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[Terminé] [Privé] Une demande bien particulière au nom de la musique
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Triss Miders
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Mélodie à la gloire de la déesse
Triss Miders
Encore un jour de pluie dans les Terres Orcs où Triss vivait pour le moment. De la fenêtre d’une bâtisse abandonnée depuis longtemps et presque détruite, elle fixa d’une des fenêtres encore intactes la forteresse où vivait son objectif : la cour de Kaurgn et Elyse Fadelis, élue de Filyon.
Avait-elle été réellement destiné à cela depuis le début comme le voudrait Finil ou tout cela n’était que jeu de hasard avec son lot de chance et de malchance associée à Virel ? Elle ne le savait pas, pourtant elle voyait cela comme la fin d’un long voyage, d’un cycle où elle avait tellement croisée de gens exceptionnel comme le capitaine Baldassare, aujourd’hui décédé. Tous lui avaient tant apportée depuis le début de son voyage et jamais elle n’aurait pensé en arriver là sans eux. L’avait-elle-même imaginé en commençant sa vadrouille ? Elle ne le pensait pas. Qui aurait pu penser faire un si long voyage pour se retrouver en Terres Orcs à la recherche d’une élue divine. Maintenant, il ne lui restait plus que la dernière montée pour parvenir à la fin : celle de la rencontrer puis de le faire une simple demande mais qui changerait pourtant sa vie.
Mais assez tergiversé, les orcs ne sont pas connus ni charmés par la passivité mais par l’action. Il faut penser mais il faut surtout agir dans ses terres. Et cela, elle l’avait appris depuis qu’elle vivait et surtout se cachait dans ses lieux. Elle se montrait quand il le fallait, et elle était même respectée pour son art et sa ténacité par la population mais elle visait plus haut. Elle devait voir Elyse et pour cela, passer par Kaurgn, le chef de la horde des orcs. Elle n’avait aucune honte de se dire que cela lui faisait peur de se tenir face à cela mais elle ne pouvait pas retarder tous les jours la situation. Aujourd’hui serait différent. Aujourd’hui, elle osera enfin montrer ses objectifs. Elle prit donc sa harpe, son luth et son sac de voyage comme à ses habitudes quand elle baladait dans les ruines de cette ville aujourd’hui dévastée et avança vers la forteresse qu’elle fixait tous les soirs avant d’aller dormir. Elle passa de ruelles en ruelles, dans le but de ne pas être vu. Elle ne devait pas arriver comme une voleuse mais ce n’était pour autant que Triss se sentait à l’aise parmi les orcs. Ils ne paraissaient pas méchant ni aussi terrible qu’on lui avait dépeint par le passé mais il restait toujours au fond d’elle une certaine méfiance. Au moins sa rencontre avec le colossale Argorg lui permit quand même d’oser surmonter sa crainte d’être vu par les orcs.
Une fois arrivé au niveau du pont permettant l’accès à la forteresse, elle sentait mal. Elle avait envie d’abandonner et de le repousser pour une autre fois. Mais jamais elle n’était arrivée aussi loin dans sa motivation. Elle ne pouvait pas abandonner, elle devait le faire. C’est pourquoi elle avança d’un pas déterminé en regardant fièrement devant elle, même si l’envie de raser le sol la tentait plus. Elle ne devait pas paraitre pour une faible parmi les orcs. Elle ne l’était pas et elle allait le prouver aux orcs et à elle-même. C’est ainsi qu’elle arriva face à un des gardes du château et s’annonça en restant calme même si son pouls s’emballait un peu.

- Je me présente. Je me nomme Triss Miders, je suis un barde voyageant à travers le monde et je viens voir le grand Kaurgn, chef de la horde pour lui faire une demande.

Elle ne savait pas à quoi s’attendre mais maintenant la machine était lancée et elle ne pouvait plus s’arrêter, en tout cas, elle l’espérait. L’orc allait-il l’envoyer voir ailleurs, allait-il lui rire au nez ou selon ses espoirs, il allait l’envoyer voir le chef de la horde. Elle ne le savait pas mais elle allait être vite fixé, même si ces secondes depuis qu’elle était face à la forteresse lui donnait l’impression d’être des heures.
Mar 28 Aoû 2018 - 18:19
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Dargor
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Dargor
« Plus il est gros, plus il est costaud. Plus il est costaud, plus il est légitime qu’il soit le chef. C’est pour ça qu’il est logique que ce soit Kaurgn et sa tribu qui soient les chefs de la horde. Parce que ça a toujours été eux les plus gros des orcs. »

C’était ainsi que les peaux-vertes résumaient leur hiérarchie. Dans la façon de parler des humains, bien sûr, les orcs s’exprimaient de façon gutturale, primitive, et manquaient très souvent, volontairement ou non, des articles qui donnaient tout son aspect civilisé à leur phrase, mais de ces critiques, les orcs se moquaient bien. Pour un peuple dont la tradition était orale, et dont l’art écrit se résumait à des peintures, souvent faites sur peau, qu’elle soit vivante ou tannée, à défaut d’un autre support matériel (les peaux-vertes prenaient volontiers des plaques de métal ou de bois pour peindre, voire de pierre ou de toile, mais y préféraient toujours la peau), qu’était-ce que la langue ?
Leur musique était à cette image. Dans la mesure où les orcs ne se souciaient pas de solfège et de partitions, ils cultivaient des traditions de chants rythmés, plus compliqués à apprendre qu’il n’y paraissait, et basés sur le chant et les percussions. Aux oreilles des grands compositeurs qui peuplaient depuis peu le monde des humains, une telle musique sonnerait à n’en pas douter comme quelque chose de vulgaire et de simplet. Mais aux oreilles de ceux qui savaient aller chercher les talents là où ils se cachaient ne manquerait pas de sonner une structuration claire dans les rythmiques de la Horde. Ce n’était donc pas que les orcs ne connaissaient pas le solfège et les gammes, en fait. Ils le connaissaient parfaitement, mais s’en contrefichaient.

Dès lors, celui qui est assez courageux ou assez fou pour étudier les coutumes de la horde de près comprendrait aisément que, lorsqu’une simple musicienne humaine vint demander à deux énormes orcs noirs, puisque tel était le nom des orcs qui appartenaient à la tribu de Kaurgn en personne, le droit de rentrer dans le palais où vivait ce dernier, entouré de ladite tribu, leur réaction consista en un simple éclat de rire. Devant la candeur de l’humaine, qui était venue de façon apparemment innocente entrer dans le palais, il ne fut même pas question de la jeter dans le vide qui se trouvait sous le pont menant au palais, juché sur son éperon rocheux. C’était tout simplement trop drôle à leurs yeux !
Le fou rire des orcs passé, vint tout de même le temps d’apporter une réponse. Loin d’être idiots, les deux gardes savaient fort bien que l’humaine devait s’attendre à une réaction violente. Après tout, la société orc répondait souvent par la violence à toute problématique qui lui semblait trop compliquée pour recevoir une réponse simple. Ce en quoi, après tout, ne se rapprochait-elle pas quelque peu des sociétés humaines les plus civilisées ? Ce genre de considérations échappaient bien sûr aux deux gardes de la porte du palais, qui lentement s’avancèrent vers l’humaine. Songea-t-elle à fuir ? N’en eut-elle pas le temps ? Des questions aux réponses inutiles. Qu’est-ce que la fuite quand en un pas, le chasseur couvre autant de distance que sa proie en deux ?

C’est donc rapidement avec chacun une main autour de son bras que les orcs ramenèrent l’humaine jusqu’au bout pont, avec une précaution que bien des gardes de cités honorables leur envieraient. Car après tout, la barde les avait bien fait rire.
Ven 31 Aoû 2018 - 10:06
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Triss Miders
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Triss Miders
Triss se fit prendre par ses deux bras à cause des gardes. Elle aurait espéré que cette méthode marcherait, pour vite en finir. Elle l’avouait qu’elle n’était pas à son aise mais en même temps l’attitude de ces orcs, excepté le mépris pour une simple humaine par leur rire, l’avait aussi agréablement choqué. Surtout qu’elle n’avait pas sorti toutes les cartes de son jeu. Tout se résumait comme une joute, comme les jeux d’argent joués dans les tavernes qu’elle animait bien souvent, pour en connaitre les règles et surtout les moyens de gagner et aussi de tricher, même si elle n’y avait jamais joué. Elle en avait vu l’envers du décor et cela l’avait bien plus appris qu’elle pouvait le penser. Elle décida donc de sortir une bonne carte de son jeu.
Elle déposa d’abord ses instruments à quelque pas d’elle pour les préserver de cette scène et ensuite elle continua la scène comme si l’entracte n’avait jamais eu lieu. Elle regarda cette fois-ci les deux orcs d’un regard déterminé, pas celui qu’on adresse par respect mais celui qu’un chasseur envoie un autre chasseur : un regard pétillant de vie, de fougue et de malice.

- Je veux bien comprendre que vous me refusez de voir votre vénérable chef de la horde, du fait de mon rang et de ma race. Mais vous ne pouvez me refuser de voir la seule personne que je désire réellement voir, sa protégée, Elyse Fadelis. En tant qu’humaine et fidèle servante de la déesse Filyon, exerçant ses innombrables arts,  je vous le demande. Et si cela doit se passer de manière directe, je le ferais même si cela m’en déplairait.

Suite à sa parole, elle se tenait prête, à l’affut du moindre mouvement, tel un chat sauvage face à un adversaire bien plus fort que lui. Elle espérait que ce coup de bluff marcherait car elle n’avait aucune envie d’en venir aux armes, même si pour une fois, depuis qu’elle se trouvait sur ces terres assez hostile, elle se baladait avec une dague sous sa jupe, à l’arrière. Cela n’était pas dans ses habitudes mais à chaque situation obligeait certains choix.
Surtout qu’elle savait que ces chances de réussite contre un orc était bien faible, et inexistante contre deux. De plus, les orcs tenant lieu de garde ne devait pas se tenir parmi les plus faibles. Mais il fallait tenter le tout pour tout et advienne que pourra. Et surtout espéré que ses longs entrainements avec son père adoptif, Farior, lui avait encore laissé de bonnes traces même si elle avait pu les exercer à quelques occasions mais jamais dans une situation aussi extrême que celle-ci.
Chaque seconde coulait lentement telle une goutte d’eau. Elle se tenait, non en position agressive mais prête à réagir à la moindre réaction. Il ne lui restait qu’à attendre la réponse, en espérant que celle-ci soit la bonne.
Ven 31 Aoû 2018 - 16:45
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Dargor
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Cette fois, l’humaine ne les fit pas rire. Les orcs avaient une considération très importante pour le combat, au centre de leur civilisation. Qui prouvait sa valeur au combat prouvait sa valeur de façon générale au sein de leur peuple. Aussi une provocation, même suggérée, même hypothétique, était quelque chose qui était pour eux à la fois important, grave et solennel. Et l’acier était la seule réponse possible (si tant est que les orcs concernaient possédaient des armes en acier, ce qui était loin d’être le cas de tous, mais il advenait d’une part que la majorité des orcs du clan de Kaurgn en possédaient, d’autre part que de toute façon, le dicton orc disait bien mot pour mot que « L’acier est la réponse ») à une telle provocation.
Aussi, à peine la barde avait-elle fini sa phrase qu’une monstrueuse hache d’armes était apparue comme par magie dans les mains du premier garde, quand le second y préférait une arme qui s’apparentait plus à un hachoir de boucher dans sa main, magnant de l’autre un bouclier. L’acier, après tout, était la réponse à la provocation de l’humaine. Cependant, ils n’attaquèrent pas immédiatement. Bien sûr, ça n’était pas de la peur quant aux éventuels talents martiaux de l’humaine ! Même si cela aurait pu. Les orcs ne savaient pas ce qu’elle valait au combat, après tout. Et dans leur logique où chacun connait sa place, il était illusoire qu’elle demande à les affronter si elle n’était pas une grande guerrière. Après tout, dans la tradition orc, puisque la plupart des litiges se résolvent par un combat, il est inutile au faible d’espérer offenser le fort. Ou alors, les orcs appelaient cela une tentative de suicide. Chose qui était à leurs yeux tout à fait respectable ! Les contes orcs rendaient de temps à autre hommage à de tels faibles qui, mis au pied du mur, avaient choisi la mort dans un défi plutôt que de simplement se faire traîner dans la boue jusqu’à la fin de leurs jours.

Adoncques, cette humaine qui les avait défiés ne semblait pas avoir l’intention de mourir. Dans la logique des orcs, cela signifiait qu’elle avait confiance dans sa capacité à battre l’un d’eux en duel. Cette impression était renforcée par l’expression qu’avait fait l’humaine de la raison de sa visite. Elle venait voir Elyse Fadelis, l’humaine qui vivait déjà au château. Il n’y avait aucune raison pour elle de vouloir mourir, par conséquent. Et si elle défiait l’un d’eux et remportait le duel, l’autre n’aurait plus qu’à aller annoncer son arrivée à Elyse Fadelis, car sur le terrain de l’honneur, cette affaire serait close, et elle aurait droit d’entrée dans le château.
Ce n’était donc pas tant la crainte des talents martiaux de l’humaine qui retint les orcs. Ces derniers avaient eux-mêmes confiance dans leurs capacités martiales, autrement ils n’auraient pas été choisis pour garder la porte du palais. Non, ce qui les retenait, c’était l’attente. L’humaine avait formulé un défi, elle devait à présent choisir celui des deux orcs qu’elle voulait affronter pour gagner le droit d’entrer. Un silence lourd tomba alors sur le pont, tandis que chacun des deux gardes se préparait mentalement à être défié, et piétinait un peu sur place pour s’échauffer les muscles avant le combat qui s’annonçait dans leurs esprits.
Lun 3 Sep 2018 - 14:08
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Triss Miders
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Triss Miders
Face à elle se trouvait deux menaces, deux immenses orcs armés l’un d’une hache d’arme, terrible engin pouvant raccourcir la vie de n’importe qui d’un coup bien placé et l’autre d’un hachoir, arme bien plus petite mais accompagné d’un bouclier pouvant être un terrible obstacle. Tandis que Triss ne donnait l’air que d’une frêle humaine étant en dessous de la moyenne de taille de sa race. Cela donnait presque l’impression d’un combat insurmontable du terrible Goliath face à David. Un combat que beaucoup dirait perdu au premier regard et ne mériterait même pas un pari amusant. Pourtant, elle ne s’avouait pas vaincu trop vite. Même si le rapport d’arme n’était pas à son avantage, elle avait deux atouts en poche face à ces montagnes par rapport à elle : sa taille et son agilité. Mais avant d’user de cela, elle préférait utiliser son artifice premier : sa rhétorique. Il fallait convaincre les orcs et aussi les embrouiller en utilisant un parler le plus noble possible pour peut-être perturber l’adversaire. Toutes les techniques, les plus faibles et les plus médiocres sont bonnes pour réussir.

- Je vois que l’option de la diplomatie semble tomber à l’eau mais pourquoi faut-il directement en venir aux armes et à la mort ? Comment annoncerez-vous la mort d’un émissaire humain à l’encontre d’Elyse, surtout quelqu’un pratiquant les beaux-arts comme elle ?

Seulement, cela fit presque l’effet d’un caillou dans l’eau : des remous et une légère incompréhension des gardes qui se regardèrent. Celui à la hache d’arme prit ensuite la parole d’une voix certaine et sans hésitation :

-  Si c'est dans un duel d'honneur, il n'y a rien à annoncer.

Il fallait donc doubler d’ingéniosité pour éviter le combat, ou en tout cas, atténuer son effet. L’honneur était quelque chose d’important pour les orcs et rien ne servait d’attaquer sur ce champ-là. Cela reviendrait à juste signer son arrêt de mort face aux deux orcs en même temps, encore plus vite.

- Et le fait de mourir comme cela, sans possibilité de retour ne vous dérange pas ? Je voudrais éviter d’en arriver à des actes barbares directement dans le combat. Ne pensez-vous pas que vos vies valent la peine d’être vécu ?

- Et alors, répondit le même orc.

Et encore un caillou dans l’eau… Elle ne pouvait lutter face aux deux en même temps, mais surtout, elle voulait épargner sa vie. Elle savait qu’elle devait tenir les orcs avant qu’ils ne perdent patience. Ou peut-être ne la perdraient-ils pas du tout mais elle n’en savait pas assez sur eux pour le savoir. Peut-être qu’en touchant un point sensible, le résultat marcherait mieux.

- Je trouve juste ça dommage de gâcher les dons que les dieux nous offrent pour une simple mésentente. Surtout dans un combat si déloyal où vous opposez à moi à deux armés jusqu’aux dents alors que je suis seul armé d’une simple dague. Mais chacun a sa question de l’honneur après tout.

L’orc s’avança, hache d’arme prête à être utilisé et répondit :

- Ce sera un duel, oui. Un contre un. Si tu gagnes, l'autre laisse passer.

Cela fut presque une petite victoire mais cela ne changea pas complètement l’histoire où toutes les chances de réussite n’étaient pas de son côté. Elle n’était pas forte parieuse mais elle pria presque sur le coup à Virel de lui accorder de la chance au moins une fois dans sa vie.

- Et donc, tu trouverais cela légitime de mourir alors que ton compagnon va observer la scène et vivre à ta place si mort s’ensuit ? Tu es donc si pressé que ça de croiser Elis ?

- C’est la loi. L’acier est la réponse.

Tout en sortant sa simple dague en la montrant bien et se mettant prêt à se mettre position à la fin de sa prestation, elle dit sa dernière parole du dialogue, en espérant qu’elle ne soit pas la dernière de sa vie.

- Cela me désole d’en arriver à une telle extrémité alors que la vie est longue et n’a nul besoin d’être raccourci pour cela. Si vous désirez de l’honneur, rien n’oblige d’en arriver à la mort. La victoire ne suffit tel pas ?

- Au premier sang alors ?

Cela lui fit l’effet d’une libération. Elle se mit en garde et mit toute son attention sur le combattant à la hache. Elle inspira un bon coup puis expira lentement pour se calmer et lui retirer toutes les pensées parasites qui pouvaient lui venir. Seul comptait maintenant le combat. Et elle était tellement dans cet état d’esprit avec une rage de vaincre, de gagner qu’elle sentait presque le reste du paysage se brouiller par rapport à son adversaire qui était l’entière partie de sa focalisation.
Elle n’était pas la seule prête, son adversaire l’était tout autant, prêt à en découdre avec elle. Elle savait que même le premier sang pour elle de la part de l’orc lui serait fatale ou presque. Elle n’avait donc pas le choix de prendre l’initiative du coup dans ce combat car celui-ci donnerait la victoire. Chacun se regarda pendant quelques instants comme si tout se jouerait sur cela : une bonne analyse de l’adversaire. Elle se préparait à chacun de ses mouvements et était prête à réagir mais non à agir en premier car l’allonge des armes étaient avec son adversaire. Elle devait donc le forcer à avancer pour lui faire perdre en partie cet avantage. C’est pour cela qu’elle attendit, sans bouger, à attendre que son adversaire se décida à bouger.
Cela ne prit bien sûr pas longtemps à arriver après cette longue de minute de silence à se fixer tel des majestueuses statues de pierre. L’orc s’avança en chargeant se tenant prêt à faucher Triss d’un grand mouvement comme si il voyait en Triss un simple épi de blé à détruire. Ce à quoi elle répliqua d’un bond en arrière en partie vers la droite, qui était le côté sans défense de l’orc étant l’origine du coup. Elle fit ensuite quelques pas pour s’avancer vers cette droite désarmée mais l’orc répondit en faisant le mouvement inverse qu’il avait exercé. Cela obligea à se laisser tomber en restant sur l’appui de son coude et de son genou. Elle avait senti le vent caresser son visage dû au mouvement de la hache. Elle sentait presque les gouttes coulé dans son dos tellement que la situation était palpable. Mais elle n’avait pas dit son dernier mot. Elle se tenait à prête à agir.
Pour accompagner son mouvement de retour, l’orc poussa avec son bras droit pour lever sa hache et abattre son ennemi pareil à une buchette destinée au feu. Il voyait son adversaire sans une position défavorable et en profitait. Seulement, Triss y voyait une occasion en se poussant sur ses appuis et sa main droite pour faire une roulade qui s’arrêta juste derrière l’orc. La hache percuta le sol faisant un nuage de poussière et Triss, elle, planta sa dague en pleine cuisse de l’orc et la ressortit en se relevant en même temps d’une bonne impulsion pour s’écarter un maximum de l’orc qu’elle espérait avoir vaincu dans les règles convenues.
Lun 3 Sep 2018 - 19:03
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Dargor
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Dargor
Même si les orcs auraient apprécié, pour respecter les vieilles traditions, un combat avec mise à mort (Et il était d’ailleurs certain que celui des deux qui avait pris son arme s’était mis dans la tête une idée de coup qui verserait le premier sang et serait fatal en même temps !), l’issue de ce duel leur convenait. C’était un combat équitable, le garde avait perdu. Sur le terrain de l’honneur, cette affaire était donc close. Quant au terrain de la demande, d’aussi loin qu’ils soient concernés, les orcs de la porte du palais allait faire tout ce qui était en leur pouvoir pour que la demande de l’humaine soit satisfaite. C’est-à-dire qu’ils allaient la laisser passer.

Restait donc à Triss Miders de pénétrer dans l’imposant palais. Juché sur un éperon rocheux, l’ancienne citadelle hasdrubienne des Ducs de Sirenia, et désormais aux mains des orcs, avait toujours servi de place militaire, et jamais de palais de plaisance. En conséquence, et peut-être fallait-y chercher ici la raison pour laquelle Kaurgn s’y était installé, tout dans son architecture était prévu pour la défendre contre un assaut. Et les orcs, qui savaient être de bons amateurs de la chose militaire, même si leurs tactiques différaient souvent de celles des humains, avaient donc estimé qu’ils pouvaient n’y avoir rien à changer.
Toujours était-il que les remparts de la citadelle courraient le long de falaises qui jaillissaient en pic de la terre. Les formations géologiques de la région laissaient penser au connaisseur qu’il devait y avoir eu jadis, en cet endroit, une colline plus importante qui avait été dégrossie par des glissements de terrain, et sans doute aussi par la main des humains. De sorte que pour accéder à la forteresse proprement dite, il fallait escalader les flancs de la colline, dans une pente raide confinant en certains endroits à la falaise, puis ensuite les murs verticaux qui se trouvaient au sommet. Autrement dit, il était illusoire d’espérer placer des échelles ou des tours de siège sur les flancs de la structure. Les deuxièmes ne pourraient jamais y être montées, les premières ne le seraient qu’au prix de très lourdes pertes, car durant toute cette dangereuse ascension, les attaquants seraient sous le feu des ennemis, et devraient ensuite placer leurs échelles sous de cruels mâchicoulis. Sur les flancs de la forteresse, une vingtaine d’hommes suffisaient donc à tenir en respect une armée entière.
Seul point d’accès pour un assaillant ? Celui sur lequel se trouvait en ce moment la jeune barde que les grands gardes orcs venaient de laisser passer. Il s’agissait d’un pont de pierre qui démarrait en face de l’unique porte de la forteresse, à une centaine de mètres. Les arches parcouraient le vide. Un premier poste de garde, celui qu’elle venait de franchir, gardait l’accès au pont. Les orcs avaient pris soin de l’entretenir, aussi était-ce un petit mur qui fermait ledit accès à l’aide d’une herse, qui était fut levée par un troisième orc, à l’intérieur, après que le duel fut remporté.
Derrière cette herse, le pont proprement dit, au milieu duquel se trouvait une deuxième structure, elle fermée par une lourde porte de bois, qui fut ouverte à l’arrivée de l’humaine, et puis enfin, la véritable entrée du palais. Tandis que le pont levis se baissait, l’humaine se trouvait donc à contempler ce qu’un assaillant verrait, s’il parvenait à faire ouvrir ce maudit pont-levis.

Une cour intérieure, derrière la porte, entourée de remparts courant le long des murs et accessibles uniquement depuis l’intérieur. Un piège mortel pour tout assaillant. Et un lieu infesté d’orcs aujourd’hui.
Jeu 6 Sep 2018 - 15:49
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Triss Miders
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Triss Miders
Le combat fini, Triss reprit ses instruments et regarda les orcs la laisser passer comme si rien ne s’était passé. Sa dague était déjà rangée et la lame nettoyée du sang qu’elle avait fait couler pour avoir son droit de passage. Elle ne put qu’être émerveillée par cette forteresse sur lequel elle faisait enfin attention après la pression du combat fut descendue. Ce colosse de pierre sorti du sol ne put que la laisser sans voix, surtout en pensant aux batailles qu’il a dû connaitre où malheureusement, les assaillants ont dû tomber en nombre vu sa disposition et sa géologie. Une forteresse imprenable avec comme seul option pour entrer, un couloir de la mort commençant par un pont de pierre. Et c’est là que la barde se trouvait quand la herse se leva.
Elle y vit une cour intérieure remplie d’orcs, tout aussi imposant les uns que les autres, par rapport à sa corpulence. Cela donnait presque l’impression d’une forêt plus que centenaire où d’imposants chênes vivaient tandis que dans l’ombre, poussait en se battant une jeune pousse : une scène aux proportions démesurées.

Tel un renard arrivé dans une ferme, elle se fit discrète, avança en espérant que personne ne la remarque ou que plutôt personne ne lui poserait de questions et qu’elle puisse arriver sans encontre à sa destination, le lieu où se trouvait Elyse. Seulement, une humaine dans un lieu rempli d’orcs, même si celle-ci était petite et pouvait se faire discrète, ne passait pas complètement inaperçu. Elle se sentait observer de tout côté, par des regards perdus, non méfiant mais étonnée de la présence d’une humanoïde dans ces lieux, autre que l’élue divine.
Mais Triss ne se laisserait pas malmener et elle continua à regarder droit devant elle, sûre d’elle-même ou plutôt à donner cette impression, même si l'envie de détaler était bien présente. Elle put voir la sortie de cette cour intérieure de l’opposé de la porte où elle était rentrée et se dirigea vers elle pour sortir de ce guêpier. Cependant, un orc fit exprès de son corps de la percuter comme on l’aurait fait avec un déchet. Et même si elle ne tomba pas, Triss fut coupé dans sa lancée mais ne dit rien, ne voulant attirer les ennuis. Elle devait sortir de cette cour intérieure et rejoindre Elyse au plus vite. Si bien sûre, elle la croisait seulement et que celle-ci acceptait de l’écouter. Cela serait la pire défaite pour la barde que de ne pas être écouté par la grande artiste qu’elle était.

Elle avança donc vers la sortie aussi gardée par deux autres orcs. Elle espérait seulement qu’elle ne serait pas arrêtée par ceux-ci et qu’elle puisse passer sans encontre, sans devoir repasser par le combat. Pour cela elle joua la carte de la subtilité et lorsqu’elle vit que d’autres orcs avancèrent à cette porte sans problème, elle les suivit de peu en espérant que les gardes ne fassent pas attention à elle et qu’elle passerait cette étape. Elle ne pensait plus qu’à une seule chose, elle espérait que le jeu en vaudrait la chandelle dans cette dure journée où chaque instant lui donnait l’impression d’un nouveau risque pour sa vie. Était-ce une pensée dirigée par ces peurs en tant qu’humaines nées du rejet des autres races ou était-ce une peur rationnelle ? Elle n’en savait rien mais cela la déboussolait quel que soit la réponse.
Mar 11 Sep 2018 - 14:31
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Dargor
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A vrai dire, la circulation au sein de la citadelle serait aisée pour l’humaine ! Elle avait gagné sa place de façon honnête et droite. Les orcs en poste sur le corps de garde de la citadelle l’avaient bien vu, à longue distance, gagner son combat, et les deux gardes du pont la laisser passer. La rumeur s’était vite répandue, car de ce genre de combat, tous les orcs appréciaient d’entendre des nouvelles. De fait, celle de la victoire de l’humaine l’avait précédée. Même si les orcs aimaient un peu à la provoquer, aucun n’irait désormais la pousser à un nouveau duel. Tout comme aucun n’irait se moquer des deux orcs en faction au pont qu’elle avait vaincus. C’était un duel équitable, il n’y avait rien à en dire. Et les orcs n’avaient pas de raison d’en demander un autre de façon purement gratuite à présent qu’elle était dans la forteresse.

Elle put donc entrer à l’intérieur du palais. Ce dernier était agencé jusque dans ses moindres détails pour être défendu, et les orcs avaient semblé apprécier cela, car ils n’avaient pas touché à sa structure même, la laissant la plus intacte possible. Cependant, et c’était là une marque de leur culture, ils avaient souhaité décorer ce dernier. Un humain qui pouvait entrer dans une hutte orc y verrait que aucun espace n’était laissé simplement nu. A l’image de leurs vêtements ou de leurs armes, les habitations des orcs se devaient d’avoir un certain style. D’où les anneaux à leurs oreilles, parfois à leurs nez. D’où les nombreuses peintures de guerre qu’ils affectionnaient tant. D’où piques inutiles (quoique…) mais impressionnantes sur presque toutes leurs lames. Le palais dans lequel ils s’étaient installés n’y échappa pas.
Chaque centimètre de pierre, ici, avait été redécoré pour plaire aux orcs. Les espaces que les humains avaient ornementés quand ils étaient propriétaires des lieux avait d’ailleurs été laissés relativement intacts. Les orcs savaient apprécier certaines choses quand ils les jugeaient belles. Et ainsi, vitraux et tapisseries étaient toujours à leur place, toujours bien entretenus. Les statues, en revanche, quand il y en avait, avaient beaucoup changé. Les orcs les avaient toutes peintes sans exception, avec un détail et une précision à toute épreuve, ce qui donnait des couloirs chatoyants mais en même temps particulièrement chargés. L’œil inhabitué à une telle quantité de décorations et de couleurs (les murs vides ayant été peints) se fatiguait vite de cette dernière, et des maux de crâne pouvaient naître.

Ils étaient d’ailleurs nés dans son esprit, la première fois qu’elle avait pénétré ce palais, alors déjà aux mains des orcs depuis une lune. Elyse Fadelis se trouvait dans ses appartements privés, à l’arrière du palais. Une porte dans ces derniers donnait d’ailleurs sur un balcon sous lequel s’étendait le vide. C’était là qu’elle se trouvait la plupart du temps, même si elle appréciait de sortir le plus souvent possible de ces quatre murs. C’était là qu’elle se trouvait aujourd’hui, sculptant. Elle savait fort bien qu’aussitôt que son œuvre serait sortie de la salle, les orcs la dénatureraient et la peindraient, mais c’était justement ce qui l’intéressait ici. Elle souhaitait savoir pourquoi les orcs, qui appréciaient tant certaines choses dans leur grossièreté pure, pouvaient faire preuve d’autant de finesse quand ils peignaient. Et jusqu’où allait leur acharnement en la matière…
Lun 17 Sep 2018 - 18:28
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Triss Miders
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Tant de couleurs, tant de décoration entouraient Triss et aucune ne l’attira, elle qui était sensible à l’art, même si une belle sérénade lui pinçait plus le cœur qu’une des sculptures atypiques ornées tout autour d’elle. En effet, celles-ci jaillissaient de couleur comme si les actuels ou anciens propriétaires avaient capturé un arc en ciel pour l’emprisonner dans ces pierres. Tout y passait : du rouge, au jaune, à la couleur chair, tant que celle-ci était chatoyante. Cependant, celle-ci lui paraissait tellement ternes et inintéressantes face à cette tornade de stress l’absorbant et la noyant. Cette peur démesurée des orcs, de l’inconnue et de croiser Elyse Fadelis, la femme qu’elle avait envie de rencontrer depuis déjà un moment. Pour elle, Triss avait traversé plusieurs royaumes et les terres orcs ; et tout ce périple toucherait peut-être à sa fin dans les quelques instants arrivant ou renaitrait pour donner place à une nouvelle forme : une résurrection de son objectif.
Elle avançait, pas à pas, vers son destin ou ses choix, dépendant de la croyance de la personne. Triss, elle, ne savait pas quoi y croire et laissait ce choix à des personnes plus qualifiées qu’elle et continuait sa vie. Car quelque soit le choix, la vie valait la peine d’être vécue pour tous les jours découvrir de nouveaux points, de nouvelles personnes et de nouveaux lieux. Jamais en partant de chez elle, elle crut un jour qu’elle voyagerait en terre orcs et pourtant la voici en cet instant même dans une forteresse orc.
Elle passait devant plusieurs orcs, la laissant à chaque fois passer comme si de rien n’était, même si certains tournaient le regard vers elle pour finir à s’en désintéresser ou plutôt retourner à plus intéressant. Elle traversa donc une partie de forteresse, dans des couloirs et ses perpendiculaires en espérant trouver son chemin à tâtons. Elle vit de nombreuses salles, toutes aussi différentes les unes que les autres au rez-de-chaussée où celle-ci gardaient quand même un grand espace ouvert pour un lieu à but défensif.
Pour arriver dans l’étage où devait sûrement se trouver les bâtiments de vie, Triss monta un escalier à vis où elle devait plaindre les orcs y passant vu la taille de l’édifice, largement grand pour elle mais moins pour un colosse de deux mètres. Le nombre d’orcs dans ses étages commençait à diminuer, devant s’expliquer que la partie basse et extérieur devait être bien plus gardé que le reste de la forteresse. Ce qui en soi paraissait logique pour quelqu’un vivant souvent en forteresse mais Triss était une femme de voyage, restant peu souvent en place depuis son départ du lieu où elle avait vécu avec son père adoptif. Elle se sentit un peu soulagée mais cela ne lui retirait pas la boule de stress de croiser une femme de cette ampleur.

Après une errance de quelques dizaines de minutes dans le reste de forteresse, Triss entendit un chantonnement au loin, vers l’arrière de la forteresse. Même si celui-ci allait doucement, elle sentit le talent derrière cette voix. Elle ne pouvait pas douter de sa présence, elle s’approchait d’Elyse. Elle ne savait plus quoi faire et se sentit presque bloquer. Si l’envie herculéenne ne la poussait à avancer, elle serait déjà partie de peur. D’ailleurs, en y réfléchissant, cette peur de croiser Elyse était bien plus grande que cette peur de l’inconnue et des orcs. Elle savait qu’elle vivait un moment important de sa vie et que peut-être beaucoup se jouerait à cet instant. Elle respirait donc un grand coup pour se calmer, comme il lui était arrivé à ses débuts quand elle montait sur scène.
Une fois le calme trouvé, elle avança vers cette mélodie envoutante et magnifique et arriva enfin devant la salle où se trouvait Elyse. Celle-ci était en train de sculpter une nouvelle statue lui rappelant d’autres qu’elle a pu voir dans la forteresse, excepté du fait que celle-ci était de la monochromie de la pierre brute. Elle ne savait pas si elle devait s’annoncer ou attendre que l’élue finisse de sculpter. C’est pourquoi elle resta, presque hébétée à regarder Elyse en train de sculpter, sans rien faire d’autre, devant la porte de la pièce.
Mar 18 Sep 2018 - 11:51
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Dargor
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A première vue, Elyse Fadelis semblait ne pas vraiment se soucier de la présence de l’étrangère dans ses appartements. A première vue, elle semblait se concentrer exclusivement sur son œuvre, chantonnant machinalement tandis qu’elle y travaillait. A première vue seulement, car en fait, elle savait exactement ce qu’elle allait en faire. Des siècles d’apprentissage de la plupart des travaux artistiques manuels (entre autres) avaient donné à ses mains une mémoire telle qu’elles étaient capables d’agir pour ainsi dire seules, sans que son esprit ne soit concentré sur ces dernières. De sorte que, alors qu’elle semblait être en train de travailler à sa sculpture sans daigner jeter un œil à l’étrangère, elle était en fait en train de la dévisager. En train de la jauger.
Sans doute une musicienne. Elle avait tout de la ménestrelle itinérante, estimait l’élue de Filyon. Plutôt jolie à son avis. Elle avait peut-être une belle voix, mais n’avait pas encore faite entendre cette dernière. Peut-être se contentait-elle de jouer de ses instruments. Elle était certainement malicieuse, et agile, si elle était parvenue à berner les orcs et à parvenir jusqu’ici. Cela en faisait une personne de valeur. Quant à ses intentions, elle ne les avait pas encore exprimées. Cela pouvait être une marque de timidité ou alors de respect, ou alors bien sûr un espoir d’intimidation. Dans tous les cas, cela éveillait dans l’élue centenaire avant tout de la curiosité. Elle se demandait bien qui pouvait être cette jeune fille, et pourquoi venait-elle la trouver ainsi.

A première vue toutefois, ces observations ne se firent que d’un coup d’œil qu’elle lui avait jeté quand elle était entrée. A première vue, elle n’avait pas vraiment fait attention à la nouvelle venue. A première vue seulement. Subtilement, elle souhaitait faire passer le message selon lequel son arrivée avait été remarquée. De sorte que, à mesure que s’écoulèrent les minutes, qui se firent longue, le petit modèle d’argile sur lequel elle travaillait avant de s’attaquer à la véritable statue prit peu à peu le visage de l’étrangère. Elyse continua à y travailler, sifflotant, attendant simplement un signal, une remarque.

Ou de façon plus classique, mais certainement pas moins distinguée, une salutation.
Jeu 20 Sep 2018 - 18:41
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Triss Miders
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Le jeu commença. Tandis que l’élue jugeait Triss, sans se faire remarquer par celle-ci, la barde continuait d’observer l’élue et chacun de ses gestes gracieux. Tous avaient un sens et donnaient l’impression d’une danse parfaitement millimétrée donnant vie à l’argile devant elle. Les formes venaient, s’approfondissaient en se détaillant. Et plus cela arrivait, plus l’argile donnait la forme de Triss. Cela était presque un signal, si la barde ne se trompait pas, et aussi une blague : Triss regardant l’élue divine en train de la sculpter. L’ironie de la situation était presque présente et montrait l’état d’esprit des femmes qui était bien différentes. Alors qu’un côté, l’assurance régnait, dans l’autre cela était bien le contraire mais par contre, les deux côtés étaient aussi curieux l’un de l’autre. La seule question sur les lèvres serait de savoir qui lanceraient la danse à laquelle allait s’exercer les deux femmes.
C’est pourquoi, munie d’un sourire au coin, après quelques bonnes minutes, Triss s’avança toujours sans un mot vers l’élue continuant à sculpter comme si sa présence n’était d’aucune gêne pour sa concentration et son passage était aussi éphémère qu’un flocon de neige dans le grand désert du Tahar, à la limite de l’imperceptible. Et alors que sa marche d’un pas lent mais toujours en rythme, répondant au jeu de l’art par l’art, elle s’avançait comme si la musique ne faisait que commencer. Dans tout bon spectacle qu’avait pu donner la barde, elle commençait toujours à capter le public de quelques notes lentes et douces pour montrer sa présence et attirer l’attention vers elle.
Et le tempo restait régulier, un pas après l’autre, le regard fixant la représentation d’elle-même évoluant à vue d’œil. Cela ne dura bien sûr pas bien longtemps, pourtant même de plus près, toujours subjugué par l’artiste élue, elle continua à regarder le travail dans le silence. Même si une grand part de stress en était la cause, de peur de mal faire, celui-ci se changeait en admiration et en amusement. L’étouffement qu’elle ressentait en elle, diminuait comme si la corde lui serrant la gorge et la respiration prenait du mou.
Seulement, le spectacle de l’élue ne se jouait pas qu’au visuel, l’ouïe aussi en profitait de ce chantonnement que donnait Elyse. Même si la simplicité était de mise, la beauté était plus que présente. Cela ne pouvait que plus amplifier cette admiration envers cette artiste aussi complète. Certains diraient d’ailleurs que cela paraissait bien normal ce niveau de maitrise de la part de l’élue de Filyon, pourtant qui pouvait s’imaginer une personne maitrisant aussi bien un si grand panel de disciplines et d’arts avec une telle perfection. Et si une élue en arrivait là, cela donnait la tâche inimaginable de deviner le talent de la déesse elle-même surpassant tous ses disciples. Autant s’amuser à compter le nombre d’étoiles dans le ciel la nuit que de s’essayer à cette mission d’imagination.

D’un mouvement à l’autre, et d’une minute à une autre, faisant passer même des dizaines, l’élue arriva bientôt à la fin de sa tâche : un parfait modèle en argile de Triss, se tenant juste derrière la sculpture. Elle la fixa encore un dernier moment pour fixer ce chef d’œuvre la représentant, tandis que l’élue arrêtait de bouger, sûrement à l’attente d’une réaction. Et bien sûr, Triss y répondit à ses attendes d’une simple phrase aux multiples sens.

- Quelle beauté…

Triss parlait-elle de la sculpture en disant cela ? Ou alors de la représentation de sa propre personne et donc d’elle-même ? Ou tout simplement d’Elyse ? Ou peut-être même un mélange des trois ? Même elle ne le savait pas tellement que les mots ne suffisaient pas à décrire un spectacle d’une telle magnificence. Tout ce qu’elle savait, c’était l’envie d’un jour égaler une infime partie du talent de l’artiste face à elle et aussi qu’elle se souviendrait sûrement longtemps de ce spectacle.
Face à la réponse, Elyse s’arrêta de chantonner et regarda enfin dans les yeux la barde. Puis d’un mouvement du poignet, en tournant sa main, l’index tendu, elle fit comprendre à Triss de développer sa pensée et aussi la raison de sa venue. Tout cela montrait une certaine synchronisation des deux artistes ensemble, sans pourtant ne s’être jamais rencontré au pur à avant. Et c’est pourquoi Triss sans plus s’arrêter fit sa demande.

- Ce que vous avez pratiqué, créé, est magnifique. Et même les mots ne seraient pas suffisants pour décrire cette beauté tellement qu’il n’accède pas à une infime possibilité de votre création. C’est en cela que je voulais venir.

Puis ensuite, Triss reprit sa respiration un dernier coup avant de plonger dans l’eau et d’enfin révéler son jeu.

- Mais je ne suis pas venue seulement pour cela. Je n’ai pas traversé la moitié de Ryscior, les terres orcs seulement pour venir voir la beauté de vos œuvres et aussi la vôtre. Je désirais apprendre les arts de la déesse et les voies qu’elles proposent. Et je sais que j’aurais pu m’adresser à n’importe quelle prêtresse mais je voulais avoir la meilleure d’entre elles, celle les dépassant toutes… Accepterez-vous de m’enseigner les chemins de Filyon ?

Et un poids venait de tomber pour Triss. Elle avait enfin exprimé ce qu’elle voulait dire depuis si longtemps et la bloquant. Et quel que soit la réponse, elle se sentirait mieux.
Ven 21 Sep 2018 - 21:39
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Dargor
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Dès que la danse à laquelle la barde l’avait invitée commença, Elyse sût ce qu’elle était venue lui demander. Pourquoi une simple barde itinérante seule braverait les orcs pour venir trouver l’élue de Filyon ? Pourquoi saurait-elle seulement qu’elle était ici ? Et pourquoi semblait-elle l’admirer ainsi ? En vérité, ces questions, Elyse ne se les posa pas, car les réponses s’imposaient d’elles-mêmes. Aussi, quand de la bouche de Triss Miders sortit la raison de sa visite, l’élue de Filyon ne fut nullement surprise. Car cette jeune barde était aimée de sa déesse. La beauté de son corps, la douceur de sa voix, tout cela chantait la gloire de Filyon. Et que dire de son âme. Ses manières, sa vocation, et sa présence ici chantaient l’amour de Filyon qu’elle avait au plus profond d’elle-même.
Une telle personne ne pouvait qu’être aimée par la Déesse. Et sans doute le sentait-elle au fond d’elle-même, car elle venait ici pour chercher à aimer en retour. Aimer et se faire aimer, trouver du plaisir dans la Déesse et recevoir le plaisir que cette dernière pouvait donner. Cela au nom de l’art. Qu’y avait-il de plus beau ? Elyse se reconnaissait elle-même, plus jeune, dans cette femme. Si le destin lui réservait un sort funeste, elle était heureuse d’avoir rencontré Triss Miders.

Mais cette pensée la ramena au fait que le destin ne semblait pas lui réserver un tel sort, et qu’elle n’avait pas l’intention de le provoquer. Il était donc injuste que cette aimée de Filyon ne puisse aimer en retour, et ne puisse chanter la grandeur de la Déesse de l’art et des plaisirs. Alors oui, elle allait l’instruire des mystères de Filyon.

« Tu veux entendre parler de la Déesse, dit-elle. Mais comprends-tu vraiment ce qu’elle est ? »

Comprenait-elle vraiment ses mystères, sa complexité ? Comprenait-elle que la Déesse n’était ni bonne ni mauvaise, et ne ressentait de dédain pour rien ni personne ? Car la Déesse était vouée au plaisir, et là où l’on pouvait trouver du plaisir au plus fin fond de son être, on trouvait la Déesse. Comprendrait-elle ainsi que parfois, même dans la souffrance, on pouvait trouver Filyon ? Comprendrait-elle que la Déesse était absolue, et que tous les êtres vivants lui devaient tant de choses ?

« Je pense le comprendre, à ma manière, comme elle me l’a été révélée par les arts que j’ai pu approcher. Mais je ne pense pas pouvoir répondre réellement à la question, n’étant qu’une simple barde de chemin, dit-elle de façon spontanée. »

Elle la connaissait donc un peu. Il était vrai que de l’art venaient les plus grands plaisirs des mortels. C’était donc logique que la Déesse représente l’art, en un sens, à moins que ce ne soit le fait que la Déesse soit la Muse absolue qui faisait que l’art donnait tant de plaisir aux mortels. Elyse se posait régulièrement cette question depuis des siècles. Et elle se fichait de la réponse. La Déesse était vraie, et rien de plus ne comptait.

« La Déesse est beaucoup de choses, dit-elle finalement, remettant les mains à son travail initiale, un sourire plein de béatitude ornant désormais son visage, car elle allait parler de choses qui lui tenaient plus qu’à cœur. Elle allait parler de choses qui était la raison de sa vie. si tu veux que je t’enseigne ses voies, tu dois apprendre à la connaître.
-Mais, demanda la barde, j’adorerais mieux la connaître, si cela est permis. Est-ce accessible à n’importe qui ?
-Pourvu, dit Elyse, que tu le veuilles. Pourvu, que tu l’aimes assez pour lui rendre l’amour qu’elle a pour toi. »
Mar 25 Sep 2018 - 21:30
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Triss Miders
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Triss Miders
Aimé et être aimé : tel était une facette du masque de la déesse Filyon, maîtresse des arts. Cela pouvait être une chose toute simple en soi, en prenant l’idée que la déesse était comme chaque être vivant capable d’aimer à sa manière. Pourtant, en disant cela, cela ne réduisait-il pas la déesse à un statut plus ou moins identique à n’importe quel mortel ? Triss Miders n’arrivait pas à se réduire à cela, voyant plus la déesse comme une inconnue pourtant proche mais plus souvent lointaine, la guidant telle une étoile dans les nuits sombres, espérant comme le marin, arriver à suivre son cap de vie sans se détourner de son étoile. Et Elyse était en train de dire que la déesse l’aimait, renforçant ce lien et l’individualisant pour celle-ci. Voulait-elle dire que tout son chemin était observé par l’étoile qu’elle fixait depuis si longtemps ? En soi, elle ne le savait pas et n’aurait sûrement jamais la réponse mais elle espérait que si c’était le cas, la déesse était fière de ce qu’elle avait accompli pour l’art. Elle savait qu’elle n’était rien pour cette noble discipline mais elle voulait quand même y apporter sa maigre touche, à sa manière.
D’ailleurs, en y réfléchissant, elle avait bien changé depuis le début de son voyage. Au début, elle était munie de noires pensées envers les puissants de ce monde se pensant tout permis ainsi qu’envers les injustices. Mais elle avait appris à vivre simplement et à profiter des petits choses que la vie offrait : un coucher de soleil, un compagnon de voyage intéressant ou une belle mélodie. Tout cela était des dons de la vie qu’il fallait savoir saisir et en profiter. Et en plus de cela, il fallait les rendre aux autres à sa manière. Pour elle, la musique était sa méthode de rendre ses instants à un public, le méritant ou pas. D’ailleurs le mérite n’avait pas de réelle importance car tous pouvaient profiter des arts de Filyon. En effet, face à la beauté de la vie, tous nos actes ne comptaient pas, comme si la déesse nous lavait de toutes nos souillures, pour ne garder que meilleur d’entre nous. Était-ce cela cet amour dont voulait parler Elyse ? Elle ne le savait pas et espérait le découvrir mais quelle que soit la réponse, celle-ci serait d’une splendeur époustouflante.
D’ailleurs, il n’y a pas que ses interrogations qui ne restaient pas sans réponse. En effet, Triss ne prit pas la peine de répondre à l’élue ne connaissant pas de réponse valable à cette évidence. Son amour des arts, du plaisir et de sa maîtresse n’était plus à douter pour elle. Elle ne vivait presque que pour elle. Elle avait perdu de nombreux gens dans sa vie, qu’elle avait soit abandonnée comme son père adoptif pour mener sa vie, soit que la vie les avait séparés pour une raison ou un autre, comme malheureusement parfois la mort. Seule la déesse lui avait été fidèle autant qu’elle l’avait été à celle-ci. Et si celle-ci lui demandait quoi ce soit, elle le ferait sûrement sans réelle hésitation. Tel étaient sa fidélité et ses sentiments pour Filyon.

Cependant, Elyse ne prit pas cette absence de mot comme une incompréhension de son discours de la part de la barde et commença sa première leçon, en continuant sa prière et sa sculpture ne formant qu’un tout. Et pendant tout ce temps, Triss suivait cet exposé sans interrompre l’élue, buvant ses paroles comme si celle-ci était un de mets les plus raffinés de ce monde. Pour prétendre atteindre l’art, il fallait d’abord en comprendre Filyon représentant son nirvana. C’est pourquoi elle commença par expliquer ce qu’était la déesse, la reine des plaisirs et des arts.
Filyon était en de nombreuses actions et la réduire à la simple réalisation d’une œuvre d’art d’un barde, sculpteur, peintre ou aux plaisirs donnés par une putain, était une erreur. Elle se trouvait en presque tout, tant que la passion s’y trouvait. Même un passionné du combat appréciant la rigueur de l’épée et la beauté de son art, était un fervent adepte de celle-ci, ou aussi un tortionnaire pratiquant ses actes avec la richesse de la grâce. Pourtant cela ne faisait pas d’elle une déesse maléfique, ou même bénéfique. Elle n’était pas là pour juger les mortels mais seulement pour les guider vers ce goût de la vie et cette saveur dans celle-ci. Elle vivait dans cette neutralité faisant d’elle une déesse envoûtante pour beaucoup, mais aussi terrifiante en quelque sorte, car les plaisirs des uns ne sont pas toujours ceux des autres. Et c’est cela qui offrait cette beauté de la déesse, lui étant associé.
Pour exemplifier cela, Elyse continuait à sculpter, réalisant un éloge à la déesse mais pas seulement. Dans la pierre, jaillissait, d’éclat en éclat, et de mouvement en mouvement, comme le modèle d’argile avait été réalisé, Triss Miders, devenue élève de l’élue et disciple de la déesse. Et quoi de mieux que pour illustrer cette beauté de la déesse que de le rendre avec celle d’une de ses adeptes. Et c’est ainsi, qu’en même temps que le discours et la journée avançaient, que la sculpture prenait forme : Triss, debout, rendant éloge à la déesse, son luth à la main. L’artiste jouait avec les courbes de la sculpture, rendant la tension à son paroxysme dans les mouvements de la musicienne. Dans son attitude, Triss jouait de son instrument dans une position tellement tendue que celle-ci était peu réaliste à cause de la position de son instrument contre la taille du côté transversal gauche. En même temps que cela, celle-ci fixait l’avenir, en regardant par-dessus son bras droit. A tout cela s’ajoutait le doigté de l’artiste rendant la détente de chaque muscle, en y rajoutant le drapé des quelques vêtements de la musicienne, cachant sa nudité et quelques autres endroits dans des vêtements ambles, comme Triss les portait habituellement. Et tout cela montrait une force puissante et aussi une finesse d’une telle ampleur que n’importe qui se demanderait comment ses deux idées pouvaient fusionner avec une harmonie si parfaite. Mais en réfléchissant à la déesse, telle était dans ses habitudes : la force et la brutalité du plaisir, mélangée aux doigtés subtils des arts.

Quand la sculpture atteignit la perfection et que ses dernières finitions s’achevaient, la lune se montrait. Mais pour les deux femmes, ce long moment donnait l’impression d’un instant. Ce cours et cette discussion d’un passionnant, où les longs silences laissaient place à une longue observation pour l’une et l’avancement de la sculpture pour l’autre. Et toute cette matière donnait beaucoup à méditer et à absorber, faisant que Triss Miders était exténuée face à l’effort, même si elle n’avait pas bougé depuis son dernier combat pour rentrer dans la forteresse. De plus, elle n’avait aucune envie de sortir de cette pièce où se trouvaient sûrement dehors les nombreux orcs, pour regagner le lieu qu’elle squattait pour dormir. Cette révélation que cette journée merveilleuse touchait à sa fin, lui donnait l’impression d’un plongeon dans un lac glacé. Surtout qu’elle se plaisait dans cette pièce avec Elyse, qui était autant un canon de beauté en l’honneur de la déesse que la statue qu’elle avait sculptée. Mais cela n’était qu’une douce pensée, aussi belle mais éphémère que la rose, ce que la réalité n’était pas. Et c’est sur cette pensée qu’elle se résignait à partir…
Mer 26 Sep 2018 - 22:23
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Dargor
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L’enseignement avait pris fin. Pour aujourd’hui du moins, car Elyse elle-même était épuisée par le dialogue silencieux qu’elle avait eu avec Triss durant l’après-midi. De fait, maintenant qu’il faisait nuit noire, les rayons de lumière blanche de la lune perçant par la fenêtre, elle cernait mieux la personnalité de la jeune femme. Oui, vraiment, elle était aimée de la Déesse, car elle était belle, dans le plus grand sens du terme, et aimait la beauté pour ce qu’elle était, à savoir la beauté. N’était-ce pas l’un des plus élémentaires préceptes de Filyon, Déesse des arts et des plaisirs ?

Il fallut cependant remettre les pieds sur terre, et repenser à des choses plutôt … Classiques. Des choses plus ennuyeuses que la Déesse. C’est-à-dire, la façon dont la barde allait se loger. Quand elle vit son trouve, Elyse ne comprit pas qu’il s’agissait de repasser devant tous les orcs. Puisqu’elle était venue ici, c’est qu’elle en était capable. Elle comprit à la place qu’il s’agissait de trouver où dormir. De cette incompréhension naquit sa suggestion.
Elle emmena la jeune fille jusqu’à la chambre qu’elle occupait en temps normal : « J’ai bien compris que tu ne savais pas où te loger. Pour cette nuit, dors chez moi. Je suis une reine parmi les peaux vertes, et je trouverais un autre endroit où m’installer confortablement. Si tu le veux, demain, nous sortirons un peu du palais pour aller continuer ton enseignement des voies de la Déesse auprès de la beauté de la nature, car ne doute pas que Filyon s’y trouve également. »
Sam 29 Sep 2018 - 23:34
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Triss Miders
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Après cette invitation de dormir dans la propre chambre de l’élue, se disant reine parmi les orcs, Triss fut soulagée de ne plus devoir repartir mais était aussi gênée et se dit que sa rougeur devait être visible aux yeux des plus attentifs. En même temps, ce n’était pas tous les jours qu’une femme aussi puissante et importante qu’Elyse lui fasse autant de faveurs. Mais elle mit cela sur le compte de la déesse pour ne pas être en mesure de le refuser. Elle l’accepta donc et après que l’élue se prépara à partir pour dormir, Triss lui souhaita une bonne nuit.
Elle se dit qu’elle devrait dormir, du fait que la journée du lendemain serait bien longue. Mais le sommeil ne la prit pas dans ses bras, et toute cette joie en elle, lui fit l’effet d’un explosif en elle, l’empêchant de dormir. C’est pourquoi elle s’installa au balcon, son luth à sa main, assis sur une chaise qu’elle avait installée et se mit à chanter. Tout d’abord, les premiers accords vinrent se glisser dans l’air, puis une fois que le tempo s’était installé, elle se mit à chanter de sa plus belle voix, rappelant l’hymne du rossignol au bon matin. Et sa chanson parlait de roses, de beauté et de pureté : trois concepts que Triss aimait jongler avec lors de ces chansons, autant en l’honneur de la déesse que pour son propre plaisir de parler de ces sujets.
Et c’est ainsi, qu’elle joua pour les étoiles pendant un bon moment, jusqu’à que le son diminua au fur et à mesure des chansons et que le bercement de la lune l’envoya vers les contrées des rêves et du sommeil, alors qu’elle se tenait encore sur le balcon en cette nuit douce et accueillante.

Le lendemain, le chant des oiseaux la réveilla de bon matin et elle s’étonna elle-même de l’endroit où elle avait passé la nuit. Mais bon, elle avait déjà dormi dans des endroits bien plus incongrus et moins confortables en voyage, qu’elle s’en désintéressa bien vite et vérifia que son instrument n’avait pris aucun dégât lors cette nuit.  
Une fois la routine matinale à vérifier ses instruments, son habillement et autres petits détails, son ventre lui rappela qu’un dernier n’avait pas été réglé. Seulement, l’envie de sortir de sa chambre, à la recherche d’une pitance pour la matinée, ne l’enchantait guère. C’est pourquoi, elle ouvra la porte de la chambre pour indiquer son réveil à l’élue de Filyon, et aussi pour ne pas avoir à sortir de sa chambre, espérant qu’Elyse la sauverait encore cette fois-ci. Elle n’aimait pas se sentir redevable mais dans certaines situations, le choix n’était pas toujours réellement disponible.
Elle décida donc d’attendre, en regardant la représentation en pierre d’elle-même pour voir un idéal de beauté qu’elle n’atteindrait jamais. Comment Elyse avait-elle réussi à la représenter avec une telle beauté la dépassant en tout point, que ce soit dans les formes, la grâce ? Et en plus d’avoir réussi cet exploit, elle se reconnaissait parfaitement dans ses traits, montrant que l’élue l’avait parfaitement représenté sans grandement changer son apparence. Elle était face à une représentation d’elle-même qui ne l’était pas : une Venus ayant empruntée ses traits.  Et tout cela était un véritable mystère. En effet, Elyse la voyait telle comme ça ou elle espérait qu’elle atteindrait ce niveau de raffinement, à force de maîtrise et d’entrainement, telle la roche devenue diamant. Le travail d’une génie, lui laissant sûrement toujours cette interrogation qui la titillerait pendant longtemps.
Lun 1 Oct 2018 - 11:59
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Dargor
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Il fallut longtemps, avant qu’Elyse Fadelis ne rejoigne la barde. Elle n’avait jamais eu pour habitude d’être pressée dans ce qu’elle faisait. L’empressement nuisait à l’art, et au plaisir. Aller trop vite était l’assurance de bâcler toutes sortes de choses. Ce qui était un principe artistique était devenu pour elle un principe de vie. Il lui arrivait de temps à autre de passer des heures de la journée à ne rien faire, selon les critères des autres personnes, et particulièrement des orcs qui trouvaient toujours des choses à faire, alors qu’elle était simplement en train de réfléchir.
Ou de rêvasser. Lorsque vint le matin, elle s’éveilla, dans un étage de la tour où elle logeait. Elle avait entendu la barde chanter une bonne partie de la nuit, et avait apprécié la grâce de ses notes. Elle ne lui en dirait rien, car elle devinait que ce chant lui appartenait. Mais en tant qu’élue de Filyon, elle y voyait le signe d’une personnalité forte. Une personnalité vouée à découvrir toujours plus d’aspects de la déesse. Et c’était bon. Bon comme l’eau claire qu’elle but après s’être levée. Elle se prit alors à réfléchir à ce qu’elle allait pouvoir enseigner à Triss. C’était une chose de parler des grands traits de la déesse et de communier avec elle comme elles l’avaient fait hier. Mais elle était ici pour recevoir un enseignement. Il fallait le lui donner. Et elle savait par où commencer. Par l’omniprésence de la déesse.
C’est finalement longtemps après midi qu’elle redescendit, et vint trouver Triss. Après l’avoir saluée, elle lui fit savoir qu’elles sortiraient aujourd’hui : « Les orcs me placeront sous surveillance, et un ou deux de leurs guerriers nous accompagneront. Mais ils n’auront pas d’attitude agressive envers nous, promit-elle. »
Mer 10 Oct 2018 - 20:26
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Triss Miders
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À peine l’élue arriva qu’elle tenu sa promesse de sortir mais seulement, deux orcs les accompagneraient. Cela lui déplaisait fortement d’être emprisonnée indirectement par l’intermédiaire d’Élyse, mais surtout, ce qui lui déplaisait était la présence des deux orcs. Pas qu’elle doutait de la véracité sur le fait que ceux-ci ne leur feraient rien mais elles n’arrivaient pas à se sentir à l’aise en leur présence : une méfiance importante ancrée en elle, innée chez sa race ou créée par son éducation. Cela, elle n’en savait rien mais la question ne lui taraudait pas l’esprit. Elle désirait seulement être débarrassée de leur présence mais aucune méthode ne lui venait à l’esprit, ou plutôt aucune sans réel risque. Après cela n’avait pas l’air de déranger l’élue divine à ce qu’elle pouvait voir, et même si l’envie de poser la question y était, elle n’en voyait pas une bonne occasion pour le moment, de le demander au tac en tac.
Triss Miders, par réflexe, prit donc ses instruments et autres légers matériels de voyage, sans réfléchir au fait qu’elle reviendrait sûrement le soir-même. Et c’est sur ces quelques paroles et gestes que toutes les deux sortirent de la forteresse, passant devant plusieurs orcs montrant tous un grand respect pour l’élue, tandis que Triss se tenait derrière elle, espérant que les orcs ne la remarqueraient pas. En chemin, avant d’arriver au pont pour quitter le château, les deux orcs les rejoignirent en restant derrière les deux femmes, armés et prêts à agir à la moindre menace, prenant très au sérieux la mission d’escorte, renforçant l’idée de Tris de l’importance d’Élyse. Elle n’arrivait pas réellement à comprendre comment celle-ci avait réussi à tenir ce rôle de prisonnière de marque en terres orcs. Peut-être que les orcs voyaient un rôle important à la déesse Filyon, même si cela l’étonnait au plus haut point, de ce qu’elle en savait. Mais après tout, après le discours d’hier, plus rien ne pourrait l’étonner sur les personnes participant de la grandeur de la déesse, ni sur la manière de le faire.
Une fois arrivée au pont, Triss se tourna une derrière fois vers la forteresse et se sentit d’un coup plus libre, dans son élément : la liberté, même partielle, du voyage et de la route. Telle était sa maison et son lieu de vie, et jamais elle ne sentirait vraiment chez elle dans un autre endroit. Le plaisir de l’inconnue, de la rencontre lui resterait ancré en elle : ce frisson la poussant toujours à vivre pleinement. Et elle trouvait cela triste que tout le monde ne puisse avoir ce choix de vie. Mais que faire. Suite à ces quelques réflexions muettes, Élyse commença la leçon tout en continuant à discuter de tout et de rien, espérant créer la leçon avec son élève dans une sorte de discussion de toute banalité. Et Triss se prit au jeu sans réellement sans rendre compte. Elle ne réalisa pas qu’elle passa ainsi devant le village orc et les ruines humaines. Après être enfin arrivée à la sortie, Triss ne put s’empêcher de poser quand même la question lui taraudant la tête depuis ce matin :

- Elyse, cela ne te déplaît-il pas d’être enfermé et toujours sur surveillance des orcs ? De ne plus avoir de liberté ?
Sam 13 Oct 2018 - 16:34
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Dargor
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Être enfermée, sous surveillance des orcs, ne plus avois de liberté. Elyse prit le temps de réfléchir, marchant dans les landes qui entouraient la citadelle. Lesdites landes étaient constituées des jeunes pousses d’arbres, et de nombreuses herbes céréalières, témoins de l’agriculture que les humains d’Hasdruba avaient entretenue ici jadis. Un jour, une forêt pousserait à la place de cet endroit, car les orcs ne défrichaient rien. Une forêt, comme celle qu’il y avait dans les collines à l’ouest, vers lesquelles elle se dirigeait. Dans leurs pas marchaient deux grands orcs, de la garde personnelle de Kaurgn.

« Je ne suis pas vraiment leur prisonnière, dit-elle finalement. »

C’était lors de la Chute des Dieux qu’ils l’avaient entrainée avec eux. A cette époque, la Horde combattait pour ces terres aux côtés de chevaliers Hasdrubiens et contre des morts-vivants. Une alliance extrêmement rare, mais justifiée par la haine commune des deux factions contre les soldats de la non-vie. Et elle, en tant qu’élue de Filyon, avait bien sûr mis ses pouvoirs au service des forces de la vie.

« Vois-tu, dit-elle, la non-vie est peut-être la seule chose qui échappe au domaine de la Déesse. Je suppose qu’un nécromancien qualifierait volontiers d’art sa magie, et pourrait même avoir des sentiments d’artiste, s’il devait la pratiquer pour essayer de l’explorer et non pour essayer d’en tirer profit. Mais pour autant, les non-morts sont maudits par les dieux, Filyon comprise. Cela a empiré, après que les liches, durant la Chute des Dieux, se soient attaqués à elle. A ce moment, les dieux étaient … Je ne dirais pas vulnérable, car c’est le propre des dieux que d’être invulnérables. Mais il était possible de les attaquer. Et deux liches se sont attaquées à la Déesse. Elles lui ont pris un peu de son énergie vitale. Oh, rien du tout ! Rapporté à nous, elles auraient tout aussi bien pu nous prendre une respiration. Mais une respiration de divinité ! Rends-toi compte de ce que cela représente. Et de cette respiration arrachée à la Déesse, ces deux Liches ont tiré du pouvoir. Ce faisant, elles se sont faite ses ennemies. »

Cet évènement avait été absolument traumatisant pour l’élue de Filyon. Tout d’abord parce qu’après la Chute des Dieux, la Déesse n’avait pas répondu à ses prières pendant quelques temps. Elle en avait conçu une certaine peur. Se serait-elle faite rejeter ? Il n’en était bien sûr rien. Mais quand Filyon lui avait dévoilé la vérité, elle en avait perdu le sommeil pendant des semaines entières. Que l’on puisse s’attaquer à une divinité dépassait son entendement, même dans le contexte rare de la Chute des Dieux, quand ces derniers avaient été privés de leur pouvoir.
Elle s’était finalement rassurée, car malgré cela, la vie était bonne. Voilà ce qu’elle dit donc à Triss Miders, reprenant sa propre histoire.

« Donc, je combattais avec les orcs. Kaurgn, déjà chef de la Horde, s’attaquait au chef des vampires. Il aurait perdu, sans mon intervention. Je ne suis pas guerrière, mais tous les élus divins sont guérisseurs. J’ai soigné ses blessures au moment même où la lame se retirait, et il repartit de plus belle au combat. Il finit par vaincre, et se tourna vers moi. Aider un orc dans un combat singulier, je ne le savais alors pas, est quelque chose d’incroyable pour eux. La violence est si fortement ancrée dans leur culture que sauver un orc sur le point de se faire tuer équivaut à une déclaration d’amour, la plus forte qui soit. A peine avait-il vaincu qu’il s’empara de moins, et m’emmena avec lui. C’était un enlèvement pur, oui.
« Ce furent ensuite des semaines et des lunes compliquées. Kaurgn ne comprenait pas qu’en l’aidant, j’entendais juste le faire gagner son combat. Et il ne pouvait pas non plus se résoudre à me laisser partir. S’humilier devant la volonté d’une femme sans même qu’elle ne le batte en combat n’était pas envisageable pour lui. Et il est bien évident que je ne pouvais pas, et je ne peux toujours pas, l’affronter. Sans hésiter, il me tuerait d’un coup bien net.
« J’ai finalement commencé à faire avec ma mauvaise fortune. Je ne suis pas surveillée dans l’enceinte du palais, et j’en ai donc profité pour apprendre l’art des orcs. Leur musique, leur peinture, leurs textes… C’est toute un art que je ne connaissais pas. Alors même qu’il s’agit d’une ode à la Déesse. Quelle drôle d’élue faisais-je de ne pas savoir tout cela !
« Ce faisant, j’ai appris à voir dans les orcs autre chose que des brutes sans cervelle. Et j’ai commencé à voir Kaurgn comme un être à l’intelligence rare. Notamment parmi les siens, je l’admets. Aujourd’hui, ce n’est plus celui qui m’a enlevée, mais un ami. Et un amant, à l’occasion.
« Tout cela pour dire, que je ne suis pas vraiment prisonnière. Ou en tout cas, je ne me sens pas prisonnière. Il est vrai que je n’ai pas encore, du moins pas depuis la période au début de ma captivité, quand j’étais effrayée par ces brutes et que je me demandais si je n’allais pas finir rôtie et dévorée, demandé à quitter le palais. Mais ne prends pas ces orcs comme des gardes chargés de s’assurer que je ne m’enfuie pas. Je te l’ai dit, je suis une reine parmi les orcs, car je suis l’amante du chef de la Horde. Prends-les donc comme des gardes du corps. Ils sont ici pour nous protéger d’un éventuel danger, d’un attentat envers nos personnes. Mais cela n’arrivera pas. Je ne risque même pas d’être défiée par une orc jalouse de la place que j’ai dans le cœur de Kaurgn, car je suis une guérisseuse. En tant que telle, j’occupe une place à part dans la société des orcs. Ils fondent le statut social sur le duel, mais en vérité, c’est plus complexe que cela. Les guérisseurs ne sont pas des guerriers. Ils sont donc à part dans la société. Pour que quelqu’un me défie, il faudrait que ce soit un guérisseur. J’avoue que ce serait pour moi des ennuis. Car je te l’ai dit, je ne suis pas une guerrière. Mais n’aie pas crainte pour moi.
« Je suis l’amante du chef de la Horde, et j’apprends beaucoup ici sur un art dont j’ignorais jusqu’à maintenant tout. Je m’amuse beaucoup trop pour me demander si je suis encore vraiment prisonnière. »
Lun 15 Oct 2018 - 17:56
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Triss Miders
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Face à cette nouvelle, Triss ne savait pas quoi dire. Autant l’idée que les orcs la respectaient, et même plus que cela, la voyait comme une reine, même si elle n’était pas de leur race, ne lui faisait pas plus tiquer que cela mais le fait qu’elle mentionne les orcs comme une race pensante, presque censé et délicate et munie d’art et qu’en même temps que cet état de semi-liberté où elle ne pouvait plus défiler où elle le voulait, ne la dérangeait pas plus que ça. C'était trop pour elle.
Elle était face à une énorme interrogation, un mystère qu’elle n’arrivait pas à comprendre, et encore moins à visualiser. Autant le fait que les orcs soient une race censée, même si cela la laissait perplexe, était encore bien possible. Elle connaissait bien la haine des hommes envers les autres races et même la leur, jusqu’au point de la repousser, de la rejeter de toute chose. Et même si elle avait éduqué dans cette idée de la sauvagerie des orcs, qui la menaient encore, tout cela n’était qu’une question d’adaptation. Il fallait juste trouver le bon rythme pour s’adapter à l’idée mais cela était concevable. Ce qui la dérangeait réellement, c’était ce non attachement à la liberté sous le fait de l’amusement. Elle ne se voyait pas rester en place plus d’un tour au même endroit, avoir le plaisir des routes défilant derrière et les multiples rencontres que cela engrangeait : respirer l’air frais de la houle marine lors d’un long périple en bateau à traverser les océans et l’instant d’après se trouver dans l’une des plus grandes villes d’Oro ou les forêts sauvages des elfes sylvestres. Tout cela était d’un plaisir, d’une folie exaltante et elle ne vivait que pour cela : le hasard du voyage et son piment. Et l’élue divine de Filyon, une sorte de modèle de perfection à la gloire de la déesse défendait son pire cauchemar sous l’idée de l’amusement de la découverte des arts, ce qui était une sorte de cause commune à son idée du plaisir, mais avec un moyen bien différent. Non que Triss désirait devenir une copie de l’élue mais elle pouvait s’imaginer vivre enchaîné, comme l'élue le faisait. Elle était tel le vent : sans frontière et limite, laissant l’aventure l’emporter. Elle se voyait tel les héros des grands récits des bardes, intrépides et ne s’arrêtant que lorsque le temps ne les rattrapaient.
Et donc c’est face à cette énigme qu’elle resta une bonne quinzaine minutes à digérer cette information. Et même si l’élue divine continuait peut-être à lui parler, elle n’en faisait pas du tout attention. Non volontairement mais juste le fait de réfléchir à cette condition la mettait dans un état second, ne se définissant non comme de la panique mais comme une sorte d’effroi. Elle voyait la liberté comme une condition que n’importe qui défendrait à n’importe quel prix et ferait tout pour la récupérer, sauf quelque cas où l’espoir avait été brisé dans l’œuf, expliquant la possible non rébellion d’esclavage dans certaines régions mais dans une situation comme la sienne où la personne était à l’égale d’une reine, elle ne le comprenait pas. Et tout cela devait se voir sur sa tête : ce combat intérieur en elle dans le but de la compréhension de cette situation.
Cependant elle essaya, après avoir seulement accepté l’idée que cela existait mais non que cela était normal, d’avoir un air plus ou moins naturel pour ne pas inquiéter l’élue, ou tout simplement pour ne pas se faire remarquer par celle-ci. Seulement cela était raté dès le début et en effet, l’élue s’était tue lors de tout son déchirement et visualisait Triss en donnant presque l’impression de l’étudier pour comprendre ce à quoi elle pensait. Elle décida donc d’écourter le sujet en donnant une légère explication pour réellement passer au sujet de la leçon, étant le but de la balade.

- Je m’excuse de mes manières mais je ne me voyais pas un seul instant … vivre sans ma liberté : sentir le vent défilant dans mes cheveux lorsque que je me trouve au bord d’une falaise inconnue ou le plaisir d’entendre de nouveaux airs dans un royaume étant encore inconnue à mes yeux ; ce plaisir de découverte face à l’inconnue du voyage.
Jeu 25 Oct 2018 - 17:13
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Dargor
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« La liberté… répondit Elyse, songeuse. »

Elle s’était toujours crue libre chez les orcs. Du moins, depuis que Kaurgn avait changé d’opinion la concernant, bien sûr. Avant cela, il n’y avait aucun doute quant au fait qu’elle soit prisonnière. Mais depuis le changement, depuis qu’elle avait accepté son statut de reine, elle se croyait libre. Libre d’aller et de venir.

« Je crois que tu as raison sur certains points, dit-elle. De l’extérieur, mon destin ressemble à celui d’une femme que Kaurgn garderait dans un écrin. Comme un bijou précieux dont il ne souhaiterait pas se séparer. N’est-ce pas, dans l’absolu, adaptée pour l’élue de Filyon ? »

Elle savait sa question incroyablement orgueilleuse, et rassura vite la jeune barde. Elle plaisantait. Toutefois, force était de constater que Triss avait touché en elle une angoisse claire et évidente. Elle se croyait libre, mais elle n’en était pas convaincue. Sa passion pour la culture de la Horde l’avait poussé à se raisonner. Il était évident qu’elle avait choisie d’être ici. L’élue vieille de plusieurs siècles serait toujours libre de ses mouvements.

« Ah, comme on peut vivre des centaines de tours de la roue des saisons sans jamais apprendre, dit-elle. Sans doute est-ce pour cela que les elfes ne dominent pas le monde, je suppose. »

Cette angoisse, elle était éveillée en elle à présent, plus que jamais. Une observatrice extérieure, à l’esprit agile, avait su pointer du doigt, avec des mots forts, des mots vrais qui éveillaient au fond de son âme des envies d’aventure et de découverte du monde, ce qui n’allait pas dans sa vie actuelle. Triss Miders était le grain de sable qui était venu perturber la mécanique dans laquelle elle s’était elle-même enfermée. Après tout, n’avait-elle pas rapidement tout appris de la culture orc ?

« A vrai dire, dit-elle, je crois que je suis encore libre. J’avais justement pour projet de partir, dans quelques semaines, à la rencontre d’autres formes d’art. Vois-tu, puisque les orcs sont des barbares et ont malgré tout un art très développé, je m’étais laissée tenter par l’idée de partir de la Jungle, rencontrer l’art des sauvages qui y vivent. Je suis certaine que Kaurgn me laissera y aller. Je ne suis pas prisonnière, tu sais. »

Mais sa dernière phrase sonnait, et elle ne était bien consciente, beaucoup plus comme quelque chose qu’elle s’adressait à elle-même qu’à Triss.
Sam 27 Oct 2018 - 18:04
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Triss Miders
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Triss Miders
Toute la vie des gens ne se résument qu’à des choix : une longue série se terminant de la même manière pour tous. Que les gens soient des immortelles, des races à la vie longue ou plus courte, tout a une fin, tout meurt un jour ou l’autre. Mais avant d’en arriver là, il faut vivre chaque instant, chaque moment, chacun à sa manière : par l’expérience, par le plaisir des choses simples, par la routine, … Seulement, certaines personnes ne sont faites que pour une seule chose : l’aventure. Et Triss était une de ses personnes, tout comme Elyse, même si elle a décidé de s’enchainer à des responsabilités. Et Triss le savait quand elle voyait l’élue : comment une personne d’art pouvait vivre de la monotonie ? Servir l’art, pratiquer l’art, c’est découvrir et on apprend à chaque nouvelle expérience, à chaque nouveau paysage, à chaque instant qu’on passe à apercevoir l’inconnue, à le regarder droit dans les yeux.
Pourtant, elle n’était pas au point de se douter de ce qu’elle venait de faire : pour elle la question était innocente, elle la posait à une personne qu’elle pouvait voir comme un mentor, dans le but de savoir, et non de faire bouger les choses. Et d’ailleurs quand Elyse dit sa phrase, elle y crut sans le moindre doute, ou plutôt elle ne pensait à pas en mettre, même si un doute germait.
Après cet instant, le cours ne fut plus qu’un masque et il s’écourta bien vite. Toute deux cogitaient sur les révélations que chacune avait eues et n’étant pas concentrées à cause de cela, elles décidèrent de rentrer au château. Les deux orcs les suivirent sans broncher et tout le retour se fit dans le silence le plus total. Le seul bruit existant était celui de leurs pas et celui du vent. Un grand vide s’installait et ouvrait à la méditation.
Triss était perdue. Déjà que cette pensée sur l’aventure et sa manie de toujours vouloir partir vers l’inconnue la faisait douter. Était-ce normal ? Tout le monde ne faisait pas cela pourtant elle y était presque accro. Après elle avait croisée d’autres personnes comme elle, comme par exemple le capitaine Everhell. Mais cela ne faisait pas une majorité. Ou alors chaque personne était différente, chacun muni par ses propres instincts, ses propres plaisirs. Tout cela n’était qu’un mystère sans réponse. Elle n’en connaissait pas la réponse et elle ne savait pas si elle voulait la savoir.
Seulement à cela s’ajoutait cette phrase qu’elle avait dite à Elyse. Après celle-ci, elle lui avait paru si distante, comme si elle l’avait blessée. Elle n’avait pas voulu faire cela. Elle s’était juste perdue dans ses pensées et jamais elle ne voulait du mal à l’élue divine. Pourtant c’était en soi de sa faute, c’était elle qui avait commencé cette discussion. Il lui fallait réparer cette erreur mais elle ne savait pas comment le faire. Elle ne voulait qu’une chose simple : apprendre les secrets de la déesse et apprendre à la servir surtout. Elle avait voulu pour cette tâche la meilleure personne possible : son élue divine. Et elle venait peut-être de gâcher toute une série de choix qu’elle avait construit avec une phrase. Non, cela ne pouvait pas être possible, elle devait réparer la situation. Mais elle ne savait pas comment. Seulement, le temps est salvateur et elle devait le prendre pour y réfléchir. Si ça tombe, elle se trompait et elle psychotait pour rien, en tout cas elle l’espérait.
Et c’était donc sur ces pensées que le voyage de retour se passa extrêmement vite. Une fois même dans le château, Triss ne rendit pas compte un seul instant qu’elle était entourée des orcs, menant leur vie comme si elle n’était pas là. Pour eux, Triss n’était rien d’important, face à leur reine, Elyse.

Une fois arrivée toutes les deux en haut, un détail restait à régler : où dormirait Triss. Elle refusait encore de voler le confort de l’élue divine. Seulement elle n’avait aucune autre idée. Ou alors elle n’avait qu’à trouver un endroit discret dans le château pour dormir sans être vue par personne. Cela ne devait pas être dur vu la taille de l’édifice. Elle se prépara donc à annoncer cette solution.

- Ne vous inquiétez pas pour moi pour cette nuit. Je vais trouver un endroit ailleurs pour dormir. Je ne vais pas vous déranger, surtout après mon erreur de tout à l'heure. Je m’en excuse encore. Je ne voulais pas vous déranger avec des futilités.

Et en même temps qu’elle disait ces quelques mots, elle regardait le sol, de peur de croiser le regard de l’élue divine. Cette attitude était stupide mais elle avait juste honte d’elle. Elle ne voulait pas aggraver son erreur.
Jeu 1 Nov 2018 - 18:40
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Dargor
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Elyse n’avait pas été choquée, mais perturbée par la remarque de Triss. Encore une fois, ce n’était pas qu’elle avait entièrement raison, c’était qu’elle avait mis le doigt sur un véritable détail qui faisait douter l’élue depuis le début de sa capti… Avait-elle pensé « Sa captivité et non son séjour parmi les orcs ? Sans doute avait-elle été plus marquée que cela par la remarque, effectivement. Toujours fut-il qu’elle accepta bien volontiers que lui proposa la barde. Il aurait été particulièrement impoli de refuser cela. Car s’il y avait bien autre chose à laquelle tenait absolument Elyse Fadelis, élue de Filyon, c’était la politesse. L’étiquette, les bonnes manières, tout cela était quelque chose qui lui tenait absolument à cœur.
Voilà pourquoi, en revanche, elle fut clairement choquée par la proposition que lui fit la barde. Quel genre d’hôtesse était-elle, pour que son invitée estime qu’il valait mieux pour elle aller dormir dehors plutôt que de continuer à dormir dans la chambre qu’elle avait mise à sa disposition ?

« Je suis consciente, dit-elle, consciente également que sa bouche avait formulé un « o » de surprise, que la façon dont je t’ai logée a été particulièrement cavalière, et bien choquante au regard des bonnes mœurs habituellement en vigueur. Mais je te demande, Triss, de bien vouloir me pardonner ce manquement à toutes mes obligations. Je dois aussi composer avec l’interprétation que les peaux-vertes ont desdites bonnes mœurs, et ne suis hélas pas maîtresse en ma propre maison. »

Bien sûr, il ne fallut pas plus de quelques instants pour que Triss la corrige. Elle ne lui en voulait pas pour ce manquement aux règles élémentaires de politesse (Ce qui démontrait de son côté une profonde connaissance de ces dernières, également !), mais elle se sentait tout de même gênée de la priver d’endroit où dormir pour le temps de son séjour. Après tout, il était vrai qu’elle logeait littéralement dans le lit de son hôtesse.

« Ce n’est pas un dérangement, aucunement, lui assura l’élue. Je te l’ai déjà dit, je suis reine parmi les orcs. Reine et prisonnière en même temps, je te l’accorde, mais je ne suis pas non plus prête à les laisser mettre à la porte mes invités sous prétexte que ce palais est trop petit ! Ils y logent par centaines. Il est hors de question que tu sois mon invitée et que tu ne loges pas sous mon toit. Je t’avais réservé la chambre à ma connaissance la plus confortable, mais je comprends que tu en sois gênée. Viens. Ce sera bien les enfers si nous ne te trouvons pas une chambre pour passer la nuit ! »

De fait, Elyse Fadelis se mit en route, fouillant tous les recoins du château. Elle n’osait pas vraiment dire à la barde où avait-elle passé la nuit. Car après avoir donnée sa chambre à Triss, elle était, d’une part pour avoir un lit qu’elle savait confortable, d’autre part pour éviter que ce dernier ne conçoive l’idée d’aller la trouver dans sa chambre, partie dans les bras de Kaurgn, le chef de la Horde. Et à dire vrai, elle était quelque peu heureuse que la journée se termine, car elle avait de fait peu dormi la nuit précédente. Toujours était-il qu’elle fouilla les anciennes chambres du château une à une pour trouver de quoi loger son invitée. La plupart avait été trop saccagée pour être utilisable, mais elle finit par en trouver une qui semblait acceptable.

« Ce n’est bien sûr pas le grand confort, dit-elle à la barde. Mais j’ignore pourquoi certaines chambres ont échappé au saccage en règle dont cette forteresse fit l’objet. Celle-ci en fait partie. Fais-moi plaisir, Triss, tu ne vas tout de même pas aller dormir dehors alors que tu es sous ma protection. Ce serait contraire à toutes les règles de l’hospitalité… »
Dim 4 Nov 2018 - 16:32
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Triss Miders
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Triss repensait à cette journée en étant couché dans son lit. Elle se sentait seule et mal. Pourtant elle ne savait dire si c’était sa faute. Elle se demandait si sa présence n’était pas une gêne pour l’élue et si elle n’aurait dû donc jamais venir. Elle se donnait l’impression d’être un barrage dans le flot de vie d’Elyse coulant tel un ruisseau tranquille. Et tout cela la tourmentait. Elle n’avait pas envie d’être l’élément destructeur d’un des plus beaux cadeaux de la déesse à l’humanité et même bien plus. Mais partir serait contre les règles de l’hospitalité et surtout marquerait la fin de son rêve le plus fou. Fallait-il penser d’abord à sa propre personne ou à l’ensemble ?  Elle n’en savait strictement rien. Elle resta un bon moment à regarder le plafond en se laissant dévorer par ces pensées noires. Et cela dura un bon moment, jusqu’à que les bras de Morphée l’accueillirent tendrement dans son royaume de rêve.

Le lendemain matin, elle se leva, un peu remis de ces émotions mais un doute resta en elle. De plus, elle ne sentait pas à l’aise dans cette énorme de bâtisse de pierre, poussiéreuse et un peu miteuse à cause de son manque d’entretien. Elle préférait la poussière de la route. Celle-ci était plus naturelle et sentait le bon air frais. Triss se prépara comme tous les matins et prit ensuite ses deux instruments et se dit qu’elle sortirait de ce lieu. Aller dehors ne serait pas contre la volonté de l’élue sur ses règles d’hospitalité et en même temps la barde se sentirait mieux sans quatre murs autour d’elle. Elle prit en même temps son sac, dans l’espoir que peut-être il partirait aussi. De plus, elle ne pensait pas qu’Elyse la chercherait longtemps, du fait que sa musique s’entendrait sûrement.
Cependant, entre son envie d’être dehors, se dressait le même obstacle que toujours, qu’elle affronterait seule. Et cela se fit sans problème. Aucun orc ne fit attention à sa présence, comme si son existence dans ces lieux étaient tout à fait normales. Elle s’en sentait un peu rassurée et se dit qu’elle devrait peut-être moins s’inquiéter pour cela. En effet, elle n’avait jamais eu de problèmes avec eux, et même le premier défi était plus une sorte d’épreuve pour lui permettre de passer qu’un réel combat à mort. Leur société, comme l’avait expliqué Elyse, était juste différente mais non sauvage et incohérente. L’équilibre ne se tenait pas dans la taille de la bourse comme dans beaucoup de civilisation mais dans le talent des armes et des poings. Elle ne se dirait pas qu’elle pourrait y être heureuse, ni même y vivre, mais c’était stupide de s’en inquiéter. Ils n’avaient aucune raison de vouloir la vaincre. Après elle resterait toujours sur ces gardes et préférait se défendre par elle-même que de leur laisser la pleine présence dans sa protection personnelle. Non qu’elle doutait de leur efficacité, mais une pleine confiance n’existerait jamais sûrement en elle, que ce soit avec les orcs ou la grande majorité du monde connu.
Elle sortit sa harpe, pour changer de d’habitude et se mit à chanter une ode qu’elle accompagna de son instrument. Celle-ci était pour la gloire de la déesse et de la musique, mais quelque chose d’autre en sortait plus elle avançait dans celle-ci : une profonde tristesse et incompréhension. Est-ce que toute sa vie Triss était destiné à être seule à affronter la route, en étant abandonné des autres par leur mort ou leur fuite vers d’autres lieux ? Et quand les autres n’étaient pas le problème, elle le devenait. Elle ne savait pas quoi faire, à part chanter, avec l’espoir que cela lui apporte une réponse.
Lun 12 Nov 2018 - 11:47
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Dargor
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Le Maitre de l'Intrigue
Dargor
« Elle est magnifique, disait Elyse à Kaurgn. Vois comme elle chante sa détresse plutôt que de l’exprimer. Cette jeune humaine est une ode à la Déesse, à Filyon, une ode vivante. Elle lui voue sa vie sans la moindre hésitation. C’est d’une beauté à nulle autre pareille. Elle n’a que peu de choses à apprendre de moi. »

L’orc lui avait demandé ce qu’elle trouvait à cette barde. Pourquoi passait-elle son temps avec elle, depuis qu’elle était arrivée.

« Je vais partir, très cher. Je vais aller étudier d’autres arts d’autres cultures. Et elle va m’accompagner. Car je crois qu’elle mérite d’être la prochaine élue de Filyon. La Déesse … Est quelqu’un par qui l’ont doit s’émerveiller. Mais moi, après tous ces siècles, j’ai parcouru tant de royaumes, vu tant de choses, que j’ai perdu la capacité de m’émerveiller. Je n’ai jamais rien vu de nouveau. Et je crois qu’elle mérite désormais plus cette place que moi. Je ne démissionnerai pas, bien sûr ! Du moins pas tout de suite. Elle a encore trop à apprendre pour que la Déesse la prenne dès aujourd’hui. Mais je vais partir faire un dernier voyage, et la prendre sous mon aile pendant ce dernier. A l’issue de ce voyage, je laisserai la Déesse choisir. Pour ma part, je pense n’être plus digne d’elle, car je ne m’émerveille pas. Peut-être sera-t-elle d’accord, peut-être pas. Nous verrons bien. En tout les cas j’ai vu l’art des orcs, et je … »

Le poing de Kaurgn, dans son estomac, coupa sa phrase. Alors, tandis qu’elle tombait au sol et contemplait l’orc de toute sa hauteur, Elyse Fadelis comprit qu’il ne la laisserait pas partir.
Ce jour-là, elle n’irait pas voir la barde.
Mar 20 Nov 2018 - 10:45
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Triss Miders
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Mélodie à la gloire de la déesse
Triss Miders
Elle avait lâché sa harpe depuis un moment déjà ayant perdu l’espoir de voir le sourire de l’élue divine. La lune était déjà haute dans le ciel et le vent caressait son visage de son toucher froid. La température avait déjà bien chuté avec le coucher du soleil et la nuit apportait avec son obscurité sa fraicheur. Pourtant elle s’y sentait bien. Elle préférait ce supplice physique au fait de retourner au fort et de vaincre ses quatre murs tout seul. Le fait de penser à cette journée avec pour seule compagne sa solitude ne l’enchantait guère. Elle se sentait comme gangrenée par ces pensées sombres la détruisant. Elle voulait avoir tort, savoir qu’elle n’avait rien fait comme Elyse lui avait dit mais elle n’y croyait pas. Cela n’était pas un hasard que l’élue divine ne soit pas venue une seule fois la voir de la journée, alors qu’elle avait tout fait indirectement pour se faire entendre. Mieux fallait la froideur de la nuit que celle de son cœur, mieux fallait penser à se chauffer que de penser à autre chose.
Elle regardait donc les étoiles pour passer le temps et voir toutes ses lumières aussi lointaines que magnifiques bruler dans le ciel noir, comme des milliers de torches illuminant le monde de leur éclat : une multitude d’étincelles de rêves rassemblant tous les êtres vivants dans des possibilités de voyage et d’espoir. Tout cela ne la rendait pas plus heureuse mais cela faisait fuir ses ombres en les occultant de cette lumière. Et le temps passait et le sommeil l’accueillit alors qu’elle était encore dehors. Elle se sentait mieux, plus en sécurité en pleine nature que dans cette bâtisse de cauchemar, une prison d’argent. Et pendant le silence de la nuit surveillait ses arrières pendant son repos, elle était en paix, n’espérant rien, ni rêve, ni cauchemar, juste un état de vide mental ne lui embrouillant pas l’esprit.
C’est reposée et fraiche qu’elle se leva sur cette journée, accueillie par le soleil se réveillant au même rythme qu’elle, montrant tout doucement sa face au monde dans un horizon lointain. Et tout cela était accueillie par des oiseaux vivant dans un arbre non loin d’elle. Ceux-ci y avaient fait leur nid et chantaient la matinée aux oreilles de la barde. Et celle-ci avait presque envie de leur répondre, même si elle ne sentait pas assez du matin pour pouvoir faire cela. Elle préféra donc rester à écouter le sifflement et le gazouillement se répondant l’un l’autre, peut-être en train de discuter et à s’interroger de la présence d’une personne épiant leur conversation alors qu’elle n’y comprenait rien. Pourtant même si elle n’y comprenait rien, elle y voyait une harmonie, une beauté et rêvait qu’un jour les hommes ou mêmes les autres races pensantes soient capables d’arriver à cela : une discussion joyeuse et douce sans violence ni intolérance. Ça donnait presque l’impression d’une telle simplicité, d’une banalité extraordinaire. Et cela la motivait, elle se dit qu’elle ne pouvait rester ainsi, seule encore une journée. Elle devait aller voir Elyse. Et c’est décidé d’un pas assuré qu’elle prit son sac et ses instruments et qu’elle se dirigea vers ce château et ses milles et uns couloirs pour trouver l’élue et essayer de comprendre, mais surtout de voir quelqu’un, de parler, de vivre tout simplement.
Jeu 22 Nov 2018 - 22:07
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