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[Terminé] [Privé] Une demande bien particulière au nom de la musique
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Dargor
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Le Maitre de l'Intrigue
Dargor
C’est un post très rapide dans le sens où je n’ai pas grand-chose à dire de plus que ce qui y est écrit ! Et à part faire tourner en rond Akemi en mode « Et je suis prisonnière, et j’aurais dû m’en rendre compte plus tôt, et je suis très triste, et c’est très malheureux tout ça », je n’ai pour ainsi dire rien pour meubler. Et ça m’énerve de faire se lamenter un personnage pendant des heures, surtout quand la vacuité de ses sentiments a déjà été développée au cours des posts précédents. Bref. Je te laisse l’initiative.

L’entrée fut refusée à Triss Miders. Depuis la tour où elle était désormais enfermée, Akemi put le voir. Car elle voyait le bout du pont, et aussi les orcs qui la gardaient et qui barrèrent la route à la garde. Elle en fut soulagée, dans un sens. Si Triss montait dans cette tour, elle y serait prisonnière, elle aussi, et sans moyen d’en sortir.
L’élue était désormais enfermée. Elle tâchait de se rappeler le temps où elle était sur la route, à vivre comme une aventurière. Temps qu’elle avait cru révolu depuis longtemps, quand elle s’était mise à fréquenter des palais et des rois. Mais il fallait bien qu’il revienne. Comment l’aventurière qu’elle fut à ce moment parviendrait-elle à se sortir de cette situation ? La réponse était hélas très difficilement. Car les orcs avaient pris tout ce qui pouvait servir d’arme dans sa chambre.
Et dans leur société, cela était humiliant. Car dans une société où le meilleur guerrier l’emporte, celui qui n’a pas d’arme n’a pas de statut social. En défiant Kaurgn, elle avait défié son autorité. Aux yeux de la horde, elle n’était désormais rien.

A moins que … Pourquoi Kaurgn la gardait-elle dans ce cas ? Elle se mit à craindre la suite qu’il allait apporter aux évènements. Cette nuit, elle tenterait de sortir en escaladant la falaise derrière le château, à laquelle elle pouvait accéder depuis sa fenêtre et les murs. Une entreprise dangereuse. Mais elle n’avait plus grand-chose d’autre à faire. Pouvait-elle vraiment espérer battre un orc désarmée ?
Mer 28 Nov 2018 - 21:07
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Triss Miders
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Mélodie à la gloire de la déesse
Triss Miders
Triss arriva au pont et elle fût de suite bloquée par deux orcs. Ils se mettaient face à elle pour bien faire comprendre que toute tentative d’entrée était vaine. Seulement Triss ne se laisserait pas faire. Elle ne se laisserait pas guider sa propre vie par les autres. Elles voulaient parler à l’élue divine et rien ni personne ne l’empêcherait, encore moins des personnes ayant si peu de respect pour la déesse. Elle se mit donc bien devant les deux orcs et leur dit de sa voix la plus forte.

- Laissez-moi passer. J’ai gagné mon droit de passage par les armes.

- Oui, tu l'as fait. Mais tu as rencontré l'élue. Maintenant c'est fini, lui répond l’un d'eux tandis que l’autre mettait bien en évidence sa lance bloquant le chemin.

- Oseriez-vous renier vos traditions guerrières pour si peu ? J’ai gagné mon droit de voir l’élue. Et vous me l’enlevez sans raison. Je pensais que les respects des armes étaient sacrés chez les orcs, dit-elle d’un ton légèrement espiègle.

Elle savait que risquer cela, était d’une stupidité. Mais elle ne pouvait pas laisser passer cet affront qui lui faisait à elle, mais surtout à Élyse et à la déesse. Elle ne leur en voulait pas à eux directement car cette volonté ne devait pas certainement émaner d’eux mais d’en haut. Seulement logique et colère ne faisait pas bon ménage, même pour quelqu’un au caractère calme. Insulter la déesse était l’une des pires bassesses possibles pour elle.
Seulement l’orc voyant que le simple fait de refuser l’accès à la barde comme cela, n’était pas suffisant, il chercha à s’expliquer.

- Ce n'est pas ta faute, mais celle de l'élue. Donc tu n'as plus rien à faire ici.

- Vous n’avez aucun droit sur l’élue. Seule la déesse, elle-même, à plein droit sur elle. L’enfermer vous en est donc interdit ! Même les plus grandes prêtresses de Filyon ne le pourraient pas. Oseriez-vous défier une déesse même par simple caprice ? Trouvez-vous votre décision juste, vous qui n’avez aucun droit sur Élyse ? Ce n’est pas parce que votre peuple pratique les voies de la déesse que vous contrôlez la personne la plus apte et la plus douée pour les disciplines de Filyon.

La colère se lisait dans sa voix comme dans un livre ouvert. Même si elle voulait d’abord menacer les deux orcs, la colère dictait sa voix tel chef d’orchestre qui contrôlait la musique. Pourtant cela ne l’empêchait pas de faire tous les efforts pour avoir une langue aussi dangereuse qu’une rapière, à essayer de viser l’endroit qui ferait le plus mal, sans non plus tenter des folies d’une extrême dangerosité. Elle essayait quand même de ne pas s’emporter telle une furie.  Seulement elle ne pouvait pas croire cette justification. Elle ne pouvait pas laisser passer cela de son vivant. Plutôt mourir que de laisser un tel acte avoir lieu devant elle. Emprisonner une élue divine comme on le ferait avec une enfant.

- Elle a fait une faute, elle sera châtiée. Vas-t’en, petite humaine, dit-il cette fois-ci de manière moins compréhensive.

- Sa seule faute a été de vous accorder sa confiance et sa main alors que vous la traitez comme une prisonnière. Est-ce ainsi que les orcs remercient les gens les aidant de leur savoir et de leur guérison, répondit-elle toujours sous la même colère.

Plus elle parlait, plus l’option d’en venir aux armes étaient tentantes pour Triss. Et elle ne fût pas la seule à penser cela. L’orc mit la main à sa lame. Triss lâcha ses instruments et son sac et mit aussi ses mains prêtes à dégainer.

- Vos raisons sont-elles si faibles et injustifiables que vos armes doivent se battre pour en arriver à une réponse convenable ? dit-elle autant pour se défouler que pour énerver l’orc.

- Nos raisons sont celles du chef de la Horde, dit-il après avoir dégainé.

Ensuite il se mit à charger. Triss qui s’était entre-temps légèrement décalé de ses affaires pour éviter la casse, se prépara de pied ferme, poignards sorties. Elle savait qu’elle n’aurait pas autant de chance cette fois-ci mais elle refusait toute insulte à la déesse. Elle se prépara donc à bondir sur le côté dès que l’orc fut à portée de charge pour éviter celle-ci. Même un arbre ne pourrait arrêter une ruée comme celle-ci alors elle du haut de son mètre soixante, elle n’essayerait même pas.
Une fois celui-ci prêt d’elle, elle se jeta sur le côté pour esquiver et se rattrapa avec une courte roulade. Elle se dit qu’elle ne pouvait se concentrer que sur cet orc et pria pour que l’autre ne l’attaque pas non plus sinon sa mort serait certaine cette fois.

- Votre chef a tort. Il n’est qu’un simple mortel face au désir de la déesse.

Seulement elle s’était trompée. L’autre orc aussi désirait la repousser. L’honneur n’avait pas de place dans cette manœuvre. Il la chargea lui aussi. Elle le sentit. Le sol remuait comme si les forces de la nature elle-même voulait se manifester. Elle l’esquiva donc de justesse, de peu de se faire renverser et écraser. Elle sauta donc vers ses affaires cette fois-ci et se prépara à les saisir à toute vitesse et à s’enfuir. Ils ne la poursuivraient pas, elle l’espérait en tout cas. Elle se mit par la suite à courir vers les ruines de la ville, tandis que les deux la poursuivirent pendant quelques mètres pour finalement revenir au pont, espérant avoir fait fuir la menace. Elle était donc sauve pour le moment.
Mais une chose était claire, si l’honneur n’était de guise, elle aussi n’en aurait plus aucun pour les traditions orcs : celle du combat. Une part d’elle-même reviendrait donc ce soir. Elle avait lâché celle-ci il y a bien longtemps dans l’apaisement de la musique, seulement cette fois-ci elle ne le faisait plus pour elle-même mais pour la déesse même. Qu’elle soit damnée si elle se trompait de voie, mais elle suivrait cette fois-ci ces convictions.
Elle cacha toute cette affaire dans l’une des bâtisses de la maison. Elle abandonna aussi une partie de ses vêtements superflus et trop encombrants et visibles. Elle garda principalement des vêtements lui collant le plus au corps qu’elle cacha derrière son manteau de voyage foncé. Elle prépara son poignard et rien d’autre. Elle n’avait que cela pour mener une opération, sûrement suicide pour libérer Élyse.
Elle attendit ensuite la nuit pour s’approcher du château dans les ombres et devenir l’une d’elles. Elle fit le tour par l’opposé du pont afin d’y trouver un autre endroit pour y monter. Elle trouva un endroit plus ou moins accessible, pour n’importe qui doué en escalade. Certaines pierres du mur étaient tombées et avaient laissé une piste possible. Elle se prépara donc psychologiquement à cet exploit, ou à en mourir. Pour se rassurer, elle se dit qu’escalader un mur s’approchait du fait d’escalader les arbres du Prébois et que seul le support changeait. Puis elle s’y était préparé à une vie plus sombre à la base, aux lames dans la nuit lors de sa jeunesse.
Elle commença donc à monter, s’aidant parfois de son poignard dans quelques cas extrêmes pour gratter une prise et améliorer son accroche, même si elle passait bien plus souvent qu’elle ne l’utilisait. Petit à petit, elle monta donc espérant passer par l’une des fenêtres des étages du château dans les pièces aujourd’hui abandonnées par les orcs. Quelle erreur pour eux de ne pas les avoir bouchés en investissant ce fort. Ce soir elle profiterait de leur erreur. Seulement elle ne devait pas crier victoire trop vite. Elle manqua de se croire morte quand elle s’appuya sur sa jambe et vit sa prise se briser sous son poids et tomber au sol tandis qu’elle perdait son principal appui et avec lui son bras droit lâchant lui aussi. Cependant, elle compensa avec son autre bras qu’elle sollicita d’un coup sec le temps qu’elle trouve en tâtonnant une position plus stable puis d’autres prises. Elle se sentait plus fébrile après cette expérience mais elle arriva quand même jusqu’à une fenêtre. Elle s’agrippa à la traverse du bas de celle-ci, puis se souleva tout doucement pour passer discrètement sa tête afin de voir et écouter s’il y avait une présence. Une fois confirmée qu’elle se trouvait seule, elle grimpa et se mit en sécurité dans la pièce et le noir. Elle souffla un coup puis se mit à réfléchir.
Une envie au fond d’elle-même la poussait à tuer Kaurgn, chef de la Horde. Mais cela ne l’avancerait pas plus dans son objectif. Elle devait faire passer ses désirs derrière ceux de la déesse. Elle ne devait n’être plus que le bras armé de la déesse, n’être plus qu’un pion pour celle-ci sans volonté propre : abandonner prise sur sa réalité et sa personnalité, le temps d’une nuit. Elle inspira donc un grand coup puis expira. Elle devait être prête à tout, même si le meurtre était la dernière solution.

Une fois prête après quelques minutes, elle sortit dans le couloir où le silence était roi. Aucun bruit n’était présent pour lui indiquer toute trace de vie. Elle savait en tout cas qu’elle se trouvait dans l’étage de la chambre habituelle de l’élue, étant l’étage le plus bas après le rez-de-chaussée où se trouvait la majorité des orcs. Seulement cela serait trop facile si elle se trouvait là. Elle prit quand même la peine d’y aller à pas-de-souris, traversant tout le couloir pour arriver à un endroit qu’elle reconnut et se dirigea de manière plus certaine vers la chambre où elle avait pu dormir le premier soir. L’élue n’y était pas, comme elle l’avait pensée mais aussi témoignait de l’absence de tout orc. L’élue devait se trouver plus haut dans le château. Elle remercia d’ailleurs Élyse de lui avoir fait visiter en partie les étages à la recherche d’une chambre pour elle.
Quand elle s’approcha ensuite de l’escalier, elle entendit déjà un peu plus de vie, mais une grande majorité venait d’en bas, où l'activité était plus présente. Un grand groupe d’orc devait se tenir en bas pour faire un tel chahut. Elle monta donc rapidement d’un étage pour regagner les ombres de celle-ci et de nouveau se déplacer aussi cachée que possible. La visite de cet étage fut aussi productive que celle d’avant : nulle âme y vivait. Un étage entier aussi vide, à presque croire que ce château était seulement habité par des esprits et des fantômes. Elle se sentait autant rassurée qu’apeurée par cette idée. Elle désirait rapidement en finir avec cette mission suicidaire. Elle ne savait même pas comment elle sortirait. Mais cela n’était pas encore un détail pour elle, sur le moment même.
Elle se mit donc à monter au troisième étage, où cette fois-ci la vie était plus présente. Des torches étaient allumées à quelques endroits du couloir. Triss se mit le plus loin possible d’elles et se mit à écouter pour voir où se trouvaient les âmes qui vivaient dans ces lieux. Est-ce que les orcs se déplaçaient ou restaient statiques ? Combien étaient-ils ? Et toutes autres informations utiles dans sa mission… Après une minute d’écoute et d’analyse, elle put déterminer la présence de plusieurs orcs, au minimum trois quatre se trouvant dans le couloir, mais ne bougeant pas d’un poil de leur position. Ils étaient occupés à discuter et donc sûrement moins attentifs à une présence hostile. Qui le serait en même temps en pleine forteresse orc perdue dans ces terres sauvages ? Elle risqua donc un bref coup d’œil et put voir au moins trois orcs se tenant autour d’une activité qui avait l’air de les accaparer. Seulement le couloir était trop peu large pour que Triss puisse passer sans se faire voir par ceux-ci. Elle devait donc trouver une autre solution. Elle se mit alors à attendre dans l’une des pièces vides et sombres à la recherche d’une idée ou d’une occasion, peut-être même d’une bénédiction de la déesse elle-même la guidant dans son périple.
Jeu 29 Nov 2018 - 22:57
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Dargor
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Dargor
L’élue de Filyon avait pris sa décision. Elle ne resterait pas ici une minute de plus. La nuit était tombée à présent, et elle en avait déjà assez de voir en permanence les quatre mêmes murs, et le même paysage à travers la fenêtre. Les champs de couleur de la nature, ode à Filyon et à la création, la laissaient déjà. Elle savait qu’elle s’était laissée empâter, au sens propre comme au sens figuré, depuis des décennies. Qu’elle n’aurait pas dû faire cela, car on ne savait jamais quand le temps viendrait où il faudrait reprendre la route. Mais ce n’était que maintenant qu’elle réalisait pleinement l’ampleur de son erreur. Son sac de voyage était plein de poussière, à force de ne plus avoir été sur la route. Il était temps de lui permettre de retrouver un certain usage. Alors même qu’elle avait été désarmée, elle allait devoir affronter la garnison des orcs les plus costauds de tout le royaume de ces derniers !
Son plan ? Quel plan ? En vérité, elle était si en colère qu’elle n’avait même pas imaginé de plan allant au-delà de celui de demander à sortir pour aller se soulager. Les orcs, malgré les croyances humaines, avaient un certain sens de l’hygiène. Cela aussi, elle l’avait appris. S’ils n’étaient pas adeptes des bains, des parfums et des savons, ils étaient sensibles à un certain degré de puanteur et savaient qu’il fallait garder leurs habitats propres. Aussi, quand elle formula sa demande, le garde massif qui était à sa porte ne répondit rien d’autre qu’un simple « D’accord. ». Et qu’y avait-il d’autre à répondre ? Il la laissa aller jusqu’aux lieux d’aisance.

Elle en fut surprise elle-même.

Il la laissait y aller ? Il ne l’accompagnait pas ! Il y avait soit un piège, soit une totale confiance dans le reste de la garnison à être capable de l’arrêter si elle se trouvait être repérée dans un endroit où elle n’était pas supposée venir. Connaissant les us et coutumes des peaux-vertes, elle pencha pour la seconde option. Dans les tribus orcs, même si elles étaient soumises à la loi du chef, en l’occurrence Kaurgn, il y avait une notion très importante, et c’était celle de la confiance entre les différents membres de la tribu. Même si à tout moment, ils étaient susceptibles de se défier ou de se battre pour prouver leur valeur, quand ce n’était pas les deux, à tout le moins savaient-ils toujours qu’en cas de besoin, ils pouvaient compter sur leurs semblables. En un sens, alors qu’elle dépassait l’endroit où elle était supposée s’arrêter, elle réalisa que si les orcs n’étaient pas aussi bornés par leur respect de la hiérarchie en place, ils auraient pu former une société parfaitement égalitaire, où chacun avait des chances à mesure e son talent pour la bagarre, talent qui ne demandait qu’à être travaillé. Mais malheureusement, cet espoir était anéanti par leur conception stricte de la hiérarchie. Celui qui était élevée dans cette dernière donnait les ordres. Si les ordres voulaient désobéir, ils n’avaient qu’à être plus forts et le renverser.
Non pas qu’Elyse Fadelis soit amatrice des idéaux de pouvoir au peuple et de renversement des tyrans comme elle en avait déjà entendus, durant ses voyages. Mais comme toute personne, il y avait un échelon où sa tolérance atteignait ses limites. En ce qui la concernait, cet échelon, c’était quand elle était concernée directement, justement. Car l’art ! L’art était immuable. Même sous les pires des régimes, un tyran ne pouvait y toucher. Et s’il essayait d’y toucher, ce dernier se développer dans l’ombre, là où il ne regardait pas. Même si, bien sûr, elle n’appréciait pas qu’un tyran se prenne à se mêler des affaires de la Déesse ! Ou des siennes, également. Chacun avait sa place, et les bonnes manières imposaient de ne pas se mêler de la place des autres, ou du moins de ne pas trop le faire.

Telles étaient ses pensées, alors qu’elle cherchait à s’évader d’ici. En fait, elle pouvait laisser son esprit divaguer parce qu’elle se rendait bien compte que les orcs n’étaient pas de bons gardiens de prison. Pour une fois, il fallait dire que ce n’était pas quelque chose que leur sorciété faisait aussi bien que les sociétés civilisées. Le traitement des criminels. Mais en même temps, comment définir un crime dans un peuple où tout était partagé, et où la force seule déterminait la cause du juste ? En conséquence, les orcs étaient bons pour traquer les proies dans la nature, bien sûr, mais prévenir l’évasion d’une femme seule dans un château ? C’était pour eux une autre paire de manches, et elle comptait bien en profiter, déambulant à travers les couloirs, tout en retrouvant les marques du temps où elle avait dû se faire aventurière. Un temps qui datait de presque un siècle maintenant ! Après tout, n’en avait-elle pas six ?
Elle allait donc ainsi de cachette en cachette, de pièce en pièce, de statue en statue, se cachant à chaque fois dans des recoins que des gardes humains n’auraient jamais hésité à fouiller, alors que les orcs se contenaient de passer devant en bavardant de choses et d’autres. Il s’agissait pour l’élue de descendre de la tour, bien sûr. Cela s’était avéré aisé. A présent, elle cherchait à quitter le donjon à proprement parler pour se rendre vers la partie frontale du château. De là, elle espérait pouvoir gagner le pont, et réussir à le traverser… C’était ici que les choses se compliqueraient. C’est au troisième étage du château qu’elle prit le luxe de s’arrêter contre un mur. Comment passer ce maudit pont ? Les orcs la repèreraient à n’en pas douter. Il était gardé en permanence par au moins quatre orcs. Et ceux sur les remparts pouvaient voir quiconque se trouvait dessus. Elle serait remarquée en quelques instants, et rattrapée en encore moins de temps. Car si elle avait cette expérience pour elle, elle n’avait pas non plus le luxe de pouvoir courir plus vite qu’un orc !
Lun 10 Déc 2018 - 17:24
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Triss Miders
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Triss Miders
Triss ne trouvait aucune solution pour passer cette obstacle. Elle n’avait pas de réel choix et devait passer à sa dernière concession : le meurtre. Mais même cela n’était d’aucune utilité face à trois orcs. Elle arriverait à en tuer un, peut-être même deux mais après elle serait tuée par le dernier. Il n’y avait aucune solution possible à part attendre que la chance lui sourissent un minimum. Et cela dura un long moment dans le noir et les ombres où elle restait de marbre face à la situation sauf dans ces yeux où se lisaient la colère comme si milles et une tempêtes allaient surgir pour emporter toute personne la fixant trop longtemps.
Pourtant, cela cessa. En effet, après une quinzaine de bonnes minutes de patience, ayant paru bien plus long pour la barde, deux des orcs bougèrent et avancèrent vers elle. Avait-elle été remarqué ? Elle ne le pensait pas mais mieux fallait rester prêt à tuer les deux d’un coup le plus vite possible. Seulement cela fut inutile car ils passèrent tous les deux sans même regarder autour d’eux et ne remarquèrent même pas sa présence hostile. C’était sa chance. Elle ne pouvait pas la laisser.
D’une rapidité et d’une vivacité, Triss se déplaça dans le grand silence, d’ombre en ombre, et passa cette obstacle désormais allégée avec une facilité déconcertante alors que le troisième orc ne regardait même pas vers elle, comme si sa tâche ne lui était d’aucun intérêt. Et avant même qu’il n’eut la moindre occasion de se retourner, Triss n’était plus visible pour lui, cachée dans les pièces ravagées du couloir pour avancer petit à petit comme elle le faisait avant.
Et tout cela retournait presque dans une routine sans rien pour l’arrêter. Seulement, quelque chose la fit frissonner d’un regard du coin de l’œil : une présence autre que la sienne était cachée. Qui cela pouvait-il être ? Elle n’avait aucune mention ou connaissance d’orcs utilisant de tels procédés. Et c’était d’ailleurs en dehors de la logique même de leur peuple. Il existait donc un autre intrus dans ces lieux. Peut-être cela pouvait-il lui profiter en cas d’une alliance pour un objectif commun. Mais cette espoir fut vain et bien rapidement remplacé par un autre bien plus grand quand elle vit s’approcher cet intrus qui n’était autre que l’élue en personne. Que faisait-elle ici ? Elle s’enfuyait alors que Triss elle-même venait la chercher ? Elle devait l’arrêter et fuir à deux. Cela était plus sûre. Elle avança donc vers elle et l’attrapa en mettant une main sur sa bouche pour l’empêcher d’émettre tout cri de surprise et murmura pour la rassurer.

- Ce n’est que moi, Triss Miders. Suivez-moi. Nous sortons d’ici. Nous n’avons pas le temps pour les explications.

Et à peine elle dit cela que Triss était réparti en se retournant rapidement vers l’élue pour voir si celle-ci la suivait. Même si les flammes dans ces yeux étaient présentes du fait que la mission n’était pas encore finie, elle se sentait plus calme, reposée et rassurée par la présence d’Elyse.
Aucune résistance pour leur fuite ne se fit et Triss les emmena dans la chambre par laquelle elle était rentrée. Elle espérait qu’Elyse savait descendre par là. Mais en même temps il n’y avait aucune solution pour sortir de cet endroit.

- Nous allons descendre par ici. Les remparts sont franchissables avec un minimum de dextérité. Une fois en bas, nous continuerons d’avancer dans le silence en lieu sûr. J’ai une cachette dans l’ancienne ville ravagée où j’ai mis mes affaires. Là-bas nous pourrons souffler un coup avant de partir loin de cette prison.

Triss ne pesa aucune fois ces quelques mots et se laissa aller. Elle n’avait pas le choix d’être sec, le temps n’était pas à la discussion mais à la fuite. Le soleil allait se lever dans quelques heures et elles devaient avoir mis autant de chemins entre elles et les orcs. Peut-être mais elle pouvait même les conduire à une fausse piste en se faisant passer quelques temps pour l’élue tandis que celle-ci partait sous son apparence : celle d’une barde inconnue. Seulement elle devrait voir après cette escalade où elles pouvaient tous les deux mourir.

Jeu 13 Déc 2018 - 11:56
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Dargor
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Elyse fut surprise de voir Triss être venue la chercher.

« C’est de la folie pure ce que tu fais, tu sais, lui souffla-t-elle. »

Mais elle se ravisa vite, et lui fit part de son plaisir de la voir. Il n’était pas question d’accabler une courageuse femme qui bravait le château des orcs pour venir la délivrer. C’était sincèrement touchant, et elle après lui avoir fait ce reproche, elle la remercia sincèrement, et tandis qu’elle se laissait guider vers l’entrée qu’avait utilisé la barde, elle ne manqua pas de s’excuser, même, de l’avoir accueillie ainsi.

« Sous la pression de savoir que les orcs te tueraient s’ils te trouvaient ici, j’en ai oublié la vie des aventuriers. C’est souvent par les actes les plus fous que les coups de génie sont les plus aisément accomplis. Toi qui es musicienne, tu dois le savoir. Combien de musiciens, combien de chanteurs, ont été qualifiés de fous, ou d’imbéciles, dans leur temps, alors qu’ils furent ensuite pris comme ce qu’ils étaient réellement ? Des génies… Et qu’aujourd’hui, leurs âmes reposent auprès de la Déesse. Je pense cependant qu’en matière de prendre des risques impliquant notre vie, il faut parfois être un peu plus sage, mais ce n’est pas le lieu pour un tel débat… »

Dans ce qu’elle avait dit, il y avait des choses vraies, des choses cohérentes, mais aussi des choses fausses, voire des moments où elle se contredisait elle-même. Mais elle réfléchirait à tout cela plus tard. Elles n’étaient pas ici pour discuter de philosophie, ou de la définition à apporter au courage. Elles étaient ici pour sortir. Et la sortie fut vite atteinte, quand Triss lui indiqua une fenêtre. Un peu d’escalade, hein ? Eh bien ce serait une belle entrée en matière pour le retour à sa vie d’aventurière !
Et ainsi, elle se retrouva à devoir descendre la falaise. Appui, prise, appui, prise. La rechercher en permanence d’un endroit où placer ses pieds. Et aussi ses mains, essentielles dans le maintien de l’équilibre dans cette opération. Mais moins pour elle que pour Triss, il était vrai. Elle recommanda d’ailleurs à la barde, qu’elle dépassa bien vite dans la descente, de ne pas forcément se calquer sur ses mouvements pour choisir son propre itinéraire. Après tout, même s’il y avait un siècle qu’elle n’avait pas pratiqué autant d’activité physique, elle gardait de beaux restes de cette époque. Et notamment une agilité incomparable.
Cela faisait souvent l’objet de rires chez les élus divins, et notamment ceux des divinités guerrières. Les différents élus de Prarag, au cours des six siècles de sa vie, l’avaient ainsi souvent surnommée la « Danseuse ». Ils en étaient fiers et se croyaient très originaux jusqu’à ce qu’elle leur signale que leurs prédécesseurs avaient utilisé le même sobriquet à son égard. Certains, bien sûr, se faisaient plus imaginatifs. Elle les en aimait mieux que les autres, car rien n’était plus ennuyeux que les guerriers sans imagination. Elle ne comprenait pas pourquoi Prarag, qui avait à sa disposition des milliers et des milliers de gens de violence, s’obstinaient à ne pas prendre à chaque fois des gens qui avaient un grain de folie dans leur esprit. Un petit peu de créativité, par les enfers ! D’autant plus que dans le métier d’élu de Prarag où l’espérance de vie était souvent, d’après la rotation régulière des élus, limitée, ceux qui avaient un peu d’imagination vivaient souvent le plus longtemps. Ce dieu de la guerre avait tout à perdre à récompenser, comme il le faisait si souvent, les médiocres ! Sans doute était-ce, à la réflexion, parce qu’il était médiocre lui-même. Après tout, il n’avait que faire de l’art, même en matière d’escrime ou de tout autre style de combat. Il était normal que Filyon, pour autant qu’elle en savait, ne l’apprécie pas. Et ce que la Déesse n’appréciait pas…
Toujours était-il, donc, qu’elle était réputée pour son agilité à toute épreuve. Et sur cette falaise à pic, elle était capable de tenir sur un seul pied. Elle n’avait cependant pas l’intention de se lancer dans une démonstration. Ce n’était ni le lieu, ni le moment pour la fierté. Il fallait être loin de la forteresse quand le soleil se lèverait, et d’autre part, si elle tombait, elle risquait plus que quelques côtes cassées. Elle continua à surveiller Triss, désormais bien au-dessus d’elle, s’assurant que tout allait bien pour celle qui était, en ce moment, sa bonne étoile. Elle semblait bien se débrouiller, à peu près à la moitié de la descente. Tant mieux.

Mais en l’observant, Elyse Fadelis perdit de sa concentration. Elle était certes agile, mais il y avait si longtemps qu’elle n’avait pas fait cet exercice qu’elle aurait dû se rappeler du point auquel il était compliqué. Et ainsi, alors qu’elle descendait sa main, cette dernière ne trouva pas la prise qu’elle estimait pourtant devoir y indiquer. Et comme elle descendait le pied opposé en même temps, ses appuis perdirent de leur stabilité. Et ainsi commença sa chute… Qui ne dura pas longtemps. Elle eut heureusement le réflexe de mettre son bras au sacrifice en voyant une pierre qui dépassait de la falaise. Sachant que ses doigts seraient arrachés si, alors qu’elle commençait à déraper et à chuter, elle essayait simplement de s’y accrocher, elle sacrifia le bras complet. Le craquement des os la fit crier de douleur, mais c’était un prix nécessaire, car cela ralentit assez sa chute, alors qu’elle n’avait pas encore pris assez de vitesse, pour qu’elle puisse utiliser l’autre main pour se rattraper à une vraie prise, et n’en être quitte que pour des égratignures à cette dernière.
Oui, mais il y avait cette fin d’escalade à faire avec un bras en moins ! Heureusement, à cet endroit, la falaise commençait à se faire pente très raide. Elle pouvait faire démonstration de son agilité presque infaillible –Ne venait-elle pas justement de faillir ?– et escalader avec une main en moins, jusqu’en bas.

Elle y attendit Triss, qui descendait, semblait-il, inquiétée par son cri. Mais elle la rassura aussitôt. Un bras cassé valait mieux qu’une colonne vertébrale…
Lun 24 Déc 2018 - 14:30
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Triss Miders
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Mélodie à la gloire de la déesse
Triss Miders
Pour Triss, elle n’était pas encore sortie d’affaires, surtout avec la complication et le désastre qui était arrivé. En soi, Elyse avait bien raison de dire que ce bras cassé était bien moins grave que sa vie mais cela ne faciliterait pas leur fuite. Elle devait seulement garder la tête froide et ne pas paniquer et cela irait mieux. Le stress d’être dans ce château rempli d’orcs descendait mais cela ne voulait pas dire que la fin était présente. Elle pourrait seulement se dire cela quand elle verrait loin derrière elle les Terres Orcs. Elles pouvaient être poursuivies, surtout si c’était pour retrouver leur reine prisonnière d’une cage en or et Triss le savait bien. Elles ne devaient pas perdre de temps et partir au plus vite, quitte à s’occuper du bras de l’élue quand elles seraient déjà plus loin.
Seulement, avant de partir, Triss devait reprendre ses affaires, même si cela était un détour, elle ne partirait pas sans ses instruments. Mais elle ne voulait pas faire approcher Elyse de la ville abandonnée et des orcs. C’est pourquoi elle lui rétorqua sure et décidée.

- J’ai encore mes affaires en ville. Je ne partirais pas sans mes instruments, même si cela doit m’en coûter la vie. Seulement nous ne pouvons pas nous permettre de perdre du temps. Continuez tout droit, vers l’Est. Je vous rejoindrais aussi vite que possible dès que j’aurais mené ce léger contretemps. D’ailleurs vous n’allez pas m’être utile avec votre bras cassé dans cet endroit, donc séparons-nous et nous nous retrouverons dans maximum un jour. Nous irons ensuite où vous le désirez tant que cela se trouve aussi loin que possible de cet endroit.

Sans même dire aurevoir et se retourner, Triss courut vers la ville. Elyse avait peut-être voulue lui convaincre de ne pas y aller ou qu’elle voudrait l’accompagner mais il n’en était pas question. C’était ses affaires à elle donc personne n’irait risquer sa peau exceptée elle-même. Elle n’avait d’ailleurs aucune envie d’entendre les possibles oppositions de l’élue. C’était pourquoi elle était partie si vite. Elle n’était pas sûre d’avoir raison seulement il n’y avait pas le choix.

Une fois arrivée en vue de la ville, elle ralentit l’allure et avança vers sa cachette qui était comme la majorité de la ville, abandonnée de toute âme qui vit excepté quelques rongeurs ou autres faunes vivant dans les restes de la société humaine et orcs. Elle n’eut donc aucun mal à atteindre sa cache, de prendre ses affaires qu’elle se dépêcha de mettre sur elle. : son sac de voyage, qui n’avait pas de réel valeurs pour elle et ses deux instruments qui était des souvenirs de ses rencontres et moments passés, offerts par des âmes qu’elle n’oublierait sûrement jamais, vivant toujours dans son cœur même si il avait possiblement rejoint Elis.
Une fois préparée, elle n’eut donc aucun mal à partir de la ville, alors que le soleil commençait à montrer son visage et que donc la fuite de l’élue serait découvert dans moins temps qu’il ne faudrait à Triss pour rejoindre Elyse. Elle partit donc vers l’Est de la position où l’élue avait démarré. Elle espérait ainsi la croiser elle ou une trace de son passage en faisant ainsi. Elle ne doutait de toute façon pas dans les compétences de sa compagne pour savoir survivre, même avec un bras cassé. Elle n’avait vécue si longtemps pour rien, en tout cas elle l’espérait.
Cette aventure accompagnée de l’élue divine comme préceptrice ne faisait en tout cas que commencer et elle le faisait d’une bien étrange manière. Il n’arrive pas tous les jours que deux femmes s’enfuient d’une forteresse orc pour vivre en pleine liberté. Mais avant d’en arriver là, Triss devait d’abord retrouver Elyse.
Mar 25 Déc 2018 - 18:26
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