de véritables édifices de toiles bariolées de couleurs une toute autre ambiance régnait. Entre les étendards s'agitant mollement, les braseros et les tables de nettoyage passaient quelques gardes. Les chevaliers, de tous rangs, discutaient. Les jeunes se lançaient des défis. Les vieux, plus expérimentés, mesuraient leurs chances.
Parmi les plus humbles guerriers et les plus puissants Seigneurs, entre les hautes tentes arborant les armoiries les plus glorieuses, se trouvait quelques abris plus humbles, aux couleurs sobres. Et la Baronnie d'Ibelin, qu'un certain Hirgon commandait avait rassemblé une centaine de chevaliers qui eux, à l'inverse, fêtaient et riaient ce départ glorieux de leurs terres pauvres à l'écart de tout.

Mais toute bonne chose ont une fin. Et les veilles de batailles en particulier ! Car quand le soleil se leva, assez tôt en cette période de l'année, tout le monde découvrit avec stupeur la sombre masse qui avait couvert l'horizon.
Etendards battants aux vents, dans une plaine quasiment dégagés entre deux ravines, l'armée de Salicar avait là prit place pendant la nuit, à marche forcée.
Ce n'est pas difficile de contraindre des morts à l'avance sans repos, après tout !
Et comme si cela ne suffisait pas, une pluie épaisse et drue avait commencée à tomber sur les steppes rases qui séparaient les deux troupes qui se dardaient à à peine quelques volées de flèches d'écart.

Des cors et des trompettes eurent tôt fait de résonner dans le camps, côté Hasdrubien. Et comme des écuyers couraient déjà en tous sens pour armer et nourrir leurs maîtres, le Roi Palmelas réunit sous sa tente ses plus proches Seigneurs pour organiser la bataille.
Les Salicariens ayant pour eux une armée presque infatigable avançaient en rangs serrés. Et il devenait urgent de former une ligne de front pour leur tenir tête !
Alors l'on ordonna l'appel sans réserve de la totalité de la cavalerie, que l'on fit masser en l'espace d'une heure devant tous les piétons et que l'on encadra le plus possible d'archers.
D'un côté, il s'agissait de réduire le plus possible le nombre de Salicariens en une charge violente et efficace. De l'autre, l'on voulait submerger Hasdruba sous une déferlante d'acier, de bois, de magie et de mort. Quitte à perdre plus de monde !

Finalement, le premier jours des combats était arrivé...
Sam 9 Avr 2016 - 22:33
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Enguerrand d' Alvestryn
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L'enfant terrible d'Hasdruba
Enguerrand d' Alvestryn
« -Cela aurait put être pire. Il aurait put pleuvoir. » Fit remarquer Albérick en observant les cieux déversser une pluie qu' il ne pouvait s'empêcher de comparer aux larmes des futures veuves Hasdrubienne que cette bataille allait faire.
-Toujours le mot pour rire fils. Lui répondit son père devant lui sans pour autant se retourner.
Enguerrand et Albérick avait un peu foutu le bordel comme ils aimaient à qualifier la soirée d'hier.

Une pratique courante chez les jeunes nobles que de vouloir à la veille d'une bataille profiter de la joie d'une bonne table en compagnie de leurs semblables en chantant, écoutant d'autres chevaliers plus âgés conter, avec exagération parfois.Leurs actes héroîques passés. Eux deux aussi commençaient a prendre non pas de l'âge, mais de l'expérience. Une croisade et le siège d'Ose. Ce n'était rien comparé à certain barons, comtes ou encore ducs, mais ça comptait quand même vis à vis de chevaliers à peine adoubés qui étaient venu grossir les rangs de l'armée du roi.
Fidèle au dicton : Chez Prarag on n'a besoin que d'une arme. Les deux chevaliers c'étaient dépouillés des quelques pièces d'argents qu'ils avaient emporté pour rincer leurs gosiers ainsi que celui de leurs compagnons d'une soirée... Même en ce monde on est jamais a l'abri de tomber sur une bonne taverne. C'était un autre proverbe Hasdrubien. C'est pourquoi tous chevaliers ne devaient jamais partir sans le sou.  Un autre proverbe disait : Boire avec modération. Bien des chevaliers avaient prit pour quête de chercher , de trouver et de ramener cette dame portant ce nom si singulier et autant s'y étaient perdus.
Eux deux n'avaient pas chercher cette dame modération pourtant ils étaient frais comme deux gouttes de rosée sur un brin d'herbe au petit matin. Albérick portait haut la bannière de son père qui le devançait et Enguerrand suivait comme bien d'autres et selon ses commandements la façon dont le roi avait décidé de ravager les lignes adverses.
Bientôt sonnerais le cor de la charge.
Une dernière prière silencieuse alors qu'ils se plaçaient devant les hommes à pied. Des mercenaires,des prêtres des quatres. Ceux de Prarag, qui les enviaient d'être en tête. Des prêtres de Canergën qui les encourageaient à détruire les infâmes créatures qui osaient fouler cette terre. Des prêtres de Dwilin curieux de voir leurs armes forgée à l’œuvre dans les mains de ceux qui étaient considéré comme les meilleurs combattants. Puis des paladins d'Ohiel. Tenant leur lame la pointe planter dans le sol. L' un d'eux dégageait plus que les autres prêtres une  sérénité rassurante aux yeux d'Enguerrand. Il sortit sa lame de son fourreau à leur hauteur avant de ramener la garde contre son torse.
Il capta... Ou fut capté par l’œil azur du paladin et une voix raisonna en lui.

« -Puisse ton bras soutenir le travail que cette lame doit accomplir. »

S'en suivi une absence du chevalier d'à peine un fragment de temps. Il chercha du regard le paladin sans pour autant réussir à le retrouver. Il se tourna alors vers Albérick
« _T'as vu, entendu ça ?
-Quoi ton cheval qui lâche une bouse puis un pet ? Il s'allège pour la charge.
- Non je te parle de...Laisse ça. Ce n'est rien. Préparons-nous à la charge cousin...
Lun 11 Avr 2016 - 8:44
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Friedriech von Tanemberg
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Chevalier Errant
Friedriech von Tanemberg
Le silence. Ou le bruit. L’un des deux précédait toujours une bataille. Un grand silence, tandis que tous prenaient conscience que la tuerie allait bientôt commencer, qu’il n’y avait plus d’échappatoire, ou un grand bruit, tandis que tous partageaient leurs sentiments sur la bataille à venir à leurs voisins. Aujourd’hui, près de Friedriech, c’était le silence qui régnait. Un silence de mort, adapté à ce qui allait suivre.
Mais il ne fallait pas avoir peur. Après tout les salicariens n’étaient pas une nation que les chevaliers hasdrubiens avaient réellement à craindre. Friedriech, pour sa part, était plutôt détendu. Il avait eu son content de batailles, et contre des adversaires bien plus terrifiants. Il avait finalement laissé son arbalète sous la tente. Il irait la rechercher s’il en ressentait le besoin, mais pour l’heure, l’excitation de la bataille montant, il avait plus l’envie de charger avec ses frères d’armes. De plus, il avait pensé, en voyant cette armée arriver, que les jeunes chevaliers n’auraient aucun mal à se faire la main face à cette horde de salicariens. Alors tant qu’à faire, autant se respecter lui-même. Après tout, même s’il trouvait les nouveaux hasdrubiens un peu coincés et guindés quand on touchait leurs méthodes de combat, il était lui-même supposé représenter le courage. Quel genre de courage était-il quand il ne chevauchait pas en tête ?
Il y avait un équilibre à trouver dans tout dirait-on. Charger cette armée de pouilleux ne serait pas son plus grand moment de gloire, mais c’en serait un néanmoins. Non, son plus grand moment de gloire, c’était le jour de la bataille du croc du fleuve Dargot.

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Des orcs à la peau rouge étaient venus du royaume des sables pour envahir le sud d’Hasdruba. En tant que duc de Tanemberg, duché le plus au sud, il était de son rôle de contenir cette invasion en attendant que des renforts n’arrivent. Mais les orcs étaient une marée, et ils étaient menés par d’immenses bêtes mi-hommes mi- taureaux. Aussi les chevaliers avaient-ils dû se replier derrière le fleuve Dargot, traversant à gué.
Là, Friedriech et les siens avaient pu envisager de sortir leurs arbalètes, celle-là même que les jeunes chevaliers dédaignaient aujourd’hui, et tirer sur les orcs à distance, mais ceux-ci avaient franchi le fleuve à la nage, sans être alourdis par des amures qu’ils n’avaient pas. Le repli aurait été la meilleure décision devant la marée rouge qui arrivait sur eux, mais Friedriech s’était rappelé que sans la frontière naturelle du Dargot, c’était tout son duché qui risquait d’être envahi. Alors, tandis qu’il était pied à terre, il avait saisi sa hache, et suivi par ses chevaliers, il avait chargé vers la berge du fleuve, à pied, hache levée au-dessus de sa tête.
C’était là, à son avis, le plus grand moment de sa carrière de guerrier.

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Aujourd’hui, il n’y aurait rien de tout cela. Il ne mènerait pas la charge, et ce ne serait certainement pas un exploit. Mais il devait accepter son nouveau rôle dans son nouveau monde. Alors, patiemment, il attendit l’ordre du roy.
Lun 25 Avr 2016 - 23:07
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Ikaël AGÆTÍ
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Age : 32
Mercenaire survivant
Ikaël AGÆTÍ
La pluie commençait a sérieusement tapé sur le système de notre mercenaire, bien que sa veste soit de bonne facture, elle s’imprègne peu a peu d’eau. Si cela continué comme ça toute la journée, il aurait l’impression d’avoir enfilé une éponge, et celle de nagé sur la terre ferme.
Mais ça pourrait être pire. Je pourrais être enfermé dans une gangue de fer bien froide, ouvert au quatre eaux, et cela au rythme des gouttes qui tambourine sur mon casque.
Pourtant, si la pluie n’était pas agréable a vivre, le bruit qu’elle produisait aujourd’hui avait quelle que chose de reposant. Ikaël ferma les yeux, oublia le reste et n’entendant que les sons, se laissa gagné par un serein sentiment d’apaisement.

    En bas et de partout, le bruissement sourd profond du sol enveloppé tous. Derrière, les sons mat des tissus déjà trempée donné corps un rythme lancinant, devant, le tintement des gouttes sur le métal des armures égayé cette mélodie, au loin, des grondements étouffé roulé vers eux.
    Seul compté cette instant.



Ikaël reçut un léger coup dans l’épaule, qui le sorti immédiatement de sa contemplation.
- Alors, on pense l’argent que l’on a perdu.
- A-putain. Tu pourrais y allait plus doucement Racodon, répliqua Ikaël en se massant l’épaule. Et non, j’étais … sur autre chose. De plus, s’est pas une paie au lance pierre comme la tienne que je risque de regretté, Ha ha.
- Merchi de m’le rappeler, marmonna l’autre.

En effet lors de la fête de la veille Ikaël avait découvert que l’armée d’Hasdruba avait monté un bureau de mercenariat, mais il était trop tard pour s’y enregistré. La paie y était faible en comparaison des ressources a disposition et de la bataille en préparation, mais une paye était une paye pour certains.
A défaut de ça, il avait put rentrez dans les lignes des mercenaires, pas au première loge, ça c’était pour les chevaliers, mais assez bien placer pour arrivé au cœur de la bataille assez vite après le contact.

- De toute façon, l’argent n’est qu’un bonus aujourd’hui, conclu Ikaël.
- Mouais, pas faux.
Racodon, il ne c’était présenté que sous se nom. Et la seule autre chose qu’Ikaël savait de lui et qu’il était Hasdrubiens. Ils s’étaient trouvai par hasard, et reconnaissant en l’autre un enfant du paye, la discussion fut engagé. Il était l’ainé d’Ikaël d’une dizaine d’années, avait roulé sa bosse, et si sont bouclier en forme de losange était original et bien marqué, il en avait vus d’autre. D’une humeur jovial et optimiste mais lucide sur les risque, un bon bougre en somme, et un bon guerrier.

Peu a peu, la pluie diminua avant de s’arrêtez, ne laissant derrière elle qu’un bourbier parsemé de flaque entre le de armée.
- Ah, ça commence a bougé en face.
- Ici aussi, ça bouge, la charge devrait pas tarder.

- S’est qui d’habitude ?
- Prarag bien sur, s’est lui qui dirige cette journée, il faut lui faire honneur.
- Moi, Virel, un peu fou, mais sa a marché jusqu'à présent.
Ven 29 Avr 2016 - 20:02
https://ryscior.forumactif.org/t225-chalut-o-presentations-de-un_
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Eddard CrocD'Argent
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Localisation : Hasdruba
Sorceleur
Eddard CrocD'Argent
Ils rassemblèrent armes et provisions, scellèrent les chevaux et partirent laissant derrière eux la grotte vide, résonnant presque encore du son de leur voix. Les goules ne furent pas dures à semer. Une fois que bonne distance fut établie entre eux et les monstres, ils ramenèrent les chevaux aux trots et discutèrent de la marche à suivre. Maintenant qu’Eddard et Alizée avaient été informés de la présence des Lyches, leur présence à Salicar n’était plus d’aucune utilité. Bien que Sorceleurs hors-pair, leur magie ne pouvait rien contre ces terribles entités :

« Le Reine Ravenna et le Roi Bromendacir envoient leurs troupes vers Hasruba ! Chaque jour, ils se déplacent par milliers, je les ai vu ! les informa Anassan.
Alizée et Eddard échangèrent un regard.
- C’est aussi ce que nous a dit le brigand que nous avions rencontré sur le chemin, dit Alizée.
- Pourquoi ne nous l’as-tu pas dit plus tôt ? dénonça Eddard suspicieux.
- C’est-à-dire que j’ai un peu été pris de court : je n’ai pas eu le temps de dire un mot que ma tête avait déjà heurté le sol ! répondit Anassan le regard noir pointé sur Eddard.
Eddard leva les yeux au ciel.
- Eh calmez-vous, cela ne sert à rien d’hausser la voix, dit Alizée en plaçant sa jument entre les deux Sorceleurs. Si les goules se dirigent vers Hasruba, notre place est aussi là-bas. Ces créatures sont lentes et débiles, nous auront vite fait de rattraper leur course et de prévenir le Roi Palmelas de leur arrivée !
Eddard serra les mâchoires : l’idée de rebrousser chemin vers des montagnes acérées et une horde de gobelins affamés ne lui plaisait guère. De plus les provisions que leur avait fournis le Seigneur Bartus se devenaient moindre, il ne faudrait que quelques jours avant que la faim ne se saisisse de leurs estomacs.
« Nous devrions faire une escale au Royaume Halfelin, dit Eddard. Les vivres se font à manquer et si bataille se prépare nous devrions reprendre des forces dans une auberge. Arriver aux champs de guerre du pied levé sera de la folie !
- Nous n’avons pas le temps Eddard ! Nous perdrions trop de retard sur Bromendacir si nous passions par le Royaume Halfelin. Il faut y aller d’une traite et le plus vite possible, dit Alizée.
- Alizée a raison, appuya Anassan, nous devons arriver à temps où le Roi Palmelas sera pris de court.
Eddard serra les doigts sur les lanières de son cheval.
- Dans ce cas allons-y, dit Eddard en faisait volte face.
- Attend, il faut que l’un d’entre nous retourne à Novigrad afin de prévenir le Seigneur Bartus, comme cela était convenu, s’hasarda Alizée.
- Moi, j’y retourne ! entendit Eddard derrière son dos.
Il se retourna pour voir qui était le volontaire, mais il avait déjà reconnu la voix grave propre à Willem.
- Ce n’est pas que je n’apprécie pas votre compagnie, ni que je redoute la bataille à venir ; bien au contraire : un bon bain de sang et d’acier me ferait du bien ! dit Willem en serrant les deux poings devant lui, comme si il eut écrasé la boîte crânienne d’une goule invisible . Mais je suis le vice commandant de la garde personnelle du Seigneur Bartus. S’il décide d’envoyer des troupes en renfort, je me dois d’être à leur tête.
- C’est compréhensible, dit Eddard.
- Dans ce cas je viens avec toi, scanda Dani. Il ne fait pas bon de voyager seul par les temps qui courent.
- Non reste avec eux ! Avec la nourriture qui vient à manquer il sera bon que vous ayez un archer pour chasser le gibier.
- Mais tu sauras te retrouver ton chemin ? La neige a modifié le décor et les montagnes sont traitres en cette saison, avança Alizée.
Willem ne put s’empêcher de rire.
- Si un Novien ne sait pas se retrouver dans ses propres montagnes alors ce n’est pas un Novien, dit-il. Je sais où marcher, les raccourcis à emprunter. Je me ferai discret comme une ombre et serai de retour avant même que je ne commence à vous manquer ! »

Eddard reconnaissait en Willem le parfait Novien, et depuis son premier contrat de Sorceleur en Nova, Eddard adorait les Noviens. Optimistes, robustes et bon vivants, c’étaient les gens les plus chaleureux qui ne lui avaient jamais été donné de rencontrer.
Et aussi ceux qui descendaient le plus vite une chope de bière.

*

Une partie des provisions furent données à Willem puis accolades et embrassades furent échangées. Willem promis d’être de retour avec une armée avant que la guerre ne soit déclarée puis le groupe se sépara. Dans le clair de lune se dessinait d’un côté quatres cavaliers et deux loups géants se dirigeant d’un même pas vers les fôrets de l’Est ; et de l’autre, un cavalier solitaire s’éloignait sur les chemins rocailleux et pentus des Montagnes de Nova. En cette nuit sans étoile, leur chemin avait beau être différent, leur quête était pourtant la même : empêcher Ryscior de sombrer dans le chaos.

*
Le chemin menant à la frontière d’Hasruba fut éprouvant : comme prévu les provisions ne furent pas suffisantes et, bien que rationnées, elles ne les sustentèrent que deux petits jours.
Le groupe continuait pourtant d'avancer, l'estomac dans les talons. Eddard devait sans arrêt supporter les bavardages incessants d'Alrick. Eddard connaissait sa vie entière : nait d'une mère laitère et d'un père bucheron qui étaient morts alors qu'il n'avait que douze ans, il avait rapidement du trouver sa place dans un monde en crise. Rejoignant les rangs des mercenaires, il s'était trouvé un talent tout particulier au  maniement de la lame et avait grimpé dans l'échelle jusqu'à se faire petit nom parmis les hommes de mains. Mais tout avait basculé le jour où saoul comme une barique, il avait provoqué en duel un des chevaliers du roi à un tournois de joug. Celui-ci, piqué dans son honneur et pressé de faire mordre la poussière à un simple mercenaire avait accepté le défi. Contre tout attente Alrick avait reussi à renverser le chevalier de son cheval, devant les yeux du Seigneur. Devant les acclamations de la foule, Bartus lui dit "Dis moi ton plus grand souhait mercenaire, un titre, une parcelle de terre, une place à la cour ? Dis moi ce que tu veux et je l'accorderai. Et c'est comme ça qu'Alrick intégra la garde personelle du Seigneur Bartus, et ça il n'en était pas peu fier.


Anassan, lui, ne parlait pas beaucoup, en fait il ne disait presque rien, mais Alizée parlait pour lui.
« Anassan a faim, Anassan a soif, nous devrions nous arrêter un peu pour qu’Anassan reprenne des forces. »
Eddard commençait à en avoir assez de ces jugements de faveur. Le deuxième jour, alors qu’Alizée avait demandé une énième pause pour son compagnon Sorceleur, les langues s’étaient quelque peu échauffées :
« Alizée si l’on s’arrête tous les cinq cent mètres on arrivera à Hasruba que Bromendacir aura envahi Oro !
- Eddard tu veux bien être compréhensif deux secondes ? Il est épuisé ! Tu ne sais pas ce qu’il a enduré avant que nous arrivions dans cette grotte.
- Oh bien sûr toi tu dois le savoir, il a eu largement le temps de tout te raconter près de la rivière ? piqua Eddard.
Aussitôt qu’il avait prononcé ces mots Eddard les avait instantanément regrettés, mais le mal était fait.
Alizée se figea un instant.
« Mais tu me dégoutes en fait. » cracha-t-elle au visage d’Eddard avant de tirer la bride de son cheval et de rejoindre Anassan un peu derrière.
Eddard lui amena son cheval au trot et continua tout droit.
« Tu ne l’aimes pas, tu es le Croc Blanc, le loup solitaire et tu ne l’aimes pas … bordel alors pourquoi tu agis comme ça sombre idiot ! »
Il alla se poser près d’une source qui passait par là. Quelques minutes plus tard, il fut rejoint par Dani.
« Il y a des étincelles dans l’air à ce que je vois, plaisanta-t-il. Ne t’inquiète pas va, ça va s’arranger. »
Eddard ne l’écoutait même pas. Il se sentait débile de s’abaisser à ces disputes enfantines. Qu’est ce qui lui était passé par la tête ?
Tout à coup il entendit un craquement au loin et se releva à la volée, ses sens de Sorceleurs aux aguets.

« T’as entendu ?
- Entendu quoi ?
- Le craquement.
- Non, quel craquement.
- Je crois qu’on est suivi.
- Qu’est-ce que tu racontes Eddard, je fais des rondes tous les kilomètres et je te garantis que je n’ai vu aucun intrus dans la zone. Tu es fatigué, il faut te reposer c’est tout. De toute façon regarde le soleil va bientôt se coucher, dit Dani en pointant l’astre rougeâtre entre les arbres, cela ne sert à rien de reprendre la route. Nous rattraperons le temps perdu ce soir en nous partant plus tôt demain. Tu devrais venir, on va faire un feu, dit-il en tapotant l’épaule du Sorceleur avant de se diriger vers le reste du groupe.
Eddard resta figer un instant, scrutant l’horizon à la recherche d’un intrus. Il avait bel et bien entendu un craquement, et ses sens de Sorceleur ne le trompait jamais. Pourtant Dani n’avait rien entendu, la source du bruit devait surement se trouver au-delà a distance trop éloignée pour être perçue par une oreille humaine.
Tout à coup, Ambros lui sauta sur le dos, suivi par Néamhaidh qui lui lécha la figure.
« D’accord, d’accord j’arrive. » dit Eddard, qui détourna les yeux de l’horizon avant de suivre les deux loups géants vers le camp.

*



Il courrait toujours plus vite, ses pattes envoyant valser derrière lui les feuilles mortes sur lesquelles elles s’appuyaient. Il montait toujours plus haut vers le sommet de la colline et les arbres qui défilaient sur les côtés, floutés par la vitesse, se faisaient de moins en moins nombreux tandis qu’il gagnait en altitude. Bien qu’à bout de souffle, il ne pouvait s’empêcher de courir, courir, courir …

Derrière lui, il pouvait entendre les halètements de ses semblables, qui, mêlés aux siens, formaient une drôle de mélodie, presque un chant de guerre. Au sommet de la colline se dressait devant lui un immense chêne dont les branche montaient si haut dans le ciel qu’il était incapable d’en voir le sommet. Au milieu des racines tortueuses, il aperçut une crevasse, une faille dans la terre qui semblaient mener aux entrailles de l’arbre. Derrières lui les autres semblables grognaient, gémissaient, jappaient dans un chahut qui semblait crier à ses oreilles ‘’Avance !’’.

A ses côtes vint se placer sa consœur, celle-ci lui lança un regard avant de pointer la crevasse du bout de son museau. Il se décida alors à avancer. D’abord ils durent se faufiler et s’aplatir afin d’entrer la cavité, mais, au fur et à mesure qu’ils avancèrent, les parois se faisaient plus espacées et le sentier plus large, si bien qu’après une dizaine de mètres en pente douce, ils purent trotter côte à côte.

La grotte était infestée de petits points lumineux qui flottaient dans les airs, près de deux mètres au-dessus de leur tête. Il mit un moment avant de se rendre compte que s’était en fait des lucioles. Leur lumière translucide emplissait la grotte d’une chaleur froide, irréelle. Lorsqu’il tourna la tête vers la paroi, il découvrit son ombre projetée par la lumière : celle d’un loup géant.

Ils poursuivirent leur chemin dans ce dédale de roc et de terre pendant de longues minutes, se demandant un instant si ce chemin avait une fin. Au fur et à mesure qu’ils avançaient, l’air se faisait plus humide et plus frais, si bien que leur respiration dégageait de putain nuages de vapeur devant leurs museaux. Même s’ils devaient à présent se trouver à plusieurs dizaines de mètres sous terre, les lucioles étaient toujours autant nombreuses, et, semblant les suivre, elles découvraient de leur lumière le chemin qui se présentait à eux.

Plus loin il remarqua que le sol aussi semblait scintiller de mille feux dorés. C’est en se rapprochant qu’il s’aperçut que s’était en fait la lumière des lucioles qui se réfléchissait sur les eaux cristallines d’une petite mare en forme d’arc de cercle accolée à la roche d’où pendaient trois racines.

Les deux loups géants s’assirent en silence et attendirent. Ils ne savaient pas vraiment ce qu’ils faisaient ici, ni comment ils devaient agir, mais leur instinct leur dit d’attendre, alors ils attendirent. Combien de temps ils ne surent pas le dire car ici le temps n’avait pas d’emprise.

Toujours est-il qu’après une longue attente, lorsqu’ils clignèrent des yeux, les racines avaient pris vis. Celles-ci avaient pris la forme de trois femmes au corps noueux, à la chevelure feuillue et aux yeux vert émeraude.  

« Aliriël, Eledwhen, votre tâche est terminée. Nous en avons suffisamment vu. »

Les paroles avaient résonné à l’unisson dans leurs têtes, sans bien même que les dryades n’aient à bouger les lèvres.

« Non pas maintenant. Pas encore. Je dois rester. Vou ne pouvez me priver de la joies d’assister à une bataille. » pensa-t-il.

« Tu as vu suffisamment de batailles dans ta vie passée, Alirië »

Les voix résonnaient dans sa tête comme un écho.

« La deuxième lune s’est couché et le Soleil l’a remplacé dans le ciel. Ton temps sous cette forme est épuisé. »

« Eldewhen n’a qu’à rentrer. Ma place est ici. »

Du coin de l’œil il vit Eldewhen tourner la tête vers lui. Alors à son tour il entendit sa voix dans sa tête.

« Fais ce qu’elles te disent Alirïel, ne joue pas à ce jeu. »

« Nous ne te laissons pas le choix ! »

Tandis que le dernier mot résonnait dans sa tête un halo de lumière dorée l’enveloppa et alors ….

Eddard ouvrit les yeux. Ce qu’il remarqua en premier fut l’absence d’Ambros à ses côtés qui avait depuis longtemps pris l’habitude dormir toutes les nuits à ses côtés. Il se redressa et observa au loin : derrière les arbres l’aube pointait le bout de son nez, pourtant autour de lui, tout le monde dormait encore à point fermer.
Tout à coup un terrible envie de pisser l’envahit. Il s’empressa de se lever et fit quelques mètres avant de s’adosser à un arbre pour uriner en paix. C’est alors qu’il entendit des paroles un peu plus loin, à peine audible par son ouïe acérée de Sorceleur.
« Mais regarde-moi cette bête !
- Chut ne fait pas de bruit ils vont savoir qu’on est là.
- Qui aurait cru que ce piège allait fonctionner.
- C’est bien mais fais moins de bruit. »
Eddard rangea illico son engin et s’accroupit le plus bas possible. Il place une main sur la garde de son épée et avança à pas de velour, tachant de ne faire aucun bruit. Au fur et à mesure qu’il s'approchait, les paroles lui parvenaient plus clairement à ses oreilles.
« Tu pourrais me remercier, aujourd’hui on ne marchera pas le ventre vide.
- Merci, voilà t’es content.
- C’est qu’ils sont durs à suivre ceux-là, avec leurs chevaux.
- Tu les as entendus comme moi, ils vont vers Hasruba, on doit aller avec eux pour que là bas on puisse les informer de ce que l’on a vu.
- Alors pourquoi on ne leur dit pas simplement maintenant ça nous éviterait de les suivre comme des voleurs.
- Je te l’ai déjà dit, je ne leur fais pas confiance. Pour l’instant on les suit que pour connaître notre chemin. Quand je serai assuré qu'ils ne sont pas une menace, on ira se présetner. Cela m’a suffi d’accorder ma confiance au premier venu. »

Une fille. Jeune par le son de sa voix. La vingtaine, tout juste. Et un garçon. Un homme plutôt. Oui plus âgé qu'elle.


Eddard parvint enfin au niveau du bosquets d'où venaient la conversation.
Il baisa son amulette en argent, puis se pencha au dessus du buisson en poussant un cri, quand il tomba nez à nez avec …
Ven 16 Sep 2016 - 0:44
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Sélanæ d'Harmattan
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Sélanæ d'Harmattan
Sélanae hésita un instant. Son épée n'était pas loin.
Juste une petite allonge et …
‘’ N’essaye même pas » siffla l’homme aux cheveux blancs qui se tenaient devant elle.
A la vue de l’immense épée qui se profilait à quelques centimètres de son nez, Sélanæ trouva plus judicieux de lever les mains en l’air, comme l’avait fait Avel.
 
*
Cela faisait cinq jours que Sélanae et Avel s’étaient échappés de Salicar pour rejoindre le Royaume Halfelin. Le deuxième jour, ils avaient dit au revoir à leur compagnons Peaux Vertes, s’en allant retrouver Phadria. Bien sûr ils avaient décliné la proposition d’Argorg de les accompagner. Phadria avait fait partie du raid qui avait mis à sac Khamsin quatre ans en arrière et exterminé toute sa famille. Peut-être même que c’était elle qui avait porté le coup fatal à son père, ou alors sa mère. Le simple fait d’y penser lui donner des envies de meurtres, et elle serra les poings s’imaginant volontiers passer au fil de sa lame la pirate si elle l’avait eu devant ses yeux.

Mais qu’est-ce qui t’a pris de faire confiance à une pirate ?

Pour ça, Sélanæ s’en voulait énormément. Elle n’aurait jamais dû demander de l’aide auprès de Phadria. Elle savait qu’elle aurait dû rebrousser chemin à la vue du Joly Roger sur son épaule, à l’époque où lorsqu’elle était entrée dans cette auberge mal famée des quartier d’Oro. Mais à cette époque -qui lui paressait si loin- un groupe d’esclave en piteux état l’attendaient sur un bateau qu’elle ne savait pas diriger. Elle n’avait pas eu le temps de faire la fine bouche. Qu’est ce qu’elle regrettait …

« Tu sais, à un moment j’ai sérieusement hésité à accompagner Argorg ! Juste pour retrouver la trace de Phadria et la tuer de mes propres mains ! »

Sélanæ s’était lovée tout contre Avel, tous les deux allongés dans le lit deux places de leur chambre d’auberge. Depuis qu’ils étaient arrivés au Royaume Halfelin, ils avaient passé chacune de leurs nuits ensemble. Au début parce que l'auberge manquait de chambre à taille humaine mais il avaient rapidement su mettre à profit la situation …

Avel:

Sélanæ ne s’était pourtant jamais trouvé quelconque attirance pour Avel avant de venir ici. A vrai dire, mis à part ses yeux bleu clair, il avait un physique assez banal. Mais il était gentil et il la faisait rire. Elle ne pouvait pas vraiment dire si elle l’aimait, mais après les évènements en Salicar, elle avait juste eu besoin de chaleur humaine et Avel avait été au bon endroit au bon moment.

« Sélanæ, arrête de te torturer. Tu ne vas quand même pas vivre ta vie en fonction de cette pirate. Elle est entre de bonnes mains, ce Pygargue m’avait l’air particulièrement déterminé à la conduire au billot. Laisse la justice se charger d’elle » dit Avel en lui caressant la joue.

Il s’avança et déposa un baiser son front, puis sur le bout de son nez avant de mordiller ses lèvres rosées. Ses mains se lièrent aux siennes tandis qu’il couvrit de baiser le creux de ses seins tout en descendant vers son bassin. Lorsqu’Avel atteint son périnée, Sélanae écarta les cuisses et agrippa sa chevelure dans un gémissement de plaisir.

« Oh Avel »

*
Sélanæ regardait le jour se lever par la fenêtre :

En contrebas, le village s’éveillait peu à peu. Les petites gens, un panier en osier sous le bras partaient au marché tandis que les pêcheurs rentraient à quai, rapportant le fruit d’une nuit de pêche qui serait bientôt vendue sur les étalages. La queue se formait déjà devant la boulangerie sur le toit de laquelle deux mouettes se battaient un quignon de pain ramassé par terre.

Sélanæ détourna les eux vers l’horizon doré, seulement, la beauté du paysage ne suffit pas à lui faire oublier ce qui se terrait derrière les flots. Le visage de la petite Sylvia hantait encore chacune de ses nuits. L’image du spectre sans visage apparut alors dans son esprit et elle frissonna. Tout cela ne pouvait plus durer ! Elle se leva et se dirigea vers le lit, habillée du plus simple appareil.

« Allez debout ! » dit-elle en tirant le drap qui recouvrait le corps de son amant. Si tôt que l’air frais eut frôlé sa peau nue, celui-ci se recroquevilla au milieu du lit le tout accompagné d’un grognement.

« Il est temps que l’on quitte cette auberge, poursuivit Sélanae en enroulant les draps autour de son corps nu.

« Ah c’est bien ma peine, juste au moment ou je commençais à m’y plaire. Ma capitaine a-t-elle choisit un cap ? Une villa en Oro ? Ou bien préférait-elle une plage de sable blanc sur les rivages de Porto Blanco ?

- Pourquoi pas un château en Hasruba ?

- Hasruba ? bredouilla Avel en se redressant d’un coup. Capitaine vous n’aimeriez pas du tout l’intérieur d’un château. Les pièces y sont grandes et froides et les pierres laissent passer l’air frais …

- Dans ce cas nous irons seulement en Hasruba, pas besoin d’y acheter un château ? dit Sélanae en se s’asseyant devant le petit boudoir en face du lit, tournant ainsi le dos à Avel.

- Et qu’est que ma capitaine souhaite y faire là bas ? dit Avel d'un air faussement naïf.

- Tu le sais très bien ! On va aller prévenir Palmelas de ce que l’on a vu en Salicar. Et arrête de m’appeler capitaine.

Le simple mot capitaine lui rappelait Phadria. Elle se saisit du peigne située dans le tiroir et entreprit de mettre un peu d’ordre à ses cheveux rebelles après une nuit d’amour.

- Tu remets encore ça ? Écoute Sélanae laisse tomber avec ces goules. Elles ont envahi le Nord, et alors ? Qui va dans le Nord de toute façon ?

- Tu as entendu comme moi ce qu’à dit le prêtre du temple : ‘’ les goules se dirigent toutes vers Hasruba, Bromendacir en a levé une armée ‘’.

- Et toi tu as vu comme moi à quel point il était frais celui-là : ‘’ les goules se dirigent toutes vers Hasruba, Bromendacir en a levé une armée ‘’ répéta Avel en prenant une voix censée imité celle du prêtre. Il n’avait pas vu la lumière du soleil depuis un mois, il délirait voilà tout. C’est normal que tu perdes un peu le ciboulot quand tu vis entourée de goules dont la seule envie est de te bouffer. Moi je suis pour qu’on laisse ces goules tranquilles : elles ont le droit de vivre leur vie en paix après tout, merde !

- Avel arrête de rigoler avec ce genre de chose ! Tu l’as vu comme moi le spectre sans visage, et les morts revenir à la vie, tu les as vus non ?! Elle se rappela soudain des deux sœurs jumelles dévorant la vielle dame et les larmes lui montèrent presque aux yeux.

Avel acquiesça d’un discret signe de tête. Il avait perdu son sourire espiègle.

- Bien, dans ce cas je vais descendre parler à Bertha pour lui dire que j’arrête le service en salle. Quant à toi tu ferais mieux de prévenir Ernest qu’il sera à nouveau seul à vendre son poisson, dit Sélane en remettant une de ces mèches de cheveux en place, parce qu’on va aller prévenir Palmelas, que tu le veuilles ou non ! Et tu as intérêt de le vouloir parce que je ne ferai pas ce chemin seule.

Elle finit d’arranger ses cheveux puis rangea le peigne dans le tiroir. Quand elle releva la tête, elle vit qu’Avel n’avait pas bougé, ni même daigner lui répondre. Il fixait simplement son reflet.

« Quoi » dit-elle.

 « Fais-moi l’amour »

Sélanae s’attendait à tout sauf à ça. Elle se retourna vers Avel.

« Est-ce que tu as au moins écouté ce que je t’ai dit ? »

« Oui, oui on part à Hasruba parce que tu veux prévenir Palmelas de ce que l’on a vu à Salicar, le tout à cause d’un prêtre à moitié fêlé et qui t’as dit qu’une armée de goules allait envahir le continent, débita Avel d’une traite. D’accord, on va partir. Mais avant, fais-moi l’amour. »

Sélanae rougit presque de ces derniers mots qu’Avel avait prononcé en la pénétrant du regard. Puis elle fit la moue :

« Je ne sais pas si j’en ai vraiment env …

- Allez viens là ! coupa Avel en la faisait basculer sur le lit.

Sélanae poussa un cri avant d’éclater de rire tandis qu’Avel la recouvrait de baisers.

Ils ne partirent qu’en début d’après-midi.


*


- Bon Avel, si on est perdu dis le moi maintenant !

- Non est pas perdu, l’Est c’est par là !

- Et comment tu peux en être si sûr ?

- Il suffit de regarder le lichen su les troncs d’arbre. Il pousse côté Nord. Donc l’Est c’est par là, dit-il en pointant devant lui. Allez dépêche-toi maintenant.

Tandis qu’Avel reprit sa marche, Sélanae ralentit un peu le rythme et scruta les arbres autour d’elle.

- Euh, tu peux m’expliquer pourquoi il y a du lichen qui pousse dans la direction où l’on va, à l’EST comme tu dis.

- Où ça ?

- Juste là !

Avel s’approcha du tronc que lui indiquait Sélanae. Il l’inspecta pendant quelques secondes, puis en inspecta un deuxième, puis un troisième, avant de s’asseoir par terre.

- Qu’est-ce que tu fous ?

- D’accord tu as raison, on est perdu.

- J’y crois pas, mais j’y crois pas ! cria Sélanae en levant les mains au ciel. Tu vas me dire que l’on vient de se taper une demi-journée de marche dans la mauvaise direction ?

- Ouais.

La gifle partir d’un coup.

- Désolé mais tu l’avais méritée celle-là.

- Pas faux, répondit Avel en frottant sa joue déjà rosée.

- Bon allez lève toi maintenant.

- Pourquoi faire ?

- Pour repartir dans la bonne direction pardi ! On a une demi-journée de marche à rattraper avec tes conneries de lichen à la con !

- Je ne ferai pas un pas de plus. Le soleil va bientôt se coucher et c’est nuit de pleine lune ce soir. Je n’ai pas très envie de me faire bouffer le cul par un loup !

 - Très bien ! Reste ici si tu le souhaites, moi je continue ! De toute façon je me débrouillerai bien mieux sans toi et tes pseudos techniques de trappeur de merde. Mais qu’est-ce qu’il m’a pris de mettre avec un abruti pareil !? Qu’est-ce qui m’a pris !?

Il ne fallut pas plus de cinq minutes avant que Sélanae ne revienne en larmes et se fondant en excuse. Et les deux tourtereaux se réconcilièrent bien vite … (sur un tapis de trèfle).

*

- Sélanae. Reveille toi.

- Mmhhh ?

- Allez réveille-toi, murmura Avel en la secouant légèrement. Faut que tu voies un truc.

- Quoi ?

- Y a des cavaliers vers là bas. Ils disent qu’il vont se rendre en Hasruba.

- Quoi ?!


- … et voilà comment on en est arrivé à vous suivre ! conclut Sélanae.

Après que l’homme aux cheveux blancs les aient découverts, il avait appelé du renfort et deux mercenaires les avaient soulevés du sol pour les amener près du feu de camp, où leur avait subtilisé leurs armes avant de leur lié les mains et les pieds avec de la corde.
- Et donc vous êtes venus prévenir Palmelas que des goules se dirigent vers ses frontières ? s’assura une nouvelle fois la femme qui les avait interrogés. Celle ci tenait dans ses mains un baton qui la dépassait largement.
- Oui ! répondirent-ils en même temps.
- Mais ils mentent c’est évident personne ne revient en vit de Salicar ! Ils ont simplement écouté ce que nous disions et nous disent ce que l’on veut entendre.
L'homme qui avait parlé était de grande de taille. Son crâne était chauve et il portait la barbe. Derrière son dos dépassait la prise courbée d'un arc en bois.
- Non je vous jure, s'écria Sélanae.
- Oh mais ne vous inquiétez pas on a bien failli y passer en Salicar ! rajoute Avel.
- Si cette caravelle n’était pas passé par là on aurait surement fini noyé. Virel était de notre côté ce jour-là, voilà tout ! conclut Sélanae.
- Comment as-tu dis que s’appelait la caravelle ? demanda la femme au bâton.
- Le Prince de Palmyre.
- Et le capitaine du navire, il se faisait appeler …
- Le Pygargue.
- Il vous a dit son nom ?
- Non, répondit Sélanae.
- De Everhell … ou D’Everhel je sais plus mais un truc comme ça, répliqua Avel.
Sélanae lui lança un regard interrogatif :
- C’était écrit sur son bureau, lui mumura Avel.
Pendant un instant plus une parole ne fut prononcée. La femme au baton regardait le vide pensive.
- Alors ? coupa l'homme qui portait une lance.
- Ils disent vrai.
- Quoi ? s’exclama l'archer.
- J’ai vécu dans l’Empire d'Ambre et les De Everhell en sont une des plus grandes familles, ou du moins étaient ... Vous avez fait la rencontre de Mickael Vincent De Everhell. Vous avez dit qu’il a gardé captive une de vos compagnons ?
- Oui, répondit Avel. Phadria. C’était une pirate.
Sélanae pinça les lèvres. Et détourna la tête. Sur sa droite, l’homme aux cheveux blancs s'était adossés contre un arbre les bras croisés, étudiant calmement la scène qui se jouait devant ses yeux.
- Ah Mickaël, soupira la femme au bâton. Tu as quitté l’Empire feignant débarrasser les pirates des eaux de Ryscior, mais tout le monde sait bien que tu es à la recherche de ton frère. Baldassare aurait fait un si bon mage bleu …
- Je crois que l’on s’éloigne un peu du sujet non ? interrompt l’homme aux cheveux blancs.
- En effet, se ressaisit la femme au bâton. Toujours est-il qu’ils disent la vérité.
- Tu en es sûre ?
Sélanae était fasciné par les yeux de l'homme aux cheveux blanc. Ils étaient d'un jaune si vif qu'ils semblaient briller même en plein jour.
- Eddard, depuis le temps tu devrais être au courant que je sais reconnaitre quelqu’un qui ment de quelqu’un qui dit la vérité, répliqua-t-elle sèchement en se relevant. Ces deux-là peuvent rester avec nous. Nous les conduirons jusqu’au Roi Palmelas afin qu'ils s'entretiennent avec lui, même si je ne pense pas qu’ils ne lui apporteront guère plus d’informations.
- Ils ont quand même été au centre de Salicar quand nous n’avons même pas pu nous en approcher. Ils ont peut-être vu des choses qui nous serons utiles, répliqua une voix venue de derrière.
La voix provenait d’un homme brun et maigre à qui il manquait le bras droit et dont Sélanae n’avait même pas remarqué la présence.
- Je propose quand même qu’ils restent poings et pieds attachés, lança l’homme à l’arc, les sourcils froncés. Moi vous ne m’enlèverez pas de la tête qu’ils comptaient nous voler dans notre sommeil.
- Oh croyez-moi qui si l’on avait voulu vous voler on l’aurait fait bien avant, et cela aurait été chose facile ! Vous avez le sommeil si lour que même vos ronflements ne sont pas assez forts pour vous reveiller alors qu’ils nous empêchaient de dormir à cinq cent mètres, explosa Sélanae.
- Tu vas retirer …
- Ca va Dani du calme.
Eddard posa un bras sur l'épaule du mercenaire tout en s’approchant de Sélanae.
- Elle ne fait que dire la vérité.
Dani était devenu rouge écarlate.
Eddard s’accroupit afin que son visage arrive au même niveau que le sien.
- Eh pas trop prêt, protesta Avel mais l'homme aux cheveux blanc n’y prêta pas attention.
Sélanae non plus d’ailleurs, elle avait plongé son regard dans les yeux de sont interlocuteurs.
Ses pupilles sont fendues ?...
Cet homme dégageait une aura surnaturelle et Sélanæ avait ressenti la même chose lorsque Alizée l'avaient interrogé. Ces deux là n'étaient surement pas des mercenaires comme les autres. Que leur cachait-il ?
- Comment tu t’appelles, lui murmura Eddard.
- Sélanæ.
- Sélanæ moi je ne vais pas t’embêter avec trente six questions. J’en ai seulement une à laquelle j’aimerai vraiment que tu répondes, d’accord ?
Sélanae hocha brièvement la tête.
- Est-ce que tu ce matin tu as aperçu deux loups géants ?
Sélanae réfléchit un instant.
- Vous voulez dire ceux qui font route avec vous ?
- Exactement.
- La dernière fois que je les aperçus c’était hier et ils marchaient à vos côtés. Désolé.
Un instant Sélanae sentit comme une once de frayeur passer dans les yeux jaunes d’Eddard mais cela ne dura qu’une demi seconde.
- Merci, dit-il simplement avant de s’éloigner.
Les mercenaires firent ensuite cuire le lièvre qu’avait attrapé Avel ce matin. Ils les autorisèrent à manger, mais ne leur délièrent pas les mains pour autant. Quand ils eurent fini de manger, Sélanae et Avel furent chacun placés sur un cheval : Sélanae monta Eddard, sous le regard désapprobateur d’Avel qui monta avec Dani.
Puis ils repartirent … Avel ne s’était pas trompé de direction en fin de compte.
Ven 16 Sep 2016 - 23:33
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Hënmellon
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La Loi et l'Ordre
Hënmellon
Il n'y eut ni pourparlers ni politesses ce matin. Pas de drapeaux blancs, ni de longues discussions. Pour chaque soldat présent ce jour là, que ce soit dans les rangs du Royaume d'Hasdruba ou ceux de la sordide Salicar, il ne faisait maintenant plus aucun doute que la guerre avait commencé. Avec la monté du soleil, loin au dessus des brumes du champ de bataille, une tension certaine se fit dans les coeurs de tous ceux qui étaient assemblés ce jours là.

[EVENT] Puissions-nous mourir sous le harnais du combattant ! 0fcf9b10

Les jeunes trépignaient, ou redoutaient, les anciens attendaient en soupirant. Ils attendaient ce qui serait très certainement une monumentale boucherie. Là où ils se tenaient actuellement, que ce soit à dos de cheval ou pieds dans la boue se dresserait à la tombée du jour un charnier si vaste et immonde que plus jamais ces plaines ne retrouveraient leur quiétude d'antan.
Bomendacir comme de Llent, bien en arrière de leurs troupes jugent un instant l'armée qui s'opposent à la leur, pendant ce qui semble être une éternité. En ce jour, la météo a sourit à Salicar. Une pluie fine est tombée toute la nuit sur le champ de bataille et a gorgé le sol d'eau, transformant la terre froide du nord en une gadoue glacée. De ce fait, et avec le conseil de ses plus proches généraux le Roi Palmelas ne peut user de sa redoutable cavalerie. Bomendacir, sans l'ombre d'un doute le sait.

"-Cela se fera à pieds." murmure-t-on dans les rangs d'Hasdruba.

Pas de gloire pour la chevalerie aujourd'hui. Mais la déception n'a pas le temps de s'installer dans les lignes du sud. Car on entend déjà des cors sinistre mugir de l'autre côté de la plaine.
Par dizaines, par centaines même, on les entend élever leur complainte pénible. Et sous leurs chants strident, les premières lignes de Salicar se mettent à avancer.
On croit en voir cinq, puis dix, puis quinze, c'est en fait presque un tiers de ses forces que Bomendacir jette sur Hasdruba. Des piétons par milliers, armés à la va vite ou simplement dotés de leurs mâchoires pourries.
Un frisson général prend les fantassins d'Hasdruba, lorsque ces troupes morbides se mettent en branle face à eux. Leurs pas sont chaotiques, leur démarche semble pénible -la boue n'aidant visiblement pas- mais leur allure suffit à en faire vomir plus d'un. Jusqu'à ce que Palmelas se décide à répliquer.
Des archers, le Roy d'Hasdruba en a peu. Mais avant de faire avancer ses troupes, il se décide à les faire tirer. Depuis les ailes de sa longue ligne, il fait tour à tour encocher, viser et tirer des centaines d'arc dans l'espoir de réduire au maximum les forces déjà par trois fois supérieures aux siennes du Roi Bomendacir.

[EVENT] Puissions-nous mourir sous le harnais du combattant ! 2a968e10

Quelques minutes plus tard, après une prière pour ses dieux, Palmelas fait sonner la charge. Son centre se vide de ses fantassins, qui eux avancent aux pas vers Salicar, vers la mort et peut-être la gloire.
A un contre deux, la victoire n'est pas impossible pour Hasdruba. Mais qui sait quels tours Bomendacir a encore dans sa manche ? Lui qui est bien décidé à annexer les terres de Palmelas à son royaume regarde avec un plaisir sans borne la mêler qui va bientôt éclater au centre de ces steppes. Il est plus que confiant.
Mais les hommes du Roy sont bien armés, et déterminés.
Le sol se gorgeait déjà de sang, lorsque les deux forces se rencontrèrent. Mais la journée ne faisait que commencer...
Mer 26 Oct 2016 - 15:54
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Friedriech von Tanemberg
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Chevalier Errant
Friedriech von Tanemberg
Friedriech observait depuis son cheval l’infanterie charger, et la mêlée commencer. Oh, comme il aurait aimé se joindre à cette infanterie ! Sa hache de bataille lui manquait. La soulever de toutes ses forces lui manquait. L’abattre sur l’ennemi lui manquait. A la place, il se retrouvait à sottement attendre sur un cheval, suivant les ordres qui lui avaient été donnés. Il ne comprenait pas cette décision de ne pas mêler les chevaliers au combat, de ne pas leur faire mettre pied à terre. Les mêler à cette mêlée aurait à n’en pas douter accéléré le processus, au regard de la piètre qualité des troupes salicariennes.
Il y avait de l’honneur à respecter un plan de bataille soigneusement préparé et à s’y tenir, et c’est pourquoi il choisit de ne pas se rebeller. Il eut même à calmer un groupe de chevaliers autour de lui. Pas des vétérans de nombreuses batailles, mais pas des jeunes coqs non plus. Ils étaient nerveux. Il sourit en les entendant évoquer des armes d’hast qui à n’en pas douter trancheraient ces corps ennemis. Il se reconnaissait dans ces propos, dût-il bien avouer. Toutefois, il choisit de les appeler à se calmer.

« Il y a, dit-il, de l’honneur à prendre dans le fait de ne pas charger tout de suite. Dans le fait de préparer des conditions idéales pour la victoire. Il fut un temps où les chevaliers d’Hasdruba considérait comme honorable l’usage d’un arc, ou de combattre à pied. Alors pourquoi serait-il déshonorant de respecter le plan de bataille de nos chefs, fût-il d’un goût qui n’est pas le nôtre ? »

Apparemment, tous les chevaliers ne pensaient pas cela, mais il parvint à en convaincre un certain nombre. Il était heureux. Ces gens-là n’étaient, comme lui, pas forcément des flèches. Il savait son raisonnement simple, à son image. Mais apparemment, cela les avait convaincus. Peut-être pourrait-il même par la suite leur parler de la Dame Daudysse…

---

Son nom était Realmanë. Elle avait été envoyée par la reine Filillë pour observer la guerre à laquelle se livraient les humains des royaumes voisins. Elle observait depuis une colline avoisinant le champ de bataille, ne parvenant à en voir qu’une partie, mais assez pour savoir qui prenait l’avantage. Elle se tenait sur ses gardes, de crainte d’être prise entre deux feux.
La reine Filillë de la Grande Forêt savait que l’une de ces nations comptait des morts-vivants dans ses rangs, aussi était-ce pour cela qu’elle attachait un soin particulier à être au fait du dénouement de cette guerre. Les elfes sylvains n’interviendraient pas à son avis, mais si les morts devaient encercler une partie de la forêt, elle souhaitait pour autant le savoir.
Serrant contre elle son amulette de Daudysse, sa divinité tutélaire, Realmanë observa les troupes se rencontrer, et le carnage commencer. Inconsciemment, elle souhaitait la victoire des chevaliers d’Hasdruba, préférant encore des humains qui souillaient et manquaient de respect à la nature plutôt que des morts qui se relevaient. Aussi adressa-t-elle silencieusement une prière à la dame de l’été.
Dim 30 Oct 2016 - 20:37
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Triss Miders
Messages : 145
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Mélodie à la gloire de la déesse
Triss Miders
Cela devait faire un bon moment que Triss se trouvait dans le royaume de Salicar, à la recherche d'un moyen de libérer Elyse Fadelis, l'élue divine de Filyon. En effet, selon les rumeurs, elle serait emprisonné dans les terres orcs. Même si elle n'avait pas vérifié, Triss Miders était sur de cet information. Où pouvait se trouver Elyse à part cet endroit pour que personne ne sache où elle se trouve de manière certaine? Et sa mort n'était possible, car qui pourrait désirer l'élue divine de la déesse des arts et des plaisirs? Personne ne le voudrait. Elle ne pouvait donc se trouver que sur les terres orcs.

Sauf que maintenant, elle ne pouvait trouver aucune aide en Hasdruba depuis que celle-ci en guerre. Salicar était en effet rentré en guerre contre Hasdruba. Même si cela pouvait être assez étrange du fait que Salicar n'était pas du tout un puissant royaume guerriers, les faits étaient là et cela se voyait directement dans la population. D'ailleurs, selon certaines histoires, assez farfelus, Salicar serait accompagné de monstres et d'horreurs dans ces rangs, comme des zombies ou des goules et bien d'autres choses.
La guerre obligeait les hommes à prendre les armes pour rejoindre l'armée de leur patrie, dès qu'ils étaient en âge de se battre. Et les effets étaient direct pour Triss, qui voyait le nombre de clients lors de ces représentations dans les tavernes et les auberges, fortement diminués.
Elle décida donc se suivre les combats, son luth à la main, pour pouvoir en faire une grande épopée digne des plus grands bardes.

L'aube se lève en cette triste journée

Et les étendards sont levés

Le sang va couleur

Pour ces braves chevaliers

Hasdruba connaîtra la paix

Quand Salicar sera tombé

Leurs horreurs fauchées

Face aux chatoyantes épées

Que leur aura dressé

Hasdruba et sa puissante armée

Ecrasant Salicar

Perdu dans le noir
Mar 1 Nov 2016 - 12:29
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Eddard CrocD'Argent
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Localisation : Hasdruba
Sorceleur
Eddard CrocD'Argent
Eddard fit virevolter l’épais drap de tartan qui recouvrait l’entrée de sa tente d'un coup sec et sortit dans le froid de l’aube.
Il n'était pas le seul debout à cette heure-ci et alors qu’il se frayait un chemin parmi les tentes, la boue recouverte d’une fine pellicule de givre craquant sous ses pieds, il put apercevoir en fait plusieurs soldats circulant dans les allées, échangeant quelques mots, aiguisant leurs épées ou faisant cuire leurs petits déjeuners - quelques saucisses et des œufs - dans de petites poêles en fonte au dessus du feu ; tous victime d’un seul et même maux : le trac d’avant la bataille.
Eddard savait que la plupart d’entre eux n’avait pas dormi de la nuit, lui même n’avait pas réussi à fermer les yeux plus de deux heures.
Alors qu’il passait à côté d’eux,  certains lui adressèrent un petit signe de tête, d’autres ne le lâchèrent pas des yeux, se demandant surement d’où sortait cet homme aux yeux jaunes qui était apparu durant la nuit.
Eddard n’y prêta pas attention, et tourna à droite à un carrefour de tentes, prenant la direction de la forêt. Il avait encore une bonne heure devant lui avant le lever du soleil. Il en profiterait pour adresser quelques prières aux Dieux, car il faudrait bien toute leur miséricorde pour pouvoir faire face à ce qui les attendait.

*

C’est le froid qui réveilla Sélanæ ce matin là. Aucune lumière n’éclairait l’intérieur de la tente, aucun son ne se faisait entendre autour d’elle et pendant la courte minute après le réveil où l’esprit est encore endormi, elle crut qu’elle était à bord des calles froides de l’Ankhor, s’approchant des Marches d’Acier. Puis elle se rappela que ces moments étaient à présent bien loins derrière elle. Les esclaves depuis longtemps libéré. L’Ankhor depuis longtemps coulé. Phadria depuis longtemps partie.
Elle sut qu’elle était en Hasruba et qu’elle ne dormait plus seule à présent. Elle se blottis contre Avel. Sa peau était si chaude, la sienne si glacée.
“ Tu ne dors pas ? demanda Avel à voix basse en l’embrassant sur le front.
− Je ne pense pas que j’arriverai à me rendormir. Tu as dormi toi ?
− Non. “
Alors que ses yeux s’habituaient à la pénombre, les traits d’Avel se dévoilèrent doucement à ses yeux. Le dos relevé par deux coussins, le torse nu et l’épaisse couverture lui arrivant au niveau du sternum, il regardait droit devant lui.
Sélanæ savait exactement ce qu’il ressentait. Trois ans auparavant elle aussi avait participé à sa première bataille, celle de l’Ost Noir. A l’époque cependant, Sélanæ savait manier l’épée et s’était déjà illustrée dans ses talents de bretteuse. Avel lui ne possédait aucun talent particulier pour l’escrime, savait il tout juste tenir une épée.
Sélanæ réalisa tout à coup : et si ce matin était le dernier ?

*

Les mains près du feu pour se réchauffer, Alizée n’avait pas quitté les flammes des yeux, les reflets orangés dansant des ses pupilles. Tout à coup une main sur son épaule la fit sursauter.
“ Que vois-tu dans les flammes Alizée ?
Alizée amena une main contre sa poitrine.
− Tu m’as fait peur Anassan, ne refais plus ça, je t’en prie.”
Anassan s’assit sur le rondin de bois situé  côté d’Alizée.
“ Je ne t’ai rappelé personne en parlant comme ça ? dit Anassan le sourire en coin.
Alizée sourit :
− Oh, Varig,  il m’en a fait baver celui là. Il a mit du temps à s’apercevoir que mes visions n’apparaissaient pas dans les flammes. Je suis sur que j’ai perdu plus d’un sourcil alors qu’il me disait de toujours regarder plus près. “
Anassan et Alizée éclatèrent de rire mais après quelques secondes un silence s’installa.
Alizée se décida à parler :
“ La vérité est que je suis aveugle Anassan. Depuis notre départ de la grotte, mes visions m’ont quitté.
−  Il faut laisser le temps à ton corps de se régénérer. La vision que tu avais eu là bas était extrêmement forte, tu t’en es évanouie.
− Ah, me reposer, comment veux-tu que je me repose alors que nous courrons tous vers notre mort, Palmelas ne semble pas comprendre ce qu’est une Lyche tout ce qu’il pense c’est’à lever les armes. “
A nouveau un silence.
“ Je ne veux pas mourrir, Anassan.
− Moi non plus, plus maintenant. “
Et il serra sa main avant de l’embrasser.





Spoiler:

Les troupes s’étaient formées à présent, rangées et alignées face au soleil qui se levait derrière les montagnes tandis que Palmelas de Llent passait en revue ses hommes en faisant des aller retours sur son cheval de guerre.
“ Le temps est à nouveau venu de défendre votre patrie contre ces abominations qui nous font face. Ce matin nous éradiquerons une bonne fois pour toute la puanteur de ces monstre putréfiés. Nous enfants d’Edus n'abandonnons pas aujourd’hui !”
Et alors une myriade de cris retentirent parmis les escadrons et les hommes firent claquer leurs épées contre leurs boucliers dans un tintamarre de bruits métalliques.
Eddard était placé en première ligne, le rang des sacrifiés pensa-t-il. Il ressera un peu plus sa main contre la paume de son épée Scylla puis tourna la tête. Cinq rangs derrière lui, il aperçut Sélanæ et Avel, côte à côte et se tenant la main. Avel portait un casque de fer mal manufacturé et qui semblait être trop grand pour lui. Sélanæ elle était superbe. Son armure parfaitement lustrée réfléchissait les premiers rayons de soleils qui perçaient à travers le ciel gris en une myriade de couleurs. Ce fut comme si une aura émanait de sa personne. Eddard s’aperçut que c’était la seule femme à porter l’épée. Plus loin encore se trouvaient Alizée et Anassan, parmi les archers. Eddard pensa leur place bien trouvée car en effet, deux mages ne seraient d’aucune utilité au milieu de la bataille. Le Sorceleur serra dans sa main son amulette de loup et murmura une prière adressée à Prarag, lui priant de guider son épée dans la bataille à venir.
Tout à coup, les premières goules apparurent au sommet de la colline,et alors la voix cristalline d’une femme perça à travers les clameurs de la guerre, ses mots étaient juste, et sa mélodie redonna du courage aux hommes qui s'apprêtaient à donner leur vie. La voix se tut et les cors de guerres retentirent, on hurla un “Pour le Roy !” puis dans un même et seul élan, les hommes se ruèrent à la rencontre de ceux qui ne l'étaient plus, épée brandit et rage de vaincre.


*

La bataille faisait rage et les runes de Scylla brulaient d'une lueur andante. Eddard taillait avec son épée dans la masse grouillante, ne comptant plus le nombre de goules qu'il avait démembré. Ses bras étiaent en feu à force de soulever la lourde épée à deux mains qu'était Scylla. Il décapita d'un revers une goule qui se précipitait sur lui mais alors qu'une giclée de sang noir tachait son visage, il ne vit pas l'autre goule qui arrivait juste derrière. Celle ci l'attrapa par le col et lui fit perdre l'équilibre. Son dos percuta violemment le sol et la puissance de l'impact lui fit lâcher son épée.
Instinctivement, il ammena ses mains devant lui, essayant tant bien que mal de repousser la goule enragé qui mordait frénétiquement l'air, essayant désespérément d'arracher un morceau du visage du Sorceleur.
Les muscles de ses bras commençaient peu à peu à se pétrifier tandis que l'étreinte de la goule infatiguable se faisait de plus en plus forte.
Eddard était à deux doigts de lâcher prise quand tout à coup la goule ne bougea plus, un filet de sang coula sur son front verdâtre et vint perler sur le poitrail du Sorceleur, puis elle tomba, morte, pour de bon cette fois-ci. Dans un dernier élan de force, Eddard s'empressa de la repousser sur le côté quand il vit au dessus de lui un visage bien familier. Celui d'Anassan.
Un instant il crut apercevoir une lueur violette à la place de son bras gauche mais lorsqu'il cligna des yeux celle-ci avait disparut.
Il lui tendit sa main droite et Eddard la saisit avant de se remettre péniblement debout :
"Merci" lâcha-t-il un brin gêné.
Anassan répondit d'un léger signe de tête. Eddard regarda autour de lui. Il avait surement du rester un bon bout de temps sous cette goule car le bataillon était à présent bien loin devant. Ici ne demeurait que les restes du carnage en mouvement.
Le Sorceleur leva la tête, le soleil était haut dans le ciel à présent, la neige avait fondu relâchant tout le sang qu'elle avait imbibé en une mare rouge. 
Tout à coup Alizée se précipita vers lui et le serra dans ses bras :
" Oh Eddard tu es en vie ! "
Ce tel élan de la part d'Alizée étonna le Sorceleur, en effet, depis leur départ de la grotte il ne s'était guerre reparlé. Alors qu'Eddard tendait le cou, blottis dans les bras d'Alizée, il aperçut une fine silhouette sur les montagnes en face, il plissa les yeux ...
Alizée dessera son étreinte.
'' Je te croyais mort Eddard ! C'est Anassan qui t'as vu, cette goule a bien faillit avoir ta peau. Toujours est-il que les hommes percent dans les armées de Bromendacir comme dans du beurre. "
Eddard ramassa son épée qui s'était enfoncée dans le sol boueux et la débarassa de la boue et du sang en la faisant claquer d'un coup sec.
'' Il ne savent pas qu'ils se dirigent tout droit dans la gueule du loup " dit Eddard d'un ton gave.
Il jeta à nouveau un coup d'oeil sur la crête. La silhouette avait disparu.
Dim 6 Nov 2016 - 15:15
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Enguerrand d' Alvestryn
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L'enfant terrible d'Hasdruba
Enguerrand d' Alvestryn
La charge tant attendue n'avait finalement pas eut lieu. Enguerrand et Albérick Von Konniksee rongeaient leurs freins comme bien d'autres jeunes chevaliers ayant envie d'en découdre. Cherchant le roi du regard, il le vit entourer des Ducs qui conversaient tout en observant attentivement les mouvements sur le champ de bataille. Envoyer des chevaliers sur un terrain détrempé aurait été selon lui et sa petite expérience une erreur, mais qu' elle frustration quand même. Les troupes à pieds allaient très certainement saloper encore un peu plus le champ. Son analyse s'arrêta là alors que celui qu' il surnommait pépé guerrier se lançait dans une observation nostalgique dont il avait le secret. Concernant l'usage de l'arc il ne lui donnait pas forcément tort. Plutôt que de rester ici comme des cons de paysan devant un panneau indiquant les directions. Tirer quelques flèches dans ses abominations passerait certainement le temps. Le javelot étant autorisé à la chasse pour les chevaliers. Quel mal pouvait-il avoir a se comporter de manière déshonorable avec des créatures qui en ignoraient tout ?

Ces zombies bien que méritant la mort n'était certainement pas le fleuron de l'armée Salicarienne. User des chevaliers à nettoyer des zombies la plaine alors qu'il devait y avoir des ennemis bien plus dangereux. C' était un choix judicieux du roi selon Enguerrand.
Pourtant rester ainsi immobile, ennuyait Enguerrand. Il y avait des milliers de chevaliers qui patientaient alors que plus bas des hommes combattaient et mourraient. Bien que ce qu'il voyait donnait l'avantage à Hasdruba. Sans être noble ou chevalier, ces gens combattaient l'ennemi commun. certainement sans les principes parfois compliqués et incompréhensibles des Hasdrubiens.
Alors il se mit a prier. Pour ceux qui tombaient, pour ceux qui tomberaient avec ou sans honneur dans cette bataille.
Que ce soit à cheval, à pied avec ou sans armes. L'armée Salicarienne devait être balayée. Pour son épouse, pour son enfant et pour Hasdruba. On pourrait bien lui reprocher sa manière de combattre, mais lui vivant ces horreurs ne passeront pas la frontière.

Loin d'ici en Hasdruba. La mère d'Enguerrand terminait sa veille. Posant son ouvrage sur une table. Doucement elle se leva sans bruit. Avec précaution elle fit glisser le rideau du lit de Faël. Ce n'était pas a elle de s'affairer au remplissage de l'âtre, pourtant elle le fit car elle en avait décidé ainsi. Odvard le serviteur d'Enguerrand était certes dévoué et obéissant, mais trop brusque et sa belle-fille avait besoin de calme et de repos.
Faël se réveillait doucement alors que Valiane observait de derrière la fenêtre un timide soleil se lever.
-Vous m' avez veillé toute la nuit ? Lui demanda Faël.
Valiane se retourna et bien que l'épaisseur des couvertures soit importante. Elle pouvait distinguer le ventre de sa belle-fille.
-Loin de moi l'idée de vous imposer ma présence, mais le terme approche. Que ferez- vous si pendant la nuit vous vous trouvez incapable d'appeler à l'aide ou même d' aller en quérir ?
Faël acquiesça silencieusement avant de sortir du lit.
-Je ne vous en blâme point et vous remercie de toutes vos délicates intentions a mon égard dame Valiane.
Faël passa derrière un paravent. Pour des raisons de commodités évidentes, elle avait demandé la permission de pouvoir passer des tenues impériale. Plus amples et plus confortables que les vêtements des Hasdrubiennes.
Valiane ne pouvant rien lui refuser. Elle descendit péniblement ainsi habillée les escaliers pour arriver dans la salle où d'habitude elle prenait ses repas. Ensuite si l'enfant qu'elle portait lui en laissait le loisir. Elle pourrait s'aérer un peu dans la cour du château. Toutes les journées se ressemblaient depuis le départ des chevaliers pour la frontière. Bien qu' elles soient infiniment plus calmes sans les chevaliers. Le brouhaha quotidien elle se l'avoua non sans quelques surprises lui manquait.
A moins que ce ne soit son époux qui, a lui seul faisait bien plus de bruit que dix chevaliers a un banquet.
Lorsque le maladroit Odvard faisait du bruit, secrètement elle se mettait à espérer qu' Enguerrand ouvrirait la porte de retour de la guerre.
Pour dire vrai, elle préférait largement ses nuits parsemées de rêves que ces journées passées dans l'attente et l'incertitude. Elle le savait bientôt des messagers seraient envoyés pour dire qui étaient tombé avec honneur.
Elle avait prié Daudysse de la tenir éloignée des cauchemars et des mauvais présages et l'elfe en armure qui lui était apparue en songe qui l’appelait cousine s’attelait a cette tâche toutes les nuits toujours avec un franc succès.
La journée elle confiait ses angoisses à Dame Valiane qui l'écoutait et la rassurait. Pourtant aujourd'hui alors qu'elles marchaient côte à côte et sans crier gare. Dame Valiane lui prit les mains et demanda à Faël une faveur ou plus exactement une promesse.
« -Je vous écoutes.
-L'honneur Hasdrubienne m'a voler l'homme que j'aimais il y a de cela bien des tours. Enguerrand n'a jamais connu son père. Promettez-moi si jamais il revient de le raisonner et de le convaincre de mettre cet honneur de côté pour que vous puissiez vivre tous les trois ensembles et heureux. Même si pour cela il vous faut quitter Hasdruba. »
Dame Valiane lâcha les mains de sa belle-fille pour le moins surprise de la demande.
Aux bords des larmes Dame Valiane, sortit un mouchoir délicatement brodé afin de chasser les perles translucides qui prenaient le chemin de ses joues.
« -Je préfère le savoir errant et heureux à vos côtés que mort. »
Ven 11 Nov 2016 - 10:42
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Hënmellon
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La Loi et l'Ordre
Hënmellon
Midi vint sans tarder, sur les grandes plaines gelées du nord. C'était là, dans cette grande cuvette glacée, battue par les vents et la pluie que se jouait une macabre pièce.
Depuis plusieurs heures maintenant, les forces d'Hasdruba luttaient sans relâche contre la horde maudite qu'avait envoyé Salicar depuis le nord. Pris dans la mêlée, les fantassins du sud faisaient preuve d'un courage ahurissant. A un contre dix, au moins, les pauvres bougres avaient su contenir à eux seuls l'avancée des morts. C'était à grand renfort de masses et d'épées qu'ils espéraient maintenant en venir à bout, fermement plantés sur leurs positions.
Les rangs serrés, ils recevaient en pleine face des assauts toujours plus violents de la part des Salicariens. Et pourtant, juché sur son rocher noir, Bomendacir les vit résister encore et toujours à ses troupes. Comme un aplomb rocheux, tombé en plein océan. Il ne décolérait pas, face à la bravoure de ces troupes pourtant dépassées. Et toute sa rage, il la déversait sans compter sur eux.
A midi, justement, il se trouva qu'Hasdruba vint à faiblir. Car le sol, gorgé de sang, était maintenant couvert de cadavres. De lances brisées et de boucliers rompus. Un monceau de débris qui, accumulé, forçait peu à peu les fantassins d'Hasdruba à lâcher et reculer.
Mais reculer, c'était bien souvent glisser, trébucher, baisser sa garde... et dans un contexte pareil, où le moindre faux pas était gratifié d'une morsure, de la perte d'un membre ou d'un coup de lame rouillée, Hasdruba se fit peu à peu tailler en pièces.
Ça commençait sur les ailes de la formation des Sudistes. Leurs lignes, pourtant soudées vinrent peu à peu à s'étioler à mesure que la marée Salicarienne s'avançait. Et avant longtemps, les morts vivants eurent prit pieds de part et d'autre du dernier carré Hasdrubien encore debout.

Palmelas, le Roi du Sud se raidit sur sa monture à la vue de ce spectacle terrible. L'idée de voir ses hommes se fondre dans ce charnier putride faisait peu à peu resurgir en lui la plus noire des rages.
Mais c'est maître de lui-même qu'il finit par talonner son cheval de bataille, pour aller au devant de son plus gros atout. Au devant de ses dizaines de milliers de chevaliers, qui attendaient encore à l'écart de la mêlée.
On le vit descendre, sous l'étendard Royal, de ce contrefort rocheux qui abritait son état major.
Lorsque sa monture se mit à battre la même boue que celle de ses hommes, alors un frisson parcourut l'assemblée. Ceux qui le virent passer comprirent que la situation devait être des plus graves pour qu'un Roi s'abaisse à rejoindre ses troupes en pleine bataille.
Mais ce passage royal, c'était surtout l'annonce de ce que tout le monde attendait. Malgré la pluie, malgré le froid, malgré le vent et le tonnerre, ils chargeraient. Cette nouvelle insuffla une hardeur nouvelle dans le coeur des chevaliers. Hardeur qui fut décuplée à l'apparition des nécromanciens de Bomendacir sur le champ de bataille. Ces mages, drapés de noir et armés de bâtons noueux se mirent à arpenter le champ de bataille, alors que la mêlée continuait. Leurs voix sinistre eurent alors tôt fait d'emplir l'air, le vent rabattant aux oreilles des Hasdrubiens leurs sordides incantations.
Devant les yeux des chevaliers, écoeurés par un ouvrage si immoral, les fantassins tombés au combat se mirent à se mouvoir à nouveau. Ils étaient désarticulés, couvert de sang et de boue. Certains avaient perdus des membres, d'autres étaient couvert de plaies suintantes.
Mais jamais ils ne tentèrent de reprendre le combat pour Hasdruba et leur Roi. Au contraire, comme de bons pantins, ils se ruèrent sur leurs anciens camarades. Accélérant leur défection, et précipitant leurs âmes dans l'au-delà.

Depuis sa colline, le Roi Bomendacir sourit. Comme il l'avait prévu, la force du nombre allait l'emporter une fois de plus. Et une fois de plus, son pouvoir allait lui offrir la tête d'un royaume supplémentaire.
Il n'avait, de toute façon, pas encore révélée sa carte la plus terrible.
Alors il souriait, amusé par la débâcle des Hasdrubiens. Il souriait, ses yeux rivés sur leurs corps rompus par des heures de combat. Mais le son des cors le tira de sa contemplation. La pluie cessait, le soleil revenait. Et face à lui allait se dresser la plus grosse épreuve qu'il aurait à affronter dans cette guerre. Ses troupes allaient devoir survivre à la charge de l'intégralité des forces montées de Palmelas. Quelques onze mille cavaliers, en armure rutilante, décidés à en découdre.
Il ne souriait plus, depuis son trône. Peut-être même qu'un frisson glacé descendit son dos de semi dieu...
Mer 7 Juin 2017 - 14:12
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Friedriech von Tanemberg
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Chevalier Errant
Friedriech von Tanemberg
Friedriech attendait, comme tous les chevaliers, en observant la bataille qui se déroulait sous ses yeux. Très vite, il apparut que la chevalerie hasdrubienne n’était pas appelée à entrer tout de suite dans le vif du sujet, aussi se prit-il à reprendre ce qu’il disait au sujet de la Dame de l’Eté, Daudysse. Il avait cru comprendre que certains chevaliers se souvenaient encore qu’elle était liée à Hasdruba, mais apparemment, la légende avait été oubliée. La légende selon laquelle elle aurait fondé l’ordre chevaleresque qui un jour fonderait Hasdruba. Il essaya de se lancer, mais il ne devait pas être un très bon conteur. Son histoire tomba dans des oreilles inattentives. Il se préparait donc à se taire et à se concentrer sur leur intervention à venir, quand quelqu’un lui répondit.

« Continuez messire, je vous en prie. »

Le chevalier qui avait parlé ainsi avait son heaume relevait et affichait un visage amical et un sourire détendu. Friedriech le lui rendit avant de reprendre.

« Je disais donc. Certains érudits parmis les chevaliers se souviennent que la Dame de l'Eté, Daudysse, fut liée à Hasdruba. Mais vous rappellez-vous de la légende selon laquelle elle fonda l'ordre chevaleresque qui devait un jour fonder le royaume ?
-Je crains que non, messire, dit le chevalier, après s’être un peu secoué, pour se rendre plus confortable sur sa selle.
-Eh bien en fait, dit Friedriech, selon les légendes, c’est effectivement elle à laquelle est attribuée la fondation de l’ordre. Etonnant, de telles choses ne sont normalement pas les fonctions d’une dame, et encore moins celles de la Dame de l’Eté. Pourtant, c’est la seule légende que je connaisse…
-Eh bien, dit l’inconnu en lâchant ses rênes pour lui tendre la main, il semblerait alors que nous sachions quelle déesse prier en cette sordide journée. Si l’un de nous devait y passer, sachez qu’Hirgon, compte d’Ibelin, aura été ravi de vous rencontrer.
-Friedriech von Tannenberg, pour vous servir, répondit l’intéressé en acceptant la poignée de mains.
-C’est votre première charge, messire, dit Hirgon d’Ibelin, n’est-ce pas ?
-J’ai déjà eu l’occasion d’en faire quelques-unes, dit Friedriech.
-Je suis heureux de voir que j’ai pour voisin un homme capable, dit Hirgon. Comptez sur mes hommes et moi-même pour tenir cette ligne. »

Friedriech s’apprêtait à répondre, mais il fut interrompu par le Roy, qui avait décidé qu’il était temps pour les chevaliers d’exécuter cette fameuse charge. Après un discours inspirant, il donna l’ordre. Et les chevaliers s’élancèrent…
Dim 11 Juin 2017 - 22:06
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Enguerrand d' Alvestryn
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L'enfant terrible d'Hasdruba
Enguerrand d' Alvestryn
Elle volait bien au-dessus des hommes et des non-hommes.

La jeune femme l' avait liberé. Elle aurait pu la tuer d'un coup de griffe ou de bec. Manger l'enfant qu' elle portait. Cependant, il avait insister déjà pour que la femme monte sur elle. Elle ne pouvait presque rien lui refuser à lui. Puis la femme était douce et gentille.

Lorsqu'elle la voyait s'approcher, cela lui faisait penser au moment où l'on sort des nuages et qu' ils se font mer. Que ses yeux toisent la boule lumière qui réchauffe ses ailes.


Les autres avaient bien essayé de l'attacher, mais la femmes leurs avait dit de ne pas essayer. Puis elle avait parler avec sa bouche. Elle n'avait pas comprit. Puis lorsque la femme avait bouger les bras comme un oiseau. Elle était partie chercher son chevalier.

Des hommes il y en avait beaucoup en dessous des nuages. Elle savait qu' il était là. Parmis eux. Il y avait aussi des non-hommes qui empêchait les homme d'avancer.

Elle ne comprendrait jamais pourquoi il prenait parfois ces animaux pour monture alors qu' il l'avait elle.

Elle l' avait reconnue comme plus fort qu' elle un jour. Il la traitait bien. Il l'a  laissait voler seule parfois. Loin très loin. Haut, très haut. Et il était content de la laissé voler. Tout comme il était content de la voir revenir à chaque fois.

Elle avait été vaincue par lui sans pour autant s' être vraiment battue. Sans être blessée. Elle l'avait blessé ce jour, mais il avait été plus que tenace. Encore plus qu' un jeune mâle qui pense pouvoir obtenir une descendance en gonflant ses plumes.

Elle le repéra vite dans cette mer d'acier, mais elle sentit aussi une odeur étrange non loin de là. Alors elle fondit dans les nuages, trouva un endroit où se poser. Elle claqua du bec devant la femme-feuille avant de tourner sur elle-même et de se coucher et d'attendre comme elle semblait le faire.

Elle savait que les homme-feuille ou les femme-feuille parlait bien avec elle. Mieux que l'homme fort qui pouvait monter sur son dos.
Elle n'avait que faire de leur flèches pointées vers elle. Parce que l'homme fort l' avait habillée comme lui. C'était lourd, mais protecteur. Elle l'avait comprit quand elle regardait les hommes se battre. Et puis une feuille ne peut rien contre elle. Elle qui n'avait rien contre les feuilles.

Elle prit ses aises, se focalisant sur la mer d'argent lorsqu'elle reconnue le mot des hommes qui faisait courir les chevaux.

                                                                                                     ______________

Papi Friedriech avait tout juste terminé l' explication de ce vieux culte de la dame de l' été que l'ordre raisonna. Non pas que son récit fut inintéressant. Loin de là !

Enguerrand se surprit à penser que si les femmes Hasdrubiennes savaient cette légende. La plupart n'auraient de cesse de dire que c'est grâce à une femme que le royaume est né.
Cependant planté sur un destrier a regarder d' autres lutter sans pouvoir rien y faire. C' était compliqué. Tout comme l' était le devoir d'un roi de savoir attendre le bon moment pour lâcher la fureur de son armée. Palmenas avait soutenu de son regard l'affrontement. Il avait certainement prier Prarag pour soutenir ce spectacle, mais aussi et surtout pour lui envoyer un signe de quand faire fondre sur l' ennemi ses chevaliers.

Puis cela arriva:

« -LA CHARGE !!! LA CHARGE ! »

Un écuyer passa les couleurs du roi aux vents. Certes, il était bien jeune et malhabile sur son cheval sans caparaçon, mais la couleur fait parfois foi. Et aucunes moqueries ne le suivirent dans son sillage.
Nombres de gens pourraient croire qu' il est d'une extrême complexité de mettre en ordre de marche des chevaliers, mais en Hasdruba, il n' en est rien.

En face l'ennemi put en témoigner à son grand malheur. Des milliers de chevaliers comme une mer de métal calme, se changea en marrée bouillonnante.

Le premier et le dernier ordre avaient été donné. Le roi avait galvanisé ses troupes en leur adressant seulement quelques mots et maintenant une vague d' acier, de lances et d' épées se dressa comme le gants d'un géant voulant écraser ceux qui s'opposait à lui.

Le sol trembla sous les sabots des destriers Hasdrubiens. Lorsque les troupes à pieds se retirèrent, ils laissèrent des Sallicariens rieurs croire qu' ils battaient en retraite. C'était trop tard pour eux. Il seraient broyés par le gant de Prarag protégeant la main du roi Palménas.

Une mains prometteuse du pire des enfers à ceux qui marchent pour le néant. Par la grâce des dieux, par le courage des hommes, leurs folies certainement, mais pour une cause juste à leurs yeux.

Peut-être aux yeux d'autres aussi...

                                                                                                     ______________

Elle avait entendu, humer et vu. Alors que tous fonçaient vers l'ennemi non-homme.
Elle fut aussi touchée par un parleur homme-feuille.
Un être capable de dire aux autres comme à elle ce qu' il voulait faire entendre.

Elle l'autorisa à toucher ses ailes. Il venait en paix cela, elle le sentait.
Lorsque la main de l'elfe toucha son armure. Elle lui fit comprendre qu' elle en avait assez et qu' il pouvait parler si il avait quelque chose à dire.

Les homme-feuilles parleurs étaient différents. Lui, il avait fait baisser les flèches des autres hommes et femmes-feuilles. Puis tranquillement c'était assit juste à côté d'une de ses griffes qui devait au moins faire la taille de son bras

Sans craintes aucunes, il parla. L' interrogea sur sa présence ici. Elle lui répondit qu celui perdu dans cette mer de métal était son chevalier. Que si cela dérangeait les hommes-feuilles qu' elle reste là, elle resterait la dernière une fois tous à terre si l'envie leur en prenait de vouloir la bouger d'ici.
L'homme-feuille se releva et dit aux siens dans leur langue une chose. Certainement ce qu' elle venait de lui dire.

Elle préfèra tourner son regard aussi aiguisé que les armes des hommes vers la plaine pendant que l'homme-feuille discutait avec la femme-feuille.
Mar 13 Juin 2017 - 13:48
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Hënmellon
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Hënmellon
Les chevaux déroulèrent leur redoutable galop en un tonnerre de frappes et de coups. Le sol, déjà meurtrit par un hiver rigoureux s'en trouva tout retourné, comme pétrit d'angoisse devant la masse d'acier et de muscles qui se ruait à corps perdus sur les Salicariens massés à l'autre bout du champ.
Au son des cors et des cris de guerre, tous les chevaliers baissèrent leurs visières et se cramponnèrent aux rênes de leurs montures.
Rapidement, les spectres du Noir Royaume se tournèrent vers cette nouvelle menace, abandonnant la chasse qu'ils donnaient aux quelques centaines de piétons Hasdrubiens en déroute. A leur hauteur, les guerriers Salicariens ne voyaient alors encore arriver qu'une fine bande de cavaliers, poussant leurs montures peu à peu au bout de leurs capacités. Rien d'effrayant, pour ceux qui avaient encore une âme capable d'émettre le moindre sentiment. Et puis les mages de Bomendacir, qui se ruaient sur les arrières des lignes commencèrent à sentir sous leurs pieds le sol se mettre à palpiter. Leurs bottes elles même firent des bons de plus en plus amples dans la terre gorgée de sang. Certains en furent si surprit qu'ils se trouvèrent jetés à terre, d'autres durent se rattraper à quelques squelettes décharnés, dans leur fuite désespérée vers les arrières.
Bomendacir, juché sur les hauteurs de sa colline ne souriait plus. Il la voyait maintenant, la marée Hasdrubienne qui s'apprêtait à se jeter contre lui. Des cavaliers à perte de vue, sous des étendards colorés dressés bien droit dans le ciel. Le Roi Liche déglutit, sentant sans doute un frisson parcourir son échine.
Il avait raison de les craindre. Ces fiers chevaliers, qui s'en allaient braver les forces contre-nature du Noir Royaume. Les dieux eux-même les avaient conçu pour ces moments. Peut-être que quelques cavaliers eurent alors la même illumination que le Comte Hirgon, de la province d'Ibelin dans le sud.
Parmi plus de onze milles autres de ses pairs, le brave homme se sentit transcendé, et sa monture même se mit à fondre sur les troupes adverses avec une hargne décuplée.
Des illuminés, il y en avait des comme lui. Plusieurs milliers d'homme, au centre de la formation qui se mirent à pousser de plus en plus leurs bêtes. A quelques jets de pierre seulement des premiers monstres Salicariens, c'est toute la formation Hasdrubienne qui se mit à évoluer.
D'une ligne simple, et régulière, une pointe émergea. Cette pointe, c'était le coeur même de la formation qui la poussait toujours plus avant. Une véritable tête de flèche géante se forma, que rien ne semblait pouvoir rendre plus effrayant.
Les plus jeunes des nécromants de Bomendacir virent le raz-de-marée qui s'approchaient, sans même sentir qu'ils mouillaient leurs propres chausses. Une paire d'entre eux vinrent à succomber à l'effroi, et tournèrent de l'oeil ou s'enfuirent. Ce qui résultat en l'effondrement d'une infime portion des troupes de Salicar la Maudite. Mais ceux qui fuyaient étaient vite abattus, ceux qui s'effondraient se trouvaient vite percés d'une lame, et relevés à leurs tours. Pour eux, les Salicariens, qui avaient toujours été dans l'ombre des grands royaumes du nord, ce jour était le leur. Et il n'était pas question de laisser les plus couards et les plus imbéciles gâcher leur chance de montrer la vrai puissance de leur royaume à tout le vieux monde !
Il était malheureusement déjà trop tard pour ces raisonnements. Hasdruba était là.
Les premières lignes de chevaliers, rapidement imités par leurs voisins de derrière, laissèrent tomber leurs lourdes lances, fers vers l'avant. Leurs bras forts sauraient les retenir au plus fort du combat, alors qu'ils allaient s'enfoncer dans le coeur de l'ennemi, jusqu'à arrêter le moindre de sursaut de vie chez eux.
Et ça n'y manqua pas. Lorsque le choc se fit entre les deux armées, personne ne furent plus ébranlés que les Salicariens. Ils étaient impuissants, face à la force de frappe d'Hasdruba. A tel point qu'aucun chevalier ne perdit la vie, lorsqu'il fallut pénétrer les premiers régiments adverses, ceux là même qui avaient mit en échec les piétons de Palmelas. Mais même quand des nobles guerriers du Sud vinrent à tomber, leur déferlante n'en fut pas le moins du monde affectée ! Il n'y eu pas un répit pour les Salicariens. Pas un seul refuge. Pas un seul terrier assez grand pour leur épargner le supplice de la lance et du sabot.
De ligne en ligne, Hasdruba avançait, inexorablement. Laissant derrière eux une nuée de corps brisés, un monceau sanglant de cadavres aplatis si durement contre le sol, qu'ils semblèrent se faire déjà avaler par le vieux monde.
Combien de temps allait durer cette frénésie meurtrière ? Personne ici bas ne le savait. Mais en attendant, tant que leur élan les porterait, les chevaliers seraient invincibles.
Hirgon souriait en cette heure, alors qu'il enfonçait le crâne d'un de ces maudits nécromants d'un coup de sa botte. L'unité, ce lien si fort qu'il partageait avec chacun des éléments de cette glorieuse formation. C'était là quelque chose d'émouvant. D'enivrant. Il en tirait toute sa force, celle qui lui permettait de brandir sa lame !
Il ne se doutait alors pas que c'était là le dernier sourire que cette vie lui permettrait...
Jeu 15 Juin 2017 - 20:43
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Sélanæ d'Harmattan
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Sélanæ d'Harmattan
Courir, courir, encore courir. Ils s'approchent, plus près, ils sont juste là. AAAAAAAH ! Et puis l'impact.
Sélanae fut prise dans un torrent de chair et de sang. En première ligne de l'escadron, c'est sur elle que vinrent s'écraser les troupes de Salicar. D'un revers d'épée elle esquiva l'attaque de l'un de leur soldat et le trancha et deux. Du sang chaud gicla sur son visage. Le sol était boueux et glissant et les soldats s'agglutinaient autour d'elle comme des vers sur une carcasse. Elle n'y voyait plus rien, ne reconnaissait personne. Tout ce qu'elle savait c'est qu'il fallait frapper, encore et toujours. Elle sentait son épée transpercer et trancher dans les chairs mais l'espace d'un instant elle ne sut dire si c'était ennemi ou allié qu'elle frappait. Elle frappait devant elle, mais se trouvait-elle face au Sud ou face au Nord. Après plusieurs minutes d'affrontement elle ne savait plus du tout ou elle se trouvait. Mais quand bien même elle frappait encore et toujours. Hurlait même lorsqu'elle devait relever ses bras devenus durs et ankylosés. Mais elle ne démordait pas. Elle ne l'avait jamais fait. 
Maintes fois tombées mais toujours debout, voici à quoi pouvait se résumer l'histoire de Sélanae. Aussi allait-elle appliquer son adage sur le champ de bataille. Après un instant, les estocades se firent moindre, les assaillants moins nombreux. Selanae put un poser son épée, encore haletante. Elle jeta un œil autour d'elle. Le terrain était méconnaissable, si bien qu'un instant elle crut avoir été téléportée par un quelconque sorcier ennemi. Elle tomba a genoux, le sang chaud qui imbibait le sol jaillissant de toute part comme un trop plein. Au loin elle aperçut Avel. Il avait perdu son casque dans la bataille et son arcade sourcilière semblait ouverte mais il la regarda avec une lumière d'espoir dans les yeux.
''On a gagné ... murmura-t-elle. 
Le goût du sang imprégnait son palet et sa langue et petit à petit elle sentait les douleurs, endormies par la fièvre de bataille surgir dans chacun de ses muscles.
- ON A GAGNE ! hurla-t-elle en levant son épée au ciel.
Les hommes autour d'elle hurlèrent a leur tour, frappant sur leur bouclier ou pointant leurs armes vers le ciel à la manière de la guerrière. 
Mais tout à coup un froid glacial se fit sentir. Un froid anormal qui pénétra chaque parcelle de peau de Sélanae et saisit son cœur dans une main de glace. Les hommes se turent un par un tandis qu'une brume blanche se faufila lentement autour d'eux. Puis un des cadavres qui se trouvait à ses pieds fut pris d'un soubresaut. Elle poussa un cri et se leva rapidement, tenant son épée à deux mains tandis qu'un a un les morts reprenaient vie.
'' LES NÉCROMANTS, hurla un des commandants, ILS RESSUSCITENT LEURS MORTS ! PARES A L'ATTA - 
Il fut coupé net lorsque une fine épée vint se frayer un chemin de par en part depuis son dos. Il baissa les yeux pour voir la lame dépasser de son thorax. Puis il y eut un son atroce de craquement d'os et d'armure et l'instant d'après le commandant tomba au sol, coupé en deux, du sternum au sommet du crâne.
Tout à coup elle sentit une pression au niveau de sa cheville qui la ramena à la réalité. Elle poussa un cri avant d'enfoncer son épée dans le crâne de la goule qui rampait à ses pieds. Lorsqu'elle releva les yeux c'était la panique. Les soldats se battaient comme ils pouvaient, à parfois un contre trois zombies qui quelques minutes plus tôt pour quelques uns d'entre eux, respiraient encore. 
Selanae éviscéra quelques goules qui se dirigeaient vers elle quand elle vit Avel se debattre plusieurs mètres plus loin contre trois goules. Celui-ci reculait paniqué, essayant de repousser tant bien que mal l'avancée des trois goules avec son épée. Quand tout à coup une goule apparut derrière son dos et se précipita sur sa gorge. Avel poussa un cri et tomba en arrière. Selanae poussa alors un hurlement. Quand elle eut décapité la dernière goule, elle se dirigea en courant vers Avel. Elle enfonca son épée dans la boite cranienne d'une des trois goules penchées sur lui comme dans du beurre, puis d'une main elle releva la deuxieme goule et vient caler son épée entre ses deux yeux, enfin d'un revers de sa lame elle décapita la troisième dont la tête fit un vol de plusieurs mètres. Avel était au sol, la dernière goule toujours accrochée à son cou. Selanae lui enfonça son épée dans la tête avant de se jeter à genoux aux chevets d'Avel. 
Elle prit sa nuque sous sa main et alors elle eut un haut le cœur : une immense morceau de sa gorge était manquait, et des flots de sang coulait de la blessure. 
'' Non, non non, non, non, murmura t-elle d'une voix qu'elle ne s'entendait même plus dire. 
Avel serra le col de son armure d'un geste saccadé et essaya de parler mais sa tentative se termina en un autre flot de sang qui vient buller à ses lèvres en un gargarisme infâme. 
Puis il se raidit. Sa main lâcha son col et vint retomber sur le sol bourbeux. Sélanae était toujours penchée sur lui, un voile se dressant entre elle, lui et le reste du monde. Entre ses bras sans vie, c'était celui qui avait partagé sa vie pendant plus d'un an. Celui qui l'avait épaulé, rassuré, fait rire, celui qui avait été bien plus qu'un amant et qui été voué tellement plus. 
Il était beau même dans la mort. 
Sélanae attendit et enfin ce qui devait se produire arriva. Avel eut un frisson. Ses doigts s'agitèrent de petits spasmes puis il ouvrit des yeux devenus blanc laiteux. Ceux-ci tournèrent dans leurs orbites puis s’arrêtèrent net à la vue de Sélanae. Il ouvrit la bouche lentement, à nouveau un flot de sang s'en écoula, sauf que cette fois-ci ce n'était pas pour parler, mais parce qu’il avait faim. Il approcha une main de son visage, tentant désespérément d'atteindre le cou de Sélanae. 
Mais il fut stopper net dans sa lancée. En une seconde, Sélanae avait sortit son poignard de sa botte et avait logé la lame sous le menton d'Avel. Celui-ci retomba mort, cette fois-ci pour de bon. 
Sélanae hurlait. Elle hurlait intérieurement. Elle hurlait de tous les pores de sa peau mais sa bouche elle restait inexorablement fermée. Alors elle rangea son poignard et vint lentement poser le corps de son amour sur le sol quand derrière elle retentit le cor : la charge d'Hasruba était imminente.
Dim 18 Juin 2017 - 18:52
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Noire
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Heaven can wait
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Tout à la guerre, à la vengeance, à la terreur,
Mon esprit ! Tournons dans la morsure : Ah ! passez,
Républiques de ce monde ! Des empereurs,
Des régiments, des colons, des peuples, assez !



Alyzée avait de la boue jusqu'au mollet. Placée au milieu des archers, formant l'arrière-garde, elle avait perdu Anassan de vue depuis longtemps. Combien, exactement ? Elle l'ignorait. Une minute ? Dix minutes ? Une heure ? Deux ? La guerre la pressait de toutes parts, et elle n'avait pas le temps de penser à Anassan. Sinon, ils mourraient tous les deux.

Mais il sembla que Finil avait d'autres plans pour elle. Après des heures de luttes, de cauchemars, de mort contre la glorification du chaos dans les rangs adverses, Hasdruba prit le dessus et un cri : "VICTIOIRE !" jaillit parmi les rangs chevaliers ! Salicar serait très bientôt en déroute ! Les morts inondaient l'armée adverse.
Alyzée chercha du regard Eddard, mais ne le vit pas. Était-il seulement toujours en vie ? Pourtant, ils étaient à côté, tous les trois, avec Anassan, il y avait peu. "Les hommes percent dans les armées de Bomandacir comme dans du beurre." C'était ce qu'elle lui avait dit. Et maintenant, quelques-uns des Hasdrubiens en premières lignes poussaient des "Hourrah", bientôt repris par les archers. Le temps semblait s'être arrêté.

Victoire ? Si tôt ?

Pour les novices, la bataille avait dû paraitre éternelle. Mais pour elle, Magicienne bleue de renom, il n'en était rien. Elle était trop courte. Alors elle vit. Un cri retentit, et l'on put voir bientôt l'abomination se lever, et les morts de l'armée adverse marcher parmi les vivants !

- Les nécromanciens de Bomendacir...murmura Alyzée.

Et la bataille reprit ! Les Hasdrubiens, clamant le nom de leur Roi, reformaient les lignes. Les archers bandaient leurs arcs et décochaient leurs premiers volées de flèches. Et face à eux, ce mur noir, grouillant de goules, de corps décharnées et désarticulés, et de nécromanciens la bouche pleine de rituels et de prières de mort psalmodiées. Alyzée recula, pataugeant dans la boue et dans le sang. Elle prit de la hauteur, jusqu'à atteindre le sommet d'une minuscule butte. La pluie avait cessée, et à présent un soleil timide luisait sur un ciel bleu mais gorgé de sang. La Sorceleuse prit ledit ciel comme une bénédiction des Dieux !

Elle leva haut au-dessus de sa tête son bâton de mage, criant à tous les Hasdrubiens à côté d'elle, ou en contrebas, de ne pas flancher et tenir leurs positions ! Alors la Sorceleuse appela à elle les rayons, et bientôt naquit au sommet de son bâton un éclat si intense, que la plaine tout entière parut s'imprégner d'une lumière blanche ! Lumière qui flamboyait dans le dos des Hasdrubien, et face aux Salicariens !

Aveuglées, la plupart des créatures de cauchemars durent stopper leur assaut ! D'autres, les bras décharnés et sanguinolents sur leurs paupières, reculaient face à l'assaut des chevaliers à l'armure resplendissante qui profitaient de cette faille afin de porter des coups droit au but ! Un sourire se dessina sur les lèvres d'Alyzée, très vite remplacé par un rictus. Alors qu'elle avait cru son sort efficace, elle se rendait compte que pour chaque goule ou mort tué, une dizaine d'autre se relevaient ! Hasdruba ne tiendrait pas le choc longtemps, déjà à l'agonie. Et malgré l'éclat aveuglant qui jouait en leur faveur, Alyzée voyait les hommes de Palmelas perdre pied petit-à-petit.

- Alyzée !
- Anassan ?

Alyzée, les deux bras toujours levés au-dessus de sa tête, tourna les yeux vers le Mage Violet qui accourait ! Une partie de sa tunique était en lambeaux, exhibant presque entier son flanc souillé d'un sang noir !

- Alyzée, ce sont les nécromanciens qu'il faut éliminer ! cria Anassan.
- Où est Eddard ?

Elle n'entendit pas la réponse d'Anassan. Ce dernier courut alors, dévalant la petite butte, dépassant les archers ! Alyzé le vit se jeter, comme un fou, désarmé, sur un petit groupe de zombies qui avançaient vers lui, désordonnés et aveuglés ! Anassan se baissa alors, juste avant que sa personne vienne se perdre dans la gueule béante de ce noir troupeau, et se saisit d'un cor près d'un cadavre Hasdrubien, en proie aux flammes . Cor qu'il planta dans le sol de toutes ses forces, à deux pas des abominations ennemies ! Alors un brasier violet jaillit du sol, formant un mur long de plusieurs pieds, barrant le passage à l'ennemi tandis que le Mage Violet criait :

- Aversion ! Aversion !

Traversant ces étranges flammes, les goules et les morts ne purent aligner plus de trois pas avant de tomber, face contre le sol, rampantes et grouillantes comme des vers ! Et les soldats Hasdrubiens autour n'eurent qu'à abattre leurs épées pour les décapiter, et les renvoyer, une seconde fois, à la mort qui hurlait ! Trop faible, lui, Mage violet, pour étouffer le sort de nécromanciens compétents, il ne parvenait pas à tuer de nouveau ce qui avait été ranimé. Mais il pouvait toujours les ralentir considérablement ! Anassan se précipita alors sur le flanc est, entouré de chevaliers à pied et, le bras levé, distribuait des sorts de désunion ! S'arrachaient alors aux goules et aux zombies des os, des jambes, des pieds, qui les envoyaient face contre le sol mordre le sang, la boue et la poussière !

De son côté, Alyzée faiblissait ! Ses bras la faisaient souffrir et elle avait l'impression que son bâton luminescent pesait une tonne. Et quand bien même elle levait l'éclat des plus hautes nues pour Hasdruba, qu'en résultait-il ? Autour d'elle, les chevaliers tombaient par grappes, dévorés vifs par les morts-vivants et les goules ! De temps en temps jaillissaient dans l'air un éclat violet, et Alyzée devinait-là l'oeuvre d'Anassan, en renfort à grands coups de sortilèges ! Mais l'armée était en déroute, poursuivis par les non-morts !

Ce fut lorsqu'elle atteignit le bout de son souffle, tombant à genoux sur cette éminence boueuse, qu'elle l'entendit. Le cor Hasdrubien et la charge du Roi ! Une charge qui devait définitivement -elle l'espérait- faire tourner le cours de la guerre en leur faveur ! Alors elle puisa en ses dernieres ressources, se redressa, et ses lèvres invoquèrent un vent arrière qui souffla sur la glorieuse cavalerie ! Crinière au vent, les rapides destriers se sentaient pousser des ailes, tandis que leurs cavaliers, fiers Hasdrubiens scandant le nom du Roy qu'ils suivaient au combat, défiaient la mort ! L'impact de la cavalerie du Roy dans les rangs des nécromanciens ennemis se démultiplia avec la vitesse des coursiers ! Et le choc fut le plus violent qu'Alyzée eut vu de sa vie de Mage Bleue !

Anassan, de son côté, accroupi sur de nombreux cadavres Salicariens, abominations ou humains, se servaient de leur fraude face à Canërgen afin de lever un vent. Un vent de mort ! Puisque les morts avaient été relevés par les mages noirs de Bomendacir, puisque l'air avait été maudit, puisque Salicar avait triché avec la vie elle-même et que Canërgen avait été dupé, Anassan réussit à créer le nuage le plus épais qu'il n'ait jamais levé de son existence. Un nuage tourbillonnant, gorgé d'un vent de mort. Puisque les morts s'étaient soustraits à la Mort, alors que la Mort vienne se venger sur les vivants !

Le Mage Violet laissa souffler son nuage dans les rangs de Bomendacir ! Les nécromanciens et les humains que le Roy n'avait pas fauché sous sa charge de cavalerie tombèrent comme des mouches.
Mer 21 Juin 2017 - 18:07
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Hënmellon
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La Loi et l'Ordre
Hënmellon
Hirgon jeta un oeil à sa droite, puis à sa gauche. Partout où son regard se posait, il voyait ses compagnons fracasser des cranes, piétiner des corps ou trancher des membres.
Cette charge, le Roi Palmelas l'avait voulue héroïque. Mais elle avait fait encore mieux que ça !
Après d'interminables instants d'un combat intense, le Comte d'Ibelin qui chevauchait sous les couleurs du roi avait vue sa lance finir par se rompre dans la poitrine d'un nécromant Salicarien. Et le craquement du bois, celui des côtes, sentir sa lance frapper, puis traverser et se briser... ça lui inspira un profond sentiment de jouissance. Une jouissance qui ne fut décuplée que par la vision de ce mage, dans sa robe noire qui tombait à la renverse, empalé d'un bout à l'autre de son tronc par un manche de bois épais comme une cuisse.
Assurément, cette charge était héroïque. Mais pas que. Avant même qu'il n'ait le temps de tirer son épée, Hirgon leva la tête. Et ce qu'il vit alors le laissa plein d'espoir. Après avoir traversé l'intégralité des régiments de l'armée Salicarienne, les cavaliers d'Hasdruba arrivaient aux derniers contreforts où le Roi Bomendacir avait trouvé refuge. Mais ce refuge, il ne pourrait plus le garder très longtemps, c'était sûr.
Une épée levée vers le ciel, celle du Comte, rejoint la foule de bras Hasdrubiens qui se battaient pour leurs terres et leurs vies. Depuis leurs montures, qui galopaient l'écume à la gueule, tous avaient formé un seul et même bras. Un bras qui allait bientôt pouvoir décapiter Salicar. Pour un peu, ils pouvaient tous sentir la gorge glacée de Bomendacir entre leurs paumes, prête à être étranglée.

Seulement voilà. Le Roi Liche avait trouvé refuge au sommet d'une colline. Une longue pente, parsemée de roche et autrefois couverte d'herbe. Depuis son trône de chair, Bomendacir observait les armures étincelantes, les épées écarlates, les bêtes assoiffées. Il pouvait pratiquement voir les visages de ses bourreaux, qui se ruaient dans sa directions par milliers. Pourtant, loin de chercher à fuir, il sourit. Et il avait raison.
Le flanc de la colline, que les milliers de pieds de ses troupes avaient labourés encore et encore depuis le début de la journée était à nu. A nu, et la pluie l'avait gorgé d'une eau putride, glacée.
Hirgon, sur sa monture, vit la même chose que le Roi Liche. Les premiers cavaliers qui l'avaient dépassés, eux, ne le réalisèrent que trop tard. Que quand leurs chevaux, lancés sur la pente de la butte se mirent à déraper dans la gadoue givrée, et que la force de l'élan fit trébucher, et chuter lourdement. Bomendacir ne semblait plus avoir de troupes, et pourtant voilà que toute la charge s'apprêtait à être déjouée par un sordide coup du sort.
Mais les premiers corps de ses compagnons commençaient déjà à rouler sous les sabots de son cheval. Ceux qui tombèrent à terre, et qui n'eurent la gorge rompue furent fauchés par les montures en furie qui se ruaient sur leurs talons. Un frisson parcourut le dos d'Hirgon. Un dernier frisson, avant la chute.

Palmelas, à l'autre bout du champ de bataille frappa du poing sur sa table. Il rageait, incapable de prédire ce qui sous ses yeux s'annonçait comme un désastre. Le cor royal avait eu beau sonner, ordonnant le retour des chevaliers, beaucoup allaient perdre la vie dans ce charnier, juste sous les bottes de Bomendacir.

Hirgon fut soudainement happé en avant, jusque dans les profondeurs de la gadoue infecte qui couvrait la colline. Son cheval, qui avait finit par se rompre une patte dans une ornière, avait brusquement hennit. Avant de se taire à jamais, ensevelit par la montagne de corps qui se formait à mi chemin du flanc de la falaise. Un regard en avant, et le comte vit le Roi sourire, sous sa couronne d'ombre. Un regard en arrière, et c'étaient ses compagnons qui s'entassaient là, formant un mausolée de leurs corps. Peu survivraient à cette chute. Heureusement, il entendit comme tous ses compagnons le cor du roi sonner. Certains sauraient peut-être faire demi tour à temps...
Mais pour lui, le petit Comte d'une contrée perdue du sud d'Hasdruba, il était trop tard. Il était coincé du mauvais côté du charnier. Sa lance, il ne l'avait plus. Son bouclier, il ne l'avait plus. Son casque, il reposait dans la boue. Alors dans un geste plein de rage, Hirgon fit tomber sa capuche de cotte de maille, et ramassa son épée fidèle. La pluie lui battait hargneusement le visage. Le vent le poussait sans cesse en arrière, comme un avertissement. Et comme beaucoup, il pataugea. Il trébucha. Il trempa les couleurs de son tabard dans les tripes et le sang de ses compagnons.
Quelques braves résistèrent avec lui, face aux éléments, tandis que les autres tombaient autours d'eux, ou faisaient demi tours.

Si peu de morts, si peu de squelettes... les Hasdrubiens encore là voyaient si peu d'obstacles entre Bomendacir et eux. Si peu qu'ils se jetèrent en avant. Avec fougue, leurs pieds se mirent à battre la terre molle de la colline, et leurs bras firent tomber sur leurs ennemis des coups puissants, inlassables. Leur vie étaient sans doute perdue, mais tous avaient quelque chose pour lequel ils se battaient. Une femme, un fils... alors comme si ils les voyaient en haut de cette colline, ils avancèrent.
Hirgon pu bien voir ce Friedriech avec qui il avait parlé avant la charge. Il le vit trancher un mort en deux, et tous deux se sourirent, dans cette apogée de sang et de mort.
Le combat fut passionné, pour les quelques braves qui restaient. A peine quelques dizaines. Mais quelles dizaines ! Le meilleur qu'Hasdruba pu chérir, sans doute. Ils tenaient, ils avançaient. Ils n'étaient pas plus une menace pour le Roi Liche qu'une guêpe au fond d'un verre de sirop. Mais ils se débattaient encore, et cette injure suffit à le contrarier. Alors il se leva, sous les regards soudainement terrifiés de ses lieutenants. Il se leva et, d'une main tendue vers le dernier noeud de résistance Hasdrubien donna son dernier ordre.
C'est un brouillard noir et âpre qui tomba alors sur le champ de bataille. D'un côté comme de l'autre du charnier Hasdrubien, les chevaliers se battaient pour se frayer un chemin vers leur roi, ou le roi adverse. Malgré la boue, qui les faisait déraper de plus en plus.
Mais cette fumée... c'était comme si l'hiver avait soudainement décidé de se faire plus glacial. Le vent qui se mit à souffler devint si froid qu'on en ressentait une brûlure intense. Une brûlure... semblable à de la magie. Mais les Hasdrubiens, chevaliers de métier, n'étaient pas connaisseurs en magie.
Sans doute que la belle Alyzée, si sa voix pouvait les atteindre, leur aurait hurlé de fuir. Sans doute aurait elle pu tenter de les prévenir. Mais les prévenir de quoi ?
Pas même elle, pas même Palmelas ne pu prédire ce qui soudain sortit de la brume. Des cavaliers décharnés, vêtus de loques et dressés sur des montures squelettiques. Des troupes faites d'un vent gelé, affûté comme le fil d'une lame, et vif comme des limiers. Des spectres comme nuls autre, qui semblaient naître de rien. Comme si ils sortaient des entrailles de l'hiver lui même !
Les Hasdrubiens, pauvre d'eux, ne pouvaient rien contre une magie telle que celle-ci. Alors, tandis que les escadrons de la mort se mettaient à décrire des cercles autours d'eux, un abattement soudain tomba sur les coeurs des chevaliers. Car ces spectres, il n'était pas possible de les blesser. Mais leurs flèches, qui tombaient maintenant comme tempête sur les braves mordaient la chair, et ôtait la vie aussi sûrement que la peste. Beaucoup furent pris dans cette nasse éthérée, et y succombèrent. Leurs corps rejoignant le grand cimetière qu'ils cherchaient justement à fuir.

L'ascension de la colline était pénible pour ceux qui avaient pu passer. Dans un froid aussi sordide, Hirgon ne pu s'empêcher de jeter un oeil en arrière, sur l'oriflamme aux couleurs ardentes de leur roi. Chaque pas qu'ils faisaient vers Bomendacir les éloignait peu à peu de leurs foyers, et de la chaleur de leur patrie. Ce sentiment était particulièrement justifié. D'autant plus avec l'arrivée de ces spectres.
Mais la bataille durerait tant qu'ils n'avaient pas jetés leurs armes. Et des braves, il en restait sur le flanc de ce mont sordide. Les dernières vagues de mort vivants avaient peut être grandement entamés leurs rangs, mais ceux qui subsistaient avançaient maintenant avec plus de détermination que jamais.
A mesure qu'ils s'élevaient au dessus des corps de leurs camarades, les chevaliers sentaient un sentiment de toute puissance particulier les transcender.
Un sentiment qui mourut aussitôt que leurs bottes foulèrent les herbes du sommet. Des squelettes, Bomendacir ne leur en envoyait plus. Pourquoi faire ? Il avait assez joué avec eux.
Neuf ils étaient, ceux qui sont parvenus au sommet. Neuf qui, exténués purent malgré tout planter un drapeau bien Hasdrubien dans ce sol abandonné par la vie. Mais la fatigue ne dura pas, comme l'horreur de ce qu'ils virent par delà la colline étouffa leurs maux. Bomendacir, depuis son trône était toujours assit sur une armée colossale. Une armée qui couvrait toute la plaine jusqu'à l'horizon, et qui n'attendait que son tours, avant de déferler sur les survivants.

"-Mes amis..." souffla Hirgon, qui soutenait un de ses huit compagnon "Je crois que nous sommes bel et bien perdus."
Sam 5 Aoû 2017 - 21:48
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Friedriech von Tanemberg
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Date d'inscription : 03/09/2014
Chevalier Errant
Friedriech von Tanemberg
Perdus, oui. Huit chevaliers, perdus.

Tout avait paru tellement facile pour les chevaliers. Bien sûr qu’il s’agissait d’un piège. Mais maintenant, ils étaient pris dedans. Coincés par des hordes d’ennemis plus terrifiants les uns que les autres. Les morts, bien sûr, les squelettes, les mages noires qui les relevaient… Et ces abominations, ces fantômes … Abominables, c’était bien le terme qui vint à l’esprit de Friedriech. Et il fallait avouer qu’il n’avait pas vraiment le temps de penser à autre chose. Il n’eut en fait pas le temps d’avoir peur d’eux. Il sentit le froid de la mort le prendre quand ils furent proches, mais se sentait pour sa part avec une sorte d’inquiétude gelée, que les spectres n’arrivaient pas à muer en peur.
Inquiétude pourquoi ? Pourquoi ne pas être terrifié ? A vrai dire il n’avait pas peur de la mort en elle-même. Il lui avait échappé pendant bien trop longtemps maintenant. Mais si l’on relevait son corps, qu’en serait-il de son âme ? Serait-elle détachée de son corps ? Aurait-il droit au repos éternel ? Ou devrait-il servir ces mages noirs pour l’éternité ? Voilà ce qui l’inquiétait. Son devenir après la mort. La perspective de la mort elle-même, il s’en fichait bien. Mais la mort par ces faux… Non, cela l’inquiétait vraiment.
Et finalement, cette angoisse sourde se mua en effroi, à mesure que, tout en luttant contre les morts vivants plus communs pour sa propre survie, il réalisait ce qu’il risquait de perdre s’il était frappé.
Son bras commença à se faire lourd, tandis que cet effroi le gagnait.

---

« Vous êtes destinés à devenir des chevaliers. Mieux encore, vous êtes destinés à devenir les sept chevaliers. Savez-vous un peu ce que ça veut dire ? Ça signifie que quoi qu’il arrive, vous devrez incarner au maximum la vertu que l’on vous a assignés ! Loupiotte ! Dis-moi un peu ce que tu es, des fois que tu ne l’as pas oublié ! »

Friedriech ne répondit pas. Il n’aimait pas ce surnom dans la bouche de leur instructeur. Dans la bouche de ses amis, cela changeait tout. Un surnom un peu dénigrant, ça n’était pas si grave. Mais il n’aimait pas que l’instructeur l’ait entendu et qu’il l’utilise pour mieux l’humilier.

« Alors, Loupiotte. Tu as encore tout éteint ? répéta l’instructeur, sur un ton railleur. Tu as encore tout oublié, c’est … »

Il ne termina pas sa phrase, car Friedriech le frappa à l’estomac de son meilleur coup de poing possible. Un hoquet de surprise parcourut l’assistance. Ça n’était pas tous les jours qu’un écuyer osait lever la main sur un instructeur. Pire, qu’il osait aller au bout de son geste. Et Friedriech lui-même se surprit à avoir ce hoquet. Quelles allaient être les conséquences ? C’est certain, cette fois, il n’avait plus qu’à faire ses bagages… A moins qu’il n’improvise quelque chose pour sauver sa situation avant que l’instructeur ne retrouve son souffle.

« Je… Moi je suis… Je … Je suis ça ! dit-il. »

Après tout, il était supposé représenter le courage. Dans le fait d’oser frapper l’instructeur, il y avait oser, qui voulait dire avoir le courage de. Oui, après coup, il trouvait sa réplique très intelligente, et aussi claironna-t-il bien fort cette fois.

« Je représenterai, chevalier, le courage ! dit-il. Et ça commence par ne pas me laisser me faire insulter. »

---

« Allez, que dit ce livre !
-T’impatiente donc pas, Loupiotte, dit Kafkon. Je déchiffre. C’est un vieux tu sais, c’est pas très lisible… Mais ça dit que c’est la déesse Daudysse qui aurait fondé notre ordre, si je comprends bien.
-Daudysse ? La greluche de l’été ?
-C’est ça ouais. Aucune chance. C’est Prarag qui a fondé notre ordre, c’est évident… »

---

Le courage, oui ! Même si ça avait fini par une gifle lui rappelant qu’il devait aussi obéir aux six autres vertus, incluant la loyauté et la politesse, il restait le courage, et n’avait pas le droit de s’attarder à la peur. Au nom de Daudysse ! Quand avait-il commencé à croire ces vieilles légendes, au lieu de les reléguer au rang d’abnégations stupides de vieux copistes qui avaient mal lu le livre qu’ils devaient transcrire ? Il l’ignorait. Mais dans le doute, il ne pouvait pas trahir la Dame de la chevalerie. Il ne pouvait pas trahir le serment qu’il avait prononcé.
L’effroi le quitta, et son bras se fit moins lourd. En lieu et place d’une image dans son esprit de son corps déambulant avec les zombies s’imposa celle d’une femme aux longs cheveux bruns, une rose noire à la main. Il lui semblait qu’elle combattait avec lui. Taillant dans la chair et dans les os de ses ennemis, sans vraiment avoir conscience de leur présence, il chercha à la rejoindre, mais eut l’impression de passer à son travers.
Etait-ce une vraie apparition ? Plus probablement une illusion causée par le délire dans lequel tombait le chevalier. Mais peu lui importait.

Il sortit sa lourde épée.

« DAUDYSSE ! beugla-t-il, dans un cri qui se voulait de ralliement pour les hommes derrière lui. »

Il put sentir que certains des huit le suivirent, quand d’autres maintenaient la formation qu’ils avaient déjà. Peu lui importaient ces derniers. Seuls ceux qui l’avaient rejoint l’intéressaient. Continuant à combattre, il leur adressa la parole.

« N’oubliez pas que notre cause est juste et que notre bras est plus puissant, maugréa-t-il. »

Il s’interrompit, car sa lame était restée coincée entre les os d’un squelette. Jurant, il la laissa tomber, et s’empara d’une hachette qu’il avait à la ceinture.

« Et après tout, nous sommes les élus de Daudysse, dit-il. Elle a le regard sur nous en ce moment ! N’oubliez pas mes amis, qu’elle vous accueillera dans l’au-delà. Mais pour l’heure, frappez fort, pour la Haute Dame. Elle est avec nous, et qui sait, peut-être nous fera-t-elle la grâce de nous miraculer ! »

Sur ces mots, il se mit à psalmodier une prière improvisée… Et continua à frapper. Il le ferait, jusqu’à ce que la mort le prenne. A moins qu’un miracle arrive, mais bon… Ça restait l’hypothèse d’un miracle.
Lun 14 Aoû 2017 - 22:25
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Enguerrand d' Alvestryn
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Age : 33
L'enfant terrible d'Hasdruba
Enguerrand d' Alvestryn
Tout avait pourtant si bien commencé. Enguerrand avait percé, taillé, tranché puis ce fut un carnage. Pas celui que les chevaliers espéraient. Il avait vu Albérick von Konniksee, Le fils du duc disparaître entièrement sous son cheval comme tant d' autre avant que ne sonne la retraite.
Maintenant les morts reprenaient peu à peu l'avantage. Beaucoup comme lui ne combattaient plu et essayaient parfois avec succés de dégager les leurs pris au piège dans cette amoncelement de chair et d' acier que formait désormais le fer de lance Hasdrubien.
Certains hurlaient le nom des divinités. D' autres, le visage tordu par la douleur en appelaient à la clémence d' une mort rapide ou honorable.
C'était un tourbillon de cris, de larmes, mêlé aux râles des créatures ténébreuses qui mordaient les gorges et les membres des chevaliers coincés dans cette infâme pyramide à l'odeur si particulière du sang et de la boue.
Il finit par apercevoir les armoiries d' Albérick parmi tant d' autres. Le chevalier implorant son aide de le sortir de là.
Enguerrand se demanda comment il avait survécu à cela avant de reprendre ses esprits et de s' employer à dégager Albérick de cet amas sordide.

Après plusieurs tentatives infructueuse Albérick semblait s'abandonner à son sort et commençait à tenir de triste propos concernant ce qu' il aimerait qu' Enguerrand dise à Téti.

« -Tu lui diras toi-même une fois que je t'aurai sorti de là ! »

Mais le chevalier épuisé par le poids de sa prison d' acier et de corps enchevêtrés se montrai de moins en moins capable de sortir.

Pire encore une menace avait posé son regard sans vie sur eux.

C'était la première fois qu' Enguerrand croisait un tel regard. Il n'avait rien de comparable à ceux des zombies ou autres créatures qu' il avait combattu jusqu' ici. Pire encore il s'adressait à eux parfaitement.

« - Et bien qu'avons nous-là ? »

Enguerrand empoigna son épée en menaçant le vampire qui se mit à rire jucher au dessus de la montagne de corps.

L'instant d' après. Enguerrand se retrouvait le dos dans la boue. Son épée à terre gisant loin de lui. Le vampire se trouvait maintenant entre lui et Albérick. Sa tête lui faisait un mal de chien et son regard devint flou. La boue se fit cotonneuse et alors que les cris et le tumulte de la bataille s' éloignait. Une vieille chanson emplie son esprit.

Claque claque bel oriflamme.
Joute, joute preux chevalier.
Chante, chante gai troubadour.
Vole, vole bel épervier.
Belles demoiselles dans leurs atours.
C' est le tournoi des les nobles dames.

Ces mots raisonnants du plus profond de sa mémoire avec pour ton la voix de sa mère le laissèrent doucement sombrer dans l' inconscience avec pour seule vue grossièrement floutée une étrange croix que portait à la ceinture un colosse en armure rouge...






Nahar comprenait ce qu' il se passait. Et certaines divinités lui murmuraient que sa mère lui donnerait largement la permission de sortie. Cependant son père l' en avait dissuader. Peu à peu il avait prit conscience que sa nature même pouvait changer le plan de Ryscior par sa simple présence. Il avait fallut le temps d' une discussion entre père et fils pour qu' il prenne la mesure de cela.
Pourtant il savait que quelque parts sur Ryscior un événement attirait l'attention des dieux.
C'était pourtant si simple de se débarrasser d'une liche ! Lui qui n'avait que la moitié de leurs pouvoirs le savait.


Il s' assis à la table dressée juste devant son père.

Il commença à manger lorsque son père le signala que sa mère était contrarié.

« -Je le suis aussi. Les dieux le sont également.

-Pourtant tu es encore ici fils.

- J'aime penser que lui désobéir reste  la pire des choses.

-Et qu'en pens...

-Mes oncles et tantes disent pour certains que mère me laisserait descendre.

-Évites de lire dans mes pensées la question que je te compte te poser s' il te plaît.

-Bien père. Il faut que je vous dises qu' il me faut aller vite. Encore une prière envers moi d'une cousine.

-Il faudrait que je te parles d' une personne à ce sujet. »

Nahar termina son dîner en veillant à ne parler sans rien en bouche.

-Et moi de bien d'autres père. Pour ce qui est de vos préoccupations. J'en tiendrai tante Finïl avisée., pour le reste. Nous avons l' éternité.
Astalil vit son fils englouti dans un tourbillon de flammes multicolores. Juste après une main vint se poser sur son épaule.

-Il est encore jeune.

-Moi à quel âge déjà ? »
Sourit Astalil en caressant la main de Mystin.

«- Il fait des efforts. C'est indiscutable. »

Constata Mystin tout en usant de ses pouvoir pour observer son fils se diriger vers un autre plan.



Nahar filait droit vers celui de l'été. Il n'avait plus rien d' humain.
Il était un immense dragon doré qui pouvait a tout instant ravagé les délicats paysages de ce plan. Pourtant sans encombres aucunes, il atterrit devant Daudysse.

« -Ta cousine à besoin de toi.

-J'ai entendu sa prière et je répond à votre appel. »

Daudisse lui sourit.




En Hasdruba devant un chevalier inconscient se dressait le pire fléau des monstres et des bêtes qui ai jadis fouler cette terre.

Surion. Le porteur de ce que les anciens nommaient: La Maéglyn. Une armes des temps anciens. Un temps oubliées par les hommes et par la plupart des races de ce monde.

Le Nahar avait raison. Il y avait de la bagarre ici. Et il s'y sentait comme chez lui avant. Les humains étaient bien mal engagés dans cette bataille. Il aurait peut-être dû se tenir éloigné de tous cela et tranquillement observer les deux armées s' affronter comme ceux qui se cachaient non loin dans la forêt toute proche.
C'était sans compter sur un petit service que lui demandait celui à qui il devait beaucoup.

Retrouver un chevalier en particulier et le garder en vie.

C'était chose faite. Le blason décrit par Nahar était exactement celui que portait le chevalier à ses pieds.
Chose encore plus intéressante, il avait trouvé mieux que de vulgaires squelettes, goules ou zombies a renvoyer aux enfers.
Restait à savoir ce que valait vraiment un vampire en matière de combat...
Mer 23 Aoû 2017 - 7:23
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Eddard CrocD'Argent
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Eddard CrocD'Argent
« Pars devant, je te rejoindrai, dit Eddard à Anassan, leurs mains droites encore étroitement liées après que ce dernier l’ait aidé à se relever suivant son sauvetage d’une mort certaine face à cette goule enragée, qui gisait à présent sur le sol boueux. Celui-ci ne bougea pas, le regard chargé d’incompréhension.
Eddard déposa son autre main sur son épaule :
« Pars te dis-je, insista-t-il. Ta magie est puissante contre ces créatures, tu ne peux pas t’absenter sur le front."
Il se baissa pour récupérer Scylla gisant au sol. Lorsqu’il se saisit de la garde enroulée de lanières de cuir, la lame parut prendre feu tant les runes incrustées à l’intérieures se mirent à briller d’une lumière éclatante. D’un geste expert, il vient la rengainer dans son fourreau attaché à son dos dans un « Fwooosh » cristallin.
« Ma technique est inefficace contre eux, ajout a-t-il, en revanche j’ai une idée en tête, mais je dois la réaliser seule… »
Il braqua son regard sur le flanc de la colline. Anassan restait immobile. Alors Eddard détourna les yeux et leurs regards se croisèrent. En cet instant, les deux Sorceleurs semblaient avoir mis toutes leur rancœur de côté. Anassant hocha du menton ce à quoi Eddard répondit par un signe de tête, puis le mage violet tourna les talons, se dirigeant vers le chaos qui faisait rage à l’horizon.

*

Eddard gravit le flanc de la colline le plus vite qu’il le put, il savait qu’il n’avait plus de temps à perdre. Le souffle court il continuait d’avancer, mettant un pied devant l’autre, tantôt s’aidant d’une main pour s’agripper à ce qu’il pouvait et éviter de rouler bouler jusqu’en bas. Pourtant qui lui disait qu’il allait trouver ce qu’il cherchait là-haut ? Il avait vu une silhouette se découper sur le ciel lorsqu’il s’était retrouvé par terre, il en était sûr. Ses sens de Sorceleur étaient en alerte. Dans sa tête son rêve se rejouait en boucle.

« Fais ce qu’elles te disent Alirïel, ne joue pas à ce jeu. »

La pluie qui était tombée toute la matinée avait rendu le terrain particulièrement glissant et durant son ascension, Eddard faillit trébucher à plusieurs reprises. C'est haletant et les semelles de ses bottes saturées de boue qu'il parvint à l'endroit même où s'était tenue la silhouette qu'il avait aperçue en contrebas. Il regarda autour de lui : Personne. Les alentours n’étaient que rocaille, et terre désolée recouverte par-ci par-là de bloc de neige sale ayant résisté à la pluie, comme tant de pièces de tissus dépareillés rapiécées sur un pantalon. Le plateau ne semblait abriter aucune âme qui vive excepté la sienne.

Mais quand ses tympans sur-développés discernèrent des bruits de pas derrière un des rochers sur sa gauche, Eddard se retourna aussitôt et amenant instinctivement une main sur la paume de Scylla. Les sons qui lui parvenaient aux oreilles n’étaient pas ceux émis par les bruits de pas d’un humain : ils étaient plus légers ; feutrés et fureteurs comme ceux … d’un loup ?

« Ambros ? » murmura Eddard lorsqu’il distingua la figura du loup géant qui se découpait sur les rochers.
 
La bête, majestueuse de part sa stature gigantesque s’approcha de lui, imprimant sur le sol humide l’empreinte de ses pattes colossales. Tout à coup une voix masculine résonna dans la tête du Sorceleur :

« Dorénavant je serai connu de toi sous le nom d’Aliriël, Sorceleur car Arliriël est mon vrai nom. »

Eddard fronça les sourcils. La voix était venue de nulle part, comme implantée directement à l’intérieur de son cerveau. Aliriël. Eddard connaissait ce nom, un nom de légende, sortis de la bouche des conteurs chantant la chute des anciens … et le même qu’il avait entendu dans la grotte, en rêve.

« Aliriël ? demanda Eddard, le père des Elfes.

Le loup baissa légèrement la tête, et ses yeux bestiaux flamboyèrent d’un jaune ambré, pareil à ceux dans lesquels ils se plongeaient à cet instant.

« Concentre toi un peu Sorceleur. Tes yeux peuvent voir plus loin que ma fourrure. »

Eddard cligna des yeux, c’était bien le loup qui lui parlait. Ambros, donnés, lui et sa sœur deux mois en arrière par les dryades dans la Grande Forêt pour leur servir de guide jusqu’en Salicar et qui les avaient quittés trois jours plus tôt. Eddard avait toujours su que ce n’étaient pas des loups ordinaires, il en avait même fait part à Alizée, et apparemment il ne s’était pas trompé.

Suivant les conseils du loup -ou du moins de la voix qui semblait en émaner- il ferma les paupières et prit une profonde inspiration. Lorsqu’il les rouvrit, il fut pris d’une stupeur si violente, que si les Sorceleur eurent la capacité de pleurer, alors il en eut versé une larme.

Au-dessus du loup géant, émanant directement de lui, flottait à présent l’image translucide d’Aliriël, le père des Elfes. Avoisinant les deux mètres, son corps était recouvert d’une armure dorée arborant multiples parures elfiques : lierre, et feuilles de vignes taillées à même le métal précieux s’entrelaçaient suivant les différentes parties de son armure : entre le plastron et les épaulettes et au niveau du cou et de sa taille. A partir de là, son corps se dématérialisait peu à peu en une vapeur opaque ondulant au-dessus de l’échine du loup. Son visage était large pour celui d’un elfe, et ses mâchoires carrées étaient scellées dans deux plaques dorées qui descendaient depuis son casque où trois pointes plates culminaient. Le casque couvrait au passage une bonne partie de son front ainsi que ses tempes d'où dépassaient ses cheveux lisses qui retombaient sur ses épaules. Ils étaient d’un noir irisé, semblable à une plume de corbeau au soleil et tranchaient fortement avec la translucidité de ses yeux bleus, luisant comme deux prismes glacés.

Eddard ne savait comment aborder ce qu’il voyait. L’elfe paraissait presque tangible, chaque détail de sa personne le rendait plus réel et pourtant le fait qu’Eddard put apercevoir les pics enneigés des monts de Salicar à travers lui rebutait quelque peu le Sorceleur. Avait-elle toujours été là, cette manifestation, à la vue de tous sans que personne ne la voit ? Ou l’elfe avait-il choisi de se montrer qu’au moment opportun ?

« Je vous ai vu, en rêve, dit Eddard accablé par le poids des regards croisés du loup et de l’elfe. La nuit même où vous nous avez quitté.

- Je sais, répondit mentalement l’elfe, dont les lèvres n’avaient aucunement bougé. Tu nous as vu dans la grotte n’est-ce pas ? A moi et Edelwhen, ma femme.

Eddard se redressa un peu, tâchant de se tenir correctement devant celui qui pouvait bien être l’un des premiers elfes à avoir foulé le sol de ce monde. Cela lui donna le temps de se remémorer cette nuit-là, ce qui ne fut point difficile, son rêve étant encore profondément inscrit dans sa mémoire, les sensations toujours vivides : ses pattes foulant la terre humide, le bruissement des feuilles volant derrière elles, l’odeur douçâtre de l’humus et les sons nocturnes de la forêt. Puis son entrée dans la grotte lugubre, la lueur des lucioles se reflétant sur l’eau et les dryades familières, au corps de sylve …

Il hocha la tête. La pluie s’était remise à tomber, fine bruine glacée qui trempa ses cheveux. Il fut surpris de constater que les fines gouttelettes ne passaient pas au travers de la forme d’Aliriël, mais qu’elles partaient en fumée sitôt quelles entraient en contact avec l’elfe, comme l’eau sur la lame de fer encore en fusion. Etait-ce à cela que ressemblait une âme ? Où était-ce une projection astrale venue d’une autre dimension ? Si Alizée avait été là elle aurait pu répondre à ses questions. Il n’osa rien demande à l’Elfe qui s’approchait à présent de lui. Eddard ne bougea pas d’un pouce.

« Tu dois te poser beaucoup de question, Sorceleur.

Est-ce qu'il vient d'entendre ça ?

Son visage était resté de marbre ; sa voix, toujours projetée directement dans le cerveau d’Eddard, mais ses yeux contenaient toutes les expressions. Ses iris semblaient l’implorer de se détendre, ses pupilles lui ordonnaient de se calmer … Etait-il victime d’un enchantement ? L’Elfe essayait-il de l’hypnotiser ? Non, son collier Loup ne s’agitait pas sur sa poitrine, il n’était pas victime d’une quelconque magie noire.

- Tu sais sans doute que mon épouse et moi ne sommes plus, depuis longtemps, dit-il sur ce même ton monotone.
- Pourquoi être revenu ? demanda Eddard à voix haute.

Mais avait-il réellement besoin de parler, où l’elfe pouvait aussi lire chacune de ses pensées ?

La voix de l’elfe ne se manifesta pas tout de suite. La pluie s’était intensifiée à présent et, s’infiltrant par les interstices de son armure elle le frigorifiait jusqu’aux os. Devant lui, une épaisse fumée issue de l’évaporation des gouttes de pluie émanait de l’elfe. Cela rappela à Eddard les saunas de Novigrad et leurs usagers, qui, le corps encore bouillant et fumant dans la nuit glacée, sortent en courant des cabanes de bois pour aller finir leur course dans la neige. Il se demanda si cette pluie n’était pas l’œuvre d’Alizée. Celle-ci avait tendance à invoquer la pluie, le plus souvent de manière non intentionnelle, lorsqu’elle combattait ou s’énervait. Eddard avait pu s’en rendre compte à l’école des Sorceleurs, quand des trombes d’eau venaient cogner contre les vitres de sa chambre à la veille de chaque examen important. Alors qu'il se remémorait vaguement ces détails de sa jeunesse, l'elfe poursuivit :

- Ce n’est pas un choix que nous avons fait. Dorénavant nous appartenons à la Forêt et c’est elle-même qui nous a invoqué. Car la Forêt était là bien avant nous Sorceleur, avant les premiers Elfes et les premiers Hommes et elle possède sa volonté propre. Se sentant menacée par l’aura obscure émanant de Salicar et sachant que mon arrière arrière petite file, trop fière pour se mêler des affaires, selon elle, propres aux humains, elle a donc décidé de faire appel à nous. Nous avons été ramenés sous cette forme animale, la seule nous permettant de vagabonder librement sur Ryscior, afin d’aller voir ce qui se tramait au Nord. Mais les Dryades savaient que le voyage allait être rude et la Forêt ne pouvait se permettre que quelque chose nous arrive. C’est la raison pour laquelle elles ont invoqué le Lycan, cette même créature qui a précipité ta venue dans la Grande Forêt.

Eddard eut un mouvement de recul. Il se sentit berné, comme pris au piège d'un jeu qui le dépassait.

- Elles nous ont prié d’attendre ta venue, affirmant que notre mission aurait plus de chance d’être couronnée de succès si nous étions accompagnés de deux chasseurs de monstre. Elles avaient anticipé ton arrivée, ainsi que celle de ton amie ; elles l’avaient lu dans les veines des feuilles et le chant des rivières. Ce n’était plus qu’une question de temps.

L’elfe et sa forme animale se détournèrent du Sorceleur. Ils vinrent se placer face au précipice auquel ils tournaient le dos. Eddard se rangea à leur côté.

En contrebas, la bataille faisait toujours rage. Eddard aperçut Bromandacir et Ravenna au loin, qui du haut de leur colline commandaient à leur horde de goules grouillantes. Le ciel semblait s’être assombri et les nuages chargés de tonnerre formaient un maelström au-dessus de leur tête.

- Mais du temps, nous n'en avons plus à présent. Si la Lyche gagne cette bataille, reprit l’Elfe, alors s’en est fini de nous. Humain, comme Elfe, comme toute trace de vie.

Tout à coup Eddard vit quelque chose remuer dans le coin gauche de sa vision. Il tourna la tête et fut soudainement envahi par une bouffée d’allégresse. C’était l’armée de Nova, constituée à vue d’œil de deux milles hommes, qui approchait en rang serré depuis les canyons. Willem avait ainsi tenu promesse.

— Je vois le soulagement sur ton visage Sorceleur. Mais tu mises trop d’espoir sur cette escouade. Que sont deux milles hommes de plus face à une armée d’immortels ? Les corps de ces noviens ne feront qu’alimenter les rangs de Bromandacir une fois qu’ils seront tombés au combat. Le seul moyen de gagner cette guerre est de porter un coup fatal aux Lyches.
— Mais comment !?

Eddard n’avait pu s’empêcher d’élever la voix. Assister au sacrifice de tant d’hommes lui était insupportable car au fond, l’elfe venait seulement de confirmer ce qu’il savait déjà : Bromandacir et Ravenna était irrémédiablement hors de portée et cela le mettait hors de lui.

— Dans les faits, c’est impossible car elles sont immortelles.

Aliriël marqua une pause.

— Mais il s’avère qu’en face de toi se tient aussi un immortel.
— Et derrière toi.

C’était une autre voix qui s’était infiltrée dans son cerveau cette fois-ci. Une voix féminine. Eddard se retourna aussitôt.

Devant lui se tenait la louve qui les avait accompagnés lui et Alizée durant leur voyage mais au dessus d’elle se profilait la forme d’une elfe longue et fine. Ambros avança de quelques pas :

— Elandrïel, je savais que tu viendrais.
— Enfin nous nous rencontrons Sorceleur.

Sa voix coulait dans sa boite crânienne comme une source d’eau chaude. Il eut l’impression que la pluie glacée qui l’avait frigorifié n’avait soudain plus aucun effet sur lui. La beauté de l’elfe était de loin supérieure à celle de toutes les femmes qu’Eddard avait pu voir dans sa vie : elle les soufflait toutes d’un battement de cil. Eddard était perdu dans ses yeux qui luisaient d’un violet presque transparent au-dessus de pomettes qui paraissaient avoir été sculptées dans un bloc de marbre. Son nez était fin et droit et son front lisse était traversé d’une fine chainette d’argent soutenant une émeraude qui venait parfaitement trouver se place dans l’espace entre ses sourcils.

Aliriël vint se placer à côté d’elle :

— Je te présente ma femme, Elandriël.

Eddard les dévisagea tour à tour. Leurs visages n’émettaient toujours pas la moindre expression.

— Je vous croyais retournée auprès des dryades.

Un rire traversa sa pensée, léger comme un chant d’oiseau.

— Disons que j’ai changé d’avis, Sorceleur.

Eddard se tue. En contrebas, l’armée de Barthus était à présent toute proche du champ de bataille et le sang de millier d’innocent allait couler. Encore.

— Alors existe-t-il un moyen de venir à bout de Bromandacir ou non ?
— Oui, les deux elfes avaient répondu d’une même voix.

Aliriël reprit la parole :

— Bromandacir ne peut être détruit par les lames et les flèches, même la magie n’a aucun effet sur lui. En revanche une explosion d’énergie pure aurait une chance de le détruire. Et il s’avère que c’est exactement de quoi nous sommes constitués.

Eddard fronça les sourcils, inquiet. Elandriël reprit la parole :

— Aliriël sera ton épée et moi je serai ton armure.
— Où voulez-vous en venir ?
— Nous nous incarnerons dans ton équipement, dit-elle, tout ce que tu auras à faire sera d’établir une percée dans les rangs de Bromandacir. Aliriël guidera ton épée, quant à moi je t’assurerai une protection sans faille jusqu’à ce que tu l’atteignes. Ensuite tu devras lui porter le coup fatal. Une fois que son enveloppe charnelle sera fendue, Aliriël, en se sacrifiant, se chargera de le détruire.
— En se sacrifiant ?
— Oui, répondit Aliriël, le seul moyen de le réduire au néant est de décharger une énorme quantité d’énergie, ce qui me détruira, ainsi que tout ce qui se trouve autour.
— C’est là que j’interviendrai, reprit Eldandriël, je créerai un rempart qui te protègera de l’onde destructrice ce qui t’épargnera. Car ta mission ne s’arrête pas là Sorceleur.
— Avant de devenir Lyche, Bromandacir était avant tout un puissant nécromancien. Et voulant s’élever au rang de Dieux, il a divisé son âme en plusieurs fragments qu’il a enfermé dans des artefacts très puissants. Ils sont au nombre de quatre. Une fois que nous aurons détruit sa forme actuelle, tu devras partit à la recherche de ces autres artefacts et les détruire autrement Bromandacir sera de retour sur Ryscior. Personne ne sait où se trouvent ces artefacts, ce sera à toi seul de mettre la main dessus.

Eddard déglutit :

— Est-ce que l’onde de choc va vous détruire aussi ? demanda-t-il en direction d’Elandriël.
— Oui.

Il se mordit les lèvres :

— Il n’existe vraiment aucun autre moyen ?
— Non, répondirent les deux elfes à l’unisson.

Eddard se tourna vers le champ de bataille. L’armée de Barthus avait déjà entamée sa charge.

— C’est le moment Sorceleur, nous devons profiter de la diversion crée par l’armée Novienne.

Eddard acquisa. Seulement une dernière question lui brulait les lèvres :

— Mais tout de même, comment ferais-je pour traverser à pied les goules qui entourent Bromandacir ?
— Qui a dit que tu serais à pied Sorceleur ?

*
Son épée et son armure brillant de la présence elfique qui les incarnait, Eddard allait à cheval entre les falaises sur le dos de sa jument retrouvée Silver. Sa crinière à présent d’un blanc immaculée avait été tressée courte, prête au combat. Eddard savait qu’au vue de ce qui l’attendait plus en avant, ce serait peut-être sa dernière chevauchée. Eddard se promit que cette fois s’ils devaient disparaître, ce serait ensemble. Il fit claquer les rênes et Silver redoubla de vitesse, fonçant vers le champ de bataille qui se profilait à l’horizon.
Sam 15 Sep 2018 - 23:04
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